With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly"

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With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly"
FMS – SMF Forum Médical Suisse – Forum Medico Svizzero – Forum Medical Svizzer – Schweizerisches Medizin-Forum

                 Swiss
                 Medical Forum
                 368 P. Sendi, R. Kuehl, D. Aeberli,        378 D. Kaiser                                  387/391 A. Forster, A. Krebs
                 M. A. Zumstein                             L’arthrite chez l’enfant                       Arthropathies microcristal­
                 L’arthrite septique                                                                       lines – parties 1+2
                 chez l’adulte
17 26. 4. 2017

                 With extended abstracts from “Swiss Medical Weekly”

                 Thème central
                 Articulations

                                 Offizielles Fortbildungsorgan der FMH
                                 Organe officiel de la FMH pour la formation continue
                                 Bollettino ufficiale per la formazione della FMH
                                 Organ da perfecziunament uffizial da la FMH         www.medicalforum.ch
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SOMMAIRE                                                                                                                                                              365

Rédaction                                                                     Rédacteurs conseil
Prof. Nicolas Rodondi, Berne (Rédacteur en chef); Prof. Stefano Bassetti,     Prof. Reto Krapf, Lucerne; Dr Pierre Périat, Bâle;
Bâle; Dr Ana M. Cettuzzi-Grozaj, Bâle (Managing editor);                      Prof. Rolf A. Streuli, Langenthal
Prof. ­Martin Krause, Münsterlingen; Prof. Klaus Neftel, Berne;
                                                                              Membres-adjoints à la rédaction
Prof. Antoine de Torrenté, La Chaux-de-Fonds; Prof. Gérard Waeber,
                                                                              Dr Daniel Franzen, Zurich; Dr Jérôme Gauthey, Bienne;
Lausanne; PD Dr Maria Monika Wertli, Berne
                                                                              Dr Francine Glassey Perrenoud, La Chaux-de-Fonds;
                                                                              Dr Markus Gnädinger, Steinach; Dr Matteo Monti, Lausanne;
                                                                              Dr Daniel Portmann, Winterthour

Et ailleurs …?
       A. de Torrenté
 367 Insuffisance cardiaque: un nouveau traitement innovant?

Articles de revue MIG

                                            P. Sendi, R. Kuehl, D. Aeberli, M. A. Zumstein
 368                                       L’arthrite septique chez l’adulte
                                            L’arthrite septique doit être détectée et traitée rapidement, car tout retard entraîne une destruc-
                                            tion articulaire. Cette affection nécessite une collaboration interdisciplinaire, à la fois pour le
                                            diagnostic et le traitement. Un défi clinique particulier consiste à différencier, dans le cadre du
                                            diagnostic différentiel, l’arthrite septique d’une arthropathie microcristalline aiguë.

                                            D. Kaiser
 378                                        L’arthrite chez l’enfant
                                            Les troubles musculosquelettiques dans l’enfance font partie des motifs de consultation les plus
                                            fréquents chez le pédiatre ou le médecin de famille. Il est souvent possible d’établir rapidement
                                            un diagnostic tel qu’une fracture en bois vert, une pronation douloureuse ou des douleurs dites
                                            de croissance. Le diagnostic d’une arthrite chronique s’avère plus difficile puisque les enfants ne
                                            peuvent pas décrire leurs symptômes et se plaignent rarement de douleurs.

                                            A. Forster, A. Krebs
 387                                        Arthropathies microcristallines – partie 1: goutte
                                            A côté de la maladie des dépôts de pyrophosphate de calcium (également appelée chondrocalci-
                                            nose ou pseudo-goutte), la goutte fait partie des arthropathies inflammatoires les plus fréquen-
                                            tes. Les manifestations inflammatoires articulaires et péri-articulaires caractéristiques de la
                                            goutte sont dues au dépôt de cristaux d’acide urique.

                                 Regula Stucki                         «Hallo, ich bin Dr. Trallalla. Darf ich reinkommen?»
                                 Tränen lachen                         Wenn sie es hochrechnet, hat Regula Stucki
                                 Erlebnisse eines Spitalclowns         als Spitalclown in den vergangenen 10 Jahren
                                 120 Seiten, broschiert                mehr als 10 000 Kinder gesehen. Jedes hat
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                                 sFr. 19.80 / € (D) 18.–               Bett, vom Baby bis zum Teenager, liess sie sich etwas Neues einfallen.
                                 Bestell-Nr. E201                      Regula Stucki erzählt von ihren Rundgängen, von heiteren und berührenden
                                 ISBN 978-3-906806-09-9                Erlebnissen, auch vom Gefühl der Hilflosigkeit, von mutigen Kindern, von
                                 Lokwort Buchverlag                    der Freundschaft des Pflegepersonals und von der Kraft des Lachens. Inbegriffen:
                                                                       kleine Wunder, unvermeidliche Fettnäpfchen und Eltern als Schauspieltalente.

                                                                       Ihre Bestellmöglichkeiten: T +41 (0)61 467 85 75, F +41 (0)61 467 85 56, auslieferung@emh.ch,
                                                                       www.emh.ch, EMH Schweizerischer Ärzteverlag AG, Farnsburgerstrasse 8, CH-4132 Muttenz
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       Articles de revue MIG

                                                                A. Krebs, A. Forster
          391                                                  Arthropathies microcristallines –
                                                                partie 2: maladie des dépôts de pyrophosphate de calcium
                                                                Cette forme d’arthropathie microcristalline, également appelée chondrocalcinose ou pseudo-
                                                                goutte, est le résultat de dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium au niveau du cartilage
                                                                articulaire. Ses manifestations cliniques très diverses lui ont également valu le surnom de
                                                                «caméléon de la rhumatologie».

       Casuistique
                K. Baccouche, L. Mani, M. Bouzaoueche, S. Belghali, N. Elamri, H. Zeglaoui, E. Bouajina
         395 Infection ostéo-articulaire à pneumocoque
                Un patient âgé de 78 ans est hospitalisé pour arthrite subaiguë de l’épaule gauche. Deux mois avant était apparue une douleur
                invalidante associée à une tuméfaction et une impotence fonctionnelle avec fièvre et frisson.

                Swiss Medical Weekly
                Editorial Board: Prof. Adriano Aguzzi, Zurich (ed. in chief); Prof. Manuel Battegay, Basel; Dr. Katharina Blatter, Basel (Managing editor);
                Prof. Jean-Michel Dayer, Geneva; Prof. Douglas Hanahan, Lausanne; Dr. Natalie Marty, Basel (Managing editor); Prof. André P. Perruchoud,
                Basel (senior editor); Prof. Christian Seiler, Berne; Prof. Peter Suter, Geneva (senior editor)

                The “Swiss Medical Weekly“ is the official scientific publication of the Swiss Society of Internal Medicine, Swiss Society of Infectiology,
                Swiss Society of Rheumatology and Swiss Society of Pulmonary Hypertension. The journal is supported by the Swiss Academy of
                Medical Sciences (SAM) and the Swiss Medical Association (FMH).

