DOSSIER PEDAGOGIQUE Ce dossier est tiré du dossier artistique de la compagnie Zabraka
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INFORMATIONS PRATIQUES Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments pertinents sur le spectacle et la compagnie qui l’a créé. A.L.I.C.E Nous vous proposons à chaque fois des Compagnie Zabraka – Benoît Bradel pistes pédagogiques, ainsi qu'une Théâtre tout public à partir de 7 ans et demi bibliographie afin de prolonger les Lieu : La Cartonnerie – Friche la belle de mai thématiques et sujets abordés par le spectacle. Durée : 1h15 Niveau : CM , Collèges et Lycées Nous vous laissons le soin de vous Pour tout renseignement, contacter : emparer de ces éléments pour sensibiliser Elsa Aillaud Alba Prats les jeunes avant le spectacle ou encore 0495049568 continuer de le faire vivre après la eaillaud@theatremassalia.com représentation. aprats@theatremassalia.com Si vous menez les actions pédagogiques Représentations scolaires: proposées (ou d’autres) en rapport avec Lundi 11 avril à 14h30 ce spectacle nous serions intéressées de Représentations tout public: Mardi 12 avril à 20h suivre leur déroulement. N’hésitez pas à Mercredi 13 avril à 15h nous contacter car nous pourrons les publier sur notre site internet LE THEATRE, C’EST AUSSI UNE SORTIE EN FAMILLE. POUR CELA, MASSALIA ENCOURAGE LES INITIATIVES DES ACCOMPAGNATEURS POUR DES SORTIES AU THEATRE AVEC LES PARENTS ET LES ENFANTS. UN TARIF UNIQUE A 4 EUROS EST APPLIQUE POUR CES SORTIES EN SOIREE OU EN APRES-MIDI.
LE SPECTACLE A.L.i.C.E est un voyage d’apprentissage à travers les images et les âges ; une plongée dans l’univers de Lewis Carroll, inventeur d’histoires à dormir debout, mathématicien bègue, logicien sans peine et pionnier de la photographie. A travers Alice et sa traversée du miroir, c’est un renversement des sens et des situations qui est proposé. Après Gertrude Stein et John Cage, nous revenons à un précurseur des bouleversements de la langue anglaise qui s’accompagne d’une révolution des images et de la logique. Dans un dispositif visuel et sonore interactif, Lewis et Alice vont traverser l’Angleterre du XIXème siècle jusqu’au monde d’aujourd’hui. Au pays du nonsense, des bonnes manières et du mauvais goût, entre Shakespeare et les Beatles, punks et Lords, petits pois et puddings, c’est une grande partie d’échecs initiatique qui se jouera en deux langues, à l’envers et à l’endroit. L’équipe du spectacle Ecriture, images et mise en scène : Benoît Bradel D’après Through the Looking-Glass and what Alice found there et autres inventions, dessins et photographies de Lewis Carroll Avec Fanny Catel, Julie Moreau, Ese Brume et Lamya Régragui, en alternance Guitare préparée et objets musicaux : Thomas Fernier Espace : Benoît Bradel et Orazio Trotta Lumière : Orazio Trotta Dramaturgie : Pauline Thimonnier Costumes : Alice Duchange Peinture et accessoires : Tomasz Zarachowicz Régie : Fabrice Le Fur, Guillaume Fesneau, Marion Puccio Collaboration vidéo : Victor Egéa Collaboration scientifique : Guillaume Beslon Collaboration musicale : Sébastien Martel Chargée de production : Veronica Gomez
NOTE D’INTENTION « Après avoir joué avec la langue répétitive de Gertrude Stein et celle musicale de John Cage, je me tourne vers leur précurseur : Lewis Carroll qui commença à inventer sa propre langue et ses fameux motsvalise, un siècle plus tôt. Le monde de Carroll résonne fortement depuis mes premiers voyages en Angleterre, à l’adolescence, où je ne comprenais pas encore un mot à la langue anglaise et peu de choses au spectacle qui s’offrait à moi, entre mariage royal et match de cricket, non loin d’Oxford. Depuis plusieurs années, je visite fréquemment l’univers Carrollien, mais c’est aujourd’hui, après un workshop/spectacle avec de futurs ingénieurs autour de la notion d’émergence, que j’imagine un spectacle où la dimension scientifique rejoint celle fantastique et picturale de son oeuvre. A.L.i.C.E est une pièce qui part de l’autre côté du miroir à la rencontre d’Alice et de l’Absurde, mais aussi de Lewis et de la Logique. Nous laissons de côté le Pays des Merveilles, déjà très visité, pour nous intéresser à sa suite, Through the Looking Glass and what Alice found there, moins touristique et peut-être plus propice à une scène. La présentation