Alexis Aubenque, Ne crains pas la faucheuse et

 
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Lectures pour l'été 2016 - Poches - Polars et thrillers

                                                   Alexis Aubenque, Ne crains pas la faucheuse et
Tu ne manqueras à personne
A quelques mois d'intervalle, l'auteur de polars Alexis Aubenque a publié directement en format poche les
deux premiers titres de sa nouvelle série intitulée «Une enquête à Pacific View». Cette petite cité balnéaire
située au nord de Los Angeles est effectivement le théâtre des enquêtes que mènent en parallèle les
flics locaux et les journalistes de l'antenne locale du San Francisco Chronicle, même si Gregory Davis
peut être considéré comme le véritable personnage central de ces histoires. Ce policier veuf a quitté San
Francisco avec son fils et sa fille pour s'enterrer dans ce «trou» afin de toucher «le gros lot», comme le dit
ironiquement l'un de ses nouveaux collègues: Dans son testament, l'oncle de sa femme lui lègue en effet
son manoir et sa fortune à condition qu'il s'engage dans la police locale. Il lui suffit de débarquer pour que
cette ville plutôt calme soit confrontée à un crime des plus macabres: un corps atrocement mutilé a été
retrouvé dans sa baignoire, accompagné d'un mot inscrit sur le miroir: «Ne crains pas la faucheuse». Cette
enquête est l'occasion pour le nouveau lieutenant, associé à une femme sergent qui aurait pu (dû?) obtenir
son poste, de découvrir son nouveau territoire. Pendant ce temps, une journaliste fait des recherches de
son côté. Deux pistes qui conduiront vers la bonne société de Pacific View.

Rebelote avec Tu ne manqueras à personne. Ici, c'est une adolescente qui a été retrouvée morte dans les
toilettes de son lycée. Les policiers apprennent rapidement que la victime, entraînée par un garçon qui disait
l'aimer, avait été filmée nue. Et qu'à la suite de cela, elle a fait une tentative de suicide. Comme dans le
premier épisode, nous suivons parallèlement les enquêtes policière et journalistique, ce qui ne va pas sans
heurts. Au-delà de l'intrigue très bien ficelée, l'auteur accorde une grande importance aux rapports humains,
pas toujours harmonieux, au sein des deux équipes. Ainsi qu'à la vie familiale du héros qui gère comme il
peut son fils de dix-sept ans fasciné par l'argent et sa fille de huit, persuadée que sa mère n'est pas morte.
(J'ai Lu)

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                      Frank Thilliez, Pandemia
Trois cygnes sauvages venus de l'Est sont retrouvés morts dans le parc du Marquenterre en Baie de
Somme. Dans d'autres réserves européennes, les corps de plusieurs dizaines d'oiseaux migrateurs sont
découverts sans vie. Tous sont passés par l'île Rügen, dans la mer Baltique, où les cadavres forment trois
cercles concentriques. Le virus qui les a tués est inconnu. En charge du dossier, deux microbiologistes
de l'Institut Pasteur de Paris, Amandine et Johan, reçoivent un virus semblable prélevé chez un humain
atteint de la grippe. Mais ce virus ne correspond à aucun sous-groupe connu de cette maladie. Et bientôt,
c'est un autre homme qui manifeste les mêmes symptômes. Leur point commun: ils ont tous deux pris le
repas de midi, le même jour, au restaurant du Palais de Justice, bâtiment mitoyen du 36 quai des Orfèvres,
les locaux de la Police judiciaire où travaillent Lucie Hennebelle et Sharko, les héros récurrents de Franck
Thilliez. Ceux-ci vont mener une double enquête, dans les égouts de Paris et dans le Darknet, le monde
souterrain d'Internet où tout est permis: la pédophilie, les trafics en tous genres, la commande de meurtres
et autres déviances. Les scientifiques et les policiers vont se retrouver autour de mêmes questions: par
qui et comment le virus a-t-il été introduit dans le restaurant? Et dans quel but? Le résultat est bluffant.
Et particulièrement inquiétant car on s'aperçoit qu'il n'est finalement pas tellement compliqué, pour des
individus animés d'intentions criminelles, de répandre une pandémie. Même dans les pays industrialisés où
le système de protection sanitaire est performant. Et si les microbes étaient mortels, cela provoquerait une
hécatombe mondiale. (Pocket)

