CITERNES SUR MESURE - Transport Routier
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Nouvelle étoile Télématique PAGE 25
Western Star dévoile son 47X. PAGE 33 La télématique pour optimiser l’entretien mécanique.
Le magazine d’affaires de l’industrie québécoise du camionnage
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Sommaire
Novembre 2021 | VOLUME 22, NUMÉRO 9
9 Steve Bouchard
21 Samuel Laverdière 10 25
46 Jacques Alary
DANS L’ACTUALITÉ
À l’affiche
10 Loblaw teste des livraisons
zéro émission
11 5,2 millions de camions 29 33
pourraient être électrifiés
12 ExpoCam réunit l’industrie
13 Vers une formation
obligatoire pour les
nouveaux conducteurs
13 Volvo automatise le VNL
14 38 000 camionneurs
canadiens et américains
pourraient quitter le
transport transfrontalier
Dans ce numéro
15 Semaine de la sécurité EN VEDETTE
des freins : résultats
17 Entendu en passant
25 Diagnostic continuel et en temps réel
En attendant l’entretien prédictif, la télématique peut vous
aider à optimiser votre entretien préventif.
Au carrefour Par Steve Bouchard
19 Profil : Jean-Charles Fleury
20 Le pouls de l’industrie
22 Faits et chiffres 29 Citernes sur mesure
23 Têtes d’affiche De l’approvisionnement à la sécurité en passant par l’entretien, ce que
24 Ventes de camions vous devez savoir sur le monde des remorques-citernes.
Par Nicolas Trépanier
Dans l’atelier
33 Western Star élargit sa
34
X-Series avec le 47X
Bonjour! Je suis votre
courtier d’assurance.
International modernise
sa gamme MV
34 Le Hino XL8 sera Ma mission ? Vous offrir conseils et protections.
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NOVEMBRE 2021 7
Éditorial
Par Steve Bouchard
Prévoir les coups.
Survivre aux coûts.
On savait que la pandémie de COVID-19 ferait mal à l’économie son matériel roulant au lieu de le renouveler. «Ça va coûter plus
pendant longtemps, mais on ne savait pas exactement comment cher d’entretien naturellement, mais ce sera plus rentable que
et dans quelle mesure. On le sait maintenant : il suffit d’aller au d’acheter aux prix actuels.»
supermarché, à la quincaillerie, au restaurant. Depuis quelques Il a de grandes interrogations aussi sur la qualité de l’entre-
mois, le prix des biens de consommation a explosé, gracieuseté tien mécanique que certains transporteurs assureront.
des dérapages dans les chaînes d’approvisionnement mondiales «Les moins solides et les moins sérieux ne suivront pas la
et du manque de main-d’œuvre. parade. Dans quel état mécanique se retrouveront leurs camions
Nous voilà bien installés dans un cercle passablement vicieux : et remorques?», se demande-t-il. «Mais finalement, c’est peut-
les prix grimpent, la main-d’œuvre veut gagner plus cher pour être ce dont l’industrie a besoin pour faire un ménage. Pour
compenser l’inflation, ce qui a pour effet de faire monter les prix. faire sortir du marché des transporteurs qui sont tout croches
Au moment d’écrire ces lignes, l’indice des prix à la consom- et rendre des chauffeurs
mation (IPC) au Québec a atteint la barre des 5,1 % pour la (Illustration: iStock) disponibles pour ceux
première fois en 30 ans. La Banque du Canada s’attend à ce que qui sont plus droits.»
l’inflation annuelle atteigne en moyenne 4,75 % d’ici la fin de Avec le manque de
l’année. chauffeurs et de véhicules
L’industrie du camionnage subit évidemment les inconvé- qui occasionne un resser-
nients de la situation actuelle. Le matériel roulant est rare et rement de la capacité, les
beaucoup plus coûteux. transporteurs n’auront
«Quand on regarde les augmentations de prix de nos four- pas le choix d’adapter
nisseurs, on se demande où sera l’industrie dans les prochains leurs opérations.
mois», me dit Éric Gignac, PDG du Groupe Guilbault, au bout «Quand on n’a pas
du fil. assez d’équipement et
Il cherche dans son ordinateur quelques secondes. «Une de chauffeurs pour desservir tout le monde, quel client choi-
remorque tridem neuve coûte aujourd’hui 22 % plus cher que sit-on? Celui qui est le plus payant, naturellement», de dire Éric
celles que j’ai commandées il y a quelques mois à peine», lance- Gignac, ajoutant que, malheureusement, «ces clients moins
t-il, un peu abasourdi. payants vont appeler quelqu’un d’autre, parce qu’il y a toujours
«Les remorques, c’est 15 %, 20 % d’augmentation. Les camions, quelqu’un d’autre pour transporter au rabais».
on ne le sait même plus. Je n’envisage pas en commander en Les entreprises les plus en avance technologiquement sont
2022, mais je m’attends à des augmentations qui vont facilement celles qui ont le plus de chances de tirer leur épingle du jeu dans
atteindre 10 à 20 %.» la situation actuelle.
