Visite d'État Exercice sécuritaire réussi pour la visite du président chinois - nº 104 / mars 2017
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Nº 104 / mars 2017 Visite d’État Exercice sécuritaire réussi pour la visite du président chinois Réorganisation : la brigade spécialisée des mineurs se décentralise Sport et santé : Une activité sportive intense à la Police cantonale
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Sommaire 104 mars 2017 13 Paraît 4 fois par an Tirage 4700 exemplaires Eclairage Tirage contrôlé par la REMP (3315 exemplaires) Editeur 8 Police cantonale vaudoise Direction prévention et communication Centre Blécherette - 1014 Lausanne Comité éditorial Actualité Jean-Christophe Sauterel, rédacteur en chef ; Olivia Cutruzzolà, rédactrice en chef adjointe et responsable d'édition 5 Rédacteurs Olivia Cutruzzolà, Bertrand Dubois, Noé Morel, Point de vue Gianfranco Cutruzzolà, Valérie Bourquin Photographies 7 Roxane Bolay, Thomas Hangartner, Valentine Reyner, Bertrand Dubois, Interview 20 Johnatan Somville, Jean-Bernard Sieber, Avec Mme Métraux, Cheffe du DIS Olivier Gehin Mise en page 8 Next communication SA Sciences Relecture Actualité criminelles Police cantonale vaudoise Visite officielle du président de la Impression République populaire de Chine Imprimerie Baudat 20 Abonnement 11 Sciences criminelles Revue distribuée gratuitement à tous les membres de la Police cantonale, aux polices vaudoises, aux Réorganisation de la Brigade du lac et École des sciences criminelles : une collaboration polices de Suisse, aux autorités civiles et judiciaires cantonales et fédérales, aux partenaires privés et à Police de Sûreté qui a fin nez ! nos annonceurs. La délinquance des mineurs, une affaire de proximité Contact 24 presse.police@vd.ch 021 644 81 90 - www.police.vd.ch 13 Prévention criminalité Publicité Pas « chocolats » les gendarmes Next communication SA - Eclairage engagés contre les cambriolages 021 654 05 70 Relancer sa carrière avec un au crépuscule © Police cantonale vaudoise programme d’emploi temporaire Toute reproduction autorisée avec l’accord de l’éditeur à la Police cantonale 28 16 Portrait Sport et santé Le rugby, un sport pour les femmes? Portrait d’une collaboratrice Tournoi de football des polices de la Police cantonale de sûreté romandes Swiss Mountain Hockey Cup 30 Grand maître de budo à Lausanne Coup de cœur Organisation du premier Swiss Police Throwdown Les gendarmes griffent la glace
5 Point de vue Ce premier numéro de l’année me donne en légère hausse qui a contribué à cette policiers, des exigences de la société numé- l'occasion de faire une rétrospective de tendance. Les efforts doivent absolument rique l’année 2016 sur le plan sécuritaire et me être poursuivis si l’on veut affronter avec le permet de rappeler les objectifs de la Police même optimisme l’augmentation de popu- - L’ouverture, à travers le dialogue avec cantonale pour 2017. lation annoncée dans le canton. (+10’754 nos partenaires sécuritaires au niveau opé- Comme il se doit, un coup d’œil dans le habitants, soit +1,4 % en 2016 par rapport rationnel, d’une réflexion sur le devenir de rétroviseur tout d’abord, sans trop s’attar- à l’année précédente). Sachant qu’il y a au 1er la police coordonnée vaudoise, après 5 ans der sur les chiffres mais en retenant les ten- janvier 2017 un policier pour 396 habitants d’expérience dances. dans le canton toutes polices confondues, l’évolution annuelle justifie à elle seule 27 - La poursuite de l’intégration de la Police Pour la 5ème année consécutive, les infrac- policiers supplémentaires pour maintenir le cantonale dans les structures multidéparte- tions au Code pénal sont en baisse. Nous niveau actuel. mentales en charge d’analyser la probléma- avons retrouvé aujourd’hui des statistiques tique de la radicalisation comparables à celles de l’année 2009. Bien S’agissant maintenant des objectifs de la Po- sûr il reste du pain sur la planche. Même lice cantonale pour 2017, ils ont été définis - Le développement du renseignement, en si l’évolution est réjouissante, les citoyens comme suit : particulier dans le domaine de la prévention continuent de se préoccuper à juste titre du du terrorisme, prenant en compte la néces- deal de rue et des cambriolages. Ces pro- - La défense des intérêts de la Police canto- sité d’être prêts pour l’entrée en vigueur de blèmes ne sont pas résolus et ne le seront nale, y compris ceux de la police de sûreté, la Loi fédérale sur le renseignement au 1er que difficilement aussi longtemps que la dans la mise en place du Concept Général septembre 2017. demande subsistera pour le premier, que de formation des policiers, à compter vrai- notre pays conservera pour les délinquants semblablement de 2020 (formation des poli- de passage son image de pays de cocagne ciers sur deux ans comportant une année en pour le second. insertion professionnelle) Ce n’est pas une raison pour ignorer les ef- - La consolidation du statut et de la stabilité forts qui ont été faits dans toute la chaîne financière de l’Académie de police de Sava- pénale avec des résultats à la clé. L’amélio- tan, en collaboration avec nos partenaires ration de la prévention active et passive, des autres cantons et de la Confédération l’augmentation de la capacité carcérale, l’accélération du traitement d’un certain - La poursuite du projet de déménagement nombre de cas à travers le processus Strada, du CET sur le site de l’ECA (projet Ecave- peuvent ainsi être mis en exergue. nir), en collaboration avec les autres parte- Jacques Antenen naires « feux bleus » Commandant de la Police cantonale C’est aussi la meilleure répartition géogra- - La prise en compte, au niveau de la forma- phique et fonctionnelle d’effectifs policiers tion, de l’équipement et de la mentalité des
