Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars

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Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars
Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars
2020 à 22h00 Media Services/AFP
La plus haute juridiction administrative en France avait été saisie en urgence par des syndicats de
médecins, qui réclamaient un confinement total, ce que le Conseil d'Etat a refusé. Il demande
toutefois au gouvernement de revoir d'ici 48 heures certaines dérogations de déplacement "au
caractère ambigu", notamment celles pour motifs de santé ou pour l'activité physique.
Le Conseil d'Etat juge "trop large" l'autorisation de pratiques sportives individuelles, comme le jogging.
Il enjoint aussi au gouvernement de "préciser" le "degré d'urgence" des motifs de santé justifiant un
déplacement. Il demande enfin d’évaluer les risques pour la santé publique du maintien (...) des
marchés ouverts, compte tenu de leur taille et de leur niveau de fréquentation".

Recours déposé par des médecins, au nom du "droit à la vie"
Au vu de la gravité de la crise sanitaire, le Conseil d'Etat n'a mis que quelques heures pour rendre sa
décision. Il avait tenu dans la matinée une audience extraordinaire, avec trois juges au lieu d'un, pour
examiner le référé-liberté déposé vendredi par le syndicat Jeunes Médecins, auquel s'étaient associés
l'ordre des médecins et l'Intersyndicale nationale des internes (Isni).
Dans le viseur de ces syndicats de médecins, le décret gouvernemental du 16 mars fixant les règles
du confinement, jugé trop laxiste. Ils dénonçaient une "atteinte grave et manifestement illégale à une
liberté fondamentale", en l'occurrence le "droit à la vie".
"Ca va pousser le gouvernement à clarifier sa position"
"Le Conseil d'Etat reconnaît que les mesures prises par le gouvernement n'étaient pas suffisantes", a
réagi auprès de l'AFP Emmanuel Loeb, président de Jeunes Médecins, selon qui "il aurait fallu aller
encore plus loin". Pour Léonard Corit, secrétaire général de l'Isni, "c'est une demi-victoire (...) mais
c'est plutôt encourageant", "ça va pousser le gouvernement à clarifier sa position".
Dans la matinée, tous les points de tensions suscités par les règles du confinement ont été débattus
pendant deux heures et demie par ces jeunes médecins et leurs avocats face à deux représentants
du gouvernement.

Trop de joggeurs
Pour respecter les préconisations sanitaires, les participants se sont tenus à distance dans la salle
des contentieux du Palais Royal ou bien sont intervenus par visioconférence.

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Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars
"La première mesure à prendre, c'est de supprimer la dérogation pour les déplacements à proximité
du domicile pour une activité physique", a d'abord proposé Me Vianney Petetin, avocat de Jeunes
Médecins. "C'est une mesure très mal comprise par les Français et qui n'est pas respectée", a-t-il
expliqué aux juges, dont le président lui-même s'est étonné du nombre de joggeurs croisés en se
rendant à l'audience.
Le couvre-feu pas retenu
Outre un "couvre-feu national", la fermeture des marchés et "une réduction drastique des transports",
le syndicat réclamait surtout un "confinement total" et une activité économique "réduite aux secteurs
essentiels".
Certes, "il est plus facile de mettre en place ce type de système dans un régime totalitaire" comme en
Chine, a concédé l'avocat. Mais "avec un effort de tous, on peut tout de même y arriver", a-t-il
encouragé, appelant à "faire preuve d'imagination" pour organiser un ravitaillement via les "drives" des
supermarchés ou des livraisons assurées par l'Etat.
Risques pour la santé mentale
"Nous sommes dans un Etat démocratique : on ne mettra jamais en œuvre en France des mesures
répressives que les autorités chinoises ont utilisées", lui a répondu le professeur William Dab, ancien
directeur général de la Santé. "Il est trop tôt pour pouvoir affirmer que les mesures du gouvernement
sont insuffisantes" et justifieraient "un niveau supplémentaire de limitation des libertés", a-t-il soutenu,
invoquant aussi les risques d'un confinement trop strict, notamment "sur la santé mentale" des
Français.
Quant au périmètre des "activités essentielles", "personne ne sait les définir", a souligné Charles
Touboul, directeur des affaires juridiques des ministères sociaux (Santé, Travail).

"Combien de vies pour un point de PIB ?"
"Cette question du bénéfice-risque est un faux débat (...) combien de vies pour un point de PIB ?", leur
a rétorqué Me Loïc Poupot, avocat de l'ordre des médecins. Mais sur ce point, le Conseil d'Etat donne
raison au gouvernement, reprenant l'argument de la santé mentale et estimant impossible que
l'administration assure le ravitaillement à domicile.

"En outre, la poursuite de certaines activités essentielles, telles que celle des personnels de santé ou
des personnes participant à la production et à la distribution de l'alimentation, implique le maintien
d'autres activités dont elles sont tributaires", notamment les transports en commun, estime le Conseil.

