2019 Une année d'activité partenariale avec l'Agence - Urbalyon
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rapport d’activité 2019 t iers de confiance ingénierie des t ransitions ingénierie des t erritoires Collectiville Les forces citoyennes © UrbaLyon 2040 accompagné par le collectif Bam et avec les contributions de Gautier+ Conquet Rapport d’activité UrbaLyon 2019 2
ommaire en t rapport moral du Président propos introductif du Directeur général l’Agence tiers de confiance p. 13 1/ dialogue renforcé 2/ trajectoires de développement questionnées 3/ prospective ingénierie des transitions p. 27 1/ renouvellement des compétences, des outils et des démarches 2/ l’Agence présente sur différents sujets de transition 3/ les 17 Objectifs du développement durable (17ODD) ingénierie des territoires p. 45 1/ les observatoires pour servir la connaissance des territoires 2/ l’accompagnement dans la réflexion stratégique territoriale 3/ accompagner les territoires pour agir fonctionnement de l’Agence d’urbanisme p. 59 bibliographie des travaux réalisés p. 65 Rapport d’activité UrbaLyon 2019 3
Réciprocité Pour une ville accueillante et humaine © UrbaLyon 2040 accompagné par le collectif Bam et avec les contributions de Gautier+ Conquet Rapport d’activité UrbaLyon 2019 4
rapport moral tiers de confiance, ingénierie des transitions et des territoires L’éditorial de ce rapport d’activité 2019 m’offre tout Par ailleurs, le programme de travail a été réorga- d’abord l’occasion de faire un rapide bilan des 6 an- nisé, son élaboration repensée et son financement nées que nous, le Personnel et la Direction de clarifié. Cela a permis de sauvegarder en grande par- l’Agence d’urbanisme d’une part, le Conseil d’admi- tie notre socle d’activités, mais aussi une capacité nistration et l’Assemblée générale de l’Association d’initiative pour anticiper et nous préparer à de futures d’autre part, avons partagées depuis juillet 2014. missions. Nul doute qu’il faille tirer un bilan complet Comme les administrateurs ont pu en témoigner en- de ce fonctionnement et de son modèle économique, core lors du Conseil d’administration du 5 novembre mais il faut conserver des marges de manœuvre au 2019, nous avons œuvré dans le même sens et risque de nous enfermer dans une vision restrictive de nous pouvons être pleinement satisfaits du travail nos activités et la répétition de nos missions. accompli. Et de nouveaux partenariats ont vu le jour. Je Les instances associatives et Gilles Buna, Président pense notamment au 4e collège, qui regroupe déjà de l’Agence d’urbanisme au cours du précédent man- une dizaine de membres associés à nos travaux et dat, nous avaient transmis en « héritage » un cadre qui crée de nouvelles dynamiques de projet. Là aussi, d’action appelé « Projet d’Agence ». Nous nous le nous devons préserver et même développer nos ca- sommes approprié et nous l’avons mis en œuvre. pacités à partager et à travailler avec les autres. Nous n’avons rien à y perdre et beaucoup à gagner. Ainsi l’Agence a affirmé son rôle d’ingénierie plu- ridisciplinaire au service des acteurs publics. Elle Mais, cela nos prédécesseurs ne l’avaient pas prévu, a notamment élargi le champ de ses missions afin de il ne faut pas oublier que le mandat a été budgétai- répondre à de nouveaux besoins, dont ceux issus des rement compliqué, avec la baisse conséquente de nouvelles compétences de la Métropole de Lyon. Qui nos financements en écho des restrictions budgé- aurait imaginé en 2014 que l’Agence interviendrait taires auxquelles ont été confrontées les collectivités. maintenant autant sur les thèmes du développement Une gestion que je qualifierais d’habile, tant avec nos durable, des solidarités, de la santé, de l’écologie ur- membres, à l’écoute de nos propositions, qu’en in- baine, de l’énergie… ? terne, pour identifier nos capacités d’économie, nous a permis de traverser l’orage. Après une réduction de quinze postes en trois ans, l’effectif a enfin pu être Egalement le déploiement métropolitain de renforcé. l’Agence d’urbanisme s’est poursuivi. Après l’ag- glomération d’Annonay, c’est celle de Bourg-en- Bresse qui nous a rejoint. Mais aussi la Commune de Vienne et plus au sud encore, celle de Romans-sur- Isère. Avec une légitimité accrue, il faudra renforcer cette assise territoriale au sein de notre vaste aire métropolitaine. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 5
Ce mandat a aussi été émaillé de nombreux faits Pour aborder la rédaction de ce rapport d’activité marquants dont : 2019, l’idée a été finalement de transmettre un message aux futurs administrateurs, nous l’avons donc présenté autrement que ces dernières années. En 2014, le déménagement de l’Agence, après 30 années au pied de l’Hôtel communautaire… Déména- gement qui a permis de gagner, depuis les 22e et 23e étages de la Tour Part-Dieu, de la hauteur et de la Trois « t » rythment et illustrent ce message : profondeur de vue. - celui d’une Agence d’urbanisme pleinement parte- nariale, Tiers de confiance pour et entre ses En 2015, l’accueil de la 36E rencontre des Agences membres, qui privilégie la recherche d’orienta- d’urbanisme. Cette rencontre a été un évènement tions et d’objectifs ains que d’actions et de pro- réussi. Elle a marqué par son sujet, son organisation, jets partagés entre les acteurs de l’aire métropoli- ses lieux. Elle a été un grand moment, dont nous pou- taine ; vons, et tout particulièrement le personnel qui s’y est - celui d’un outil d’ingénierie qui s’inscrit dans les fortement investi, être fiers. Transitions en cours, ce qui a pour