Les salaires versés aux employés ont augmenté aussi. Les entreprises de camionnage qui disposent de la tech-
Éric Gignac comprend que ces augmentations sont la consé- nologie et des connaissances pour ajuster et maximiser leur
quence d’une situation mondiale. Les pneus, les roues, les freins, logistique, pour se mesurer, pour améliorer l’entretien, celles
toutes les composantes ont connu des hausses de prix substan- qui ont une visibilité de leur matériel roulant pour en optimiser
tielles depuis un an. Il n’aura d’autre choix que de couper dans l’utilisation prendront une longueur d’avance.
ses achats. «La situation est ce qu’elle est, mais il va falloir que Dans le contexte actuel, on ne peut plus gérer au jour le jour.
l’industrie se tienne et augmente les taux. Il va falloir que les Il faut être en mesure de voir venir les coups et les coûts pour les
transporteurs soient sérieux et augmentent leurs prix au même atténuer, à défaut de pouvoir les éviter. TR
titre que les fournisseurs. Et ces augmentations vont évidem-
ment se répercuter sur le prix des produits.»
En attendant et en espérant que la tempête passe, Éric Steve Bouchard est le rédacteur en chef de Transport Routier. Vous
Gignac, comme bien d’autres transporteurs, va garder et réparer pouvez le joindre au (514) 938-0639, poste 3 ou à steve@transportroutier.ca
NOVEMBRE 2021 9
ÉDITÉ PAR STEVE
PAR STEVE BOUCHARD
BOUCHARD
Loblaw, l’une des plus grandes flottes
privées du Canada, a mis en service l’un
des premiers Freightliner eCascadia au
pays. (Photo : courtoisie)
est retourné à Portland pour d’autres
démonstrations.
Les premiers essais ont eu lieu en
Colombie-Britannique en raison de la
proximité avec le siège social de Daimler
Trucks North America à Portland, en
Oregon, d’ajouter M. Scott.
Tout cela a permis d’obtenir les
premiers aperçus de la façon dont les
camions électriques à batterie de classe
8 pourraient fonctionner dans un envi-
Loblaw voit vert
ronnement canadien.
Le premier trajet a consisté en un
voyage aller-retour de 147 milles (237
La plus grande flotte privée du Canada km), avec une charge utile de 22 933
livres et une remorque frigorifique tra-
teste des livraisons zéro émission ditionnelle. Lorsque le camion a quitté
le centre de distribution, la batterie était
Loblaw n’a pas tardé à lever la main Scott, directeur principal de l’entretien. entièrement chargée. Lorsqu’il est reve-
pour commander quelques-uns des Le trajet inaugural du eCascadia lui- nu, son état de charge était de 15 %. En
premiers Freightliner eCascadia en même, qui consistait à transporter un l’espace d’une semaine, les chauffeurs
Amérique du Nord. Aujourd’hui, la plus chargement réfrigéré entre un centre ont pu faire passer ce chiffre à 20 %,
grande chaine de supermarchés cana- de distribution de South Surrey et un après avoir appris à mieux exploiter le
diens a officiellement testé l’une des pre- magasin de Squamish, en Colombie- freinage par récupération, explique M.
mières unités sur la route – et a même Britannique, a été effectué à la fin du Scott.
utilisé le tracteur électrique à batterie mois de juin. Mais à la fin du mois Officiellement, l’autonomie du eCas-
pour tirer une remorque frigorifique d’août, le camion tractait également la cadia se situe entre 210 et 257 km par
équipée d’un panneau solaire sur le toit. remorque à énergie solaire dans le cadre recharge, grâce à 390 kWh de batterie
Il s’agit en fait de l’une des premières de trois voyages dont la distance variait utilisable. Le camion a une vitesse maxi-
semi-remorques à transporter du fret entre 33 et 43 km. male de 97 km/h et un poids à vide de
réfrigéré sans générer aucune émission «Il s’agissait de tout mettre en place», 23 500 lb. Il peut atteindre un état de
de dioxyde de carbone. poursuit M. Scott. charge de 80 % en moins de trois heures.