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                      Claude Izner, Le Pas du renard
Pendant une bonne décennie, sous le nom de plume de Claude Izner, Liliane Korb et Laurence Lefèvre ont
imaginé douze enquêtes de Victor Legris s'échelonnant de 1889 à 1900. Sautant par-dessus la Première
Guerre mondiale, les deux sœurs lancent une nouvelle série dont Le pas du renard est le premier épisode.
Si le héros est une nouvelle fois un enquêteur amateur, au libraire des précédentes aventures se substitue
un talentueux pianiste américain de 25 ans. Jeremy Nelson a franchi l'océan pour tenter de retrouver la piste
de son père qui a quitté sa femme lorsqu'il avait quatre ans. Avec comme seules pistes, enfouies dans le
sac retrouvé suite au décès de sa mère, deux photos portant un texte au verso, une courte lettre et trois
adresses. Grâce à la caissière d'un cinéma de quartier, le Rodéo, il se fait engager au Mi-Ka-Do, un cabaret
tenu par une sexagénaire alerte qui loge les artistes qui s'y produisent. Mais à peine Jeremy est-il assis
devant son piano que des morts et accidents s'accumulent. Lui-même est agressé et retrouve des lettres de
menaces dans ses poches. Un même fait divers semble relier ces événements: le mystérieux incendie, trois
ans auparavant, de l'immeuble à la place duquel a été construit le Rodéo.

Le pas du renard est rythmé par de nombreux morceaux de jazz ou de fox-trot, des chansons de Mistinguett
ou de Maurice Chevalier. Et jalonné des films de Charlot, Douglas Fairbanks ou Cecil B. DeMille
qui triomphent alors sur les écrans. On retrouve aussi avec gourmandise le goût des auteurs pour la
reconstitution historique et sociologique de l'époque: ses habitudes, ses lieux, ses modes vestimentaires
et, bien sûr, son langage. Et, surprise!, au cours de cette enquête il est question des héros de la série
précédente, le trio Victor Legris, Kenji Mori et Joseph Pignot et leur librairie de la rue des Saints-Pères,
Elzévir. Ainsi que de la femme de Victor, Tasha Kherson, qui fut l'amie de Doucia Nelson, la mère de
Jeremy. C'est donc sur leurs traces que va partir le jeune Américain dans le prochain épisode. (10/18)

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                       René Manzor, Celui dont le nom n'est plus
«Puissent ces sacrifices apaiser l'âme de Celui dont le Nom n'est plus.» Cette phrase écrite en lettres de
sang figure à côté de cadavres éviscérés. A chaque fois, le coupable, confondu, aimait beaucoup la victime,
comme s'il avait agi dans un état second. Tout cela dépasse un peu l'inspecteur McKanne de Scotland
Yard heureusement secondé par un criminologue du FBI spécialiste de ce type de meurtres rituels. Avec
ce deuxième thriller après le troublant Les Ames rivales, er récompensé par le proc du Polar au Festival de
Cognac en 2014, René Manzor confirme qu'il existe une génération de romanciers français passés maîtres
dans l'art de tenir à la gorge le lecteur pour ne le lâcher qu'une fois le livre refermé. (Pocket)

                       Jean-Christophe Rufin, Les enquêtes de Providence
Ce volume regroupe les deux thrillers de Jean-Christophe Rufin. Dans Le Parfum d'Adam, c'est une forme
de terrorisme planétaire sur fond d'écologie radicale - la nostalgie d'un monde où l'homme vivait en équilibre
avec la nature sans avoir davantage de valeur qu'une algue - qu'il met en scène à travers une série de
personnages convaincus que la survie de la planète passe la maîtrise de la «prolifération humaine».

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Enquêtant sur le saccage d'un laboratoire polonais, où la libération des cobayes animaux pourrait masquer
le vol d'une souche de choléra, un médecin et une psychologue vont devoir mener une course contre le
temps afin d'empêcher la réalisation d'un projet monstrueux. Un thriller qui fait froid dans le dos, tout comme
Katiba, dont l'héroïne, Jasmine, est une employée au Ministère des Affaires étrangères. Elle se retrouve au
centre d'une intrigue extrêmement bien documentée et construite dont le point de départ est le meurtre dans
la Sahara de quatre touristes français par al-Qaida au Maghreb islamique. Qui pourrait bien vouloir frapper
la France. (Folio)

