Dr AMMAR Didier Consultation d'évaluation et de traitement de la douleur -Institut Paoli Calmettes -Marseille
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Dr AMMAR Didier Consultation d’évaluation et de traitement de la douleur –Institut Paoli Calmettes –Marseille
• Mme C. 49 ans, K épidermoïde col utérus , FIGO III b N+ lombo-aortique , urétéro-hydronéphrose gauche. • Sans Ins. Rénale (FNS, iono , BH, coag, glycémie=RAS ) • En cours : RT et CCDP simultanées, puis curithérapie Hd double J gauche DOULEURS PELVIENNES ET LOMBOSACREES BASSES INFLAMATOIRES SANS C.NEURO (Pas hypoesthésie , ni allodynie) EN: 3/10 au repos , 10/10 moindre effort et sur la table de RT, souvent insomniante . • G2P2 , 1 fille de 10 ans et 1 garçon de 15 ans, syndrome dépressif réactionnel • Divorcée depuis 5 ans , MG en AM , peu d’amis , mère soutenante (à Paris) • Traitement antalgique non spécifique : Oxycodone LP 60 matin et soir , oxynorm oro 5/j et parcétamol codéiné 4 gr par jour sans effets secondaires, Corticoïdes per os 60 mg
Mme C a-t-elle une douleur de fond contrôlée ? 1- Oui 2- Non Mme C souffre-t-elle d’ ADPc ? 1-Oui 2- Non
MISE AU POINT SUR L’UTILISATION DU FENTANYL TRANSMUQUEUX Group Recommandations AFSOS /SFAP/SFETD Présidence : Philippe Poulain, Médecin. Dr N. Michenot, SFAP Médecin soins palliatifs Dr D. Ammar, AFSOS Médecin douleur Dr C. Delorme, SFETD Médecin douleur Dr T. Delorme, SFETD Médecin douleur Pr B. Diquet, Pharmacocinéticien Pr M. Filbet, SFAP Médecin soins palliatifs Dr P. Hubault, SFAP Oncologue Dr N. Jovenin, AFSOS Oncologue Pr I.Krakowski, AFSOS Oncologue Pr JF. Morere, AFSOS Oncologue Dr S. Rostaing SFETD Médecin douleur/ soins palliatifs Pr A. Serrie SFETD, Médecin douleur Revue douleur . Vol 13 - N° 1P. 34-39 - février 2012
Diagnostic RECO CITRATE DE FENTANYL AFSOS/SFETD/SFAP 2011 « Les ADPc sont une exacerbation transitoire et de courte durée de la douleur, d’intensité modérée à sévère. Ils surviennent sur une douleur de fond contrôlée par un traitement opioïde fort efficace. » 4/10 Douleur de fond contrôlée par un traitement opioïde fort (SOR 2003) 1- Douleur de fond absente ou d’intensité faible, 2- Et non insomniante 3- ≤ 4 ADPc /j avec une efficacité des traitements supérieure à 50 % 4- Et effets indésirables des traitements sont mineurs ou absents. 5-Et des activités habituelles, qui bien que limitées par l’évolution du cancer, restent possibles ou peu limitées par la douleur.
