Une dynamique s'enclenche ! - ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS - L'Union nationale des investisseurs
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investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page3 Editorial Par Mohamed Bouzar ENTREPRENARIAT DES JEUNES DIPLÔMÉS Une dynamique s’enclenche ! n écosystème favorable aux jeunes entrepreneurs se met timidement en place en Algérie. Porté par U le secteur privé, il vient un peu en complément des dispositifs déjà engagés par les pouvoirs publics en faveur de la création de jeunes entreprises, comme l’Ansej. Sa particularité, c’est qu’il s’adresse en premier lieu aux étudiants et jeunes diplômés des universités et grandes écoles. GEW Algeria de Napeo Algérie, INDJAZ El-Djazaïr du club CARE ou DZWEBDAYS soutenu par AIDA et UNI … sont autant d’ini- tiatives qui se multiplient et qui sont des espaces où ces jeunes peuvent trouver un soutien concret (pas nécessairement financier), rencontrer et se former auprès d’entrepreneurs, partager leurs expériences et échanger des pratiques et des idées. Qui mieux qu’un entrepreneur pour former un futur entrepreneur ? 3 Il est clair que ces initiatives ne sont pas la panacée qui permettra de résoudre définitivement le problè- me du chômage chez les diplômés, mais il peut certainement faciliter l’entrée sur le marché du travail InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 pour un certain nombre d’entre eux qui ont l’ambition et les moyens de devenir entrepreneurs. Selon une étude réalisée au Royaume-Uni, les entrepreneurs ayant fait leurs premières armes sur les bancs de l'école ou de l'université doubleraient leurs chances d'être leur propre patron une fois dans la vie acti- ve. Après avoir observé l'évolution de 374 participants à des "junior entreprises" ces trente dernières années, l'étude révèle que 42% d'entre eux deviendraient chefs d'entreprise contre 26% pour ceux qui n'ont pas eu cette expérience. «Cela est comparable à la situation d'un sportif ou d'un musicien. Plus on commence tôt dans un métier et plus on a de chances de réussir», explique un expert. Un point sur lequel s'accordent tous les managers qui estiment que «plus tôt on est exposé à l'aventure entrepreneuriale, plus on démystifie les risques». L'entrepreneuriat des jeunes universitaires doit être envisagé donc comme un apprentissage à l'approche du projet. Aujourd'hui, être capable d'identifier les besoins, déterminer des objectifs, trouver des parte- naires, réaliser un rétroplanning… sont non seulement importants pour créer une entreprise mais aussi, plus globalement, pour mieux appréhender le monde, ô combien difficile, de l'entreprise en Algérie. Il est primordiale de favoriser le développement des compétences entrepreneuriales en intégrant l’ap- prentissage de l’entrepreneuriat à tous les niveaux du système éducatif, en offrant des informations et des conseils, en facilitant l’accès au financement et en créant des infrastructures de soutien pour les start-up en phase de démarrage. Ces programmes, celui d’INDJAZ El-Djazaïr particulièrement, doivent être étendus de façon intelligente, en tirant les leçons des expériences des pays avancés. Les jeunes qui souhaitent créer leur propre entreprise ont besoin d’informations, de conseils, d’un enca- drement et d’un accompagnement pour les aider à surmonter leur manque de connaissances, à plus forte raison ceux qui non seulement ne possèdent aucune expérience entrepreneuriale, mais manquent aussi d’expérience sur le marché de l’emploi. Il est important d’offrir ce genre de soutien pendant et après la phase de démarrage, car celui-ci complète ce que les étudiants ont appris sur les bancs des amphis et les aide à combler leurs éventuelles lacunes qui n’ont pas été abordées par le système éducatif. La réussite entrepreneuriale est aussi une question de qualités personnelles, d'attitude, de méthode et de discipline. Les jeunes que nous avons rencontrés au GEW Algeria, à INDJAZ El-Djazaïr ou aux DzWebDays en regorgent. Les jeunes diplômés algériens n’ont pas peur de prendre des risques ; ils n'ont pas de com- plexes et leur rage de réussir est forte. Mais l’enthousiasme à lui seul ne suffit plus. Entreprendre est une bonne chose. Entreprendre et réussir est encore mieux. C’est pourquoi l’État doit créer les conditions pour l’émergence d’un cadre sain qui favorise l’acte d’entreprendre chez les jeunes, mais surtout qui le démystifie. Ailleurs, l’entrepreneuriat se conjugue avec jeunesse. On encourage les jeunes à devenir des gazelles et plus tard des éléphants. Chez nous, on est encore au stade de la souris ! M. B.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page4 N°44 investir Magazine Mars - Avril 2013 nÉDITORIAL 03 BIMESTRIEL DE L’ENTREPRISE, DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES Mars - Avril 2013 - Prix : 120 DA nÉNERGIE 14 à 20 lMARCHÉ DU CARBONE Quelles opportunités pour N° 44 Mars - Avril 2013 - Prix : 120 DA les entreprises algériennes ? lPLUS D’UN MILLIARD DE CRÉDITS CARBONE gÉNÉRÉS PAR LE MDP lEMPREINTE CARBONE Une préoccupation de l’heure lCOP18 DOHA De maigres résultats… nCONJONCTURE 22 à 25 SOMMAIRE lBILAN ÉCONOMIQUE 2012 Une croissance toujours tirée par les hydrocarbures lLOI DE FINANCES 2013 Continuité ou sursaut ? nÉVÉNEMENT 26 à 29 lCHEFS D’ENTREPRISES ET INVESTISSEURS Tous «UNI» contre les entraves à l’investissement et pour la création d’emplois lUNION NATIONALE DES INVESTISSEURS (UNI) Investisseurs patriotes et créateurs d’emplois lÉLABORATION D’UN PLAN STRATÉgIQUE 2013-2020 Donner un nouveau 4 souffle à l’économie et à l’emploi nAGRICULTURE 30-35 InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 lOLÉICULTURE L’olivier séculaire gagne de nouveaux territoires… lQUE CULTIVE-T-ON EN ALgÉRIE ? lL’HUILE