Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs

 
CONTINUER À LIRE
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page3

            Editorial              Par Mohamed Bouzar

            ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS
            Une dynamique
            s’enclenche !
                    n écosystème favorable aux jeunes entrepreneurs se met timidement en place en Algérie. Porté par

            U       le secteur privé, il vient un peu en complément des dispositifs déjà engagés par les pouvoirs publics
                    en faveur de la création de jeunes entreprises, comme l’Ansej. Sa particularité, c’est qu’il s’adresse
            en premier lieu aux étudiants et jeunes diplômés des universités et grandes écoles. GEW Algeria de Napeo
            Algérie, INDJAZ El-Djazaïr du club CARE ou DZWEBDAYS soutenu par AIDA et UNI … sont autant d’ini-
            tiatives qui se multiplient et qui sont des espaces où ces jeunes peuvent trouver un soutien concret (pas
            nécessairement financier), rencontrer et se former auprès d’entrepreneurs, partager leurs expériences et
            échanger des pratiques et des idées. Qui mieux qu’un entrepreneur pour former un futur entrepreneur ?              3
            Il est clair que ces initiatives ne sont pas la panacée qui permettra de résoudre définitivement le problè-
            me du chômage chez les diplômés, mais il peut certainement faciliter l’entrée sur le marché du travail

                                                                                                                             InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
            pour un certain nombre d’entre eux qui ont l’ambition et les moyens de devenir entrepreneurs.
            Selon une étude réalisée au Royaume-Uni, les entrepreneurs ayant fait leurs premières armes sur les bancs
            de l'école ou de l'université doubleraient leurs chances d'être leur propre patron une fois dans la vie acti-
            ve. Après avoir observé l'évolution de 374 participants à des "junior entreprises" ces trente dernières
            années, l'étude révèle que 42% d'entre eux deviendraient chefs d'entreprise contre 26% pour ceux qui
            n'ont pas eu cette expérience. «Cela est comparable à la situation d'un sportif ou d'un musicien. Plus on
            commence tôt dans un métier et plus on a de chances de réussir», explique un expert. Un point sur lequel
            s'accordent tous les managers qui estiment que «plus tôt on est exposé à l'aventure entrepreneuriale, plus
            on démystifie les risques».
            L'entrepreneuriat des jeunes universitaires doit être envisagé donc comme un apprentissage à l'approche
            du projet. Aujourd'hui, être capable d'identifier les besoins, déterminer des objectifs, trouver des parte-
            naires, réaliser un rétroplanning… sont non seulement importants pour créer une entreprise mais aussi,
            plus globalement, pour mieux appréhender le monde, ô combien difficile, de l'entreprise en Algérie.
            Il est primordiale de favoriser le développement des compétences entrepreneuriales en intégrant l’ap-
            prentissage de l’entrepreneuriat à tous les niveaux du système éducatif, en offrant des informations et des
            conseils, en facilitant l’accès au financement et en créant des infrastructures de soutien pour les start-up
            en phase de démarrage.
            Ces programmes, celui d’INDJAZ El-Djazaïr particulièrement, doivent être étendus de façon intelligente,
            en tirant les leçons des expériences des pays avancés.
            Les jeunes qui souhaitent créer leur propre entreprise ont besoin d’informations, de conseils, d’un enca-
            drement et d’un accompagnement pour les aider à surmonter leur manque de connaissances, à plus forte
            raison ceux qui non seulement ne possèdent aucune expérience entrepreneuriale, mais manquent aussi
            d’expérience sur le marché de l’emploi. Il est important d’offrir ce genre de soutien pendant et après la
            phase de démarrage, car celui-ci complète ce que les étudiants ont appris sur les bancs des amphis et les
            aide à combler leurs éventuelles lacunes qui n’ont pas été abordées par le système éducatif.
            La réussite entrepreneuriale est aussi une question de qualités personnelles, d'attitude, de méthode et de
            discipline. Les jeunes que nous avons rencontrés au GEW Algeria, à INDJAZ El-Djazaïr ou aux DzWebDays
            en regorgent. Les jeunes diplômés algériens n’ont pas peur de prendre des risques ; ils n'ont pas de com-
            plexes et leur rage de réussir est forte. Mais l’enthousiasme à lui seul ne suffit plus.
            Entreprendre est une bonne chose. Entreprendre et réussir est encore mieux. C’est pourquoi l’État doit
            créer les conditions pour l’émergence d’un cadre sain qui favorise l’acte d’entreprendre chez les jeunes,
            mais surtout qui le démystifie.
            Ailleurs, l’entrepreneuriat se conjugue avec jeunesse. On encourage les jeunes à devenir des gazelles et
            plus tard des éléphants.
            Chez nous, on est encore au stade de la souris !
                                                                                                                     M. B.
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page4

                                                                                           N°44                                                                 investir                                     Magazine
                                                                                                                                                                                                                                 Mars - Avril 2013
                                                                                                                                                            nÉDITORIAL 03
                                                                                         BIMESTRIEL DE L’ENTREPRISE, DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
                                                                                                                        Mars - Avril 2013 - Prix : 120 DA
                                                                                                                                                            nÉNERGIE 14 à 20
                                                                                                                                                            lMARCHÉ DU CARBONE Quelles opportunités pour
                                               N° 44 Mars - Avril 2013 - Prix : 120 DA

                                                                                                                                                            les entreprises algériennes ?
                                                                                                                                                            lPLUS D’UN MILLIARD DE CRÉDITS CARBONE gÉNÉRÉS PAR LE MDP
                                                                                                                                                            lEMPREINTE CARBONE Une préoccupation de l’heure
                                                                                                                                                            lCOP18 DOHA De maigres résultats…

                                                                                                                                                            nCONJONCTURE 22 à 25
                                   SOMMAIRE

                                                                                                                                                            lBILAN ÉCONOMIQUE 2012 Une croissance toujours tirée par
                                                                                                                                                            les hydrocarbures
                                                                                                                                                            lLOI DE FINANCES 2013 Continuité ou sursaut ?

                                                                                                                                                            nÉVÉNEMENT 26 à 29
                                                                                                                                                            lCHEFS D’ENTREPRISES ET INVESTISSEURS Tous «UNI» contre les entraves
                                                                                                                                                            à l’investissement et pour la création d’emplois
                                                                                                                                                            lUNION NATIONALE DES INVESTISSEURS (UNI) Investisseurs patriotes et
                                                                                                                                                            créateurs d’emplois
                                                                                                                                                            lÉLABORATION D’UN PLAN STRATÉgIQUE 2013-2020 Donner un nouveau
    4                                                                                                                                                       souffle à l’économie et à l’emploi

                                                                                                                                                            nAGRICULTURE 30-35
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                                                                                                                                            lOLÉICULTURE L’olivier séculaire gagne de nouveaux territoires…
                                                                                                                                                            lQUE CULTIVE-T-ON EN ALgÉRIE ?
                                                                                                                                                            lL’HUILE D’OLIVE Un trésor méditerranéen
                                                                                                                                                            lBAYER CROPSCIENCE ALgÉRIE Les gestes Pro pour une utilisation sûre

