Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem

 
CONTINUER À LIRE
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Belgique-België
                                                                                             P.P.
                                                                                       1170 Bruxelles 17
                                  N° 124 avril - mai - juin 2016                      1-4219 - P006857

                                                      Hommage bomenNatuurblad
                                                                                             p.9

les bords de routes     p.17
      Carnet du naturaliste

bebirds    p.21
                                                    Stratégie Good Food         p.5
                                                               alimentation durable
      bestiaire

 édité par l’asbl Tournesol-Zonnebloem vzw
 Chaussée de La Hulpe 199 - 1170 Bruxelles - Tél.: 02/675.37.30 - Fax: 02/660.53.38
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Edito                               Hommage à Daniel Geerinck, décédé le 20/02/2016
 Daniel, la première fois que je t’ai vu arriver à l’asbl Tournesol-Zonnebloem, avec tes
 grosses lunettes noires et tes sandales de plage, tu m’as intrigué et, j’oserais même
 dire, fait un petit peu peur … Mais derrière ces apparences, j’ai découvert quelqu’un
 d’extraordinaire, toujours de bonne humeur, de bons conseils, prêt à rendre service, …
 et ce dans la plus grande discrétion.
 Parler de toi, comme notre Président, implique d’un côté d’expliquer tes nombreuses
 implications pour la nature et notre environnement comme l’a très bien fait Luc dans
 ce bulletin, mais il me semble aussi très important de témoigner de ton profond respect
 pour l’être humain. Je ne dirais pas que tu étais inquiet du bien-être du personnel de
 l’asbl, mais toujours préoccupé que tout se passe bien et ce dans l’intérêt de tous.
 Aujourd’hui, nous te devons beaucoup de chose à toi, à Thérèse Snoy, à Jean-Marie
 Tricot, pour ne citer qu’eux. Sans exagérer, vous pouvez vous vanter de nous permettre
 de continuer à sensibiliser des milliers d’enfants, adultes, familles, … chaque année au
 respect de l’environnement, dans un cadre de travail luxuriant.
 Merci pour ton aide, qui a illuminé ma vie professionnelle ainsi que celle de mes
 collègues. Plusieurs d’entre nous ont déjà plus de 20 ans d’ancienneté et continue,
 comme tu nous l’a montré, à dynamiser le Centre Régional d’Initiation à l’Ecologie
 et la Ferme d’Uccle. Merci aussi de la part de tous les participants, toujours plus
 nombreux, qui bénéficient, depuis la création de l’asbl en 1985, d’activités toujours
 plus nombreuses et diversifiées.
 Ce fut pour moi un très grand plaisir d’avoir parcouru tout ce chemin ensemble.
 En toutes amitiés,
                                                                                          Patrick Bulteel

  Direction: Patrick Bulteel • Rédaction: Luc Degraer, Eline De Blander, Danielle Blancke et Geoffroy Hanriot
                  Mise en page/ illustration Emilie Ronsmans • Image de couverture: Guy Nys

 Contact
 a.s.b.l. Tournesol-Zonnebloem
                                                         Devenir membre
                                                         La cotisation, valable pour un an, s’élève à:
                                                         - 9 € pour les membres individuels;
 Chaussée de La Hulpe 199                                - 13€ pour les familles membres;
 1170 Bruxelles                                          - 25 € et plus pour les membres protecteurs ..
                                                          et les écoles membres.
 www.tournesol-zonnebloem.be
                                                         Le montant peut être versé au compte
 Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h                 BE74 0682 0821 8207 de l’asbl avec comme
 Tél: 02 675 37 30 - Fax: 02 660 53 38                   communication: cotisation + nom (+ n° de
 info@tournesol-zonnebloem.be                            membre, voir étiquette)
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
hommage à Daniel Geerinck
Notre Président, Daniel Geerinck, est décédé
le 20 février dernier des suites d’un cancer qui
l’a très rapidement emporté. Il est né le 3 mars
1945 à Auderghem.

Sa (double) carrière se dessine en 1967 lorsqu’il
obtint sa licence en sciences botaniques de
l’Université libre de Bruxelles et fut agrégé
de l’enseignement secondaire supérieur.
Jusqu’en 1970, Daniel Geerinck fut assistant
de cours à l’ULB au Laboratoire de Botanique
systématique et d’écologie du Professeur Paul
Duvigneaud, tant reconnu dans le domaine.
Ensuite, commence sa carrière d’enseignant
comme professeur de biologie et de chimie
à l’école Decroly (1970-1975), ensuite à
l’Athénée communal Fernand Blum (1973-
2005) à Schaerbeek, où je fus son élève de
1978 à 1981.