Edouard Philippe annonce un durcissement des règles du confinement 23 mars
2020 à 21h08 AFP
Le Premier ministre a indiqué ce lundi soir sur TF1 que le confinement pourrait « encore durer
quelques semaines ». Il a annoncé que les marchés en plein air seraient fermés, sauf
dérogation du préfet à la demande du maire, et limité les sorties sportives à 1 km autour du
domicile et pour une heure. Les sorties médicales doivent rester dans le cadre de « soins
urgents ».
C'est la plus forte augmentation depuis le début de l'épidémie : 186 décès supplémentaires en vingt-
quatre heures, dont 5 médecins. C'est le bilan annoncé ce lundi soir en France, au septième jour des
mesures de confinement prononcées par Emmanuel Macron. Le ministre de la Santé, Olivier Véran,
avait prévenu que le bilan irait d'abord en s'aggravant.
Ce lundi soir, le Premier ministre, Edouard Philippe, a assuré que le gouvernement veut « freiner la
circulation du virus » et c'est « ce qui explique toutes les mesures sur nous avons prises. Les effets
du confinement ne pourront se réaliser qu'avec le temps », a-t-il confirmé, demandant à ce qu'elles
soient très strictement observées afin de permettre aux hôpitaux de pouvoir absorber les malades.
Le Premier ministre a tiré son chapeau aux personnels soignants, et face aux critiques qui sur la
gestion de la crise - et notamment sur les masques ou les tests -, il a encore une fois défendu la
préparation depuis deux mois pour tenter de faire face. Sur les masques, Edouard Philippe a assuré
qu'ils étaient bien livrés aux établissements hospitaliers mais reconnu que l'utilisation est « plus
importante que prévu » et justifié la « priorité » aux soignants pour pouvoir « tenir sur la durée », tout
en rappelant les commandes en cours et la tentative de montée en puissance de production de
masques en France aussi.
Il a au passage lancé un appel aux volontaires pour rejoindre la « réserve civique » afin de venir en
aide aux plus vulnérables.

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Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars
Le chef de l'Etat a affirmé aujourd'hui qu'il n'était pas favorable à un confinement total mais face à des
comportements encore trop peu respectueux des règles et alors que nombre de soignants
demandent un net durcissement du confinement - et pour certains un confinement total - le Premier
ministre a laissé entendre d'abord qu'il pourrait « durer encore quelques semaines ».
Des sanctions à 1.500 euros en cas de récidive
Le chef du gouvernement a aussi salué les Français « très nombreux » à respecter « strictement les
consignes de sécurité », mais en raison du cas contraire « dans certains endroits du territoire », il a
rappelé que les sanctions, 135 euros d'amende forfaitaire doivent passer à 1.500 euros en cas de
récidive « dans les 15 jours », et « quatre violations dans les trente jours » pourront valoir
« 3.700 euros d'amende et six mois de prison au maximum ».
Dans trois domaines ensuite, un décret signé ce lundi soir par le Premier ministre et donc applicable
ce mardi, précisera les règles : « Sortir pour promener ses enfants ou faire du sport, cela doit être
dans un rayon d'1 km, au maximum pour 1 heure et seul ». Et une seule fois par jour. Il faudra donc
désormais indiquer l'heure de sortie sur son attestation.
Sorties pour des « soins urgents »
Quant aux marchés ouverts - en plein air -, « où des gens parfois se massent sans laisser d'espace »,
ils seront désormais fermés. Mais il sera permis aux préfets, à la demande des maires, de déroger à
cette décision « car le marché, parfois dans certains villages, est le seul moyen de pouvoir accéder à
des produits frais et les agriculteurs doivent pouvoir vendre leurs produits ».
Quant aux sorties pour la santé, il a précisé qu'il s'agissait de sorties pour des « soins urgents, sur
convocation d'un médecin. »
Sur le couvre-feu, pris dans quelques communes, le chef du gouvernement a exclu pour l'instant le
principe au niveau national mais n'a pas fermé la porte en revanche, à des couvre-feux sur certaines
parties du territoire.
Obsèques avec 20 personnes
Le chef du gouvernement a ensuite rappelé les dispositifs mis en place pour soutenir les entreprises,
afin « qu’elles puissent repartir après la crise », en tête desquels l'activité partielle. Il a reprécisé que
les chômeurs en fin de droit, les intermittents du spectacle, verront leurs droits préservés le temps de
l'état d'urgence sanitaire.
Quant aux obsèques, Edouard Philippe a précisé qu'elles pourront se dérouler avec 20 personnes, les
très proches, en respectant les gestes barrière.

La durée du travail portée jusque 60 heures par semaine dans certains secteurs
. AFP | 24/03/2020,
Ces dérogations pourront s'appliquer par exemple dans "l'énergie", "les télécoms", "la
logistique", "les transports" ou encore "l'agroalimentaire", a précisé l'entourage de la ministre
du Travail, Muriel Pénicaud,

Le gouvernement va permettre de déroger à la durée du travail dans certains secteurs jusque 60 heures
sur une semaine, contre 48 heures actuellement, et 46 heures contre 44 heures en moyenne sur une
période de 12 semaines, a indiqué ce mardi le ministère du Travail.
Ces dérogations, dont le principe avait été annoncé le week-end dernier par le ministre de l'Économie,
pourront s'appliquer par exemple dans "l'énergie", "les télécoms", "la logistique", "les transports" ou
encore "l'agroalimentaire", a précisé l'entourage de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud,

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Confinement : le Conseil d'Etat demande au gouvernement de durcir les règles 22 mars
Actuellement, la durée de travail effectif hebdomadaire ne doit pas dépasser les deux limites suivantes
: "48 heures sur une même semaine et 44 heures par semaine en moyenne sur une période de 12
semaines consécutives".
Situation exceptionnelle
Le gouvernement prendra soit "un décret" soit "un arrêté" pour changer ces deux limites et permettre
des dérogations "pour une durée limitée et dans des secteurs limités" pour faire face à la situation
exceptionnelle que connaît le pays.
Il y aura paiement en "heures supplémentaires" et respect du "temps de repos légal", a bien pris soin
de préciser l'entourage de la ministre.
Le travail dominical pourra aussi être étendu et le repos compensateur entre deux périodes de travail
passer de 11 à 9 heures, et cela "en fonction des secteurs".
L'entourage de Muriel Pénicaud a par ailleurs indiqué que le gouvernement allait annoncer rapidement
des "incitations" pour le secteur agricole, qui va se trouver confronté à une pénurie de main-d’œuvre
pour la récolte des fraises et des asperges. "Il va y avoir dix fois moins de travailleurs détachés
qu'habituellement", a-t-on précisé au ministère.