                       Danielle Thiéry, Échanges
L'héroïne de ce polar est la commissaire Edwige Marion, l'héroïne récurrente de Danielle Thiéry qui avait
cru bon de la faire mourir il y a deux épisodes, lasse de la trimbaler. Mauvaise idée, ce fut la bronca chez
les lecteurs. La romancière, elle-même ancienne commissaire divisionnaire, a donc dû la réintégrer: elle
n'était que blessée. Vissée à son bureau -elle est trop faible pour retourner sur le terrain -, en proie à des
hallucinations qui lui permettent de prévoir des choses à venir, la jeune femme tue le temps en farfouillant
dans des affaires non résolues. L'une d'elles, concernant une disparition d'enfant survenue quelques
années auparavant, retient son attention: un nom ne lui est en effet pas inconnu puisqu'il fut au centre d'un
meurtre sur lequel elle a enquêté vingt ans auparavant, lorsqu'elle travaillait à Lyon. Au même moment, un
autre enfant disparaît près de Paris et une nouvelle affaire non élucidée refait bientôt surface. Bravant sa
hiérarchie, la têtue Edwige reprend discrètement du service. Tout en fréquentant (ou croyant fréquenter) un
club échangiste. C'est rudement bien fait, extrêmement intelligent, formidablement documenté. (J'ai lu)

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                       Camilla Läckberg, Le gardien du phare
Depuis La Princesse des glaces paru en français en 2008, Camilla Läckberg raconte dans ses polars,
en plus d'intrigues finement ciselées, la vie familiale de ses deux héros, Patrik et Erica Falck, désormais
parents de trois enfants, dont des jumeaux en bas âge. Le gardien du phare s'ouvre sur un drame: Erica
et sa sœur ont été gravement blessées dans un accident de voiture qui a coûté la vie au bébé que portait
Anna. Qui, inconsolable, refuse désormais d'adresser la parole à son compagnon et ex-futur père. Mais
les deux policiers ont peu de temps à consacrer à ces problèmes familiaux: après avoir été victime d'une
agression à Stockholm, un homme récemment revenu à Fjällbacka, sa ville natale située sur la côte ouest
du pays, est retrouvé mort dans son appartement. Or, en tant que directeur financier de la commune, il
s'interrogeait sur le financement du centre thermal dernier cri que s'apprête à inaugurer la mairie. Et, d'autre
part, il était l'amoureux d'adolescence de la jeune femme qui vient de se réinstaller avec son jeune fils sur
l'îlot où est érigé le phare. L'enquête va mener le couple du côté d'une association qui recueille les femmes
battues et auprès de groupes violents, tout en les plongeant dans des affaires de drogue. A ce suspense
haletant aux rayonnements multiples, l'auteure de L'Oiseau de mauvais augure en ajoute un autre, tout
aussi captivant: le désarroi d'une femme mariée en 1870 au gardien du phare qui, après l'avoir mise
enceinte, ne lui adresse plus la parole, sinon pour la réprimander. (Traduit du suédois par Lena Grumbach,
Babel noir)

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                       Jo Nesbø, Du sang sur la glace
Le héros de ce polar n'est pas Harry Hole, personnage récurent chez l'auteur de Fantôme, mais Olav,
un tueur à gages chargé d'abattre… la propre compagne de son commanditaire, un patron de la drogue
d'Oslo (ville omniprésente dans l'œuvre de cet écrivain). Une jeune femme dotée d'un charme auquel
il ne peut rester insensible. La toute bonne idée du livre est de faire d'Olav le narrateur. Et d'ainsi créer
une forme d'empathie avec le lecteur, ce jeune homme s'avérant réfléchi, ambitieux (il veut écrire), gentil
même, maladroit avec les femmes, aux antipodes donc du personnage qu'il est censé incarner. Cela crée
un décalage sur lequel, non sans humour, joue Nesbo. (Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier,
Folio Policier)

                       Arnaldur Indridason, Les nuits de Reykjavik
Après avoir écrit une douzaine d'enquêtes du commissaire Erlendur, Arnaldur Indridason, le plus célèbre
auteur de polars islandais, revient sur les débuts de son héros dans Les nuits de Reykjavik. Né dans le

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nord de l'île mais très vite arrivé dans la capitale islandaise, celui qui reste marqué par la mort de son frère
lorsqu'il était enfant, et dont il se sent coupable, est attaché aux patrouilles de nuit. Où il fait déjà preuve
d'un tempérament indépendant et opiniâtre. Il refuse en effet d'accepter que la mort par noyade d'un SDF
soit accidentelle. Et que l'on ne recherche plus la jeune femme qui s'est volatilisée une nuit en rentrant chez
elle. Interrogeant les sans-abris qui ont croisé la victime ainsi que les proches de la disparue, il va bien sûr
parvenir à relier ces deux enquêtes. Cette intrigue excellemment construite fait en outre découvrir au lecteur
Reykjavik qui en est le décor. (Traduit de l'islandais par Eric Boury, Points)