«Un chauffeur ne pouvait pas s’empê- En septembre, la remorque déve- «Il est en fait plus performant que je
cher de sourire. Il a été particulièrement loppée avec Westhill Innovation a été ne le pensais», précise M. Scott, en com-
impressionné par le fonctionnement déplacée à Calgary pour des essais sup- parant les 2,0 kilowatts par kilomètre
silencieux du matériel», de dire Wayne plémentaires, tandis que le eCascadia aux 2,2 kilowatts par kilomètre promis.
10 TRANSPORT ROUTIERÉvénements P.12
ExpoCam réunit l’industrie
Réglementation P.13
Vers une formation obligatoire pour les nouveaux
conducteurs de véhicules lourds
Vaccination obligatoire P.14
38 000 camionneurs pourraient quitter le transfrontalier
«Qu’un véhicule prototype soit dans cette
>>
Une démonstration laisse voir que 5,2 millions
zone, je trouve ça très bien.»
L’autonomie du camion est également de camions pourraient être électrifiés
idéale pour la flotte privée de l’épicier. Le programme Run on Less – Electric a pris fin. Et la conclusion est la suivante : beaucoup de
«Notre flotte sortante fait approxi- flottes et d’applications pourraient être électrifiées aujourd’hui.
mativement 200 000 à 225 000 trajets de La démonstration organisée par le North American Council for Freight Efficiency (NACFE),
moins de 250 milles (400 km) par année», qui s’est déroulée du 2 au 19 septembre, mettait en vedette 13 camions électriques – dont
explique Wayne Scott. deux au Canada – dans une vaste gamme d’utilisations.
Le camion de démonstration a aussi Selon Mike Roeth, directeur général du NACFE, il y a environ 5,2 millions de camions en
une capacité de batterie inférieure à activité aux États-Unis et au Canada dans les quatre segments représentés par Run on Less : les
celle des modèles de production. Le pro- fourgons/fourgonnettes, les camionnettes de poids moyen, les tracteurs de terminal et les trac-
teurs régionaux. En tenant compte des cycles de travail et du kilométrage, le NACFE estime qu’il
totype est équipé d’une batterie de 410
est possible d’éliminer environ 100 millions de tonnes de CO2 de l’industrie du camionnage, ce
kWh, mais les nouvelles unités pourront
qui équivaut à la fermeture d’environ 25 centrales électriques au charbon.
compter sur 550 kWh. Cela devrait porter
«Nous croyons qu’il est possible d’élec-
l’autonomie maximale à environ 400 km, trifier tous les camions de ce groupe», a
poursuit-il. déclaré M. Roeth.
Ce n’est pas la seule façon dont Loblaw Pour électrifier ce groupe de véhicules,
prévoit d’augmenter l’autonomie poten- il faudrait 168 582 GWh, soit environ 5 %
tielle. Un enregistreur installé dans le de la demande d’électricité actuelle.
camion a transmis des données aux Rob Reich, président du conseil du
équipes de Freightliner, à Portland, afin NACFE et vice-président directeur chez
de recueillir des informations pour enca- Schneider, affirme que l’une des princi-
drer le chauffeur. pales conclusions était «qu’il est tout à fait
«Nous pensons que ça va s’améliorer», possible de passer à l’électrification (Photo : NACFE capture de vidéo)
de dire M. Scott. «Les chauffeurs doivent aujourd’hui. Run on Less – Electric nous
s’assurer qu’ils n’utilisent pas les freins donne l’occasion d’agir plus rapidement et plus énergiquement.»
[de base] pour obtenir le maximum Parmi les participants canadiens figuraient Purolator, qui utilisait une fourgonnette surélevée
alimentée par Motiv, et Day & Ross, qui a déployé un camion fourgon Lion6. M. Reich ajoute
d’énergie régénérative afin d’augmenter
que Schneider a récemment commandé 50 camions électriques pour ses activités de transport
l’autonomie du camion.»
en Californie, et que d’autres possibilités d’électrification seront explorées au sein de son réseau.
«Nous avons une plus grande concen-
«La première étape consiste simplement à examiner les caractéristiques actuelles de votre
tration de trajets dans cette région», réseau», de dire M. Reich. «L’autre moitié consiste à travailler avec vos clients. Nous savons que
ajoute-t-il, expliquant pourquoi ses pre- la communauté des expéditeurs est tout aussi intéressée par la viabilité et l’avenir des véhicules
mières livraisons de camions de classe électriques à batterie.»