Chômage partiel : le gouvernement adopte un régime à l'allemande . 25 mars 2020 Les
échos
Le régime est étendu à tous les intérimaires dont la mission est rompue, aux VRP ou encore aux cadres.
Les salariés au SMIC à temps partiel ne perdront pas d'argent. Contrepartie de cette souplesse sans
précédent : le ministère du Travail compte renforcer les contrôles a posteriori.
L'épidémie du coronavirus pousse la France à copier ce qui se fait de mieux en matière de chômage
partiel et, en la matière, ce qui se fait de mieux c'est en Allemagne. Une ordonnance et un décret
apporteront d'ici à vendredi des dérogations sans précédent au régime actuel à la mesure de la crise
économique. Le ministère du Travail prévoit que le dispositif va concerner au moins 10 % des heures
travaillées, soit cinq à dix fois plus que lors de la crise de 2008, sans cacher que les 8,5 milliards prévus
à ce stade pour deux mois n'y suffiront pas.
La facture du chômage partiel s'envole Pour faire en sorte que le maximum de personnes puisse en
profiter, le gouvernement a déjà annoncé un relèvement des plafonds : l'Etat remboursera aux
employeurs 100 % des salaires jusqu'à 4,5 fois le SMIC. Le salarié, lui, touchera, comme avant, 84 %
de son net, ou 100 % s'il est au SMIC. Le ministère du Travail a apporté ce mardi d'importantes
précisions, à même de s'assurer qu'un maximum de personnes puissent en bénéficier. « Ce faisant, le
régime d'activité partielle français devient le plus protecteur d'Europe » , avance-t-on dans l'entourage
de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Extension tous azimuts Première précision, le régime va être
étendu aux intérimaires dont la prestation de service a été rompue par le client de l'agence de travail
temporaire. Ils sont des centaines de milliers concernés. Il le sera aussi aux assistantes maternelles ou
aux employés à domicile. De même qu'aux VRP ou aux cadres avec des règles de conversion (des
commissions pour les premiers ou du forfait jour annuel en heures de travail pour les seconds) qui
seront précisées d'ici à jeudi soir. Les saisonniers des stations d'hiver n'ont pas été oubliés : leurs
employeurs peuvent les garder sous contrat jusqu'au 15 avril ou plus selon la date de leur engagement
et les placer en chômage partiel Autres extensions du régime de chômage partiel : les salariés qui
cotisent en France mais dont l'employeur n'y possède pas d'établissement (c'est par exemple le cas
des 1.700 salariés de la compagnie aérienne Easy Jet) ou ceux de certaines entreprises exclues jusque-
là, comme la RATP ou la SNCF, mais dans des conditions différentes restant à définir. Les règles vont
également être adaptées dans un souci d'équité dans le cas des salariés dont le temps de travail
hebdomadaire dépasse la durée légale avec repos compensateurs (transport par exemple). Contrôles
a posteriori Autre modification importante : les salariés au SMIC à temps partiel ne perdront pas
d'argent. Ils toucheront 100 % d'un demi-SMIC s'ils sont à mi-temps par exemple et non pas 84 %
comme actuellement. « De sorte que tous les salariés au SMIC ou en deçà touchent l'intégralité de leur
salaire », assure le ministère du Travail. Par souci de transparence et d'efficacité, voilà l'instruction
envoyée aux Direccte pour la prise en charge du chômage partiel. Protégeons les emplois et les
salariés, évitons les licenciements, et conservons les compétences.

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Le G20 prescrit 5.000 milliards de dollars pour soigner l'économie mondiale
AFP 26/03/2020,
Plus de trois mois après le début de l'épidémie partie de Chine, les pays membres du G20 se
sont réunis lors d'un sommet extraordinaire pour afficher un front uni et tenter de trouver une
réponse coordonnée face à la pandémie qui a placé l'économie mondiale en léthargie.
Après une riposte en ordre dispersé pour faire face à la pandémie du Covid-19 qui frappe durement les
économies, les pays ont désormais a cœur d'afficher un front commun. Lors d'un sommet virtuel
d'urgence présidé par l'Arabie Saoudite ce jeudi, les membres du G20 ont annoncé leur intention
d'injecter "plus de 5.000 milliards de dollars" dans l'économie mondiale pour "contrer les répercussions
sociales, économiques et financières de la pandémie" du nouveau coronavirus. Ces 5.000 milliards se
feront sous la forme de relance budgétaire, de garanties de prêts, et de mesures non précisées.
Ces derniers jours, chaque pays tentait d'apporter son propre remède pour compenser les
pertes colossales entraînées par l'arrêt brutal de l'activité. Avec un plan de relance de 4.000 milliards de
liquidités pour les entreprises, les Etats-Unis, première puissance économique, avaient pris le peloton
de tête des mesures d'urgence. Dans son sillage, la Fed s'est même avancée sur 300 milliards
d'aides "pour soutenir le flux de crédits". Côté européen, une réponse globale au choc avait tardé, pour
finalement aboutir par une promesse de la BCE et sur "750 milliards de rachats de dettes publiques".
En France, le gouvernement a communiqué sur "45 milliards d'euros (qui) pour(ont) évoluer en fonction
de la situation".
En outre, sur les 5.000 milliards, la Chine, d'où l'épidémie est partie, "communique", à elle seule, sur le
chiffre de 344 milliards - principalement en mesures fiscales. Lors de la réunion, le président chinois Xi
Jinping en a profité pour appeler les pays du G20 à abaisser leurs droits de douane, sujet de tensions
entre Pékin et Washington, et à faciliter les flux commerciaux.
Le rôle des banques centrales en question
Mais pour ce sommet extraordinaire, l'objectif est bel et bien d'afficher un front uni. Les dirigeants
présents, parmi lesquels Donald Trump, Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et les autres leaders des
pays membres du G20 affichent une unité : "Nous sommes fermement résolus à présenter un front uni
contre cette menace commune", ont-ils abondé.
Les 20 plus grandes économies mondiales ont également annoncé qu'elles travailleraient avec les
organisations internationales "afin de déployer un ensemble de mesures financières solides,
cohérentes, coordonnées et rapides".
Enfin, ce G20 a appelé les institutions internationales, dont l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
et le Fonds monétaire international (FMI), à "aider les pays émergents et en développement à faire face
aux chocs sanitaires, économiques et sociaux du Covid-19".
Reste que sur ces 5 trillions, le communiqué ne précise pas si le montant inclue les actions des banques
centrales, déjà engagées à éteindre l'incendie dans leur pays respectif. Mais il intègre toutes les
annonces faites, elles, par les gouvernements pour soutenir leur activité économique.
Le bilan mondial de la pandémie de Covid-19 a dépassé les 21.000 morts et a confiné chez eux de
manière inédite plus de trois milliards de personnes.