                Abstracts of new articles from www.smw.ch are presented at the end of this issue.

Den Toten Ruhe geben

                                                                                                                                                                                                   www.verlag-johannes-petri.ch
                      Evelyn Reimann                        Nach einem Selbstmordversuch mit anschliessendem Psychiatrieaufenthalt beginnt die 36-jährige Emily ein
                      Es muss etwas passieren               Praktikum in einem Bestattungsdienst. Sie erhält Einblick in die Welt des Todes. Dabei merkt sie, wie sie an der
                      Roman
                                                            Arbeit mit den Toten wieder lebendig wird.
                      2016. 182 Seiten. Gebunden.
                      sFr. 29.– / ¤ 29.–                    Doch dann passiert, was Emily sich nie hätte vorstellen können: Ihr ehemaliger Psychiater wird tot aufgefunden, die
                      ISBN 978-3-03784-100-6                Polizei geht von einem Verbrechen aus. Nach dem ersten Schock beschleicht Emily ein ungutes Gefühl. Sie glaubt zu
                      Verlag Johannes Petri                 wissen, wer ihn umgebracht hat …

Verlag Johannes Petri | Steinentorstrasse 11 | CH-4010 Basel
Tel. +41 (0)61 467 85 75 | Fax +41 (0)61 467 85 76 | auslieferung@schwabe.ch
                                                                                                                                                            Ve r l a g J o h a n n e s P e t r i

       Impressum
       Swiss Medical Forum –                              Marketing EMH / annonces:              (abonnements de courte durée voir           obtention explicite de l’autorisation de
       Forum Médical Suisse                               Dr Karin Würz, Responsable             www.medicalforum.ch)                        EMH et sur la base d’un accord écrit.
       Organe officiel de formation continue              communication et marketing,
       de la Fédération des médecins suisses              tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41      ISSN: version imprimée: 1424-3784 /         Note: Toutes les données publiées dans
       FMH et de la Société Suisse de Méde-               (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch         version en ligne: 1424-4020                 ce journal ont été vérifiées avec le plus
       cine Interne                                                                              Paraît le mercredi                          grand soin. Les publications signées
                                                          Abonnements membres FMH:                                                           du nom des auteurs reflètent tout
       Adresse de la rédaction: Eveline Maegli,           FMH Fédération des médecins suisses,   © EMH Editions Médicales Suisses SA         l’opinion de ces derniers, pas forcé-
       Assistante de la rédaction FMS,                    Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15,        (EMH), 2017. Le Forum Médical Suisse        ment celle de la rédaction du FMS.
       EMH Editions Médicales Suisses SA,                 tél. +41 (0)31 359 11 11,              est une publication «open-acess»            Les doses, indications et formes
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       www.medicalforum.ch                                Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz,    accorde à tous les utilisateurs le droit,   récemment autorisés.
                                                          tél. +41 (0)61 467 85 75,              illimité dans le temps, de reproduire,
       Soumission en ligne des manuscrits:                fax +41 (0)61 467 85 76, abo@emh.ch    distribuer et communiquer cette créa-       Production: Schwabe AG, Muttenz,
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                                                          Prix d‘abonnement: avec Bulletin des   suivantes: (1) Citer le nom de l’auteur;
       Editions: EMH Editions Médicales                   médecins suisses 1 an CHF 395.– /      (2) ne pas utiliser cette création à des
       Suisses SA, Farnsburgerstrasse 8,                  étudiants CHF 198.– plus frais         fins commerciales; (3) ne pas modifier,
       4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55,            de port; sans Bulletin des médecins    transformer ou adapter cette création.
       fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch                suisses 1 an CHF 175.– / étudiants     L’utilisation à des fins commerciales       Photo de couverture:
                                                          CHF 88.– plus frais de port            peut être possible uniquement après         © Skypixel | Dreamstime.com
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ET AILLEURS …?                                                                                                                                          367

Et ailleurs …?
Antoine de Torrenté

                                                       La méthode                                           mesures de la fonction cardia­que se sont amé-
Insuffisance cardiaque:                                Cette étude randomisée en double aveugle             liorées significativement dans les groupes
un nouveau traitement innovant?                        s’est déroulée dans 87 sites de 13 pays. Elle        omecamtiv mercarbil (chiffres non donnés par
                                                       comprend deux parties: (1.) administration           souci de simplicité).
La question                                            d’une dose fixe d’OM; (2.) augmentation de la
Depuis une centaine d’années les chercheurs            dose d’OM guidée par des dosages répétés de          Problèmes et commentaires
et les cliniciens tentent d’améliorer le sort des      la concentration d’OM. L’issue primaire était        L’étude est relativement courte. Cette étude en
patients en insuffisance cardiaque en augmen-          la concentration maximale d’omecamtiv                phase II n’était pas prévue pour examiner l’ef-
tant la contractilité myocardique (milrinone,          mercarbil à la 20e semaine. Les issues secon-        fet clinique de l’omecamtiv mercarbil mais
dopamine, dobutamine et bien sûr la digitale).         daires étaient plusieurs mesures de la fonc-         cela ne change pas le message préliminaire à
On espère ainsi diminuer le remodelage du              tion cardiaque soit le temps d’éjection systo-       savoir que, sans différence entre les effets se-
cœur et la réponse neuro-humorale exagérée             lique, le volume d’éjection, les diamètres sys-      condaires entre les trois groupes, on dispose
délétère (système sympathique et axe rénine-           toliques et diastoliques du ventricule gauche.       ici peut-être d’une molécule totalement inno-
angiotensine-aldostérone). Mais toutes ces                                                                  vante pour le traitement de l’insuffisance car-
tentatives ont en commun d’augmenter la                Les résultats                                        diaque avec des effets significatifs sur la fonc-
teneur en calcium des cardiomyocytes et
­                                                      A la fin de l’étude, 145 patients ont reçu un pla-   tion cardiaque. Pourtant les auteurs dans leur
peuvent augmenter la morbidité et la morta-            cebo, 145 ont reçu une dose fixe d’OM (25 mg         grande prudence ne crient pas victoire trop
lité. L’omecamtiv mercarbil (OM) agit par une          2 ×/j) et 137 ont reçu une dose qui a été aug-       tôt car il faudra évidemment des études avec
voie totalement différente, en augmentant le           mentée progressivement jusqu’à 50 mg 2 ×/j.          un grand nombre de patients sur un temps
couplage actine-myosine sans augmenter le              Les patients avaient entre 18 et 85 ans avec         prolongé pour voir si l’omecamtiv mercarbil
calcium intracellulaire. Ceci prolonge le temps        une insuffisance cardiaque NYHA II–III avec          tient ses promesses du point de vue clinique.
d’éjection systolique. A des concentrations            un taux de BNP d’au moins 200 pg/ml. Tous            Nul doute que ces études se feront, déjà à
trop élevée toutefois il existe un risque de trop      les patients recevaient un traitement «clas-         cause d’un potentiel clinique positif possible
prolonger la systole et de diminuer la diastole        sique» de l’insuffisance cardiaque à dose maxi-      et aussi au vu de l’immensité du marché futur.
ce qui risque de compromettre la perfusion             male. Il était prévu de ne pas dépasser une          Faut-il acheter des actions Amgen qui a spon-
­coronaire. L’étude COSMIC-HF a deux objectifs:        concentration d’OM de 1000 ng/ml là où se si-        sorisé l’étude?
 trouver une dose per os utile et d’examiner           tue le risque d’effets secondaires cardiaques.       Teerlink JR, et al. Lancet. 2016;388:2895–2903.
 l’action de l’omecamtiv mercarbil sur certains        Dans les groupes 2 et 3 les taux d’omecamtiv
 paramètres de la fonction cardiaque.                  mercarbil étaient tous
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ARTICLE DE REVUE MIG                                                                                                                                             368