8 se feront au Québec. La province offre Selon Mike Roeth, le NACFE a recueilli 234 jours de données métriques dans le cadre de cet
également des subventions et des incita- exercice. L’un des résultats les plus surprenants est que les camions reviennent rarement de
tifs pour les camions électriques à bat- leur voyage avec une batterie presque déchargée.
terie et les infrastructures connexes. Un «Nous avons demandé aux flottes pourquoi elles ne descendaient jamais en dessous d’un
avantage supplémentaire provient de la état de charge de 50-60 %», a-t-il mentionné. Les flottes ont répondu qu’elles étaient prudentes
source d’énergie hydroélectrique propre. en raison de l’anxiété liée à l’autonomie et de leur désir de connaître les limites des véhicules
Mais ce n’est que le début. L’entreprise avant de les déployer sur des trajets plus longs.
a déjà établi l’une des stratégies d’électri- — James Menzies
NOVEMBRE 2021 11À l’affiche
fication les plus ambitieuses du Canada. dans l’atelier. Aucun entretien en lien
«Notre objectif est d’électrifier la avec les émissions ni aucune vidange
flotte d’ici 2030», explique M. Scott, qui d’huile ne sera nécessaire.
mentionne également des plans visant à «J’espère que l’atelier de réparation
mettre sur le marché québécois quatre ne sera pas utilisé souvent. Ça fait partie
(Photo : John G. Smith)
tracteurs de manœuvre électriques l’an- des avantages.» TR
née prochaine. «Nous aurons peut-être
du matériel plus ancien, comme des
remorques traditionnelles et des four-
Événements
gons frigorifiques, mais ils seront tous ExpoCam réunit l’industrie
alimentés à quai.» L’édition 2021 du salon national du
Cela nécessitera des investissements camionnage, ExpoCam, a attiré 4 374 depuis le début de 2020, mais d’avoir
tant dans les camions que dans les personnes à Espace Saint-Hyacinthe les eu une telle participation a été une
infrastructures. Toutefois, puisque les 22 et 23 septembre 2021, soit 3 120 ache- agréable surprise. Nous savions que
centres de distribution de Loblaw sont teurs de l’industrie et 1 254 exposants. nous aurions des visiteurs, mais
relativement récents, la plupart d’entre Il s’agissait du premier salon de l’achalandage régulier de plus de 3 000
eux ont accès à l’électricité nécessaire à camionnage tenu au Canada depuis le personnes nous a prouvé que l’industrie
proximité, poursuit-il. début de la COVID-19 et de la première du camionnage est prête à revenir à la
L’entretien sera cependant confié à édition d’ExpoCam présentée à Espace normale», a déclaré Joe Glionna, pré-
des concessionnaires Freightliner locaux. Saint-Hyacinthe, sur un site comprenant sident de Newcom Média Québec et de
«Principalement, ce sera fait chez quatre pavillons d’exposition et un vaste Newcom Media inc.
les concessionnaires jusqu’à ce que ça stationnement extérieur. «Pour une première édition d’Expo-
devienne un peu plus courant», ajoute «Nous sommes simplement fiers Cam se déroulant à Saint-Hyacinthe,
M. Scott. Il ne s’attend pas à ce que les d’avoir tenu le premier événement de nous sommes extrêmement satisfaits de
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12 TRANSPORT ROUTIERÀ l’affiche
choix d’Espace Saint-Hyacinthe comme canadienne; sera arrimée aux lois et aux
lieu d’exposition idéal pour nos futurs règlements du Québec et sera offerte
salons ExpoCam», d’ajouter Thierry partout au Québec.
Quagliata, directeur du salon. «La formation obligatoire pour les
La prochaine édition du salon natio- conducteurs de véhicules lourds est un
nal du camionnage, Truck World, aura outil supplémentaire pour améliorer
lieu à l’International Centre de Toronto, notre bilan routier. Avec la collaboration
du 21 au 23 avril 2022. des partenaires de l’industrie, la mise
en œuvre de cette formation, d’ici 2023,
Réglementation s’inscrit dans notre objectif d’accroître
la sécurité des Québécois», a déclaré M.
Vers une formation obligatoire
Bonnardel dans un communiqué.
pour les nouveaux conducteurs Présentement, quatre provinces cana-
de véhicules lourds diennes, soit l’Ontario, le Manitoba, la
Saskatchewan et l’Alberta, ont mis en
place une formation obligatoire pour les
conducteurs de véhicules lourds dont la
conduite exige un permis de conduire
de classe 1.
Rappelons que, selon la SAAQ, le
nombre de personnes accidentées dans
une collision impliquant un véhicule
lourd, dont la conduite nécessite un
(Photo : CFTC) permis de conduire de classe 1, était de
1 064 par année en moyenne, entre 2016
Le ministre des Transports, François et 2020.