Parallèlement, dès 1972, il fut collaborateur
scientifique au Jardin botanique National
de Belgique pour lequel il réalisa plus de Daniel Geerinck
                                                      © Vincent Droissart 2009
7 000 numéros d’herbiers principalement
en Belgique et en France. Spécialiste des
orchidées d’Afrique centrale, il a publié de nombreux articles relatifs aux orchidées et
autres familles de plantes africaines. Il décrivit ainsi plusieurs nouvelles espèces et rédigea
plusieurs chapitres, toujours sur les orchidées, de la Flore d’Afrique centrale. Ce travail fut
notamment récompensé en 1994 par le Prix Émile Laurent décerné par l’Académie des
Sciences, des Lettres et des Beaux-arts. Il collabora aussi aux 4ème et 5ème éditions de
la Nouvelle Flore de Belgique et du grand-duché de Luxembourg (ouvrage de référence
pour la détermination des végétaux de notre pays).

                            Il fut collaborateur scientifique au Laboratoire de Botanique
                            systématique et de Phytosociologie de l’Université Libre de
                            Bruxelles, mais également actif au sein de la Société royale de
                            Botanique de Belgique, du Conseil supérieur bruxellois de la
                            Conservation de la Nature, ainsi que de la section bruxelloise
                            autonome de la Commission royale des Monuments et des

                                                3
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Sites. Ses collaborations scientifiques ont été nombreuses et dépassent le cadre belge, tout
comme les articles et publications qu’il a rédigés (>150).

Passionné de dendrologie, Daniel Geerinck était un spécialiste des arbres et arbustes plantés
des voiries et des parcs urbains. Il publia des articles et plaquettes sur les arbres de toutes
les communes de la région bruxelloise; sa connaissance des noms de rues en était devenue
impressionnante.

                                               En dehors de l’enseignement, Daniel Geerinck
                                               défendait ou soutenait toutes les causes qu’il
                                               trouvait juste et qui lui tenaient à cœur. Ainsi
                                               en 1964, il fut cofondateur de la Commission
                                               Ornithologique de Watermael-Boitsfort, qu’il
                                               présida de 1984 à 1989. Il y était surtout connu
                                               comme le «Monsieur Crapaud» qui protégeait
                                               activement la migration printanière des
                                               amphibiens menacés par la circulation, aux
                                               alentours de l’avenue Charle-Albert et ce
                                               depuis 30 ans.

                                         Ce que nous retiendrons surtout au sein de
                                         l’équipe d’animation, c’est que Daniel, en
                                         décembre 1985, fut cofondateur de l’asbl
                                         Tournesol-Zonnebloem, et premier Président
                                         jusqu’en 1987. Présidence qu’il exerçait
                                         également depuis 1996. C’est donc notamment
                                         grâce à lui, sans oublier les autres cofondateurs,
                                         que nous avons l’immense plaisir de partager
                                         une passion pour la nature mais, surtout,
                                         l’opportunité de sensibiliser petits et grands,
                                         former enfants et adultes, tant à une meilleure
                                         connaissance des différences formes de vie
Daniel Geerinck                          qu’à une bonne compréhension des milieux
© Vincent Droissart 2009                 naturels en vue de favoriser une attitude
                                         responsable vis-à-vis de l’environnement.
Nous partageons donc des valeurs de développement de l’individu dans le respect de la
vie et du bien commun.

Dans notre tristesse suite à son départ inattendu, nous souhaitons lui exprimer notre
reconnaissance et notre gratitude pour son engagement et son esprit novateur. Nous
poursuivons son projet avec fierté et toujours avec la même conviction.

Que sa famille et ses proches reçoivent nos marques de condoléances et de respect,
accompagnées des souvenirs les plus agréables. Merci Daniel.
                                                                       Luc Degraer
                                              4
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
sTRATEGIE GOOD FOOD
  V
« ers un système alimentaire durable
             en Région de Bruxelles-Capitale »
1/3 de la production alimentaire mondiale gaspillée, des aliments venant pour
beaucoup de l’autre bout de la planète à un coût fou pour l’environnement et dans
des conditions bien souvent désastreuses pur le producteur…C’est pour contrer cela
que la Région bruxelloise lance sa stratégie Good Food, pour une transition vers un
système alimentaire durable. Mais les enjeux sont énormes !

