Spécial COVID-19 avec vous - NC Communication
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Journal du Centre Hospitalier Universitaire de Tivoli Juin 2020 28 Spécial COVID-19 o rt e z-moi Emp c vous ! ave
À la Une 3 À la Une Braver la déferlante Du cÔté des services Une seule équipe 6 Éditorial Braver la déferlante… Un laboratoire mobilisé Zoom sur 10 ou comment et pourquoi le CHU Tivoli a réussi à Pendant plus de septante jours, vous avez été, jour Risque de pénurie 11 et nuit, en alerte. La première ligne, médecins et 100 % made in La Louvière 12 personnel soignant, mais aussi tous ceux qui se sont faire face à une urgence Côté Pharmacie 13 mobilisés pour les aider et les soutenir. Vous avez fait un travail formidable et tout le monde Les services de l'ombre est fier de vous. La Maintenance Le service Entretien 14 15 La soudaineté et la violence de la crise vous ont obli- gés, pour la plupart, à repenser votre métier et vos sanitaire sans précédent ! Retour sur un morceau La Stérilisation 16 pratiques quotidiennes, voire faire un travail différent La Cuisine 17 de votre métier de base pour renforcer des équipes désarmées face à la crise. Face à l’ennemi commun, d’histoire tout à fait inédit. Ressources & Vous 18 vous vous êtes rapprochés et êtes devenus soli- daires. Communiquons 20 Le maudit virus a changé le monde et notre mode de vie, mais dans toutes les épreuves de la vie, il y a Et demain... des opportunités. Vous les avez pleinement saisies Prenez soin de vos enfants 22 et démontré nos belles notions d’entraide et de soli- 50 jours intensifs, avec toutes darité et les embrassades ou accolades, à la sortie Un hôpital de demain ? 23 de cette maudite crise, que nous espérons proche, les équipes sur le pont pour seront merveilleuses à vivre. affronter une tempête qui fait Encore une fois, nous sommes fiers de vous tous… rage, 24 heures sur 24. Chaque médecins, soignants, ouvriers, administratifs, vous heure, chaque minute est en- êtes l’équipe "Tivoli" et chacun a pu mesurer, à sa juste valeur, vos sacrifices quotidiens pour la santé tièrement consacrée à sauver la population, tout en pré- Le tivo-lien et le bien-être de nos patients. servant au maximum le per- Pour tout cela, nous ne vous dirons jamais assez merci... sonnel. Toutes les ressources Éditeur responsable sont mobilisées et activées Jean-Claude Dormont Jean-Claude Dormont sans relâche, jusqu’au mo- Directeur Général Directeur Général ment crucial du début de la Rédacteur en chef décroissance du nombre de Dr Pietro Scillia cas de patients souffrant du Directeur Médical COVID-19. Coordination d e v o us Cynthia Colson e z s o i n Une longueur d’avance perréactivité, la sérénité des rience récente, les procédures Pren salutaire équipes sur le terrain, dont "Coronavirus" ont été rapide- Responsable communication notamment les Urgences, ment mises en place. Rédaction & Réalisation u t r e s ! Lorsque, le 17 mars 2020, la et l’excellente collaboration NC Communication Photographies e t d e s a Première Ministre belge an- nonce le confinement de toute la population, effective sous entre les différents services » déclarait, à l’époque, le Dr Del- phine Mathieu, Médecin hygié- Dès la fin des congés de Car- naval, la direction médicale et l'infectiologue sont attentifs. 24 heures, le CHU Tivoli est niste et Infectiologue. En effet, Les premiers retours d’Italie in- Photographie couverture : Alain Delvaux déjà prêt. Au sein de l’hôpital, l’épisode de la rougeole du terpellent. La question du jour CHU Tivoli le compte à rebours a com- printemps 2019 avait servi de est simple : « Sommes-nous mencé quatre semaines plus drill pour la prise en charge de vraiment prêts pour cette nou- Shutterstock tôt. « Je suis ébahie par l’hy- ce genre de pathologie respi- velle épidémie ? » ratoire. Fortes de cette expé- 2 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 3
À la Une Vivre au rythme du virus gérer au mieux les actions en Des unités de soins sous "made in China", sans faille, fonction du terrain. haute surveillance avec courage et sang-froid ! Le CHU Tivoli maintient 76 lits Loin des unités COVID, les en unité COVID et 17 lits en Soins autres unités de soins doivent La Cellule COVID-19 de l’hô- intensifs du 7 au 30 avril. Date à aussi s’adapter. Si les consul- pital est créée avec, à son laquelle une première éclaircie, tations sont réduites à 90 %, bord, des représentants de dans un ciel encore très ora- seules celles pour les patients chaque domaine, comme le geux, fait son apparition. Ce jour chroniques ou le suivi opéra- département infirmier, les marque la première fermeture toire sont maintenues. D’autres urgences, les soins intensifs, d’une unité COVID et de 8 lits doivent poursuivre leurs activi- l’équipe hygiène, la pharma- aux Soins intensifs. Ouvrir et tés quoi qu’il arrive. La Mater- cie, le laboratoire, le service fermer des unités de soins re- nité, par exemple, fait dépister infrastructure, la logistique, les lève d’une organisation rodée, systématiquement toutes les achats, l’imagerie médicale, flexible et solidaire. « Nous futures mamans, une semaine la prévention-sécurité et la Un calendrier COVID géré au plus près La réponse est rapide avec, Directeur Médical d’enchérir : Durant la semaine, l’épidémie dès le lendemain, un pre- « L’exemple italien se présente s’étend sur la région de Mons- ▶ 11 mars : ouverture de mier cas suspect concernant très différemment. Nous nous Borinage. La Louvière semble la première unité COVID un membre du personnel qui rendons compte que la situa- encore un peu épargnée. Le revient du Val d’Aoste. Immé- tion est plus sérieuse. » CHU Tivoli met à profit chaque ▶ 12 mars : création diatement, s’ensuit une