conséquence un élargissement sans précédent de ses com- En 2016, les trois tomes de « Nouvel espace régio- pétences et un recours à de nouvelles méthodes nal, dynamiques métropolitaines », élaborés en de travail ; collaboration avec l’Insee et les autres Agences d’Au- - celui d’un accompagnement spécifique de chaque vergne-Rhône-Alpes ont été plébiscités par l’en- Territoire, pour son adaptation aux temps pré- semble des acteurs des territoires. sent et à venir : le cœur dense de l’agglomération lyonnaise, les espaces périphériques, les agglo- mérations et les villes moyennes, les secteurs ru- En 2017, il a fallu au personnel résister 3 mois à un raux…., cela sans dogmatisme mais avec le souci réchauffement climatique localisé, qui n’a pas em- constant de la cohérence des actions menées. pêché d’achever le document d’arrêt du PLU-H de la Métropole de Lyon. Ces années auront permis à beaucoup une double prise de conscience, celle de la fragilité de notre Pla- En 2018, l’exposition des 40 ans de l’Agence d’ur- nète et celle notre communauté de destin. En se sai- banisme a été l’occasion de plonger dans une his- sissant très tôt des Objectifs du Développement toire en fait engagée dès 1961. Pour beaucoup, elle a durable de l’ONU, et en contribuant à leur déclinai- été éclairante de ce que l’Agence a apporté, et conti- son dans un partenariat inédit depuis 2016 avec la nue d’apporter, à nos territoires. Commune de Saint-Fons, l’Agence participe, elle aussi, de ce mouvement. Dix ans pour tout changer, En 2019 enfin, la réunion d’une centaine de nos voici le défi collectif qui est maintenant le nôtre. membres et partenaires a permis de mettre en par- tage un très important travail de prospective et 9 Je remercie l’ensemble du personnel pour le tra- figures pour 2040. Les propositions étaient auda- vail accompli non seulement en 2019, mais aussi cieuses, les échanges ont été fructueux et les envies depuis 2014, je remercie les administrateurs de leur de suite sont nombreuses. L’Agence a, là encore, ré- présence et de leur soutien, et les collectivités, struc- vélé toute son utilité et sa capacité à relever les défis. tures et organismes qu’ils représentent de leur con- fiance tout au long de ce mandat. Michel Le Faou, Président de l’Agence d’urbanisme « Il ne faut avoir de l’aire métropolitaine lyonnaise aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir » Jean Jaurès Rapport d’activité UrbaLyon 2019 6
Extraits de la note « L’Agence en écoute et en réflexion - in COVID-19 » Conseil d’administration du 28 mai 2020 La crise sanitaire que nous vivons, et son Pour cela l’Agence d’urbanisme dispose cortège de crises en cascade, par son am- Comment alors rebondir ? de ses observatoires, d’une large connais- pleur et son impact sur nos activités so- sance des territoires, d’une expertise re- Le plus dur n’est pas de retravailler les solu- connue dans des champs de plus en plus ciales et économiques, par ce qu’elle dit de tions efficaces du passé, celles d’un monde vastes, de savoir-faire appréciés pour notre rapport à la vie et à la mort, est l’oc- stable en croissance, mais d’inventer de conduire l’échange entre les acteurs et casion de réinterroger nos modes de pen- nouvelles solutions pour un monde nouveau proposer des projets partagés. sée, nos rapports aux biens, aux autres, au et incertain, qui nécessite des profonds vivant, nos appréhensions du temps et de L’Agence est interpellée par cette crise et changements. Deux temporalités doivent être elle a à cœur de démontrer une fois de l’espace. Pour l’Agence d’urbanisme, outil maintenant regardées selon « l’urgence à plus sa capacité à éclairer les actions de d’ingénierie et de conseil engagé en faveur agir » : les injonctions de court-terme (la re- ses membres et de ses partenaires. Nos de politiques urbaines résilientes et du- prise, la relance…) et les actions de moyen travaux sur les projets d’aménagement et la rables, cette crise singulière est une oppor- terme. Mais les unes comme les autres doi- planification, nos expertises sur la santé tunité de faire valoir son expertise tournée environnementale, la multiplication de nos vent tenir compte des impératifs de long vers le « faire et vivre ensemble » et vers le études sur les questions sociales, nos terme (10 ans et plus), en ayant à l’esprit que « bien commun territorial ». C’est aussi la veilles sur les flux et les chaînes de produc- la transition écologique n’est pas forcément nécessité de questionner notre ingénierie et tion, sur les technologies digitales et numé- l’horizon sans cesse repoussé alors que le la pertinence de nos expertises. riques, nos réflexions sur la mobilité du social et l’économique constitueraient les futur, nos nombreuses missions sur les De cette crise, nous devons tirer des le- impératifs toujours premiers. ressources, nos activités sur les objectifs çons. Il ne faut ni l’oublier, ni imaginer que du développement durable, nos apports sur les recettes d’hier répondront aux bles- L’Agence d’urbanisme est sans doute l’outil le mieux placé pour apporter aux collectivi- les interdépendances territoriales et notre sures qu’elle a ouverte, aux besoins accompagnement des scènes de gouver- qu’elle laisse et aux attentes qu’elle gé- tés les éclairages nécessaires pour repenser leurs actions au sein du « bien commun » nance, nos enquêtes de terrain, nos tra- nère. L’aire métropolitaine lyonnaise était vaux sur l’urbanisme tactique… ouvrent la jusqu’à présent dans une forte dynamique qu’est l’aire métropolitaine lyonnaise. Sa- chant qu’il y aura plusieurs réponses pos- voie