Bonnardel, a annoncé qu’il souhaite
rendre obligatoire une formation pour
l’obtention du permis de conduire de Volvo automatise le VNL
classe 1. Cette formation permettrait Volvo Autonomous Solutions et Aurora
l’harmonisation des règles de circulation ont joint leurs forces pour élaborer un
à la grandeur du Canada et la poursuite prototype de camion autoroutier desti-
de l’amélioration de la sécurité routière né au marché nord-américain.
au Québec. «Volvo Autonomous Solutions est
Ainsi, la Société de l’assurance auto- fière de faire ses premiers pas majeurs
mobile du Québec (SAAQ) mènera dès vers l’avènement du Volvo VNL auto-
cet automne, sur invitation, des consul- nome en Amérique du Nord», a déclaré
tations auprès de ses différents parte- Nils Jaeger, président de cette division
naires de l’industrie du camionnage, des de Volvo.
écoles de conduite privées et des centres
de formation en transport public. Ces (Photo : Volvo Autonomous Solutions)
consultations permettront d’assurer la
réussite de la mise en œuvre de la for-
mation.
En février 2020, le Conseil des
ministres responsables des transports
et de la sécurité routière du Canada a
approuvé une norme minimale de for-
mation de base préalable à l’obtention
du permis de conduire de classe 1, et
ce, pour l’ensemble du Canada. Cette «Nous croyons fermement en un
norme a été intégrée au Code canadien avenir où des solutions de transport
de sécurité. sécuritaires, durables et efficaces seront
L’objectif du gouvernement du essentielles pour la prospérité de toute
Québec est de s’assurer que la nouvelle société, et le camionnage autonome
formation s’harmonisera avec la Norme est une pièce importante de cette
NOVEMBRE 2021 13À l’affiche
transformation», a-t-il ajouté.
Volvo a intégré certaines de ses
Vaccination obligatoire
technologies déjà existantes, comme le 38 000 camionneurs canadiens et
système de direction dynamique et le américains pourraient quitter le
changement automatisé des rapports de transport transfrontalier
transmission, à la solution de conduite L’Alliance canadienne du c amionnage
autonome d’Aurora. (ACC) croit qu’un camionneur
«Nous sommes fiers que notre transfrontalier canadien sur cinq quit-
modèle VNL serve de pierre d’assise tera ce segment lorsque les États-Unis
au développement des camions auto- exigeront une preuve de vaccination à (Photo : iStock)
nomes nord-américains, afin d’offrir partir de janvier.
à nos clients la prochaine génération L’estimation est basée sur les taux de la frontière renonceraient également au
de solutions de transport sécuritaires, vaccination actuels au Canada. camionnage transfrontalier.
efficaces et durables», a pour sa part Environ 120 000 camionneurs Collectivement, cela pourrait signifier
commenté Peter Voorhoeve, président canadiens effectuent des trajets la perte de 38 000 camionneurs dans le
de Volvo Trucks North America. transfrontaliers, tandis que 40 000 segment du transport transfrontalier.
Volvo Autonomous Solutions et chauffeurs titulaires d’un permis De nombreuses entreprises de
Aurora indiquent qu’ils travaillent à américain font de même. Et l’ACC camionnage canadiennes affirment
mettre en place la prochaine étape de s’attend à ce que le Canada demande qu’environ 85 à 90 % de leurs chauffeurs
leur collaboration, soit le camionnage aux chauffeurs américains de prouver sont vaccinés, selon la principale asso-
autonome entre pôles de transport. leur statut vaccinal si les États-Unis vont ciation de camionnage du Canada. Mais
Cette démarche inclura l’identification de l’avant avec leur réglementation. Sur elle souligne également que de nom-
des régions et itinéraires spécifiques la base des taux de vaccination au sud breux transporteurs impliqués dans le
qui serviront de pôles pour les tests sur de la frontière, l’alliance estime que 40 % commerce transfrontalier ont encore des
route initiaux.
Citernes Expert Half Horizontal Ad.pdf 1 2021-05-25 1:14 PM
des chauffeurs américains qui traversent taux de vaccination plus faibles.
Pour plus d’information contactez:
14 TRANSPORT ROUTIERÀ l’affiche
L’ACC affirme qu’elle travaille déjà Mexique ont enregistré 5 667 infractions
sur des stratégies visant à augmenter relatives au frottement des canalisations
les taux de vaccination parmi la main- de frein, qui constituaient un point d’in-
d’œuvre de l’industrie. Elle cherche à térêt particulier cette année.
obtenir un assouplissement des délais La plupart des infractions liées au
pour une telle obligation, ainsi qu’une frottement (82 %) n’ont cependant
forme commune d’identification pour pas mené à des mises hors service.
