CHIRURGIEN DENTISTE - Tous concernés VIH - Les chirurgiens-dentistes de France
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Le CHIRURGIEN DENTISTE FRANCE POUR UNE MÉDECINE BUCCO-DENTAIRE MODERNE - N ˚ 1868-1869 DU 28 NOVEMBRE -5 DÉCEMBRE 2019 de VIH Tous concernés PAGE 7
Retrouvez-nous sur le stand ADF 2P01-02 N O U V E L A-dec 500 l’évolution d’une légende Venez découvrir la gamme A-dec chez votre concessionnaire, sur le site www.a-dec.com ou par téléphone au 0148133738
éditorial Le Chirurgien-Dentiste de France no 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 Nous aussi contre le VIH ! Le 1er décembre sera célébrée la Journée Mais quid des chirurgiens-dentistes, mondiale de lutte contre le sida. acteurs de santé publique, dans le suivi Cette maladie occupe une place à part dans de ces évolutions ? Connaissons-nous tous le champ sociétal et médical : 40 millions ces nouveaux traitements ? Quels regards de morts depuis le début de l’épidémie, les patients et les associations de prévention 1,2 million de morts par an dans le monde, portent-ils sur notre profession quand plus de 6 000 découvertes de séropositivité on sait qu’il existe encore des refus de soins chaque année en France, sans oublier la ou des protocoles inappropriés ? diminution des campagnes de prévention… Voici des faits qui justifient non seulement Il nous appartient de connaître les différentes l’importance, depuis plus de 30 ans, stratégies préventives et de nous adapter de poursuivre le combat contre cette à la diversité des situations ainsi qu’aux maladie, mais aussi de donner à personnes concernées. La mise à jour de cette Journée mondiale de mobilisation nos connaissances, dans le champ du VIH/sida un écho particulier. C’est l’occasion est primordiale et indispensable, car la lutte pour les acteurs de la lutte contre le sida contre ce fléau commence par une formation et les professionnels de santé de partager médicale pertinente et actualisée. les toutes dernières informations sur Même si les très grands progrès en matière le VIH, ainsi que les avancées scientifiquement de traitement, de prévention et d’accès avérées. aux soins nous permettent aujourd’hui Plus de 35 ans après la découverte du virus, d’envisager un jour que l’épidémie soit le visage de l’épidémie a changé. endiguée, le « chantier » reste immense. Vivre avec le VIH ne représente plus Cet objectif ne pourra être atteint que la même réalité quotidienne. La prévention si pouvoirs publics, associations et a évolué. Des progrès tangibles ont eu lieu, professionnels de santé restent toujours même s’ils n’ont pas bénéficié de la diffusion en éveil, mobilisés, et travaillent ensemble. qu’ils méritent. Aujourd’hui, pour se protéger et protéger l’autre de l’infection, il existe plusieurs outils dont l’efficacité a été prouvée : préservatif, dépistage, TPE (traitement post-exposition), PrEP (prophylaxie pré-exposition), DONIPHAN HAMMER TasP (« treatment as prevention »). 1er Vice-président 1
Le mot de la rédaction Fléau des années 80, le Sida est maintenant une maladie comme les autres, les modes de contamination sont bien connus et à l'occasion de la Journée mondiale contre le Sida le 1er décembre, nous tenions à faire un point sur les traitements et avancées scientifiques. En respectant les règles d’asepsie comme pour n’importe quel patient, le chirurgien-dentiste évite tous risques de contamination. Car tout patient est susceptible d’être porteur de telle ou telle maladie, qu’il le sache, le dise ou pas. Nous vous donnons tous les éléments sur les charges virales nulles et sur les moyens de prévention, comme la PreP. Découvrez dans ce numéro la marche à suivre pour télécharger l’application « Les CDF ». Elle vous permettra d’avoir plusieurs fois par semaine des informations précises sur l’activité du syndicat, tant politique qu’au niveau des services. Les CDF en partenariat avec le LCL ont créé Créfident, Daniel Prin en est le président et Valérie Dumonchel la responsable administrative. Elle fait le point sur les avantages octroyés à ceux qui sont accrédités. Très connue de tous les étudiants et de tous les jeunes installés, elle nous livre tous les avantages de Créfident. Le Centre national des professions de santé a fêté ses 50 ans en présence des CDF, membre fondateur. Depuis le 2 juillet 1969, cette structure défend et agit comme un véritable « think tank » pour l’ensemble des professionnels de santé. Au moment où vous lirez ces lignes, vous serez sûrement sur le chemin du congrès de l’ADF, venez sur notre stand (1L32), beaucoup de surprises vous y attendent ! Luc Lecerf Rédacteur en chef le mot Comité de rédaction : Président-directeur-Directeur politique : Thierry Soulié, directeur délégué : Pierre-Olivier Donnat, rédacteur en chef : Luc Lecerf, responsable scientifique : Benjamin Salmon, directeur de la rédaction : Alexandre de Cambolas, secrétaire de rédaction : Rodolphe Ragu, journalistes : Renaud Degas et Presse Infos+, rédaction culturelle : Armelle Baron, correcteur : Charles Ordinis, conseillers : Jean-Claude Chocque, Yann Duclos, Véronique Pellegrain, Marco Mazevet, chargée de communication : Elsa Carneiro Comité de lecture : Jean-Jacques Aknin, Charles-Daniel Arreto, Rémy Balthazard, Daniel Bandon, Anne Claisse, Pierre Colon, Christian Declocquement, Didier Gauzeran, Eric Gérard, Youssef Haikel, Frédéric Haim, Jean-François Largy, Guy Letoux, Françoise Martin-Villette, Patrick Missika, Eric Mortier, Bruno Pelissier, Laurent Pierrisnard, Bernard Piotrowski, Christophe Rignon-Bret, Gérard Scortecci, Jean-François Seret, Christian Verner. Responsables de rubriques scientifiques : Stéphane Barek, François Montagne-Lainé (Revue de presse), Michel Goldberg, Étienne Labassy, Benjamin Salmon, Laurent Scherman, Emmanuel Payen de la Garanderie. Comité de Gestion : Thierry Soulié, Pierre-Olivier Donnat, Michel Bergougnoux, Jean Barbanneau Ont également participé à la rédaction de ce numéro : Doniphan Hammer, Gwenaël Le Moal, Alexandre Terrini, Michel Bergougnoux, Gersende Guillemain, Laura Chauveau, Franck Garbarz, Benjamin et Jean-Michel Salmon. