Veille relative aux avancées scientifiques et techniques des approches EDA pour la surveillance des substances émergentes
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Partenariat 2010 – Chimie - Action 14 : Risques chimiques émergents pour les milieux aquatiques priorisation des enjeux et outils de surveillance innovants Veille relative aux avancées scientifiques et techniques des approches EDA pour la surveillance des substances émergentes Note de synthèse Selim Aït-Aïssa, Nicolas Creusot, INERIS Juin 2011
Contexte de programmation et de réalisation Ce document a été rédigé à la demande de l’ONEMA dans le cadre de la convention INERIS /ONEMA 2010. Cette étude est liée à l’action 14 et s’inscrit dans le domaine « Chimie ». Les auteurs Selim Aït-Aïssa Ingénieur Recherche Email : selim.ait-aissa@ineris.fr Unité Ecotoxicologie in vitro et in vivo INERIS – Parc Technologique Alata - 60550 Verneuil-en-Halatte Nicolas Creusot Doctorant Email : nicolas.creusot@ineris.fr Unité Ecotoxicologie in vitro et in vivo INERIS – Parc Technologique Alata - 60550 Verneuil-en-Halatte Les correspondants Onema : Pierre-François STAUB, Direction de l’Action Scientifique et Technique, pierre-francois.staub@onema.fr Référence du document : DRC-11-112048-04471A Approbation INERIS Approbation ONEMA M. Eric THYBAUD M. Pierre-François STAUB Responsable du pôle Direction de l’Action « Dangers et Impact sur le Vivant » Scientifique et Technique 13/04/2011 20/06/2011 Droits d’usage : Accès libre Couverture géographique : Niveau géographique [un seul National choix] : Niveau de lecture [plusieurs Citoyens, professionnels, experts choix possibles] : Nature de la ressource Document [plusieurs choix possibles ] : Page 2 sur 9
1. CONTEXTE Dans un précédent rapport, nous décrivions le principe et l’intérêt des outils bio-analytiques in vitro pour la surveillance de la qualité chimique des milieux, ainsi que leur couplage avec les méthodes physico-chimiques d’analyses pour identifier, au sein de mélanges complexes, les contaminants organiques effectivement responsables d’activités biologiques (Aït-Aïssa 2009). La figure 1 présente une démarche générale d’utilisation de ces nouveaux outils dans une optique de caractérisation des composés chimiques responsables d’effets toxiques au sein de mélanges environnementaux complexes. Dans cette stratégie, une première approche vise à quantifier et comparer des équivalents toxiques (TEQ) par méthodes biologiques (e.g. tests in vitro) et analytiques (analyses quantitatives ciblées sur des polluants prioritaires), afin d’établir un premier niveau de diagnostic. En fonction du niveau d’information recherché, une approche dite EDA (pour Effect Directed Analysis) peut alors être mise en œuvre dans le but d’identifier les molécules effectivement responsables des effets observés. Ce type d’approche consiste à guider l’analyse chimique par les résultats des tests biologiques et repose sur des techniques de fractionnement physico- chimique de l’échantillon complexe dans le but de simplifier le mélange complexe en différentes fractions et d’isoler les molécules toxiques afin de faciliter leur identification chimique (Brack 2003). Si de nombreuses études ont démontré l’intérêt et la performance de ce type d’approche pour l’identification de nouveaux contaminants associés à certaines classes de toxiques (perturbateurs endocriniens, composés dioxin-like, génotoxiques…), il existe encore un certain nombre de verrous scientifiques et techniques qu’il convient d’identifier et de lever. Figure 1 : Exemple de démarche bio-analytique intégrant outils in vitro et analyses chimiques pour la caractérisation et l’identification de contaminants organiques dans des mélanges environnementaux complexes. Page 3 sur 9
L’objectif de cette note est de dresser un état des lieux non exhaustif sur les acquis scientifiques et opérationnels de l’approche EDA et les pistes actuelles de recherche pour son développement dans un contexte de surveillance des milieux aquatiques. Des actions en cours identifiées aux niveaux national et international sont ensuite mentionnées. La première partie s’appuie en grande partie sur un article de synthèse présenté en Annexe (Dévier et al, article accepté à la revue Compte Rendus Chimie) et dans lequel sont présentés de manière relativement complète les challenges scientifiques et techniques actuels inhérents à l’identification de molécules toxiques dans des mélanges complexes. Les liens avec l’EDA sont explicités. Dans une seconde partie, nous faisons état des travaux en cours au niveau national (programmes de recherche nationaux) et européens (groupes de travail NORMAN) concernant le développement des approches EDA dans l’environnement aquatique. 2. APPROCHES EDA : ETAT DES LIEUX Définition et principe Dans son principe, l’approche EDA se divise généralement en différentes phases interdépendantes (Figure 2), (Brack 2003; Hecker and Hollert 2009). Figure 2 : Principe général de l’EDA, schéma tiré de Brack (2003). Dans une première phase, le mélange complexe est soumis à un ou plusieurs fractionnements et l’activité toxique de chacune des fractions obtenues est évaluée par un bioessai afin d’identifier et d’isoler les plus actives. Selon l’objectif de l’étude, différentes stratégies de fractionnement sont possibles. Le cas le plus général implique un fractionnement en fonction des propriétés physico-chimiques des molécules. Dans tous les cas, des étapes de sous-fractionnement sont souvent nécessaires pour affiner l’isolement des molécules actives et optimiser leur identification. Lorsque la complexité du mélange est réduite à seulement quelques composés, les fractions actives sont soumises à une phase d’identification et une quantification chimique par des méthodes d’analyse physico-chimiques. Une combinaison de méthodes (spectrométrie de masse, RMN, spectrométrie UV-visible…) peut et dans certains cas doit être employée selon les composés et le degré d’identification moléculaire recherchés (Brack 2003). Enfin, une fois la molécule identifiée, il s’agit de confirmer son effet biologique in vitro mais aussi idéalement in vivo. Cette étape de confirmation est essentielle pour établir une relation de cause à effet fiable et fournir une information utilisable pour la caractérisation du danger. Page 4 sur 9