Coronavirus : tragédie en Italie, crainte de pénuries dans les hôpitaux
américains. AFP, publié le dimanche 22 mars 2020 à 22h31
Les cas de contamination par le coronavirus ont flambé dimanche en Europe, en particulier en
Italie où la situation tournait à la "tragédie", et aux Etats-Unis où l'inquiétude montait face aux
hôpitaux qui risquent d'être rapidement débordés.
Sous pression, le Comité international olympique (CIO) a de son côté fini par entrouvrir dimanche la
porte à un report des Jeux prévus à Tokyo cet été, mais s'est donné quatre semaines pour décider.

Une deuxième vague semblait gagner l'Asie tandis que les regards se tournaient aussi vers
l'Afrique.

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"Restez chez vous" : le mot d'ordre pour éviter les rassemblements et contacts favorisant l'épidémie se
répandait dans le monde.
De Wuhan en Chine, d'où est partie l'épidémie, à New York, près d'un milliard de personnes doivent
rester à leur domicile pour éviter de contracter le virus qui a déjà contaminé plus de 320.000 personnes
dans le monde, dont la moitié en Europe.
Plus de 14.000 ont perdu la vie, dont plus de 7.500 en Europe. Pays le plus touché avec 5.476 morts,
l'Italie connaît un scénario effroyable que redoutent tous les autres, avec dans certaines régions une
contagion qui paraît hors de contrôle et une saturation des capacités de soins.
Alors que la pandémie a fait 651 morts au cours des dernières 24 heures, le Premier ministre Giuseppe
Conte a annoncé l'arrêt de "toute activité de production sur le territoire qui ne serait strictement
nécessaire".
Selon le président de la Lombardie, la situation "prend désormais des airs de tragédie". Dimanche, dans
les rues désertes de Rome, les cloches des églises ont résonné pendant que les policiers contrôlaient
les rares passants.

- Merkel en quarantaine -
Second pays le plus touché en Europe, l'Espagne a enregistré près de 400 nouveaux morts en 24
heures (+30%), portant le total à 1.720. Un énorme hôpital de campagne a été mis en service à Madrid,
tandis que le gouvernement a demandé le prolongement du confinement jusqu'au 11 avril.
Le ténor espagnol Placido Domingo a annoncé dimanche qu'il avait été testé positif au nouveau
coronavirus, tout en se disant "en bonne santé". Il n'a pas précisé s'il se trouvait en Espagne.
En France, où plus de 670 personnes sont mortes, "la vague est là", a résumé le président Emmanuel
Macron, préparant les esprits à la prolongation du confinement.
Chez son voisin britannique, changement de ton : "les chiffres (...) s'accélèrent. Nous ne sommes qu'à
quelques semaines de l'Italie", a mis en garde dimanche le Premier ministre Boris Johnson. Face à la
propagation du virus, le gouvernement a ordonné la fermeture des écoles, pubs, cinémas et salles de
sport, mais pas de confinement généralisé.
L'Allemagne a interdit dimanche les rassemblements de plus de deux personnes dans l'espace
public. La chancelière Angela Merkel, qui a été en contact avec un médecin testé positif au virus, s'est
placée en quarantaine.
La Grèce a décidé dimanche de passer "à partir de lundi" au confinement général de sa population.

-USA Risque d'une "pénurie" -
Aux Etats-Unis, le coronavirus a tué pour la première fois plus de 100 personnes en 24 heures, portant
le bilan à 400 morts dimanche.
Alors que plus d'un tiers des Américains sont sujets à un degré différent de confinement, le maire
démocrate de New York Bill de Blasio a fustigé dimanche la gestion de la pandémie par le président
républicain Donald Trump, s'alarmant du risque de voir mourir "des personnes qui auraient pu vivre".
"Nous sommes franchement à dix jours d'une pénurie généralisée de respirateurs, de masques
chirurgicaux, les choses nécessaires pour qu'un hôpital puisse continuer à fonctionner", a prévenu le
maire sur CNN.
Le gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, s'est lamenté de voir plusieurs Etats américains
se disputer ces appareils.
Donald Trump a critiqué, sur Twitter, "certains" gouverneurs qui "font retomber la responsabilité
de leurs défaillances sur le gouvernement fédéral".
Et l'expert en coronavirus de la Maison Blanche, Anthony Fauci, a assuré que le gouvernement fédéral
commencerait à "abreuver" New York, la Californie et l'Etat de Washington -- épicentres américains de
l'épidémie -- en ressources.