                       Arni Thorarinsson, L'ombre des chats
Un double suicide par ordinateur, un bout de pénis offert dans un bocal comme cadeau de mariage à deux
femmes, un homme violemment agressé à Reykjavik: le journaliste Einar, qui reçoit des SMS obscènes
bourrés de fautes d'orthographe, voudrait comprendre le pourquoi de tout cela. Tout en enquêtant dans les
milieux de la politique. Sur fond de crise bancaire et de ses conséquences sur le citoyen, Ari Thorarinsson,
le plus célèbre auteur de polar islandais avec Arnaldur Indrisadon, donne à lire un roman noir extrêmement
actuel, porte ouverte sur un pays que l'on ne cesse de découvrir grâce à sa littérature. (Traduit de l'islandais
par Eric Boury, Points)

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                        Donna Leon, L'inconnu du Grand Canal
Dans le paysage du roman policier actuel, le commissaire à la questure de Venise Guido Brunetti fait
figure d'exception. Il n'est ni dépressif, ni alcoolique, ni solitaire, ni divorcé, ni en conflit avec sa fille. Il
a une vie sentimentale, intellectuelle, culturelle et professionnelle saine, il aime sa femme et ses deux
enfants, il mange bien, dort bien. Il lit Tacite et Cicéron. Et il boit un peu car les Italiens aiment boire. Dans
sa vie privée, il est donc heureux, ce qui compense sa vie professionnelle parfois terrifiante. Car, par sa
profession, il est confronté à une humanité différente, celle des marges, de l'illégalité, de la noirceur. Au
début de cette nouvelle enquête, un homme est repêché avec trois coups de couteau dans le dos. Ce
qui frappe d'emblée Brunetti, c'est son cou. Ou plus exactement son absence de cou, une colonne de
chair descendant d'un bloc des oreilles aux épaules. L'individu est atteint d'une maladie très rare dite de
Madelung. C'est ce profil hors normes qui va lui permettre de retrouver sa trace. Ainsi que celle de sa
femme, dont il s'était récemment séparé. Mais surtout de l'abattoir où ce vétérinaire travaillait deux jours
par semaine. Persévérant, le commissaire va mettre au jour des pratiques d'autant plus condamnables que
dangereuses pour la santé. (Traduit de l'américain par William Olivier Desmond, Points).

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                      David Khara, Une nuit éternelle
Werner von Lowinsky est né en 1812 à New-York où son père, un Prussien émigré avec sa femme
française, avait créé une usine d'armements extrêmement prospère. Deux siècles plus tard, devenu
un vampire désespérant de ne pouvoir «renouer avec les humains», il surfe avec frénésie sur le Net,
de sites de rencontres en forums de discussion. C'est là qu'il a fait la connaissance de Barry Donavan,
policier newyorkais trentenaire qui a perdu sa femme infirmière ainsi que sa fille dans les attentats du 11-
Septembre. Une amitié va naître entre les deux hommes, racontée dans Les vestiges de l'aube (10/18)
dont Une nuit éternelle est la suite chronologique. Le roman s'ouvre sur deux événements apparemment
sans liens entre eux. En 1863, sur un champ de bataille de la Guerre de Sécession américaine, un officier
sudiste échoue dans sa tentative de capturer un certain… Werner von Lowinsky. Et, en 2003, sont retrouvés
égorgés un pasteur, ancien boxeur réputé, et son fils. La main gauche de l'homme est introuvable. Sur ce
qui semble être l'arme du crime, une courte épée, on retrouve les traces d'un ex-toxicomane dont la victime
s'occupait dans une institution appelée Le Possible Pardon. Dovanan se lance dans une enquête qui va
s'avérer peu banale. Et au cours de laquelle son ami vampire ne reste pas inactif, au contraire, tentant de
l'aider en usant de ses pouvoirs. Tout en devant affronter des personnages issus de son passé prêts à
tout pour arriver à leur fin. Instillant une dimension fantastique dans son cadre réaliste, David Khara tient
fermement les rennes d'un suspense captivant où il sera notamment question des chevaliers maudits de
l'Ordre du Temple et du sens caché du Requiem de Mozart. (10/18)

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                       Liad Shoham, Terminus Tel-Aviv
Le décor des livres de Liad Shoham, avocat en droits commercial, tant ses nouvelles (non traduites
en français) que ses polars (seuls les deux derniers ont été traduits sur les six écrits), c'est Tel-Aviv, la
dynamique cité côtière où il vit et qu'il aime. Et dont il pointe les défauts et failles. Après Tel-Aviv suspects
(réédité en 10/18) où, à travers l'histoire d'un homme arrêté erronément pour viol, il dénonce les errements
et abus de la police et de la justice, Terminus Tel-Aviv soulève un problème qui touche le pays, et plus
spécifiquement son poumon économique: l'afflux de clandestins africains. Ils sont en effet de plus en
plus nombreux à arriver en Israël à pied à travers l'Egypte. Ils sont victimes du racisme de plus en plus
d'Israéliens et, comme ils ne sont pas Juifs, ils ne pourront jamais obtenir la nationalité israélienne.