Une stratégie en 15 actions
Le programme d’actions de la stratégie
Good Food est élaboré pour les 5 années
à venir. Il s’agit d’instaurer une nouvelle
culture alimentaire, d’augmenter l’offre de
produits locaux, mais aussi de sensibiliser les
citoyens pour susciter une augmentation de
la demande des produits « Good Food ». Il
s’agit également d’encourager l’innovation
pour développer les systèmes alimentaires
de demain.

Les principes guidant la stratégie sont
les suivants :
• L’inclusion : les actions mises en œuvre
tiennent compte des spécificités sociales et
multiculturelles de la ville et s’adressent à
tous les publics.                                     propres projets, par le développement de
• L’exemplarité des pouvoirs publics :                compétences, de partenariats et de projets
ils montrent l’exemple pour assurer le                locaux.
déploiement d’un système alimentaire plus
durable.                                              Le programme se décline en 7 axes,
• Les partenariats : il s’agit d’impliquer et         structurant 15 actions proposées pour
de responsabiliser les acteurs de la chaîne           développer l’offre et susciter la demande,
alimentaire au niveau régional et local.              notamment par les changements de
• Les changements de comportement :                   comportements.
des méthodologies sont appliquées auprès              La mise en œuvre des actions s’appuiera
des différents publics cibles, en s’appuyant          sur certaines initiatives existantes, comme
notamment sur les tissus locaux.                      les Agendas 21 locaux, les appels à projets
• L’autonomisation : il s’agit d’augmenter            de Bruxelles Environnement et les Quartiers
la capacité des acteurs à développer leurs            Durables citoyens.
                                                  5
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
En résumé, on retiendra quelques points                  ou existants, aider cantines et restaurants à
forts visés la stratégie Good Food :                     adapter leurs menus pour offrir plus de repas
                                                         Good Food sont des enjeux importants de
Augmenter la production alimentaire                      la stratégie. Autre enjeu : faire en sorte que
locale à Bruxelles ?                                     tous les Bruxellois, y compris à faible revenu,
Oui, vergers, potagers collectifs, poulaillers,          puissent avoir accès à cette alimentation.
fermes urbaines,… ont leur place à Bruxelles
et peuvent contribuer à développer une                   Accompagner le changement
véritable production alimentaire locale                  Pour boucler la boucle, il faut que les
plus saine, où les coûts environnementaux                consommateurs soient en demande
du transport sont réduits et le lien social              d’aliments issus d’une production
amélioré…                                                durable et prêts à modifier leurs pratiques
La Région entend ainsi couvrir 30% de ses                quotidiennes en matière d’alimentation. Le
besoins en fruits et légumes d’ici 2035 par              développement des marchés et magasins
une production urbaine et périurbaine                    bio ou locaux est la preuve qu’une telle
incluant à la fois professionnels et citoyens.           demande existe et ne cesse d’augmenter
Potagers individuels, collectifs, co-jardinage           mais il reste nécessaire de sensibiliser
seront fortement encouragés dans les                     citoyens et familles à de nouvelles pratiques
années à venir.                                          alimentaires.
                                                         Et, sur le long terme, il est capital d’impliquer
Développer une production durable bien                   les générations futures dans cette
visible et accessible pour tous                          transition, via une démarche pédagogique
Développer une alimentation durable à                    et l’encouragement des cantines scolaires
Bruxelles, c’est bien mais il faut aussi la              à une gestion durable. Ateliers pratiques,
rendre disponible ! Permettre d’identifier               animations, encouragement à développer
l’offre en Good Food, aider le secteur afin de           des potagers scolaires sont donc au menu
promouvoir la disponibilité de la Good Food              de la stratégie !
dans des espaces de distribution nouveaux

Dans les projets d’école, les enfants découvrent les légumes autrement que dans les rayons des magasins
© C.S. de Lindthout, 1200 Bruxelles

                                                     6
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Réduire le gaspi et augmenter l’accès alimentaire !
Un des grands enjeux d’un système alimentaire durable est la réduction du gaspillage
alimentaire. Chaque Bruxellois jette en moyenne 15 kg d’aliments par an. Et le secteur des
restaurants n’est pas en reste, avec 11 880 tonnes de déchets par an ! Une réduction à la
source du gaspi (chez soi, au restaurant, à la cantine…) est possible et permet une réelle
économie des ressources. Récupération et valorisation des invendus compètent cette
approche préventive et contribuent à l’aide alimentaire. Côté gaspi, l’objectif 2020 est une
                                                       réduction de 30% !