- Craintes en Afrique -
En Amérique latine, le Chili a décrété un couvre-feu nocturne.

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Pays de la région le plus touché (1.128 cas, dont 18 décès), le Brésil, avec ses 210 millions d'habitants,
retient son souffle. Bien que le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro n'ait eu de cesse de minimiser
l'épidémie, les gouverneurs des Etats de Sao Paulo et Rio de Janeiro ont pris l'initiative de mesures de
restrictions.

L'Asie, où le nombre de cas a dépassé les 95.000, est-elle frappée par une deuxième vague de
contamination ?
Alors que le nombre de cas ne cesse de décliner en Chine, elle a fait état dimanche de 46 nouvelles
contaminations. Des cas "importés", certes, pour 45 d'entre eux, mais qui montrent que le berceau de
l'épidémie n'est pas à l'abri d'une rechute.
Des millions d'Indiens ont été soumis dimanche à un couvre-feu à titre expérimental, dans ce pays de
1,3 milliard d'habitants où 320 cas ont été recensés, un chiffre qui serait largement sous-estimé.
Quoique durement atteint avec près de 1.700 morts, selon des chiffres officiels remis en cause, l'Iran
tarde à confiner sa population.
Son voisin irakien a en revanche annoncé dimanche l'instauration d'un couvre-feu total dans les 18
provinces du pays au système de santé ravagé, après la mort de 20 personnes.

Et si l'Afrique, épargnée jusque-là, était atteinte à son tour ?
"Soyons responsables. Nous allons tous mourir et ensuite aller en enfer !", a lancé le porte-parole du
gouvernement zimbabwéen, Nick Mangwana. En cause, l'affluence dans les églises de Harare, ce
dimanche, malgré l'interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes.
Mégaphone à la main, la police de Lagos, ville tentaculaire de 20 millions d'habitants, tentait elle aussi
d'empêcher les fidèles de se rendre dans les églises, d'habitude bondées au Nigeria.
La bombe à retardement est aussi économique : pour soutenir leur économie dont des secteurs entiers
sont à l'arrêt, laissant augurer d'une tragédie sociale, les Etats-Unis s'apprêtent à autoriser la banque
centrale à prêter directement aux entreprises. Et ce pour un montant inédit : 4.000 milliards de dollars.
Inde : un plan d’aide de plus de 20 milliards d’euros pour les pauvres Planet Labor, 27 mars 2020,
En confinement total depuis mardi minuit, l’Inde a annoncé jeudi une aide de 20,6 milliards d’euros à
destination de centaines de millions pauvres. Ce plan se compose d’une aide alimentaire mais aussi de
transferts directs de liquidités. Ainsi, pendant trois mois, 800 millions de personnes, soit plus de 60% la
population, se verront distribuer 5 kilos de riz ou de blé par mois, et pour chaque foyer le gouvernement
ajoutera un kilo supplémentaire de légumineuse. Les transferts de liquidité seront notamment destinés
aux femmes et aux personnes âgés qui toucheront entre 12 et 18 euros pour trois mois. Une somme
jugée trop faible par les économistes. « Personne n’aura faim », a assuré à plusieurs reprises la ministre
des Finances jeudi lors cette annonce. Car il en va de la survie de nombreux Indiens, aujourd’hui privés
de travail et donc de ressources en raison du confinement. Le coronavirus, qui a désormais infecté plus
de 700 personnes en Inde, fait déjà des ravages économiques dans un pays où plus de 80% de la main-
d’œuvre dépend du secteur informel. La ministre des Finances a laissé entendre que d’autres mesures
économiques seraient encore dévoilées pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus.

USA : Covid-19. Ces conservateurs américains prêts à sacrifier les seniors pour
sauver l’économie. 26.03.2020 CI
Pour certains milieux républicains, les mesures de confinement nuiront davantage au pays et à
son économie que la pandémie, et elles font le jeu des démocrates. Une rhétorique à laquelle
Donald Trump, qui s’est dit prêt à “rouvrir le pays” rapidement, semble vouloir souscrire,
rapporte la presse américaine.
                                                    Cet avocat californien s’est attiré les foudres de
“La vraie question est la suivante : allons-nousnombreux utilisateurs du réseau social, mais il est
couler toute l’économie pour sauver 2,5 % de laloin d’être la seule voix à exprimer face à la
population qui, en règle générale, 1/ coûtent cher àpandémie de Covid-19 ce que le New York
la société et 2/ ne sont pas productifs ?” CesMagazine qualifie de “conservatisme               virulent
quelques mots publiés sur Twitter dimanche          spécifique aux républicains américains”.
22 mars par Scott McMillan sont rapidement.
devenus viraux aux États-Unis.