vers des solutions nouvelles privilé- de créations d’emplois et d’accueil de giant le faire ensemble, de manière plus populations, avec un modèle urbain mon- sibles pour conduire les politiques publiques de demain, il sera nécessaire que les formes collaborative, en mettant en avant les va- tré en exemple, dans un monde favorisant leurs d’entre-aide et de confiance. les espaces métropolitains connectés à de dialogue entre les territoires soient égale- l’économie-monde et dotés d’avantages ment repensées pour assurer la cohérence comparatifs tels que des centres de re- des actions de tous. cherche, de grandes universités, des in- dustries exportatrices... Ce rapport d’activité sera le dernier auquel aura pris part Didier Bouillot, architecte-urbaniste, salarié de l’Agence d’urbanisme depuis 2003, emporté par le cancer en juin 2020 après huit mois de combat. Il laisse derrière lui une épouse et trois enfants, une famille, des amis et des collègues épleurés. Mais c’est le souvenir d’un homme profondément bon et d’un professionnel apprécié et respecté qui restera après la peine passée. Cet encart est l’occasion de lui rendre un hommage et de l’associer à jamais à l’histoire de l’Agence d’urbanisme. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 7
• Un carré comptant 1 314 communes, 41 Communautés de communes, 9 Communautés d’agglomération, 2 Métropoles. carré • Un carré accueillant métropolitain 3 690 000 habitants ; une population en hausse annuelle de 30 000 individus sur les 20 dernières années • Un carré regroupant 110 000 établissements économiques et 1 520 000 d’emplois publics et privés Périmètre de connaissance de l’aire métropolitaine lyonnaise en 2020 Rapport d’activité UrbaLyon 2019 8
propos introductif une année dense et réussie L’année qui précède le terme des mandats munici- Plusieurs recrutements ont été menés et la régulation paux et intercommunaux est toujours compliquée des plans de charge du personnel a été une attention pour une agence d’urbanisme. Chacun (nos de tout instant. Cela a amené à accroître l’effectif, cons- membres, nos partenaires, nous-même) est convain- taté sur l’ensemble de l’année, à 83 Equivalents temps cu que le début de la campagne, en septembre ou plein (ETP) (+4/2018). octobre, impliquera une moindre disponibilité des élus. En conséquence, le début d’année est toujours Aussi des discussions se sont engagées avec nos extrêmement chargé. Et il est important de plier les membres pour décaler, lorsque les calendriers le per- missions les plus sensibles avant le congé d’été. mettaient, la finalisation de certains travaux au début de l’année 2020. Avec un volume de l’ordre de 12 000 Si notre début d’année, hiver et printemps, a effective- jours de travail réalisés, le taux d’engagement consta- ment été bien chargé, il a vite fallu nous rendre té est proche de 96,5%. Compte tenu du report de compte que l’automne ne serait pas moins dense. A quelque 400 jours restant à faire de 2019 à 2020, le deux reprises, dès mars puis en octobre, le Conseil taux final sera de 99,5%. d’administration a rehaussé, compte tenu des de- mandes de nos membres, le niveau d’activité attendu Ce niveau d’attentes élevé s’est retrouvé dans la pré- de l’Agence d’urbanisme. Des conventions ont été paration du programme de travail de 2020, gage de la engagées à cheval sur 2019-2020, pour répondre à confiance et de la satisfaction de nos membres dans des sollicitations fortes et contraintes, notamment en leur Agence d’urbanisme. Que chaque salarié soit re- appui des actions partenariales Cœur de Ville. mercié de sa contribution à la réalisation et à la réussite de ce programme de travail. Damien Caudron, Directeur général de l’Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise Rapport d’activité UrbaLyon 2019 9
Les objectifs fixés par le Conseil d’administration en 2018 et précisés en 2019 sont également atteints. Objectif n°1 Objectif n°2 Objectif n°3 Continuer à être un outil inno- Consolider notre assise territoriale Poursuivre le renouvellement de nos vant, au-devant des nouveaux au sein de l’aire métropolitaine de connaissances et de nos méthodes champs de l'urbanisme (mobilité, Lyon en renforcant : en favorisant : environnement, transitions, éner- - nos collaborations avec les terri- - les approches systémiques et la gie, climat, numérique…) et des toires voisins de la Métropole de mise en débat, en décloisonnant besoins de ses membres, par : Lyon ; les études et les thématiques ; et - de nouvelles connaissances - nos missions avec les villes- en profitant des nouveaux champs sur l’évolution de la société, centres et les agglomérations d’exploration (santé, solidarité, les besoins des habitants et le moyennes de l’aire métropoli- énergie, éducation, sport…), fonctionnement des territoires taine. - les visions plus synthétiques du de l’aire métropolitaine lyon- passé et plus dynamiques de naise, l’avenir, en développant un cadre - des études stratégiques à prospectif partenarial en lien avec l'interface des questions d'ur- les enjeux urbains contemporains banisme et des probléma- et ceux des territoires tiques de mobilité, en veillant (gouvernance, citoyenneté, pro- à la complémentarité des jets) et notre capacité à exprimer études et à la cohérence des les figures 2040… approches. L’Agence a renforcé en 2019 ses L’Agence a organisé plusieurs sémi- L’Agence a organisé une séance collaborations avec les « territoires naires partenariaux : dynamiques mé- de Repères européens « Santé voisins » de la Métropole de Lyon, tropolitaines (archipel économique, Environnement », a