ETUDE ADONIS Questionnaire internet ( n= 347) , Echantillon représentatif France sauf SP, BVA santé Diagnostic d’une fond contrôlée par un traitement opioïde fort (SOR 2003) 35% 33% 30% 25% Méconnus 9 fois sur 10 sauf MSP 20% 15% Critère : « Et des activités habituelles, qui bien que limitées par l’évolution du 10% 8% 6% cancer, restent possibles ou peu limitées par la douleur. » non retenu pour 5% 1% 0% 100% des MSP qui savent. Pertinent ? 30% 28% Diagnostic des ADPc 25% 20% Quand les recommandations sont connues 15% elles sont appliquées plus de 8 fois sur 10 10% 5% 4% 1% 0% 0% Génralistes Oncologues Radiothérapeutes Soins palliatifs (n=174) (n=81) (n=41) (n=46)
DOULEURS ET CANCER OMS 1986,1996 - ANAES 1995 - SOR 1996,2002,2005,2007 EAPC 1996, 2001,2012 SFETD,AFSOS, SFAP méthadone 2012 ADPc ASSOCIATION FOR PALLIATIVE MEDECINE GB-IRLANDE 2008 AFSOS, SFETD ,SFAP: « Mise au point sur l’utilisation des citrates de fentanyl Recommandations » 2012 DOULEURS REBELLES SP ANSM : « Douleur rebelle en situation palliative avancée chez l’adulte » 2010 RECOMMANDATIONS SOULAGENT 90% (SOR 1996) 75% PHASE TERMINALE (GROND 2011) 84% NEUROPATHIQUES (GROND 1999) 62 % sous traités ( INCA 2012 ) 50% d.neuropathique : traitement inadapté ( INCA 2012 ) Les SOR peu connus , insuffisamment appliqués Krakowski et coll: Observatoire des primo prescriptions des antalgiques de paliers 3 chez les patients cancéreux douloureux, Revue Douleur , octobre 2007,p1s69-1s70
Quels diagnostic différentiel des ADPc réalisez-vous en RT ?
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Douleur de fin de dose (HAS mars 2010) Les accès douloureux de fin de dose ne sont pas des ADPc et inciteront à réévaluer le traitement de fond : augmentation de dose notamment.(Accord professionnel) Douleur intermittente ou épisodique PHRC RT Surveillance rythme respiratoire Si
Pourquoi prendre en charge les ADPc ? 1- Ils sont fréquents chez les patientes en onco-gynéco pelvienne 2- Je ne sais pas 3- Pour améliorer leur qualité de vie 4- Pour permettre une épargne opioïde 5- Je ne croit pas à l’intérêt du concept d’ ADPc
ADPc : 4 patients sur 5 81,4%Di palma 2000 (n=183), 82 % EPIC 2009(n=4824) , 85,3% Adepi 2010( registre n= 512) QUAND LA DOULEUR DE FOND EST CONTRÔLÉ : TOUT RESTE À FAIRE !!!!!
Les ADPc peuvent entraîner d’autres douleurs ADPc pelviennes Déconditionement à l’effort Kinésiophobie Majoration de l’état dépressif Angoisse de Mort ADPc mécaniques de dérouillage , Certitude de l’aggravation plus précoce , interprétés comme osseuse de la maladie COMPROMETTENT LA QUALITE DE VIE IMPACT ADPc (Davies 2013 , n=1000) médiane 8/10 Travail normal 7/10 Joie de vivre, l’humeur, Capacité à marcher, l’activité générale >ADPc provoqués (p si ADPc spontanée (p
Effets secondaires/Surdosa AMELIORATION DE LA QUALITE ge DE VIE ET EPARGNE OPIOIDE Répercussions majorées Traitement continu minimum efficace (Davies 2013 EJP ) 8/10 Travail normal 7/10 Joie de vivre, l’humeur, Capacité à marcher, l’activité générale > si ADPc provoqués (p si ADPc spontanée (p
Comment choisissez-vous les traitement des ADPc de Mme C. ?