de l’oeuvre, comme une partie d’échecs, la décompose d’emblée comme une suite de séquences. C’est une proposition d’espace et de mouvements que nous exploiterons. Ce texte dévoile clairement le goût de l’auteur pour les mathématiques et la logique et résonne encore aujourd’hui avec les théories contemporaines de l’évolution. Nous effectuerons ainsi, des allers-retours entre cette étrange narration, imprégnée de Shakespeare et Cervantès et l’auteur lui-même qui invente, en ramant dans une barque, pour des jeunes filles, une histoire qui semble à des années lumières du personnage d’assistant-professeur qu’il incarne à Oxford, terne et bègue. Nous développerons le rapport aux images, qu’entretenait intimement Carroll avec les moyens de son époque, le dessin, les débuts de la photographie et les prémices du cinéma, en les transposant avec les outils de traitement d’images et de sons d’aujourd’hui. Carroll lui-même ainsi que croquis et photographies apparaissent et proposent des énigmes, des pistes, des solutions et remettent en question les connaissances et certitudes d’Alice sur la scène. Pour mener une enquête sur le sens et le nonsens, sur l’endroit et l’envers, le réel et le virtuel, Alice se retrouve tantôt en position d’enquêtrice, tantôt cobaye, tantôt protagoniste. Les trois actrices se partagent tous les rôles et figures qui se construisent avec masques, couronnes, dessins, caméras et autres miroirs pour un voyage d’apprentissage en anglais et en français au pays du langage et des signes. Un voyage initiatique de l’enfance à l’âge adulte, à travers les paradoxes du sens et de cette île Britannique qui voit cohabiter Shakespeare et les Sex Pistols, Reines et Punks, thé au lait et cornedbeef, en blanc et rouge. » Benoît Bradel
LA COMPAGNIE Depuis sa création, en 1994, Zabraka, emmené par Benoît Bradel, fait se frotter les mots et les gestes, les fonds et les formes, à la recherche d’inventions. Pour créer un langage où de nouveaux codes sont proposés, où une narration libre permet d’évoluer autrement, où le théâtre rencontre le cirque, le music-hall, le cinéma et la danse. De Nom d‘un chien à Blanche-Neige, de Cage Circus à Napoli Express, en passant par L’invention de la Giraffe, et aujourd’hui pour A.L.i.C.E, acteurs, danseurs, poètes, circassiens, musiciens et plasticiens s‘engagent, sans a priori, sur la piste d’un “art transversal“ qui se déploie aux quatre coins de l'hexagone… En 2008, Zabraka établit sa base en Bretagne, après y avoir mené de nombreuses résidences, ateliers et créations depuis 1995 ; et créé deux pièces solos Napoli Napoli au printemps et Americano Project à l'automne. En 2009, une nouvelle aventure commence qui comprend la création et la tournée d'A.L.i.C.E et plusieurs ateliers artistiques en partenariat avec L'Aire Libre, où Benoît Bradel est artiste associé jusqu'en 2011. En 2010, les projets se multiplient avec la recréation de Napoli Napoli, les préparatifs de la création de ZEP de Sonia Chiambretto, l'organisation de la tournée d' A.L.i.C.E et toujours de nombreux workshops. Une présence accrue dans le grand Ouest et dans le Morbihan. Benoît Bradel est acteur, metteur en scène et vidéaste. Adolescent, c’est comme acteur qu’il fait son entrée dans le monde du spectacle au Théâtre du Campagnol. A partir de 1988, il réalise ses premiers films courts et en 1994, il signe sa première mise en scène et fonde la compagnie Zabraka. Il crée des spectacles hybrides autour de l’univers de Gertrude Stein, Robert Walser puis de John Cage et Marcel Duchamp pour Nom d’un chien, Blanche Neige et Cage Circus. Il invite ensuite Yves Pagès et Anne-James Chaton à travailler à l’écriture de spectacles autour de la ville et du voyage. Sont ainsi créés L’invention de la Giraffe et Napoli Express, puis en dyptique Napoli Napoli et Americano où le cinéma, le texte, le son et le mouvement sont constitutifs d’une identité scénique transversale. Il poursuit son travail sur les images en collaborant comme vidéaste avec plusieurs metteurs en scène et chorégraphes sur une quinzaine de spectacles, notamment avec Jean-François Peyret avec lequel il réalise neuf créations entre 1995 et 2002. Par ailleurs, il dirige des workshops dans des écoles d’Arts, à l’Université et au sein de grandes et petites écoles ou avec des amateurs.