D’OLIVE Un trésor méditerranéen lBAYER CROPSCIENCE ALgÉRIE Les gestes Pro pour une utilisation sûre nSANTÉ 36-39 lALgERIA VISION 2020 Sidi-Abdallah, futur pôle technologique de l’Afrique et du Moyen-Orient ? lMÉDICAMENTS ISSUS DE LA BIOTECHNOLOgIE Une avancée thérapeutique majeure lCRBt DE CONSTANTINE Partie prenante du futur pôle nENTREPRISE 40-44 lBREVETS D’INVENTION Cherche industriels désespérément ! lARDIS 2 000 gagnants à la tombola de fin d’année lAQUAPARC Ô PIRATE Journée ludique au profit d’enfants trisomiques nDOSSIER 45-55 lENTREPRENEURIAT Place aux jeunes ! lHAMZA BENAHCENE, 1 PRIX «Ce prix va me servir à créer ma start-up» er lBADREDDINE ZEBBICHE, 2 PRIX «Un encouragement pour franchir les pro- e chaines étapes» lHICHEM MEBARKI, PRIX "CAN 50" RÉgION OUEST «Mon business plan a été apprécié et approuvé par les membres du jury» lINJAZ EL DJAZAIR Apprendre à réussir lDZWEBDAYS L’entrepreneuriat à l’honneur ! lHADDADI TOUFIK, LAURÉAT DU STARTUP WEEKEND «Un premier pas vers l’entrepreneuriat» nMARCHÉ 56-57 lCOMPAgNIES AÉRIENNES ÉTRANgÈRES Bataille dans le ciel algérien ! nNTIC 58 lIBM tisse des liens avec les universités
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:57 Page6 investir ISSN 1112-430X Magazine © Copyright RSM Communication Éditeur Régie Sud Méditerranée Algeria Business Center Pins Maritimes-Mohammadia-Alger Tél. : +213 (0) 21 89 11 70 Fax : +213 (0) 21 89 11 73 E-mail : rsm@rsm-dz.com Directrice générale - Gérante Sonia Ziamni Directeur de la rédaction Saïd Mandi Rédacteur en chef Mohamed BouZAR m.bouzar@rsm-dz.com Rédaction Mohamed Bouzar, A. Hamane, Abdelhamid Mezaache, A. Bentaleb. Administrateur Youcef Boutadjine Assistante de direction Radia Hammouda 6 Service commercial Mounira Namouchi Correction InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 Ali Abboute Création graphique Samir Sfouh, Nacéra Zanoun Assistant infographie Mohamed Bessaiah Sélection iconographique Fonds RSM et droits réservés Chargée de la diffusion Hassiba Maroc Rédaction Tél.: +213 (0) 21 89 11 72 Fax : +213 (0) 21 89 16 16 Administration Tél.: +213 (0) 21 89 11 70 Fax : +213 (0) 21 89 11 73 Commercial Tél.: +213 (0) 21 89 11 71 Fax : +213 (0) 21 89 11 73 PUBLICITE ANEP ANEP/SPA 1, avenue Pasteur, Alger Création graphique, maquette, réalisation © RSM Alger 2001 Régie Sud Méditerranée ISSN 1111-5297 Impression : Ed-Diwan Diffusion Est : El-Khabar Diffusion Fondateur de la publication Bachir REZZouG Régie Sud Méditerranée Publicité internationale 135, rue d’Alésia Tél. : (1) 45 43 20 94 Directeur : Merzak Meneceur Email : rsmcommunication@yahoo.fr
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page8 Tableau de bord COMMERCE EXTÉRIEUR 8 Excédent de plus de 27 milliards de dollars InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 La balance commerciale de l’Algérie a enregistré un excédent de 27,18 milliards de dollars durant l’année 2012, contre 26,24 milliards de dollars en 2011, soit une légère hausse de 3,6%. Les exportations ont atteint 73,98 milliards de dollars, contre 73,48 milliards de dollars en 2011, en hausse de seulement 0,67%.Quant aux importations, elles se sont établies à 46,80 milliards de dollars, contre 47,24 milliards de dollars en 2011, accusant ainsi une légère baisse de 0,94%, indiquent les chiffres du Centre national de l’in- formatique des Douanes (CNIS). C ette légère hausse de l’excé- 167 millions de dollars, en hausse de dollars), l’Italie (11,67 milliards de dol- dent commercial de 3,73%, par rapport à 2011. lars), l’Espagne (7,57 milliards de dol- l’Algérie, s’explique selon Par ailleurs, le Centre relève que les lars), la France (6,60 milliards de dol- le CNIS, par une «relative exportations du groupe des biens de lars) et enfin le Canada (5,48 milliards stabilité» des flux des impor- consommations non alimentaires qui de dollars). Quant aux fournisseurs, la tations et des exportations du pays durant ont chuté en 2011 de 50%, ont connu France occupe toujours la 1re place avec l’année 2012. En termes de couverture une hausse de près de 6,7%, totalisant plus de 6 milliards de dollars, suivie de des importations par les exportations, 16 millions de dollars en 2012. La valeur la Chine (5,88 milliards de dollars), les résultats en question, ont dégagé un des exportations des biens d’équipe- l’Italie (4,34 milliards de dollars), taux de 158% en 2012, contre 156% ments industriels a atteint 30 millions de l’Espagne (4,09 milliards de dollars) et enregistré en 2011. dollars en 2012, reculant de plus de 14% l’Allemagne (2,57 milliards de dollars). Les hydrocarbures ont représenté l’es- par rapport à 2011. La répartition par régions économiques sentiel des exportations algériennes avec La structure des importations, quant à montre que les pays de l’uE restent tou- une part de plus de 97% du volume glo- elle, a connu une baisse de 0,94% en jours les principaux partenaires de bal des exportations, soit 71,79 milliards 2012, en raison de la baisse de 8,8% des l’Algérie, avec 50,98% des importations de dollars en 2012 contre 71,42 mil- produits alimentaires. La valeur des et 54,55% des exportations. Les pays de liards de dollars en 2011, en hausse de importations du groupe "alimentation" l’oCDE (hors uE) viennent en deuxiè- seulement 0,51%. est passée de 9,85 milliards de dollars me position avec 12,59% des importa- Quant aux exportations hors hydrocar- en 2011 à 8,98 milliards de dollars en tions et 29,81% des exportations de bures, elles restent toujours marginales, 2012. l’Algérie vers ces pays. avec 2,96% du volume global des expor- Cette tendance a marqué également les Les échanges avec les pays de l’Asie, tations (2,18 milliards de dollars), mal- importations des biens d’équipements malgré une légère hausse de (0,52%) gré une augmentation de plus de 6% par industriels avec un recul de 16,18%, ont atteint seulement 14,11milliards de rapport à 2011. totalisant 13,45 milliards de dollars, les dollars. Les principaux produits hors hydrocar- biens d’équipements agricoles (- Avec les pays arabes (hors uMA), les bures exportés sont constitués du grou- 14,99%) à 329 millions de dollars et échanges ont connu aussi une hausse de pe demi-produits avec 1,66 milliard de enfin les demi-produits (-2,95%) se chif- (1,36%) par rapport à 2011, passant de dollars, enregistrant une hausse de frant à 10,37 milliards de dollars. 