vérifier tout statut vaccinal à cette fin. Seulement 8 % de ces 169 infractions au
«L’ACC et l’industrie canadienne du Canada concernaient un pli de renfort
camionnage soutiennent fermement visible qui était complètement effilo-
l’utilisation de vaccins pour mettre fin ché, sectionné ou coupé. Un autre 9 %
à la pandémie de COVID-19 et encou- concernait de l’usure qui s’étendait à
ragent leurs chauffeurs à se faire vacci- travers la couche de renfort jusqu’à la
ner pour se protéger eux-mêmes, ainsi couche de caoutchouc interne.
que les membres de leur famille, leurs
collègues et leurs clients, nonobstant
les exemptions médicales/religieuses
Main-d’œuvre
légitimes», peut-on lire dans un commu- RH Camionnage Canada annonce de
niqué de l’ACC. nouvelles initiatives de financement
«L’ACC exhorte les gouvernements à RH Camionnage Canada a annoncé un
adopter un calendrier de mise en œuvre volet de financement élargi dans le cadre
pratique et axé sur des dates, qui ne de son programme Career ExpressWay.
perturbe pas davantage une chaîne d’ap- Des subventions pour la formation des
provisionnement limitée et n’augmente chauffeurs ainsi que des subventions
pas les délais de traitement des camions salariales pouvant aller jusqu’à 10 000
à la frontière tout en continuant d’as- $ sont maintenant disponibles pour les
surer la sécurité des Canadiens et des employeurs approuvés.
Américains.» «Il est clair que notre industrie a
besoin de recruter des jeunes pour
Semaine de la combler des emplois de chauffeurs et
de non-chauffeurs», a déclaré Angela
sécurité des freins Splinter, PDG de RH Camionnage
Canada. «La concurrence pour embau-
Les résultats sont dévoilés cher de nouveaux travailleurs ne fait que
s’intensifier. Career ExpressWay, et le
financement qu’il offre, pourraient véri-
tablement changer la donne.»
Selon l’organisme, il y avait quelque
18 000 postes vacants de camionneurs
au cours des deux premiers trimestres
(Image : CVSA)
de 2021. Des enquêtes récentes menées
auprès d’employeurs montrent égale-
ment qu’en plus de la pénurie de chauf-
feurs, le recrutement pour les postes
Au Canada, 15,4 % des véhicules ins- autres que ceux de chauffeurs constitue
pectés lors du blitz d’inspections de la un défi grandissant.
Semaine de la sécurité des freins ont été RH Camionnage Canada a aussi sondé
mis hors service pour des problèmes des jeunes directement pour savoir
liés au système de freinage, soit un peu pourquoi ils choisiraient d’autres indus-
plus que les 13,5 % enregistrés aux États- tries similaires plutôt que le camion-
Unis. L’initiative nord-américaine s’est nage. L’un des principaux obstacles
déroulée du 22 au 28 août. mentionnés est le coût de la formation.
Alors que 1 903 véhicules commer- Le programme Career ExpressWay fait
ciaux ont été inspectés au Canada, 28 tomber cet obstacle en couvrant le coût.
694 l’ont été aux États-Unis. En outre, toutes les professions sont
Le Canada, les États-Unis et le admissibles à la subvention.
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ENTENDU en PASSANT
■ Le Groupe Morneau a fait l’acquisition de General Cartage, une entreprise
de transport LTL située à Toronto. «General Cartage est une entreprise familiale
oeuvrant dans le domaine du transport depuis 1949 et ayant des valeurs simi-
laires à celles du Groupe Morneau», mentionne David Morneau, vice-président
Développement stratégique. «L’entreprise se concentre dans le marché LTL, ce qui
correspond exactement à la nature de nos opérations.»
■ Groupe Kenworth Montréal a inauguré sa nouvelle concession du 18160, rue
J.A. Bombardier à Mirabel. Sous la direction de Mike Parent, la concession ventes-
pièces-service servira aussi de point central pour la préparation des camions neufs
de Kenworth Montréal, mais aussi d’autres concessionnaires Kenworth au Québec.
■ Isaac Instruments a obtenu la certification d’un organisme indépendant pour
ses dispositifs de consignation électronique (DCE), ce qui en fait présentement le
plus grand fournisseur à répondre aux normes techniques de la réglementation
fédérale. «Nous nous sommes impliqués très tôt et nous savons que nous étions
parmi les premiers, et que nous avons en quelque sorte pavé la voie», a déclaré
Jacques DeLarochellière, PDG, président et cofondateur d’Isaac. Le processus de
certification lui-même implique plus de 450 tests, et Isaac était confiant que ses
appareils étaient entièrement conformes dès janvier. L’entreprise est désormais en
mesure de se concentrer sur ses activités. «Nous ne sommes plus occupés à cocher
toutes les cases et à obtenir la certification en priorité, c’est donc un soulagement»,
de dire M. DeLarochellière. «Il est maintenant temps de tourner la page et d’aller
de l’avant.»