                                                                Good Food,
                                                                quand environnement
                                                                rime avec économie !
                                                                Les enjeux de la Good Food, ce n’est
                                                                pas qu’une meilleure alimentation
                                                                pour tous et une production plus
                                                                respectueuse de l’environnement.
                                                                L’alimentation représente environ
                                                                33 000 emplois aujourd’hui à
                                                                Bruxelles, avec un potentiel de 2
                                                                900 emplois supplémentaires à
                                                                créer sur l’ensemble des maillons
                                                                de la chaîne.

Ecole des Chanterelles, 1000 Bruxelles

Et Tournesol-Zonnebloem dans tout cela ?

Comme chaque année, nous proposons des
cours pratiques de jardinage biologique à
la Ferme d’Uccle.
Prochains cours les lundis 11 et 25 avril, 9 et
23 mai, 6 et 20 juin, 18 juillet, 1 et 29 août
de 10h à 12h ou mercredis 6 et 20 avril, 4 et
18 mai, 1, 15 et 29 juin, 27 juillet, 10 août de
14h à 16h.
C’est gratuit et sans inscription.

Les Maîtres Maraîchers formés depuis 5
ans par nos soins, à l’initiative de Bruxelles
Environnement, peuvent vous aider à dé-
buter, répondre à vos questions, vous
guider…
Vous trouverez leurs coordonnées dans le
bottin des Maîtres Maraîchers disponible
                                                       Cours de jardinage biologique à la Ferme d’Uccle

                                                   7
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Consoude officina

                                                                      Cours de jardinage biologique
                                                                      à la Ferme d’Uccle

sur leur site www.maitre-maraicher.be (onglets « nous contacter » -> « trouver un maître ma-
raîcher »). Certains ouvriront leurs jardins dans le cadre de la semaine « Cultivons la ville »
(23/4 au 1/5).

Les écoles désireuses d’installer un potager peuvent également bénéficier de notre aide
via le service potager mis en place par Bruxelles-Environnement (voir www.environnement.
brussels onglets « thèmes » -> « alimentation » -> « à lécole » -> « un potager à l’école » -> « de
l’aide pour votre potager »).

Un cycle d’initiation à la permaculture et au jardinage permaculturel, des ateliers jardin
naturel, prairie fleurie, boutures... sont également proposés chaque année.

Pour plus d’informations
sur la stratégie, ses actions et ses objectifs
et si vous souhaitez contribuer à mieux
produire et bien manger, rendez-vous sur
le site www.goodfood.brussels

Pour s’inscrire à la newsletter Good Food
envoyez un mail à
ecocons@environnement.brussels

                                                 8
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
Natuurblad
hommage bomen
In het Tournay Solvay Park staan enkele                Trompetboom
prachtige inheemse en uitheemse bomen,                 Een meer exotische boom die er niet meer
zoals de majestueuze mammoetboom die                   staat, is de Trompetboom (Catalpa sp.). Hij
de bezoekers bij het binnenkomen begroet.              is oorspronkelijk afkomstig uit Noord-Ame-
In maart hebben wij afscheid moeten ne-                rika. In ons park was hij een geliefde boom
men van enkele bomen die omwille van                   bij de Boomklevers (Sitta europaea) die zijn
ouderdom en/of ziekte een veiligheidsri-               diep ingesneden schors gebruikten om er
sico inhielden. Wij brengen ze in deze editie          eikels in vast te zetten waarna ze die open
een laatste groet.                                     pikten. En voor onze bezoekers was hij voo-
                                                       ral een opvallende boom met zijn grote har-
Beuk
                                                       tvormige bladeren, trompetvormige witte
De Beuk (Fagus sylvatica) is een zeer algeme-          bloemen en lange peulvormige vruchten.
ne soort. Door hun grootte (ze kunnen tot              Op foto 2 zien we dat
40 meter hoog worden) zijn ze wel een im-              hij in niet zo beste
posante verschijning. Enkele beuken dien-              staat verkeerde, de
den geveld te worden omdat ze aangetast                binnenkant van de
waren door de Honingzwam (Armillariella                stam is volledig hol.
mellea) (foto 1). De zwam leeft als parasiet
en tast het wortelgestel van (verzwakte) le-           Tamme Kastanje
vende en dode bomen aan. In het begin zie              Enkele Tamme Kas-
je niets, pas wanneer de boom aan zijn eind            tanjes (Castanea sa-
is, worden de vruchtlichamen van de pad-               tiva) dienden geveld
denstoel zichtbaar in de herfst.                       te worden omdat ze
                                                       van binnenuit ver-
                                                       rot waren. Tot dus-
                                                       ver werd de boven-
                                                       kant eraf gesnoeid,
                                                       misschien blijven ze
                                                       wel staan als staand
                                                       dood hout.               Foto 2: Houthakker
                                                                                poseert met een stuk
                                                       Dood hout                van de trompetboom.
                                                       In ons park kan u
                                                       tegenwoordig steeds meer dood hout
                                                       tegenkomen onder de vorm van liggende
                                                       of staande dode bomen, afgevallen tak-
Foto 1: De toestand van de Beuk die twee jaar          ken,... Dit is geen teken van verwaarlozing
geleden geveld werd, was iets dramatischer… Het        maar een doelbewuste keuze. Dood hout
vruchtlichaam van de honingzwam was reeds zicht-       krioelt van het leven en is zo belangrijk voor
baar aan de binnen- en buitenkant van de beuk.