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle). Toute copie doit avoir l’accord du Centre français de droit de copie. Publicité : INTER PUBLI, 104, boulevard Jean-Jaurès 78800 Houilles - Tél. : 01.61.30.16.60 - Fax : 01.61.30.13.60 - email : interpubli@orange.fr Hebdomadaire - Tous les jeudis, prix du numéro 11 € - Abonnement papier : 168 € - Syndiqués Les CDF : 84 € - Étranger 265 € • Abonnement numérique - syndiqués Les CDF : 60 € Le Chirurgien-dentiste de France, édité par la Confédération nationale des syndicats dentaires, 54 rue Ampère, 75849 Paris cedex 17 Tél. : 01.56.79.20.20 - Fax : 01.56.79.20.25 - email : cdf@lescdf.fr Dépôt légal : novembre 2019 - Réalisation : INTER PUBLI - Houilles - Imprimerie : BLG TOUL - ZI Croix de Metz - 54200 Toul Commission Paritaire n° 0322 G 81412 - Le directeur de la publication : Thierry Soulié - I.S.S.N. 0009-4838 2
Votre portail internet : www.lescdf.fr Les CDF Actualité 01 Éditorial, par Doniphan Hammer 04 Communication : Les CDF en poche 07 VIH : Tous concernés 14 Fiche pratique CDF-Services : L’accident d’exposition au sang 16 Anniversaire : Le CNPS fête ses 50 ans 19 Brèves Exercice et cabinet 21 Dossier PER : Le big bang de l’épargne retraite ? 28 Vie professionnelle : Créfident, l’autre assistant des praticients 30/31 Brèves Environnement de santé 33 La Réunion : Une offre de soins inégalement répartie 36 Santé des professionnels : Des solutions au burn-out 40 Brèves Formation continue 41 Partagez vos connaissances scientifiques 29 Dossier PER Culture et loisirs 45 Cinéma : The Irishman, Les Misérables, Brooklyn Affairs et Chanson douce Le big bang de 51 À voir : De l’estampe à l’objet 54 À rouler : Audi A4 restylée / 2019 l’épargne retraite ? Sur-couverture : Macsf Encart piqué : Septodont 3
Actualité Communication Les CDF en poche Souvent décriée, la communication n’en reste pas moins le meilleur moyen d’être informé des actions, idées et réflexions d’un organisme auquel on est adhérent, ou que l’on imagine rejoindre. Cette information, autrefois véhiculé, principalement par le papier, a trouvé avec le développement d’Internet de nouveaux vecteurs. Pour Les CDF, il y a eu tout d’abord la naissance, à la fin du siècle dernier, du site internet confédéral. Site, qui en cette année 2019, a profité d’un nouveau lifting conséquent. Et il y a maintenant l’application Les CDF, qui met dans le téléphone portable de chacun l’essentiel de l’activité du syndicat, tant politique que de services. 4 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
Actualité Comment la télécharger ? Cas n°1 : Vous possédez un Iphone ? Rendez-vous sur l’application App Store Cas n°2 : Vous possédez un Android ? Rendez-vous sur l’application Play Store Après avoir saisi « Les CDF » au sein de votre recherche, rendez-vous sur l’application correspondante et cliquez sur « Installer » ou « obtenir ». Le téléchargement se lance, Bonne navigation ! Naviguer sur l’application mobile À l’ouverture de l’application, vous accé- Il est possible de filtrer les articles en cli- dez directement à l’accueil et à l’ensemble quant sur le menu en haut à gauche en des contenus, composés : choisissant parmi les catégories suivantes : • D’articles et communiqués (illustrés d’une Actualités, Vidéos, Exercice et cabinet, Fiches photo ou vidéo). pratiques, Convention. • Des contenus exclusivement vidéo. Certains contenus de l’application, mar- qués par des cadenas, sont bloqués et accessibles uniquement aux adhérents. Il est donc nécessaire de posséder un compte compte », vous êtes alors redirigé vers le sur le nouveau site www.lescdf.fr pour les site www.lescdf.fr où vous pouvez vous visualiser. Si vous tentez d’accéder à un inscrire. article bloqué, une fenêtre de connexion Une vérification quotidienne des comptes s’affiche. est effectuée afin que cet espace reste exclu- Cas n°1 : vous avez déjà créé un compte sivement réservé aux adhérents. sur le site www.lescdf.fr, vous pouvez vous Une fois votre compte créé, accédez à l’en- connecter en utilisant les mêmes identi- semble des contenus de l’application de fiants. manière permanente ! Grâce aux notifica- tions PUSH envoyées par votre application Cas n°2 : vous ne possédez pas de compte. Les CDF, vous serez informé des sujets Lorsque vous cliquez sur « Créer un importants et stratégiques. Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 5
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Actualité VIH Tous concernés MICHAEL JUNG Ce dossier vise les professionnels de la santé bucco-dentaire afin qu’ils soient au « top » des informations scientifiquement avérées concernant la prise en charge des patients porteurs du VHB, VHC, VIH ou ayant développé un Sida. Car les peurs d’hier, qui ajoutaient la discrimination à la maladie, n’ont aujourd’hui plus aucune raison d’être grâce aux progrès des traitements et aux connaissances scientifiques. M Doniphan Hammer ême en 2019, il subsiste par des instruments contaminés, ou en cas 1er vice-président toujours des questions, des de contact avec des plaies ouvertes et des incertitudes voire, des peurs muqueuses et liquides contenant des virus, concernant les soins dentaires des per- le risque d’infection peut être minimisé grâce sonnes porteuses du VHB (hépatite B), du à des mesures immédiates et, si néces- VHC (hépatite C), du VIH ou