Détection et traitement rapides

L’arthrite septique chez l’adulte
PD Dr méd. Parham Sendi a,b , Dr méd. Richard Kuehl a , PD Dr méd. Daniel Aeberli c ,
PD Dr méd. Matthias A. Zumstein d
a
  Klinik für Infektiologie & Spitalhygiene, Universitätsspital Basel; b Institut für Infektionskrankheiten, Universität Bern; c Universitätsklinik für Rheumatologie,
Immunologie und Allergologie, Inselspital Bern; d Universitätsklinik für Orthopädische Chirurgie und Traumatologie, Inselspital Bern

                            L’arthrite septique doit être détectée et traitée rapidement, car tout retard entraîne
               a r tic le

                            une destruction articulaire. Cette affection nécessite une collaboration interdisci-
Peer

                            plinaire, à la fois pour le diagnostic et le traitement. Un défi clinique particulier
    re
         v ie we
               d

                            consiste à différencier, dans le cadre du diagnostic différentiel, l’arthrite septique
                            d’une arthropathie microcristalline aiguë.

                            Introduction                                                            cas/100 000 habitants/an (IC à 95% 10,6–13,6) durant
                                                                                                    une phase observationnelle de 5 ans (2009–2013) [6].
                            L’arthrite aiguë désigne une réaction inflammatoire
                                                                                                    Ces chiffres indiquent que l’arthrite septique constitue
                            d’apparition rapide au niveau de l’espace articulaire et
                                                                                                    une affection qui gagne du terrain dans la pratique cli-
                            de la membrane synoviale qui le délimite. Elle peut
                                                                                                    nique quotidienne.
                            entre autres être causée par des micro-organismes ou
                            leurs composants, mais également par des cristaux.
                            L’arthrite «septique» (également appelée «arthrite
                                                                                                    Facteurs de risque
                            ­purulente») doit être détectée rapidement. Elle nécessite
                            toujours une collaboration interdisciplinaire. Un retard                Les facteurs de risque les plus fréquents sont les facteurs
                            de diagnostic et de traitement entraîne le plus souvent                 prédisposants «classiques» aux maladies infectieuses
                            une destruction et ainsi une limitation fonctionnelle                   bactériennes indépendamment du site de manifesta-
                            de l’articulation.                                                      tion, tels que l’âge élevé (en fonction des études, ≥65,
                            Dans cet article de revue, nous nous concentrons sur                    ≥75 ou ≥80 ans), le diabète sucré et l’immunosuppres-
                            l’arthrite septique des grandes articulations (natives)                 sion (en particulier traitement par corticoïdes). Dans
                            chez l’adulte. Les infections bactériennes occupent une                 ce contexte, la cirrhose hépatique, les néoplasies hé-
                            place centrale dans notre article, tandis que les autres                matologiques et solides, mais également l’hypogam-
                            agents pathogènes (champignons, mycobactéries, para-                    maglobulinémie sont entre autres aussi évoquées. Le
                            sites) sont uniquement évoqués de façon marginale en                    risque d’infection augmente considérablement en pré-
                            raison de leur rareté. De même, nous invitons les lec-                  sence de plusieurs de ces facteurs [7, 8].
                            teurs à consulter d’autres articles de revue en ce qui                  Par rapport à la population générale, les patients atteints
                            concerne le diagnostic et le traitement de l’arthrite de                de polyarthrite rhumatoïde présentent une incidence
                            Lyme [1]. L’arthrite virale fera, quant à elle, l’objet d’un            de l’arthrite septique environ 10 fois plus élevée. Le
                            article séparé qui paraîtra dans un numéro ultérieur du                 risque augmente avec la progression de la maladie [9].
                            Forum Médical Suisse [2]. L’arthrite post-infectieuse est               Le traitement immunosuppresseur d’une polyarthrite
                            souvent classée parmi les «arthrites infectieuses» [3] et               rhumatoïde, notamment la corticothérapie, contribue
                            n’est également pas abordée dans cet article de revue.                  également à l’incidence accrue de l’arthrite infectieuse
                                                                                                    dans cette population. Le risque de contracter une infec-
                                                                                                    tion opportuniste, quelles que soient les manifestations
                            Epidémiologie
                                                                                                    cliniques, est accru sous inhibiteurs du TNF alpha [10],
                            Des données épidémiologiques font défaut en Suisse.                     mais les résultats de différentes études sont controver-
                            En Islande, l’incidence est passée de 4,2 cas/­100 000 ha-              sés en ce qui concerne l’arthrite septique. La plupart
                            bitants en 1990 à 11 cas/100 000 habitants en 2002 [4].                 des chiffres relatifs à l’arthrite proviennent de «case re-
                            En Grande-Bretagne, une augmentation de l’incidence                     ports» et de séries de cas.
                            a aussi été documentée, passant de 5,5 cas/­100 000 ha-                 Les antécédents de chirurgie articulaire constituent
                            bitants en 1998 à 7,8 cas/100 000 habitants en 2013 [5].                un autre facteur de risque (odds ratio (OR) 2,07, IC à 95%
                            Dans une étude néozélandaise ayant uniquement in-                       1,4–2,9 dans [11]; OR 5,1, IC à 95% 2,2–11,9 dans [7]). Ces ré-
Parham Sendi                clus des patients adultes, l’incidence s’élevait à 12                   sultats vont de pair avec l’observation selon laquelle les