pre- seconde d’avance pour peaufi- de deux lits COVID mière réunion de crise avec J-10 : chaque décision ner sa stratégie avant l’arrivée au service des Soins différentes directions et ser- de la grande vague. intensifs compte ! vices impliqués dont le Dépar- ▶ 13 mars : suspension tement Infirmier et la direction Les premiers patients arrivent Le vendredi 13 mars, l’hôpital des consultations des infrastructures, le service durant le week-end des 7 et décide de supprimer toutes les des urgences et le service et des interventions 8 mars. Heureusement, ils ne activités médicales program- avons pu compter sur l’enga- avant leur terme, et construit d’infectiologie. La discussion chirurgicales non nécessitent pas de soins spé- mées, que ce soit au bloc opé- gement et le grand profes- une zone pour les patientes s’axe sur la saturation perpé- ratoire ou en consultations. Et urgentes cialisés. Dès le lundi, l’hôpital sionnalisme de tous et toutes positives. Le service de Dialyse tuelle des urgences. Comment décide de mettre en route un ce, quelques heures avant l’an- ▶ 17 mars : ouverture que je remercie très vivement » procède aussi à un dépistage faire en cas d’arrivée massive double circuit pour éviter la nonce fatidique de la Première de la seconde unité témoigne Françoise Happart, systématique de tous les pa- de personnes infectées par mise en contact de personnes Ministre. « Ces quelques heures COVID et 6 lits Directrice du Département tients qui y sont suivis. En ef- ce virus encore inconnu ? Un suspectées d’être infectées d’avance nous ont permis de complémentaires Infirmier. « C’est aussi grâce à fet, particulièrement fragilisés, espace modulaire d’accueil par le COVID-19 avec les autres pouvoir le faire sans précipi- la ténacité et la créativité de souvent polypathologiques, au service des Soins est commandé et placé sur le patients. Et ce pour les ser- tation » confirme le Dr Pietro l’équipe des infirmières chefs avec des traitements lourds, intensifs parking, accolé au service des vices des urgences, les salles Scillia. Dans la foulée, tous les de services qui ont, inlassa- ils ne peuvent en aucun cas Urgences. d’hospitalisation, la pédiatrie, hôpitaux belges passent en ▶ 23 mars : ouverture blement, construit, modifié et être en contact avec le virus. les soins intensifs ou encore Plan d’Urgence Hospitalier et d’une troisième unité adapté tous les plannings de La cohorte de patients positifs « On est très tôt dans le pro- la dialyse. Le service de pneu- doivent suivre les balises qui COVID tous les services, que nous est prise en charge de manière cessus, explique le Dr Pietro mologie possédait déjà des émanent du gouvernement. avons pu nous réorganiser en complètement isolée, à des Scillia, Directeur Médical, et ▶ 25 mars : le service des permanence, au jour le jour. » moments et des endroits tota- chambres d’isolement pour certains nous prennent pour Dès le samedi matin, le CHU Soins intensifs possède L’exercice reste périlleux : lement différents. En chimio- des pathologies contagieuses. des fous. » L’équipe tient la Tivoli accueille tous ses pa- 15 lits COVID mettre les bonnes ressources thérapie, un circuit spécifique situation à l’œil et observe la tients via une seule entrée avec au bon endroit en nombre suf- est mis en place avec un tri montée des cas. « La Chine ▶ 6 avril : le service des permanent. Avant chaque trai- un pré-tri et une distribution de fisant, tout en tenant compte ne s’était pas montrée très Soins intensifs compte tement, la température est masques à ceux qui présentent des compétences, des horaires alarmiste » se souvient le un syndrome de grippe. Très 17 lits COVID vérifiée, le port du masque habituels, de l’absentéisme Dr Delphine Mathieu, Méde- vite, cette mesure est éten- ▶ 7 avril : ouverture d’une des membres du personnel, obligatoire, ainsi que les gestes cin hygiéniste et Infectiologue. due à tous. La porte d’entrée quatrième unité COVID notamment touchés par le barrières. Enfin, en Psychiatrie, « Le Coronavirus nous avait été principale est fermée et toutes virus. « Mon plus grand stress après avoir envisagé plusieurs présenté comme une grippe, les visites sont interdites. Les était de perdre des membres solutions, l’hôpital opte pour un avec un taux de mortalité un personnes extérieures à l'insti- communication. Le tout sous de nos équipes, mais à ce jour, accord de transfert avec l’Hôpi- peu plus élevé qu’une grippe tution n’ont plus accès au site. la houlette du Directeur Médi- tous s’en sont bien sortis ! » tal Ambroise Paré. saisonnière, mais pas réel- Le CHU Tivoli entre en phase cal. L’équipe se réunit à deux confirme la Directrice infir- lement dramatique. » Et le d’urgence médicale. reprises, tous les jours, afin de mière. 4 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 5
Du côté des services La réorganisation a été augmenté la durée des exa- Face à ce redoutable totale mais profitable mens. Les radiologues et les technologues travaillent avec des tenues surproté- ennemi, nous formons tous Durant la phase de confine- ment liée au COVID, la Radio- logie sert de premier triage gées qui rendent leur travail plus lent. Sans compter qu’ils doivent aussi désinfecter tout une seule équipe au sein pour les malades potentiel- le matériel, avant et après lement atteints. Après leur chaque utilisation, de même passage aux urgences, ils sont que les cabines et les ordina- de l’hôpital envoyés dans le service pour teurs. « En duo, avec Charles passer un scanner thoracique, Jauniau, Chef infirmier, nous en attendant les résultats des avons beaucoup communiqué frottis. Cela permet à l’équipe en interne. Les technologues de faire le tri entre les patients étaient en