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Le lendemain, c’est l’animateur radio Glenn Beck qui évoquait “la possibilité de sacrifier des vies
pendant l’épidémie de coronavirus pour sauver les États-Unis et leur économie” :
Je préférerais que mes enfants restent à la maison et que tous ceux d’entre nous qui ont plus
de 50 ans sortent de chez eux pour que l’économie continue de fonctionner. Même si nous
tombons tous malades, je préfère mourir plutôt que de tuer le pays. Parce que ce n’est pas
l’économie qui meurt, c’est le pays.”
Ces prises de position expliquent la “rhétorique évolutive du président Trump contre les mesures de
distanciation sociale”, souligne le quotidien de la capitale. Le locataire de la Maison-Blanche a lui-même
averti sur Twitter que “le remède ne peut pas être pire que le problème” et évoqué une levée rapide des
mesures qui ont entraîné la fermeture d’entreprises non essentielles partout aux États-Unis.
Scepticisme vis-à-vis des experts
Selon le Washington Post, Trump est encouragé dans cette voie par “un chœur de commentateurs et
politiciens conservateurs” qui souhaitent revenir sur les politiques destinées à “ralentir la propagation
du coronavirus et limiter le nombre de cas graves inondant les hôpitaux”.
Outre un “scepticisme vis-à-vis des conseils offerts par les experts et une volonté d’accepter un certain
nombre de décès afin de réduire les coûts économiques”, une partie de ces conservateurs américains
considèrent également les mesures de confinement comme “un complot visant à pousser le pays vers
la gauche”.
Le quotidien de la capitale cite ainsi Heather Mac Donald, penseuse conservatrice, qui voit dans les
restrictions imposées face à la pandémie un “tour de chauffe” préparant “un interventionnisme
économique de grande envergure”.
“Atmosphère perverse, voire démoniaque”
Les conservateurs religieux se sont eux aussi joints au concert anti confinement, signe, selon
le Washington Post, que “le débat sur la santé publique et l’économie fait partie des guerres
culturelles de longue date”.
Le mensuel religieux First Things a ainsi qualifié la fermeture généralisée des maisons de retraite et
des églises de résultat “d’une atmosphère perverse, voire démoniaque” qui empêche les gens de
pratiquer leur foi.
Donald Trump, qui a “choisi Pâques comme date idéale pour rouvrir les rues de l’Amérique au
public”, semble avoir reçu le message, souligne le Washington Post. “Vous aurez des églises pleines à
craquer dans tout le pays”, a justifié le locataire de la Maison-Blanche. Pas sûr que les autorités
sanitaires partagent cet optimisme

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Allemagne : La facture du coronavirus s’annonce stratosphérique. 24mars 2020 Euractiv
Le coronavirus va coûter plusieurs centaines de milliards d’euros à l’Allemagne, selon les
chiffres de l’institut Ifo. Berlin devra puiser dans les caisses de l’État pour faire face à la perte
de production et au chômage.
Selon les calculs de l’Institut allemand de recherche économique (ifo), la pandémie menace de se solder
par des centaines de milliards d’euros de perte de production, une forte hausse du chômage et un
budget national lourdement déficitaire. L’économie devrait subir une contraction allant de 7,1 à 20,6
points de pourcentage, ce qui correspond à une fourchette entre 255 et 729 milliards d’euros.
« Les coûts dépasseront probablement tout ce qu’ont pu provoquer les crises économiques ou les
catastrophes naturelles survenues en Allemagne au cours des dernières décennies », estime Clemens
Fuest, le président de l’Ifo. Il recommande que « tous les fonds imaginables soient affectés à des
mesures de politique sanitaire » afin de réduire la durée durant laquelle l’économie sera partiellement
gelée, et de contenir davantage la pandémie.
C’est le temps qui constitue le facteur le plus important dans le calcul du préjudice économique : plus
la consommation redémarrera rapidement, plus les coûts seront réduits.
Selon Clemens Fuest, chaque semaine de fermeture partielle entraînera des coûts supplémentaires
allant de 25 à 57 milliards d’euros, soit une baisse de la croissance située entre 0,7 et 1,6 point de
pourcentage. Mais pour l’heure, personne ne peut dire avec certitude combien de temps les mesures
du gouvernement devront durer.
L’adieu au « zéro noir »
D’après l’ifo, les perspectives d’évolution du marché du travail sont elles aussi terriblement sombres.
Ce qui se profile « relègue dans l’ombre la situation [que nous avons connue] au plus fort de la crise
financière », prévient Clemens Fuest. Dans les scénarios esquissés par l’institut de recherche, jusqu’à
1,8 million d’emplois soumis aux cotisations sociales (soit 1,4 million d’emplois à plein temps) pourraient
être supprimés.
Le ministre fédéral des Finances, Olaf Scholz (SPD), a déjà annoncé que le « zéro noir » – l’expression
allemande pour désigner l’équilibre budgétaire – ne pourrait être maintenu dans une telle situation.
Selon l’ifo, l’État devra débourser 200 milliards d’euros supplémentaires. Cette estimation ne tient
cependant pas compte des plans de sauvetage européens qui pourraient être déployés. Clemens Fuest
assure toutefois qu’il s’agit de dépenses « souhaitables et nécessaires » pour stabiliser l’économie
allemande.

Italie : sous la pression des syndicats, le gouvernement restreint encore les « activités
productives essentielles » qui peuvent continuer à fonctionner
26 mars 2020, Reuters
Au terme d’une négociation marathon avec le ministre de l’Économie et le ministre du Développement
économique, mardi 24 et mercredi 25 mars, les centrales syndicales CGIL, CISL et UIL ont obtenu une
révision des « activités productives essentielles » qui peuvent continuer à fonctionner malgré la crise
sanitaire. Les syndicats agitaient la menace d’une grève générale depuis le décret du 22 mars qui actait
l’arrêt des « activités productives non essentielles » : selon eux, le gouvernement avait fait trop de
concessions au patronat et laissé trop d’usines en marche. Le nouveau décret satisfait les syndicats et
permettra de « réduire le nombre de personnes qui devront aller travailler », comme le souligne le
secrétaire général de la CGIL Maurizio Landini.

UE : Coronavirus : la Commission accroît son budget destiné aux vols de rapatriement
et à la réserve RescEU Communiqué de la commission 27 mars 2020
La Commission européenne a proposé aujourd'hui de mobiliser 75 millions € sur le budget de
l'Union pour aider ses États membres à rapatrier leurs ressortissants et pour accroître le budget
destiné à la réserve rescEU de matériel médical.
Johannes Hahn, commissaire chargé du budget de l'UE a déclaré à l’occasion : «Les mesures
annoncées aujourd'hui sont une nouvelle illustration de la manière dont le budget de l'Union apporte
une valeur ajoutée là où elle est la plus nécessaire. Elles illustrent également la solidarité et la
coopération européennes.»