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE           2017;17(17):368–377
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Article de revue MIG                                                                                                                                                  369

                       arthrites septiques d’origine iatrogène ont augmenté                         culaire, injections) sont moins fréquentes, et la migra-
                       au cours des dernières années [4]. Dans ce contexte,                         tion d’une infection depuis un foyer infectieux voisin
                       la question est souvent posée de savoir quel est le                          (ostéomyélite à proximité d’une articulation, infection
                       risque d’infection après une injection intra-­articulaire.                   des tissus mous) est rare.
                       Etant donné que des données épidémio­logiques font                           Dans l’articulation, les micro-organismes déclenchent
                       défaut, le risque d’infection est le plus souvent estimé                     une violente réaction inflammatoire dans le liquide
                       sur la base de valeurs empiriques et d’enquêtes. Toute-                      ­synovial et au niveau de la membrane synoviale. La
                       fois, au vu du nombre élevé d’in­jections réalisées dans                     ­sécrétion de cytokines et de protéases est à l’origine du
                       la pratique, il est estimé que ce risque est très faible                     recrutement de leucocytes supplémentaires et ainsi de
                       (1 infection pour 25 000 à 35 000 injections) [12, 13]. A cet                la destruction progressive du cartilage. Les bactéries,
                       égard, l’application rigoureuse d’une technique d’asep-                      en particulier Staphylococcus aureus et les streptocoques
                       sie joue un rôle essentiel. La Société Suisse de Rhumato-                    bêta-hémolytiques, peuvent sécréter des toxines et des
                       logie a publié des recommandations à ce sujet sur son                        enzymes, qui détruisent encore davantage le cartilage
                       site internet [13].                                                          tout en recrutant des leucocytes supplémentaires dans
                       Les injections intra-articulaires de corticoïdes avant le                    l’articulation. Ces bactéries expriment en outre des
                       remplacement prothétique de l’articulation du genou                          ­adhésines, qui leur permettent de se lier aux protéines
                       sont toutefois associées à un risque accru d’infection                       intra-articulaires de l’hôte et ainsi de persister dans
                       de prothèse post-opératoire (OR 1,23; IC à 95% 1,2–1,3;                      l’articulation. La formation de biofilm dans le liquide
                       p 7 mois.                  immunitaires correspond à un cercle vicieux. En l’es-
                       Ces données ont également été confirmées dans le                             pace de peu de temps, un nombre élevé de cellules s’ac-
                       contexte des prothèses d’épaule et de la reconstruction                      cumulent dans l’articulation [17, 18] et leur protéases
                       de la coiffe des rotateurs [15]. Ainsi, il convient d’éviter                 contribuent alors à la progression des dommages ar­
                       les injections intra-articulaires de corticoïdes lorsqu’une                  ticulaires.
                       reconstruction de la coiffe des rotateurs ou une im-                         La sévérité de la destruction articulaire peut être sub-
                       plantation de prothèse articulaire est planifiée au cours                    divisée en quatre stades par arthroscopie et radio­
                       des 6 prochains mois.                                                        graphie (tab. 1; fig. 1 et 2). Ce système de stadification
                                                                                                    mis au point par Gächter et Stutz est principalement
                                                                                                    utilisé en Suisse et dans quelques pays européens [19–22].
                       Pathogenèse
                                                                                                    Même s’il n’est pas utilisé dans une institution, l’éva-
                       Dans la plupart des cas, l’arthrite septique des grandes                     luation macroscopique par l’opérateur peut fournir des
                       articulations résulte d’une dissémination hématogène.                        informations essentielles pour, d’une part, poser l’indi-
                       Au cours d’une bactériémie, les agents pathogènes                            cation d’une synovectomie et, d’autre part, déterminer
                       peuvent pénétrer dans l’articulation, car la synoviale                       la durée de l’antibiothérapie (voir ci-dessous).
                       est un lit capillaire sans membrane basale. La bactérié-
                       mie causale peut encore être présente au moment où
                                                                                                    Agents pathogènes responsables
                       l’arthrite devient cliniquement manifeste, mais elle
                                                                                                    de ­l’arthrite septique chez l’adulte
                       peut également avoir disparu (bactériémie transitoire
                       et auto-limitante). Dans ce dernier cas de figure, une                       Le tableau 2 résume les agents pathogènes le plus sou-
                       nouvelle bactériémie peut se produire, lorsque le                            vent responsables d’arthrite septique dans trois études
                       nombre de germes dans l’articulation augmente. Les                           [6, 23, 24]. S. aureus est de loin l’agent pathogène le plus
                       causes exogènes (traumatisme ouvert, chirurgie arti-                         fréquent, suivi des streptocoques bêta-hémolytiques.

                       Tableau 1: Classification arthroscopique de l’arthrite septique selon Gächter et Stutz [19–22].

                       Stade I                                       Stade II                                      Stade III                     Stade IV
                       – Synovite                                    – Synovite fortement inflammatoire            – Epaississement de la       – Pannus
                       – Opacité du liquide                          – Dépôts fibrineux                               membrane synoviale         – Infiltration dans
                       – Rougeur de la membrane synoviale            – Pus                                         – Adhésions avec                le cartilage et les os*
                       – Pétéchies                                                                                   ­c loisonnements
                       * A ltérations radiologiques: jusqu’au stade III, généralement pas encore d’anomalies visibles; au stade IV, ostéolyses sous-chondrales
                          ­r adiologiques, érosions osseuses et formation de kystes visibles. Voir également clichés d’arthroscopie des figures 1 et 2.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE        2017;17(17):368–377
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly"
Article de revue MIG                                                                                                                                          370

                       Figure 1: Arthroscopie: arthrite septique de l’épaule, stade I–II          Figure 2: Arthroscopie: arthrite septique de l’épaule, stade III
                       (cf. tab. 1).                                                              (cf. tab. 1).

                       Tableau 2: Agents pathogènes fréquents de l’arthrite septique chez l’adulte.

                       Etude                                                       Suisse [24]                 France [23]              Nouvelle-Zélande [6]
                       Total                                                       n = 233                     n = 374                  n = 248
                       Pas de croissance / inconnue                                10 (4%)                     *                        43 (17%)
                       Staphylococcus aureus                                       115 (49%)                   240 (64%)                115 (46%)
                       – Sensible à la méticilline (SASM)                          104 (45%)                   213 (57%)
                       – Résistant à la méticilline (SARM)                         11 (5%)                     27 (7%)
                       Streptocoques bêta-hémolytiques                             33 (14%)‡                   30 (8%)                  30 (12%)
                       Streptococcus pneumoniae                                    3 (1%)                      9 (2%)                   5 (2%)
                       Autres Streptococcus spp.                                   –‡                          37 (10%)                 2 (1%)
                       Enterococcus spp.                                           1 (
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly"
Article de revue MIG                                                                                                                                               371