préparé un confirmant ainsi son rôle de vec- rencontres Popsu…, résilience écono- séminaire d’échanges sur les teur du « dialogue inter- mique…), enjeux de la mobilité risques, a réuni le conseil scienti- territorial » : Appui au PCAET de la (Repères européens et Echange pro- fique du PCAET de la Métropole, CCEL, expertise de la ZAE des fessionnel avec les nouveaux acteurs a rédigé une synthèse sur le croi- Trénassets pour la CC Pays de de la mobilité), enjeux démogra- sement des démarches Ecoquar- l’Ozon, engagement d’une dé- phiques (atelier partenarial sur les tier et 17 ODD ONU à Saint- marche de projet de territoire avec familles), l’appui aux rencontres du Fons…. En partenariat avec la CC Vallée du Garon, Séminaire Pôle Métropolitain et la consolidation Epures et l’Université de Gre- avec la CC de Miribel et du Pla- des dispositifs d’observation. noble, la thèse sur le positionne- teau, Séminaires avec le SM Buco- ment des villes moyennes se L’Agence a poursuivi les démarches pa… ainsi que la préparation de poursuit. prospectives engagées en 2018 portraits de territoires des Plusieurs missions ont croisé les (mobilité et démographie), et a ou- « portes » (au sens du Scot Sepal) réflexions en matière de dévelop- vert de nouveaux chantiers, notam- bordant la Métropole de Lyon. pement territorial et de program- ment avec les services de la Métro- L’Agence a continué à faire la dé- pole de Lyon sur une réflexion territo- mation urbaine et celles en ma- monstration de sa capacité à arti- riale à grande échelle. La démarche tière de gestion et de création culer les échelles, avec la finalisa- prospective « M2040 » a été mar- d’infrastructures et de nouvelles tion et la présentation du pro- quée par plusieurs temps forts dans mobilités : autour du débat public gramme d’actions du SMT l’année, avec la préparation et l’ani- NFL, du bilan de la démarche (structuré en huit bassins de mobi- mation d’ateliers et l’organisation Urbagare, de l’étude Alternatives lité), la finalisation du dossier d’ar- d’une manifestation réunissant plus A45, des actions d’accompagne- rêt du PLUi-H d’Annonay-Rhône, de 100 partenaires (à cette occasion ment du déclassement A6-A7, l’avancée du PCAET de Vienne- une publication résumant les 9 fi- des études d’opportunité de l’An- Condrieu, la démarche Capi 2030 gures prospectives a été réalisée et neau des Sciences ou encore de et les actions « Cœur de diffusée). la réalisation la ligne E du métro ville » (Tarare, Romans-sur-Isère ou du prolongement de la ligne 6 et Vienne, qui a adhéré en 2019). du tramway. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 10
Objectif n°4 Objectif n°5 Objectif n°6 Construire une ingénierie en ré- Embrasser l'aire régionale dans son Conforter notre rôle d’ingénierie seau avec Epures pour mieux ensemble, malgré le retrait de la Ré- pluridisciplinaire, ouverte aux servir la construction de l’aire gion du partenariat des quatre autres et diffusante : métropolitaine : Agences d’urbanisme, car elle est - en identifiant les synergies - en rapprochant nos observa- l’échelle pertinente pour lire les dyna- avec les autres outils de tions territoriales et en mutuali- miques de métropolisation et de périur- l’ingénierie publique, en re- sant davantage nos produc- banisation et appréhender le fonction- cherchant des savoirs spéci- tions, nement du système urbain de l’aire fiques auprès des établisse- - en étant plus engagé dans le métropolitaine lyonnaise dans un cadre ments universitaires et en processus de convergence élargi. renforçant les partenariats des acteurs de l'aire métropoli- avec les milieux profession- taine. nels et scientifiques, - en valorisant mieux les mis- sions et études, par un pro- cessus de communication maîtrisé et planifié (information régulière, diffu- sion des travaux, rencontres et séminaires…). Des travaux significatifs ont été Une nouvelle coordinatrice du réseau Des progrès sont encore consta- menés en 2019 entre les deux Urba4 a été nommée en septembre, tés. Des actions sont partagées Agences d’urbanisme pour le issue du personnel d’UrbaLyon. avec les établissements universi- compte de l’Etat (Alternatives taires (notamment avec les ren- A45), du Pôle Métropolitain (six L’Etat (DREAL et DDTs) ont marqué contres formateurs – praticiens cahiers thématiques), de l’inter- leur forte satisfaction du travail mené et organisées avec l’EU ou l’enga- Scot (bilan de la démarche ont dégagé des moyens supplémen- gement du projet TIGA) mais Urbagare et de la charte com- taires pour les Agences d’urbanisme. aussi avec les milieux profession- merciale), du SMT (programme Un nouveau « Club régional » a vu le nels et scientifiques (dont la Serl, d’actions intermodal), etc. jour autour des dispositifs « action dans la continuité de la conven- Cœur de Ville » et « Revalorisation des tion signée en 2018, et l’Aderly, La modification des statuts centres-bourgs »). Une contribution au avec une convention signée en d’Epures fin 2019 doit per- débat NFL du réseau des villes-centres 2019 et déjà des manifestations mettre d’aller vers un partena- et grandes agglomérations AURA a été communes…). riat renforcé. Une coordination réalisée avec le soutien des quatre partagée A2 est souhaitée mais Agences d’urbanisme, qui ont égale- Le développement du site internet reste à valider par les instances ment poursuivi l’accompagnement de s’est poursuivi, pour une opéra- des Agences d’urbanisme. l’Ademe et de l’ARS. tionnalité au 2e trim. 2020. L’infor- mation régulière des travaux me- nés et des évènements program- més a été faite auprès des ins- tances (CA et CTP). Sans être encore pleinement satisfaisant, le processus d’invitation s’est amé- lioré, avec des participations plus fortes, jusqu’à une centaine de partenaires. Le site internet per- mettra une mise en avant plus forte, avec une cible bien plus large. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 11