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Le commissaire chargé de la gestion des crises, Janez Lenarčič, a pour sa part affirmé: «Le retour en
toute sécurité de nos citoyens est une priorité. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour veiller
à ce qu'ils retrouvent leurs familles le plus rapidement possible en ces temps difficiles. Je souhaite
remercier les États membres pour leurs efforts au cours de ce processus. Notre Centre de coordination
de la réaction d'urgence continue de travailler 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 avec les États membres
afin de répondre à leurs demandes ».

Vols de rapatriement
Grâce aux vols de rapatriement organisés par l'intermédiaire du mécanisme de protection civile de
l'Union et cofinancés par l'UE, 2 312 personnes ont déjà été rapatriées vers l'Europe à partir de la Chine,
du Japon, des États-Unis, du Maroc, de la Tunisie, de la Géorgie, des Philippines et du Cap-Vert depuis
le début de l'épidémie. Plus de 80 vols de rapatriement supplémentaires sont prévus dans les prochains
jours.
Dans le cadre du mécanisme de protection civile de l'UE, l'Union contribue aux coûts des vols de
rapatriement qui transportent des ressortissants de plus d'un État membre, sur la base du principe de
solidarité.
Réserve rescEU
La proposition de la Commission européenne portera le budget total de la toute
première réserve rescEU de matériel médical (respirateurs, masques de protection et matériel médical
de base) à 80 millions €.
Contexte
La Commission présente un projet de budget rectificatif, dans lequel elle propose de réorganiser une
partie des dépenses de l'Union de l'année en fonction des priorités les plus récentes, afin d'assurer le
financement de ces opérations.
Ce projet de budget rectificatif prévoit également :
- 350 millions € d'assistance financière en matière de migration destinée à la Grèce, à ajouter aux 350
millions € d'aide d'urgence déjà versés, conformément à l'engagement pris par la présidente von der
Leyen lors de sa visite en Grèce ;
- 3,6 millions € destinés au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies en vue
d'améliorer sa capacité à recenser et évaluer les menaces que posent les maladies transmissibles pour
la santé humaine de même qu'à communiquer sur ces menaces et, en particulier, en vue d'augmenter
sa capacité d'expertise à la lumière de la crise du coronavirus ;
- 100 millions € pour aider l'Albanie à surmonter les conséquences dévastatrices du séisme du 26
novembre 2019, une partie des 115 millions € promis par la Commission et de l'engagement
total de 1,15 milliard €;
- 3,3 millions € supplémentaires destinés au Parquet européen pour accroître son budget 2020. L'argent
permettra par exemple au Parquet de recruter rapidement du personnel qualifié et d'acquérir des
équipements informatiques pour pouvoir commencer à traiter les premières affaires. En tenant compte

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du soutien déjà mobilisé depuis le début de l'année pour la gestion des procédures, les fonds alloués
au Parquet pour l'année 2020 connaissent donc une augmentation de 48 %.
Les prochaines étapes
Le Parlement européen et le Conseil sont à présent invités à approuver dès que possible les
modifications budgétaires proposées afin de veiller à ce que les fonds puissent répondre aux besoins
les plus pressants.

UE : COVID-19: appel à une réponse plus unifiée de l’UE Communiqué de presse
    •   687 députés ont participé au premier vote de cette plénière extraordinaire sur les mesures
        d’urgence relatives au COVID-19
    •   Ils ont appelé à une solidarité renforcée entre États membres pour relever ce défi
    •   Les mesures à long terme de l’UE doivent atténuer l’impact économique et permettre d’investir
        plus dans la recherche
Lors du débat, affichant un fort soutien aux mesures de l’UE pour lutter contre la pandémie de COVID-
19, les députés ont plaidé pour une solidarité renforcée de l’UE pour aider les citoyens.
En amont d’un vote d’urgence essentiel sur la première série de mesures proposée par la Commission
pour aider les États membres à lutter contre la pandémie de manière efficace et coordonnée, les
députés ont appelé les pays de l’UE à collaborer et à laisser les frontières intérieures ouvertes pour la
livraison des équipements médicaux et des biens.
COVID-19: le Parlement approuve des mesures essentielles de soutien à l'UE
Dans le cadre de la réponse commune de l'UE à la pandémie de COVID-19, les députés ont adopté
trois propositions urgentes lors d'une session plénière extraordinaire ce jeudi.
Les mesures d'urgence visant à aider les personnes et les entreprises à faire face à la crise ont été
adoptées en session plénière moins de deux semaines après que la Commission a présenté ses
propositions.
Les propositions approuvées sont :
    Ø L’initiative d’investissement en réaction au coronavirus. Ces mesures visent à mobiliser dès que
      possible 37 milliards d'euros provenant des fonds européens disponibles à destination des
      citoyens, des régions et des pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus. Les fonds
      seront destinés aux systèmes de santé, aux PME, au marché du travail et à d'autres secteurs
      vulnérables des économies des États membres de l'UE. La proposition a été adoptée par 683
      voix pour, 1 contre et 4 abstentions.
    Ø L'extension du Fonds de solidarité de l'UE pour couvrir les urgences de santé publique. Ces
      mesures permettront de débloquer jusqu'à 800 millions d'euros pour les pays européens en
      2020. Les opérations éligibles au titre du Fonds seront étendues pour inclure le soutien en cas
      d'urgence majeure de santé publique, y compris l'assistance médicale, ainsi que les mesures
      visant à prévenir, surveiller ou contrôler la propagation des maladies. La proposition a été
      adoptée par 671 voix pour, 3 contre et 14 abstentions.
    Ø La suspension temporaire des règles de l'UE sur les créneaux horaires dans les aéroports.
      Cette mesure empêchera les transporteurs aériens d'exploiter des vols à vide pendant la
      pandémie. Cela signifie que les compagnies aériennes ne seront pas obligées d'utiliser leurs
      créneaux de décollage et d'atterrissage prévus pour pouvoir les conserver au cours de la
      prochaine saison correspondante. Le principe de l’utilisation obligatoire sous peine de perte
      définitive ("use it or lose it" en anglais) sera levé pour toute la saison estivale, du 29 mars au 24
      octobre 2020. La proposition a été adoptée par 686 voix pour, aucune voix contre et 2
      abstentions.

