Creative commons : Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
http://portaildoc.univ-lyon1.fr Creative commons : Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France (CC BY-NC-ND 2.0) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
FACULTE DE MEDECINE ET DE MAIEUTIQUE LYON SUD -CHARLES MERIEUX FORMATION SAGE-FEMME – Site de LYON TOXOPLASMOSE ET GROSSESSE : Connaissance et application des recommandations hygiéno-diététiques chez les femmes enceintes non immunisées Mémoire présenté par Alicia THEVENON Née le 08 août 1992 En vue de l’obtention du diplôme d’état de sage-femme Promotion 2016 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
FACULTE DE MEDECINE ET DE MAIEUTIQUE LYON SUD - CHARLES MERIEUX FORMATION SAGE-FEMME – Site de LYON TOXOPLASMOSE ET GROSSESSE : Connaissance et application des recommandations hygiéno-diététiques chez les femmes enceintes non immunisées Mémoire présenté par Alicia THEVENON Née le 08 août 1992 En vue de l’obtention du diplôme d’état de sage-femme Promotion 2016 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
REMERCIEMENTS Tout d’abord, je tiens à remercier les professionnels qui m’ont apporté leur aide lors de la réalisation de ce mémoire : Mme S. Farizon : Sage-femme coordinatrice au Centre Hospitalier du Gier, anciennement sage-femme enseignante à l’école de sages-femmes de Lyon et guidante de ce mémoire, pour son aide, sa patiente et son implication. Mme F. Baldi : Sage-femme du service de consultations au C.H.U. de St-Etienne et expert thématique de ce travail, pour ses conseils, sa disponibilité et son encadrement. Mr R. Béranger et Mme R. Spiga : pour leurs remarques et leurs précieux conseils sur les logiciels et analyses statistiques. Merci également à : Mes camarades de promotion, notamment mes amies stéphanoises (Audrey, Claire, Noémie, Anaelle et Pauline) pour leur entraide au cours de ces quatre longues années d’étude et les bons souvenirs du covoiturage. Mes parents ainsi que Maxime et Victor pour leur soutien permanent, leurs encouragements et leur optimisme. Yannick et Jacqueline d’avoir pris le temps de relire et commenter mon travail. Audrey et Clotilde pour leur présence tout au long de nos études, leur bonne humeur et leur précieuse amitié. Enfin, je remercie Nicolas pour son soutien sans faille et son écoute. THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
GLOSSAIRE AFSSA : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail BEH : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire CNR : Centre National de Référence de la toxoplasmose ENP : Enquête Nationale Périnatale ERIS : Evaluation du Risque, Information, Sensibilisation HAS : Haute Autorité de Santé IC : Intervalle de Confiance IMG : Interruption Médicale de Grossesse INPES : Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques InVS : Institut de Veille Sanitaire OR : Odds Ratio PNP : Préparation à la Naissance et à la Parentalité THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
SOMMAIRE INTRODUCTION ................................................................................................................... 1 1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE ............................................................................... 2 1.1 Rappels concernant la toxoplasmose ..................................................................... 2 1.2 Contexte épidémiologique ....................................................................................... 2 1.2.1 Séroprévalence chez les femmes enceintes ..................................................... 2 1.2.2 Incidence chez les femmes enceintes .............................................................. 3 1.3 La nécessité du dépistage et de la prévention ......................................................... 4 1.3.1 Législation ........................................................................................................ 4 1.3.2 Les recommandations ...................................................................................... 4 1.4 Les données de la littérature.................................................................................... 6 1.4.1 Les modes de contamination les plus fréquents ............................................... 6 1.4.2 Connaissance et application des recommandations par les patientes .............. 7 1.4.3 Intérêt d’un programme de prévention .............................................................. 8 1.5 Enoncé de la problématique .................................................................................... 8 2. ETUDE ......................................................................................................................... 10 2.1 Méthodologie ......................................................................................................... 10 2.1.1 Objectifs et hypothèses .................................................................................. 10 2.1.2 Conception et réalisation de l’étude ................................................................ 10 2.1.3 Outils et analyses statistiques......................................................................... 12 2.2 Présentation des résultats ..................................................................................... 14 2.2.1 Présentation de la population ......................................................................... 14 2.2.2 Le score de connaissance générale ............................................................... 15 2.2.3 Le score de connaissance des recommandations .......................................... 