SEUL CELUI QUI A MAL SAIT Pour prendre en charge la douleur il faut l’évaluer
SEUL CELUI QUI A MAL SAIT Pas d’empathie à la c. sens. de la douleur La discordance d’évaluation de la douleur entre le médecin et le patient : facteur pronostic d’échec thérapeutique Brasseur L, Larue, F, Beauchet A ., Epidémiologie des douleurs du cancer en France, EFIC 2006-n=605 à 12 ans d’intervalle (1991-2002): Les soignants sous estiment la douleur des patients si plus intense, âge extrêmes , ethnie , absence de preuve étiologique Grossman SA 1991-Todd KH 1993 –Selbst SM 1990. Tania Singer –Science 2004
DIAGNOSTICS SÉMIOLOGIQUE , PHYSIOPATHOLOGIQUE, ET ÉTIOLOGIQUE GUIDENT LE CHOIX DES TRAITEMENTS (accord d’expert )
INTENSITÉ MAX : médiane 10 mn (Davies2013) DURÉE < 60 mn : 90% (Adepi 2012) Citrate de fentanyl Morphine et oxycodone durée 1h à 1h30 LI,IV,SC durée 4h
INSTANYL PECFENT 10 mn dans l’autre Prochain ADPc narine Ré-administration même dosage 100 μg 50 μg 100 μg 400 μg 200μg TITRATION CF • En commençant par la plus faible dose : pas de corrélation entre la dose de CF efficace et la dose du traitement opioïde de fond (AMM). Permet de déterminer la plus petite quantité de citrate de fentanyl efficace et bien tolérée pour un ADPc et une forme galénique donnés. • Si la douleur est insuffisamment soulagée, il convient de ré-administrer une dose supplémentaire, selon les modalités exposées. /4H si douleur (HAS ) plus rapprochées si surveillance (Accord d’expert)d’experts) Après 15 à 30mn Après 30mn Prochain ADPc RECIVIT ACTIQ ABSTRAL EFFENTORA BREAKYL 133 μg 200μg 267 μg 100 µg 100 μg 400μg 400 μg 200 µg 200 μg 600μg 200μg 533 μg 400μg 800μg 400μg 800 μg 300 µg 600μg 1200μg 600μg 400 µg 800μg 1600μg 800μg 600 µg 1200μg 800 µg
Tous les citrates de fentanyl sont-ils disponibles à l’hôpital ?
ADPC NEUROPATHIQUE (DN4,NPSI ?) Ré-evaluer le traitement de fond (reco)
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Location d’un neurostimulateur transcutané électrique pour traitement de la douleur pour 6 mois et un jeu de 4 électrodes tous les 15 jours GATE CONTROL Augmentez la stimulation jusqu’à ressentir un fourmillement non douloureux NSTC rétro-maléolaire Gants et chaussettes de stimulation (stimex) Convergence viscéro-somatique
LIDOCAÏNE EMPLATRE 5% (hors AMM) CAPSAÏCINE •(Baume Kamol®, Baume St Bernard® ..) •Préparation magistrale QSSP 100gr à titre thérapeutique en dehors d’une préparation équivalente : -Capsaïcine 0.025% -Cold cream -PATCH 8% = QUTENSA ® Chaud /froid
QUE PROPOSEZ VOUS EN COMPLÉMENT ? 1) Kinésithérapie ? 2) Activité physique ? 3) Psycho-oncologie ? 4) Autres
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AP ET CANCER Avant, pendant , après 10 met/h/ semaine AMÉLIORE LA QUALITÉ DE VIE Asthénie +++, anxiété, trouble thymique , troubles du sommeil , douleurs DIMINUE LA MORTALITÉ NON SPÉCIFIQUE (
Comment ?!!... AP adaptée pathologies, motivation, éducateurs agrées Et ça commence en chambre …. Ranque S, Ammar D. , Bouillet T. , Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XIX –n° 1, décembre-2015
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EN RADIOTHÉRAPIE : ANXIÉTÉ ET DOULEURS +++
Ramanchandran et Hirstein, Brain 1998-2010 Ammar D -CMPR de provence 2010 RÉALITÉ VIRTUELLE OU AUGMENTÉE
Proposez des CF avant des ADPc provoqués ? 1- OUI 2- NON
PROVOQUÉS 44 % SPONTANÉS 41,5% Soins, actes diagnostic Involontiares et thérapeutiques et volontaires 4 (Davies et al., J.Pain and Symptom Management 2013) AMM : Uniquement pour les ADPc spontanés (pas d’étude concernant les ADPc provoqués) Recommandations AFSOS, SFETD , SFAP Le fentanyl transmuqueux peut être utilisé pour traiter de façon préventive un ADPc prévisible (notamment pour les soins). Selon la spécialité, l’administration aura lieu 10, 15 ou 30 minutes au moins, Surveillance signe avant le soin (Accord Professionnel) surdosage par manip. en RT DOULEUR AIGUE SUR DOULEUR CHRONIQUE : APPROCHE MULTIMODALE
Corticoïdes , Antidépresseurs, Antiépileptiques Biphosponate , AntirKl , Benzodiazépines Soutien psychologique Psychothérapie Emplâtre de lidocaïne 5%, Capsaïcine Hypnose, Sophrologie Neurostimulation transcutané éléctrique Auriculothérapie, Musicothérapie Vertébroplastie, Kyphoplastie Radiofréquence laser, micr-oonde , cryothérapie, embolisation ou chimioembolisation. Kétamine, Méthadone , ALR Intrathécale (morphine, ziconotide).. Neurochirurgie (neurostimulateur , DREZ) Douleur aigue : Multimodale suivant étiologie SOR 2005- Davies 2009
Etiologie ? +++ Globes vésical ….