2,57 à 2,61 milliards de dollars. Quant 10,96% en 2012, des biens alimentaires En 2012, les cinq principaux clients de aux échanges avec les pays du Maghreb, avec 313 millions de dollars, en baisse l’Algérie étaient comme d’habitude les ils s’établissent à 2,87 milliards de dol- de 11,783% et les produits bruts avec uSA en tête avec (11,94 milliards de lars, en hausse de plus de 26%.n
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page9 INFLATION Une hausse effrénée ClignoTanTs ! DANs le verT Réserves de change Le taux d’inflation en Algérie a presque doublé en 2012 s’établissant à 8,9% contre 170 4,5% en 2011, selon l’office national des 160 statistiques (oNS). 150 Les prix à la consommation ont augmenté 140 Les réserves de change de 9%, situant l’évolution annuelle du taux 130 ont atteint 190,66 mil- d’inflation en 2012 à 8,9%, induit par une liards de dollars à fin forte augmentation de plus de 21% des 120 décembre 2012 contre prix des produits agricoles frais. 110 186,32 milliards de 100 Cette variation haussière est expliquée par dollars à fin juin 2012. la hausse «relativement importante» des Ces réserves représentent prix des biens alimentaires (12,22%), avec 39 mois d’importations de biens et services. notamment 21,37% pour les produits agri- coles frais et 4,67% pour les produits ali- mentaires industriels, explique l’office. Les produits manufacturés ont également 9 augmenté, passant de 5,51% en 2011 à 6,60% alors que ceux des services ont évo- InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 2007 2008 2009 2010 2011 lué de 3,28% à 5,02% en 2012. (en miLLiards usd) Tous les produits agricoles frais ont connu des augmentations en 2012, les plus pro- DANs le verT Dette noncées ont concerné la pomme de terre extérieure (36,03%) et les autres légumes frais (14,93%) ainsi que les fruits frais (7,33%). D’autres produits du groupe alimentation s’étaient inscrits en hausse, dont notam- 3 ment la viande de mouton (30,28%), la La dette extérieure viande blanche (volaille 20,32%), les pois- 2 publique tourne actuelle- sons frais (13,35%), les œufs (12%), la ment autour de 480 mil- 1 lions de dollars. Elle était viande de bœuf (8,1%) et les viandes et à 623 millions de dollars poissons en conserve (9,20%). durant l’année 2008, soit Cette hausse a touché également les pro- une baisse de l’ordre de duits alimentaires industriels, il s’agit 143 millions de dollars. notamment des boissons (14%), du sucre 2007 2008 2009 2010 2011 et produits sucrés (4,5%), des huiles et (en miLLiards usd) graisses (4%), du café, thé et infusion (4,8%), du pain et céréales (3,8%) et des DANs l’orange Taux laits, fromages et dérivés (2,4%). Les produits du "panier" des biens et ser- 12 de chômage vices, représentatifs de la consommation des ménages, ont tous connu des hausses, la plus remarquable a concerné le groupe "alimentation et boissons" (13%), les pro- 11 Le taux de chômage en duits "divers" (matériel d’entretien et net- Algérie atteint actuelle- toyage, produits de cosmétique, dépenses ment les 10%, soit 1 076 000 des restaurants, cafés et hôtels...) avec personnes sans emploi, esti- 11%, "habillement et chaussures" (8%). 10 mation arrêtée au 4e tri- D’autres produits ont aussi connu des mestre 2010 selon l’oNS. hausses de moindre importance, il est ques- Ce taux est légèrement infé- tion notamment des groupes "meubles et rieur à celui enregistré en 2009 (10,2%) et en net recul articles d’ameublement" (5,3%), "santé et 2007 2008 2009 2010 par rapport à 2008 (11,3%). hygiène" (5,8%), "transport et communi- Le taux de chomage (en %) cation" (4,6%) et enfin "éducation, cultu- re et loisirs" (3,5%).n
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page10 Tableau de bord ASSURANCES Hausse de 11% Le marché algérien des assurances à réalisé un chiffre d’affaires de 95,7 milliards de dinars en 2012, contre 86 milliards de dinars en 2011, soit une hausse de 11%, selon les prévisions de clôture du Conseil national des assurances (CNA). L es assurances de dom- se du nombre de points de vente mages (automobile, des produits de l’AP. Avant juillet IARD, crédit, agricole 2011, le produit de l’assurance de et transport) ont, à elles personnes était généré par 12 seules, totalisé un sociétés d’assurance alors qu’à la chiffre d’affaires de 90,17 mil- fin 2012 le même produit n’était liards de dinars en 2012, en haus- offert que par sept sociétés spé- se de 13 % par rapport à 2011, cialisées dans l’assurance de per- alors que les primes des assu- sonnes. Ce recul devrait cepen- rances de personnes (AP) ont dant «s’inverser et permettre des atteint 5,6 milliards de dinars, en progressions», comme le confir- baisse de 16 % par rapport à 2011. me la hausse de 16 % de la pro- Les primes de l’assurance auto- duction des sociétés de l’assuran- mobile sont passées à 52 mil- ce de personnes durant le 3e tri- 10 liards de dinars en 2012, soit 54% mestre de 2012, prévoit le CNA. de la totalité du chiffre d’affaires À la fin septembre 2012, les InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 du secteur, contre 43,4 milliards primes de l’assurance de per- de dinars en 2011, en hausse de 20 %, 571,3 millions de dinars, alors que les sonnes étaient de 4,2 milliards de dinars selon le CNA. La branche IARD assurances de transport étaient en bais- réparties à raison de 28 % pour l’assu- (Incendie, accidents et risques divers) a se de 21,7 % à 4,4 milliards de dinars. rance vie et décès, 27 % pour la pré- contracté 31,2 milliards de dinars de Quant aux assurances de personnes, le voyance collective, 24 % pour l’assis- primes (+8,7 %) en 2012, les assurances CNA explique leur régression par la tance, 16% pour les accidents dommages agricoles ont enregistré 2 milliards de «réduction importante» des ventes des corporels et 5% pour l’assurance mala- dinars (+23,4 %), les crédits-cautions contrats individuels ainsi que par la bais- die.n Source : CNA