première ligne et En première ligne, les atteints, les cas suspects et les cas négatifs. Dans ce en contact fréquent avec les patients. Les radiologues se Urgences, la Radiologie, service comme ailleurs, le sont relayés pour assurer une les unités de soins CO- COVID-19 a considérablement prise en charge médicale opti- VID-19 et les Soins inten- sifs doivent apprendre male. Technologues et radio- à connaître ce virus au logues ont été formés à cette jour le jour. nouvelle manière de travailler. La réorganisation a été totale, mais profitable » observe le Un container qui nous Dans le même temps, la fi- lière COVID de la pédiatrie est les instructions sont com- Dr Johan Gosset, Médecin chef de la Radiologie. « Il faut faire muniquées aux membres du permet un tri COVID intégrée aux urgences. Dès le personnel. « C’était un énorme les choses mieux qu’avant, début du mois de mars, les travail de gérer toutes les mais plus lentement et utiliser Le service des Urgences se infrastructures sont réamé- procédures qui changeaient la crise pour mieux rebondir » réorganise progressivement en nagées afin de différencier les très régulièrement, mais j’ai conclut-il. accord avec le Comité CO- patients COVID des non-CO- pu compter sur mes adjoints, VID-19. Tout d’abord, la petite VID. Un container disposant les Dr Meurant et Rans, et sur traumatologie est délocalisée d’une salle d’attente et de deux toute l’équipe qui s’est mon- vers le service Orthopédie. boxes médicaux est installé à trée exemplaire » assure le Ensuite, ce sont les filières l’extérieur du service. Il permet Dr fabien Guérisse, Médecin psychiatrique et gynécolo- de faire un tri médico-infirmier chef des Urgences. gique qui sont redirigées vers et d’orienter les patients vers Ildea Naizy, Infirmière chef dans une unité de soins COVID-19 au cœur de la les consultations respectives. un retour au domicile ou un box COVID. Parallèlement, à gestion de la crise liée à la pandémie, témoigne ! l’intérieur du service, les boxes munis de portes sont trans- formés en espaces COVID. Les En quoi consiste le travail infirmiers et les médecins qui d’infirmière dans une unité s’y trouvent sont "isolés" avec, de soins COVID-19 ? à leur disposition, une ligne téléphonique, le petit matériel Nous travaillons en binôme, nécessaire, ainsi que des kits voire en trio. Une infirmière comprenant l’équipement de aidante reste dans la partie base préparés par des étu- "propre", se charge du chariot diants ou des aides-soignants. de médicaments des patients Par ailleurs, un code couleur et aide ses deux collègues à est rapidement instauré pour s’habiller. Les soins sont iden- permettre aux équipes, parfois tiques aux autres unités, mais composées de renforts venus nous surveillons davantage d’autres services, de mieux les paramètres et les capaci- s’identifier. Enfin, chaque jour, tés respiratoires des malades. de nouvelles informations sur Nous prenons beaucoup de 6 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 7
Du côté des services Pensez-vous que votre tra- Nous étions les per- vail sera le même après cette crise ? sonnes les mieux proté- gées de tout l’hôpital À mon retour en One Day et dans l’équipe mobile, je pense Les Soins intensifs font face à que nous reviendrons à l’an- plusieurs défis. Le service est cienne organisation, mais je tout d’abord restructuré au suis persuadée que nous se- niveau architectural, avec la rons plus prudents, plus vigi- création d’une partie "sale" et lants. Je suis convaincue que d’une partie "propre". De 2 lits si un malade est fiévreux ou COVID le 12 mars, l’unité réa- tousse, nous penserons inévi- ménagée passe à 17 lits COVID tablement au COVID. L’évolu- et 8 lits non-COVID le 6 avril. tion de ce virus est totalement Le deuxième défi consiste à imprévisible. Cette crise sani- mettre tout en œuvre pour taire va laisser des traces… récupérer du matériel tel que précautions afin de ne pas ment le maîtriser. Les malades des respirateurs, des moni- nous contaminer et d’éviter la sont en majorité des per- Quels impacts cette crise a- torings ou encore des écho- contamination environnemen- sonnes plus âgées, qui n’ont t-elle eus sur le personnel graphes cardiaques. tale. Nous suivons rigoureuse- plus beaucoup d’autonomie. soignant et médical du CHU ment les protocoles d’hygiène Par conséquent, tous les soins Tivoli ? Il faut ensuite adapter les et sommes très prudentes, s’effectuent en duo. C’est une mesures de protection pour dès que notre équipement médecine d’urgence aiguë ! Cette crise nous a permis de le personnel pour lequel les de protection est placé. Tout créer des liens forts entre cer- risques de contamination sont le matériel est réservé et jeté Quels sont les aspects les taines unités et je pense que élevés en raison des intuba- dans la chambre du patient. plus durs émotionnellement ? ceux-ci vont perdurer après la tions et des machines à ventiler. pandémie. Nous avons appris « Nous étions les personnes Comment un patient sus- La détresse des patients ! Ils à mieux connaître les collè- les mieux protégées de l’hôpi- pecté COVID est-il pris en sont seuls, les visites ne sont gues venus en renfort d’autres tal » assure le Dr Yves Bouc- charge ? pas autorisées. Nous n’avons services. Nous avons vécu des kaert, Médecin chef des Soins pas le temps de les rassurer, choses heureuses et d’autres intensifs. Très rapidement, il Si, à son arrivée à l’hôpital, le de les réconforter. C’est très moins drôles, mais nous avons est aussi indispensable d’aug- patient est stable au niveau difficile à vivre pour nous. Et tous fait notre boulot avec menter le personnel soignant respiratoire, il rejoint notre puis nous nous sentons par- cœur ! S’il fallait