15 2.2.4 Le score de respect des recommandations .................................................... 17 2.2.5 Recherche de lien ........................................................................................... 18 2.2.6 Avis des patientes sur l’information donnée .................................................... 20 3. ANALYSE ET DISCUSSION ........................................................................................ 22 3.1 Synthèse des principaux résultats ......................................................................... 22 3.2 Discussion des résultats ........................................................................................ 23 3.2.1 Description de la population............................................................................ 23 3.2.2 La connaissance des patientes ....................................................................... 24 3.2.3 L’application des recommandations hygiéno-diététiques ................................ 28 3.2.4 Avis des patientes concernant l’information donnée ....................................... 31 3.3 Forces et faiblesses de l’étude............................................................................... 31 3.4 Propositions d’amélioration .................................................................................... 33 CONCLUSION..................................................................................................................... 36 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................ 38 ANNEXES THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
INTRODUCTION La toxoplasmose est une maladie parasitaire cosmopolite. Dans la majorité des cas, elle est asymptomatique mais lorsqu’elle est contractée pendant la grossesse, il existe un risque d’atteinte congénitale. Pour éviter le risque de séroconversion pendant la grossesse, les femmes non immunisées doivent respecter le dépistage mensuel ainsi que les recommandations hygiéno-diététiques de prévention (1,2). Les professionnels de santé, notamment les sages-femmes qui sont en relation permanente avec les femmes enceintes, ont un rôle indispensable d’information concernant les risques encourus d’une séroconversion toxoplasmique et l’importance de respecter le programme de prévention. Les enquêtes nationales de périnatalité ont montré que les régions Rhône-Alpes et Auvergne font partie des zones de France où la prévalence de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer est la moins importante. En 2010, elle a été estimée à 29.31% en Rhône-Alpes, à 26.34% en Auvergne et à 36.7% en France. La séroprévalence ne cesse de diminuer. Cela a pour conséquence une augmentation du nombre de patientes non immunisées qui devront respecter le programme de prévention (3). Malgré le dépistage mensuel suivi par les patientes et la diffusion massive des mesures prophylactiques, il existe encore des séroconversions pendant la grossesse et un nombre non négligeable de toxoplasmose congénitale (4). Ainsi, que retiennent réellement les patientes de cette information ? Est-elle donnée de manière suffisamment pertinente et convaincante pour inciter les patientes à respecter l’ensemble des recommandations ? Celles-ci sont-elles observées pendant toute la grossesse ? Dans une première partie, j’effectuerai des rappels sur la toxoplasmose. Je présenterai le contexte épidémiologique de cette maladie, le programme de prévention mis en place en France depuis 1978 et l’importance de le respecter. Ensuite, je présenterai dans une deuxième partie les modalités de mon étude statistique : descriptive transversale et multicentrique. J’exposerai également les résultats issus des questionnaires et ceux obtenus à partir des analyses statistiques. Pour finir, la dernière partie discutera de la pertinence de mes résultats par rapport aux données de la littérature. Un autre objectif de cette partie sera de mettre en évidence les résultats les plus intéressants qui pourraient justifier une modification des pratiques des professionnels de santé. 1 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
1. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 1.1 Rappels concernant la toxoplasmose (1,2,5,6) Le choix a été fait de rédiger une brève partie concernant la toxoplasmose pour présenter les informations essentielles : les connaissances théoriques générales étant acquises par les professionnels de santé. Cela pour pouvoir consacrer une partie plus conséquente à la présentation des données de la littérature en lien avec l’objectif de recherche. La toxoplasmose est une maladie parasitaire cosmopolite. Dans la majorité des cas, elle est asymptomatique. Cependant, lorsqu’elle est contractée pendant la grossesse, il existe un risque de transmission du parasite au fœtus estimé à 6% au premier trimestre de grossesse et à 72% au troisième. A l’inverse, la gravité de l’atteinte congénitale diminue avec le terme. La toxoplasmose congénitale résulte de la contamination du fœtus au cours de la grossesse due à la survenue d’une primo-infection chez la femme enceinte. Elle peut être responsable de multiples complications fœtales telles qu’une mort fœtale, des choriorétinites, des lésions neurologiques (hydrocéphalie, micro ou macrocéphalie, calcifications intracrâniennes). Ces lésions peuvent entraîner des séquelles (7). 