Application au diagnostic environnemental Depuis la fin des années 90, la démarche EDA a montré son utilité pour identifier les contaminants (déjà connus ou nouvellement identifiés) associés à certaines activités toxiques détectées in situ comme des perturbateurs endocriniens, des composés dioxin-like, des composés génotoxiques ou écotoxiques. Plusieurs études menées ces 10 dernières années ont ainsi permis d’identifier les molécules responsables d’effets dans divers contextes environnementaux ; ces études ont fait l’objet de plusieurs articles de synthèses (Hecker and Hollert 2009) et, très récemment, d’un ouvrage dédié aux approches EDA (Brack 2011). En particulier, la publication de (Brack et al. 2007) propose une synthèse de plusieurs études réalisées sur différents bassins versants européens démontrant la pertinence et l’efficacité de l’approche EDA pour identifier différentes substances toxiques dans diverses matrices environnementales telles que des sédiments, eaux de surface ou effluents. D’une manière générale, l’approche EDA, au même titre qu’une approche analytique, trouve son application pour tous types de mélanges complexes. Récemment, le couplage des outils bio-analytiques avec des échantillonneurs passifs de type POCIS (Polar Organic Compound Integrative Sampler) ou SPMD (Semi-Permeable Membrane Device) a permis de montrer l’intérêt de ces apporches pour la détection de composés actifs dans la colonne d’eau (Creusot et al. 2010; David et al. 2010; Tapie et al. 2011; Vermeirssen et al. 2005). Toutefois, peu d’études à notre connaissance rapportent le développement d’une démarche EDA à partir de ce type d’échantillon eut égard au caractère récent du développement de ce type d’échantillonneurs. Challenges scientifiques et techniques Si les démarches EDA développées jusqu’alors ont apporté beaucoup d’informations nouvelles sur les contaminations chimiques en complément aux approches analytiques plus classiques, il n’en reste pas moins que plusieurs verrous scientifiques et techniques demeurent et constituent autant de questionnements de recherche qui sont actuellement appréhendés pour développer et améliorer les approches EDA. Plusieurs de ces axes de travail font l’objet d’un article de revue récemment accepté à la revue Compte Rendus Chimie et présenté en Annexe 1 (Dévier et al. accepté). Cet article dresse une liste relativement complète des challenges scientifiques majeurs dans l’analyse et la bio-analyse des mélanges complexes et des développements actuels mis en œuvre pour les prendre en compte. Nous dressons ci-dessous une liste sommaire de ces défis ; le lecteur pourra se reporter à l’article de synthèse présenté en Annexe 1 pour une description plus détaillée des différents aspects énumérés ci-dessous. - Besoin de nouveaux tests biologiques : l’augmentation du nombre et du type de polluants aquatiques émergents implique d’une part une meilleure connaissance de leurs effets pour les populations exposées, mais également de disposer de bioessais pertinents pour les évaluer. En particulier, des études récentes montrent la présence de nouveaux types de pharmaceutiques comme les corticoïdes (glucocortocïdes, minéralocorticoïdes) ou certains stéroïdes comme les androgènes et les progestagènes (Runnalls et al. 2011). A l’aide de biotests in vitro, des activités toxiques liées à ce type de contaminants ont été rapportées dans des effluents d’eaux usées (Schriks et al.) ou des sédiments de rivières (Kinani et al. 2010; Weiss et al. 2009). Ces quelques études récentes plaident pour une meilleure caractérisation de la contamination des hydrosystèmes par ce type de contaminants et de leurs impacts sur les organismes aquatiques. Ceci passera entre autre par le développement de bioessais in vivo sur espèces aquatiques modèles, dans une perspective de caractérisation du danger de ces molécules, mais également pour leur détection dans les matrices environnementales. A ce titre, l’utilisation de modèles transgéniques in vivo basés sur le mode d’action des molécules s’avère très prometteuse pour la surveillance de ces substances (Brion et al. 2010 ; Fini et al. 2009). Page 5 sur 9
- La connaissance du devenir des substances émergentes, incluant leur transformation biotique et abiotique, est un point crucial dans l’évaluation du risque. Des études récentes ont montré l’intérêt de l’EDA pour isoler et identifier des métabolites toxicologiquement actifs de composés émergents comme des composés pharmaceutiques tels que le diclofénac (Schulze et al. 2010) ou des cosmétiques tels que la benzophénone (Hayashi et al. 2006). - Prise en compte de la biodisponibilité dans les tests de toxicité. Les conditions de tests posent actuellement question quant à la fraction effectivement en contact avec le système biologique au sein des systèmes d’essais. Le développement de système permettant d’évaluer et de prendre en compte la fraction effectivement biodisponible dans les approches EDA est un sujet de développement actuel (Brack et al. 2009). - Nouvelles stratégies de fractionnement : un des points limitant de l’EDA est l’étape de confirmation des