■ TFI International a fait l’acquisition de SGT 2000 à Saint-Germain-de-Grantham.
Le président et fondateur de SGT 2000 a indiqué au journal La Presse que l’absence
de relève l’a incité à accepter l’offre de TFI.
■ XTL accroît sa présence en Amérique du Nord avec l’acquisition de CBT Inc., une
entreprise de logistique située à Oakwood, en Géorgie. En février, XTL a acquis
Transport Savoie, un transporteur transfrontalier de marchandises réfrigérées main-
tenant exploité sous le nom de Savoie Express Inc. Il s’agissait de la première acqui-
sition de l’histoire d’XTL.
■ Manitoulin Transport a fait l’acquisition de Provost Freight Lines, de Provost
en Alberta. Cette transaction renforce encore plus la capacité de Manitoulin à
couvrir de petits marchés par l’ajout de plusieurs nouveaux points de service dans
l’Ouest c anadien, indique le transporteur. Depuis 1989, Provost Freight Lines fait du
transport général et offre ses services dans le secteur des champs pétrolifères et aux
entreprises qui les approvisionnent.
■ Le 1er janvier, Matt Joy deviendra le deuxième PDG et le cinquième président
de l’histoire du fabricant de suspensions Hendrickson. Il remplacera Gary
Gerstenslager, qui prendra sa retraite à la fin de l’année.
■ Kenworth Maska ajoute la bannière TRP Maska à son garage de Trois-Rivières.
Pour Kenworth Maska, il s’agit d’une deuxième succursale TRP Maska. L’équipe
Maska (Kenworth Maska, TRP Maska, Ressorts Maska) compte sept points de
service : La Présentation, St-Hyacinthe, Boucherville, St-Mathieu, Sherbrooke,
Trois-Rivières et Shawinigan.
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vision de la vie et de l’industrie le place dans une catégorie à part. Un chauffeur qui donne à sa
communauté, qui a un grand respect pour la sécurité routière et les autres usagers de la route et
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STEP 1: Who are you nominating?
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Or Owner-Operator? q
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sont disponibles en ligne, au
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Nouveau parcours
de COVID-19 a donné le coup de grâce. «L’aviation, c’est une
passion, mais ce n’est peut-être que ça, une passion», réalise-
t-il. «Quand ta passion finit par te faire mal à chaque fois…
Par Steve Bouchard Tu reviens dans tes souvenirs et tu essaies de retrouver ce
qui t’a apporté du bonheur. Est-ce qu’il y a autre chose que je
«Mon parcours explique pourquoi je suis ici, maintenant», pourrais faire? Et là, il y a le petit camion cube qui te revient
lance d’entrée de jeu Jean-Charles Fleury, camionneur pour en tête.»
Transport Chalut 2000 à Bedford. Jean-Charles Fleury avait déjà dit que si, un jour, l’aviation
Ce parcours, c’est celui d’un passionné d’aviation qui, après ne fonctionnerait plus, il retournerait dans un camion.
une longue carrière de pilote professionnel, a choisi de tro- Le hasard faisant bien les choses, le gouvernement du
quer son avion pour un camion. Québec a annoncé des subventions en lien avec la formation
«Je suis passionné d’aviation. Ma femme, Marie-Josée, en camionnage, en plein au moment où M. Fleury était en
m’a beaucoup aidé à vivre cette passion alors que j’étais aux processus de réorientation. Il s’est donc inscrit au Centre de
études», tient à souligner M. Fleury, 54 ans, résident de Saint- formation en transport routier à Saint-Jean-sur-Richelieu au
Jean-sur-Richelieu. «Mais mon parcours de pilote a toujours printemps 2020, puis a obtenu son diplôme et sa classe 1.
été jalonné de difficultés», constate-t-il. «On retrouve de tout dans le camionnage», souligne-t-il.
Il a fait sa formation de pilote dans les années 1990. Alors Il conduit un camion-citerne pour Transport Chalut 2000.
qu’il était sur le point de terminer sa formation sur simulateur L’entreprise lui offre ce qu’il recherchait : elle lui permet de
pour obtenir sa licence de pilote commercial, l’école a fermé
ses portes. L’épreuve a été d’autant plus difficile qu’il avait
déjà payé 7 500 $ avec ses économies pour une formation qu’il
n’a jamais reçue.
Puis il y a eu les attentats du 11 septembre, qui ont eu pour
effet d’arrêter complètement le transport aérien.