1.2 Contexte épidémiologique 1.2.1 Séroprévalence chez les femmes enceintes Tout d’abord, la séroprévalence varie d’un pays à un autre. Dans les pays développés, la contamination est essentiellement liée à la consommation de viande infectée. La prévalence est faible : inférieure à 25% au Royaume-Uni, en Scandinavie, en Amérique du Nord et en Asie. Ce sont des pays où la viande est consommée bien cuite. Au contraire, en France et en Allemagne, les chiffres sont de l’ordre de 40 à 60% pour la population générale qui consomme la viande plutôt saignante ou fumée. En Afrique et en Amérique Latine, les séroprévalences sont élevées, supérieures à 60% (8,9). De plus, la séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer en France a fortement diminué : passant de 54,3% en 1995 (10) à 43,8% en 2003 (3) et à 36,7% en 2010 (9). Elle varie selon l’âge, la région, les facteurs climatiques et les habitudes alimentaires. En effet, la prévalence augmente avec l’âge. Les facteurs climatiques influencent la survie du parasite. L’infection est plus fréquente dans les régions chaudes, humides et les plaines plutôt que dans les régions froides et en altitude. Il existe des disparités régionales. Les chiffres de la séroprévalence pour la population générale varient de 30% dans les zones montagneuses à climat hivernal froid (Les Vosges, le Jura, le Massif Central, les Alpes) à plus de 50% dans le Sud-Ouest, l’île de France et les départements d’Outre-mer (3,11). 2 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
En 2003, selon le rapport de l’InVS, les régions de Rhône-Alpes et d’Auvergne étaient des zones de France où la prévalence était la moins importante. La séroprévalence des femmes enceintes en région Rhône-Alpes était de 35.8%. Dans le département de la Loire, elle était de 29.2% et de 37.1% dans le Rhône (3). En 2010, l’ENP a rapporté une séroprévalence dans la région Rhône-Alpes de 29.31% et de 26.34% en Auvergne (9,12). La prochaine ENP aura lieu en 2016. Une diminution régulière de la séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer, donc chez les femmes enceintes, est observée et a pour conséquence une augmentation de patientes non immunisées qui devront respecter le dépistage mensuel ainsi que les recommandations hygiéno-diététiques de prévention pour éviter ou réduire le nombre de toxoplasmose congénitale. La diminution de la séroprévalence de la toxoplasmose peut être expliquée par l’amélioration de l’hygiène de vie et les nouvelles habitudes alimentaires de congélation des aliments (3,8). 1.2.2 Incidence chez les femmes enceintes Une diminution du nombre de cas de toxoplasmose congénitale a été constatée. Entre 1995 et 2003, la prévalence et le taux d’incidence ont chuté de près de 20 %. En 2003, le taux d’incidence a été estimé entre 6 et 7 pour 1 000 femmes enceintes, selon leur âge, mais ce taux varie beaucoup entre les régions (3). En 2007, un système de surveillance spécifique de la toxoplasmose congénitale a été mis en place : Toxosurv. Les cas de séroconversion pendant la grossesse sont déclarés au CNR, ce dernier en collaboration avec l’InVS fournit un rapport annuel destiné aux professionnels de santé. En 2007, le CNR a déclaré 272 cas de toxoplasmose congénitale (13), 244 en 2010, 188 en 2011 et 204 en 2012. Les derniers résultats datent de 2013 : 179 cas ont été recensés, cela représente une prévalence globale de la toxoplasmose congénitale de 2.2 pour 10 000 naissances. Plus précisément, en 2013 le nombre de cas de toxoplasmose congénitale était de 0.18 pour 1000 naissances soit 15 cas en Rhône-Alpes et de 0.22 pour 1000 naissances soit 3 cas en Auvergne. Sur les 179 cas de toxoplasmose congénitale recensés en 2013 : 9 interruptions de grossesse (IMG et mort fœtale) ont été constatées. Pour 148 cas, il s’agissait de formes asymptomatiques. Mais il a été déclaré 17 formes symptomatiques : 12 formes modérées (calcifications intra- crâniennes, choriorétinites) et 5 formes sévères (formes disséminées, hydrocéphalies). En 2013, la létalité liée à la toxoplasmose congénitale était de 5% et la morbidité de 10.3% (4). 3 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
1.3 La nécessité du dépistage et de la prévention La France est l’un des rares pays d’Europe, avec l’Allemagne dans lequel il existe une réglementation concernant le dépistage mensuel de la toxoplasmose pendant toute la grossesse (14,15). Les professionnels de santé, notamment les sages-femmes qui sont en relation permanente avec les femmes enceintes, ont un rôle indispensable d’information concernant les risques encourus d’une séroconversion toxoplasmique et l’importance de respecter le programme de prévention (16). Les objectifs du dépistage sont d’identifier les patientes non immunisées afin d’éviter ou réduire le risque de séroconversion pendant la grossesse grâce à des mesures d’hygiène alimentaire et domestique, de surveiller l’absence de séroconversion ou de diagnostiquer une séroconversion le plus précocement possible pour établir une prise en charge et limiter les conséquences fœtales (14). 1.3.1 Législation Depuis 1978, la France a mis en place un programme de dépistage de la toxoplasmose régi par les articles L.2122-1 à 2122-5 du Code de la Santé Publique (17). Tout d’abord, la législation imposait un dépistage sérologique systématique de toute femme lors de l’examen prénuptial (décret n°8 78-396 du 17 mars 1978) puis lors de l’examen prénatal (arrêté du 19 avril 1985). En 2007, l’examen et le bilan prénuptial ont été supprimés par le décret n°8 07- 1787. La législation, par l’intermédiaire de la circulaire du 27 septembre 1983, recommandait aussi d’informer les femmes non immunisées des moyens de prévention existants. Le programme de dépistage repose depuis 1992 (décret n°92-143 du 14 février 1992) sur la surveillance sérologique mensuelle des femmes enceintes séronégatives de la déclaration de grossesse à l’accouchement et sur la diffusion des mesures de prévention (18). Les modalités du dépistage sont diffusées auprès des professionnels de santé au sein des protocoles (19,20) et auprès des patients grâce aux brochures et guides. 1.3.2 Les recommandations L’identification des facteurs de risques alimentaires et comportementaux de contamination par le toxoplasme permet d’élaborer des recommandations hygiéno-diététiques qui constituent la prévention primaire auprès des femmes enceintes séronégatives. Il est indispensable que les professionnels de santé apportent aux patientes une information adaptée, claire et complète concernant ces mesures prophylactiques (21). De plus, ces recommandations sont disponibles dans des brochures telles que le guide de nutrition de la 4 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