malades du saire, à une prophylaxie post-exposition. Sida. Or, par une connaissance plus accrue L’objet de ce dossier est de vous fournir les de ces maladies et la mise en place de trai- informations les plus importantes et les tements médicamenteux plus performants, réponses aux questions les plus fréquem- l’abord de ces pathologies et les protocoles ment posées afin de réduire les craintes de soins dans nos cabinets ont largement déraisonnables d’infection et de garantir évolué. ainsi des soins dentaires professionnels et Nous voulons vous montrer que le respect non discriminatoires aux personnes por- des habituelles mesures d’hygiène et de teuses de ces virus ou atteintes par ces sécurité au travail ne présente pas de risque maladies infectieuses. d’infection, ni pour vous, ni pour votre Je tiens à remercier particulièrement Sébastien équipe, ni pour les patients. Et même en Collardey (animateur d’actions d’AIDES), un cas d’accident du travail, telle une coupure des initiateurs de ce projet rédactionnel. Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 7
Actualité Bonnes pratiques Qu’importe le statut sérolo Au cabinet dentaire, un patient porteur du VIH, du VHB ou du VHC ne requiert pas de prendre des mesures particulières de sécurité en dehors des protocoles d’hygiène destinés à protéger praticiens, salariés et personnes traitées. Comme de nombreuses personnes ne savent pas qu’elles sont atteintes ou, en rai- son d’expériences négatives, n’informent pas le praticien de leur statut sérologique, tous les patients doi- vent être traités comme s’ils étaient infectés. Voici une série de treize questions-réponses qui vous permettront d’y voir un peu plus clair. Quels sont les protocoles d’hygiène séparée peut être perçu comme discrimi- autres. Il en va de même si l’on désinfecte et les mesures standards à respecter natoire, de même que porter deux paires de façon excessive la salle de traitement pour se protéger, et protéger ses sala- de gants lors des soins de routine et non ou la salle d’attente, ou le sol de ces dif- riés et le patient ? spécifiques, ou préparer les instruments férentes pièces en lui interdisant de remar- Il faut un équipement de protection indivi- utilisés pour le soigner séparément des cher dessus. duelle comprenant des gants jetables, une protection bucco-nasale, des lunettes de protection ou un écran de protection et, si nécessaire, un manteau protecteur en cas de risque d’éclaboussures majeures de liquide. De même, il faut s’assurer : - du nettoyage, de la désinfection et de la stérilisation appropriée de tous les dis- positifs médicaux (instruments) utilisés dans le traitement en fonction de leur clas- sification dans les classes de risque, - de la désinfection des zones proches du patient après le traitement par les pro- duits adéquats en respectant les temps d’action indiqués par le fabriquant, - de l’élimination en toute sécurité des élé- ments piquants et coupants dans les conteneurs prévus à cet effet, - de l’élimination des déchets contaminés, tels que la pompe à salive, les champs opératoires, les rouleaux de coton, etc., dans les conteneurs prévus à cet effet. Quelles mesures non nécessaires peu- vent être perçues comme discrimi- natoires ? Recevoir un patient que l’on sait malade ou porteur du virus uniquement en fin de journée ou le traiter dans une salle de soins 8 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
Actualité Que prendre en compte lorsque je prodigue des soins à des personnes séropositives ? gique ! Les interactions entre les médicaments anti- VIH et les médicaments utilisés en odon- tologie sont possibles. Par exemple, certains médicaments prolongent l’effet sédatif des benzodiazépines. Dois-je me protéger lorsque je traite des personnes infectées avec le VIH, Que prendre en compte lorsque je le VHB et le VHC ? prodigue des soins aux personnes Non, les mesures standard pour l’hy- atteintes du Sida ? giène et la sécurité au travail sont suffi- Afin de protéger les personnes atteintes du santes. Sida ou d’autres maladies graves, les règles applicables aux patients immunodéprimés Que rechercher chez les personnes s’appliquent. (bouteille de rinçage pour les yeux), puis séropositives pour le VHB ou VHC ? consulter immédiatement un médecin. Un dysfonctionnement hépatique lié à la Ai-je besoin de moyens spéciaux pour maladie peut prolonger le temps de coagu- nettoyer et désinfecter les surfaces et Quels sont les risques en cas de piqûre lation du sang. En outre, la posologie de les instruments, après avoir traité des d’aiguille ou de coupure ? la dégradation retardée de certains médi- personnes atteintes du VHB, du VHC, Dans tous les cas, le médecin doit être caments doit être prise en compte. du VIH ou du Sida ? consulté immédiatement en cas de bles- Non, il n’est pas nécessaire d’utiliser de pro- sure par piqûre d’aiguille ou de coupure. duits chimiques spéciaux pour le nettoyage Toutefois, le risque dépend de la quantité et la désinfection, et vous n’avez besoin d’agents pathogènes transmis ou ingérés d’aucun vêtement de protection spécial. et de leur pouvoir infectieux. Dans la phase aiguë de l’infection, le risque d’infection est Est-il possible de transmettre ces particulièrement élevé. Cependant, si le agents pathogènes par pulvérisation patient suit avec succès une thérapie anti- (par le biais d’aérosols) de pièces à VIH, la charge virale et donc le risque de main et de contre-angles ? transmission sont très faibles. Il n’y a aucun cas documenté dans lequel le VIH, le VHB ou le VHC ont été transmis Y a-t-il des précautions particulières par aérosols. à prendre à l’extérieur de la salle de soins ? Est-il possible d’être contaminé par Non, il n’y a aucun