ne retenir qui, aux Soins intensifs, est unité en attendant les résul- fois terriblement impuissants, qu’un mot, ce serait solidarité. extrêmement qualifié. Le tats du frottis et du scanner car leur état peut se dégrader Face à ce redoutable ennemi, travail s’effectue dorénavant thoracique. Si son état reste rapidement. Nous déplorons nous avons tous formé une en binôme, les équipes sont stable, nous assurons les soins quelques décès au sein de seule équipe au sein de l’hôpi- doublées avec l’aide d’autres à l’étage. S’il se dégrade, il est l’unité COVID. C’est douloureux tal. services, comme le quartier immédiatement transféré aux de voir quelqu’un mourir seul… opératoire. « Le personnel a soins intensifs. été présent, solidaire, malgré les conditions difficiles, les Cette crise sanitaire a-t-elle craintes et la charge de travail affecté votre manière de tra- importante » s’exclame le chef vailler ? des Soins intensifs. Oui, complètement. Avant la Puis il y a eu la délicate ques- crise du COVID, je travaillais en tion de la préparation éthique. One Day, où les patients sont D’emblée, des règles sont autonomes et où nous gérons fixées pour poser en urgence les suivis pré et postopéra- des choix de vie ou de mort. toires. Et aussi dans l’équipe Le dernier défi, et non des mobile durant les vacances moindres, est d’apprendre à scolaires. En unité COVID-19, il connaître la maladie. Chacun faut faire preuve d’une grande dans leur domaine, les spécia- capacité d’adaptation. Nous ne listes scrutent minutieusement connaissons pas ce virus, donc la littérature et permettent nous apprenons, au jour le jour, ainsi aux équipes d’adapter le comment y faire face, com- suivi des stratégies en fonction de leurs recherches. 8 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 9
Du côté des services Zoom sur Un laboratoire entièrement Qui dit crise sanitaire mobilisé mondiale, dit risque En raison des cas suspects important de pénurie ! qui touchent les pays avoisinants, le Laboratoire Parmi les multiples pressions liées à une réorganisation de biologie clinique du complète d’un hôpital de 1 600 personnes et de 200 méde- CHU Tivoli prend ses pre- cins en quelques jours, le caractère pandémique ajoute son mières dispositions dès lot de difficultés. le début du congé de Car- naval, en février. Très vite impacté sont pas reconnus. Reste un en rendant un service maxi- problème majeur : qui peut être mal aux cliniciens » explique le Début mars, peu de labora- détecté ? Les critères fixés par Dr Sandrine Roisin. Quand toires effectuent les tests de Sciensano et les recommanda- tout va bien, le CHU Tivoli peut dépistage. Mais tout s’enchaîne tions évoluent sans cesse, au procéder à 55 tests par jour, rapidement. Le Laboratoire fur et à mesure de l’adaptation mais ce n’est pas suffisant. du Tivoli prend en charge du monde médical à la pandé- Il décide par conséquent de les prélèvements et envoie mie. Les premiers tests sont collaborer avec les universités. les premiers échantillons au réservés au personnel soignant Cela porte le délai d’obtention Centre national de référence. et aux patients hospitalisés, des résultats à 36 heures. Une avant d’être ensuite effectués dernière voie existe, celle de la Le 8 mars, une première per- dans les maisons de repos, plateforme fédérale. Le gou- sonne est dépistée au CHU sur le personnel des collecti- vernement fournit les frottis Tivoli. Très vite, les laboratoires vités et les patients ambulants et gère le transport auprès des qui réalisent les tests arrivent symptomatiques. Il faut aussi différents laboratoires privés à saturation et les délais pour dépister les patients qui vont en fonction des disponibilités. les résultats avoisinent les être hospitalisés, même s’ils ne Ce qui a pour conséquence 48 heures. Il faut trouver une présentent aucun symptôme. que l’hôpital ignore où le test a solution. Un laboratoire de bio- Cela signifie beaucoup de été envoyé… logie moléculaire est aménagé frottis à prélever ! Par ailleurs, au sein du Laboratoire. Il est dédié aux analyses de dépis- lorsqu’un malade est admis Le souci de bien faire Le nerf de la guerre La situation, des plus déli- cates, risque de tourner rapi- officiels de l’hôpital. Se placer en premier sur leur liste. Aug- aux Urgences, il est capital de tage du COVID-19. L’équipe des donner une réponse rapide dement au cauchemar… menter les volumes des com- Depuis mi-mai, la reprise Les principaux producteurs de technologues est formée au afin de savoir s’il doit être dirigé mandes de manière struc- des activités a eu pour effet matériel médical sont basés sein même du CHU Tivoli par vers une unité COVID ou une Au CHU Tivoli, on ne s’affole turelle et préventive. Et elles d’augmenter le nombre de en Asie et plus particulière- le Dr Sandrine Roisin, Médecin salle classique. ment en Chine. Décidé à dé- pas ! On se retrousse les ont eu raison ! « Certaines personnes hospitalisées ou biologiste, qui a travaillé dix ans marrer son tour du monde par manches. On dégote les bons commandes étaient retenues opérées et donc de tests à à l’Hôpital Érasme, notamment Début mai, un nouveau test l’empire du Milieu, le COVID-19 plans. On décide très vite et si par les douanes ou d’autres li- effectuer. « Chaque hôpital a en biologie moléculaire. PCR mis au point par des firmes engendre des répercussions on ne trouve pas, on fabrique… vrées seulement pour moitié » fait au mieux pour gérer, malgré privées donne des résultats en les procédures et les recom- importantes au niveau des tel est le nouveau mantra, de- explique Clémence Maloux, Plusieurs formes de tests 50 minutes. Mais se pose sou- mandations qui changeaient filières d’approvisionnement, puis des