Bénévole à l'Association d'Aide aux Réfugiés, Michal est retrouvée étranglée dans son appartement. A
cause de ses activités et de son franc-parler, elle avait pas mal d'ennemis. Par exemple l'avocat qu'elle
accusait d'avoir dissimulé un document qui aurait interdit l'expulsion d'un jeune Erythréen qui s'est fait
assassiner à son retour. Ou un mafieux local qui s'enrichit presque au vu et au su des autorités en exploitant
financièrement les Africains illégaux réunis autour du square Lewinsky. Mais la police croit tenir le coupable
en la personne de Gabriel, Erythréen lui aussi, qu'un voisin extrêmement raciste affirme avoir aperçu sur
les lieux et qui, d'ailleurs, s'accuse. Pourtant, Anat, l'inspectrice qui mène l'enquête, n'y croit pas, ce jeune
homme adorait Michal qui la protégeait. Elle mène donc sa contre-enquête. (Traduit de l'hébreu par Jean-
Louis Allouche, 10/18)

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                      Frédéric Lenormand, Qui en veut au marquis de Sade ?
Depuis vingt-cinq ans, Frédéric Lenormand écrit des romans policiers historiques et humoristiques qui
se passent à Venise ou dont les héros s'appellent tantôt le juge Ti (emprunté à Robert van Gulik), tantôt
Voltaire. Parallèlement, il crée une nouvelle héroïne, Laure de Sade, dont la première enquête, Qui en
veut au marquis de Sade?, sort directement en poche. Emprisonné à la Bastille, le sulfureux écrivain
est transféré à l'hospice de Charenton dix jours avant la prise de la forteresse le 14 juillet 1789. Mais il
y a laissé ses précieux manuscrits que sa fille tente de récupérer, tout en voyageant en aérostat et en
essayant d'échapper à un tueur particulièrement… sadique. On retrouve dans cette nouvelle aventure le les
marques de fabrique de Lenormand: un humour en totale liberté et une attention particulière portée à la vie
quotidienne de l'époque. (J'ai Lu)

                      Marc Dugain, Quinquennat
A la fois polar politique et roman d'espionnage, Quinquennat est, après L'Emprise, le deuxième volet d'une
trilogie consacrée à l'exploration des arcanes du pouvoir en France par la mise en lumière des liens qui se
tissent entre les services secrets, les multinationales et le monde politique. Il raconte une lutte «à mort»

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non pas entre deux hommes appartenant à des partis adverses mais membres de la même formation
politique. Devenu président en battant au deuxième tour le candidat d'extrême-droite, Launay renie ses
engagements pris avec son rival - un seul mandat pour lui laisser ensuite la place - en organisant un
referendum rétablissant le septennat. Lubiak, trahi, décide de réagir. Et chacun de chercher des soutiens
tous azimuts, pas toujours reluisants, le chef de l'Etat ayant compris qu'il avait tout intérêt à en trouver
du côté de la Chine ou des Emirats, quitte à se défaire de l'emprise américaine. Qui va l'emporter? Cette
histoire oppose deux personnalités qui devraient marcher de concert mais qui, par leurs rapports au pouvoir,
à l'argent, à l'ambition, ne peuvent que s'affronter. A travers cette impitoyable et très subtile comédie
humaine fourmillant de figures secondaires tout aussi sombres, l'auteur de La malédiction d'Edgar donne
un portrait aussi glaçant qu'effrayant du monde politique. Et probablement assez proche de la réalité, hélas.
(Folio)