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page12 [ Invest-Digest ] GUIDE ORANGE EL MANAR entreprises. Cette idée est née du fait que de nom- Instrument de promotion des wilayas breux entrepreneurs dans les pays émergents et en développement veulent progresser, mais ont trop peu de connaissances et d'expérience pour y parvenir. Si les grands indicateurs macro- PMu intervient dans divers secteurs comme l’hôtel- économiques sont maîtrisés par lerie, l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière, la les économistes, les études pisciculture, l’élevage…Plus de 30 000 entreprises micro-économiques sont en ont été aidées en Asie, en Afrique et en Amérique du revanche plutôt rares, en raison Sud. Au Maroc, par exemple, l’un des experts de d’un déficit patent dans la pro- PuM a aidé une PME de confiseries à produire du duction d’informations socio- pop-corn sucré qui se conserve longtemps afin de le économiques locales. destiner à l’exportation. À ce titre, la wilaya avec ses Les PME algériennes peuvent aussi bénéficier de ce multiples démembrements programme. Les opérateurs nationaux intéressés par administratifs constitue l’espa- PuM sont invités à prendre contact avec l’ambassa- ce par excellence où se forge le de des Pays-Bas à Alger. Il faut savoir que le gouver- devenir économique du pays. En effet, la wilaya se nement néerlandais prend en charge les frais de dépla- caractérise par ses potentialités, ses atouts infrastruc- cement de l’expert en Algérie et que l’entreprise béné- turels, son tissu industriel, ses élites professionnelles, ficiaire se charge des frais locaux. ses projets de développement… Et seule une infor- mation fiable intégrant tous les paramètres du déve- loppement est à même de garantir une prise de déci- sions efficace. CONSOMMATION 12 C’est dans cette optique, que le Guide orange des La Vache qui rit affiche un grand sourire wilayas est né. Il se veut comme un instrument de pro- en Algérie motion des activités tant économiques que commer- InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 ciales. «Contribuer à la vulgarisation de l’informa- La Vache qui rit est tion économique locale et la rendre accessible au plus de loin le fromage grand nombre, telles sont les ambitions du guide préféré des Orange. C’est un projet de grande envergure qui tou- Africains. Presque chera les 48 wilayas du pays», affirme Yahia Abrous, tout le continent en directeur adjoint de SDC Com, la société éditrice du est amateur. Mais les guide. Algériens, plus que À l’heure actuelle, seuls les guides d’Alger, de les autres, en raffo- Constantine et de Tindouf sont disponibles en librai- lent particulière- rie. Les autres wilayas suivront très prochainement. ment. Ils sont les plus Conçu en format de poche, le Guide orange ras- gros clients du groupe français Bel, propriétaire de la semble en un seul ouvrage l’essentiel de l’informa- marque La Vache qui rit, rapporte les Échos. Et le volu- tion économique, sociale et culturelle de la wilaya. me de production de l’usine algérienne va crescendo chaque année. L’Algérie est désormais le premier mar- ché mondial pour La Vache qui rit. Bel y produit le quart PROGRAMME PUM de ses volumes de son fromage fondu. Des experts néerlandais au chevet des Le fromager Bel, numéro trois mondial des marques de PME algériennes fromages, voit dans l'Afrique une source de croissance à deux chiffres pour plusieurs années encore. Le grou- pe fromager, qui y a augmenté son chiffre d'affaires de Le gouvernement 72 % en quatre ans, pense encore le doubler d'ici 2020. néerlandais a initié En 2012, il a réalisé 40 % de ses ventes sur le continent depuis une trentaine africain et les ventes y ont progressé de 29 % sur le seul d’années un program- premier semestre 2012, soit mieux que Nestlé ou Coca- me d’assistance tech- Cola. nique au profit des Le groupe y exploite trois usines, dont la plus ancienne PME des pays en a été ouverte en 1977 à Tanger, au Maroc, la deuxième développement. Ce en Égypte et la troisième en Algérie. programme, dénommé PuM (acronyme néerlandais Bel écoule aujourd’hui 382 000 tonnes de fromage dans qui veut dire programme d'envoi de managers), vise le monde pour un chiffre d’affaires de 2,52 milliards à fournir aux entreprises des solutions actualisées de d’euros et un bénéfice net de 170 millions. management, de soutien et de conseil à travers la mobilisation d’experts et de spécialistes disponibles à transférer leurs expériences et leur savoir-faire à ces