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7 L’interview Béatrice Métraux, Cheffe du Département des Institutions et de la Sécurité (DIS) Le 25 septembre dernier, le peuple a entre tous les acteurs sécuritaires du canton mars 2017. Celui-ci met l’accent sur l’impor- adopté la Loi fédérale sur le Renseigne- (Police cantonale, Polices municipales, Ser- tance de la prévention dans la lutte contre ment (LRens). Cette loi devrait permettre vice pénitentiaire, etc…) Nous avons éga- la radicalisation. Qu’en est-il du canton de d’améliorer le dispositif de lutte contre le lement déployé de nouveaux équipements Vaud? terrorisme. Qu’en est-il de la menace au- de protection pour les policiers – nouveaux Nous estimons en effet qu’il faut, non seu- jourd’hui ? gilets pare-balles et casques de protection lement agir sur le plan sécuritaire avec les D’après les évaluations du Service de ren- balistique – pour leur permettre d’inter- mesures déjà évoquées, mais également sur seignements de la Confédération, la menace venir en étant protégés. Nous adaptons en celui de la prévention. Mon département n’a pas changé pour la Suisse, depuis les at- permanence la formation, l’équipement et pilote actuellement une réflexion globale sur tentats en Europe de 2015, elle reste élevée les tactiques d’engagement de nos policiers cette problématique. À ce titre, un groupe bien que notre situation ne soit pas compa- sur le terrain à l’évolution de la menace de travail interdépartemental (DJFC, rable avec les pays européens. Cela signifie sécuritaire. Ces mesures permettent d’aug- DSAS, DIS, DECS) est chargé de proposer que la présence, la visibilité policière et celle menter la capacité de la police à répondre au Conseil d’État un plan de mesures en lien des forces de sécurité (gardes-frontières et aux nouvelles menaces terroristes. avec la prévention de la radicalisation. L’ob- police des transports) sont accrues et que jectif est de proposer aux professionnels de nous portons une attention particulière Nous avons encore en mémoire les drames terrain (éducateurs, enseignants, travailleurs aux sites sensibles comme les aéroports, les survenus à Nice et à Berlin. Est-ce que des sociaux, etc.) une stratégie visant à amélio- frontières ou les gares. mesures spécifiques sont envisagées pour rer, notamment, le maillage socio-éducatif les manifestations ? des personnes fragilisées au sein de la popu- Quelles sont les mesures prises par le can- Des mesures ont été déjà prises en 2016 en lation. La prévention de la radicalisation est ton de Vaud? collaboration avec les organisateurs de plu- une question complexe et pluridisciplinaire Plusieurs mesures sont déjà entrées en sieurs grandes manifestations. Des blocs qui nécessite une réflexion de fond afin de force. Nous avons doublé nos ressources de béton ont, par exemple, été placés aux pouvoir y répondre de la manière la plus en matière de renseignement et nous avons abords du site du Paléo Festival ou du mar- adéquate possible. renforcé la visibilité policière sur le terrain. ché de Noël à Montreux. La police a égale- Tous les policiers ont été sensibilisés à la ment augmenté le niveau de vigilance et sa problématique de la radicalisation au moyen présence dans les secteurs où le risque est d’informations spécifiques permettant, no- potentiellement plus élevé. tamment, de détecter toute situation jugée particulière. De plus, le partage d’infor- Le troisième rapport TETRA du groupe sé- Propos recueillis mations s’est considérablement développé curité de la Confédération a été publié le 14 par Olivia Cutruzzolà
8 Actualité Visite officielle du président de la République populaire de Chine Depuis le G8 en 2003, aucun évè- La mission Déroulement des opérations nement n’avait nécessité un dis- Le rôle principal de la Police était d’assurer Arrivés en Suisse le dimanche 15 janvier, le positif d’une telle ampleur pour la la sécurité du président Xi Jinping et de sa président Xi Jinping et sa délégation sont Police cantonale vaudoise qui a délégation, constituée d’environ 200 per- entrés sur le sol vaudois dans la soirée du brillamment accompli sa mission sonnes. Pour ce faire, selon les critères de mardi 17, après une première visite à Berne, grâce à l’implication et au pro- la Confédération, un périmètre de sécurité puis à Davos au WEF (World Economic fessionnalisme de l’ensemble de de 80 m autour du VIP devait être observé. Forum). Accueilli à la gare de Lutry par nos ses services, ainsi que des parte- En outre, il convenait de garantir le déplace- autorités, le convoi s’est déplacé par la route naires avec lesquels elle a colla- ment des convois en maintenant leur prio- jusqu’au Beau-Rivage Palace (Lausanne- boré efficacement. rité et leur fluidité. Ouchy) où la délégation a passé la soirée et Pour assurer le succès de cette visite offi- la nuit. Réalisé par Valérie Bourquin cielle, il s’agissait de permettre le déroule- Le lendemain matin, la délégation a rejoint ment du programme de manière ordonnée, le CIO puis, un dernier convoi sur terri- sûre et digne. toire vaudois a rejoint la gare de Lutry dans l’après-midi, où les autorités genevoises at- Quelques chiffres tendaient le président et sa délégation pour • plus de 1100 policiers chaque jour les accompagner jusqu’à Genève, dernière • 700 collaborateur-trice-s de la étape de cette visite officielle. Protection civile • 5 hélicoptères et 2 bateaux • 200 journalistes accrédités
9 Les clés de la réussite La réussite de cette mission délicate tient tout d’abord à l’organisation rigoureuse mise en place dans les semaines qui ont précédé l’évènement. Analyse, coordination, planifi- cation, information et formation de tous les intervenants ont représenté un investisse- ment colossal. La direction des opérations a été confiée au Lieutenant-Colonel Alain Gorka, qui a su mener à bien cette tâche aussi importante que délicate, en s’appuyant sur un état-major de circonstance qui s’est impliqué sans compter. Mais rien n’aurait été possible sans la mobi- lisation et l’engagement de plusieurs cen- taines de collaborateurs et collaboratrices qui se sont montrés aussi efficaces que moti- vés dans ce projet. Enfin, la collaboration étroite avec de nom- breux partenaires a également contribué à