                                                                                                            d’articu­lations de taille moyenne (cheville, poignet), il
Tableau 3: Informations de l’anamnèse et association avec des micro-organismes
                                                                                                            convient également de songer à une cause exogène
potentiels sur le plan du diagnostic différentiel chez les patients avec arthrite septique.
                                                                                                            (origine iatrogène, traumatisme, abcès à un site d’in-
Anamnèse / résultat clinique                             Diagnostic différentiel des agents                 jection) dans le cadre du diagnostic différentiel. Dans
                                                        ­pathogènes
                                                                                                            env. 10 à 20% des cas, plusieurs articulations sont tou-
Facteurs de risque épidémiologiques de                  Staphylococcus aureus
colonisation par Staphylococcus aureus1                                                                     chées (oligoarthrite et polyarthrite). Ce cas de figure
Immunosuppression, hospitalisations multi-              Enterobacteriaceae                                  s’observe en parti­culier chez les patients avec de multi-
ples, antibiothérapies préalables                                                                           ples articulations détruites (par ex. suite à une poly­
Consommation de drogues par voie intravei-              Staphylococcus aureus,
                                                                                                            arthrite rhumatoïde) et/ou une bactériémie prolongée.
neuse, polytoxicomanie2                                 streptocoques bêta-hémolytiques
Ténosynovite; exanthème; polyarthralgie                 Neisseria gonorrhoeae,
                                                                                                            Dans ces cas, il convient de rechercher le foyer infec-
pouvant évoluer vers une monoarthrite ou                N. meningitidis                                     tieux primaire (y compris endocardite; voir ci-dessous
une oligoarthrite persistante.
                                                                                                            «Investigations/Echocardiographie»).
Anamnèse sexuelle.
Méningite                                               Neisseria meningitidis,
                                                        Streptococcus pneumoniae
                                                                                                            Investigations
Rapatriement depuis l’Asie du Sud-Est                   Burkholderia pseudomallei (mélioïdose)
(entre autres Thaïlande)
                                                                                                            Paramètres inflammatoires dans le sérum
Consommation de produits laitiers                       Listeria monocytogenes,
non ­pasteurisés                                        Brucella spp.
                                                                                                            La détermination des paramètres inflammatoires dans
Intervention urogénitale                                Ureaplasma urealyticum,
                                                                                                            le sérum et le prélèvement d’hémocultures sont obliga-
                                                        Mycoplasma hominis                                  toires. La numération leucocytaire, la déviation à gauche
Symptômes cliniques de «bas grade», zone                Mycobacterium tuberculosis                          et la valeur de protéine C réactive ou de procalcitonine
où la tuberculose est endémique, formation
de fistules, monoarthrite ou oligoarthrite.
                                                                                                            sont des éléments utiles pour le diagnostic, mais ils ne
Culture négative préalable.                                                                                 sont ni spécifiques ni sensibles. Une arthrite microcris-
Monoarthrite, antécédents d’érythème                    Borrelia burgdorferi                                talline aiguë peut avoir une présentation clinique et
­migrant, arthralgies migratrices, morsure
                                                                                                            biochimique similaire à celle de l’arthrite septique.
 de tique
                               3
Arthrite post-traumatique
Morsure de chat ou de chien                             Pasteurella spp.,                                   Ponction articulaire
                                                        Capnocytophaga spp.,                                Le diagnostic définitif de l’arthrite septique repose sur
                                                        Neisseria spp.
                                                                                                            la mise en évidence de l’agent pathogène dans le li-
Morsure de rat                                          Streptobacillus moniliformis
                                                                                                            quide synovial. Par conséquent, il est impératif de réa-
Blessure dans l’eau (de mer)                            Mycobacterium marinum
                                                        Vibrio spp., Aeromonas hydrophila                   liser une ponction articulaire. Celle-ci devrait avoir
Morsure humaine                                         Staphylococcus aureus;                              lieu avant l’administration de l’antibiothérapie empi-
                                                        Eikenella corrodens et autres agents pa-            rique, pour autant que le patient ne se présente pas
                                                        thogènes appartenant au groupe HACEK4
                                                                                                            avec un sepsis (critères SOFA: «Sequential [Sepsis-re-
Blessure par des plantes/buissons/épines                Pantoea agglomerans
                                                                                                            lated] Organ Failure Assessment Score») ou un choc sep-
1
    n font notamment partie le psoriasis et d’autres affections cutanées chroniques, l’insuffisance
   E
   rénale nécessitant une dialyse, l’obésité morbide, le diabète sucré et la consommation de drogues        tique. Les paramètres suivants doivent être analysés en
   par voie intraveineuse.
2
                                                                                                            parallèle dans le liquide articulaire prélevé: (1) numéra-
   Font également partie de ce groupe pour le diagnostic différentiel Pseudomonas spp. et Candida spp.
   La proportion de ces agents pathogènes est faible par rapport aux autres micro-organismes.               tion cellulaire plus proportion de granulocytes neutro-
³ Il n’est pas rare que l’arthrite post-traumatique soit polymicrobienne et elle touche plus souvent les
   articulations des doigts.
                                                                                                            philes; (2) agents p
                                                                                                                               ­ athogènes; (3) présence de cristaux
4
  Haemophilus spp., Aggregatibacter actinomycetemcomitans, Cardiobacterium hominis, Eikenella              (fig. 3).
   corrodens, Kingella kingae.

                                                                                                            Numération cellulaire
                               de la zone touchée, tuméfaction, raideur ou limitation                       Dans la plupart des centres, la numération cellulaire
                               de la mobilité) à l’examen clinique. En raison des tissus                    est mesurée automatiquement à partir du liquide sy-
                               mous qui les recouvrent, les articulations de la hanche                      novial anticoagulé sur EDTA; la mesure automatique
                               et de l’épaule ne présentent pas toujours une tumé­                          est équivalente à la mesure manuelle, voire légèrement
                               faction et une rougeur visibles. Compte tenu de la                           plus précise [26]. En cas de faible volume prélevé (
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Article de revue MIG                                                                                                                                    372

                                                                                             limite [8]. Cette valeur présente une sensibilité de 60%
                                                                                             (IC à 95% 51–68%) et une spécificité de 78% (IC à 95% 75–
                                 Suspicion d’arthrite
                                      septique                                               80%) pour une arthrite bactérienne [27]. Les faibles
                                                                                             sensibilités en cas de valeurs limites plus élevées pour
                                                                                             la numération cellulaire soulignent l’importance de la
                                                                                             recherche parallèle de micro-organismes et de cris-
              Tube EDTA           Tube sans additifs +
                (≥1 ml)         flacons d’hémoculture1
                                                              Tube sans additifs             taux. Chez les patients avec immunosuppression ou
                                                                                             leucopénie et neutropénie, ces valeurs limites ne
                                                                                             peuvent pas être utilisées avec fiabilité.
      Numération cellulaire      Coloration de Gram2     Recherche de cristaux d’urate
               +                          +                      ou de pyro-
        différenciation             culture3/PCR3           phosphate de calcium
                                                                                             Microbiologie
                                                                                             La mise en culture présente une bonne sensibilité pour
                                                                                             les micro-organismes les plus fréquemment respon-
      Valeur limite pour la    Sensibilité               Spécificité
      numération cellulaire4                                                                 sables d’une arthrite septique aiguë (S. aureus, strepto-
      >50 000/mm   3
                               56% (IC à 95% 49%–63%) 90% (IC à 95% 88%–92%)
                                                                                             coques bêta-hémolytiques). Si l’anamnèse révèle des
                                                                                             indices évocateurs d’un agent pathogène spécifique
      >100 000/mm3             18% (IC à 95% 11%–28%)    99% (IC à 95% 95%–100%)
                                                                                             (tab. 3), le laboratoire devrait en être informé préalable-
      Valeur limite pour
      les granulocytes                                                                       ment, afin d’optimiser la phase pré-analytique. La colo-
      neutrophiles                                                                           ration de Gram possède une sensibilité médiocre
      ≥ 90%                    60% (IC à 95% 51%–68%) 78% (IC à 95% 75%–80%)                 (25 000/mm3
     possède une sensibilité et une spécificité de 75% [8]. Chez les patients avec immuno-   tissulaires pour analyse histopathologique est utile
     suppression ou leucopénie et neutropénie, ces valeurs limites ne peuvent pas être       pour compléter le tableau diagnostique et il est avant
     utilisées avec fiabilité.