risque d’infection avec ces agents pathogènes si je reçois du les contacts et gestes quotidiens. Par exem- sang sur la peau ? ple, les virus ne sont pas transmis par la Fondamentalement, la peau intacte est poignée de main, les surfaces en contact une bonne barrière. Rincez le liquide sous ou le partage des toilettes. l’eau courante, puis désinfectez la peau avec un désinfectant pour les mains. Si Dois-je informer les laboratoires de vous entrez en contact avec une peau prothèses dentaires ? enflammée ou endommagée, vous devez Non. Le personnel du cabinet dentaire est vous présenter chez votre médecin de soumis au secret professionnel. Les diag- © MONIKA WISNIEWSKA/ADOBE STOCK bureau ou de transit. nostics et les informations personnelles ne doivent donc pas être transmis. La désin- Que faire si je reçois un liquide infec- fection obligatoire de toutes les pièces conta- tieux dans mon œil ? minées permet d’éviter un transfert En tant que mesure d’urgence, vous devez d’infection à l’interface entre le cabinet den- immédiatement rincer l’œil à grande eau taire et le laboratoire. Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 9
Actualité © GPOINTSTUDIO/ADOBE STOCK Prise en charge usage unique doit être privilégiée. Sinon, il faut choisir des instruments qui puissent être Patients au fauteuil démontés, immergés et autoclavés. Quel rôle doit jouer l’équipe dentaire face au VIH ? Assistante dentaire et bénévole au sein de l’association AIDES, Marilyn C’est l’ensemble des personnels soignants Michel nous fait part de son expérience et de ses conseils pour traiter qui doit se sentir concerné par la prévention et la promotion du dépistage pour réduire le les patients porteurs du VIH. nombre de nouvelles contaminations. La communication sur la transmission par voie Le CDF : Avez-vous déjà pris en charge orale nous concerne plus particulièrement. des patients porteurs du VIH ? Le chirurgien-dentiste et son assistante den- Marilyn Michel : Oui, notamment en paro- taire peuvent lutter contre l’ignorance : par dontologie et en chirurgie implantaire. Nous exemple, beaucoup de gens ne savent pas avons pris les mêmes précautions que pour que le VIH, la syphilis, le HSV (infection à tout autre patient immunodéprimé. Concer- virus herpès simplex) sont des infections nant l’asepsie et afin de prévenir les risques bucco-sexuellement transmissibles et croient de transmission croisée des infections, il n’est encore qu’un seul baiser suffit à transmettre jamais nécessaire de prendre des précau- le virus comme en témoigne une étude auprès tions supplémentaires. Mais afin de réduire des 15-24 ans (21 %). une éventuelle anxiété du patient et non pour des raisons médicales, il est préférable de Vous pensez que les questions liées à programmer la séance le matin avant que salive et le fluide gingival de tous les patients la sexualité et à la prévention devraient d’autres patients potentiellement malades et comme étant potentiellement infectieux. Il être abordées lors des consultations ? contagieux ne soient venus au cabinet. Il est n’y a pas de « population à risque », mais Ce qui me semble nécessaire aujourd’hui, primordial de se reporter au « Guide de pré- seulement des « pratiques à risques ». La c’est d’instaurer un climat de confiance avec vention des infections liées aux soins en chi- question des dispositifs médicaux réutilisa- le patient de manière à libérer la parole, rurgie dentaire et en stomatologie de la bles et des précautions à prendre lors de quelles que soient ses pratiques et sa concep- Direction générale de la santé (2006) » pour soins administrés à un patient séropositif tion de la sexualité. Dans les faits, ces ques- appliquer le traitement des dispositifs médi- (VHC, VHB, ou VIH) revient souvent dans le tions doivent être abordées lors des caux réutilisables et prévenir les éventuelles discours de l’assistante dentaire. Je rappel- consultations, afin que les difficultés soient transmissions croisées. Ma devise d’assis- lerai que le VIH est un virus thermosensible identifiées et prises en charge par l’équipe tante dentaire est de considérer le sang, la et que l’utilisation de dispositifs médicaux à dentaire comme n’importe quelle pathologie 10 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
Actualité chronique. La remise à jour du questionnaire médical de santé de façon régulière et confi- Avancée médicale dentielle est nécessaire pour donner l’op- portunité de dire si le statut du patient a évolué La PreP (Prophylaxie Pré-exposition) depuis sa dernière visite. Cela permet éga- Aujourd’hui, nous avons les outils nécessaires lement au chirurgien-dentiste d’être informé © JAMES THEW/ADOBE STOCK pour lutter contre la transmission du VIH. des différents traitements en cours, car de Ainsi après le U=U (undetectable=untrans- nombreux médicaments sont susceptibles missible)1 qui signifie qu’une personne vivant d’interagir avec les antirétroviraux. En matière avec le VIH et traitée efficacement ne trans- de prévention et d’accompagnement, l’arrêt met pas le virus, la Prep (prophylaxie pré- des conduites addictives est nécessaire pour exposition) a fait son apparition dans tous les patients porteurs du VIH. En tant l’arsenal de prévention. Cette prophylaxie qu’assistante, mon rôle est aussi d’aider les a été mise en place en France en janvier patients face à l’arrêt de la consommation 2016 d’abord sous forme de RTU (recom- de tabac et de cannabis, ou la diminution mandation temporaire d’utilisation) puis de la consommation d’alcool. avec une autorisation de mise sur le mar- ché depuis mars 2017 du fait de son excep- Avec les progrès des traitements, la tionnelle efficacité. Jusqu’à présent initiée peur que pourraient