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investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page14 Énergie MARCHÉ DU CARBONE Quelles opportunités pour les entreprises algériennes ? «Le réchauffement planétaire est devenu un défi majeur et ses répercussions touchent tous les pays». L’affirmation est du Dr Axel Michaelowa qui fait auto- rité en la matière. Invité du club économique CARE, l’éminent scientifique est venu à Alger expliquer que, depuis deux décennies, les gouvernements cher- chent une réponse à ce défi et ont développé un cadre institutionnel par le Protocole de Kyoto qui donne des incitations aux entreprises afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. 14 InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page15 Énergie L es marchés du carbone visent Méconnaissance des crédits à permettre aux pays et aux carbone entreprises de réduire effica- Pendant la décennie passée, le MDP a cement, en engageant peu de permis à des industriels dans plus de 90 frais, leurs émissions de gaz pays du Sud à monter des milliers de à effet de serre. projets – allant de la destruction de Le Protocole de Kyoto a trois méca- gaz industriels, comme le No2, à la nismes d’échange de gaz à effet de serre: combustion de méthane de décharges, le Mécanisme pour un développement en passant par l’introduction des éner- propre (MDP), la Mise en œuvre conjoin- gies renouvelables - qui ont généré te et le Système d’échange d’émissions. plus d’un milliard de crédits Co2. Mais quels sont les enjeux pour les entre- Le développement des projets MDP prises algériennes dans ce processus ? dans les pays d’Afrique du Nord Voilà la question centrale de l’interven- reste très faible malgré que les émis- tion d’Axel Michaelowa, cofondateur sions de gaz à effet de serre devien- de la société de conseil Perspectives nent de plus en plus importantes Climate Change. Directeur de et que la réalisation des projets recherches au Center for comparative MDP dans ces pays se base essen- Plus and international studies (CIS) de tiellement sur des projets de g r a v e Zurich, il cumule une expérience de plus petites tailles. encore, notre pays de 16 ans dans la recherche et le conseil En dépit de son fort potentiel en a raté la période faste – en politique climatique internationale. énergies renouvelables et en avant la crise économique mon- Le message de l’éminent expert était efficacité énergétique, l’Algérie diale -, qui se caractérisait par des prix clair : l'Algérie a trop tardé pour identi- est restée jusqu’alors à l’écart du élevés des crédits carbone, entre 12 à 20 fier les opportunités d’atténuation. «Les marché global. Les études d'atténuation euros par tonnes de Co2 et une expor- entreprises algériennes ont un potentiel des émissions de GES ont mis en évi- tation facile vers l’Europe. une période 15 intéressant. Les mécanismes de marché dence l'existence d'un potentiel MDP qui offrait des revenus intéressants aux introduit à Kyoto ouvrent des pistes estimé à 40 000 TEQ Co2 (tonne équi- entreprises des pays du Sud et qui a InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 lucratives d'atténuation. La vente de valent Co2). L’application des projets notamment profité aux Chinois, Indiens crédits carbone peut mobiliser des reve- MDP en Algérie peuvent concerner de et Brésiliens. nus générés par l’usage des MDP et en nombreux domaines : l’amélioration de «Le prix de crédits a baissé massive- plus faciliter le transfert technologique.» l’efficacité énergétique, le développe- ment dans les trois dernières années à Les autorités seraient bien inspirées de ment et l’utilisation de l’énergie nou- cause de la demande raréfiée vu la volon- prendre connaissance de ces éléments velle et renouvelable, les cimenteries… té manquante des grands pays indus- d’analyse pour consacrer plus d’atten- Quand le Maroc, la Tunisie et l’Égypte trialisés et émergents à introduire des tion politique à la promotion des projets mobilisent respectivement 18, 8 et 26 cibles d’atténuation post-2012», MDP. projets sous le MDP, l’Algérie ne sou- explique Dr Michalowa. Selon lui, les «Attendre, n'est pas une solution car le met aucun projet (2 sont encore à l’état crédits de nouveaux projets algériens futur va apporter des limites d'émission. d’étude). MDP enregistrés après la fin 2012 ne Il s'agirait d'apprendre maintenant com- Et dire que l’Algérie avait mis en place peuvent plus être exportés vers l’Europe. ment réduire ces émissions pour renfor- dès… 2006 une Autorité nationale dési- Néanmoins, des possibilités nouvelles ... cer la compétitivité de l’Algérie», obser- gnée (AND), censée approuver les pro- s’ouvrent dans la phase post-2012 du ve Axel Michaelowa. jets MDP. régime international.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page16 Énergie Toutefois, les coûts de mise en œuvre d’un projet MDP posent aussi problè- me, comme le soulignent certains chefs d’entreprises. «La procédure d’enregis- trement d’un projet est longue, car elle implique de passer par plusieurs étapes: rédaction du document descriptif du projet, validation, enregistrement… Ajouter à cela des frais qui peuvent atteindre 100 000 euros. De quoi rebu- ter même les plus enthousiastes d’entre nous !», dira un chef d’entreprise. L’un des facteurs-clés de la réussite d’un projet MDP reste de loin la mobilisation de compétences multiples : techniques, financières, de management de projets et juridiques. Ce qui est synonyme de dépenses supplémentaires à la charge de l’entreprise. Dans ce contexte, et à l’instar de la majo- rité des pays en développement, l’Algérie pourra compter sur l’opéra- ... Le premier pas pourrait être fait par le MDP programmatique, où un nombre cessus. Sans porteurs de projet, il ne peut y avoir de projet. Le MDP est tionnalisation rapide des mécanismes financiers, tels que le Fonds vert pour le climat, ainsi que ceux relevant du trans- 16 illimité de projets de même type peut d'abord un mécanisme de marché dont fert et de développement des technolo- être poursuivi sans la nécessité de faire les principaux acteurs sont les opéra- gies, qui seront intégrés dans le futur enregistrer chacun d’entre eux. teurs économiques (entreprises de pro- régime post-2012 sur les changements InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 Les acteurs du MDP, en Algérie comme duction et de services, banques