grossesse de l’INPES (22), sur les sites officiels de l’HAS (23) et de l’AFSSA (8). L’AFSSA a classé ces mesures hygiéno-diététiques (8) comme suit : Les recommandations indispensables : .Concernant l’hygiène personnelle, il faut se laver les mains avant chaque repas et surtout après avoir manipulé des crudités souillées par de la terre, de la viande crue ou après avoir jardiné. .Concernant l’hygiène domestique, il est recommandé de porter des gants pour jardiner. Il est essentiel de faire laver par une autre personne le bac à litière du chat avec de l’eau bouillante ou porter des gants. .Concernant l’hygiène alimentaire, il est indispensable de bien cuire tout type de viande (c’est à dire une cuisson d’au moins 67°C dans toute l’épaisseur de la viande). Il faut éviter la cuisson de la viande au four à micro-ondes. De plus, lors de la préparation des repas, il faut laver à grande eau les légumes et les plantes aromatiques, surtout lorsqu’ils sont souillés par la terre et consommés crus. Enfin, il est important de laver à grande eau les ustensiles de cuisine et les plans de travail. Les recommandations complémentaires : .L’ANSES conseille pour détruire les kystes, la congélation de la viande à une température de -12°C pendant trois jours minimum (6). La durée de congélation doit tenir compte de l’épaisseur de la viande. Quant à elle, l’AFSSA propose une surgélation de la viande à une température de -18°C sans donner de précision sur la durée (8). Le protocole Elena conseille pour pouvoir détruire les kystes et manger la viande saignante, une congélation à -18°C au minimum pendant trois jours (19). .Pour les repas en dehors du domicile : ne consommer que des viandes bien cuites, éviter les crudités, préférer les légumes cuits. Les recommandations relevant de la précaution : .Les aliments déconseillés sont le lait de chèvre cru, les huîtres, moules et autres mollusques consommés crus. L’AFSSA précise que la consommation de poisson, de lait de vache et de fromage cru ne présente pas de risque vis-à-vis de la toxoplasmose. Les griffures de chat ne transmettent pas la toxoplasmose. 5 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
1.4 Les données de la littérature Les études trouvées sur le thème de la connaissance de la toxoplasmose par les femmes enceintes étaient anciennes. Ainsi, il serait intéressant de reconduire des études pour évaluer l’efficacité du programme de prévention français. 1.4.1 Les modes de contamination les plus fréquents En 1996, des études norvégienne (24) et italienne (25) ont étudié les modes de contamination les plus fréquents par le toxoplasme. Il s’agissait de la consommation de viande mal cuite, de crudités mal lavées ou contaminées par des ustensiles de cuisine et le manque d’hygiène des mains. Il a aussi été montré que la présence d’un chat à domicile n’augmentait pas de manière significative le risque de séroconversion pendant la grossesse. La manipulation de la litière du chat était un facteur de risque de séroconversion, mais pas le principal. Le risque de contamination par le parasite était surtout d’origine alimentaire. L’étude de Baril et al. de 1999 (26) a également déterminé les comportements les plus à risque de séroconversion. Il s’agissait de la mauvaise hygiène des mains (OR = 9,9; IC à 95%: 0,8 à 125), la consommation de viande de bœuf insuffisamment cuite (OR = 5,5; IC à 95%: 1,1 à 27), la possession d’un chat (OR = 4,5; IC à 95%: 1,0 à 19,9), la consommation fréquente de légumes crus à l’extérieur de la maison (OR = 3,1; 95%, IC: 1,2 à 7,7) et la consommation de viande d’agneau insuffisamment cuite (OR = 3,1; IC à 95% : 0,85 à 14). En 2000, une étude cas-témoins a été réalisée dans six villes européennes (27). Elle a abouti à la même conclusion que les études précédentes. En Europe, le principal risque de séroconversion toxoplasmique était la consommation de viande crue, mal cuite et des produits de salaison. La consommation de ces produits était à l’origine de 30 à 63% des infections pendant la grossesse. De plus, les voyages hors d’Europe, des Etats-Unis et du Canada ainsi que le contact avec le sol étaient aussi des facteurs de risque fréquents. Toutefois, cette étude n’identifiait pas que la présence d’un chat à domicile était liée à un risque accru de séroconversion. Il a été montré un potentiel risque de contamination lors de la consommation de lait de vache cru, cela avait déjà été trouvé dans une étude polonaise de 1997 (28) mais aucun cas n’a été répertorié. Les études de Skinner et al. (29), de Sacks et al. (30) et de Walsh et al. (31) ont montré l’existence d’un risque de contamination par le toxoplasme lors de la consommation de lait de chèvre cru. 6 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