10 ce succès de manière déterminante. Il s’agit notamment de la Protection civile vaudoise, du Groupement romand du maintien de l’ordre, des communes de Lausanne et de Lutry, du Canton de Genève, du CGFR, de la DGMR, de l’ECA, du DFAE ainsi que du DFJP et des polices communales. 3 questions au Lieutenant-Colonel Alain Gorka, Commandant de la Gendarmerie vaudoise Comment avez-vous abordé la problématique, s’agissant d’un évènement sans com- mune mesure? Il s’agissait en effet d’un évènement sans commune mesure au niveau de l’ampleur, mais également à mettre sur pied dans un délai extrêmement court, de surcroît dans une période de fêtes de fin d’année. Nous nous sommes appuyés sur l’expérience de plusieurs visites officielles qui ont eu lieu ces dernières années dans le canton. En l’oc- currence, le RETEX (retour d’expériences) que nous effectuons après chaque engage- ment s’est avéré très utile. Nous devions accomplir la mission qui nous a été confiée par la Confédération tout en préservant les droits fondamentaux de la population et en minimisant la gêne engendrée par le dispositif mis en place. La constitution d’un état-major réunissant les compétences et l’expérience utiles a permis non seulement de planifier le dispositif en détail, mais aussi d’anticiper toute situation fortuite. Quelles étaient vos craintes les plus vives à quelques heures de l’évènement? J’étais serein, car nous avions créé toutes les conditions favorables pour cet engage- ment, allant jusqu’à inviter les principaux organismes de contestation contre le gou- vernement chinois à nous contacter pour nous entretenir avec eux sur d’éventuelles manifestations et mettre ainsi en place le principe de la « gestion négociée de l’espace public ». Cette invitation a été déclinée par les intéressés. Cet état de préparation nous a permis de nous concentrer sur une seule chose : faire face à l’imprévu, ce à quoi nous étions préparés, ayant pris en considération toutes les perturbations probables. D’un point de vue éthique, l’accueil du président chinois a-t-il suscité des questions, voire des réticences de la part de certains collaborateurs? Premièrement, je suis extrêmement reconnaissant envers l’ensemble des collabo- ratrices et collaborateurs engagés. Conscient que nous avons tous des sensibilités propres et que la cause tibétaine en particulier emporte les faveurs de l’opinion pu- blique, je leur ai demandé de ne pas porter de jugement de valeur et de se concentrer sur la mission qui nous était confiée. Toutes et tous ont fait preuve d’exemplarité et je les en félicite. Nous avons réussi à ménager au mieux la population tout en accom- plissant la mission. Qui plus est, cette opération a permis d’expérimenter de nou- veaux concepts que nous pourrons réutiliser par la suite. Par exemple celui que nous avons intitulé « Hospitalité », par lequel des policiers expérimentés dans un contexte de proximité vont à la rencontre de certains citoyens susceptibles d’engendrer des per- turbations, dans une optique préventive favorisant l’échange et l’écoute, et ceci avant l’engagement d’une unité de maintien de l’ordre.
11 L’inspecteur principal adjoint Jean-Marc Fivaz et l’inspec- teur A Jean-Marc Blaser (de g. à d.) en audition avec un mineur. Réorganisation de la Police de sûreté La délinquance des mineurs, une affaire de proximité Depuis le premier janvier 2017, Regroupées au sein de la Section Enquêtes 2 cer la complémentarité des instances char- les activités de la police de sûreté de la police de sûreté, les régions judiciaires gées de la prévention de la délinquance des en lien avec la délinquance des sont responsables de la prise en charge et mineurs et de leur accompagnement, afin mineurs sont rattachées aux ré- du contrôle de l’activité judiciaire dans leur d’offrir un suivi plus personnalisé, local et gions judiciaires (RJ). La nécessi- région, notamment en entretenant sur le direct, tout au long d’une éventuelle activité té d’agir au plus près de la problé- long terme le partenariat et la complémen- délictueuse. matique et la volonté d’échanger tarité avec les policiers chargés de missions quotidiennement avec l’ensemble judiciaires au sens de la loi (LOPV), mais Rencontre avec les spécialistes des acteurs de la prise en charge aussi avec l’ensemble des partenaires régio- juvénile ont induit ce changement naux de la sécurité. Depuis leur création, ces Nous avons évoqué plus en détail les nou- fondamental. Tour d’horizon avec entités répondent activement à une part im- veautés et les changements de l’activité de quatre spécialistes. portante des délits et des infractions com- la Division mineurs avec quatre spécialistes. mis par des mineurs. C’est ce constat qui a Le commissaire principal Philippe Gitz Réalisé par Gianfranco Cutruzzolà poussé la police de sûreté à se réorganiser en dirige la Section Enquêtes 2 regroupant les intégrant à ces structures régionales les élé- quatre régions judiciaires de la Police de ments spécialisés dédiés à la lutte contre la sûreté. Le commissaire Jean-Daniel Avio- délinquance des mineurs, jusqu’ici rattachés à la Brigade Mœurs et Mineurs (BMM) et lat était le chef de la BMM, dissoute au 1er par conséquent séparés tant administrative- janvier 2017. L’inspecteur principal adjoint ment qu’au niveau opérationnel des régions Jean-Marc Fivaz sera le chef de la nouvelle judiciaires. structure jusqu’à la fin du mois de mars Ce rapprochement des acteurs policiers 2017. L’inspecteur A Jean-Marc Blaser en avec les partenaires locaux devra renfor- est le nouveau chef désigné.