com- climatiques.n ailleurs, sont d'abord les opérateurs éco- merciales, collectivités locales, associa- nomiques, qui sont le moteur du pro- tions et oNG de développement). Amine Hamane Plus d’un milliard de crédits carbone générés par le MDP outil de lutte contre le changement climatique du protocole de Kyoto, le MDP qui est entré en vigueur en 2005, est un méca- nisme qui permet aux pays industrialisés d’obtenir des crédits d'émission de gaz à effet de serre (GES) s'ils financent, dans les pays en développement, des projets permettant de réduire les émissions (par exemple, des centrales solaires ou éoliennes contribuant à absorber le Co2). Pour certain sceptiques, c’est une façon pour les pays riches d’acheter aux pays pauvres des «permis de polluer». Néanmoins, en 2012, environ 5 000 projets validés et au moins 3 000 de plus en attente d’enregistrement ont concernés 75 pays du Sud, générant un crédit carbone (baptisé "CER" dans le cadre de ce mécanisme) pour chaque tonne de dioxyde de carbone (Co2) évitée, d’après un analyste de la Convention de l'oNu sur le climat (CCNuCC). Le cap du milliard de crédits carbone générés a même été dépas- sé en septembre dernier, grâce à un projet en Inde, où une usine a modifié son approvisionnement énergétique, délaissant le charbon et le pétrole pour la biomasse d'origine locale. De nombreux types de projets différents obtiennent des crédits carbone pour réduire le Co2 émis ou autres gaz à effet de serre, on peut citer : • Les projets industriels qui détruisent le gaz HFC-23 à fort potentiel d’effet de serre dans les usines de HCFC-22. • Les projets industriels qui détruisent le gaz à effet de serre No2 dans les installations d’acide adipique et d’acide nitrique. • Les projets d’électricité renouvelable tels que : hydroélectricité, éolien, solaire et biomasse. • Les projets qui détruisent le méthane, par exemple sites d’enfouissement ou dans l’agriculture. • Améliorer l’efficacité énergétique (EE) du côté de la demande, par exemple en distribuant des ampoules fluorescentes compactes. • Le passage d’un carburant avec des émissions à effet de serre élevées (comme par exemple le charbon) à un autre qui rejette moins d’émissions (tel que le gaz). A. H.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page17 Union Européenne Marché N°1 mondial du carbone L’Eu ETS (European union Emissions Trading Scheme) est de loin le marché car- bone le plus important dans le monde et repré- sente le meilleur outil des Européens dans le cadre de la lutte contre le changement. Il est reconnu à travers le monde comme un mar- ché crédible dont les infrastructures fonc- 17 tionnent et qui a su apprendre de ses erreurs passées (épisodes de fraudes à la TVA, vols InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 de quotas…). L’ETS a inspiré certains pays qui sont aujourd'hui en voie de se doter d'un marché domestique comme l'Australie, les uSA au niveau fédéral, la Chine, la Corée du Sud. D'autres marchés existent déjà entre certains États d'Amérique du Nord, au Japon et en Nouvelle Zélande. L'objectif est désormais de lier ces marchés régionaux afin de constituer petit à petit un marché mondial du carbone. L'union Européenne, la Corée du Sud et l'Australie EMPREINTE CARBONE ont d'ores et déjà acté de lier leurs marchés Une préoccupation de l’heure en 2015. Le prix du carbone australien est fixé à 18 euros la tonne jusqu'en 2018, lors- qu'il fusionnera avec l'ETS. La Californie, qui représente 1/8e de l'Europe, Le terme «Empreinte Carbone» est utilisé comme diminutif pour la a lancé sa première vente de crédits carbone quantité de carbone (généralement en tonnes) émise par une activité le 14 novembre 2012. La Chine devrait lan- ou une organisation. cer plusieurs systèmes pilotes d'échange de Pour résumer, du Co2 est produit chaque fois que nous brûlons quotas d'émissions cette année, en utilisant quelque chose ; pratiquement toutes nos actions contribuent donc à un prix nominal pour le Co2, ce qui pourrait alourdir notre empreinte carbone. Les problèmes commencent lorsque avoir des répercussions sur les marchés mon- nous introduisons dans notre environnement des combustibles – char- diaux. bon, pétrole, gaz – enfouis sous la terre depuis des millénaires. Il est à noter que la valeur des échanges de Brûlées, ces ressources produisent de l’énergie : une partie est consom- crédits carbone européens et des crédits mée, une autre se perd et une dernière se transforme en Co2. d'émission des Nations unies a chuté de 95 Ce dernier fait partie des gaz dits à effets de serre qui, comme leur milliards d'euros en 2011 à 61 milliards d'eu- nom l’indique, ont un effet réchauffant sur notre environnement. ros. Des analystes tiennent pour responsable Depuis la révolution industrielle de plus en plus de Co2 et d’autres la réduction de moitié du prix moyen des cré- gaz à effet de serre sont présents dans l’atmosphère terrestre ; la plus dits carbone, qui est passée de 11, 2 euros la grande partie de cette énergie infrarouge est retenue dans l’atmo- tonne en 2011 à 6, 4 euros à la fin de l'année sphère inférieure de la Terre au lieu de s’échapper dans l’espace ; une 2012. fois retenue, elle provoque un réchauffement supplémentaire, c’est Bloomberg New Energy Finance prévoit l’«effet de serre». néanmoins qu'en 2013 la valeur du marché Ce processus entraîne un réchauffement de la planète, qui cause d’im- augmentera d'environ 80 milliards d'euros en portants dégâts sur notre environnement. L’ennui avec le carbone, raison des mesures de report de l'uE et qu'en c’est qu’il est invisible. Comment prendre suffisamment au sérieux 2014, elle représenterait le montant record de quelque chose que nous ne voyons pas directement ? Là est toute la 94 milliards d'euros. question. A. H. A. H.