Pour aller plus loin Lewis Carroll L’oeuvre de Lewis Carroll a tout pour plaire au lecteur actuel : des livres pour enfants, de préférence pour petites filles ; des mots splendides, ésotériques ; des grilles, des codes et décodages ; des dessins et photos ; un contenu psychanalytique profond, un formalisme logique et linguistique exemplaire. Et par de là le plaisir actuel, quelque chose d’autre, un jeu du sens et du non-sens, un chaos-cosmos… La place privilégiée de Lewis Carroll vient de ce qu’il fait le premier grand compte, la première grande mise en scène, des paradoxes du sens, tantôt les recueillant, tantôt les renouvelant, tantôt les inventant, tantôt les préparant. Gilles Deleuze in Logique du sens Lewis Carroll entre texte et image, une réflexion en miroir ? Lewis Carroll (1832-1898) incarne aisément l’image type du gentleman victorien. Néanmoins, bien qu’acteur de la modernité de son temps, par l’originalité de son oeuvre, il se distingue des grands courants artistiques contemporains. Ce qui nous intéresse, ici, plus particulièrement, c’est le rapport de Lewis Carroll et des images : toute son oeuvre littéraire est illustrée et a été conçue en tant que telle. Le siècle de Carroll est celui du bouleversement. La révolution industrielle remet tout en cause, y compris le monde de l’édition qui se métamorphose peu à peu en industrie. Bien qu’écrivain, la passion de Lewis Carroll pour les images est multiforme. Dès son adolescence, il réalise, pour amuser ses frères et soeurs, des journaux illustrés de sa main. De plus, son premier livre Alice Under Ground connut, avant sa publication, une forme manuscrite, illustrée et calligraphiée par l’auteur. Elle montre cependant à quel point l’auteur associe profondément textes et images. Ces deux éléments, pourtant de nature hétérogène, sont invités à cohabiter sur la page, avec harmonie. Un subtil dialogue s’établit même entre le dessin, aux traits à la fois effilochés et sûrs, et les lignes régulières, tracées à la plume des mots. Lewis Carroll est un familier de l’image. Ainsi, il pratiqua toute sa vie le dessin et s’exerça au croquis d’après nature. De plus, sa pratique poussée de la photographie forme son oeil à la balance des contrastes, à la composition et enfin à la nature même de l’image. Pourtant, malgré cet engouement, il ne se résolut jamais à publier ses propres dessins et fit pour chacun de ses ouvrages, appel à des illustrateurs professionnels. Alice est une petite fille de son temps : “À quoi sert un livre s’il ne contient ni dialogue, ni images ?” Ce jeu constant entre le réel et l’imaginaire, Lewis Carroll l’instaure dans presque chacune de ses œuvres par le double biais du texte et de l’image. Le cadre de la littérature enfantine laissait certainement plus d’aisance à l’auteur. Pourtant, Carroll métamorphose le genre, en écartant d’emblée les récits moraux, édifiants ou encore à visée éducative qui représentaient la majorité des textes destinés au jeune public. Il reprend, tout en l’adaptant, le cadre formel qui depuis quelque temps déjà commence à s’imposer : celui de la cohabitation du texte et de l’image dans le même espace. Mais déjà les frontières ont presque disparu et les images tendent à sortir de leur sagesse littérale. Jennifer Ward
Pour aller plus loin La dramaturgie d’A.L.I.C.E est construite comme une partie d’échecs avec un espace en cases de l’échiquier. Le pion blanc (Alice) joue et gagne en onze coups. Trois personnages jouent le rôle d’Alice. C’est un personnage à trois têtes. En voici deux extraits : EXTRAIT / PROLOGUE EXTRAIT 2
Pour aller plus loin PAROLES de quelques chansons entendues dans le spectacle You’re lost little girl You’re lost little girl You’re lost Tell me who Are You? Siouxsie And The Banshees I’ll be your mirror Reflect what you are, in case you don’t know I’ll be the wind, the rain and the sunset The light on your door to show that you’re home The Velvet Underground & Nico Picture yourself in a boat on a river, With tangerine trees and marmalade skies. Somebody calls you, you answer quite slowly, A girl with kaleidoscope eyes. {CHORUS} Lucy in the sky with diamonds, Lucy in the sky with diamonds, Lucy in the sky with diamonds, Ah... Ah... The Beatles