1.4.2 Connaissance et application des recommandations par les patientes Quatre études réalisées entre 1990 et 1999 étudiaient la connaissance d’au moins deux modes de prévention de la toxoplasmose par les femmes enceintes. Trois études ont mis en évidence une connaissance satisfaisante des patientes interrogées : 71 à 96% des participantes connaissaient au moins deux mesures prophylactiques (26,32,33). L’autre étude menée en 1994 à Lyon (34) concluait que seulement 35% des femmes interrogées avaient une bonne connaissance des mesures de prévention. Les enquêtes n’étaient pas réalisées de la même manière (patientes immunisées et non immunisées inclues dans l’étude, types de questions posées différentes pouvant induire les patientes en erreur). Cela peut expliquer les résultats divergents et plus faibles dans l’étude lyonnaise de 1994. Cette dernière a mis en évidence que 63% des patientes croyaient en l’existence d’un vaccin. Plus précisément, l’étude de Baril et al. (26) a conclu qu’il existait un bon niveau de connaissance des femmes interrogées. En effet, 87% des cas (femmes ayant présentées une séroconversion pendant la grossesse) et 96% des témoins (femmes non immunisées) connaissaient au moins deux mesures de prévention. L’étude a également montré que les recommandations étaient moins bien appliquées lors des premières grossesses. Cela a été attesté par une incidence de séroconversion toxoplasmique plus élevée chez les primipares (2.1%) que chez les multipares (1.2%). De plus, l’étude a conclu que les femmes les mieux informées étaient celles ayant bénéficié d’un support écrit. Une étude réalisée en 1997 en Pologne (28) montrait que seulement 28.9% des femmes interrogées connaissaient les risques encourus par leur enfant en cas de toxoplasmose congénitale. L’étude attribuait des points différents en fonction de l’importance des recommandations connues par les patientes. Globalement, 45.3% des femmes interrogées avaient une bonne connaissance des facteurs de risque de contamination. L’étude a aussi conclu que la connaissance variait avec le niveau d’étude et le lieu de vie. Aucune relation n’a été trouvée avec la parité. Deux études menées aux Etats-Unis (35,36) constataient que seulement 48% des femmes interrogées connaissaient les facteurs de risque de séroconversion. Hormis le risque de contamination en cas de possession d’un chat, le niveau de connaissance était faible. Les enquêteurs ont mis en évidence que les programmes éducatifs pouvaient pallier à cette mauvaise connaissance des patientes et qu’un dépistage sérologique systématique des femmes enceintes ou des nouveau-nés à la naissance permettraient de prévenir et déceler les séroconversions. 7 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
Pour finir, l’étude menée dans le Rhône, en 1994 a montré que seulement 17% des femmes interrogées avaient respecté les mesures prophylactiques pendant leur grossesse (34). L’étude polonaise (28) concluait que 55.2% des femmes enceintes interrogées appliquaient de manière satisfaisante les recommandations de prévention. Ces deux études n’avaient prouvé aucune relation significative entre l’application des recommandations, la parité ou la catégorie socio-professionnelle. Toutefois, un lien a été mis en évidence entre l’application des recommandations et le niveau de connaissance des femmes. 1.4.3 Intérêt d’un programme de prévention Un essai randomisé a été réalisé en 1989 au Canada (37). Son but était de mesurer l’effet d’un court programme d’information donné en début de grossesse sur le comportement de prévention. Les femmes ayant reçu cette information ont déclaré avoir pris plus de précaution lors de la préparation des viandes et vis-à-vis des chats. Aucune modification de l’hygiène personnelle n’a été mise en évidence. L’impact de l’information sur l’incidence des séroconversions n’a pas été étudié du fait du nombre réduit de participantes. Les études de Foulon et al. (38), de Roux et al. (39) et de Conyn-van Spaendonck et al. (40) ont évalué l’effet d’un programme de prévention (recommandations écrites et programme de dépistage) sur l’incidence des séroconversions. Les études ont montré une meilleure application des recommandations en matière de cuisson de la viande et d’hygiène en présence de chat. De plus, les études concluaient à une diminution significative de l’incidence de la toxoplasmose congénitale. L’étude prospective ERIS réalisée en 1994, à Lyon (41) avait pour objectif d’évaluer un programme prénatal d’éducation sur la toxoplasmose. Elle a montré que les femmes ayant bénéficié de ce programme, donc ayant obtenu une information spécifique et ayant un niveau d’étude supérieur au baccalauréat avaient un comportement positif envers la prévention. Les femmes avaient une meilleure connaissance des risques, des conséquences de la toxoplasmose, du rôle de l’hygiène et de l’alimentation dans la prévention de la séroconversion toxoplasmique. En effet, lors de la comparaison des comportements entre le début et la fin de grossesse : les femmes respectaient mieux les recommandations vis-à-vis des chats et concernant la consommation de viande et le lavage des mains. Toutefois, l’étude a montré qu’il n’existait pas de lien significatif entre l’amélioration des connaissances des patientes et la modification de leur comportement en matière de prévention. 1.5 Enoncé de la problématique Les enquêtes nationales de périnatalité ont montré que la région Rhône-Alpes est l’une des zones de France où la prévalence de la toxoplasmose chez les femmes en âge de procréer 8 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