                                                                                                                                                            nSANTÉ 36-39
                                                                                                                                                            lALgERIA VISION 2020 Sidi-Abdallah, futur pôle technologique de l’Afrique
                                                                                                                                                            et du Moyen-Orient ?
                                                                                                                                                            lMÉDICAMENTS ISSUS DE LA BIOTECHNOLOgIE Une avancée
                                                                                                                                                            thérapeutique majeure
                                                                                                                                                            lCRBt DE CONSTANTINE Partie prenante du futur pôle

                                                                                                                                                            nENTREPRISE 40-44
                                                                                                                                                            lBREVETS D’INVENTION Cherche industriels désespérément !
                                                                                                                                                            lARDIS 2 000 gagnants à la tombola de fin d’année
                                                                                                                                                            lAQUAPARC Ô PIRATE Journée ludique au profit d’enfants trisomiques

                                                                                                                                                            nDOSSIER 45-55
                                                                                                                                                            lENTREPRENEURIAT Place aux jeunes !
                                                                                                                                                            lHAMZA BENAHCENE, 1 PRIX «Ce prix va me servir à créer ma start-up»
                                                                                                                                                                                      er

                                                                                                                                                            lBADREDDINE ZEBBICHE, 2 PRIX «Un encouragement pour franchir les pro-
                                                                                                                                                                                          e

                                                                                                                                                            chaines étapes»
                                                                                                                                                            lHICHEM MEBARKI, PRIX "CAN 50" RÉgION OUEST «Mon business plan a
                                                                                                                                                            été apprécié et approuvé par les membres du jury»
                                                                                                                                                            lINJAZ EL DJAZAIR Apprendre à réussir
                                                                                                                                                            lDZWEBDAYS L’entrepreneuriat à l’honneur !
                                                                                                                                                            lHADDADI TOUFIK, LAURÉAT DU STARTUP WEEKEND «Un premier pas vers
                                                                                                                                                            l’entrepreneuriat»

                                                                                                                                                            nMARCHÉ 56-57
                                                                                                                                                            lCOMPAgNIES AÉRIENNES ÉTRANgÈRES Bataille dans le ciel algérien !

                                                                                                                                                            nNTIC 58
                                                                                                                                                            lIBM tisse des liens avec les universités
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page5

                                                   5

                                                 InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page6

                                               investir
                                               ISSN 1112-430X
                                                                    Magazine
                                               © Copyright RSM Communication

                                                                  Éditeur
                                                          Régie Sud Méditerranée
                                                          Algeria Business Center
                                                    Pins Maritimes-Mohammadia-Alger
                                                        Tél. : +213 (0) 21 89 11 70
                                                        Fax : +213 (0) 21 89 11 73
                                                        E-mail : rsm@rsm-dz.com
                                                      Directrice générale - Gérante
                                                                Sonia Ziamni
                                                         Directeur de la rédaction
                                                                 Saïd Mandi
                                                             Rédacteur en chef
                                                            Mohamed BouZAR
                                                           m.bouzar@rsm-dz.com
                                                                  Rédaction
                                                       Mohamed Bouzar, A. Hamane,
                                                    Abdelhamid Mezaache, A. Bentaleb.
                                                               Administrateur
                                                             Youcef Boutadjine
                                                          Assistante de direction
                                                             Radia Hammouda
    6                                                       Service commercial
                                                            Mounira Namouchi
                                                                 Correction
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                                                 Ali Abboute
                                                            Création graphique
                                                        Samir Sfouh, Nacéra Zanoun
                                                           Assistant infographie
                                                            Mohamed Bessaiah
                                                         Sélection iconographique
                                                        Fonds RSM et droits réservés
                                                          Chargée de la diffusion
                                                                Hassiba Maroc
                                                                  Rédaction
                                                         Tél.: +213 (0) 21 89 11 72
                                                         Fax : +213 (0) 21 89 16 16
                                                               Administration
                                                         Tél.: +213 (0) 21 89 11 70
                                                         Fax : +213 (0) 21 89 11 73
                                                                 Commercial
                                                         Tél.: +213 (0) 21 89 11 71
                                                         Fax : +213 (0) 21 89 11 73
                                                            PUBLICITE ANEP
                                                    ANEP/SPA 1, avenue Pasteur, Alger
                                                 Création graphique, maquette, réalisation
                                                 © RSM Alger 2001 Régie Sud Méditerranée
                                                               ISSN 1111-5297
                                                          Impression : Ed-Diwan
                                                    Diffusion Est : El-Khabar Diffusion

                                                       Fondateur de la publication
                                                           Bachir REZZouG

                                                          Régie Sud Méditerranée
                                                          Publicité internationale
                                                              135, rue d’Alésia
                                                            Tél. : (1) 45 43 20 94
                                                       Directeur : Merzak Meneceur
                                                    Email : rsmcommunication@yahoo.fr
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page7
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page8

                                               Tableau de bord

                                                                            COMMERCE EXTÉRIEUR

    8
                                                                   Excédent de plus de
                                                                  27 milliards de dollars
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                                La balance commerciale de l’Algérie a enregistré un excédent de 27,18 milliards de dollars durant l’année
                                                  2012, contre 26,24 milliards de dollars en 2011, soit une légère hausse de 3,6%. Les exportations ont
                                                   atteint 73,98 milliards de dollars, contre 73,48 milliards de dollars en 2011, en hausse de seulement
                                               0,67%.Quant aux importations, elles se sont établies à 46,80 milliards de dollars, contre 47,24 milliards de
                                               dollars en 2011, accusant ainsi une légère baisse de 0,94%, indiquent les chiffres du Centre national de l’in-
                                                                                       formatique des Douanes (CNIS).