                                                   9
Hommage bomen p.9 - tournesol-zonnebloem
de biodiversiteit en de instandhouding van           Staand dood hout wordt gekenmerkt door
soorten die gebonden zijn aan dood hout.             grotere verschillen in vochtigheid en tem-
Daarnaast speelt dood hout een belangri-             peratuur dan liggend dood hout wat re-
jke rol in de recyclage van voedingsstoffen          sulteert in meer diverse microhabitats en
en zijn dus essentieel in een ecosysteem.            dus soorten. De holtes kunnen bovendien
                                                     gebruikt worden als nestplaats voor holen-
Dood hout leeft! Het is een belangrijke
                                                     broeders zoals de Specht (Picidae) (foto 4)
voedselbron voor houtpaddenstoelen, hou-
                                                     of als overwinterplaats voor Vleermuizen
tverterende en schimmeletende geleedpo-
                                                     (Chiroptera).
tigen en hun predatoren. Naar schatting is
een kwart tot de helft van alle bosgerela-           Dik hout wordt gekoloniseerd door zeldza-
teerde geleedpotigen afhankelijk van dood            me houtschimmels
hout. Voor de paddenstoelengemeenschap               en daaraan gebon-
loopt dit aantal zelfs op! Zowat de helft tot        den keversoorten.
70% van de paddenstoelen is afhankelijk              Bovendien droogt
van dood hout (foto 3). De levensgemeens-            dikker hout minder
chap in dood hout is afhankelijk van de              snel uit en zorgt zo
boomsoort, het type dood hout (staande               voor een stabieler
of liggende stammen, takken,...), de dikte           microklimaat waar
van het hout, het verteringsstadium en an-           veel soorten kun-
dere specifieke microhabitats die ontstaan           nen leven. Dieper
in dood hout zoals bijvoorbeeld de vrucht-           in het hout is er
lichamen van houtpaddenstoelen.                      ook minder kans
                                                     op predatie door
                                                     o.a. sluipwespen Foto 4: De grote gaten in
                                                     wat een voordeel is deze staande dode boom,
                                                     voor heel wat soor- zijn de nestholen van de
                                                                          specht.
                                                     ten.
                                                     De aanwezige boompaddenstoelen kun-
                                                     nen op zich terug een microhabitat vormen
                                                     en dienen als nestplaats voor kevers of voe-
                                                     dingsbodem voor andere paddenstoelen,
                                                     zoogdieren of vogels.
Foto 3: paddenstoelen op dood hout.
                                                     We nemen vandaag dus afscheid van enkele
                                                     zwaargewichten in ons park maar verwelk-
Zo is het soortenaantal in dood loofhout             omen de komende jaren enkele duizenden
groter dan in naaldhout omwille van vers-            lichtgewichten!
chillen in de aanwezigheid van harsen en
andere plantenstoffen. De afbraak van dood                                       Eline De Blander
hout is vooral in het begin zeer soortspeci-
fiek (zowel wat de geleedpotigen als pad-
denstoelen betreft). Naar mate het hout
                                                     Bron
verder afgebroken wordt, zal het meer en             Muys, B. et al. (2010). Bosecologie en bos-
meer gekoloniseerd worden door genera-               beheer. Acco Uitgeverij.
listen.
                                                10
Plan de gestion de l’EAu
Enquête publique : l’eau, un enjeu pour l’avenir
L’eau est une composante essentielle de notre environnement, nécessaire à toute
forme de vie. Notre impact est direct et influence le cycle de l’eau, sa qualité, son
abondance, et sa contribution à la biodiversité.
Une directive et une ordonnance européennes établissent un cadre pour une
politique communautaire dans le domaine de l’eau. C’est pourquoi le gouvernement
bruxellois a approuvé fin octobre dernier son projet de Plan de Gestion de l’Eau 2016-
2021. En vertu de lois européennes, ce projet, ainsi que le rapport sur les incidences
environnementales se rapportant à son programme de mesures, sont soumis à
enquête publique jusqu’au 31 mai 2016.