M-Algorithmée La ville en réalité augmentée © UrbaLyon 2040 accompagné par le collectif Bam et avec les contributions de Gautier+ Conquet Rapport d’activité UrbaLyon 2019 12
1. tiers de confiance L’Agence est en capacité de re-lier les acteurs et les territoires de l’aire métropolitaine Lyon Saint-Etienne L’Agence a tissé avec ses membres et ses partenaires « Une Agence pleinement partenariale, Tiers de avec les territoires et leurs acteurs des relations de proxi- confiance pour et entre ses membres, qui privilégie mité et de confiance, avec comme point de convergence la recherche d’orientations et d’objectifs ainsi que les intérêts de chacun et de tous. d’actions et de projets partagés au sein de l’aire Historiques avec la Métropole, ces relations se sont inten- métropolitaine. » sifiées au cours de ce mandat avec les villes et les agglo- Michel Le Faou mérations de l’aire métropolitaine lyonnaise. L’Agence d’urbanisme dispose des observatoires partena- riaux, d’une large connaissance des territoires, d’expertises professionnelles reconnues dans des champs de plus en plus vastes, de savoir-faire appréciés pour conduire l’échange entre acteurs et la construction de projets partagés. L’Agence d’urbanisme est sans doute l’outil le mieux placé pour apporter aux collectivités les éclairages nécessaires pour penser ou repenser leurs actions au sein du « bien commun » qu’est l’aire métropolitaine lyonnaise. Cette relation de confiance instaurée avec les partenaires de l’Aire métropolitaine Lyon Saint-Etienne (AML) « l’autorise » aujourd’hui à aller plus loin dans les question- nements, les interpellations, le regard critique… parfois l’impertinence (perturbatrice des certitudes pour reprendre les termes du Président de la Métropole de Lyon aux vœux de l’Agence), à pousser, par ses méthodes et ses ques- tionnements, à sortir du cadre, à se projeter sur l’avenir en veillant à ne pas être instrumentalisée. Elle s’exprime enfin dans la capacité de l’Agence à organi- ser le dialogue entre acteurs et entre territoires. En 2019, elle a notamment réussi à mobiliser une diversité d’acteurs politiques, de représentants d’entreprises emblématiques du territoire, d’acteurs privés, de chercheurs et d’experts... et à faciliter la mise en relation et en dialogue entre tous. L’Agence incarne ainsi un rôle d’ingénierie des « communs » et en particulier du bien commun territorial (L110-1) dans une perspective de résilience. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 13
© UrbaLyon 2040 accompagné par le collectif Bam et avec les contributions de d’activité Rapport Gautier+ Conquet UrbaLyon 2019 14
1.1 dialogue renforcé Des scènes d’échanges démultipliées, une offre d’animation plébiscitée par nos membres et nos partenaires En 2019, la culture du dialogue s’est ren- UrbaLyon co-anime également avec forcée et renouvelée à la faveur des de- le réseau régional des 4 agences mandes de nos membres et partenaires. (UrbA4) le club PLUi. La réunion L’Agence d’urbanisme a développé un annuelle a notamment permis de savoir-faire et une offre d’animation extrê- partager les enseignements et les mement diversifiée qui se concrétise tout avancées des PLUi des plusieurs autant dans l’organisation de ses propres agglomérations. scènes d’échanges que dans la conduite Forte de l’expérience acquise, ce des missions d’études, à travers l’organi- savoir-faire a retenu l’attention de sation d’ateliers ou l’organisation du dia- partenaires désireux d’ouvrir de nou- logue entre élus. veaux espaces d’échanges et de Ces temps d’échanges sont parfois au- discussion. Ainsi l’Agence d’urba- tant de « points de départ » de missions nisme a initié un nouveau format qui trouveront place dans le programme avec l’Aderly avec « Expérience #1 de travail. Attractivité et transitions » pour ren- UrbaLyon a pris une forte place dans forcer le dialogue entre le monde l’organisation du dialogue entre acteurs économique et les acteurs de l’amé- et entre territoires, soucieuse d’en révéler nagement. Fort d’un premier succès, les spécificités et de faire se rencontrer le l’expérience #2 est déjà program- plus grand nombre. mée. Les sujets des Echanges professionnels De la même manière l’Agence a témoignent de leurs préoccupations : contribué à l’animation des deux relations de la Métropole avec ses terri- premières « Matinales du Pôle Mé- toires voisins, rôle et stratégie des nou- tropolitain », et à mobiliser son capi- veaux acteurs de la mobilité ou encore tal de connaissances pour la mise l’organisation des activités économiques de fond des échanges. dans l’aire métropolitaine et ses enjeux. Ainsi l’Agence contribue à la fluidifi- Moments privilégiés pour prendre du re- cation des relations entre les acteurs cul, s’enrichir du retour d’expériences publics et privés, entre les représen- d’autres collectivités ou d’acteurs euro- tants des collectivités voisines, culti- péens, ces scènes constituent pour nos vant les liens avec l’ensemble des partenaires une opportunité de mise en opérateurs de la fabrique urbaine. réseau et de dialogue en confiance. Elle exporte également ses savoir- faire à l’international comme en té- moigne l’accompagnement à la créa- tion d’Agence d’urbanisme dans dif- férents pays africains. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 15