                                                  Michel Bussi, Gravé dans le sable et Maman a tort
Gravé dans le sable est le premier thriller de Michel Bussi (Un avion sans elle, Ne lâche pas ma main,
N'oubliez jamais) publié une première fois chez un éditeur normand en 2007 sous le titre d'Omaha Crimes.
Le 6 juin 1944, des rangers tirent au sort l'ordre de sortie pour aller déposer des explosifs au pied de la
falaise face à laquelle ils vont débarquer. L'un d'entre eux, Lucky, accepte d'échanger son numéro avec
le 4 pioché par un soldat poltron, ce qui signifie une mort assurée, contre un pactole qui doit alors revenir
à sa petite amie. Mais ce n'est que vingt ans plus tard que celle-ci apprend l'existence de ce contrat de la
bouche d'anciens marines. Avec un détective privé amoureux d'elle, la voilà lancée dans un jeu de piste qui,
à partir de Washington, l'envoie dans d'improbables petites villes de l'Amérique profonde. C'est passionnant,
riche en surprises et en coups de théâtre, et, surtout, terriblement humain. Car, au-delà de l'intrigue, c'est
cette dimension qui intéresse l'auteur. Qui, en outre, colore son suspens d'un humour qui n'étonnera pas
les lecteurs de Code Lupin, sa savoureuse parodie normande du Da Vinci Code à conseiller à tous les
amateurs du célèbre gentleman cambrioleur. (Pocket)

Le fil conducteur de Maman a tort, qui paraît également en poche, est une peluche représentant un agouti,
un rongeur présent en Amérique tropicale ressemblant à un rat. Gouti, c'est son nom, est le doudou de
Malone, un enfant très déluré d'un peu plus de trois ans qui affirme au psychologue scolaire que, chaque

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soir, son animal lui raconte un conte différent tout en lui répétant ce que disent ses parents en son absence.
Le garçonnet prétend aussi que «maman-di» et «papa-da» ne sont pas ses vrais parents. Et il explique
encore avoir vécu dans une maison située en bord de mer, à côté d'une forêt avec des ogres d'où il voyait
un château à quatre tours, un bateau pirate coupé en deux et des fusées. Faut-il le croire? Car comment
pourrait-il se souvenir de tout cela alors qu'après trois ans, la mémoire enfantine s'efface automatiquement.
Sauf si quelqu'un la ravive…. La policière a d'abord du mal à suivre le psy, aussi «craquant» soit-il. D'autant
plus qu'elle est sur une autre affaire, la traque des deux braqueurs d'un casse à Deauville qui a entraîné
la mort de deux de leurs complices. Et le butin n'a pas été retrouvé. Cet excellent suspense est construit
sur une question scientifique passionnante, celle de la mémoire traumatique inconsciente. Si tout ce que
l'on vit pendant nos premières années reste gravé à jamais en nous, alors que notre mémoire directe des
faits s'efface, c'est parce notre mémoire sensorielle conserve le «souvenir» d'émotions et de sensations
anciennes dont nous ignorons l'origine. Un adolescent, par exemple, peut avoir une peur irraisonnée de
l'hôpital parce que, tout petit, il y a subi une opération dont il perdu le souvenir conscient. (Pocket)

                       Harald Gilbers, Germania
C'est un auteur allemand qui signe ce premier roman soufflant sur les braises encore fumantes du
Troisième Reich. A Berlin, l'été 1944, alors que les dignitaires nazis, faisant fi des bombes alliées,
continuent à galvaniser la population, les corps nus et mutilés de jeunes femmes sont retrouvés devant des
monuments aux morts de la Première Guerre mondiale. L'enquête est confiée par le SS Vogler à Richard
Oppenhemer, un ex-commissaire de police révoqué parce que Juif mais non déporté grâce à son épouse
aryenne. Dans cette course contre la montre pour retrouver le tueur en série, la cohabitation entre les deux
hommes ne va pas sans mal. Au-delà de la tension qu'il génère, l'un des très grands intérêts du livre est la
description de la vie dans la capitale allemande au cours de ces semaines décisives, une réalité que l'on
connaît mal. Habitué aux grands défilés militaires et aux manifestations enthousiastes vues et revues à la
télévision, on se surprend par exemple à découvrir que la foi nazie n'avait pas pénétré tous les esprits et
que l'usage de la force contre les opposants était monnaie courante. Ce roman dans le roman montre qu'il
existait une résistance, y compris au plus haut niveau. (Traduit de l'allemand par Joël Falcoz, 10/18))