12 Ce qui change dans l’organisation vention de spécialistes de concert avec les des régions est une première à la police de écoles et tous les acteurs liés. Nous avions sûreté. Elle permet d’exploiter l’ensemble Philippe Gitz souligne ce qui a prévalu dans remarqué que tous les acteurs de la police des forces de la Section 2 (75 ETP), interve- le choix d’une délocalisation des spécialistes judiciaire traitaient ces affaires, avec des dis- nant, au besoin, en soutien des 8 spécialistes de la délinquance des mineurs dans les ré- tinctions liées à l’âge des auteurs, la gravité affectés exclusivement à la problématique gions : « On se rendait compte que certaines des délits et leur typologie. En définitive, des mineurs. Pour Philippe Gitz, « outre tâches sont remplies aussi bien dans les ré- l’opportunité et la disponibilité des gens sur le gain certain en autonomie de ces spé- gions judiciaires que par les brigades spécia- le terrain déterminaient souvent qui allait cialistes, cela entre dans le cadre du fonc- lisées, par exemple sur les cambriolages, y prendre en charge l’affaire. » tionnement quotidien de la structure. Cela compris sériels. Les régions judiciaires sont Pour Philippe Gitz, il s’agit donc d’un choix favorise également le partenariat, avec des des entités généralistes et on s’est aperçu induit par la réalité du terrain. « On a choisi acteurs qui vont mieux se connaître. Nous que plusieurs acteurs en étaient arrivés à de décentraliser toute la problématique des pouvons résumer la logique de cette réor- évoluer sur les mêmes domaines. » mineurs, tout en la regroupant sous une ganisation en deux mots : on renforce et on Était-il dès lors judicieux de décentraliser seule structure de conduite, pour pouvoir simplifie. » l’activité « mineurs » dans les régions ? Jean- traiter les affaires depuis les enfants très Daniel Aviolat répond par l’affirmative. jeunes jusqu’à l’entrée dans le monde adulte. Ce qui change sur le terrain « Dans l’ensemble de la réorganisation, ce En collaboration avec la gendarmerie, c’est qui est clair, c’est que la problématique des toujours les régions judiciaires qui s’en oc- Travailler ensemble, en réseau ; ce sont éga- mineurs est locale, parce qu’il n’y a pas de cuperont pour les délits localisés et de gra- lement ces éléments que Jean-Marc Blaser réseaux de raquetteurs et de connexions vité moyenne, puis si ça devient plus grave souligne lorsqu’il évoque la nouvelle orga- entre les régions. Toutefois, cela peut quand les spécialistes interviendront. » nisation. « Ce qui est important pour nous, même être assez grave et nécessiter l’inter- Ce type d’organisation décentralisée au sein lorsqu’on est sur le terrain, c’est d’être au contact des auteurs et du milieu dans lequel ils évoluent. Connaître les autres acteurs de la chaîne judiciaire et éducative constitue un avantage certain, surtout que les contacts sont souvent quotidiens. Notre objectif principal est bien la prise en charge du mi- neur, et cela implique une certaine globalité, cela fait partie d’un processus éducatif. » Au quotidien, la Division mineurs s’occupe des affaires en milieu scolaire, et plus générale- ment de tout ce qui concerne les jeunes âgés de moins de 14 ans. » Pour Jean-Marc Fivaz, il s’agit d’un contexte délicat dans lequel la réponse pénale n’est pas forcément la plus adéquate. « Il est parfois plus avisé de trou- ver une solution dite éducative avec un par- tenaire, l’école par exemple. » Au quotidien, l’antenne régionale de la Divi- sion mineurs a désormais fonction de réfé- rent pour toutes les affaires dont l’auteur est âgé de moins de 14 ans. Elle apporte ainsi une première lecture à un événement, pour lequel elle adopte un rôle de conseil et d’éva- luation. Elle peut également être appelée à intervenir auprès d’institutions ou d’éta- blissements scolaires lorsqu’une situation le requiert. Jean-Marc Blaser précise : « Que ce soit en informant et en prévenant par le biais d’une conférence ou en cherchant à circonscrire un problème qui pourrait sur- venir dans une école, le plus important pour nous, ce sont les mineurs. Comme l’a voulu le législateur, la prise en charge éducative doit être privilégiée lorsque l’on parle de jus- tice pour les mineurs. » En endossant un rôle de prévention et de répression, la Division mineurs a le regard tourné vers l’avenir. Son objectif est de s’inscrire dans un processus visant, avec les autres acteurs de la chaîne éducative et judiciaire, à offrir les meilleures chances de réussite aux jeunes acteurs, parfois égarés, du monde de demain.
13 Les services généraux de la Police cantonale bénéficient aussi de l’apport des personnes en programme d’emploi temporaire. Eclairage Relancer sa carrière avec un programme d’emploi temporaire à la Police cantonale Bon an mal an, ils sont Que les choses soient claires : on ne devient cantonale. Le bénéficiaire conserve par-là quelques dizaines à rejoindre pas policier en uniforme ou en civil par ses aptitudes professionnelles, développe les rangs de la Police canto- le biais d’un PET. Mais dans les services ses compétences, son réseau et surtout, va nale dans le cadre d’un pro- généraux, ou en matière de logistique, les retrouver confiance en ses moyens. Il reste gramme d’emploi temporaire postes sont nombreux à la police cantonale, rétribué par l’assurance chômage et non pas (PET) ou programme d’inser- par exemple, employé de commerce, maga- par l’entité partenaire qui le reçoit. Cepen- sinier, technicien, assistant en communi- dant, celle-ci s’engage à lui fournir une place tion (PI). Pour ces deman- cation, voire médiamaticien. Côtoyer au de travail, une activité et une formation gra- deurs d’emploi, le passage quotidien le monde de la sécurité, de la pro- tifiante ainsi qu’un réel soutien de la part des au sein de la police est une tection et du renseignement suppose aussi responsables et collègues du service dans le- manière de conserver un quelques précautions. Ainsi les prétendants quel il est engagé. Le demandeur d’emploi se lien avec une activité pro- doivent avoir un casier judiciaire vierge et voit doté de temps pour envoyer des offres fessionnelle et