L’Agence actrice du dialogue inter-territorial à travers l’organisation et l’animation de deux échanges professionnels Comment se construit l’archipel économique de l’aire métropolitaine lyonnaise ? « L’activité économique contribue aux interactions entre les territoires. La notion de desserrement productif est importante car c’est une dimen- sion largement oubliée et négligée du périurbain ; elle inverse le regard dominant construit autour d’un sys- tème métropolitain étendu qui ne met les emplois qu’au cœur des mé- tropoles. La grande leçon de qua- rante ans de développement territo- rial est qu’habiter dans le périurbain n’est pas habiter dans une métro- Philippe GUILLOT-VIGNOT pole ; il y a un « way of life » spéci- fique. Le cadre de vie est un élé- et Bruno LOUSTALET Métropoles à la recherche ment essentiel de l’attractivité, et de justice spatiale c’est bien un enjeu pour les coali- tions d’acteurs. On dit que l’archipel Dans le cadre du programme de crée la théorie du ruissellement mais « Les belles réussites économiques recherche Popsu « La métropole on constate que cela ne ruisselle que l’on constate maintenant sont et les autres », les acteurs lyon- pas si bien que ça. Il y a, bien sûr, dues au fait que les personnes et nais explorent les circulations et des territoires qui bénéficient des les organisations se connaissent, se les solidarités inter-territoriales. retombées des territoires pilotes. En connectent et travaillent dans une retour, les territoires périurbains ap- organisation multiface. Je suis per- portent aussi beaucoup aux métro- suadé que la notion d’archipel terri- L’Agence d’urbanisme a apporté poles, ne serait-ce que le foncier. » torial correspond au fonctionnement aux réflexions ses ressources et Bruno LOUSTALET, non hiérarchique, que l’on retrouve connaissances des territoires. Elle a doctorant ENTPE dorénavant dans les entreprises, contribué à la démarche en favori- avec des interfaces fortes très bien sant les échanges entre chercheurs, « La « synapse » est une zone de connectées. Ainsi, on avance et on techniciens et élus de la Métropole contact fonctionnelle qui s’établit retrouve de l’agilité par rapport aux de Lyon et des territoires parte- entre deux neurones, ce qui signifie organisations complexes. » naires avec notamment la tenue qu’il y a intelligence collective. C’est Jean-Charles FODDIS d’un Echange professionnel. une image qui aide à dépasser les Directeur exécutif de l’Aderly « La Métropole de Lyon ne fonc- effets de frontières et pour impulser tionne pas en vase clos. On s’at- le développement économique. Il y a tache à ce que la relation avec les l’obligation d’être complémentaires « Aujourd’hui, il faut faire un travail territoires limitrophes soit organisée, et de créer des liaisons entre les de couture sur les franges car les les données soient capitalisées et territoires. La Communauté de com- franges sont stratégiques : c’est là les sujets partagés. L’Agence d’ur- munes de la Côtière à Montluel n’est où se font les équilibres... ou les banisme est un lieu et une scène de pas un territoire d’entre-deux ; nous déséquilibres. Gagner en autono- discussion où ces sujets peuvent sommes, dans ces coutures, ca- mie, c’est avoir une organisation de être partagés. » pables de complémentarités avec l’aire métropolitaine lyonnaise qui nos territoires voisins, que ce soit la soit cohérente car il est important Michel LE FAOU, Vice-Président Communauté de communes de la que les choses ne se pixellisent de la Métropole de Lyon Plaine de l’Ain ou celui de la Métro- pas. Un archipel, c’est une organi- pole de Lyon. » sation : ce ne sont pas des îles par- semées. » Philippe GUILLOT-VIGNOT Jacqueline SÉLIGNAN Président de la Communauté de Présidente communes de La Côtière à Montluel du Scot Bucopa Rapport d’activité UrbaLyon 2019 16
Zoom Accueil de la 1re réunion du comité scientifique du Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) de la Métropole de Lyon « Nous voulons être un territoire à « Il faut resserrer les liens de coopéra- « Les Métropoles doivent voir les énergie positive. Mais pour réduire tion avec nos territoires voisins, pour territoires péri-métropolitains autre- les gaz à effet de serre, il faut chan- assurer par exemple l’alimentation des ment qu’en espaces de ressources ger d’usage de la voiture et privilé- métropolitains. Cela pose la question utiles (foncier à bâtir, espaces ré- gier le covoiturage. De son côté la de la contractualisation de ces liens. » créatifs, etc.). Elles doivent assu- Métropole a besoin que les flux rou- « Des collaborations, sur le bois- mer leur rôle de redistribution, pro- tiers diminuent. Il faut travailler en- énergie, sur l’extraction du bois de la mouvoir un développement partagé semble, chacun gagnerait à cette forêt, sur la méthanisation de diffé- et s’inscrire dans un registre tran- collaboration. On peut inciter les rents intrants, sur l’implantation d’ins- sactionnel en reconnaissant les gens à covoiturer si des voies réser- tallation, se font. » vées sont mises en place à Lyon. » interdépendances qui les lient à ces territoires. » Thierry BADEL, Président Bruno CHARLES, Vice-Président de la Communauté de communes de la Métropole de Lyon Marie-Christine JAILLET Pays mornantais Responsable scientifique du programme Popsu Métropoles « La science dans son contexte, c’est « On fait une proposition bien beaucoup plus fort que la science elle- qu’« irréaliste » : on pense qu’il faut tra- même. Pour qu’on puisse répondre à la hauteur des ambitions pour les