semaines, des Achats Directrice des Achats. « Nous dain un autre problème, celui sans cesse, ajoute le Dr Roisin. avant même qu’il ne touche et de la Logistique ! avons aussi intégré de nou- Dès que le frottis est prélevé, du manque d’approvisionne- La partie administrative prend le sol européen. Les mar- veaux fournisseurs pour aug- un test PCR classique permet le ment en réactifs, qui ne permet du temps et de l’énergie, mais chés commencent à s’agiter, Dès le départ, tout va très vite. menter toutes nos chances. » diagnostic du virus. Délai, deux plus de répondre à la demande. nous avons toujours le souci avec certaines tensions sur Les équipes font des choix heures et demie avec une sen- « On doit sans cesse se réor- de bien faire et de rendre le des produits cruciaux liés aux judicieux et poursuivent une Autre piste ? Faire appel au sibilité qui n’atteint que 70 %. ganiser, car il est impératif meilleur service » conclut-elle. Équipements de Protection In- stratégie gagnante. Prendre réseau ! Stéphane Masson, 30 % des patients infectés ne d’économiser les réactifs, tout dividuelle (EPI) des travailleurs. contact avec les fournisseurs Directeur Général Adjoint, 10 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 11
Zoom sur poursuit : « Au moment le plus gique) ont permis de résoudre Nous n’avons jamais fort de la crise, nous avons pu nous entraider entre hôpitaux. bon nombre de situations. En mettant, par exemple, au manqué de médicaments ! Nous avons, par exemple, don- point la stérilisation de cer- Côté Pharmacie, ça s’orga- né des tabliers à l’Hôpital de tains masques ou encore en nise tout autant. Le service Jolimont, pendant qu’il nous créant un atelier de couture se constitue même une ré- dépannait en blouses. Ou en- pour la confection de blouses serve de "guerre", notamment core, avec l’Hôpital Ambroise lavables. Sans compter sur pour les solutions hydroal- Paré à qui nous avons envoyé les approvisionnements via le cooliques. Ce produit, devenu du matériel stérile, tandis que gouvernement ou encore au subitement indispensable à nous recevions des visières. » niveau de la ville de La Lou- la poursuite de l’activité de vière. l’hôpital, est demandé partout Enfin, la débrouille et le sys- et en grande quantité. « Nous tème D (bien connu en Bel- avons pu gérer le stock avec notre fournisseur historique, précise Éric André, Pharma- cien Responsable du service Pharmacie, mais nous avons aussi eu l’opportunité de faire Blouses de protection 100 % made in La Louvière ! l’acquisition d’une cuve de 1 000 litres de solution hydro- Corinne Laveaux, Infirmière hygiéniste, et alcoolique (formule OMS), qui Mauricette Noël, pensionnée et ancienne nous permettait de le pro- responsable du service Lingerie, sont à l’ori- duire en flacon nous-mêmes gine de cette formidable initiative solidaire si nous tombions à court. » qu’est la création d’un atelier de couture. En termes de médicaments, Mis en place le 31 mars, il ne désemplit pas les demandes en curare et depuis ! Alors qu’il comptait huit bénévoles en Propofol, notamment, sont à ses débuts, Cathy Lambert, Gestionnaire aux patients atteints du virus. duits de Santé constitue des en forte augmentation en rai- Payroll - Services des Ressources Humaines, En parallèle, l’Agence Fédérale stocks stratégiques, directe- son des traitements prodigués explique : « Après quelques jours, le petit des Médicaments et des Pro- ment au sein des entreprises groupe a dû quitter le restaurant du CHU Ti- pharmaceutiques, pour, en- voli pour s’installer dans un hall de 1 800 m2 suite, les redistribuer aux hô- au Louvexpo de La Louvière. » L’équipe de pitaux. Celle-ci propose aussi bénévoles compte alors une trentaine de un système de dépannage personnes venant non seulement de diffé- d’urgence, qui permet aux hô- rents services du CHU Tivoli, comme la sté- pitaux en difficulté temporaire rilisation, les laboratoires ou encore, la kiné- de tenir deux ou trois jours. sithérapie, mais aussi des quatre coins de « Pour l’instant, nous n’avons la Wallonie et même Bruxelles ! Inlassable- pas dû utiliser cette solution, ment, selon le patron dessiné par Mauricette, à force de suivis précis et quo- les petites mains découpent, assemblent, tidiens, nos stocks étaient suf- piquent et cousent. « À ce jour, nous avons fisants. Contrairement à ce qui commandé 12 kilomètres de tissus et 1,2 km a été dit de manière erronée d’élastique. Près de 5 000 blouses, 600 paires dans la presse, nous n’avons de surbottes et 600 cagoules ont déjà été jamais été à court de médi- confectionnées » précise Lionel Leclercq, caments pour nos patients ! » Chargé de projet. Le choix du tissu a fait l’ob- insiste le Pharmacien. Ici aussi, jet d’une vérification en profondeur et d’une la solidarité entre hôpitaux a validation par l’équipe d'Hygiène, avant de joué son rôle. Et de conclure, procéder à l’achat. En plus du matériel fourni « Nous gérons ce type de si- au CHU Tivoli, 400 blouses ont été livrées aux tuation, à plus petite échelle, homes des CPAS de la région, 250 aux mé- au quotidien. Dans ce cas-ci, decins généralistes du Centre et de Binche, nous avons dû le faire dans un aux crèches communales, ainsi que 450 aux contexte européen et mon- aides à domicile. Pour Lionel Leclercq, cet dial, mais nous avons toujours atelier « c’est un grand élan de solidarité qui trouvé des solutions. » crée non seulement des liens sociaux, mais aussi des amitiés, et donne aux bénévoles le sentiment d’être réellement utiles. » 12 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 13