Relevé de réunion du 19 mars : le rôle respectif des uns et des autres pour
donner la priorité à la sécurité et à la santé
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Un article du JDD en date du 22 mars est intitulé : « Entre le Medef et la CFDT, c’est l’union sacrée ».
Dans la mesure où cet article relie la démarche des responsables de ces deux organisations, dont nous
n’avons pas été informés, à la réunion qui avait précédé entre « les huit organisations syndicales (CFDT,
CGT, CFTC, FO, CFE-CGC, Medef, U2P, CPME) », il est nécessaire de rétablir certains faits.
Nous ne pouvons non plus nous abstenir de réagir quand le Président du Medef et le Secrétaire général
de la CFDT sont présentés comme « les deux hommes forts du paritarisme ».
 En premier lieu, « une telle initiative » (la réunion des huit) non seulement n’a pas été lancée par le
Medef seul mais, qui plus est, était programmée pour se tenir ce jeudi 19 mars, au siège de FO,
initialement en dehors du contexte de l’épidémie de Coronavirus.
 En effet, elle était le fruit, à la fois, d’une interpellation de la confédération FO sur l’enjeu du devenir du
paritarisme, dans le contexte du projet de système universel de retraite, après les épisodes de
l’Assurance chômage et de la Formation professionnelle, où le gouvernement avait d’autorité pris la
main sur la négociation collective, et de l’interrogation des organisations patronales quant à la
conférence de l’équilibre et du financement.
Bien évidemment, dans le contexte créé par la crise sanitaire grave à laquelle nous sommes confrontés,
et face à la nécessité d’endiguer au plus vite l’épidémie de Coronavirus, nous avons tous convenu de
la nécessité de conserver cette opportunité de nous réunir – ce qui fut fait par visioconférence – et de
nous concentrer sur cette situation.
Quant à la déclaration des huit, il s’agit d’un « relevé de réunion » dont le cadre, hors de la tutelle de
l’Etat, et le contenu ont pour objectif, d’affirmer, dans le respect de la démocratie et de la séparation
des pouvoirs, l’indépendance syndicale à l’opposé d’une dite « union sacrée », et d’identifier ainsi
clairement les rôles des uns et des autres. Tel est exactement le sens de ce relevé de réunion qui met,
d’entrée, l’accent sur la liberté de comportement des organisations signataires et sur le rôle essentiel
dans ce contexte du dialogue social et de la négociation collective, et se poursuit en appelant les
pouvoirs publics et les entreprises à mettre en œuvre tous les moyens indispensables à la protection
de la santé et de la sécurité des salariés devant travailler.
Que nous ayons précisé « devant » travailler, avait aussi pour objectif de mettre l’accent sur la nécessité
de se concentrer aujourd’hui sur les activités essentielles mentionnées dans le paragraphe suivant
(santé et approvisionnement) par opposition à une forme d’injonction qui pourrait conduire à mettre en
balance l’économie avec la santé et la sécurisation indispensable des salariés mobilisés.

Enfin, le dernier paragraphe soulignant le rôle majeur de nos systèmes de protection sociale collective
est une façon de rappeler que celle-ci, construite au fil du temps depuis 1945 par la voie du paritarisme
conserve sa pleine actualité, pertinence, nécessité et modernité. Paris, le 23 mars

Des ordonnances en rafale, les syndicats sur le qui-vive. 25/03/2020, La Tribune
Soutien aux entreprises, assouplissements du droit du travail, protection des droits sociaux...
Le gouvernement a adopté un arsenal de 25 ordonnances pour tenter de faire face à la crise. Un
record, « historique depuis 1958 », selon les mots d'Edouard Philippe. Mais côté syndicats, les
craintes se multiplient.
Le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Après avoir pris des mesures pour
renforcer le confinement des Français en début de semaine, l'exécutif a adopté à l'issue du conseil des
ministres ce mercredi 25 mars, un arsenal d'ordonnances destinées à soutenir les entreprises dans
cette période d'effondrement de l'Economie. Lors d'une allocution, le Premier ministre est venu
présenter les grandes lignes des ces ordonnances en multipliant les métaphores guerrières.
"Le nombre d'ordonnances adopté en conseil des ministres est historique. Il faut remonter à 1958 pour
y voir, un équivalent, c'est bien le signe que l'urgence dicte sa loi. [...] Grâce à ces ordonnances, notre
pays est juridiquement armé pour organiser l'Etat d'urgence sanitaire que la situation impose. L'objectif
de ce régime provisoire est de protéger nos citoyens à commencer par nos soignants qui se battent en
première ligne. [...] Le second objectif est de limiter les graves dommages économiques et sociaux que
provoque inévitablement le confinement"
Mardi 24 mars, lors d'un point presse, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré que la
projection de croissance de -1% pour 2020 qui figurait dans le projet de loi de finances rectificative serait
sans doute révisée à la baisse. Les indices PMI du mois de mars pour la France et la zone euro montrent
un effondrement de l'activité dans les services et l'industrie. Aussi, les ordonnances adoptées par

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