ressentir les pra- par les médecins spécialistes hospitaliers, ticiens est-elle irrationnelle ? une prescription libre par les médecins géné- Tout à fait. Un patient séropositif bien traité, ralistes devrait être prochainement permise. dont la charge virale est indétectable, ne pré- Il s’agit de proposer à des personnes non sente aucun risque de contamination. Le trai- contaminées par le VIH, mais exposées for- tement qu’il suit contrôle la réplication du tement au virus du fait de l’appartenance virus. La charge virale peut devenir indétec- à un groupe à risque, de prendre un traite- table, c’est-a-dire inférieure à la plus petite ment appelé le Truvada® (générique charge virale mesurable par le laboratoire. Emtricitabine-Tenovofir) afin qu’elles ne Depuis 2008, grâce à un traitement appelé bable avec cette mesure de prévention. En s’infectent pas par le VIH. Les populations TasP, les personnes séropositives ne sont revanche, il ne protège que contre le VIH. les plus exposées sont aujourd’hui les plus contaminantes. Son efficacité protège Ainsi, les personnes peuvent acquérir des hommes ayant des relations sexuelles avec les personnes séronégatives. Cependant, IST (infections sexuellement transmissibles) des hommes, mais aussi les travailleuses du cela ne signifie pas l’élimination du VIH de notamment visibles au niveau buccal (chan- sexe ou les personnes pratiquant du « chem- l’organisme : avoir une charge virale indé- cre syphilitique par exemple). sex » (sexe sous emprise chimique). tectable n’est pas équivalant à un statut de Sa tolérance est globalement bonne avec Ce traitement, remboursé par la Sécurité séronégatif. Mais le pronostic vital de la per- une toxicité potentielle sur la densité miné- sociale, et efficace, est mis en place dans le sonne infectée se rapproche de celui d’un rale osseuse et la fonction rénale (tubulo- cadre d’une prévention combinée, c’est-à- individu sain, si ses défenses immunitaires pathie). Une surveillance régulière des dire avec renforcement des autres modes ont toujours été bonnes. Il existe malheu- paramètres rénaux doit donc être réalisée. de prévention, parmi lesquels le préserva- reusement encore une méconnaissance qui Il est recommandé par contre de ne pas co- tif, entre autres, garde toute sa place. peut avoir un impact important sur la prise prescrire de médicaments néphrotiques L’efficacité proche de 100 % bien démon- en charge d’un patient porteur de VIH. comme les AINS. Ce traitement est dépourvu trée dans un certain nombre d’études comme d’interaction médicamenteuse majeure. Ipergay2 (réduction relative de l’incidence Congrès de l’ADF du VIH de 86 %), que ce soit en prise conti- Dr Gwenaël Le Moal nue ou discontinue (prise de médicaments Vendredi 29 novembre (16h -17h D98) Service des Maladies Infectieuses autour de la prise de risque), est condi- Assurant la première formation e-learning CHU Poitiers tionnée par l’observance du patient. Pour certifiée sur la stérilisation, réalisée par la première fois, Santé publique France a l’UFSBD, Marilyn Michel est responsable rapporté une baisse des nouveaux cas infec- 1 Indétectable=intransmissible scientifique de la séance « La check-list au tés par le VIH à Paris en 2018 en lien pro- 2 Molina J.-M., NEJM 2015 ; 373 :2237-46 cabinet dentaire » où Fabienne Rossignol sera conférencière.. Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 11
Actualité Une méconnaissance des avancées thérapeutiques Laurent Pallot, secrétaire général de l’association AIDES, revient sur le statut social des patients séropositifs ou en phase Sida et leur accès plus ou moins entravé au corps médical, à l’heure où la médication permet de juguler la maladie. Le CDF : Dans quelle mesure les mis- sions d’AIDES ont-elles évolué au fil du temps ? Laurent Pallot : L’association existe depuis 1984. Notre raison d’être est la lutte contre le Sida, le VIH et les hépatites, mais éga- lement contre les discriminations liées à ces pathologies. Dans les années quatre- vingt, nous étions beaucoup dans l’ac- compagnement des malades en fin de vie. Depuis l’arrivée des trithérapies, nous sommes essentiellement dans l’accompa- gnement des personnes pour qu’elles réus- sissent à bien vivre avec le VIH. Nous sommes en effet dans une optique d’arrêt de l’épidémie. © RA2 STUDIO/ADOBE STOCK Grâce aux progrès de la médecine ? Effectivement, dans la mesure où une per- sonne dépistée séropositive et mise sous traitement rapidement ne transmet plus le virus au bout de six mois. Le traitement est efficace et permet que la personne soit en charge virale indétectable. Le virus est Là, des volontaires et des salariés habili- séder suffisamment de défenses immuni- alors en quantité tellement infime dans l’or- tés proposent des tests rapides d’orienta- taires. Nous promouvons également la pro- ganisme que la personne n’est plus conta- tion diagnostique (Trod), lesquels sont très phylaxie pré-exposition, laquelle consiste minante, y compris lors d’un rapport sexuel fiables et ne nécessitent pas de prescrip- à prendre un traitement trithérapeutique sans préservatif. La trithérapie fonctionne tion médicale. C’est essentiel parce que les avant une éventuelle prise de risque, qu’il aussi bien pour les personnes séroposi- personnes séropositives se découvrent en s’agisse de pratiques sexuelles ou de tives que pour celles qui sont en phase général très tard. Or, plus on administre le consommation de drogue par injection avec Sida. traitement à un stade avancé, plus la mala- une seringue, puis à être suivi tous les trois die est longue à stabiliser. Parfois, il est mois en se soumettant à une batterie com- De quelle manière Aides peut-elle même trop tard. Il y a encore des gens qui plète d’analyses. Dans ce cas de figure, contribuer à l’éradication de l’épi- meurent aujourd’hui du Sida ou, plus exac- les médicaments bloquent immédiatement démie ? tement, de ses conséquences, c’est-à-dire le virus si la personne vient à être en contact Par toutes les actions que nous menons, d’une maladie opportuniste contre laquelle avec ce dernier. Il ne pourra donc pas se en particulier le dépistage communautaire. l’organisme ne peut plus lutter faute de pos- développer dans l’organisme. 12 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