SUIVI DES PATIENTS SOUS CF Quels questions posez-vous ?
CRITÉRES DE JUGEMENT 1-EN de soulagement (%), EVS, ou CGI patient 2-Amèlioration de l’activité, de l’humeur de la relation à autrui … Si insuffisant mais bien toléré -Titration citrate de fentanyl - Adapter traitements étiologiques ou symptomatiques associés
1 SUR 2 : PAS DE TRAITEMENT À CHAQUE ADPC (47% Davies 2013 ) Davies 2011 -EJP 98% OPOÏDE fort LN , 19% CITRATE DE FENTANYL Priére 44, Thé ou Café 9, Alcool 2, Auriculothérapie 9, Hypnose 2 …. Explications , éducation thérapeutique
EPARGNE OPIOIDE NON Si mésusage !!!
SI PLUS DE 4 PRISE DE CF /J OU PLUS DE 8 EN PHASE DE TITRATION: Distinguer 5 situations 1.AGGRAVATION DE LA DOULEUR DE FOND: Titrer la douleur de fond 1.ERREURS DE PRESCRIPTION: Posologie inadéquate, citrate de fentanyl non titré …: formation 3. TROUBLES COGNITIF Dépistage troubles cognitifs, informations des aidants et des proches, ETP par IDE à l’hôpital et prescription suivi à domicile, pilulier électronique… 4.PRISE ANXIOLYTIQUE: Explications et vérifications 5.TOXICOMANIE : Rapport ANSM et CSP 25/09/2013 Notamment hors cancer ++ Dépistage précoce, collaboration avec les adictologues , éviter CF si toxicomanie préexistante RISQUE LIMITATION DE PRESCRIPTION Seul 8% des patients douloureux en cancérologie bénéficient d’uneconsultation douleur (INCA 2012)
LE PARADOXE DES DOULEURS SEQUELAIRES Une RT en progrès
Douleur aigue Douleur chronique SDC = incurable PEC PEC Prévention ? multidimensionnelle multidimensionnelle d. aigue ? d. chronique ? LE PARADOXE DES DOULEURS SEQUELLAIRES
Waldenström and al. 2012 IROBP (n=650/344)-6,2 ans Lind and al. BJC 2011 N= 789 / controll 478 - 6,2ans Hanche 34 % (RT CHIR ) Dl génitales prolongées (RR 5) 49% (RT) Sacrum 36% (RT +chir) 59 % ( RT seule) DL Lymphoedéme pelvien: 30% Dl Lymphoedéme MI : 27%(RT +chir) 31%( RT seule) Pubis 11% (RT CHIR ) 24 %(RT) Intervalle libre Dl pubienne ≤3 mois (49%) ≤24 MOIS (27%) Dl MI > 1ans 22% (RT +chir) > 24 MOIS 24% 31 % ( RT seule) Facteur de risque ≥52,4 GY = 42% (11%
Diaporama : Pr Azria D – Montpellier
Douleurs neuropathiques séquellaires Doses cumulées chimio, lésions nerveuses tumorales et chirurgicales, douleur chroniques insuffisament soulagées (neuroplasticité), SDC préexistant, diabète, OH…
Diagnostic clinique précoce +++ Les échelles WHO,NCI-CTC,ECOG ne sont pas adaptées pour dépister précocement les PNDCI (Ammar 2009 - Chu.SH 2015) Rechercher systématiquement des crampe ou DN4 ou NPSI Evaluer si allodynie et /ou insomniante Bouhassira D. et al. Pain 2005 ; 114 : 29-36 Pour modifier les posologie ou le schéma de la chimiothérapie Adapter les antalgiques jour/nuit et topiques locaux si allodynie
Que ma vie soit plus longue , mais surtout plus large …
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