molécules identifiées au sein de fractions actives, lesquelles sont très souvent associées à d’autres molécules non actives au sein des mêmes fractions. Pour pallier cet aspect, l’utilisation de chromatographies d’affinité aux récepteurs cibles permet d’envisager une purification sélective des polluants selon leur mode d’action toxique (Fechner et al. 2010; Pillon et al. 2005). Si la preuve de l’utilité du concept a été apportée et que ce dernier apparaît comme très prometteur (Pillon et al. 2005; Riu et al. 2008), l’intégration de cet outil dans une démarche EDA complète afin d’éprouver l’outil à différents types d’échantillons reste à démontrer. Un autre point limitant de l’EDA réside dans la mise en œuvre de protocole plus ou moins complexes, qui limite son utilisation en routine. L’utilisation de systèmes automatisés est indéniablement une voie de progrès futur pour une utilisation relativement plus routinière de cet outil. - Intégration des approches in silico dans l’identification de molécules actives. Au même titre que les bioessais in vitro, les modèles de criblage par QSAR peuvent potentiellement être utilisés pour orienter l’identification des molécules actives au sein d’un mélange complexe (Balaam et al. 2009). - Les challenges analytiques porteront notamment sur le développement de nouveaux outils (e.g. bases de données) pour l’identification et l’élucidation structurale des composés inconnus, et particulièrement des composés polaires, dans les matrices complexes. - Besoin de validation de méthode : il s’agira d’avancer dans la fonctionnalité et l’opérationnalité de l’approche EDA qui, pour la majorité des laboratoires utilisateurs, reste un outil de recherche avant tout. Une réflexion est actuellement menée dans ce sens au sein d’un groupe de travail du réseau Norman (groupe WG3, cf. chapitre suivant) dont l’un des objectif est de démontrer l’utilité de l’approche EDA et son opérationnalité dans le cadre de contrôles d’enquête et pour la priorisation des substances polluantes. La majorité des points d’amélioration énoncés ci-dessus sont autant d’axes de recherches qui sont abordés à différents niveaux dans le cadre de programmes de recherche et de groupes de travail décrits ci-après. Page 6 sur 9
3. ACTIONS ACTUELLES D’APPLICATION ET DE DEVELOPPEMENT DE L’APPROCHE EDA Face à l’intérêt maintenant reconnu de l’approche EDA dans les études de surveillance environnementale de la pollution chimique, un nombre croissant de programmes de recherche et d’études a vu le jour aux niveaux national et international. Ces travaux démontrent l’intérêt de l’approche et la nécessité de travailler en réseau eu égard au caractère multidisciplinaire de la discipline. Au niveau Européen, plusieurs organismes se sont structurés depuis une dizaine d’années autour de projets intégrés visant à développer et appliquer les méthodologies EDA. En particulier, le programme européen MODELKEY (2005-2010, FP6) a permis différentes avancées tant en termes de développement scientifique et technique que d’application de la méthode à une problématique de surveillance et de développement de connaissances des contaminants chimiques toxiques de bassins versants modèles. Plus récemment, sous l’égide du réseau européen NORMAN, un groupe de travail (WG3, http://www.norman-network.net/public_docs/divers/norman_wg3_eda_mandate_final_web.pdf) dédié à l’approche EDA en support aux actions réglementaires de surveillance de la qualité chimique de la directive cadre sur l’eau a été créé en 2010. Ce WG3 coordonné par l’université de Leipzig (Dr Werner Brack) regroupe plusieurs acteurs scientifiques, réglementaires et industriels européens majeurs qui ont contribué au développement de ce type d’approche. Les principaux objectifs de ce groupe de travail sont 1) de statuer sur les enjeux actuels de recherche et développement (publication en cours d’un document de position), 2) de concevoir et proposer un protocole simplifié qui soit utilisable par des laboratoires chargés de la surveillance, 3) de démontrer l’opérationnalité d’un tel protocole simplifié au sein d’un programme de démonstration à l’échelle européenne, afin de proposer des outils fonctionnels et opérationnels aux gestionnaires de l’environnement. Dans ce but, un réseau intégré de formation (Integrated Training Network, FP7 Marie Curie action) impliquant plusieurs partenaires du WG3 a été accepté en 2011. Enfin, l’implication du JRC dans le groupe de travail assurera le transfert d’information vers la DG Environnement. En France, la structuration de projets partenariaux intégrant des approches EDA est plus récente mais tend néanmoins à se développer de plus en plus. Ainsi, plusieurs programmes, intégrant des partenaires académiques et industriels, ont été mis en œuvre et visent à développer les stratégies EDA. Ces programmes visent soit à aborder des verrous scientifiques et techniques dans le but d’améliorer les stratégies existantes ou à les étendre à certaines familles spécifiques de polluants, soit à appliquer des méthodologies existantes à des études de cas. Les exemples de programme donnés ci-après ne constituent en aucun cas une liste exhaustive des travaux de recherche menés en France sur le sujet. Le programme ECOPI, soutenu par le programme 189 du MEEDT, vise à mettre en œuvre une démarche EDA pour identifier des polluants perturbateurs endocriniens dans les systèmes aquatiques. Ce projet, qui implique 4 partenaires (INSERM U896, INERIS, LPTC/CNRS Bordeaux et INRA Toulouse) met en œuvre des outils originaux de détection biologiques (panel de tests in vitro spécifiques de plusieurs familles de perturbateurs endocriniens, récepteurs nucléaires recombinants) et analytiques (spectrométrie de