                                               C
                                                            ette légère hausse de l’excé-    167 millions de dollars, en hausse de        dollars), l’Italie (11,67 milliards de dol-
                                                            dent      commercial       de    3,73%, par rapport à 2011.                   lars), l’Espagne (7,57 milliards de dol-
                                                            l’Algérie, s’explique selon      Par ailleurs, le Centre relève que les       lars), la France (6,60 milliards de dol-
                                                            le CNIS, par une «relative       exportations du groupe des biens de          lars) et enfin le Canada (5,48 milliards
                                                            stabilité» des flux des impor-   consommations non alimentaires qui           de dollars). Quant aux fournisseurs, la
                                               tations et des exportations du pays durant    ont chuté en 2011 de 50%, ont connu          France occupe toujours la 1re place avec
                                               l’année 2012. En termes de couverture         une hausse de près de 6,7%, totalisant       plus de 6 milliards de dollars, suivie de
                                               des importations par les exportations,        16 millions de dollars en 2012. La valeur    la Chine (5,88 milliards de dollars),
                                               les résultats en question, ont dégagé un      des exportations des biens d’équipe-         l’Italie (4,34 milliards de dollars),
                                               taux de 158% en 2012, contre 156%             ments industriels a atteint 30 millions de   l’Espagne (4,09 milliards de dollars) et
                                               enregistré en 2011.                           dollars en 2012, reculant de plus de 14%     l’Allemagne (2,57 milliards de dollars).
                                               Les hydrocarbures ont représenté l’es-        par rapport à 2011.                          La répartition par régions économiques
                                               sentiel des exportations algériennes avec     La structure des importations, quant à       montre que les pays de l’uE restent tou-
                                               une part de plus de 97% du volume glo-        elle, a connu une baisse de 0,94% en         jours les principaux partenaires de
                                               bal des exportations, soit 71,79 milliards    2012, en raison de la baisse de 8,8% des     l’Algérie, avec 50,98% des importations
                                               de dollars en 2012 contre 71,42 mil-          produits alimentaires. La valeur des         et 54,55% des exportations. Les pays de
                                               liards de dollars en 2011, en hausse de       importations du groupe "alimentation"        l’oCDE (hors uE) viennent en deuxiè-
                                               seulement 0,51%.                              est passée de 9,85 milliards de dollars      me position avec 12,59% des importa-
                                               Quant aux exportations hors hydrocar-         en 2011 à 8,98 milliards de dollars en       tions et 29,81% des exportations de
                                               bures, elles restent toujours marginales,     2012.                                        l’Algérie vers ces pays.
                                               avec 2,96% du volume global des expor-        Cette tendance a marqué également les        Les échanges avec les pays de l’Asie,
                                               tations (2,18 milliards de dollars), mal-     importations des biens d’équipements         malgré une légère hausse de (0,52%)
                                               gré une augmentation de plus de 6% par        industriels avec un recul de 16,18%,         ont atteint seulement 14,11milliards de
                                               rapport à 2011.                               totalisant 13,45 milliards de dollars, les   dollars.
                                               Les principaux produits hors hydrocar-        biens d’équipements agricoles (-             Avec les pays arabes (hors uMA), les
                                               bures exportés sont constitués du grou-       14,99%) à 329 millions de dollars et         échanges ont connu aussi une hausse de
                                               pe demi-produits avec 1,66 milliard de        enfin les demi-produits (-2,95%) se chif-    (1,36%) par rapport à 2011, passant de
                                               dollars, enregistrant une hausse de           frant à 10,37 milliards de dollars.          2,57 à 2,61 milliards de dollars. Quant
                                               10,96% en 2012, des biens alimentaires        En 2012, les cinq principaux clients de      aux échanges avec les pays du Maghreb,
                                               avec 313 millions de dollars, en baisse       l’Algérie étaient comme d’habitude les       ils s’établissent à 2,87 milliards de dol-
                                               de 11,783% et les produits bruts avec         uSA en tête avec (11,94 milliards de         lars, en hausse de plus de 26%.n
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page9

                                                                                                            INFLATION
                                                                                                 Une hausse effrénée

                                    ClignoTanTs !
                                        DANs le verT                     Réserves
                                                                         de change               Le taux d’inflation en Algérie a presque
                                                                                                 doublé en 2012 s’établissant à 8,9% contre
       170
                                                                                                 4,5% en 2011, selon l’office national des
       160
                                                                                                 statistiques (oNS).
       150
                                                                                                 Les prix à la consommation ont augmenté
       140                                                        Les réserves de change         de 9%, situant l’évolution annuelle du taux
       130                                                        ont atteint 190,66 mil-        d’inflation en 2012 à 8,9%, induit par une
                                                                  liards de dollars à fin        forte augmentation de plus de 21% des
       120
                                                                  décembre 2012 contre           prix des produits agricoles frais.
       110                                                        186,32 milliards de
       100
                                                                                                 Cette variation haussière est expliquée par
                                                                  dollars à fin juin 2012.       la hausse «relativement importante» des
                                                                  Ces réserves représentent      prix des biens alimentaires (12,22%), avec
                                                                  39 mois d’importations
                                                                  de biens et services.          notamment 21,37% pour les produits agri-
                                                                                                 coles frais et 4,67% pour les produits ali-
                                                                                                 mentaires industriels, explique l’office.
                                                                                                 Les produits manufacturés ont également          9
                                                                                                 augmenté, passant de 5,51% en 2011 à
                                                                                                 6,60% alors que ceux des services ont évo-

                                                                                                                                                InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
                2007     2008    2009      2010      2011
                                                                                                 lué de 3,28% à 5,02% en 2012.
                                             (en miLLiards usd)
                                                                                                 Tous les produits agricoles frais ont connu
                                                                                                 des augmentations en 2012, les plus pro-
                                        DANs le verT                      Dette                  noncées ont concerné la pomme de terre
                                                                          extérieure             (36,03%) et les autres légumes frais
                                                                                                 (14,93%) ainsi que les fruits frais (7,33%).
                                                                                                 D’autres produits du groupe alimentation
                                                                                                 s’étaient inscrits en hausse, dont notam-
          3
                                                                                                 ment la viande de mouton (30,28%), la
                                                                  La     dette    extérieure     viande blanche (volaille 20,32%), les pois-
          2                                                       publique tourne actuelle-      sons frais (13,35%), les œufs (12%), la
                                                                  ment autour de 480 mil-
          1                                                       lions de dollars. Elle était
                                                                                                 viande de bœuf (8,1%) et les viandes et
                                                                  à 623 millions de dollars      poissons en conserve (9,20%).
                                                                  durant l’année 2008, soit      Cette hausse a touché également les pro-
                                                                  une baisse de l’ordre de       duits alimentaires industriels, il s’agit
                                                                  143 millions de dollars.       notamment des boissons (14%), du sucre
                2007     2008    2009      2010      2011                                        et produits sucrés (4,5%), des huiles et
                                             (en miLLiards usd)                                  graisses (4%), du café, thé et infusion
                                                                                                 (4,8%), du pain et céréales (3,8%) et des
                                     DANs l’orange                        Taux                   laits, fromages et dérivés (2,4%).
                                                                                                 Les produits du "panier" des biens et ser-
        12                                                                de chômage             vices, représentatifs de la consommation
                                                                                                 des ménages, ont tous connu des hausses,
                                                                                                 la plus remarquable a concerné le groupe
                                                                                                 "alimentation et boissons" (13%), les pro-
        11                                                        Le taux de chômage en          duits "divers" (matériel d’entretien et net-
                                                                  Algérie atteint actuelle-      toyage, produits de cosmétique, dépenses
                                                                  ment les 10%, soit 1 076 000   des restaurants, cafés et hôtels...) avec
                                                                  personnes sans emploi, esti-   11%, "habillement et chaussures" (8%).
        10                                                        mation arrêtée au 4e tri-      D’autres produits ont aussi connu des
                                                                  mestre 2010 selon l’oNS.       hausses de moindre importance, il est ques-
                                                                  Ce taux est légèrement infé-   tion notamment des groupes "meubles et
                                                                  rieur à celui enregistré en
                                                                  2009 (10,2%) et en net recul   articles d’ameublement" (5,3%), "santé et
              2007        2008       2009          2010           par rapport à 2008 (11,3%).    hygiène" (5,8%), "transport et communi-
                                     Le taux de chomage (en %)                                   cation" (4,6%) et enfin "éducation, cultu-
                                                                                                 re et loisirs" (3,5%).n
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page10

                                               Tableau de bord

                                                                                           ASSURANCES
                                                                               Hausse de 11%
                                                Le marché algérien des assurances à réalisé un chiffre d’affaires de 95,7 milliards de dinars en 2012, contre 86
                                                 milliards de dinars en 2011, soit une hausse de 11%, selon les prévisions de clôture du Conseil national des
                                                                                              assurances (CNA).