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                       Bernard Minier, Une putain d'histoire
Sur le ferry qui, comme chaque jour, les ramène du continent où ils sont scolarisés à leur domicile sur Glass
Island, au large de Detroit, Henry, 16 ans, apprend de Naomi, sa petit amie, qu'elle veut «faire un break» car
elle a découvert «qui il est». Il tombe des nues, ne comprend rien à ce qu'elle dit. Et lorsque, le lendemain,
on retrouve le cadavre de la jeune fille sur une plage, la bande de copains dont elle faisait partie décide
de mener sa propre enquête, un peu à la manière du Club des Cinq (sans le chien) - référence d'ailleurs
citée. Mais il y a un «hic»: pour la police, Henry est le principal suspect puisque Naomi a disparu suite à leur
dispute assez violente sur le bateau - filmée par les caméras de surveillance. De là à penser que ce garçon
adopté enfant par deux mères l'aurait lui-même poussée à l'eau, il n'y a qu'un pas que le procureur n'hésite
pas à franchir. S'engage ainsi une course contre la montre d'autant plus pimentée qu'il est aussi question
d'un «corbeau» qui fait chanter pas mal de monde sur l'île à propos de soirées libertines. Pendant ce temps,
loin de là, Grant Augustine, directeur de l'une de ces nombreuses sociétés de surveillance nées après
le 11-Septembre, fait campagne pour devenir gouverneur de l'Etat de Virginie. Grâce aux antennes qu'il
possède sur quasiment tout le territoire des Etats-Unis, il est enfin parvenu à localiser le fils qu'il recherche
depuis 16 ans… à Glass Island. Au-delà d'un suspense très solide, l'auteur de Glacé et de N'éteint pas la
lumière soulève la question on ne peut plus actuelle de la surveillance totale dont nous sommes les cibles
via Internet, nos téléphones portables et autres merveilles technologiques. (Pocket)

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                       Romain Sardou, Mademoiselle France
Il existe des centaines d'ouvrages sur la Deuxième Guerre mondiale et sur l'Occupation, livres historiques,
romans, journaux ou biographies, alors pourquoi en ajouter un nouveau? Parce que Romain Sardou voulait
axer sa focale sur un pan peu éclairé de ce vaste tableau: l'univers des maisons closes. C'est à travers
l'une d'elles, le Sphinx, exclusivement fréquentée par des «Allemands galonnés», qu'il observe les quatre
années d'Occupation. Plus précisément par les yeux de sa nouvelle pensionnaire, la jeune et jolie France
arrivée de Poitiers. La jeune fille fait tourner bien des têtes, et d'abord celle du commandant Friedrich Grimm
auquel elle s'attache, jusqu'à le suivre après la débâcle dans son exil argentin. Ce fringant trentenaire s'est
illustré lors d'un événement peu connu en France, mais davantage en Belgique, la prise par des planeurs et
des parachutistes de la Wehrmacht, dans la nuit du 10 au 11 mai 1940, du fort d'Eben-Emael, au nord de
la province de Liège. Le chemin de France va aussi croiser celui d'un groupe de résistants maréchalistes,
d'étudiants de la Sorbonne, ainsi qu'un policier démis de ses fonctions parce qu'il s'est opposé à l'exécution
par la Gestapo de travestis qu'il avait lui-même identifiés comme témoins lors du meurtre d'un officier
allemand. Mademoiselle France ne se limite pourtant pas à la chronique fidèle et vivante d'une époque.
Romain Sardou construit en effet une véritable intrigue centrée sur son héroïne qui apparaît bientôt sous
son vrai jour, animée par un projet qu'elle entend mener à bien coûte que coûte, même au prix de grands
sacrifices personnels. (Pocket)

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Jean-Pierre de Lucovich, Occupe-toi d'Arletty !
Michel Moatti, Retour à Whitechapel et Blackout Baby
Ces trois romans policiers se déroulent tous pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais des deux côté de
la Manche.

Pour son premier livre récompensé par la Prix Arsène Lupin 2012, l'ancien journaliste Jean-Pierre de
Lucovich fait preuve d'une certaine témérité, non seulement en mettant en scène la célèbre comédienne
française qui file le parfait amour avec un officier allemand sous l'Occupation, et sans s'en cacher («Mon
cœur est français mais mon cul est international», aurait-elle lancé), mais surtout en lui faisant vivre
une aventure imaginaire. En effet, en 1942, la vedette des Enfants du Paradis reçoit des petits cercueils
et lettres de menaces. A la demande de son père, fils d'un ex commissaire de la brigade mondaine,
Jérôme Dracena, un ancien flic de la Crim' devenu détective privé, prend l'affaire en mains, sans savoir
précisément où il met les pieds. Engagé sur la piste de l'actrice Dita Parlo, il découvre rapidement des
photos compromettantes prises à Berlin, sur lesquelles figurent notamment son ancienne femme. Multipliant
les personnages, certains véridiques (le chef de la Gestapo Henri Lafont, les comédiens Carette ou Ginette
Leclerc), d'autres fictionnels, passant du Fouquet's au fameux One Two Two, l'auteur recrée avec maestria
le clair-obscur de ces années dont il cerne intelligemment la complexité. (10/18)