Abécédaire A comme Alice Lidell à qui Lewis Carroll raconta l’histoire B B comme Barque où Carroll rame et imagine et les Beatles inspirés par Carroll C C comme Charles Lutwitge Dodgson qui s’inventa le pseudonyme de Lewis Carroll D D comme Deleuze qui écrit Logique du sens et intronise Alice apprentie philosophe E E comme les Enigmes posées à Alice lors d’une interminable partie d’Échecs in English F F comme Fantasy & Fable & Folie douce + Fantasmagorie x Flower power G G comme Game of life qui reprend les cases de l’échiquier pour créer un automate cellulaire H H comme Humpty Dumpty, le philosophe en forme d’oeuf qui dialogue avec Alice I comme Images qui apparaissent et disparaissent, grandissent et rapetissent et guident ou perdent Alice J comme Jabberwocky, monstre fantastique livrant le poème aux mots-valises et autre charivari K comme Kafka qui certainement dû lire Carroll et qui apparaîtra ici ou là L comme La Logique de Lewis, à travers Le Looking-Glass qui produit un Logiciel Alice analysé par Lacan M M comme Métamorphoses & Mystères, Mathematics & Magic, Monstres & Merveilles N N comme Nonsense et Nursery Rhymes et autres comptines enfantines O O comme Oxford University où enseigne froidement l’auteur à un public sceptique P P comme les Portraits Photographiques de Petites filles modèles Q Q comme Queen à la fois reine Victoria et groupe de rock anglais mythique R R comme Red Queen effect de Van Valen et le Roi Rouge qui rêve d’Alice et réciproquement S S comme Songs que chantent Alice & Shakespeare qui initie Carroll à l’épique & l’onirique T T comme Tweedledum & Tweedledee, sorte de Bouvard et PécucheT, Dupond et DuponT U U comme Under Ground, là où Alice se trouve au départ et d’où elle sort et prend racine V V comme Van Valen, biologiste évolutionniste, auteur de la théorie de la Reine Rouge W W comme Wonderland qui n’est pas le pays des merveilles mais des questions X X comme Y qui n’existe pas si tout X est Y et si aucun X’ n’est Y Z Z comme Zabraka qui crée A.L.i.C.E en 2009 et le tourne en 2010/2011
ALLER AU THEATRE Aller au théâtre avec des enfants, c'est comme aller avec eux au restaurant. Nous nous décidons pour un restaurant, nous réservons une table, nous mettons nos plus beaux habits, nous arrivons à l'heure, et surtout, nous avons faim […]. Nous choisissons un menu et notre palais se réjouit à l'avance de saveurs nouvelles. Mais attention ! Dans certains restaurants, il y a des menus pour enfants. Le plus souvent, on y trouvera des pâtes sauce tomate, des frites avec ketchup ou mayonnaise, des filets de poissons panés. Si c'est aller au restaurant pour y manger ce qu'on mange tous les jours, mieux vaut ne pas y aller. Si quelqu'un va au théâtre dans l'espoir d'y retrouver du connu ou du ruminé, il lui manque la condition pré-requise la plus importante : la faim du nouveau, de l'inconnu, de l'étrange […]. Certains auteurs et acteurs préfèrent vendre aux enfants des filets panés. Personnellement, je préfère leur présenter du poisson et leur expliquer comment on enlève les arêtes. Le poisson frais est bien plus sain […], il nous parle beaucoup mieux de la vie […]. Aller au théâtre, c'est faire quelque chose pour la première fois […]. Chaque représentation est unique. Merveilleuse. Fantastique. Passionnante. Mais cela comporte des risques de complications, parce que c'est la première fois. A cause de cela, tout est unique, nouveau, autre, INCONNU. Marcel Cremer Auteur, metteur en scène, fondateur et directeur artistique de Agora Theater, le théâtre de la Communauté germanophone de la Belgique www.agoratheater.net
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