                           ­afin que l’EDTA se mélange bien au liquide ponctionné.
                           La différentiation se fait par machine; dans de rares
                           cas, un frottis est nécessaire pour la différentiation. En
                           cas d’arthrite septique touchant des articulations
                           ­natives, la numération cellulaire est souvent comprise
                           entre 50 000 et 150 000 leucocytes/mm3 de liquide
                           ­synovial. La valeur limite proposée pour l’arthrite sep-
                           tique varie en fonction des études. Une valeur limite
                           >25 000/mm3 présente une sensibilité et une spécificité
                           d’env. 75% [8]. Dans une méta-analyse, une valeur li-
                           mite >50 000/mm3 présentait une sensibilité combi-
                           née de 56% (IC à 95% 49–63%) et une spécificité de 90%
                           (IC à 95% 88–92%) (hétérogénéité des études 53,6% et
                           70,7%). En cas de valeur limite >100 000/mm3, la sensi-
                           bilité baisse à 18% (IC à 95% 11–28%) et la spécificité aug-
                           mente à 99% (IC à 95% 95–100%) (hétérogénéité des
                                                                                             Figure 4: Ponction articulaire de la hanche en cas d’arthrite
                           études 70,3% et 67,8%) [27]. Si l’on utilise la proportion
                                                                                             septique. La coloration de Gram montre des diplocoques à
                           des granulocytes neutrophiles comme critère diagnos-              Gram négatif intracellulaires. Neisseria meningitidis a pu
                           tique, une proportion ≥90% est utilisée comme valeur              être mis en évidence par PCR.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE         2017;17(17):368–377
With extended abstracts from "Swiss Medical Weekly"
Article de revue MIG                                                                                                                           373

                       tout recommandé pour les stades III et IV de Gächter            pour la stadification selon Gächter et pour la biopsie en
                       (tab. 1). Les résultats histopathologiques sont également       vue d’analyses histopathologiques et microbiologiques.
                       utiles pour la pose du diagnostic d’une arthrite septique       La détermination du stade peut être utile pour évaluer
                       à culture négative.                                             la nécessité de réaliser un deuxième lavage arthrosco-
                                                                                       pique ou une synovectomie ouverte [20, 21, 29] et pour
                       Cristaux                                                        initier rapidement la prise en charge thérapeutique
                       La recherche de cristaux par du personnel formé est             adéquate.
                       ­essentielle, parce qu’une arthrite septique et une ar-
                       thropathie microcristalline peuvent survenir de ma-             Examens d’imagerie
                       nière concomitante et ont une présentation clinique             Le diagnostic de suspicion d’une arthrite septique, en
                       très ­similaire, mais également parce qu’un précipité de        particulier au niveau du poignet, de la cheville et du
                       cristal violet à la coloration de Gram peut être confondu       ­genou, est en premier lieu posé sur la base de l’examen
                       avec des germes à Gram positif. Les cristaux dans la sy-        clinique. Pour les articulations recouvertes d’une couche
                       noviale sont encore détectables dans la ponction arti-          épaisse de tissus mous (épaule et hanche), l’échographie
                       culaire plusieurs jours à semaines après la pré­sentation       est utile pour mettre en évidence un épanchement et
                       aiguë. Il est déterminant à la fois pour le diag­nostic et      pour guider la ponction articulaire. Si l’infection ar­
                       pour le traitement de faire la distinction entre une crise      ticulaire touche également les tissus mous ou les os
                       aiguë de goutte (cristaux d’urate) ou de pseudo-goutte          ­environnants, il est recommandé de réaliser une to-
                       (chondrocalcinose; cristaux de pyrophosphate de cal-            modensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonance
                       cium [CPPD]) et une arthrite septique ou d’identifier la        magnétique (IRM) afin de déterminer l’ampleur de
                       présence simultanée des deux affections.                        ­l’infection et de planifier l’intervention chirurgicale
                                                                                       (fig. 5). En cas d’indication aiguë d’un lavage articulaire,
                       Arthroscopie                                                    l’examen d’imagerie ne devrait retarder l’intervention
                       L’arthroscopie est non seulement une mesure thérapeu-           chirurgicale. La radiologie conventionnelle peut être
                       tique (voir ci-dessous), mais elle constitue également          utile pour obtenir un aperçu de la situation initiale et
                       un instrument diagnostique essentiel, en particulier            ainsi pour évaluer par la suite la progression de la des-

                       Figure 5: Coupe coronale IRM d’une arthrite septique de l’épaule. Le cliché montre en outre un abcès sous-cutané concomitant
                       et une ostéomyélite, correspondant par analogie au stade IV de Gächter.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE   2017;17(17):368–377
Article de revue MIG                                                                                                                              374