Les services de l'ombre extérieur, et à la nécessité Les services de l’ombre au d’être présents 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, « sur base de volontariat, certaines per- taquet ! sonnes n’ayant plus de travail au sein d’autres services du CHU Tivoli sont venues nous prêter main-forte, ainsi que des intérimaires » ajoute Karin Infatigables, toutes les équipes "de Meert. Et le déconfinement l’ombre" se sont mises au service du accroît encore la charge de travail. En plus de gérer l’en- CHU Tivoli. Les services techniques, tretien des unités COVID, il la stérilisation, l’entretien, mais faut reprendre en charge celui des salles de consultations aussi la cuisine, se sont mobilisés, et du quartier opératoire, à 24 heures sur 24 pour certains, afin nouveau opérationnel. « Mais j’éprouve une immense fierté, de se rendre utiles dans la gestion de car l’équipe est très motivée cette crise sanitaire sans précédent. et performante » confie la res- ponsable. De la maintenance à la transformation ! Dès l’activation du plan d’ur- gence, plus aucun sous-traitant ne peut pénétrer dans l’hôpital. Le service Technique, composé de 20 personnes, doit alors assurer, seul, en autarcie com- plète. En quelques heures, les zones COVID et non-COVID sont entièrement séparées. « Ce qui nous a sauvés, explique Xavier Beguin, Directeur Infrastructures et Logistique, c’est que nous dis- posions, en interne, de compé- tences et d’ateliers spécifiques Maintenir une hygiène en menuiserie, en électricité et en mécanique. Un véritable irréprochable, partout ! atout ! » Fort heureusement, les commandes en matériel auprès Au sein du service Entretien, des fournisseurs restent pos- tout a dû être réorganisé. En sibles. L’équipe travaille aussi temps normal, le travail se sans relâche à la modification fait individuellement. Dans des différents accès. On recense les unités COVID, le person- un circuit COVID extérieur avec nel passe en binôme. « Il un bâtiment modulaire, un s’agit d’un travail méticuleux accueil en interne et un accueil et consciencieux » déclare consultation d’urgence sous Karine Meert, Hotel Manager. chapiteau. « J’ai été surpris par Par ailleurs, chaque membre leur très grande motivation. du binôme doit s’assurer que Ils ont fait preuve d’une belle les équipements de protection flexibilité, malgré les demandes sont correctement mis. Ce qui qui variaient. » Et de conclure : prend davantage de temps. « Durant 60 jours, nous avons Pour gérer la surcharge liée à changé de métier, de la mainte- l’entretien de toutes les zones nance à la transformation ! » COVID, y compris le modulaire 14 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 15
Les services de l'ombre Le ravitaillement des troupes La Cuisine, qui compte une trentaine de travailleurs, a, elle aussi, dû s’adapter en raison de la fermeture de la salle du restaurant du personnel du CHU Tivoli. Comme l’explique Delphine Nottet, Responsable des services de restauration, « il a fallu modifier l’offre et pri- vilégier la vente à emporter. » De plus, certains services étant complètement fermés temporairement, « une partie de notre personnel a été réaffectée à d’autres tâches, par exemple le nettoyage de bureaux » précise-t-elle. L’équipe s’est aussi mobilisée pour gérer et distribuer les dons alimentaires au sein de tous les services de l’hôpi- tal. La Responsable souligne qu’elle a été « très contente de voir que tous étaient prêts à se mobiliser en période de crise et qu’ils étaient motivés et dévoués. » Courageuses, Selon les compétences de rageuses, assurément ! Elles chacune, elles vont prêter montent au front, avec parfois assurément ! main-forte dans les services un peu d’appréhension. Peur qui en éprouvent le besoin. de mal faire, de ne plus se Au service des consultations Elles sont, tour à tour, cou- souvenir, de ne pas avoir les et du bloc opératoire, la Sté- turière, aide-soignante dans bons automatismes… mais rilisation vit une activité en les unités de soins, infirmière elles y vont. Et Viviane Kaneff, dents de scie. Si, dans un aux soins intensifs, à l’accueil Infirmière en chef du service premier temps, l’équipe de aux urgences. Du jour au Stérilisation, d’être très fière 13 personnes voit sa charge lendemain, elles s’adaptent, de son équipe ! de travail chuter de 90 %, elle changent de métier, de collè- n’en reste pas moins active. gues, de lieux, d’horaires. Cou- 16 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 17
Ressources & Vous Pour venir en aide, pour Ils témoignent ! être utile, pour consolider « Lorsque Céline Boxus me contacte et me propose le poste de technicienne de surface, je me demande si je serai à la hauteur, car je ne suis pas, tout à fait, une fée du logis… Mais j’accepte car je les équipes ! veux rendre service à l’hôpital. Mes premiers pas ? Une formation par une brigadière avec cinq nouveaux collègues neuropsycho- logues, kinésithérapeutes ou encore audiologues ! Je me rends compte que le nettoyage est extrêmement important au sein de l’hôpital. Je me sens fort utile. Ce métier est très physique, exi- geant, et nécessite le respect strict de procédures, tout en ne dérangeant jamais le personnel et les patients. En tant qu’ergo- thérapeute, je trouve que le chariot de nettoyage est bien conçu ! J’en ai parfois même profité pour corriger la position de certains collègues. C’est vraiment une expérience enrichissante, mais mon métier d’origine et mes collègues me manquent. Je serai très contente de les retrouver ! » Virginie Vermeersch Ergothérapeute - service Revalidation « Je suis devenu aiguilleur. Mon rôle consiste à accom- pagner un binôme patient/soignant qui se déplace dans l’hôpital, à transférer tout ce qui doit l’être entre les zones COVID et les zones dites propres, pour faciliter le travail des infirmiers et les préserver au maximum de la contamination. J’ai