Actualité Sur le plan médical autant que socié- ciens qui estiment que les personnes tal, vit-on aujourd’hui plus facile- atteintes du virus l’ont bien cherché et n’ont ment avec le virus, lorsque l’on en donc pas à se plaindre. Beaucoup font est porteur ? paradoxalement montre d’une mécon- Oui et non. En ce qui concerne l’état de santé, naissance des avancées thérapeutiques. mais également la durée et le confort de vie, Ils restent persuadés qu’il leur faut mettre hormis l’obligation de prendre son traite- en place un protocole renforcé lorsqu’ils ment et de se soumettre à des contrôles accueillent un patient séropositif. Cela vaut réguliers, les malades ont aujourd’hui la surtout pour les professionnels de santé même espérance de vie que les autres dans qui interviennent dans des spécialités où des conditions de vie quasiment compara- ils sont susceptibles d’être en contact avec bles. Les trithérapies sont toutefois des trai- le sang. tements lourds qui sollicitent l’organisme avec, à la clef, des effets secondaires fré- Donc, aussi, les chirurgiens-dentistes ? quents. Ceux-ci sont très variables selon les Oui. Nous avons fait un testing, auprès individus, que ce soit au niveau cardiaque, d’eux, en 2015, lequel a montré qu’avec ou de journée, sous prétexte d’avoir ensuite rénal, etc. Par ailleurs, les pathologies liées certains, cela se passe très bien, sans le le temps de « décaper » leur cabinet. Et à l’âge ont tendance à survenir plus tôt chez moindre problème, même quand on leur puis il y a les cas extrêmes et ceux qui vous une personne sous trithérapie. explique, lors de la prise de rendez-vous, disent que quand on est séropositif, on doit que l’on est séropositif. Par contre, avec se faire soigner à l’hôpital et non en ville. Quid sur le plan social et profession- d’autres, les choses sont plus compliquées. nel ? Il arrive qu’ils refusent d’accueillir des Or, ces refus de soins s’avèrent par- Là, en revanche, nous n’avons malheu- patients porteurs du virus parce qu’ils ticulièrement délétères… reusement pas beaucoup avancé. estiment ne pas avoir la capa- Oui, car ils incitent les patients séroposi- Il y a toujours des problèmes de cité ni les compétences tifs à cacher leur maladie alors qu’il est discrimination et de stigma- nécessaires pour les préférable pour tout le monde que les pro- tisation tout simplement prendre en charge. fessionnels de santé le sachent. L’autre parce que les gens ne sont Ce qui est un faux écueil, c’est que la personne, échaudée, pas au fait des avancées argument dans la renonce aux soins avec toutes les consé- médicales. Même s’ils mesure où il n’y a quences que cela peut avoir sur son état entendent que les traite- pas besoin de dis- de santé général. C’est pour cela qu’il est ments fonctionnent, ils positif particulier ni essentiel de faire passer auprès du corps ont toujours tendance à de connaissances médical un message que les syndicats pro- instaurer une distance avec supplémentaires fessionnels ont vocation à relayer : en l’oc- les malades. Ainsi, dans une pour s’occuper de ce currence, que la trithérapie fonctionne et enquête réalisée en 2017 en type de patient. Ils crai- qu’elle permet, au bout de six mois, si l’on collaboration avec le CSA, la majo- gnent de contaminer leurs est observant, d’avoir une charge virale rité des sondés avouaient qu’ils seraient autres patients via le matériel. Or, indétectable, de ne plus transmettre le virus gênés si l’un de leurs collègues de travail pour éviter tout problème, il suffit de res- et donc de ne pas être contaminant. Quitte, était séropositif et qu’ils n’iraient pas chez pecter les règles d’hygiène et de stérilisa- pour cela, à fournir au professionnel de le même médecin que lui. Néanmoins, ce tion qui s’appliquent pour chaque patient. santé ses résultats d’analyses attestant de n’est pas la règle générale. Certains sont Ni plus ni moins, que le patient soit sous la chose. confrontés à ce genre de problème, d’au- trithérapie ou pas. Il faut quand même rap- tres pas. peler qu’à l’air libre, le virus du Sida meurt Propos recueillis en deux secondes. Il n’y a aucune néces- par Alexandre Terrini Cet ostracisme persiste-t-il dans le sité de nettoyer deux fois plus le cabinet milieu médical ? ni, a fortiori, de jeter le matériel qui a servi Oui et je l’ai vécu personnellement. J’ai subi à traiter un patient séropositif ou en phase énormément de discriminations intoléra- Sida. Or, il arrive encore que des chirur- bles liées à mon VIH. Il y a d’abord le regard giens-dentistes prennent des patients séro- et les convictions personnelles des prati- positifs mais seulement en fin de matinée Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 13