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page18 Énergie 18 InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES De maigres résultats…
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:58 Page19 19 InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 SUR LE CLIMAT (COP18 DOHA) À Doha (Qatar), lors de la Conférence sur le changement climatique qui s’est tenue du 26 novembre au 8 décembre 2012, un seul résultat tangible a pu être enregistré : prolonger le protocole de Kyoto à partir du 1er janvier 2013. Mais, en attendant la prochaine grande date concernant le réchauffement climatique qui est désormais la conférence de 2015, les observateurs conviennent que les questions principales restent en suspens. Quelles sont ces questions ?
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page20 Énergie Y a-t-il eu des engagements Que se passera-t-il en 2015 ? bien au-delà de ce que l'Homo sapiens a connu». un nouveau rapport du GIEC, pour réduire les émissions le groupe d'experts sur le climat, doit un accord plus ambitieux sur le réchauf- de gaz à effet de serre ? fement climatique est désormais atten- être publié d'ici 2015. du pour 2015. Il faut faire beaucoup Principale décision de cette conférence: plus, comme l’a souligné le secrétaire Comment concilier dévelop- l’accord pour la prolongation du proto- général de l’oNu, Ban Ki-moon, selon pement et lutte contre le cole de Kyoto, effectif à partir du 1er jan- vier 2013. Ce protocole prévoit une des propos rapportés par son porte-paro- le. Il a également souhaité un «accord réchauffement climatique ? réduction des gaz à effet de serre (GES) complet et contraignant à l’horizon dans les États signataires, soit quelques 2015». La Conférence sur le climat pré- on sait que la question de la place des pays industrialisés, l’union européenne vue dans deux ans pourrait, selon cer- pays en voie de développement dans le (uE) et une dizaine d’autres, dont taines indiscrétions, avoir lieu à Paris. combat contre la hausse des tempéra- l’Australie, qui ne représentent que 15% Les températures risquent-elles d'aug- tures est posée depuis longtemps. Sans des GES émis. De vifs désaccords ont menter plus que prévu ? Avant même la surprise, elle n'a pas été résolue à Doha. dominé les débats. Les divergences por- Conférence pour discuter du change- Elle s'est cristallisée sur la manière dont taient notamment sur «l'air chaud», le ment climatique, les alertes sur la situa- sera versée la somme de 100 milliards surplus de quotas d'émission de GES tion se sont multipliées. La Banque mon- de dollars d’aide promise aux pays du hérités du premier protocole de Kyoto, diale, le Programme des Nations unies Sud pour les aider à lutter, eux aussi, soit 13 milliards de tonnes équivalent pour l'environnement et l'Association contre le réchauffement climatique. Co2. Le texte présenté par le Qatar n'an- européenne de l'environnement ont fait Dans la conjoncture actuelle de crise de nule pas cet «air chaud», détenu princi- état de prévisions inquiétantes. Ils ont la dette des pays riches, on n’a pas été palement par la Russie, l'ukraine et la laissé entendre que la hausse des tem- très étonné par l’absence de décisions à Pologne, mais l'Australie, l'uE, le Japon, pératures atteindrait non pas les 2 degrés cet égard. le Liechtenstein, Monaco, la Norvège et Celsius attendus, mais plutôt 4 degrés Que faire après 2020 ? Enfin, ce qu’il la Suisse se sont publiquement engagés au cours du siècle. L’économiste britan- convient de faire après 2020 n'a pas 20 en séance plénière à ne pas en acheter nique Nicholas Stern, auteur d’un rap- encore été déterminé. Cela devrait être pour respecter leurs engagements au port sur le coût économique du réchauf- précisé dans l'accord de 2015, à la condi- tion qu’il y en ait un.n InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 sein de Kyoto II. fement climatique, a déclaré à Doha que «les températures qui se profilent sont Abdelhamid Mezaache Vers une augmentation de la température de 5°C en 2100 Selon l’étude annuelle de Global Carbon Projet (GCP), les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 3% en 2011 pour atteindre 34,7 milliards de tonnes, et devraient avoir augmenté de 2,6% en 2012. Ainsi, de 2000 à 2011, la croissance des émissions mondiales a été de 3,1% par an, en moyenne, loin des réductions envisagées par le protocole de Kyoto. En effet, les émissions auraient dû être stabilisées à leur niveau de 1990. Si la tendance se poursuit, la température globale moyen- ne augmentera probablement de 5°C en 2100, souligne l’étude publiée en janvier dernier. Ainsi, les émissions mondiales de Co2 continuent de suivre les scénarios d’émission les plus pessimistes (dits «business as usual»), accroissant l’écart entre les émissions actuelles et celles nécessaires pour contenir le réchauffement à 2°C. «Chaque année, l’augmentation des émissions rendent la cible des 2°C un peu plus difficile à atteindre. Le seul moyen envi- sageable de contenir le réchauffement à 2°C est de réduire les émissions globales, et ceci ne pourra arriver que si les plus grands émetteurs dans les pays développés et en développement mettent en place des mesures d’atténuation ambitieuses et continues», soutient l’un des auteurs de l’étude. Déjà en 2011, l’Agence internationale de l’énergie affirmait que l’objectif de 2°C était hors d’atteinte, ce qui ne laisse rien présager de bon pour la suite. «J’ai peur que les risques d’un changement dangereux du climat soient trop importants dans notre trajectoire actuelle. Nous devons inverser la tendance avant 2020. Des pays l’ont déjà fait par le passé et nous pouvons le faire à l’échelle mondiale. Tout le monde a un rôle», ajoute-t-il. A. H.