découvert le travail de nuit et ses contraintes. J’ai parfois dû faire face à des demandes improbables et à la douleur des familles. Mais malgré La mobilité interne, un concept parfois un peu opaque, ce changement radical de vie au travail, l’expérience est mais qui prend soudainement tout son sens. Une arme enrichissante. » redoutable qui permet d’assurer la mission première d’un Alexandre Balasse hôpital en urgence sanitaire : sauver des vies ! Kinésithérapeute Ostéopathe - service de Physiothérapie 7 jours sur 7, le service des été créées très rapidement. » Certains métiers existants sont, Ressources Humaines est sur La première, nommée In-Out, quant à eux, renforcés en nombre, la balle avec pour triple mis- a pour mission de porter les comme le nettoyage, le maga- sion de renforcer les équipes colis des familles aux patients. sin ou encore la lingerie. Une existantes, créer de nouvelles Elle est principalement assu- buanderie de nuit est créée afin fonctions qui répondent à de rée par le service social. d’assurer le lavage des blouses nouveaux besoins et trouver La seconde consiste en un "maison" entre vingt heures et des candidats volontaires support à la gestion des minuit. « En deux mois, nous « En tant qu’aiguilleuse, j’ai découvert le système motivés. Un "Vis ma vie" gran- armoires à médicaments dans avons effectué 830 réaffecta- de la débrouille, les coins cachés de l’hôpital et deur nature, sans caméra, les unités COVID. La troisième, tions, soit environ 5 600 heures affronté des situations émotionnellement difficiles. mais directement sur le terrain ! le Stewart qui filtre les patients de travail, confirme Philippe Le COVID nous a fait vivre des choses affreuses, à l’entrée de l’hôpital et distri- Wauthier, Directeur des Res- mais m’a permis d’évoluer. Certains collègues ont Le bureau de mobilité prend bue des masques. Mais aussi sources Humaines, Tout cela même découvert mon humour sarcastique ! » ses quartiers dès le 20 mars. des couturiers et un aiguilleur. a été rendu possible grâce à la Laetitia Savino et Céline Boxus, « Ce dernier poste a dû évoluer disponibilité, la générosité et Deborah Vecchio à la manœuvre, expliquent : en fonction du déploiement une sacrée dose d’adaptation « Cinq nouvelles fonctions ont du plan d’urgence. » du personnel ! » Kinésithérapeute - service externe de Kinésithérapie 18 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 19
Communiquons Des images pour ne pas de la pandémie COVID-19. Il Communication & oublier illustre des moments clés vécus par différentes commu- nautés hospitalières et, plus information, des maillons Le 21 mars, l’hôpital s’adjoint largement, la communauté de les compétences d’Olivier La Louvière. Evrard, réalisateur indépen- importants… dant, qui sillonne les unités afin de capter les images du Son œuvre est récompensée travail des équipes au quoti- par une bourse de la National Laetitia Delval dien et sur le long terme. En Geographic Society. Le 28 mai, un premier aperçu de son tra- Alain Delvaux accord avec le CHU Tivoli, ces images sont utilisées dans le vail est publié dans le Vif. Philipe Thoma Dès le début du mois de mars, des rumeurs enflent sur un respect de chacun. Un docu- Véronique de Brouckère "possible patient suspect". La presse se fait de plus en plus mentaire, issu de ces images, « Enfin, grâce aux photo- graphes professionnels ou Mélanie Beugnies pressante… Elle appelle presque chaque jour. La Commu- est diffusé sur La Une, France 3 et au Canada. amateurs que compte l’insti- Natacha Gosset nication intègre la Cellule COVID-19, capte les informations tution, nous avons pu récol- ter un très grand nombre Fethi Guellil pour les transmettre au personnel, au grand public ou En parallèle, le CHU Tivoli accueille Cédric Gerbehaye, de photographies. Autant de encore à la presse ! photographe indépendant, qui moments immortalisés qui Fabrice Bouton réalise un reportage docu- nous ont permis de construire Emerson Empain mentaire sur la prise en charge ce tivo-lien spécial COVID. » La priorité : la communica- La diffusion de messages L’accueil de première ligne tion vers les équipes d’intérêt public Dès le début, l’accueil du Une newsletter est créée Dès le 15 mars, bon nombre de patient et la circulation des dans l’urgence avec une paru- messages d’intérêt public sont flux COVID ou non-COVID tion deux fois par semaine. diffusés. Ceux-ci sont rédigés se réorganisent. Le patient Code couleur : le rouge ! Les en fonction de l’évolution de est accueilli par les équipes informations destinées au la crise, des modifications du Département administratif personnel sont rédigées de d’organisation de l’hôpital ou avant de pénétrer dans l'hôpi- manière brève, concise, avec encore des différents retours tal. Son enregistrement se fait des repères visuels pertinents. du terrain. Quatre canaux sont au poste d’accueil à côté des La COVID News est née. Dès privilégiés : le site Internet, l’in- Urgences. le 30 avril, elle arbore la cou- tranet et les réseaux sociaux leur orange, afin de marquer de l’institution, ainsi que la L’équipe des responsables la nouvelle phase d’un retour presse locale. des Centres Spécialisés du progressif à la normale, mais Hainaut vient prêter main- Il n’y a plus de barrière, plus de métier, tout en maintenant une vigi- La gestion de la presse forte. Après une première tout le monde est utile et nécessaire lance importante. « L’étape sui- anamnèse, le patient est dirigé selon son état. En soutien, les « Un des objectifs en com interne, c’est le vante, que l’on espère la plus « La question était épineuse et décloisonnement entre les services, entre les rapide possible, prendra la vigiles contribuent aussi à la a