est la moins importante et ne cesse de diminuer (3,9). Cela a pour conséquence une augmentation du nombre de patientes non immunisées qui devront respecter le dépistage mensuel ainsi que les recommandations hygiéno-diététiques de prévention pour éviter ou réduire le risque de primo-infection et de toxoplasmose congénitale. Les professionnels de santé et notamment les sages-femmes, qui sont en relation permanente avec les femmes enceintes, ont un rôle indispensable d’information des recommandations hygiéno-diététiques à respecter. Malgré le programme de dépistage mensuel suivi par les patientes et la diffusion massive des mesures prophylactiques, il existe encore des séroconversions pendant la grossesse et un nombre de cas de toxoplasmose congénitale non négligeable (4). Ainsi, que retiennent réellement les patientes de cette information ? Est-elle donnée de manière suffisamment pertinente et convaincante pour inciter les patientes à respecter l’ensemble des recommandations ? Celles-ci sont-elles observées pendant toute la grossesse ? Finalement, quel est l’état de connaissances et le comportement des femmes enceintes non immunisées concernant les recommandations hygiéno-diététiques de prévention de la toxoplasmose ? 9 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
2. ETUDE 2.1 Méthodologie 2.1.1 Objectifs et hypothèses L’objectif principal de mon étude statistique était de décrire l’état des connaissances en matière de prévention des femmes enceintes non immunisées contre la toxoplasmose. Des objectifs secondaires ont été définis : - Décrire le comportement de ces patientes en matière de prévention pour vérifier l’application des recommandations hygiéno-diététiques. - Mettre en évidence une association entre le niveau de connaissance des patientes et le respect des recommandations hygiéno-diététiques. - Mettre en évidence des facteurs (âge, parité, niveau d’étude) influençant les connaissances et les comportements des patientes en matière de prévention de la toxoplasmose. Les facteurs étudiés au cours de l’étude étaient les suivants : l’âge, le niveau d’étude, la parité, le terme de la grossesse ; les informations reçues au cours des consultations prénatales, les connaissances des patientes concernant la toxoplasmose, les conséquences d’une séroconversion, les recommandations de prévention ; le comportement des patientes en terme de prévention ; la recherche d’informations complémentaires par les patientes. Les hypothèses préalables de l’étude étaient les suivantes : - Les femmes multipares, ou disposant d’un niveau d’étude élevé ou appartenant à une catégorie d’âge plus élevée avaient une meilleure connaissance que les femmes primipares, ou ayant un niveau d’étude peu élevé ou étant plus jeunes. - Les femmes avaient une bonne connaissance générale de la toxoplasmose, c’est-à- dire qu’elles savaient que le toxoplasme était un parasite, qu’il existait des conséquences pour le bébé, que la vaccination n’existait pas et que la surveillance se faisait par des contrôles sérologiques mensuels. - Les femmes ayant un niveau de connaissance élevé concernant la toxoplasmose et les recommandations de prévention respectaient plus les mesures hygiéno- diététiques en changeant leurs habitudes de vie au cours de la grossesse. 2.1.2 Conception et réalisation de l’étude Afin de répondre aux interrogations, j’ai réalisé une étude descriptive transversale multicentrique (tri-centrique). J’ai pour cela, établi un questionnaire anonyme à partir d’entretiens semi-directifs réalisés auprès de cinq patientes pour cibler les items du 10 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
questionnaire puis ce questionnaire a été testé par huit patientes avant d’être utilisé pour mon étude. Il s’agissait de questionnaires auto-administrés proposés aux patientes, composés d’une fiche signalétique, de questions à choix multiples et de quelques questions ouvertes. Toutes ces démarches de tests et d’analyses des questionnaires ont été réalisées pour pallier au biais de classement non différentiel pouvant exister lors de l’utilisation d’un questionnaire non validé. Le choix a été fait de mener l’étude au sein de l’hôpital de Firminy, niveau I, du centre hospitalier de Lyon Sud (CHLS) niveau II, et du CHU de Saint Etienne niveau III, pour disposer d’un échantillon le plus large possible, hétérogène et aussi pour éviter un biais de sélection supplémentaire. Des facteurs d’inclusion ont été définis, le questionnaire était ainsi destiné : - Aux femmes enceintes, quels que soient le terme, la parité et l’âge. - Aux femmes non immunisées contre la toxoplasmose. - Aux femmes dont le suivi de grossesse est assuré par des sages-femmes hospitalières. Les facteurs d’exclusion étaient les suivants : les femmes non enceintes, les femmes enceintes mais immunisées contre la toxoplasmose, les femmes ne parlant pas et ne comprenant pas le français. Des facteurs d’inclusion étant établis, l’étude ne portait pas sur un échantillon représentatif de la population, car il existait un biais de sélection. Cependant comme expliqué ci-dessus l’étude était tri-centrique pour disposer d’un échantillon large, hétérogène et pallier à un biais de sélection supplémentaire. Le choix de centrer l’étude sur les patientes dont le suivi de grossesse était assuré par des sages-femmes hospitalières, découlait de mon orientation professionnelle. Mon étude s’est déroulée du lundi 20 juillet au vendredi 7 août. Elle a duré trois semaines, en passant une semaine dans chaque hôpital pour distribuer le questionnaire en main propre aux patientes en m’assurant qu’elles ne l’avaient pas déjà rempli. Je les ai récupérés directement pour éviter les intermédiaires, les pertes d’informations et pour améliorer le taux de réponse. J’ai distribué les questionnaires en salle d’attente des consultations obstétricales menées par les sages-femmes. J’avais comme objectif de récolter à minima 90 questionnaires au total, soit 30 questionnaires par centre hospitalier. Ce nombre a été choisi pour pouvoir réaliser des études statistiques par la suite et mettre en évidence des facteurs 11 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