d’enrichir leur s’engager au secret professionnel. de services, participer à des ateliers de for- curriculum vitae. Pour leur mation (un demi-jour par semaine), bénéfi- employeur temporaire, ces cier de conseils et, le cas échéant, se rendre à collaborateurs sont précieux Partenariat des entretiens d’embauche. Il doit aussi être à plusieurs titres. Explica- immédiatement libéré par cette dernière s’il Pour assurer la gestion de ces personnes, la tions d’une opération ga- direction des ressources humaines (DRH) trouve un poste. Au fil de la mesure d’inser- gnant-gagnant. de la Police cantonale travaille en partena- tion - qui dure six mois - l’employé est suivi riat avec le Service de l’emploi de l’État de par un spécialiste d’ARC Emploi lors d’entre- Réalisé par B.Ds tiens tripartites avec le responsable du ser- Vaud (SDE) via la structure ARC Emploi. En collaboration avec les Offices régionaux vice où il est actif. Pour que la démarche de placement (ORP), cette entité a pour ait tout son sens et soit vraiment une opé- objectif d’offrir aux demandeurs d’emploi ration gagnant-gagnant il faut que l’accueilli en quête d’une réinsertion rapide dans le comme l’accueillant soient volontaires et marché du travail des postes d’accueil d’une choisissent librement de collaborer. durée limitée au sein de l’administration
14 Regain de confiance en soi Service de l’emploi, ARC Emploi des chiffres parlants Entre 2012 et 2016, 160 personnes ont pro- L’an dernier, plus de 350 personnes ont été mises au bénéfice d’un programme d’em- fité d'une mesure de réinsertion à la Police ploi temporaire (PET) ou d’un programme d’insertion (PI), au sein de l’Administra- cantonale. Trente-neuf ont obtenu ce dont tion cantonale. Ils ont été 35 à rejoindre la Police cantonale ou l’Académie de Savatan, elles n’osaient rêver lorsqu’elles ont étren- pour la plupart dans des métiers administratifs, mais aussi de logistique ou d'activités né le passage du tambour de la réception spécialisées. du centre de la Blécherette : un emploi en interne. Ces 24,3 % d'embauches sont une Continuellement l’antenne ARC Emploi, dispose de 130 places d’accueil dans plus de satisfaction pour le commissaire Olivier 40 services de l’État de Vaud. Chaque mois se mettent en place de nouvelles oppor- Rochat, remplaçant du chef de la DRH et tunités pour les entités « accueillantes » afin de participer à un nouveau projet tout en Christelle Chautems, l’assistante chargée de bénéficiant de l’arrivée de professionnels motivés et sélectionnés selon les besoins. ces dossiers. Les deux constatent que dans L’équipe est formée de spécialistes qui évaluent chaque demande de placement, véri- la grande majorité, les bénéficiaires sont fient les prérequis et le projet professionnel et accompagnent les bénéficiaires. curieux et motivés en découvrant le monde, nouveau pour eux, de la sécurité et de la pro- • 2016 : 351 personnes en PET ou PI. 59 % des sortants (164 pers.) ont retrouvé un tection. « En général, se voir évoluer dans emploi. un contexte professionnel avec des tâches • 2015 : 306 personnes en PET ou PI. 53 % des sortants (125 pers.) ont retrouvé un biens réelles et se sentir intégré à une équipe emploi. conduit celui qui a perdu son job à un bon • 2014 : 310 personnes en PET ou PI. 56 % des sortants (128 pers.) ont retrouvé un regain de confiance », remarquent-ils. emploi. Obtenir, au terme de son activité, une attes- tation de travail — équivalent à un certificat Source : ARC Emploi — estampillée Police cantonale et la faire figurer dans son curriculum vitae est aussi En programme d’emploi temporaire au Services généraux de la Police cantonale, l’employée de commerce Rachel Barbey a apprécié. « Je me suis tout de suite sentie acceptée comme une employée à part entière tant par les collègues que par les chefs. Ce qui m’a beaucoup aidé à reprendre confiance en moi », dit-elle.
15 un gage de sérieux et de confiance pour les rouages, on peut même dire que, sans eux, il rappeler les réalités du monde du travail en futurs patrons potentiels. est des activités que nous devrions réduire, dehors du secteur public. Les cadres de la Police cantonale ne cachent voire supprimer », indique Olivier Rochat. pas que les collaborateurs en programmes Sur le plan humain encore, pour les colla- d’emplois temporaires sont un apport pour borateurs de la police cantonale, côtoyer ces leurs unités. « Ils mettent de l’huile dans les demandeurs d’emploi revient souvent à se Trois questions à Jean-Marc Keller, collaborateur ARC Emploi Quels avantages y a-t-il pour vous et pour vos « protégés » à trouver un PET à la Police cantonale? Outre une situation de travail réelle, avec un cahier des charges et des objectifs clairs qui se trouvent aussi chez nos autres partenaires, il règne à la Police cantonale un cadre structuré, un esprit de corps, pas mal de dynamisme et d’entraide entre le bénéficiaire et les collabora- teurs. Cela contribue largement au regain de confiance en eux des gens que j’accompagne. Qu’est-ce que le succès pour un PET? Idéalement, c’est, bien sûr, le retour à un emploi durant la mesure. Il en est ainsi pour près de 60 % de nos participants. Et à chaque fois cela donne du sens à notre démarche et aux efforts consentis par la personne. Sans job à la clé, ce n’est pas un échec pour autant. Le demandeur d’emploi aura quand même conservé ses aptitudes à un rythme d’activité, déve- loppé ses compétences, amélioré son réseau socio-professionnel et gagné de l’assurance en ses moyens, même si celle-ci peut être touchée lorsqu’il se retrouve sans activité. Chacun est informé dès le début de la mesure qu’il n’est rétribué que par ses indemnités chômage et qu’il n’y a aucune garantie qu’elle débouche sur un contrat à durée déterminée ou indéterminée. Comment se passe votre relation avec les bénéficiaires? Le principal est d’établir un climat de confiance. Pour les candidats que j’imagine placer à la Police cantonale je cherche à voir en eux le déclic d’un vrai intérêt pour ce monde un peu particulier. Pas de chance pour celui qui le perçoit comme uniquement contraignant et répressif. Ceci acquis, les choses se passent le plus souvent très bien. Il faut se rappeler que les gens en PET sont des professionnels qui ont besoin d’un accompagnement personnalisé et stimulant pour être valorisés sur le marché du travail. Les règles de participation fixées par la loi sur l’assurance chômage et le Service de l’emploi définissent des conditions-cadres, soit une réelle similitude avec le monde professionnel. Elles sont présentées au début de chaque collaboration et précisent que la mesure peut s’arrêter en tout temps si les objectifs visés ne peuvent pas être atteints. Propos recueillis par B.Ds