En 2010, il a piloté un Beechcraft A100 King Air pour
une entreprise qui assurait la patrouille aérienne contre les
incendies dans le nord du Québec. «Un matin, je suis arrivé à
l’aéroport de Saint-Hubert et mon avion n’était pas là. Il avait
été donné à un autre équipage à Québec. Le matin même, le
23 juin 2010, mon avion s’est écrasé, coûtant la vie aux deux
pilotes et à cinq passagers. Ça m’a donné un coup.»
M. Fleury a piloté pendant quelque temps des avions d’af-
faires, un travail qui exige un service à la clientèle avec des
gants blancs, ce qui lui sert à merveille dans son travail de
camionneur.
De 2014 à 2020, il a piloté pour Aviation CMP, mais la pan-
démie de COVID-19 est arrivée, assénant un autre coup dur à Jean-Charles Fleury
son parcours dans l’aviation. (Photo : courtoisie)
Auparavant, il avait œuvré pour une société qui souhai-
tait faire certifier un appareil amphibie. «Le grand patron, revenir chez lui chaque soir, elle est sérieuse et sécuritaire, et
sachant que j’étais pilote, m’avait mis en charge des tests. l’équipe est agréable à côtoyer.
Mais au vu de certaines choses, j’avais un mauvais feeling. Et, Il voit beaucoup de similitudes entre son ancien métier et
effectivement, trois mois après ma démission, le pilote d’essai son nouveau.
s’est tué et la compagnie a fermé.» «Je faisais ma vérification mécanique avant de décoller
Mais cet emploi a joué un rôle majeur dans le parcours de avec mon avion, je fais ma ronde de sécurité sur mon camion.
Jean-Charles Fleury. Entre autres tâches, il devait transporter Je pressurisais ma cabine d’avion, je pressurise ma citerne»,
une maquette de l’appareil dans différents salons aériens au blague-t-il. Il faut respecter un log book en tant que pilote
volant d’un camion cube tractant une remorque fermée. «La d’avion, c’est la même chose avec mon emploi actuel, dit-il. Et
longueur des deux véhicules bout à bout était comparable à il y a la météo et la réglementation.
celle d’un semi-remorque», se souvient-il. Mais une chose est plus simple dans le camionnage! «En
Mais il se rappelle surtout du plaisir qu’il a éprouvé au tant que pilote, je devais m’occuper moi-même de toute la
volant du camion cube. paperasse en lien avec les douanes. Chez Chalut, quelqu’un
«Dans une vie, on a toujours des moments intéressants, des fait tout ça pour moi. Je n’ai qu’à présenter mes papiers. En
moments dont tu te souviens tout le temps. Et ça, pour moi, cinq minutes tout est fait!», lance-t-il.
c’en était un.» Avec le camionnage, le «commandant» Fleury a trouvé une
L’arrêt des activités aériennes en raison de la pandémie nouvelle passion, et s’est donné un nouveau parcours. TR
NOVEMBRE 2021 19Au carrefour
Le pou s de l’industrie
Faites-nous part de vos commentaires sur ... les vaccins
Un nombre croissant de lieux de travail exigent que les employés soient vaccinés contre la
COVID-19. Ce mois-ci, nous avons demandé votre avis sur les vaccins contre la COVID-19.
Pensez-vous que les vaccins sont Votre lieu de travail exige-t-il Envisageriez-vous de quitter votre
un outil efficace pour réduire la que les employés soient vaccinés emploi si votre employeur exigeait
propagation de la COVID-19? contre la COVID-19? que les gens soient vaccinés?
OUI NON OUI NON OUI NON
75 % 25 % 29 % 71 % 27 % 73 %
Vous sentiriez-vous plus à Pensez-vous que les entreprises
l’aise dans un lieu de travail si devraient permettre l’accès
vous saviez que tout le monde uniquement aux personnes
est vacciné contre la COVID-19? qui peuvent prouver leur statut
de vaccination à l’aide d’un
OUI NON
passeport vaccinal?
69 % 31 %
OUI NON
Durant la pandémie, 57 % 43 %
avez-vous obtenu un test
positif à la COVID-19? Avez-vous été vacciné
OUI NON contre la COVID-19?
39 % 61 % OUI NON
77 % 14 %
Le département du Travail des
États-Unis envisage de rendre la
Ne souhaitent pas répondre : 9%
vaccination obligatoire, ou d’obliger
les employés à se faire tester une Croyez-vous qu’un grand
fois par semaine, dans les lieux nombre de travailleurs de
de travail comptant plus de 100 l’industrie du camionnage
employés. Les autorités canadiennes quitteraient leur emploi s’ils
devraient-elles faire de même? devaient se faire vacciner?
OUI NON OUI NON
63 % 37 % (Illustrations: iStock) 32 % 68 %
20 TRANSPORT ROUTIER Répondants : 554Vous pouvez aussi lire