                                               L
                                                           es assurances de dom-                                                                se du nombre de points de vente
                                                           mages (automobile,                                                                   des produits de l’AP. Avant juillet
                                                           IARD, crédit, agricole                                                               2011, le produit de l’assurance de
                                                           et transport) ont, à elles                                                           personnes était généré par 12
                                                           seules, totalisé un                                                                  sociétés d’assurance alors qu’à la
                                               chiffre d’affaires de 90,17 mil-                                                                 fin 2012 le même produit n’était
                                               liards de dinars en 2012, en haus-                                                               offert que par sept sociétés spé-
                                               se de 13 % par rapport à 2011,                                                                   cialisées dans l’assurance de per-
                                               alors que les primes des assu-                                                                   sonnes. Ce recul devrait cepen-
                                               rances de personnes (AP) ont                                                                     dant «s’inverser et permettre des
                                               atteint 5,6 milliards de dinars, en                                                              progressions», comme le confir-
                                               baisse de 16 % par rapport à 2011.                                                               me la hausse de 16 % de la pro-
                                               Les primes de l’assurance auto-                                                                  duction des sociétés de l’assuran-
                                               mobile sont passées à 52 mil-                                                                    ce de personnes durant le 3e tri-
   10                                          liards de dinars en 2012, soit 54%                                                               mestre de 2012, prévoit le CNA.
                                               de la totalité du chiffre d’affaires                                                             À la fin septembre 2012, les
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                               du secteur, contre 43,4 milliards                                                                primes de l’assurance de per-
                                               de dinars en 2011, en hausse de 20 %,       571,3 millions de dinars, alors que les       sonnes étaient de 4,2 milliards de dinars
                                               selon le CNA. La branche IARD               assurances de transport étaient en bais-      réparties à raison de 28 % pour l’assu-
                                               (Incendie, accidents et risques divers) a   se de 21,7 % à 4,4 milliards de dinars.       rance vie et décès, 27 % pour la pré-
                                               contracté 31,2 milliards de dinars de       Quant aux assurances de personnes, le         voyance collective, 24 % pour l’assis-
                                               primes (+8,7 %) en 2012, les assurances     CNA explique leur régression par la           tance, 16% pour les accidents dommages
                                               agricoles ont enregistré 2 milliards de     «réduction importante» des ventes des         corporels et 5% pour l’assurance mala-
                                               dinars (+23,4 %), les crédits-cautions      contrats individuels ainsi que par la bais-   die.n

                                                              Source : CNA
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page11
Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page12

                                                                                        [ Invest-Digest ]
                                               GUIDE ORANGE EL MANAR                                        entreprises. Cette idée est née du fait que de nom-
                                               Instrument de promotion des wilayas                          breux entrepreneurs dans les pays émergents et en
                                                                                                            développement veulent progresser, mais ont trop peu
                                                                                                            de connaissances et d'expérience pour y parvenir.
                                                                       Si les grands indicateurs macro-     PMu intervient dans divers secteurs comme l’hôtel-
                                                                       économiques sont maîtrisés par       lerie, l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière, la
                                                                       les économistes, les études          pisciculture, l’élevage…Plus de 30 000 entreprises
                                                                       micro-économiques sont en            ont été aidées en Asie, en Afrique et en Amérique du
                                                                       revanche plutôt rares, en raison     Sud. Au Maroc, par exemple, l’un des experts de
                                                                       d’un déficit patent dans la pro-     PuM a aidé une PME de confiseries à produire du
                                                                       duction d’informations socio-        pop-corn sucré qui se conserve longtemps afin de le
                                                                       économiques locales.                 destiner à l’exportation.
                                                                       À ce titre, la wilaya avec ses       Les PME algériennes peuvent aussi bénéficier de ce
                                                                       multiples        démembrements       programme. Les opérateurs nationaux intéressés par
                                                                       administratifs constitue l’espa-     PuM sont invités à prendre contact avec l’ambassa-
                                                                       ce par excellence où se forge le     de des Pays-Bas à Alger. Il faut savoir que le gouver-
                                               devenir économique du pays. En effet, la wilaya se           nement néerlandais prend en charge les frais de dépla-
                                               caractérise par ses potentialités, ses atouts infrastruc-    cement de l’expert en Algérie et que l’entreprise béné-
                                               turels, son tissu industriel, ses élites professionnelles,   ficiaire se charge des frais locaux.
                                               ses projets de développement… Et seule une infor-
                                               mation fiable intégrant tous les paramètres du déve-
                                               loppement est à même de garantir une prise de déci-
                                               sions efficace.                                              CONSOMMATION
   12                                          C’est dans cette optique, que le Guide orange des            La Vache qui rit affiche un grand sourire
                                               wilayas est né. Il se veut comme un instrument de pro-       en Algérie
                                               motion des activités tant économiques que commer-
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                               ciales. «Contribuer à la vulgarisation de l’informa-                                              La Vache qui rit est
                                               tion économique locale et la rendre accessible au plus                                            de loin le fromage
                                               grand nombre, telles sont les ambitions du guide                                                  préféré             des
                                               Orange. C’est un projet de grande envergure qui tou-                                              Africains. Presque
                                               chera les 48 wilayas du pays», affirme Yahia Abrous,                                              tout le continent en
                                               directeur adjoint de SDC Com, la société éditrice du                                              est amateur. Mais les
                                               guide.                                                                                            Algériens, plus que
                                               À l’heure actuelle, seuls les guides d’Alger, de                                                  les autres, en raffo-
                                               Constantine et de Tindouf sont disponibles en librai-                                             lent particulière-
                                               rie. Les autres wilayas suivront très prochainement.                                              ment. Ils sont les plus
                                               Conçu en format de poche, le Guide orange ras-               gros clients du groupe français Bel, propriétaire de la
                                               semble en un seul ouvrage l’essentiel de l’informa-          marque La Vache qui rit, rapporte les Échos. Et le volu-
                                               tion économique, sociale et culturelle de la wilaya.         me de production de l’usine algérienne va crescendo
                                                                                                            chaque année. L’Algérie est désormais le premier mar-
                                                                                                            ché mondial pour La Vache qui rit. Bel y produit le quart
                                               PROGRAMME PUM                                                de ses volumes de son fromage fondu.
                                               Des experts néerlandais au chevet des                        Le fromager Bel, numéro trois mondial des marques de
                                               PME algériennes                                              fromages, voit dans l'Afrique une source de croissance
                                                                                                            à deux chiffres pour plusieurs années encore. Le grou-
                                                                                                            pe fromager, qui y a augmenté son chiffre d'affaires de
                                                                                Le      gouvernement        72 % en quatre ans, pense encore le doubler d'ici 2020.
                                                                                néerlandais a initié        En 2012, il a réalisé 40 % de ses ventes sur le continent
                                                                                depuis une trentaine        africain et les ventes y ont progressé de 29 % sur le seul
                                                                                d’années un program-        premier semestre 2012, soit mieux que Nestlé ou Coca-
                                                                                me d’assistance tech-       Cola.
                                                                                nique au profit des         Le groupe y exploite trois usines, dont la plus ancienne
                                                                                PME des pays en             a été ouverte en 1977 à Tanger, au Maroc, la deuxième
                                                                                développement. Ce           en Égypte et la troisième en Algérie.
                                               programme, dénommé PuM (acronyme néerlandais                 Bel écoule aujourd’hui 382 000 tonnes de fromage dans
                                               qui veut dire programme d'envoi de managers), vise           le monde pour un chiffre d’affaires de 2,52 milliards
                                               à fournir aux entreprises des solutions actualisées de       d’euros et un bénéfice net de 170 millions.
                                               management, de soutien et de conseil à travers la
                                               mobilisation d’experts et de spécialistes disponibles
                                               à transférer leurs expériences et leur savoir-faire à ces
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page13
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page14