16 Sport et santé Tournoi des polices de sûreté romandes, Genève 2016, équipe vaudoise Tournoi de football des polices de sûreté romandes Le traditionnel tournoi de Chacun son tour(noi) moment convivial en leur compagnie, mais football des polices de sûreté aussi à encourager notre équipe, car comme Les six cantons romands organisent tour à aura lieu le vendredi 19 mai le rappelle le président du club Marc Zel- tour le traditionnel tournoi annuel. Cette au Mont-sur-Lausanne et sera année, la tâche revient au FC sûreté de la ler : « L’état d’esprit de ce tournoi est avant suivi d'un banquet. police vaudoise, dont le comité est présidé tout convivial et fraternel, mais nous avons quand même pour objectif de gagner! ». par l’inspecteur principal Marc Zeller. Réalisé par Valérie Bourquin Ce dernier tient à remercier au passage la Banquet : n’oubliez pas de vous commune du Mont-sur-Lausanne qui, une inscrire! fois encore, met gracieusement à disposition les installations du Châtaigner, où se dérou- Si toute la population est invitée à venir lera l’évènement. encourager notre équipe, les inscriptions au banquet qui suivra sont réservées aux colla- En forme dès 9 heures borateurs de la police. Retrouvez le formulaire d’inscription et Les matchs de qualification auront lieu le toutes les informations détaillées prochai- matin dès 9h, suivis des matchs de classe- nement sur notre Intranet. ment l’après-midi. Les équipes de Neuchâ- tel, Jura et Genève constituent le groupe A, tandis que le groupe B est composé des équipes de Fribourg, Valais et Vaud. Enfin, la finale aura lieu aux alentours de 16 h. Nous vous invitons à venir assister aux matchs, rencontrer les collaborateurs de la police de sûreté d’autres cantons ou retrou- ver d’anciennes connaissances et passer un
17 Entraînement de la Swiss Mountain Hockey Team Swiss Mountain Hockey Cup Afin de permettre aux jeunes Toute première fois Appel aux dons et aux bénévoles espoirs du hockey romand La première édition de la Swiss Moun- Pour réunir les fonds nécessaires à la mise d’affronter les meilleures tain Hockey Cup, un tournoi destiné aux en place du projet, les organisateurs font équipes d’ici et d'ailleurs, un joueurs de moins de 13 ans, aura lieu du 14 appel à votre générosité. Chacun peut faire tournoi international est or- au 17 avril 2017 à Leysin. Un évènement qui un don à la mesure de ses moyens via la ganisé, entre autres, par trois verra s’affronter les prestigieuses équipes plateforme http ://ibiy.net/SwissMountain- collaborateurs de la Police Dynamo Moscou (Russie), Seacoast Spar- HockeyCup. cantonale vaudoise. tans (USA, Boston), Slovan Bratislava (Slo- Vous pouvez également les aider en parti- vaquie), Espoo Blues (Finlande), Chamonix cipant au repas de soutien qui se déroulera Réalisé par Valérie Bourquin HC 74 (France), SC Bern Future, HC Lu- le 10 mars au restaurant du Vélodrome de gano et bien sûr la Swiss Mountain Hockey l’UCI à Aigle. Team (sélection romande de joueurs). Enfin, ce projet a également besoin de béné- L’idée est de permettre aux jeunes hoc- voles; n’hésitez pas à vous porter volontaire! keyeurs romands prometteurs de se mesurer Site internet : http ://www.swissmountain- à des équipes du monde entier sans devoir hockeycup.ch/ effectuer des voyages que bon nombre Page Facebook : https ://www.facebook. de parents ne peuvent leur offrir, faute de com/SwissMountainHockeyCup/ moyens financiers. C’est ainsi qu’un comité d’organisation s’est formé. Parmi ses membres se trouvent le premier lieutenant Billy Warpelin, le sergent Éric Briand ainsi que le sergent Philippe Rayroud. Ce comité s’est en outre engagé à soutenir la promotion du hockey à Leysin et effectuera une action de bienfaisance auprès de l’association « Cœur battant », qui vient en aide aux enfants cardiopathes.
18 (de g. à dr.) : Me Masayuki Kondo, Me Katsuyuki Kondo Sensei et Alex Muracchini Grand maître de budo à Lausanne Maître Katsuyuki Kondo, figure La star du tatami Les participants devront obligatoirement de proue de l’école Daito-ryu, porter un kimono blanc et une ceinture Sommité de cet art ancestral japonais, animera un séminaire interna- Maître Katsuyuki Kondo Sensei est Men- blanche. tional de trois jours au Ju-jitsu kyo Kaiden – à savoir licencié au plus haut Club de la gendarmerie vau- niveau dans l’autorisation d’enseigner la L'inscription est obligatoire jusqu’au 15 doise. Judokas et ju-jitsukas technique et l’esprit d’un art martial – de avril. Tous les membres de la FSJ, judokas comme ju-jitsukas, sont les bienvenus. membres de la FSJ peuvent l’école Daito-ryu, la plus ancienne école tra- assister au cours du samedi ditionnelle d’art martial japonais, datant du Prix du stage : CHF 80.-, repas de midi in- 29 avril 2017; une opportunité XIIe siècle. Il se déplacera en compagnie de clus. Gratuit pour les collaborateur-trice-s à ne pas rater! Maître Masayuki Kondo et de Maître Sumie de la Police cantonale vaudoise. Hasagawa. Réalisé par Valérie Bourquin Toutes les informations et programme com- Traditionnellement, lors de ses séminaires plet disponibles sur www.jjcgv.ch. européens, le cours du samedi est ouvert aux membres externes à son organisation. Inscriptions et informations complémen- Cette année, ce sont donc les membres de la taires auprès de Pascal Badan, professeur FSJ qui peuvent bénéficier de son enseigne- de ju-jitsu avec brevet fédéral : pbadan@ ment lors d’un cours officiel. bluewin.ch. Détails du cours et inscriptions L’enseignement sera donné en japonais ainsi qu’en anglais et une traduction en français sera assurée lorsque nécessaire.