Fiche pratique L’accident d’exposition au sang Accident du travail le plus fréquent dans les établissements de santé, l’AES est une exposition accidentelle au sang ou à un autre liquide biologique, comportant une effraction cutanée (piqûre, coupure) et une projection sur une muqueuse (conjonctive) ou sur peau lésée. © VADIM YEROFEYEV/ADOBE STOCK Prévention Conduite à tenir patient source (VIH rapide, sérologie VHC, autres) ; Gants, collecteur d’objets piquants, cou- En cas d’AES, il faut : - décide d’une éventuelle prophylaxie pants ou tranchants au plus près de l’acte • Immédiatement (pendant 5 minutes) : de soin, sans dépasser la limite de rem- Effectuer un lavage et une antisepsie de la • Dans les 24 heures : plissage. plaie sans faire saigner ou un rinçage abon- Initier un suivi médical (qui durera 6 mois). dant de la muqueuse ou de la conjonctive Formation au sérum physiologique. Dans les 48 heures : La formation des personnels et l’applica- • Dans les 4 heures : Déclarer l’accident de travail tion des précautions standard permettent Consulter un médecin ou un service d’ur- une réduction de 80 % de la fréquence des gences qui : AES. - évalue le risque : recherche du statut du Lien direct : Posez vos questions à CDF-Services sur services@lescdf.fr ou au 01 56 79 20 40 14 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
STAND ADF 2M16 INNOVEZ AVEC KAELUX NOUVEAUX LASERS GAMME EXPERT ! la facultéé de de Médecine Méd édec édec eci cin ine - Docteur Doct Doct Do cteu cteu eur en en chirurgie chiru hiru hirurg rgiie Dentaire Dentaire - Diplômé Diip D pllôm ômé en en Expertise Exp xper erti erti tissee Bucco-Dentaire Buc uccco o-D Dentaire - Expert Exxp peert rt in in Oral Oral Oral Implantology Imp mpla laant ntol nto ntolog olog ogy - AFI A - FORMEZ-VOUS au laser AVEC kaelux ! *V\YZHWWSPJH[PVUZItUtÄJLZWYV[VJVSLZL[[YH]H\_WYH[PX\LZ SAVE THE DATE 2019 2020 PARIS - 12 décembre PARIS - 23 janvier SPECIALE ERBIUM YAG NANTES - 19 mars PARIS - 7 mai SPECIALE ERBIUM YAG CORSE - 25 juin PARIS - 24 septembre MONTPELLIER - 5 novembre -VYTH[PVUZHZZ\YtLZLU[V[HSLSPILY[tZJPLU[PX\LWHYSL+VJ[L\Y.tYHYK9L` +PWSTtKLSHMHJ\S[tKL4tKLJPUL+VJ[L\YLUJOPY\YNPL+LU[HPYL+PWSTtLU,_WLY[PZL)\JJV+LU[HPYL,_WLY[PU6YHS0TWSHU[VSVN`+.60(-0 6YHS0TWSHU[VSVN`+.60(-0 +PYLJ[L\YK»,UZLPNULTLU[Z\YSLZ3HZLYZ4tKPJH\_7HYPZ.HYHUJPuYL4PSHU)PJVJJH4VU[WLSSPLY
Actualité Des invités de marque Anniversaire Pour fêter les 50 ans comme il se doit, le CNPS avait invité un parterre de renom. Les nombreux participants ont ainsi, au cours d’un long après-midi, entendu et échangé avec notamment : Le CNPS fête ses • Francois Blanchecotte, Président du CNPS • Catherine Mojaïsky, Secrétaire générale du CNPS • Thierry Péan, Chef du bureau des professions libérales, • Michel Chassang, Président du groupe des professions libérales au CESE • Philippe Gaertner, Vice-président de l’UNAPL, Vice-président de l’OPCO PEPSS • Marie-Francoise de Pange, Le Centre national des professions de santé s’est réuni, le 14 novembre, Directrice de Buzz Médecin pour célébrer son 50e anniversaire, en présence de Nicolas Revel, • Judith Mehl, Cofondatrice de Ethik-IA directeur général de l ’Assurance maladie, de députés, de • Luis Godinho, représentants de patients, de mutuelles, de sociologues, d’universitaires Président de l’UNSAF et, bien sûr, de représentants des libéraux de santé. L’occasion de • Jean-Paul Ortiz, rappeler les combats menés et ceux à poursuivre ! Président de la CSMF L • Alexis Vervialle, e CNPS a été fondé le 2 juillet 1969 Chargé de mission Offre de Soins de par la CNSD (aujourd’hui Les CDF), France Assos Santé la Fédération des syndicats pharma- • Norbert Nabet, ceutiques de France (FSPF) et la Directeur général d’activité Nehs Confédération des syndicats médicaux fran- • Nicolas Revel, çais (CSMF). « Ensemble, les chirurgiens- Directeur général de l’UNCAM dentistes, les pharmaciens d’officine et les médecins libéraux ont décidé de s’unir dans • Sanche d’Abranavel, la double intention de constituer une force Virtual Care Director, Doctolib de proposition et une force de frappe au • Jean-Carles Grelier, service des libéraux de santé et de leurs Députe LR de la Sarthe patients, a rappelé François Blanchecotte, • Philippe Vigier, président de l’instance. « Très vite, il s’est sent, la tendance à l’étatisation des soins Députe UDI d’Eure-et-Loir imposé comme un interlocuteur privilégié persiste et la pression financière s’accroît, • Bastien Le Dantec, des pouvoirs publics. » en témoignent les 4,2 milliards d’écono- Vice-président Santé de la FAGE Aujourd’hui, son objectif est toujours de mies de santé demandés en 2020 (contre promouvoir et de défendre une offre libé- 2,2 milliards en 2012). « Tout le monde a • Philippe Besset, rale de soins de proximité, de qualité et les yeux rivés sur l’Ondam (2,3 % en 2020 Président de la FSPF accessible à tous. Et ce, dans un contexte contre 2,8 % en 2012, NDLR) plutôt que difficile, où les maladies chroniques explo- sur l’organisation de notre système de 16 Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019
Actualité 50 ans Stéphane Rapelli, socio-économiste des métiers des professions libérales, le sec- teur libéral de la santé connaît, en 2018, une croissance de 8 %. Il regroupe 467 800 entreprises, dont 86 900 sont des entre- prises employeuses avec 322 500 sala- riés. Les professionnels de santé ne gèrent donc plus seulement un cabinet, ils sont aussi à la tête d’une petite entreprise. Pour autant, ils ne doivent exercer de manière isolée. Les enjeux territoriaux de santé sont tels qu’ils exigent un travail concerté. Cesser le travail en “ silos ” « L’interprofessionnalité ne passe pas néces- sairement par un regroupement physique », a rappelé Michel Chassang. Elle peut s’ex- Le CNPS aujourd’hui primer au sein du CNPS, mais aussi, sur le terrain, au sein des Communautés pro- « Trois convictions guident mon fessionnelles territoriales de santé (CPTS), action : l’exercice libéral, l’activité pensées pour renforcer la coordination des coordonnée des professionnels de professionnels de santé et améliorer le par- santé dans une équipe de soins pluri- cours de soins et la prévention. À ce