                       truction articulaire. En cas d’infections de longue             que la présentation du patient et l’intervention sont
                       ­durée et en particulier en cas d’atteinte de l’os, elle peut   tardives [31]. L’élimination du foyer infectieux dans
                       également être utile pour la prise de décision théra-           l’articulation peut se faire soit par ponctions articu-
                       peutique.                                                       laires (répétées), soit par lavage arthroscopique, soit
                                                                                       par arthrotomie. Le choix entre ces trois modalités
                       Echocardiographie (arthrite et endocardite)                     ­dépend entre autres du stade de la maladie, de l’agent
                       En fonction des études, des agents pathogènes et de la          pathogène, de la numération cellulaire dans l’articula-
                       population étudiée, entre 2 et 15% des patients atteints        tion et de l’expérience clinique des médecins traitants.
                       d’endocardite infectieuse souffrent d’arthrite septique.        Ainsi, une ou plusieurs ponctions articulaires peuvent
                       En présence d’une arthrite septique et d’une bactérié-          par ex. être suffisantes en cas de durée des symptômes
                       mie à S. aureus contracté en dehors de l’hôpital, une           très courte et de germe très sensible aux antibiotiques
                       échocardiographie est généralement indiquée [30]. Il            (par ex. Neisseria meningitidis, fig. 4) [32]. Le lavage arti-
                       n’existe pas de preuves pour cette indication en cas de         culaire sous arthroscopie est néanmoins considéré
                       mise en évidence d’autres agents pathogènes.                    comme le traitement de choix. La ­nécessité de réaliser
                                                                                       un deuxième ou troisième lavage articulaire dépend de
                                                                                       l’évolution clinique et biochimique après env. 3 à 5 jours.
                       Diagnostics différentiels
                                                                                       Pour le genou, le compartiment postérieur est souvent
                       La goutte et la chondrocalcinose représentent les prin-         insuffisamment nettoyé lors du lavage arthroscopique
                       cipaux diagnostics différentiels et elles sont abordées         et devrait alors être abordé par une voie accessoire pos-
                       dans des articles séparés de ce numéro (pages 387–394).         téromédiale afin de mieux ­visualiser la zone para-liga-
                       La localisation de l’arthrite (par ex. articulation méta-       mentaire postérieure. Il est typiquement nécessaire de
                       tarsophalangienne), la présence de tophus goutteux              devoir réaliser plus d’une intervention en cas d’arthrite
                       v isibles ou des épisodes préalables d’arthropathie
                       ­                                                               de stade II ou III de Gächter (tab. 1) [20, 21]. Les facteurs de
                       microcristalline peuvent constituer des indices cli-
                       ­                                                               risque de devoir réaliser deux ou plusieurs interven-
                       niques évocateurs de la présence d’une arthrite cristal-        tions (ou d’échec après le premier lavage) incluent no-
                       line. Les calcifications pathognomoniques au niveau             tamment la dégénérescence articulaire en raison d’une
                       de l’interligne articulaire à la radiographie ou à l’écho-      maladie rhumatismale sous-jacente, le diabète sucré,
                       graphie peuvent représenter des indices utiles quant à          S. aureus comme agent pathogène causal, ainsi qu’une
                       la présence d’une arthropathie à CPPD. Il convient de           arthrite septique de stade III ou IV de Gächter [20, 21, 29,
                       rappeler que la présence d’une arthropathie micro­              33, 34]. Tandis que le lavage arthroscopique est souvent
                       cristalline n’exclut pas la présence concomitante d’une         un traitement suffisant aux stades I et II, un débride-
                       arthrite bactérienne. Parmi les autres diagnostics dif-         ment est réalisé au stade III. Une synovectomie à ciel
                       férentiels à envisager figurent des maladies rhumatis-          ouvert devrait être pratiquée au stade IV. En cas de per-
                       males telles que l’arthrite réactionnelle dans le cadre         sistance de l’infection microbiologiquement prouvée
                       d’une spondylarthropathie séronégative, les poussées            après env. 7 à 14 jours malgré un traitement chirurgical
                       de polyarthrite rhumatoïde ou une arthrose activée.             et antibiotique adéquats, la synovectomie à ciel ouvert
                       Dans de rares cas, une arthrite traumatique peut imiter         devrait être envisagée.
                       une arthrite septique. L’anamnèse (traumatisme, hé-
                       mophilie) et la présence de sang dans la ponction arti-         Traitement antibiotique
                       culaire (hémarthrose) peuvent orienter vers une telle           Le choix de l’antibiothérapie empirique dépend en pre-
                       cause. L’ostéonécrose peut également simuler une ar-            mier lieu de l’épidémiologie locale [24]. Dans la mesure
                       thrite.                                                         où la préparation de Gram (fig. 4) ou d’autres indices
                                                                                       pertinents de l’anamnèse (tab. 3) ne suggèrent pas d’autre
                                                                                       antibiothérapie intraveineuse, nous recommandons,
                       Traitement
                                                                                       après avoir prélevé des hémocultures, du liquide syno-
                       Lavage articulaire                                              vial et/ou des biopsies, d’administrer de l’amoxicilline/
                       Une partie essentielle du traitement consiste à retirer         acide clavulanique (3–4 × 2,2 g/j i.v.) ou de la céfazoline
                       le pus de l’articulation infectée. L’objectif est de réduire    (3 × 2 g/j i.v.), à condition que le patient présente une
                       le nombre de granulocytes afin de limiter les lésions           fonction rénale et hépatique normales [22, 24]. Dès que
                       cartilagineuses. Une intervention rapide est fonda-             l’agent pathogène et ses résistances sont connus, il
                       mentale en cas d’arthrite septique aiguë. Le pronostic          convient de passer à un traitement ciblé (tab. 4). Quasi-
                       en termes de fonction articulaire est d’autant plus             ment tous les antibiotiques pénètrent bien dans la
                       ­défavorable que la durée des symptômes est longue et           ­synoviale à partir du sang [35]. A ce jour, la supériorité

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE   2017;17(17):368–377
Article de revue MIG                                                                                                                                                             375

                       Tableau 4: Antibiothérapie ciblée en cas d’arthrite bactérienne chez l’adulte.1, 2

                       Agent pathogène                                  Antibiotique                                   Dose journalière / voie d’administration
                       Staphylococcus aureus                            Flucloxacilline                                4 × 2 g / i.v.
                       sensible à la méticilline (SASM)                 Céfazoline                                     3 × 2 g / i.v.
                       Staphylococcus aureus                            Vancomycine                                    2 × 15 mg/kg de poids corporel (PC) / i.v. 3
                       résistant à la méticilline (SARM)                Daptomycine                                    1 × 8 à 12 mg/kg PC / i.v.
                       SASM et SARM                                     Rifampicine +                                  2 × 300 à 450 mg / p.o.
                                                                        Fluoroquinolone 4, 5                           plus
                                                                        – Ciprofloxacine ou                            2 × 750 mg / p.o.
                                                                        – Lévofloxacine ou                             2 × 500 mg ou 1×750 mg / p.o.
                                                                        – Moxifloxacine                                1 × 400 mg / p.o.
                                                                        Clindamycine                                   3 × 450 à 600 mg / p.o.
                                                                        Doxycycline ou minocycline                     2 × 100 mg / p.o.
                                                                        Triméthoprime/­sulfaméthoxazole                2 à 3 × 1 comp. forte / p.o.
                                                                        Linézolide 6                                   2 × 600 mg / p.o.
                       Streptococcus spp.                               Pénicilline G                                  18 à 20 millions d’UI répartis en 4 à 6 prises / i.v.
                                                                        Amoxicilline                                   3 × 1 g / p.o.
                                                                        Clindamycine                                   3 × 450 à 600 mg / p.o.
                                                                        Doxycycline ou minocycline                     2 × 100 mg / p.o.
                       Enterococcus spp.                                Amoxicilline                                   4 × 2 g / i.v.
                                                                                                                       3 × 1 g / p.o.
                                                                        Vancomycine                                    2 × 15 mg/kg PC / i.v. 3
                                                                        Daptomycine                                    1 × 8 à 12 mg/kg PC / i.v.
                                                                        Linézolide 6                                   2 × 600 mg / p.o.
                       Enterobacteriaceae                               Ceftriaxone                                    1 × 2 g / i.v.
                                                                        Ciprofloxacine                                 2 × 750 mg / p.o.
                       Pseudomonas spp.                                 Céfépime                                       3 × 2 g / i.v.
                                                                        Ciprofloxacine                                 2 × 750 mg / p.o.
                       Neisseria spp.                                   Ceftriaxone                                    1 × 2 g / i.v.
                       1
                           es recommandations posologiques présupposent une fonction rénale et hépatique normales. La présence d’allergies et d’interactions
                          C
                          ­médicamenteuses potentielles doit toujours être vérifiée.
                       2
                           Il est recommandé d’administrer un traitement intraveineux initialement et de passer par la suite, en cas d’évolution clinique favorable,
                            à un traitement par voie orale.
                       3
                            Recommandation posologique initiale. Ajustement de la dose en fonction de la concentration résiduelle, de préférence après concertation
                             avec un infectiologue.
                       4
                             L es deux substances doivent uniquement être administrées en association en cas d’infections à S. aureus.
                       5
                              Pas de données cliniques privilégiant l’une des fluoroquinolones vis-à-vis des autres.
                       6
                               L e linézolide est un antibiotique de réserve et il devrait uniquement être administré après concertation avec un infectiologue et en l’absence
                         ­d ’alternatives.