Entraînement de Crossfit avec le Sgt Arnaud Panchaud 19 Organisation du premier Swiss Police Throwdown Passionné de CrossFit, un tion qui a suscité beaucoup d’intérêt et géné- gendarme organise le premier ré des retours positifs. C’est ainsi qu’il a eu Swiss Police Throwdown sa- l’idée d’organiser la première compétition du genre en Suisse romande. medi 6 mai 2017 à Puidoux. À ce jour, les inscriptions vont bon train, mais il reste de la place, surtout pour les Réalisé par Valérie Bourquin femmes, alors n’hésitez pas à vous lancer! « En fonction de son succès, cet évènement Le sergent Arnaud Panchaud est fier d’avoir pourrait bien se transformer à l’avenir en Samedi 6 mai 2017 de 8h à 17h rejoint la FLAG dès sa création il y a 3 ans Championnat Suisse de Crossfit Police », et s’y plaît beaucoup malgré les contraintes espère Arnaud Panchaud. On le lui souhaite CrossFit Riviera, route du Verney 18- horaires. Adepte de triathlon jusqu’au prin- et on ne manquera pas d’aller encourager les 20 à Puidoux/VD : temps 2014, c’est suite à une blessure qu’il a participants le 6 mai prochain à Puidoux… Première compétition nationale de découvert le CrossFit et qu’il a effectué sa Crossfit organisée en Suisse, réservée première séance. Depuis lors, il s’entraîne 4 aux gendarmes, policiers commu- à 5 fois par semaine. « Après le premier essai, naux et policiers des transports. soit on adore, soit on déteste. Moi, ça m’a Qu’est-ce que le CrossFit? plu immédiatement et je suis très vite deve- Exigences requises pour y nu accro ! Ce que j’apprécie dans ce sport, Le terme CrossFit vient de Cross Fit- participer : c’est l’esprit de communauté. Et il permet ness qui signifie entraînement croisé. d’améliorer nettement toutes nos perfor- Il s’agit d’une méthode de condition- • être assermenté au sein d’un corps mances physiques quel que soit le niveau de nement physique qui allie différentes de police suisse; départ. Il s’adresse à toutes les catégories de activités sportives, dont la force ath- • être à l’aise avec tous les mouve- personnes, même en cas de handicap. » létique, l’haltérophilie, la gymnas- ments de Crossfit; Ce sport, qui existe depuis les années 70 aux tique et les sports d’endurance. • être capable de réaliser les Opens États-Unis, connaît un engouement crois- des Crossfit Games, niveau Rx. sant en Europe depuis quelques années, Les pratiquants de CrossFit courent, essentiellement véhiculé par les réseaux rament, grimpent, sautent, déplacent Inscriptions et informations sociaux. En Suisse, il existe déjà plus de 50 et soulèvent des haltères et toutes arnaud.panchaud@vd.ch « Box » (salles de CrossFit) et diverses com- sortes d’objets. https ://www.facebook.com/swiss- pétitions. policethrowdown2017 Le CrossFit axe son fonctionnement Les inscriptions seront validées dans Après avoir participé à plusieurs compéti- autour de dix compétences athlé- leur ordre d’arrivée, après le paiement tions, Arnaud Panchaud a pris connaissance tiques : endurance cardiovasculaire et des frais de CHF 40.-. La compéti- d’une compétition organisée par une asso- respiratoire, endurance musculaire, tion est limitée à 30 athlètes, soit 15 ciation de policiers français en 2016, réser- force, souplesse, puissance, vitesse, hommes et 15 femmes. vée aux policiers, pompiers et militaires agilité, psychomotricité, équilibre et (« The fittest Cops »). Il a en outre organisé précision. Entrée libre pour les spectateurs, ve- une démonstration de CrossFit à la journée nez nombreux soutenir vos collègues! sportive de la Police cantonale, démonstra-
20 Sciences criminelles Brigade du lac et École des sciences criminelles : une collaboration qui a fin nez ! Investiguer sur l’origine des Chaque année, à l’échelle du canton de poursuivre ses recherches, débutées lors de pollutions des eaux : des dé- Vaud, ce sont une centaine d’infractions son travail de diplôme de master, déjà effec- lits certes moins spectacu- pour atteinte à l’environnement qui restent tuées en collaboration avec la brigade du lac laires que les homicides, mais impunies, faute d’élucidation. Dans la ré- de la gendarmerie vaudoise. « C’est passion- ô combien difficiles à éluci- gion du nord du canton, une trentaine de nant de pouvoir travailler dans un domaine der! William Lacour, docto- cas occupent annuellement l’adjudant Paul très concret et en ayant pour but d’aider les rant de l’École des sciences Gerber, chef de la brigade du lac de Neu- gendarmes à investiguer et à mettre le doigt criminelles de Lausanne, châtel et son personnel (voir encadré). Pour sur la source qui pollue un élément aussi travaille sur une méthode de ce faire, depuis quelques années, la brigade précieux que l’eau! J’ai beaucoup de chance recherche d’indices et peut peut compter sur le soutien de l’École des de pouvoir bénéficier du soutien de la bri- compter sur le soutien pré- sciences criminelles. William Lacour mène gade du lac qui me donne accès au terrain cieux de la brigade du lac de une thèse de recherche sous la direction de pour mes prélèvements ». Neuchâtel, basée à Yverdon- la professeure associée Céline Weyermann, les-Bains. spécialiste dans le domaine de la crimina- Des pollutions et des pollueurs listique chimique. Son but est d’adapter les difficiles à identifier Réalisé par Olivia Cutruzzolà méthodes de police scientifique à l’éluci- dation de délits environnementaux. « Les Les sources principales de pollution des pollutions des eaux sont très difficiles à eaux sont les hydrocarbures, surtout dans éclaircir et elles sont bien plus fréquentes les eaux usées qui peuvent être déversées que les meurtres, par exemple », s’enthou- lors d’une fuite ou d’un dysfonctionnement siasme le chercheur. Les experts de l’ESC et le lisier, mélange de déjections animales qui travaillent dans ce domaine sont pour- et d’eau, épandu sur les champs dans des tant bien moins nombreux que ceux affectés conditions strictes pour les enrichir. Au- à l’étude du sang ou de l’ADN, champ d’in- jourd’hui, lorsque les gendarmes détectent vestigation sans doute « plus sexy ». L’étu- une pollution, ils utilisent le plus souvent diant n’en a cure, tout heureux de pouvoir leur expérience, leur odorat et dans certains