masse très haute résolution) et contribue à la validation et à l’amélioration des stratégies EDA existantes, notamment en les étendant à des PE actuellement très peu renseignés en France comme les composés androgéniques ou les polluants polaires (utilisation de capteurs passifs). Le projet ANR-ECHIBIOTEB, piloté par le Cemagref de Lyon, vise à appliquer ce type d’outils innovants à la caractérisation de différents procédés de traitement d’eaux urbaines usées. D’autres projets ANR en cours utilisent ces outils bio-analytiques pour la caractérisation d’effluents comme par exemple des effluents hospitaliers (ANR- PANACEE, coord. LGC Toulouse) ou d’élevage agricole (ANR-DIPERPHA, coord INRA Narbonne) ou leur couplage avec des échantillonneurs passifs (ANR-EMESTOX). D’autres projets visent à prendre en compte le devenir et la transformation de contaminants émergents dans les effluents (e.g. projets ANSES/TOXSTEP, Seine-Aval/MEDSEINE, coord. LPTC Bordeaux). Page 7 sur 9
4. CONCLUSION L’intérêt de l’approche EDA pour le diagnostic environnemental est d’identifier les molécules dangereuses effectivement présentes sur site, lesquelles sont le plus souvent non prises en compte par les analyses ciblées a priori. Cette démarche peut s’avérer particulièrement utile dans le cas de contrôles d’enquête pour identifier les causes responsables d’impacts constatés sur sites. De plus, l’identification de polluants chimiques responsables d’effets permettra d’alimenter les réflexions sur l’établissement de listes de substances à surveiller en priorité. Aujourd’hui, scientifiques, utilisateurs et gestionnaires de l’environnement semblent s’accorder sur l’intérêt et l’apport potentiel de cet outil pour une meilleure caractérisation de l’état chimique des milieux aquatiques. Cependant, si l’utilisation des bioessais est aujourd’hui opérationnelle en termes de capacité de criblage et d’information sur la qualité chimique et commence à trouver son application dans la surveillance de sites, l’outil EDA proprement dit reste pour le moment principalement dédié à des questionnements de recherche appliquée. En effet, la grande diversité des contaminants environnementaux, tant en termes de propriétés physico-chimiques que de leurs effets toxicologiques, fait qu’il n’existe pas une stratégie EDA unique à mettre en œuvre mais qu’il s’agit avant tout d’adapter et de combiner un panel d’outils disponibles pour répondre à une question spécifique posée dans un contexte environnemental donné. Un des défis actuels, qui constitue notamment un objectif phare du groupe de travail WG3 du réseau européen Norman, consistera donc à rendre accessible cet outil aux utilisateurs finaux et gestionnaires de l’environnement. L’établissement de protocoles simplifiés, d’un programme de démonstration et la formation de jeunes chercheurs devrait permettre de poser les bases de l’utilisation en routine de ce type d’approche pour l’évaluation de la qualité chimique des milieux aquatiques. 5. REFERENCES Aït-Aïssa, S. (2009) Outils bio-analytiques in vitro : principe et apports pour la surveillance des contaminants organiques dans le milieu aquatique. INERIS, Convention cadre INERIS-ONEMA 2008, Verneuil-en-Halatte, p. 26. Balaam, J.L., Chan-Man, Y., Roberts, P.H. and Thomas, K.V. (2009) Identification of Nonregulated Pollutants in North Sea-Produced Water Discharges. Environ. Toxicol. Chem. 28, 1159-1167. Brack, W. (2011) Effect-Directed Analysis of Complex Environmental Contamination, Springer. Brack, W. (2003) Effect-directed analysis: a promising tool for the identification of organic toxicants in complex mixtures? Anal. Bioanal. Chem. 377, 397-407. Brack, W., Bandow, N., Schwab, K., Schulze, T. and Streck, G. (2009) Bioavailability in effect-directed analysis of organic toxicants in sediments. Trac-Tr. Anal. Chem. 28, 543-549. Brack, W., Klamer, H.J.C., de Ada, M.L. and Barcelo, D. (2007) Effect-directed analysis of key toxicants in European river basins - A review. Environ. Sci. Poll. Res. 14, 30-38. Brion, F., Piccini, B., Le Page, Y., Tong, S., Porcher, J., Chung, B. and Kah, O. (2010) A novel in vivo assay to assess the estrogenic activity of chemical substances using transgenic cyp19a1b-GFP zebrafish embryos., The zebrafish embryo model in toxicology and teratology, Karlsruhe, 2nd-3rd September 2010. Creusot, N., Kinani, S., Balaguer, P., Tapie, N., LeMenach, K., Maillot-Maréchal, E., Porcher, J.M., Budzinski, H. and Aït-Aïssa, S. (2010) Evaluation of an hPXR reporter gene assay for the detection of aquatic emerging pollutants: screening of chemicals and application to water samples. Anal. Bioanal. Chem. 396, 569-583. David, A., Gomez, E., Ait-Aissa, S., Bachelot, M., Rosain, D., Casellas, C. and Fenet, H. (2010) Monitoring organic contaminants in small French coastal lagoons: comparison of levels in mussel, passive sampler and sediment. J. Environ. Monitor. 12, 1471-1481. Fechner, P., Gauglitz, G. and Gustafsson, J.A. (2010) Nuclear receptors in analytics - a fruitful joint venture or a wasteful futility? Trac-Tr. Anal. Chem. 29, 297-305. Fini, J.B., Pallud-Mothre, S., Le Mevel, S., Palmier, K., Havens, C.M., Le Brun, M., Mataix, V., Lemkine, G.F., Demeneix, B.A., Turque, N. and Johnson, P.E. (2009) An Innovative Continuous Flow System for Monitoring Heavy Metal Pollution in Water Using Transgenic Xenopus laevis Tadpoles. Environ. Sc. Technol. 43, 8895-8900. Page 8 sur 9