                                                                                     Énergie

                                               MARCHÉ DU CARBONE
                                               Quelles opportunités pour les
                                               entreprises algériennes ?
                                               «Le réchauffement planétaire est devenu un défi majeur et ses répercussions
                                               touchent tous les pays». L’affirmation est du Dr Axel Michaelowa qui fait auto-
                                               rité en la matière. Invité du club économique CARE, l’éminent scientifique est
                                               venu à Alger expliquer que, depuis deux décennies, les gouvernements cher-
                                               chent une réponse à ce défi et ont développé un cadre institutionnel par le
                                               Protocole de Kyoto qui donne des incitations aux entreprises afin de réduire
                                               leurs émissions de gaz à effet de serre.

   14
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page15

                                                                                 Énergie

            L
                         es marchés du carbone visent     Méconnaissance des crédits
                         à permettre aux pays et aux      carbone
                         entreprises de réduire effica-   Pendant la décennie passée, le MDP a
                         cement, en engageant peu de      permis à des industriels dans plus de 90
                         frais, leurs émissions de gaz    pays du Sud à monter des milliers de
            à effet de serre.                             projets – allant de la destruction de
            Le Protocole de Kyoto a trois méca-           gaz industriels, comme le No2, à la
            nismes d’échange de gaz à effet de serre:     combustion de méthane de décharges,
            le Mécanisme pour un développement            en passant par l’introduction des éner-
            propre (MDP), la Mise en œuvre conjoin-       gies renouvelables - qui ont généré
            te et le Système d’échange d’émissions.       plus d’un milliard de crédits Co2.
            Mais quels sont les enjeux pour les entre-    Le développement des projets MDP
            prises algériennes dans ce processus ?        dans les pays d’Afrique du Nord
            Voilà la question centrale de l’interven-     reste très faible malgré que les émis-
            tion d’Axel Michaelowa, cofondateur           sions de gaz à effet de serre devien-
            de la société de conseil Perspectives         nent de plus en plus importantes
            Climate Change. Directeur de                  et que la réalisation des projets
            recherches au Center for comparative          MDP dans ces pays se base essen-                                                 Plus
            and international studies (CIS) de            tiellement sur des projets de                                             g r a v e
            Zurich, il cumule une expérience de plus      petites tailles.                                                  encore, notre pays
            de 16 ans dans la recherche et le conseil     En dépit de son fort potentiel en                         a raté la période faste –
            en politique climatique internationale.       énergies renouvelables et en                       avant la crise économique mon-
            Le message de l’éminent expert était          efficacité énergétique, l’Algérie          diale -, qui se caractérisait par des prix
            clair : l'Algérie a trop tardé pour identi-   est restée jusqu’alors à l’écart du        élevés des crédits carbone, entre 12 à 20
            fier les opportunités d’atténuation. «Les     marché global. Les études d'atténuation    euros par tonnes de Co2 et une expor-
            entreprises algériennes ont un potentiel      des émissions de GES ont mis en évi-       tation facile vers l’Europe. une période     15
            intéressant. Les mécanismes de marché         dence l'existence d'un potentiel MDP       qui offrait des revenus intéressants aux
            introduit à Kyoto ouvrent des pistes          estimé à 40 000 TEQ Co2 (tonne équi-       entreprises des pays du Sud et qui a

                                                                                                                                                  InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
            lucratives d'atténuation. La vente de         valent Co2). L’application des projets     notamment profité aux Chinois, Indiens
            crédits carbone peut mobiliser des reve-      MDP en Algérie peuvent concerner de        et Brésiliens.
            nus générés par l’usage des MDP et en         nombreux domaines : l’amélioration de      «Le prix de crédits a baissé massive-
            plus faciliter le transfert technologique.»   l’efficacité énergétique, le développe-    ment dans les trois dernières années à
            Les autorités seraient bien inspirées de      ment et l’utilisation de l’énergie nou-    cause de la demande raréfiée vu la volon-
            prendre connaissance de ces éléments          velle et renouvelable, les cimenteries…    té manquante des grands pays indus-
            d’analyse pour consacrer plus d’atten-        Quand le Maroc, la Tunisie et l’Égypte     trialisés et émergents à introduire des
            tion politique à la promotion des projets     mobilisent respectivement 18, 8 et 26      cibles d’atténuation post-2012»,
            MDP.                                          projets sous le MDP, l’Algérie ne sou-     explique Dr Michalowa. Selon lui, les
            «Attendre, n'est pas une solution car le      met aucun projet (2 sont encore à l’état   crédits de nouveaux projets algériens
            futur va apporter des limites d'émission.     d’étude).                                  MDP enregistrés après la fin 2012 ne
            Il s'agirait d'apprendre maintenant com-      Et dire que l’Algérie avait mis en place   peuvent plus être exportés vers l’Europe.
            ment réduire ces émissions pour renfor-       dès… 2006 une Autorité nationale dési-     Néanmoins, des possibilités nouvelles

                                                                                                                                         ...
            cer la compétitivité de l’Algérie», obser-    gnée (AND), censée approuver les pro-      s’ouvrent dans la phase post-2012 du
            ve Axel Michaelowa.                           jets MDP.                                  régime international.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page16