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investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page22 ConJonCTure BILAN ÉCONO M Une croissance toujours tirée p u Alors que l’économie algérienne ne note d’information du FMI, doit encore faire face à certains publiée le 25 janvier 2013, confirme que la croissance problèmes structurels, elle conti- du PIB de l’Algérie nue néanmoins à afficher de devrait s’établir bons résultats macroécono- à 3,4% en 2013, soute- nue par les prix éle- miques en 2012, malgré une vés du pétrole, une inflation galopante. Le pays a forte demande intérieu- enregistré une croissance du PIB re et une économie hors de 2,6% en 2012 – un chiffre hydrocarbures en plein développement. qui se situe dans la moyenne Les prix mondiaux du 22 régionale - et devrait continuer pétrole, qui se situaient en sur cette lancée en 2013, pour moyenne autour de 109,55 dollars le baril en InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 atteindre une croissance de 2012, contre 3,4%, d’après le FMI. 107,46 dollars en 2011 Prévisions 2013-2014 Evolution en % 2012 2013 2014 Croissance 2,56 3,38 3,35 Inflation 8,40 5,00 4,50 Chômage 9,67 9,31 8,95 Part du PIB en % 2012 2013 2014 Dette Publique 8,56 7,94 7,58 Balance courante 6,24 6,12 4,98 Source : FMI
investir 44:07•entreprise 21/03/13 14:59 Page23 ConJonCTure O MIQUE 2012 par les hydrocarbures et 77,45 dollars en 2010, ont compensé le climat des affaires et la compétitivi- croissance économique. Dans cette la baisse de la demande d’exportation té, accroître la productivité et doper la optique, l’État soutient fortement le sec- d’énergie et renforcé le positionnement croissance en dehors du secteur des teur agricole pour augmenter la produc- financier de l’Algérie. À l’instar de ces hydrocarbures. Des efforts doivent éga- tion, en particulier celle du blé. Ce sou- dernières années, le FMI note que les lement être portés sur la promotion de tien s’est manifesté sous forme d’un réserves de change, qui représentent l’investissement privé et l’accompagne- investissement de 10 milliards de dinars environ trois ans d’importations, «res- ment d’une économie plus efficiente et au cours des trois dernières années afin teront confortables» en 2013, tandis que fondée sur la connaissance. de constituer des stocks de matériels et le niveau d’endettement extérieur «reste Malgré l’embellie financière, et une encourager la mécanisation agricole. faible». Même constat chez le cabinet réserve de change qui ferait pâlir d’en- Selon les dernières estimations, la récol- anglais oxford Business Group : «Grâce vie certains pays endettés jusqu’au cou, te totale de céréales aurait atteint 5,8 aux prix élevés du pétrole en 2012, malgré également les indices macroé- millions de tonnes en 2012, contre 4,2 l’Algérie débute l’année 2013 sur de conomiques jugés bons sur la foi des millions de tonnes en 2011. Sur le moyen solides bases économiques.» chiffres donnés par le gouvernement terme, le pays va toutefois maintenir sa 23 Néanmoins, le rapport du FMI indique aux institutions internationales, la situa- dépendance face aux importations pour que l’Algérie est «vulnérable à un repli tion économique du pays reste fragile, satisfaire une demande nationale en InvestirMagazine N° 44 Mars - Avril 2013 prolongé des cours du pétrole, à une même si elle affiche un taux de crois- céréales estimée à près de 7 millions de hausse des prix internationaux de pro- sance autour de 3%, ce qui reste très tonnes par an. duits alimentaires (notamment du blé), insuffisant pour endiguer le chômage La stratégie de développement du pays à une détérioration de l’économie mon- endémique, estimé, lui, à un peu plus fait la part belle aussi aux services. diale, en particulier dans la zone euro, de 10% par l’office national des statis- Le tourisme n’est pas en reste. Afin et aux pressions grandissantes dans le tiques. Le ministre de la Prospective et d’encourager le développement de ce pays pour que soit utilisée la rente pro- des Statistiques a notamment refusé de secteur, l’État a débloqué 1 milliard de venant des hydrocarbures». valider ce chiffre, demandant à l’orga- dollars pour rénover son parc hôtelier En d’autres termes, l’Algérie reste for- nisme sous sa tutelle de faire une nou- public sur le court terme, auquel s’ajou- tement dépendante des revenus des velle enquête. Le taux de chômage serait te une enveloppe de 5 milliards pour la hydrocarbures, qui représentent encore encore plus important, et il atteindrait construction, à moyen terme, de 750 97% de l’ensemble des exportations et des chiffres effarants si les effectifs de hôtels répartis sur l’ensemble du pays. contribuent au PIB à hauteur de 30%. l’administration n’étaient pas gonflés et «Le développement de secteurs tels que En plus de vouloir stimuler la croissan- le secteur informel n’absorbait pas une l’agriculture, le tourisme et l’industrie ce des secteurs hors hydrocarbures de main d’œuvre importante qui n’est pas sera toutefois nécessaire pour que son économie, l’une des priorités comptabilisée par le marché de l’em- l’Algérie puisse tirer pleinement parti majeures de l’État en 2013 sera de rame- ploi. de son potentiel économique, réduire ner l’inflation au niveau recommandé son chômage et améliorer le niveau de de 4% à 4,5% alors qu’elle s’élevait à Tirer pleinement parti du potentiel vie de sa population», souligne oBG.n 8,4% en 2012. économique Le FMI souligne, dans ce sens, la néces- L’Algérie entend développer ses activi- Farouk Dahbi sité d’entreprendre de vastes réformes tés économiques hors pétrole pour pro- pour diversifier l’économie, améliorer fiter pleinement de son potentiel de 8000 Recettes budgétées (milliards de dinars) 6000 4000 Dépenses (milliards de dinars) 2000 Solde budgétaire (milliards de dinars) 0 LF 2012 LFC 2012 LF2013 -2000 Solde budgétaire (milliards de dinars) au sens -4000 du FMI (en intégrant les recettes versées au FRR) -6000
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