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C'est à Londres, à la même époque, que Michel Moatti a situé ses deux premiers polars. En réalité, pas
tout à fait. Car si Retour à Whitechapel se passe bien en 1941, il remonte aussi un demi-siècle en arrière.
Infirmière au London Hospital dans une ville en proie aux bombardements allemands, Amelia Pritlowe
apprend, par une lettre posthume de son père, que sa mère fut la dernière victime de Jack l'Eventreur. Le
roman alterne alors deux époques, les carnets de l'héroïne où elle raconte sa jeunesse et son enquête
et l'automne 1888 où le terrible tueur œuvre à plusieurs reprises. Pour écrire ce livre et s'approcher au
plus près de la vérité, l'auteur, qui a vécu dans la capitale anglaise, a lui-même enquêté plusieurs années,
consultant les rapports de police et médicaux-légaux.

C'est un tueur qui hante également son deuxième roman, Blackout Baby, mais en 1942. Pendant le blitz, il
assassine, en les mutilant, quatre prostituées selon un modus operandi qui évoque celui de son prestigieux
prédécesseur, ce conduit Amelia, toujours infirmière, à reprendre du service, la police étant occupée sur
d'autres fronts. La jeune femme travaille avec un policier retraité qui avait déjà enquêté sur Jack l'Eventreur.
Tout comme il l'avait fait avec l'ère victorienne, l'auteur parvient à superbement recréer l'atmosphère
londonienne pendant ces mois où le gouvernement tente de protéger la population des bombes ennemies.
(10/18)

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                       Guillaume Prévost, La berceuse de Staline
La berceuse de Staline est, après La Valse des gueules cassés, Le Bal de l'équarisseur et La quadrille des
maudits, la quatrième enquête menée par François-Claudius Simon à Paris au lendemain de la Première
Guerre mondiale. Mais celle-ci l'oblige à se rendre à Moscou où est emprisonné pour meurtre le neveu du
ministre de l'Intérieur. C'est en réalité une autre enquête qui l'intéresse: celle portant sur l'assassinat d'un
couple de Russes dans la ville Lumière où, après la Révolution de 1917, de nombreux Russes blancs ont
trouvé refuge. Ses recherches le conduisent du côté de l'Okhana, l'ancienne police politique du tsar, suite à
la découverte d'un document où figure également une berceuse russe suivi d'un nom, Sosso, qui était celui
que portait Staline enfant. Mais à son arrivée dans la capitale russe, on lui déconseille de se montrer trop
curieux. Après avoir parfaitement restitué la France de l'après-guerre, l'agrégé d'histoire récidive avec la
peinture d'une société minée par l'opposition entre Lénine, Trotsky et Staline. Cette Berceuse est donc à la
fois palpitante et passionnante d'un point de vue historique. (10/18)

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                       Jean d'Aillon, Le chien des Basqueville
Maître du polar historique, Jean d'Aillon a créé l'an dernier une nouvelle série s'inspirant affectueusement de
l'univers de Conan Doyle en mettant en scène les ancêtres de ses héros, Edward Holmes, un ancien clerc
anglais, et Gower Watson, un archer blessé à Azincourt en 1415. Dans Une étude en écarlate, il rappelait
qu'en vertu du Traité de Troyes signé en 1420, Paris fut brièvement anglais sous la régence du duc de
Bedford, sur fond de guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs arbitrée par la puissante confrérie des
bouchers. Dans ce deuxième épisode, Holmes est chargé par Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles
VI le Fou, de conduire l'une de ses dames d'honneur au château de Basqueville où repose son époux. Mais
il se fait berner et, de retour à Paris avec un molosse - le chien du titre -, il part à la recherche de la jeune
femme, aidé par son ami Watson. Mais c'est d'une affaire nettement plus cruciale, et secrète, que le duo va
être bientôt chargé: retrouver des lettres compromettantes pour la reine puisqu'elles révèlent sa liaison avec
Philippe d'Orléans dont elle aurait eu plusieurs enfants illégitimes. Intégrant des personnages historiques
- telle l'obscure Yolande d'Aragon, belle-mère de celui qui prétend être le dauphin - dans des mystères
savamment élaborés, le romancier porte un éclairage bienvenu sur une époque mal connue. (10/18)

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                                                                                                     Juin 2016

     Michel Paquot est chroniqueur littéraire indépendant
Culture, le magazine culturel en ligne de l'Université de Liège

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