influençant les connaissances et les comportements des patientes en matière de prévention de la toxoplasmose. Le délai d’une semaine de présence a été fixé dans chaque hôpital, pour avoir les mêmes conditions de recueil des questionnaires. Au terme des trois semaines, j’avais récolté 45 questionnaires par établissement, au total : je disposais de 135 questionnaires. L’objectif étant largement dépassé, j’avais assez de questionnaires exploitables pour clôturer mon étude. 2.1.3 Outils et analyses statistiques Les questionnaires ont été analysés grâce au logiciel statistique STATVIEW. Un masque de saisie a été élaboré en premier lieu pour faciliter la saisie des données des questionnaires. Pour décrire la population, j’ai calculé des pourcentages pour chaque facteur descriptif : l’âge, le trimestre de grossesse, le niveau d’étude, la parité, et le lieu de suivi. L’objectif principal étant de décrire le niveau de connaissances des patientes, j’ai établi des scores de connaissance en attribuant des points aux réponses justes. - Score de connaissance générale sur 4 points. Réponses accordant Réponses un point n’accordant aucun point La toxoplasmose est-elle une maladie transmise par un Oui. Non. parasite ? Je ne sais pas. Pour surveiller l’absence d’infection par la toxoplasmose au Oui. Non. cours de la grossesse, des prélèvements sanguins mensuels Je ne sais pas. sont réalisés ? Pour éviter une infection par la toxoplasmose pendant la La prévention par La vaccination. grossesse, un seul moyen existe, lequel ? l’hygiène et les Je ne sais pas. précautions alimentaires. Si une infection par la toxoplasmose a lieu au cours de la Des conséquences L’infection n’est grossesse, concernant le bébé, quelle est la réponse vraie ? sont possibles pour pas transmise au l’enfant car l’infection bébé, donc il n’y a est transmise. aucune conséquence. - Score de connaissance des recommandations sur 15 points. Il existait dans la liste huit recommandations vraies pour la prévention de la séroconversion toxoplasmique : se laver les mains régulièrement ; éviter le contact avec la litière des chats ; bien cuire tout type de viande ; laver à grande eau les fruits et légumes ; laver les plantes 12 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
aromatiques ; éviter les crudités pour les repas en dehors du domicile ; porter des gants pour jardiner ; bien nettoyer les ustensiles de cuisine et les plans de travail. De plus, il existait sept recommandations fausses : éviter les griffures de chat ; éviter le contact avec les chiens ; éviter de boire du lait de vache cru ; éviter la consommation des fromages crus ; éviter de manger du poisson ; éviter le contact avec la salive et les larmes des jeunes enfants (de 0 à 3 ans) ; se faire vacciner en début de grossesse. Obtention d’un Obtention point d’aucun point Recommandation vraie Cochée. Non cochée. Recommandation fausse Non cochée. Cochée. - Score d’application des recommandations sur 6 points. Réponses accordant un Réponses n’accordant point. aucun point. Laver les fruits, légumes et plantes aromatiques. Oui, toujours. Oui, parfois. Non, jamais. Laver les plans de travail et ustensiles de cuisine. Oui, toujours. Oui, parfois. Non, jamais. Manger de la viande saignante. Non, j’ai arrêté. Oui, toujours. Je n’ai jamais aimé. Oui, parfois. Se laver les mains, avant chaque repas. Oui, toujours. Oui, parfois. Non, jamais. Se laver les mains, après avoir manipulé des Oui, toujours. Oui, parfois. fruits, légumes, plantes aromatiques souillés. Non, jamais. Se laver les mains, après avoir manipulé de la Oui, toujours. Oui, parfois. viande crue. Non, jamais. Concernant, les questions sur le jardinage et celles relatives à la possession d’un chat, j’ai établi les points de la même manière. Cependant, pour avoir des résultats significatifs, et ne pas induire d’erreur, ces questions n’étaient pas intégrées dans le score. Je les ai analysées séparément car toutes les patientes ne jardinaient pas et n’avaient pas de chat. Mais cela n’exclut pas que l’information doit être la même pour toutes les patientes car elles peuvent être exposées à tous les risques de contamination. Pour chaque patiente, j’ai calculé les trois scores expliqués précédemment. De plus, ils ont été présentés en fonction de l’âge, du niveau d’étude et de la parité sous forme de moyenne et d’écart-type. Puis pour établir l’existence ou non d’une relation, j’ai utilisé les tests non paramétriques de Mann Whitney pour comparer deux variables ou de Kruskal Wallis pour 13 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
comparer plus de deux variables. Enfin, j’ai recherché l’existence d’un lien entre les différents scores, grâce au test non paramétrique de Spearman. J’ai utilisé des tests non paramétriques car j’ai réalisé les scores moi-même et parce que mes variables ne suivaient pas une loi normale. En effet, leur distribution ne respectait pas une courbe de Gauss. 2.2 Présentation des résultats Au total, 135 questionnaires ont été récupérés soit 45 questionnaires par établissement. Toutes les patientes sollicitées ont accepté de répondre au questionnaire. Ils ont pu tous être interprétés, car ils ont tous été correctement remplis. L’analyse avait ainsi porté sur 135 questionnaires, l’étude avait un taux de réponse de 100%. 