change- vailler à l’échelle du système urbain Lyon/ ments climatiques, il faut déjà bien com- Saint-Etienne/Grenoble/Genève » prendre qu’est-ce que cela veut dire pour la société, pour le public, pour les « La question des désirs fondamentaux grands acteurs, etc. ? » de l’humain, du fonctionnement de sa biologie, de toute cette neuroendocrino- « Comment fait-on pour démarrer des logie qui donne du plaisir quand on a de choses, pour que tout le monde se sente la reconnaissance sociale par la pos- positif dans la démarche ? » session, quand on a contrôle sur son « Il y a une question d’échelle. Est-ce environnement, quand on achète. La qu’il est pertinent que la Métropole soit question de la sobriété c’est quand neutre ou est-ce que ce sera sur un terri- même la question du renoncement en toire plus large ? » partie. » « La ville n’a jamais existé sans son hin- Echanges entre Bruno CHARLES terland, sans ces territoires autour. C’est Corinne LE QUÉRÉ, Michel LUSSAULT Corinne LE QUÉRÉ sur un territoire plus large que la neutrali- et Sébastien BOHLER Présidente du Haut Conseil pour le climat, Présidente té se construit. » d’honneur du Comité scientifique du Plan Climat de la Métropole de Lyon (Agence d’urbanisme - décembre 2019). Rapport d’activité UrbaLyon 2019 17
© UrbaLyon 2040 accompagné par le collectif Bam et avec les contributions de Gautier+ Conquet Rapport d’activité UrbaLyon 2019 18
1.2 trajectoires de développement questionnées De l’observation des dynamiques à l’évaluation des modèles de développement Le modèle d’aménagement et de déve- Par les effets de projection et les loppement de notre aire métropolitaine travaux de prospective ensuite, est aujourd’hui remis en question. l’Agence a pu mesurer l’impor- Parce qu’il a fait la part belle à des prin- tance des enjeux qui étaient de- cipes – compacité, densité, mixité so- vant nous : plus grande efficience ciale imposée – fortement remis en des documents de planification question par les populations. Parce urbaine, révolution à opérer dans qu’il procède d’idées ou de concepts – la conception des logements, le modèle multipolaire, l’urbanisme question clef de la réindustrialisa- haussmannien, la priorité aux trans- tion et de la souveraineté écono- ports de masse, le progrès économique mique, essor considérable des et la croissance démographique - dont pratiques digitales et des trans- l’efficience voire la pertinence sont formations qu’elles entraînent mises en cause par les élus. Une re- dans notre rapport au temps et à mise au cause qui opère au nom d’une l’espace, capacité à tisser des lecture différente désormais des enjeux liens et à construire un récit com- d’aménagement des territoires, de mé- mun à l’échelle du grand territoire nagement devrait-on dire, qui s’ancre de l’aire métropolitaine. dans de nouvelles configurations d’es- Avec à la clef une question cen- prit qui ont pour noms résilience territo- trale : sommes-nous arrivés au riale, transitions écologiques, capacités bout du processus de métropoli- à accéder, intelligence relationnelle et sation ? Va-t-on vers un temps innovation organisationnelle. nouveau moins favorables aux L’Agence d’urbanisme a parfaitement concentrations humaines et éco- mesuré ce changement dans l’échelle nomiques positionnées sur les des valeurs et dans l’évolution des grands hubs du commerce inter- modes de pensées, et ce de deux ma- national ? Va-t-on vivre une nières : par l’observation, la veille et forme de crise des métropoles, l’analyse puisqu’elle n’a cessé de me- au travers d’une interrogation surer ces dernières années via ses profonde des formes de vie travaux d’étude le recul de la biodiver- qu’elles proposent ? Sans aucun sité, la régression des espaces nourri- doute la dynamique économique ciers, l’essor de l’auto mobilité quand ne pourra plus être le seul moteur bien même cette dernière est arrimée qui entraîne les Métropoles, au transport public, le développement compteront dorénavant leur projet des disparités socio-spatiales à toutes de société et leur empreinte éco- les échelles, et le refus de la ville den- logique. se et compact qui se traduit par une pression immobilière sur les espaces périurbains extrêmement forte. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 19
Une aire métropolitaine Lyon Saint-Etienne en quête de nouveaux modèles : trois leviers majeurs Près de 550 000 habitants Faut-il repenser l’équilibre des emplois cent et s’autoalimentent dans trois supplémentaires à l’horizon 2040 et notre système de mobilité durable à directions : gentrification des quartiers Les travaux de l’Agence sur les pers- cette large échelle ? centraux, périurbanisation de plus en pectives démographiques apparais- Comment penser les équipements, les plus éloignée des classes moyennes, sent incontournables pour penser services, les politiques foncières et les relégation des classes populaires. l’avenir de notre aire métropolitaine. aménités ? Dans l’agglomération lyonnaise Ainsi, le rendu sur « la population de En 2018 puis en 2019, le Sepal, en comme dans d’autres territoires, la l’inter-Scot à l’horizon 2040 » montre partenariat avec UrbaLyon, a initié hausse importante des prix immobi- que si les tendances démographiques deux séminaires « Demain, l’agglomé- liers observée au cours des dernières se poursuivent, le territoire de l’Inter- ration lyonnaise » pour réfléchir aux années n’a pas été compensée par Scot atteindrait 3,8 millions d’habitants futurs possibles de l’agglomération une hausse des salaires. L’attractivité en 2040, un gain de près de 550 000 lyonnaise et débattre