                                                                                            Énergie
                                                                                                                                          Toutefois, les coûts de mise en œuvre
                                                                                                                                          d’un projet MDP posent aussi problè-
                                                                                                                                          me, comme le soulignent certains chefs
                                                                                                                                          d’entreprises. «La procédure d’enregis-
                                                                                                                                          trement d’un projet est longue, car elle
                                                                                                                                          implique de passer par plusieurs étapes:
                                                                                                                                          rédaction du document descriptif du
                                                                                                                                          projet, validation, enregistrement…
                                                                                                                                          Ajouter à cela des frais qui peuvent
                                                                                                                                          atteindre 100 000 euros. De quoi rebu-
                                                                                                                                          ter même les plus enthousiastes d’entre
                                                                                                                                          nous !», dira un chef d’entreprise.
                                                                                                                                          L’un des facteurs-clés de la réussite d’un
                                                                                                                                          projet MDP reste de loin la mobilisation
                                                                                                                                          de compétences multiples : techniques,
                                                                                                                                          financières, de management de projets
                                                                                                                                          et juridiques. Ce qui est synonyme de
                                                                                                                                          dépenses supplémentaires à la charge de
                                                                                                                                          l’entreprise.
                                                                                                                                          Dans ce contexte, et à l’instar de la majo-
                                                                                                                                          rité des pays en développement,
                                                                                                                                          l’Algérie pourra compter sur l’opéra-
  ...                                          Le premier pas pourrait être fait par le
                                               MDP programmatique, où un nombre
                                                                                             cessus. Sans porteurs de projet, il ne
                                                                                             peut y avoir de projet. Le MDP est
                                                                                                                                          tionnalisation rapide des mécanismes
                                                                                                                                          financiers, tels que le Fonds vert pour le
                                                                                                                                          climat, ainsi que ceux relevant du trans-
   16                                          illimité de projets de même type peut         d'abord un mécanisme de marché dont          fert et de développement des technolo-
                                               être poursuivi sans la nécessité de faire     les principaux acteurs sont les opéra-       gies, qui seront intégrés dans le futur
                                               enregistrer chacun d’entre eux.               teurs économiques (entreprises de pro-       régime post-2012 sur les changements
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                               Les acteurs du MDP, en Algérie comme          duction et de services, banques com-         climatiques.n
                                               ailleurs, sont d'abord les opérateurs éco-    merciales, collectivités locales, associa-
                                               nomiques, qui sont le moteur du pro-          tions et oNG de développement).                                         Amine Hamane

                                               Plus d’un milliard de crédits carbone générés par le MDP
                                                                                                            outil de lutte contre le changement climatique du protocole de
                                                                                                            Kyoto, le MDP qui est entré en vigueur en 2005, est un méca-
                                                                                                            nisme qui permet aux pays industrialisés d’obtenir des crédits
                                                                                                            d'émission de gaz à effet de serre (GES) s'ils financent, dans les
                                                                                                            pays en développement, des projets permettant de réduire les
                                                                                                            émissions (par exemple, des centrales solaires ou éoliennes
                                                                                                            contribuant à absorber le Co2).
                                                                                                            Pour certain sceptiques, c’est une façon pour les pays riches
                                                                                                            d’acheter aux pays pauvres des «permis de polluer».
                                                                                                            Néanmoins, en 2012, environ 5 000 projets validés et au moins
                                                                                                            3 000 de plus en attente d’enregistrement ont concernés 75 pays
                                                                                                            du Sud, générant un crédit carbone (baptisé "CER" dans le cadre
                                                                                                            de ce mécanisme) pour chaque tonne de dioxyde de carbone
                                                                                                            (Co2) évitée, d’après un analyste de la Convention de l'oNu
                                                                                                            sur le climat (CCNuCC).
                                                                                                            Le cap du milliard de crédits carbone générés a même été dépas-
                                                                                                            sé en septembre dernier, grâce à un projet en Inde, où une usine
                                                                                                            a modifié son approvisionnement énergétique, délaissant le
                                                                                                            charbon et le pétrole pour la biomasse d'origine locale.
                                                                                                              De nombreux types de projets différents obtiennent des crédits
                                                                                                              carbone pour réduire le Co2 émis ou autres gaz à effet de serre,
                                                                                                              on peut citer :
                                               • Les projets industriels qui détruisent le gaz HFC-23 à fort potentiel d’effet de serre dans les usines de HCFC-22.
                                               • Les projets industriels qui détruisent le gaz à effet de serre No2 dans les installations d’acide adipique et d’acide nitrique.
                                               • Les projets d’électricité renouvelable tels que : hydroélectricité, éolien, solaire et biomasse.
                                               • Les projets qui détruisent le méthane, par exemple sites d’enfouissement ou dans l’agriculture.
                                               • Améliorer l’efficacité énergétique (EE) du côté de la demande, par exemple en distribuant des ampoules fluorescentes
                                               compactes.
                                               • Le passage d’un carburant avec des émissions à effet de serre élevées (comme par exemple le charbon) à un autre qui
                                               rejette moins d’émissions (tel que le gaz).
                                                                                                                                                                          A. H.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page17

                                                                                     Union Européenne
                                                                                     Marché N°1 mondial
                                                                                     du carbone

                                                                                     L’Eu ETS (European union Emissions
                                                                                     Trading Scheme) est de loin le marché car-
                                                                                     bone le plus important dans le monde et repré-
                                                                                     sente le meilleur outil des Européens dans le
                                                                                     cadre de la lutte contre le changement. Il est
                                                                                     reconnu à travers le monde comme un mar-
                                                                                     ché crédible dont les infrastructures fonc-       17
                                                                                     tionnent et qui a su apprendre de ses erreurs
                                                                                     passées (épisodes de fraudes à la TVA, vols

                                                                                                                                       InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
                                                                                     de quotas…). L’ETS a inspiré certains pays
                                                                                     qui sont aujourd'hui en voie de se doter d'un
                                                                                     marché domestique comme l'Australie, les
                                                                                     uSA au niveau fédéral, la Chine, la Corée du
                                                                                     Sud.
                                                                                     D'autres marchés existent déjà entre certains
                                                                                     États d'Amérique du Nord, au Japon et en
                                                                                     Nouvelle Zélande.
                                                                                     L'objectif est désormais de lier ces marchés
                                                                                     régionaux afin de constituer petit à petit un
                                                                                     marché mondial du carbone. L'union
                                                                                     Européenne, la Corée du Sud et l'Australie
          EMPREINTE CARBONE                                                          ont d'ores et déjà acté de lier leurs marchés
          Une préoccupation de l’heure                                               en 2015. Le prix du carbone australien est
                                                                                     fixé à 18 euros la tonne jusqu'en 2018, lors-
                                                                                     qu'il fusionnera avec l'ETS.
                                                                                     La Californie, qui représente 1/8e de l'Europe,
          Le terme «Empreinte Carbone» est utilisé comme diminutif pour la           a lancé sa première vente de crédits carbone
          quantité de carbone (généralement en tonnes) émise par une activité        le 14 novembre 2012. La Chine devrait lan-
          ou une organisation.                                                       cer plusieurs systèmes pilotes d'échange de
          Pour résumer, du Co2 est produit chaque fois que nous brûlons              quotas d'émissions cette année, en utilisant
          quelque chose ; pratiquement toutes nos actions contribuent donc à         un prix nominal pour le Co2, ce qui pourrait
          alourdir notre empreinte carbone. Les problèmes commencent lorsque         avoir des répercussions sur les marchés mon-
          nous introduisons dans notre environnement des combustibles – char-        diaux.
          bon, pétrole, gaz – enfouis sous la terre depuis des millénaires.          Il est à noter que la valeur des échanges de
          Brûlées, ces ressources produisent de l’énergie : une partie est consom-   crédits carbone européens et des crédits
          mée, une autre se perd et une dernière se transforme en Co2.               d'émission des Nations unies a chuté de 95
          Ce dernier fait partie des gaz dits à effets de serre qui, comme leur      milliards d'euros en 2011 à 61 milliards d'eu-
          nom l’indique, ont un effet réchauffant sur notre environnement.           ros. Des analystes tiennent pour responsable
          Depuis la révolution industrielle de plus en plus de Co2 et d’autres       la réduction de moitié du prix moyen des cré-
          gaz à effet de serre sont présents dans l’atmosphère terrestre ; la plus   dits carbone, qui est passée de 11, 2 euros la
          grande partie de cette énergie infrarouge est retenue dans l’atmo-         tonne en 2011 à 6, 4 euros à la fin de l'année
          sphère inférieure de la Terre au lieu de s’échapper dans l’espace ; une    2012.
          fois retenue, elle provoque un réchauffement supplémentaire, c’est         Bloomberg New Energy Finance prévoit
          l’«effet de serre».                                                        néanmoins qu'en 2013 la valeur du marché
          Ce processus entraîne un réchauffement de la planète, qui cause d’im-      augmentera d'environ 80 milliards d'euros en
          portants dégâts sur notre environnement. L’ennui avec le carbone,          raison des mesures de report de l'uE et qu'en
          c’est qu’il est invisible. Comment prendre suffisamment au sérieux         2014, elle représenterait le montant record de
          quelque chose que nous ne voyons pas directement ? Là est toute la         94 milliards d'euros.
          question.
                                                                                                                              A. H.
                                                                            A. H.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page18