2.2.1 Présentation de la population Tableau I : Caractéristiques des femmes incluses dans l’étude Facteurs descriptifs n (%) Age 20-24 ans 23 (17) 25-29 ans 57 (42) 30-34 ans 36 (27) 35-40 ans 19 (14) Trimestre de grossesse er 1 trimestre 6 (4) ème 2 trimestre 37 (27) ème 3 trimestre 92 (68) Diplôme, niveau d’étude Niveau inférieur au baccalauréat 42 (31) Baccalauréat 31(23) Niveau supérieur au baccalauréat 62 (46) Parité Primipare 67 (49.6) Multipare 68 (50.4) Lieu de suivi Niveau 1, Firminy 45 (33.3) Niveau 2, CHLS 45 (33.3) Niveau 3, CHU 42 45 (33.3) Les patientes qui participaient à l’étude étaient âgées de 20 à 40 ans, avec une moyenne d’âge de 29 ans. La majorité des femmes appartenait à la catégorie d’âge de 25 à 29 ans. De plus, la plupart des patientes avait un niveau d’étude supérieur au baccalauréat. Il existait un équilibre concernant la parité. Pour finir, le lieu de suivi et le trimestre de grossesse n’étaient utilisés que pour décrire la population. Je n’ai pas pris en compte ces items dans les analyses statistiques ultérieures. Concernant le terme de grossesse, la majorité des patientes interrogées était au 3ème trimestre de grossesse. En effet, les consultations prénatales étaient, le plus souvent, réalisées à l’hôpital à partir du 6ème mois. 14 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
2.2.2 Le score de connaissance générale Il regroupait quatre questions et était donc noté sur quatre points. La note moyenne obtenue par les patientes était de 3,53. J’ai pu définir un niveau de connaissance parfaite lorsque les patientes ont obtenu la note maximale de quatre. C’était le cas pour 59% des patientes (n=80). De plus, 36% des patientes (n=48) ont obtenu la note de trois sur quatre et avaient ainsi un bon niveau de connaissance. Une minorité de patiente : 4% (n=6), avait une connaissance moyenne en obtenant au total deux points. Pour finir, 1% des patientes avaient un niveau de connaissance insuffisant. Globalement, les analyses statistiques ont mis en évidence un état de connaissance générale satisfaisant pour 95% des femmes interrogées. Dans la majorité des cas, les fautes portaient sur la question concernant la nature parasitaire ou non du toxoplasme. 2.2.3 Le score de connaissance des recommandations Il regroupait quinze recommandations, dont huit s’appliquant dans la prévention d’une séroconversion toxoplasmique pendant la grossesse. Il était donc noté sur quinze points. La note moyenne obtenue par les patientes était de 10,83. Seulement deux patientes ont obtenu une note de cinq sur quinze, traduisant une mauvaise connaissance. Les autres notes étaient comprises entre sept et quinze sur quinze, donc étaient comprises entre la moyenne et la note maximale. La répartition des patientes en fonction de la moyenne ci-dessus était la suivante : 77 patientes (soit 58%) avaient une note supérieure ou égale à onze sur quinze et 56 patientes (soit 41%) avaient une note comprise entre sept et dix sur quinze. La note maximale correspondant à une connaissance des recommandations parfaite a été obtenue par cinq patientes, soit 4% des femmes questionnées. Les notes les plus obtenues par les participantes (n=46, 34%) étaient les notes de onze et douze sur quinze. La figure 1, ci-après, a mis en évidence que quatre recommandations étaient connues par la majorité des patientes. Il s’agissait de celles concernant le lavage des mains, l’hygiène domestique liée au chat, la cuisson de la viande et la préparation des fruits et légumes. Cependant quatre autres recommandations n’étaient pas connues de manière satisfaisante. Il s’agissait des mesures prophylactiques concernant le jardinage, le lavage des plans de travail et ustensiles de cuisine, l’utilisation des plantes aromatiques et la prudence lors des repas en dehors du domicile. 15 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
135 117 131 126 131 Nombre de patientes 120 100 105 84 84 84 90 75 60 51 51 51 45 35 30 18 4 9 4 15 0 Se laver les Eviter le Bien cuire Laver à Laver les Eviter les Porter des Bien nettoyer mains contact avec tout type degrande eau plantes crudités pour gants pour les ustensiles régulièrement la litière des viande les fruits et aromatiques les repas en jardiner de cuisine et chats légumes dehors du le plan de Recommandations vraies domicile travail Recommandation vraie cochée (1 point) Recommandation vraie non cochée (0 point) Figure 1 : Rapport des réponses vraies et fausses pour les recommandations vraies La figure 2, ci-dessous, a mis en évidence quatre recommandations bien identifiées comme fausses par les patientes. En effet, il ne s’agissait pas de recommandations pour éviter la séroconversion toxoplasmique pendant la grossesse. La fausse idée concernant un risque de transmission du toxoplasme par des griffures de chat était encore présente dans l’esprit de 22% des patientes (n=30). J’ai constaté que deux recommandations fausses étaient identifiées comme vraies par la majorité des patientes. Il s’agissait de celles concernant la consommation de fromage cru et de lait de vache cru. Ces recommandations sont celles devant être respectées par les patientes pour éviter la listériose pendant la grossesse. 135 121 120 130 127 120 105 100 105 93 90 Nombre de patientes 75 60 42 45 30 35 30 14 15 15 5 8 0 Eviter les Eviter le Eviter de boire Eviter la Eviter de Eviter le Se faire griffures de contact avec les du lait de vache consommation manger du contact avec la vacciner en chat chiens cru des fromages poisson salive et les début de crus larmes des grossesse jeunes enfants Recommandations fausses Recommandation fausse non cochée (1 point) Recommandation fausse cochée (0 point) Figure 2 : Rapport des réponses vraies et fausses pour les recommandations fausses 16 THEVENON (CC BY-NC-ND 2.0)
Vous pouvez aussi lire