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Annexe 1 - Article accepté à Comptes Rendus Chimie New challenges in environmental analytical chemistry: Identification of toxic compounds in complex mixtures Nouveaux défis en chimie analytique environnementale : Identification des composés toxiques en mélanges complexes Marie-Hélène Dévier1a,b, Patrick Mazellier1a,b, Sélim Aït-Aïssa2, Hélène Budzinski1a,b* 1 Institut des Sciences Moléculaires (ISM, UMR 5255 CNRS), Laboratoire de Physico- et Toxico-Chimie de l’Environnement (LPTC), Université Bordeaux 1, 351 cours de la Libération, 33405 Talence cedex, France a Université de Bordeaux, UMR 5255, ISM, Groupe LPTC, Talence, F-33405 France b CNRS, UMR 5255, ISM, Groupe LPTC, Talence, F-33405 France 2 Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS), Unité Écotoxicologie in vitro et in vivo, Parc ALATA, BP2, F-60550 Verneuil-en-Halatte, France * Corresponding author: Hélène Budzinski E-mail: h.budzinski@ism.u-bordeaux1.fr Phone: +33 5 40 00 69 98 Fax: +33 5 40 00 22 67 Abstract Toxic effects evidenced the environment are most often caused by mixtures of known and unknown pollutants. One of the key challenges in environmental chemistry and ecotoxicology is to characterize and identify those toxicants in relation with the effect. However, many of the current bottlenecks in the assessment of organic contaminants in our environment are related to the difficulty of evaluating various chemical classes and biological effects within complex mixtures and more precisely to link both approaches. To tackle these analytical challenges, the bioanalytical concept has emerged during the last decade. In this paper, we describe through some outstanding examples the current limitations in the chemical-driven approach such as problems encountered for a correct evaluation of water quality when the continuous introduction of new chemicals has to be taken into account in monitoring for correct evaluation of this quality and could led to tremendous analytical costs or some of the integrated bioanalytical approaches as promising powerful tools to improve environmental risk assessment by taking into account the link presence/effect. Keywords: emerging contaminants; transformation products; mass spectrometry; bioanalysis; effect-directed analysis
1. Introduction In Europe, increasingly restrictive regulations take into account the problem of release of chemicals and especially of organic chemicals in the environment: the European Water Framework Directive (WFD – 2000/60/EC), the European Marine Strategy Directive (MSD – 2008/56/EC), the European Soil Framework Directive (SFD – 2004/35/EC), the Biocides Directive (Council Directive 98/8/EC) and more recently, the European Regulation for Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals (REACH). However, to date, about 16 million compounds are known and registered in the Chemical Abstracts Service (CAS) and of course all these compounds are not subjected to specific regulations. For example, chemical quality assessment of water resources is based on chemical analysis of priority pollutants as laid down in the WFD. About 60 compounds have been selected as priority pollutants in different priority categories. Concerning the quality of water resources used for drinking water production, maximal concentration have been established for several water contaminants (Council Directive 98/83/EC). Among these organic contaminants, the level of pesticides is particularly controlled. The regulation concerning drinking water production also includes some relevant metabolites or some relevant degradation products. There is a tremendous discrepancy between the number of compounds potentially present in the environment and the number of regularly monitored priority pollutants. Actually, one of the difficulties encountered in accurately assessing the organic contamination of environmental systems is that there are multiple contaminants (multiple sources, multiple chemical classes) associated with both low concentration levels and considerable temporal and spatial variability. Analyzing several classes of compounds present at trace or ultra-trace concentrations (ppb or ppt) requires the use of different, apparatus, protocols, and each protocol involves different sample preparation methods. These requirements are very time- consuming and costly. It clearly appears that the chemical monitoring of all compounds in every compartment is impossible and target analysis of preselected sets of pollutants often misses site specific toxicants (that in addition remain unknown for many of them) and is therefore not able to explain ecotoxic effects of complex environmental samples. Moreover, as chemical compounds, organic contaminants are reactive compounds that react in environmental and aquatic systems more or less rapidly. Well known transformation reactions include physico-chemical processes (hydrolysis, reactions induced by light, reactions with oxidants used in drinking water production) and biological processes (with free bacteria or biofilm, or metabolization). These transformation reactions lead to the formation of numerous transformation products for which, in most case, almost nothing is known. The formation of several transformation products arising from the numerous contaminants present in aquatic systems increases the complexity of the problem, notably because some of them can be more persistent and/or more toxic than their parent compounds. The universe of chemicals keeps expanding because of the need to include metabolites and transformation products when evaluating the risk from a certain chemical [1]. Numerous studies combining chemical and biological approaches to hazard assessment of complex environmental mixtures indicate that priority pollutant concentrations are a poor indicator of toxicity [2,3]. Thus, it is evident that the aim to assess and forecast the impact of chemical pollution cannot be met on the basis of priority pollutant analysis alone.