sujet, disciplinaire et une organisation sur le Nicolas Revel, directeur de l’Assurance terrain pour une prise en charge des Maladie, rappelle que « 400 projets de patients dans le secteur privé » a création sont en cours actuellement ». Une rappelé François Blanchecotte, chose est sûre : l’« interpro » implique de président du CNPS lors de son trouver des outils et des rémunérations discours d’accueil, avant de appropriés. Mais, parce que chaque popu- poursuivre : « Le CNPS est un endroit lation a des besoins différents et puisque de discussion fondamental pour chaque région a ses particularités, la consti- aborder ces questions. On ne peut pas tution d’une CPTS doit également être vou- mener des combats syndicaux et lue et co-construite par les acteurs locaux intersyndicaux sans en discuter de santé, fins connaisseurs du territoire. auparavant et si on ne partage pas des Un message lancé aux paramédicaux qui valeurs communes : indépendance, santé », lequel est « notoirement sous- ont quitté le CNPS, qu’ils critiquaient pour secret professionnel, éthique... » financé », a ainsi déploré Michel Chassang, son « médico-centrisme », pour créer en En sont membres : les CDF ainsi que président du CNPS de 2007 à 2013 et pré- 2017, la Fédération française des prati- plusieurs syndicats de médecins, sident du groupe des professions libérales ciens de santé (FFPS). La porte leur est pharmaciens, biologistes, au sein du CESE (Conseil économique social toujours ouverte, a rappelé François audioprothésistes, podologues et la et environnemental). Blanchecotte. « La division fait le jeu des Fédération de l’hospitalisation privée pouvoirs publics », a renchéri Michel (FHP). Ensemble, ils construisent et Le professionnel de santé, Chassang. Et les sujets de coopération ne proposent des alternatives aux un chef d’entreprise manquent pas : la prise en charge des modèles tantôt étatiques, tantôt malades chroniques, la permanence des industriels que certains veulent 50 ans après sa création, le CNPS reste soins, l’objectif étant d’éviter la tentacula- imposer aux libéraux de santé et aux un acteur incontournable de la sphère risation de l’hôpital vers la ville, la forma- patients. publique. En effet, comme l’a rappelé tion professionnelle, etc. Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 17
Brèves PLFSS Suite de la navette ! La commission des Affaires sociales de marqueğ par la hausse de l'objectif national l'Assemblée nationale a adopté mercredi 20 de dépenses de l'assurance maladie (Ondam), novembre en seconde lecture le PLFSS 2020 traduisant ainsi le plan d'urgence pour l'hô- pital présenteğ par le gouvernement. Rejeté le 14 novembre par les sénateurs, le PLFSS © JIRIS/ADOBE STOCK est passé sans succès devant la Commission mixte paritaire. Le texte est examineğ en séance publique en nouvelle lecture par les députés depuis le 25 novembre. Un seul amendement sera présenté afin de modifier l'article 59 et faire passer le sous-Ondam hospitalier Ğa 84,4 TÉLÉMÉDECINE milliards d'euros et le sous-Ondam relatif aux Les patients diabétiques établissements et services pour personnes © JEMASTOCK/ADOBE STOCK âgées Ğa 10 milliards d'euros (pour tenir compte très partagés des mesures relatives aux aides-soignants), Une courte majorité de patients soit une hausse de 200 millions d'euros pour diabétiques (54 %) se disent le premier et de 100 millions pour le second. « favorables » au développement de la téléconsultation, et seuls 48 % l'envisagent pour eux-mêmes, selon un sondage Harris- Interactive pour Roche Diabetes SML Care France, dévoilé à l’occasion Qu’en est-il des soins de ville ? de la Journée mondiale du diabète (14 novembre). Ce faible Le Syndicat des médecins libéraux enthousiasme vient (SML) estime que le plan en faveur contrebalancer l’intérêt pour la de l’hôpital doit être une occasion télémédecine observé depuis de recentrer ces établissements sur plusieurs années. Les chiffres leurs missions originelles. « Effacer sont à peu près identiques leur dette et déverser des millions s'agissant de la télésurveillance : © SYDA PRODUCTIONS/ADOBE STOCK sur l’hôpital ne servira à rien, sans seuls 23 % des diabétiques de réorganisation profonde », explique type 1 sont actuellement le SML dans un communiqué de télésurveillés dans le cadre de presse. Selon lui, un tel plan ne leur pathologie, 17 % pour les pourra avoir d’effet systémique et types 2 insulino-dépendants, rejaillir sur l’ensemble du système et 4 % pour les types 2 non- de santé que s’il est accompagné, en miroir, à avoir une ambition qui dépasse la géographie insulinés. Selon le groupe Roche, d’un plan comparable pour la médecine de des CPTS et le dumping médical. Il souhaite le manque d'informations ville. Jusqu’ici « Ma Santé 2022 » n’a visé que que soit donnée aux médecins de ville, qui concernant la télémédecine, la mise en œuvre d’une médecine libérale sont aussi des entrepreneurs, une véritable ajouté à une méfiance solide moins-disante, qui se traduit davantage par perspective à moyen terme concernant l’évo- quant à ses apports concrets, le démantèlement progressif des actes du lution de leurs tarifs. Or, aucun obstacle ne persiste, et les médecins sont en médecin libéral au profit de professions moins justifie que les médecins libéraux ne puissent première ligne pour faire évoluer qualifiées, que par l’organisation d’une coor- pas, eux aussi, bénéficier d’un plan pluriannuel cette pratique. dination réelle des soins. Pour soutenir la méde- de revalorisation des tarifs, à l’instar des hôpi- cine de ville, le SML appelle le gouvernement taux. Le Chirurgien-Dentiste de France no 1868-1869 du 28 novembre - 5 décembre 2019 19
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