                       d’une substance par rapport à une autre (ou à une asso-                           succès identique a été observé pour une durée de trai-
                       ciation) n’a pas pu être prouvée [36]. Nous préconisons                           tement intraveineux de ≤7 versus 8–21 jours, ainsi que
                       toutefois de tenir compte de la sensibilité du germe et                           pour une durée totale de traitement de ≤14 versus 15–
                       de la biodisponibilité de la substance lors du choix du                           28 jours [37]. Nous recommandons de déterminer le
                       traitement (tab. 4).                                                              moment du passage à un traitement oral sur la base de
                                                                                                         l’évolution clinique; cette évaluation peut en règle gé-
                       Passage d’un traitement par voie intraveineuse                                    nérale avoir lieu 3 à 5 jours après le lavage articulaire.
                       à un traitement par voie orale                                                    Ainsi, si l’évolution clinique est favorable, il est par ex.
                       Pour autant qu’aucune autre indication ne justifie une                            déjà possible de passer à un traitement oral au cours de
                       durée prolongée du traitement intraveineux (par ex.                               la 1ère semaine en cas de courte durée des symptômes,
                       présence d’une endocardite infectieuse ou d’une bacté-                            d’intervention rapide et de mise en évidence d’un
                       riémie à S. aureus prolongée), il n’existe pas de recom-                          germe sensible. En cas de durée prolongée des symp-
                       mandations basées sur l’évidence en faveur d’une durée                            tômes, d’intervention tardive, de stade avancé (tab. 1)
                       prolongée du traitement intraveineux en cas d’arthrite                            ou de mise en évidence répétée de germes dans la sy-
                       septique. Dans une étude rétrospective réalisée à                                 noviale, plusieurs interventions et/ou une synovecto-
                       ­Genève et portant sur 169 épisodes d’arthrite septique                           mie ouverte sont nécessaires, de sorte qu’un traite-
                       (dont 126 [75%] au niveau de grandes articulations), le                           ment intraveineux d’une durée de 10 à 14 jours est alors
                       taux de succès du traitement s’élevait à 88%. Dans cette                          privilégié afin d’atteindre des concentrations de prin-
                       étude, après un lavage articulaire adéquat, un taux de                            cipe actif suffisamment élevées au site d’infection.

SWISS MEDICAL FORUM – FORUM MÉDICAL SUISSE         2017;17(17):368–377
Article de revue MIG                                                                                                                                           376

                       Durée totale de l’antibiothérapie (tab. 5)                                        décision devrait de préférence être prise dans un
                       A ce jour, aucune étude contrôlée ayant évalué la durée                           contexte interdisciplinaire.
                       de traitement en cas d’arthrite septique chez l’adulte
                       n’a été réalisée. Cela s’explique entre autre par l’hétéro-                       Facteurs devant être pris en compte lors
                       généité des différents cas, qui se présentent à des stades                        de la ­décision quant à la durée du traitement
                       différents, avec différentes articulations touchées et                            Pour autant que le traitement de chirurgie orthopé-
                       avec différents germes responsables. De nombreuses                                dique soit jugé achevé, les trois facteurs suivants doivent
                       séries de cas et de nombreux avis d’experts proposent                             être pris en compte: (1) stade de l’arthrite ­septique lors
                       une durée de traitement de 4 semaines, allant jusqu’à                             de la première intervention, (2) agent ­pathogène iden­
                       6 semaines en cas d’évolution compliquée avec un                                  tifié et (3) comorbidités du patient. Les paramètres in-
                       agent pathogène difficile à éradiquer. Selon nous, il                             flammatoires dans le sérum (protéine C réactive, leuco-
                       n’est pas judicieux de formuler une recommandation                                cytes) sont utiles pour évaluer la dynamique du succès
                       fixe relative à la durée de traitement pour tous les pa-                          thérapeutique. Toutefois, ils ne sont, d’après nous, pas
                       tients, pour chaque constellation et pour chaque agent                            déterminants pour déterminer le moment d’arrêt du
                       pathogène. Dans une étude randomisée prospective                                  traitement. Le tableau 5 présente des propositions
                       conduite avec 130 enfants (âgés de 3 mois à 15 ans) at-                           concernant la durée de traitement dans différentes
                       teints d’arthrite septique, Peltola et al. [38] ont comparé                       constellations. La plupart des cas d’arthrite septique
                       une durée de traitement de 10 jours versus 30 jours. Les                          sont diagnostiqués au stade I ou II (64–84% dans [20, 29,
                       agents pathogènes les plus fréquents étaient S. aureus                            39, 40]). Les streptocoques bêta-hémolytiques et Neisse-
                       (n = 76 [59%]), Haemophilus influenzae de type b (n = 23                          ria spp. sont sensibles aux antibiotiques; de nombreuses
                       [18%]), streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A                               entérobactéries (par ex. Escherichia coli) répondent éga-
                       (n = 16 [12%]) et pneumocoques (n = 11 [9%]). Les antibio-                        lement bien au traitement antibiotique (tab. 4). Par
                       tiques les plus fréquemment prescrits étaient la                                  conséquent, une durée de traitement de 10 à 14 jours
                       clindamycine, les céphalosporines de 1ère génération et                           peut être suffisante en cas de stade bas et de germe
                       l’ampicilline ou l’amoxicilline. Le taux de succès était                          ayant une bonne sensibilité aux anti­biotiques. En cas
                       de 100% dans les deux groupes. Ces données ne doivent                             d’infections à S. aureus, la réponse clinique aux antibio-
                       pas être extrapolées de manière acritique à l’adulte.                             tiques est variable, mais cet agent ­pathogène a tendance
                       L’étude soutient néanmoins les considérations (et ef-                             à être considéré comme plus difficile à éradiquer que les
                       forts) visant à appliquer le principe suivant concernant                          germes précédemment mentionnés et il nécessite sou-
                       la durée de l’antibiothérapie: aussi longue que néces-                            vent plus d’une intervention chirurgicale [33, 34]. Des
                       saire, mais aussi courte que possible. Différents facteurs                        considérations similaires sont avancées en cas de mise
                       de l’évaluation clinique peuvent aider à déterminer la                            en évidence de Pseudomonas aeruginosa; toutefois, l’ar-
                       durée de traitement pour un patient individuel; cette                             thrite septique est rarement due à cet agent pathogène
                                                                                                         (
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