de ces sujets. forte de l’agglomération et la tension habitants, soit l’équivalent de la ville de Parmi les problématiques soulevées, induite sur les marchés immobiliers Lyon. La dynamique démographique celles des déséquilibres socio- interroge la capacité de l’aggloméra- n’aura toutefois pas la même intensité spatiaux qui pose le défi de la ville in- tion à être accueillante pour tous. dans l’ensemble de l’inter-Scot. clusive. La prépondérance de petits loge- A l’échelle de l’agglomération lyon- On observe des écarts très significatifs ments et le fort renouvellement rési- naise, dont la croissance a été particu- en matière de marché immobilier d’un dentiel qui caractérise les hyper- lièrement forte dans les dernières an- territoire à l’autre et des effets impor- centres interroge également sur les nées, la perspective d’une aggloméra- tants sur les dynamiques résiden- spécificités du cœur d’agglomération. tion bi-millionnaire soulève de nom- tielles. L’aire métropolitaine se déve- Ce brassage permanent fait des villes breuses questions. loppe ainsi à plusieurs vitesses, entre -centres des « hubs résidentiels » l’hypercentre et les franges. Les inéga- permettant difficilement l’ancrage des Comment répondre alors au défi du lités socio-spatiales que sous-tendent populations. En revanche, la part im- nombre, à l’échelle des aggloméra- les dynamiques de métropolisation et portante de maisons en périphérie tions et de l’aire métropolitaine Lyon - les stratégies d’évitement se renfor- induit des trajectoires de vie qui s’ins- Saint-Etienne ? crivent plus souvent durablement sur le territoire. 2 posters actualisés en 2019 La collection « Posters métropolitains » couvre également les thématiques : - espaces naturels et agricoles Rapport d’activité UrbaLyon 2019 20
Une dépendance à la voiture Toutefois, la poursuite de la dis- encore accrue sociation entre lieux de résidence Zoom La publication « La voiture dans et lieux de travail, la faiblesse ou l’aire métropolitaine lyonnaise » l’absence d’alternatives crédibles permet de comprendre l’emprise notamment dans les secteurs croissante de l’automobile sur périurbains et ruraux, induit une nos espaces et dans notre quoti- hausse de l’équipement automo- dien de vie, malgré les évolu- bile des ménages, à un rythme tions encourageantes des pra- supérieur à celui de la croissance tiques dans les cœurs d’agglo- de la population. mérations. Les ménages périurbains, plus Dans l’aire métropolitaine lyon- motorisés et pratiquant des dé- naise, comme ailleurs en France, placements plus longs en l’extension géographique des moyenne que dans les secteurs Chiffres-clés réseaux routiers rapides et le centraux, paient un tribut élevé développement de l’urbanisation pour leur mobilité. Par rapport à se sont alimentés mutuellement un coût moyen inférieur à 3 000 En 5 ans, + 100 000 depuis les années 1960. Les euros par an en secteur urbain véhicules pour + 80 000 gains de temps permis par les dense, les ménages de certains ménages infrastructures ont permis de territoires périurbains ont un coût moyen annuel de plus du double. Une distance moyenne quoti- gagner de l’espace accessible et dienne de 18 km pour les d’aller habiter plus loin. Enfin, le partage de la voiture peine à s’organiser. Le taux d’oc- déplacements domicile-travail, Depuis 2008, on observe une cupation moyen est de 1,3 per- pour une durée de 50 à 60 légère baisse des taux de moto- risation et un recul de l’usage de sonne. Si elles sont davantage minutes. la voiture dans les secteurs les occupées pour des déplace- Deux tiers des actifs vont plus centraux. Cette baisse est à ments de distance courte et des travailler en voiture. mettre au compte de facteurs motifs familiaux, c’est pour aller travailler que les voitures sont Ils sont seuls dans leur véhi- tant démographiques que des politiques incitatives mises en les moins occupées (1,03). cule (97%). place. Dix ans de développement La production de m² commerciaux des Toutefois, plus d’un développement sur commercial grandes et moyennes surfaces a été deux a permis une requalification de trois fois plus rapide que les dynamiques friches ou de bâtiments vacants. De A la demande des élus de l’inter-Scot, démographiques des territoires. Le plan- même, en secteur dense, les opérateurs les Agences d’urbanisme de Lyon et de cher commercial des grandes et commerciaux s’intéressent de plus en plus Saint-Etienne ont dressé un bilan des moyennes surfaces a ainsi augmenté de en plus aux projets mixtes en renouvelle- dynamiques commerciales dans l’aire 665 000 m². Les trois quarts de ces m² ment urbain et en centralité. métropolitaine de la décennie, cela au se sont développés au sein de pôles regard des principes communs fixés périphériques et dix nouveaux parcs Dans un contexte de fortes mutations pour une meilleure régulation des im- commerciaux périphériques ont ouvert commerciales, tant du point de vue de plantations commerciales. leurs portes. l’offre que de la consommation, l’étude dégage neuf grands enjeux prospectifs à Si les principes ont été majoritairement A l’heure de la sobriété foncière et des l’échelle de l’aire métropolitaine Lyon et progressivement introduits dans les déplacements multimodaux, encore un Saint-Etienne. documents de planification, les dyna- tiers des créations de grandes surfaces miques commerciales observées soulè- sont consommateurs d’espaces et sont vent un certain nombre de questionne- uniquement accessibles en voiture. ments et d’enjeux. Rapport d’activité UrbaLyon 2019 21
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