Beside a chemical-driven strategy for assessing the ecological risk from pollutants, it is necessary to explore and to apply new strategies, combining both biological responses and chemical analyses, to identify toxic hot-spots, to characterize chemicals likely to cause adverse biological effects, and, finally, to assess the ecological risk of the identified chemicals at relevant spatial scales [4,5]. Combined biological and chemical-analytical approaches provide an important progress towards an estimation of the portion of an effect that can be explained by the analyzed chemicals. In particular, mechanism-based in vitro bioassays using recombinant cell systems in which specific biological effects are directly measured can provide valuable information about the expected total potency of the complex mixture of chemicals in an environmental sample [6]. Nevertheless, the link between the two approaches, i.e. linking chemical exposure and observed biological effects, is not straightforward when dealing with complex mixtures of contaminants. In this connection, integrated strategies such as effect-directed analysis (EDA) can be a powerful tool to elucidate unknown causative toxicants in complex environmental samples and their combined effects, thus improving environmental risk assessment. EDA approaches combine chemical and biological methods in order to direct chemical analyses to those compounds that actually cause effects [7,8]. The complexity of samples is sequentially reduced by removing non-toxic fractions while major toxicants are isolated and identified [7]. In addition, using passive sampling instead of classical spot water sampling could also help to improve environmental risk assessment; by their ability to concentrate bioavailable sediment and waterborne pollutants (and thus to take also into account of pollutants undetectable by conventional methods), these integrative passive devices allow increasing representativeness and reliability of the data obtained [9]. Furthermore, they can collect extracts of chemicals for either chemical analysis or bioanalysis and there are therefore advantages to be gained from combining the use of passive sampler extracts and bioanalyses, and in particular EDA. In this paper, we describe through some outstanding examples the current limitations in the chemical-driven approach when confronted to new chemicals that have to be integrated in monitoring of water quality to take into consideration the continuous increase of used and produced chemicals and their transformation products and some of the integrated bioanalytical approaches as powerful tools to improve environmental risk assessment. Like many of our colleagues from the scientific community, we encourage the development of new monitoring strategies to respond more accurately to the current societal questions. 2. New challenging compounds: emerging contaminants and transformation products The following paragraph does not aim at making an exhaustive review of what could be found as emerging contaminants or as transformation and/or by-products (TPs) but just focusses on some illustrative examples of new challenging compounds: polar forms that can be addressed in relation with LC and especially LC/MS (MS/MS and TOF-MS) progresses, new forms of problematic pollution (not due to classical persistence but to continuous introduction in the environment), and the need to identified & monitored TPs for a better environmental risk assessment of organic contaminants.
2.1. Emerging contaminants Many environmental questions arising from the presence of pollutants in environmental and aquatic systems remain to be addressed, since new chemical compounds or classes of new compounds are continuously developed, brought to the market and at the end “arise” in the environment [10]. After having tackled priority pollutants from the seventies (mainly coming from technical processes and products), it is now crucial to also turn toward the emerging contaminants. This group of organic compounds corresponds in most cases to unregulated contaminants, which may be candidates for future water-quality regulation depending on their potential health or ecotoxicological effects and on monitoring data regarding their occurrence. They encompass a diverse group of compounds, including drugs of abuse, pharmaceuticals, personal-care products (PCPs: fragrances, antimicrobials, UV screens, antioxidants and preservatives, and insect repellents), steroids and hormones, surfactants, perfluorinated compounds (PFCs), flame retardants, industrial additives and agents, and gasoline additives, as well as their transformation products (TPs). In addition, three new classes have to be added to the list of emerging pollutants: nanomaterials, 1,4-dioxane and swimming-pool disinfection by-products (DBPs) beside classical DBPs regulated in drinking water production such as THMs (trihalomethanes). The issue of emerging contaminants is closely related to analytical performances concerning their monitoring in various environmental compartments. With the development of sophisticated and sensitive analytical apparatus and procedures (see also Section 3) more and more pollutants, in particular pharmaceuticals and personal-care products (PPCPs), can be detected at trace levels in the environment [11]. Consequently, a number of new or previously ignored and/or unrecognized contaminants have been brought under scrutiny. However, it is still necessary to further improve rapid and sensitive analytical procedures, in particular in two directions: on one hand, high sensitivity at ultra-trace levels, and on the other hand, versatility in simultaneous screening for a wide variety of compounds with large differences in physicochemical properties (e.g., log Kow, high water solubility, zwitterionic form according to pKa …) [12]. Of all the emerging contaminants, pharmaceuticals and personal-care products (PPCPs) are currently the most studied compounds. Several data concerning their monitoring in surface waters have been published in the last fifteen years due to a significant improvement of analytical procedures and apparatus. The characteristic of these groups of contaminants is that they do not need to persist in the environment since they are continuously introduced via urban wastewaters. In this way, they can be considered as “pseudo-persistent” compounds. Numerous studies showed that pharmaceuticals are not completely eliminated in wastewaters treatment plants (WWTPs) [e.g., 13-16] and that some of them can be present at levels up to micrograms per liter, in rivers, streams, lakes, and even in groundwater [17-19]. The presence of PPCPs in WWTP effluents may also lead to the contamination of drinking water resources because of their quite polar structure and therefore high mobility [20]. Their occurrence has already been reported in drinking water of several large European cities as Berlin [21] or Milano [22]. The concentrations measured are far lower than those used in medical prescriptions but the daily consumption of drinking water leads to chronic exposure