                                                       Énergie

   18
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                               CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES
                                               De maigres résultats…
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page19

                                                                                                                         19

                                                                                                                         InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

      SUR LE CLIMAT (COP18 DOHA)
            À Doha (Qatar), lors de la Conférence sur le changement climatique qui s’est tenue du 26 novembre au
            8 décembre 2012, un seul résultat tangible a pu être enregistré : prolonger le protocole de Kyoto à partir
            du 1er janvier 2013. Mais, en attendant la prochaine grande date concernant le réchauffement climatique
            qui est désormais la conférence de 2015, les observateurs conviennent que les questions principales
            restent en suspens. Quelles sont ces questions ?
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page20

                                                                                              Énergie

                                               Y a-t-il eu des engagements                    Que se passera-t-il en 2015 ?                bien au-delà de ce que l'Homo sapiens
                                                                                                                                           a connu». un nouveau rapport du GIEC,
                                               pour réduire les émissions                                                                  le groupe d'experts sur le climat, doit
                                                                                              un accord plus ambitieux sur le réchauf-
                                               de gaz à effet de serre ?                      fement climatique est désormais atten-       être publié d'ici 2015.
                                                                                              du pour 2015. Il faut faire beaucoup
                                               Principale décision de cette conférence:       plus, comme l’a souligné le secrétaire       Comment concilier dévelop-
                                               l’accord pour la prolongation du proto-        général de l’oNu, Ban Ki-moon, selon         pement et lutte contre le
                                               cole de Kyoto, effectif à partir du 1er jan-
                                               vier 2013. Ce protocole prévoit une
                                                                                              des propos rapportés par son porte-paro-
                                                                                              le. Il a également souhaité un «accord
                                                                                                                                           réchauffement climatique ?
                                               réduction des gaz à effet de serre (GES)       complet et contraignant à l’horizon
                                               dans les États signataires, soit quelques      2015». La Conférence sur le climat pré-      on sait que la question de la place des
                                               pays industrialisés, l’union européenne        vue dans deux ans pourrait, selon cer-       pays en voie de développement dans le
                                               (uE) et une dizaine d’autres, dont             taines indiscrétions, avoir lieu à Paris.    combat contre la hausse des tempéra-
                                               l’Australie, qui ne représentent que 15%       Les températures risquent-elles d'aug-       tures est posée depuis longtemps. Sans
                                               des GES émis. De vifs désaccords ont           menter plus que prévu ? Avant même la        surprise, elle n'a pas été résolue à Doha.
                                               dominé les débats. Les divergences por-        Conférence pour discuter du change-          Elle s'est cristallisée sur la manière dont
                                               taient notamment sur «l'air chaud», le         ment climatique, les alertes sur la situa-   sera versée la somme de 100 milliards
                                               surplus de quotas d'émission de GES            tion se sont multipliées. La Banque mon-     de dollars d’aide promise aux pays du
                                               hérités du premier protocole de Kyoto,         diale, le Programme des Nations unies        Sud pour les aider à lutter, eux aussi,
                                               soit 13 milliards de tonnes équivalent         pour l'environnement et l'Association        contre le réchauffement climatique.
                                               Co2. Le texte présenté par le Qatar n'an-      européenne de l'environnement ont fait       Dans la conjoncture actuelle de crise de
                                               nule pas cet «air chaud», détenu princi-       état de prévisions inquiétantes. Ils ont     la dette des pays riches, on n’a pas été
                                               palement par la Russie, l'ukraine et la        laissé entendre que la hausse des tem-       très étonné par l’absence de décisions à
                                               Pologne, mais l'Australie, l'uE, le Japon,     pératures atteindrait non pas les 2 degrés   cet égard.
                                               le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et        Celsius attendus, mais plutôt 4 degrés       Que faire après 2020 ? Enfin, ce qu’il
                                               la Suisse se sont publiquement engagés         au cours du siècle. L’économiste britan-     convient de faire après 2020 n'a pas
   20                                          en séance plénière à ne pas en acheter         nique Nicholas Stern, auteur d’un rap-       encore été déterminé. Cela devrait être
                                               pour respecter leurs engagements au            port sur le coût économique du réchauf-      précisé dans l'accord de 2015, à la condi-
                                                                                                                                           tion qu’il y en ait un.n
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                               sein de Kyoto II.                              fement climatique, a déclaré à Doha que
                                                                                              «les températures qui se profilent sont
                                                                                                                                                               Abdelhamid Mezaache

                                               Vers une augmentation de la température de 5°C en 2100
                                               Selon l’étude annuelle de Global Carbon Projet (GCP), les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 3% en 2011
                                               pour atteindre 34,7 milliards de tonnes, et devraient avoir augmenté de 2,6% en 2012. Ainsi, de 2000 à 2011, la croissance
                                               des émissions mondiales a été de 3,1% par an, en moyenne, loin des réductions envisagées par le protocole de Kyoto. En
                                               effet, les émissions auraient dû être stabilisées à leur niveau de 1990. Si la tendance se poursuit, la température globale moyen-
                                               ne augmentera probablement de 5°C en 2100, souligne l’étude publiée en janvier dernier.
                                               Ainsi, les émissions mondiales de Co2 continuent de suivre les scénarios d’émission les plus pessimistes (dits «business as
                                               usual»), accroissant l’écart entre les émissions actuelles et celles nécessaires pour contenir le réchauffement à 2°C.
                                               «Chaque année, l’augmentation des émissions rendent la cible des 2°C un peu plus difficile à atteindre. Le seul moyen envi-
                                               sageable de contenir le réchauffement à 2°C est de réduire les émissions globales, et ceci ne pourra arriver que si les plus
                                               grands émetteurs dans les pays développés et en développement mettent en place des mesures d’atténuation ambitieuses et
                                               continues», soutient l’un des auteurs de l’étude. Déjà en 2011, l’Agence internationale de l’énergie affirmait que l’objectif
                                               de 2°C était hors d’atteinte, ce qui ne laisse rien présager de bon pour la suite.
                                               «J’ai peur que les risques d’un changement dangereux du climat soient trop importants dans notre trajectoire actuelle. Nous
                                               devons inverser la tendance avant 2020. Des pays l’ont déjà fait par le passé et nous pouvons le faire à l’échelle mondiale.
                                               Tout le monde a un rôle», ajoute-t-il.