nécessité une réflexion de bonne gestion des flux. métiers. En 18 ans, je n’ai jamais ressenti cela... couleur verte ! » déclare Cyn- fond, explique la Responsable, Mais avec la crise, j’ai pu en être le témoin. Il thia Colson, Responsable de la mais nous avons tranché. En Dès la reprise des consulta- n’y a plus de barrière, tout le monde est utile et Cellule Communication. début de crise, nous souhai- tions, un poste avancé d’ac- nécessaire. » tions protéger nos équipes cueil et de tri est installé à Chaque fin de semaine, un sur le terrain, qui avaient Cynthia Colson travail minutieux permet de l'entrée principale. Les patients besoin d’une concentration qui ont un rendez-vous s’y collationner tous les messages maximale. Ensuite, mettre à d’encouragement, les vidéos présentent obligatoirement. disposition des équipements Des secrétaires les guident, ou les dessins reçus par l’hôpi- de protection en pénurie à des tal pour en faire un condensé les informent et les rassurent. équipes de presse ne nous Ce qui garantit la sécurité des publié sur le compte Facebook semblait pas vraiment perti- patients et des équipes. du CHU Tivoli. Maintenir le nent. » moral des troupes, cela passe aussi par là. 20 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 21
Et demain... Prenez soin de vos enfants ! Le CHU TIVOLI, un hôpital de demain ? Stopper un pays, fermer des services hospitaliers, réduire l’activité, se concentrer sur l’urgence, c’est difficile. Mais entrer dans une phase de déconfinement, rouvrir des unités de soins, réorgani- ser des consultations, tout en poursuivant la prise en charge du COVID-19, relève d’une complexité extrême ! À l’heure où nous rédigeons curatif. « Nous devons prévoir la sécurisation de l’approvi- ces lignes, 1 800 personnes aujourd’hui que, demain, notre sionnement. « Que ce soient vont devoir, de manière coor- hôpital soit transformable très les médicaments ou les équi- donnée, basculer dans une rapidement pour gérer des pements de protection, nous Mi-mars, toutes les consultations dites "non urgentes" ont phase jamais vécue, bref épidémies fulgurantes, tout devons vraisemblablement été suspendues en raison de la pandémie de COVID-19. l’inconnu. À ce stade, beau- en préservant nos activités au relocaliser certaines filières quotidien et en garantissant de production en Europe pour Aujourd’hui, des médecins tirent la sonnette d’alarme coup de questions demeurent. Questions qui auront, sans une protection de nos travail- assurer tant la quantité, que la concernant une éventuelle crise sanitaire, en raison de la doute, trouvé leurs réponses, leurs, de nos patients et des qualité. » non-prise en charge des pathologies "classiques", notam- en tout ou en partie. D’ici là, le CHU Tivoli se doit d’affronter la familles. » Le PEH ? Plus que jamais ment chez les enfants. seconde partie de la tempête. Au CHU Tivoli, les plans de d’actualité ! L’hôpital le sait et agira en construction de l’aile Cœur du conséquence. Hainaut et du Cancéropôle ont Le projet de modernisation Si les enfants sont probable- maladies sont probablement rendez-vous risquent donc été validés de manière défini- 2019-2023 de l’hôpital passe ment majoritairement des sous-diagnostiquées et le staff de se prolonger. Et comme Repenser l’hôpital ? tive par toutes les instances. par le Projet d’Établissement vecteurs asymptomatiques de médical s’inquiète pour le le regrette la Chef de service, Il est donc très compliqué de Hospitalier (PEH). « La pan- la maladie, le COVID-19 a aussi dépistage d’éventuelles patho- « nous allons devoir résorber le Mais que retenir de cette tout modifier. Mais, par contre, démie n’a en rien modifié des répercussions insidieuses logies chroniques, telles que retard des consultations. Nous expérience hors du commun ? les flux de circulation des l’actualité des projets. Bien au sur eux. « Ce virus a créé un les leucémies ou le diabète, ne pourrons traiter que les cas Quels sont les caps à tenir ? patients et des équipes sont contraire, certains d’entre eux climat anxiogène qui a poussé ou d’autres maladies décelées urgents ou semi-urgents, au Stéphane Masson, Directeur déjà réétudiés, essentielle- seront réactualisés en fonc- les parents à se rendre aux trop tardivement. Par ailleurs, le détriment des autres. » Général Adjoint, s’essaie à ment en termes de sécurité et tion de ce qui aura été vécu urgences après de trop lon- déconfinement risque d’avoir, l’exercice : « Nous nous devons de mobilité. durant la crise sanitaire. » gues journées de symptômes » comme autre conséquence, de repenser l’organisation de explique le Dr Roxane Ros- une dégradation de la qualité l’hôpital en intégrant la contin- Relocaliser les filières de signol, Chef du service de des soins. En effet, en raison gence pandémique dans notre production Pédiatrie. Alors que toutes de la distanciation sociale à quotidien. » En effet, l’évolu- les mesures nécessaires sont respecter et donc du nombre tion mondiale est telle que Un second axe important à prises pour recevoir au mieux moins élevé de patients qui l’on assiste à un renforce- poursuivre consiste en la révi- les petits patients, les urgences peuvent être reçus, le service ment et une multiplication sion et l’aménagement de la pédiatriques accueillent moins ne pourra assurer que 50 % de des virus. La protection de la masse de procédures rédigées d’enfants, mais dans un état son activité dans les prochains santé doit dès lors s’adapter, durant l’état d’urgence sani- plus critique. De nombreuses mois. Les délais d’attente des tant au niveau préventif que taire. Autre leçon à retenir : 22 Le tivo-lien Juin 2020 Le tivo-lien Juin 2020 23
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