for which potential toxic effects are poorly known (e.g., bioresistance of bacteria to antibiotics …). With increasing knowledge of their environmental occurrence, there is a growing interest on their environmental fate and toxicological impact. Numerous studies dealing with hormonal steroids illustrate their potential implication in endocrine disruption phenomena but when considering the other pharmaceutical classes (e.g. antibiotics) information on their ecotoxicity, persistence and fate of pharmaceuticals and their transformation products in the environment are scarce [23-28]. All these substances have been designed to be biologically active but their potential action on aquatic organisms has not been described in details until now. Thus there is a real need to document their potential ecotoxicological impact. A guideline has been recently published by the European Medicines Agency (EMEA) to describe the assessment of potential environmental risks of human and veterinary medicinal products, from general considerations to environmental risk assessment and safety measures to be considered [29,30]. However, some studies have already evidenced the toxicity of some pharmaceuticals [e.g., 31-34] and some PCPs have been suspected endocrine-disrupting compounds (EDCs) [e.g., 35-39]. In the terrestrial environment, the decline of the vulture population in Pakistan since the 1990ies due to renal failure is the most important striking effect that has been reported for Diclofenac (anti-inflammatory) [31]. Moreover, there is some evidence of potential interactive effects of PPCPs, so that low doses may lead to cumulative stress and synergic toxicity effects in exposed organisms [40,41]. As shown for some β-blockers, even when their toxicity as individual compounds is negligible, they might act in an additive manner in a mixture with other β-blockers exhibiting the same mode of action [42]. Also, antibiotics present in the environment could lead to selection of resistant bacterial strains [43]. Another aspect raised by Hogenboom et al. [44] in this field is that the European REACH legislation will possibly drive producers to develop newly designed chemicals that will be less persistent, bioaccumulative or toxic. If this innovation leads to an increased use of more hydrophilic chemicals it may result in higher mobilities of chemicals in the aqueous environment and of course in water resources used for drinking water production. As a result, drinking water companies may face stronger demands on removal processes as the hydrophilic compounds inherently are more difficult to remove by adsorption onto active carbon (granular or powder) for example. Monitoring efforts will also experience a shift in focus to more water-soluble compounds [44]. It should be also noticed that REACH is for the moment limited to industrial chemicals and does not consider other compounds such as pharmaceuticals and biocides. The study of the ecotoxicity of an organic contaminant is hampered by the difficulty of knowing the nature and toxicity of its transformation products. Shortly, faced with a great number of emerging pollutants and the greatly larger number of metabolites and degradation products, there is a crucial lack of reliable data to assess their environmental and human health risks. For all these unknown compounds, very scarce information is available about their chemical and biochemical properties, and their potential interactive effects within complex mixture. Currently, there is an increasing concern regarding the formation of transformation products since there are evidences indicating that they can be more toxic and
persistent than parent compounds. In fact, transformation products are considered relevant within the group of emerging contaminants [45]. 2.2. Transformation products Some relatively inert molecules persist in the environment and are difficult to degrade. These compounds can be toxic and accumulate in food chains to present additional human and ecological risks. Others can be degraded to transformation products (TPs). Organic pollutants undergo various degrees of transformation in processes and in the environment, leading to a modification of the starting chemical structure and resulting in a cocktail of parent compounds and TPs in the environment. Chemical transformations of the organic compounds can be biotic or abiotic. Photodegradation in sunlit aquatic systems can play a significant role beside biodegradation in eliminating those chemicals in the environment. For chemicals that are only poorly biodegraded, especially in biological treatments of WWTPs, photodegradation may represent a major route of degradation. On the contrary, whereas some compounds can evade photochemical reactions because they are not exposed to sunlight (e.g., when adsorbed onto particles or in the subsurface), microbial transformation processes dominate in removal of these organic compounds. As far as water resources are concerned, it is also necessary to distinguish between degradation products arising from naturally occurring processes (biodegradation, hydrolysis, sunlight photodegradation …) and degradation products arising from reaction in water treatment processes (biodegradation within biofilms, reactions with ozone and chlorine …). In the field of drinking water production, disinfection by-produts (DBPs) are regulated for more than 30 years but the regulation only focused on small size, final DBPs such as THM (trihalomethanes), HAA (halogenated acetic acid), NDMA (nitrosodimethylamine) which mainly arise from reactions between disinfectants and dissolved organic material including organic pollutants [46]. Their toxic (carcinogenic and/or genotoxic) effects are well known [46]. However, these DBPs are formed after successive oxidation reactions (final transformation products) but intermediate transformation products from pesticides or PPCPs are rarely studied. Biological processes will similarly occur but other processes may give rise to specific transformation products according to the reagent involved. In the environment, chemical transformation reactions mainly consist in hydrolysis and light-induced reactions. The phototransformation reactions can be distinguished in direct photoreactions when the contaminant absorbs light, and indirect reactions when absorption of light by water components e.g. nitrate ions or organic matter generated reactive species (radicals, electrons,…) able to provoke organic contaminants degradation. The set of degradation reactions is strongly dependant of the molecular structures of the pollutant and of the medium. Hydrolysis processes are generally slow in natural aquatic medium with pH ranging between 6.5 and 8.5. Therefore, the formation of hydrolysis products is generally not considered. However, some compounds may react quite efficiency and their lifetime in water may be significantly impact by hydrolysis process. As an example, some carbamate (N-methyl carbamate) pesticides are only very stable in water: the half-live of Oxamyl has been