                                                                                                                                                                                A. H.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page21
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page22

                                                                           ConJonCTure

                                               BILAN ÉCONO M
                                               Une croissance toujours tirée                                                      p
                                                                                    u
                                               Alors que l’économie algérienne                    ne note d’information du FMI,
                                                doit encore faire face à certains                 publiée le 25 janvier 2013,
                                                                                                  confirme que la croissance
                                               problèmes structurels, elle conti-                 du PIB de l’Algérie
                                                    nue néanmoins à afficher de                   devrait s’établir
                                                     bons résultats macroécono-     à 3,4% en 2013, soute-
                                                                                    nue par les prix éle-
                                                    miques en 2012, malgré une      vés du pétrole, une
                                                   inflation galopante. Le pays a   forte demande intérieu-
                                               enregistré une croissance du PIB     re et une économie hors
                                                   de 2,6% en 2012 – un chiffre     hydrocarbures en plein
                                                                                    développement.
                                                    qui se situe dans la moyenne    Les prix mondiaux du
   22                                            régionale - et devrait continuer   pétrole, qui se situaient en
                                                  sur cette lancée en 2013, pour    moyenne autour de 109,55
                                                                                    dollars le baril en
    InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013

                                                     atteindre une croissance de    2012, contre
                                                            3,4%, d’après le FMI.   107,46
                                                                                    dollars en
                                                                                    2011

                                               Prévisions 2013-2014
                                                Evolution
                                                en %               2012       2013          2014
                                                Croissance         2,56       3,38          3,35
                                                Inflation          8,40       5,00          4,50
                                                Chômage            9,67       9,31          8,95

                                                Part du PIB
                                                en %               2012       2013          2014
                                                Dette
                                                Publique           8,56       7,94          7,58
                                                Balance
                                                courante           6,24       6,12          4,98
                                               Source : FMI
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page23

                                                                                  ConJonCTure

O MIQUE 2012
      par les hydrocarbures
             et 77,45 dollars en 2010, ont compensé      le climat des affaires et la compétitivi-     croissance économique. Dans cette
             la baisse de la demande d’exportation       té, accroître la productivité et doper la     optique, l’État soutient fortement le sec-
             d’énergie et renforcé le positionnement     croissance en dehors du secteur des           teur agricole pour augmenter la produc-
             financier de l’Algérie. À l’instar de ces   hydrocarbures. Des efforts doivent éga-       tion, en particulier celle du blé. Ce sou-
             dernières années, le FMI note que les       lement être portés sur la promotion de        tien s’est manifesté sous forme d’un
             réserves de change, qui représentent        l’investissement privé et l’accompagne-       investissement de 10 milliards de dinars
             environ trois ans d’importations, «res-     ment d’une économie plus efficiente et        au cours des trois dernières années afin
             teront confortables» en 2013, tandis que    fondée sur la connaissance.                   de constituer des stocks de matériels et
             le niveau d’endettement extérieur «reste    Malgré l’embellie financière, et une          encourager la mécanisation agricole.
             faible». Même constat chez le cabinet       réserve de change qui ferait pâlir d’en-      Selon les dernières estimations, la récol-
             anglais oxford Business Group : «Grâce      vie certains pays endettés jusqu’au cou,      te totale de céréales aurait atteint 5,8
             aux prix élevés du pétrole en 2012,         malgré également les indices macroé-          millions de tonnes en 2012, contre 4,2
             l’Algérie débute l’année 2013 sur de        conomiques jugés bons sur la foi des          millions de tonnes en 2011. Sur le moyen
             solides bases économiques.»                 chiffres donnés par le gouvernement           terme, le pays va toutefois maintenir sa          23
             Néanmoins, le rapport du FMI indique        aux institutions internationales, la situa-   dépendance face aux importations pour
             que l’Algérie est «vulnérable à un repli    tion économique du pays reste fragile,        satisfaire une demande nationale en

                                                                                                                                                         InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
             prolongé des cours du pétrole, à une        même si elle affiche un taux de crois-        céréales estimée à près de 7 millions de
             hausse des prix internationaux de pro-      sance autour de 3%, ce qui reste très         tonnes par an.
             duits alimentaires (notamment du blé),      insuffisant pour endiguer le chômage          La stratégie de développement du pays
             à une détérioration de l’économie mon-      endémique, estimé, lui, à un peu plus         fait la part belle aussi aux services.
             diale, en particulier dans la zone euro,    de 10% par l’office national des statis-      Le tourisme n’est pas en reste. Afin
             et aux pressions grandissantes dans le      tiques. Le ministre de la Prospective et      d’encourager le développement de ce
             pays pour que soit utilisée la rente pro-   des Statistiques a notamment refusé de        secteur, l’État a débloqué 1 milliard de
             venant des hydrocarbures».                  valider ce chiffre, demandant à l’orga-       dollars pour rénover son parc hôtelier
             En d’autres termes, l’Algérie reste for-    nisme sous sa tutelle de faire une nou-       public sur le court terme, auquel s’ajou-
             tement dépendante des revenus des           velle enquête. Le taux de chômage serait      te une enveloppe de 5 milliards pour la
             hydrocarbures, qui représentent encore      encore plus important, et il atteindrait      construction, à moyen terme, de 750
             97% de l’ensemble des exportations et       des chiffres effarants si les effectifs de    hôtels répartis sur l’ensemble du pays.
             contribuent au PIB à hauteur de 30%.        l’administration n’étaient pas gonflés et     «Le développement de secteurs tels que
             En plus de vouloir stimuler la croissan-    le secteur informel n’absorbait pas une       l’agriculture, le tourisme et l’industrie
             ce des secteurs hors hydrocarbures de       main d’œuvre importante qui n’est pas         sera toutefois nécessaire pour que
             son économie, l’une des priorités           comptabilisée par le marché de l’em-          l’Algérie puisse tirer pleinement parti
             majeures de l’État en 2013 sera de rame-    ploi.                                         de son potentiel économique, réduire
             ner l’inflation au niveau recommandé                                                      son chômage et améliorer le niveau de
             de 4% à 4,5% alors qu’elle s’élevait à      Tirer pleinement parti du potentiel           vie de sa population», souligne oBG.n
             8,4% en 2012.                               économique
             Le FMI souligne, dans ce sens, la néces-    L’Algérie entend développer ses activi-                                         Farouk Dahbi
             sité d’entreprendre de vastes réformes      tés économiques hors pétrole pour pro-
             pour diversifier l’économie, améliorer      fiter pleinement de son potentiel de

                            8000
                                                                                                        Recettes budgétées (milliards de dinars)
                            6000
                            4000                                                                        Dépenses (milliards de dinars)
                            2000
                                                                                                        Solde budgétaire (milliards de dinars)
                               0
                                       LF 2012             LFC 2012                LF2013
                           -2000                                                                        Solde budgétaire (milliards de dinars) au sens
                           -4000                                                                        du FMI (en intégrant les recettes
                                                                                                        versées au FRR)
                           -6000
Vous pouvez aussi lire