21 cas des traceurs fluorescents pour en déter- miner la source. Cette méthode n’est pas Trois questions à l’adjudant Paul Gerber, chef de la brigade toujours efficace tant la source où l’origine du problème peut être éloignée du lieu de du lac de Neuchâtel, Yverdon-les-Bains déversement du fait du courant, et la dilu- Êtes-vous souvent conduits à devoir mener une investigation pour une pollution tion dans une rivière en mouvement rend aquatique? parfois la localisation impossible avec ces Nous travaillons dans une région avec de nombreuses exploitations agricoles et des seuls éléments. Ce qui entraîne trop souvent entreprises qui peuvent être des sources de pollution. Des fuites de purin, des pro- l’absence de « coupable » faute de possibilité blèmes liés aux travaux d’épandage peuvent survenir. Ils peuvent entraîner des pol- de remonter jusqu’à l’origine de ces altéra- lutions avec des conséquences extrêmement dommageables pour les plans d’eaux. Le tions de la nature. « En effet, les gendarmes liquide peut souiller les routes, les jardins, les prairies, mais également les ruisseaux, manquent de moyens techniques de détec- la nappe phréatique ou d’autres types de plans d’eaux avec une mortalité souvent im- tion des traces et donc souvent de preuves, portante des poissons. Ces déversements de lisier peuvent provenir de porcheries et même si dans la majeure partie des cas, ils d’exploitations agricoles. Le plus souvent, ce sont des erreurs de manipulation ou des sont efficaces car leur expérience dans le maladresses, voire des défauts dans les installations qui peuvent être à l’origine du domaine est importante. De plus, il n’est problème comme un tuyau mal branché. Une forte pluie juste après un épandage peut parfois pas très indiqué de mettre son nez aussi causer des dégâts à l’environnement. Les agriculteurs commettent aussi parfois directement sur une eau polluée par un des infractions et c’est notre rôle alors d’intervenir et d’enquêter afin de dénoncer si pesticide très toxique pour essayer de com- possible le pollueur, encore faut-il avoir les moyens de prouver que le produit incri- prendre ce qui a pu tuer des centaines des miné provient bien de telle ou telle exploitation. poissons… ». William Lacour travaille donc à l’implémentation d’une méthode d’analyse Comment vous y prenez-vous? utilisable rapidement et simplement sur le La pollution doit tout d’abord parvenir à notre connaissance. Cela peut se faire via terrain. « Je collabore avec des chercheurs le 117. Un pêcheur ou des promeneurs qui découvrent une pollution dans un cours de l’EPFL qui travaillent sur un nez élec- d’eau par la présence d’une mousse, d’odeur de purin ou alors parce que des pois- tronique aspirant les “odeurs” avant de les sons sont morts. Lorsque le cas est dénoncé, les gendarmes de la brigade du lac se analyser. La technologie montre un fort déplacent systématiquement sur les lieux de la pollution afin de la constater. Nous potentiel qui a besoin d’être évalué. Notre tentons d’identifier le produit qui peut être de l’engrais de ferme, un produit chimique but est donc d’analyser la composition des ou un hydrocarbure dans la majeure partie des cas. Lorsque nous avons pu l’identifier, sources de pollution les plus fréquentes : nous observons les alentours et tentons de lier le produit à un lieu qui peut être une lisiers, d’origine porcine ou bovine, mais ferme, une STEP ou encore une entreprise. Nous nous y rendons afin de rencontrer le aussi eaux usées ou pesticides. Comme les propriétaire et de l’auditionner le cas échéant. Un rapport de police est ensuite établi et coupables des pollutions restent difficiles à le contrevenant dénoncé à la justice. identifier, l’idée est de fournir une métho- dologie qui permette de dire directement Quelle plus-value peut apporter l’école des sciences criminelles à votre démarche? sur le terrain s’il s’agit d’une pollution pro- Elle est importante! Ce qui nous manque souvent dans ces enquêtes, ce sont les venant d’un lisier par exemple, suivi d’une preuves techniques. Nous nous heurtons souvent à la difficulté de prouver qu’un pro- analyse plus poussée au laboratoire, comme duit provient bien de telle exploitation et qu’il est à l’origine de la pollution. Leurs celle visant les antibiotiques contenus dans technologies et leurs méthodes pourraient permettre de nous aider à identifier rapide- ce dernier, et ainsi proposer un protocole ment et sûrement la nature exacte du produit, puis à remonter aux sources potentielles complet du terrain au laboratoire ». Ce qui, et de comparer la substance prélevée à l’endroit pollué avec celle se trouvant dans la in fine, pourrait permettre de relier avec ferme ou l’exploitation. Pour l’instant, nos seuls atouts demeurent notre expérience quasi-certitude le produit incriminé à son du terrain, notre odorat et notre passion pour l’eau. Une méthode plus scientifique lieu de provenance. « Il est important de est évidemment bienvenue pour nous aider à lutter contre les « délits » ou « crimes » préciser que notre seul but est l’expertise environnementaux! scientifique. C’est à la justice de déterminer les responsabilités réelles et les éventuelles peines que peuvent encourir les auteurs d’une pollution ». Les chiffres Environ 30 cas d’atteintes à l’envi- ronnement enregistrés chaque année par la brigade du lac à Yverdon-les- Bains 1 sur 2 reste indéterminé
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