reported to be about 30 h in water at pH=8 leading to the formation of oxime derivative [47]. For this pesticide, solar phototransformation will not occur. Sunlight direct phototransformation processes firstly depend on the rate of light absorption of pollutants. Usually direct phototransformation is low for example for pesticides but several PPCPs and especially several pharmaceuticals undergo very rapid direct phototransformation. It would be very long to review the published results concerning the phototransformation of PPCPs but the several examples reported here show the complexity of the phenomenon. The famous anti-inflammatory Diclofenac undergoes phototransformation very efficiently into carbazole derivative and hydroxyl-diclofenac as the main photoproducts [48]. There are a lot of data concerning the presence of Diclofenac in river water but no data even qualitative is given concerning the presence of known photoproducts, although phototransformed Diclofenac has been reported to be five times more toxic to green algae compared to the parent compound [49]. Naproxen (anti-inflammatory) also undergoes rapid solar phototransformation and the photoproducts were shown about ten fold more toxic than parent compound for ceriodaphnia, but they did not induce any genotoxicity [50]. On the opposite side, photoproducts of Furosemide (diuretic agent) shown a mutagenic potential compared to parent drug [51] and phototransformation of corticosteroids (Prednisone, Prednisolone, Dexamethasone) were more toxic than parent drugs (C. Dubia reproduction 7d.) [52,53]. Some others PPCPs keep the properties of the parent compound (e.g., antibiotic activity) as demonstrated with some dehydrated products of tetracyclines [54] and photodegradation products of fluoroquinolo the ne antibiotic floxacin o [ 55], or lose antimicrobial activity and toxicity. No general rules can be given concerning the formation of photoproducts since the efficiency and the reaction pathways strongly depend on product chemical structures. Indirect phototransformation processes in water are mainly due to the presence of nitrate ions and natural organic matter. Nitrate ions, even if their concentration is usually quite low, may provoke the formation of nitration products [56]. Few field studies reported low concentration of nitration products arising from these processes, especially with phenylurea and phenoxyacetic acid pesticides [57,78]. The formation of nitro derivative may increase the long term genotoxic impact of these pesticides [59]. All environment-relevant processes are simultaneous and therefore the competition will exist between all degradation processes. The case of reactions with reagents used in water treatment (ozone, chlorine) can be illustrated by several examples. The resin monomer Bisphenol A reacts very efficiently with chlorine to form chlorinated Bisphenol A in the early stages of the reaction. The mixture shows strong estrogenic activity (24 times than BPA itself) as demonstrated recently [60]. Similarly, the chlorination of Acetaminophen (Paracetamol) leads to the formation of toxic compounds such as benzoquinone and benzoquinone-imine [61]. Moreover, when the overall set of transformation reactions are taken into account, it is necessary to consider that some transformation processes will be successive according to the life cycle of a particular contaminant. Triclosan, a very common antimicrobial agent, can be classified in the group PPCPs. Triclosan, released in wastewaters, reacts with residual chlorine, leading to the formation of chlorinated derivatives. It has recently been demonstrated that the sunlight photodegradation of these derivatives, not eliminated by
wastewater treatment plants, leads to the formation of toxic polychlordibenzo-p-dioxin [62]. Additionally, the sunlight phototransformation of Triclosan is a well-known process [63] but it also generates chlorophenol derivatives [64]. Biotic processes commonly produce compounds of increased polarity whose different physico-chemical properties result in distinct environmental behaviour. Plants and animals can detoxify or excrete contaminants after uptake, but accumulation in adipose tissue or the absence of appropriate enzyme systems necessary for biotransformation can hamper elimination of the contaminants. Organic pollutants can also be microbiologically transformed in WWTPs, which are not initially designed to reduce and to minimize the release of potentially harmful compounds into the aquatic environment. Many organic compounds are biodegraded by organisms that utilize the compounds as an energy source. Either used for human consumption or as veterinary products, pharmaceuticals are excreted in their original form or as metabolites (free or conjugated) [65]. Some examples of metabolites of pharmaceuticals (human metabolites as well as microbial metabolites formed during environmental biodegradation) in the environment can be found in recent reviews [66,26]. In WWTPs, microorganisms play an important role in the transformation of emerging pollutants. In a recent study, Kosjek et al. demonstrated that the biodegradation of Diclofenac leads to the formation of quinone-imine, nitro-diclofenac and hydroxyl-diclofenac in a reactor simulating a WWTP biological reactor [67]. The biological treatment of 17α-ethinylestradiol (EE2) and 17β-estradiol (E2) in WWTPs to reduce the estrogenicity of the effluent, prior to it being discharged into the environment, has been of great interest to many scientists and engineers [68]. Few studies on EE2 and E2 biodegradation (using activated-sludge systems, pure microorganism cultures or enzyme extracts) have identified some of their metabolites, mainly estrone (E1), but also some polar organic acids or keto-, hydroxyl-, and glucoside- derivatives [69-72]. Some metabolites of pollutants have also been shown to be more toxic and/or to be more persistent than parent compounds. As a good example, DDE, a DDT metabolite, is more persistent than DDT and was also shown to be more genotoxic than its parent compound in the Zebra mussel (Dreissena polymorpha). The herbicide diuron constitutes also good example, as demonstrated for its metabolite 3,4-dichloroaniline (DCA) versus Vibrio Fisheri [73]. The biodegradation of alkylphenol polyethoxylates (APEOs) in WWTPs leads to the formation of metabolites more toxic, more lipophilic, more estrogenic and more persistent than the parent substances [74,75]. Some metabolites can be also used as biomarkers of exposure to different pollutants, notably pesticides. For instance, the presence of TPs in farmer’s human biological fluids has shown to be an indicator of occupational exposure to agrochemical compounds [76,77]. A very good example of the usefulness of monitoring pollutant metabolites is the use of polycyclic aromatic hydrocarbon (PAH) metabolites as PAH exposure biomarkers. To assess the significance of PAH contamination on organisms, the quantification of bioaccumulated PAHs in tissues is usually carried out. However, depending on the ability of organisms to metabolize PAHs, measurement of the bioaccumulated part of the absorbed PAHs can be restrictive and not representative of the environmental contamination [78]. Moreover, PAHs can be extensively metabolized into more toxic molecules than parent ones [79]. In this way, the study of PAH fate in marine organisms appears to be necessary in order to access bioavailability and toxicity of those contaminants. Moreover, biliary metabolites of PAHs
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