Ce plan vise à répondre de manière intégrée
et globale à l’ensemble des défis liés à la
gestion de l’eau, comme la qualité de nos
cours d’eau et étangs, la préservation de
la ressource en eau souterraine ainsi que
la prévention et la gestion des risques
d’inondation. Il constitue également la
contribution de la Région de Bruxelles-
Capitale à la planification du district
hydrographique international de l’Escaut,
dont la Région fait partie.
Il s’accompagne d’un programme de
mesures coordonnées entre elles qui, dans
la lignée de celles du précédent plan, ciblent
davantage les actions à mettre en œuvre
pour assurer notamment la protection des
eaux de surface et des eaux souterraines et           AXE 1 : Assurer la gestion qualitative des
l’amélioration de leur qualité.                       eaux de surface, eaux souterraines et
                                                      zones protégées
Le Programme de mesures du PGE 2016-                  Il est essentiel de restaurer la qualité et
2021 comporte 8 axes. Chacun des 8 axes               d’éviter toute nouvelle dégradation des
correspond à une thématique importante à              écosystèmes aquatiques et terrestres
traiter en priorité. Chaque axe identifie des         dépendants de l’eau. La notion de « qualité
objectifs stratégiques (objectifs généraux            » de la Directive européenne sous-entend
à atteindre) et des objectifs opérationnels           à la fois le «bon état chimique et le bon
(permettant d’atteindre l’objectif général)           potentiel écologique» des eaux de surface
impliquant des mesures concrètes déclinées            et le «bon état chimique et le bon état
en actions prioritaires.                              quantitatif» des eaux souterraines.

                                                 11
AXE 5 : Prévenir et gérer les risques
                                                       d’inondation
                                                       Les phénomènes d’inondations sont
                                                       fréquents, dus à la fois à des pluies
                                                       exceptionnelles (surtout en été) et à
                                                       l’imperméabilisation de plus en plus
                                                       importante des sols. Cet axe 5 fixe des
                                                       objectifs en matière de gestion des risques
                                                       d’inondation et comprend les mesures pour
                                                       atteindre ces objectifs. Il s’appuie sur la carte
                                                       des zones inondables et la carte des risques
                                                       liés aux inondations dans ces zones.
AXE 2 : Gérer quantitativement les eaux
de surfaces et les eaux souterraines                   AXE 6 : Réintégrer l’eau dans le cadre de vie
Tant pour les eaux de surface que les eaux             L’eau, bien commun de l’humanité,
souterraines, la restauration quantitative             constitue un facteur d’intégration à la vie
du réseau hydrographique constitue un                  urbaine, marque l’identité et la culture
élément majeur pour atteindre les objectifs            d’une ville. Dans l’ensemble de la Région,
de qualité imposés par la Directive cadre              l’enjeu est de faire ressentir sa présence -
eau, notamment les objectifs écologiques.              même symbolique - aux habitants, dans un
                                                       esprit de ville durable tournée vers l’avenir
AXE 3 : Appliquer le principe de récupération          sans oublier son passé intimement lié à la
des coûts des services liés à l’utilisation de         présence de l’eau.
l’eau
La gestion de l’eau a un coût non
négligeable. En application du principe
du « pollueur-payeur », la Directive Cadre
Eau préconise de déterminer le coût des
différents services liés à l’eau pour ensuite
en envisager la récupération par ceux qui
en bénéficient. Sur cette base, il convient de
fixer le prix de l’eau à Bruxelles et le niveau
de l’intervention publique.

AXE 4 : Promouvoir une utilisation
durable de l’eau
Matière précieuse et fragile, même si elle             AXE 7 : encadrer la production de l’énergie
semble ne pas manquer en Belgique, l’eau               renouvelable à partir de l’eau et du sous-sol
potable doit faire l’objet d’une utilisation           En Région bruxelloise, l’eau pourrait
rationnelle. Par ailleurs, quand des                   constituer également une source
prélèvements d’eau de surface sont réalisés            intéressante d’énergie renouvelable.
à des fins industrielles, ceux-ci ne doivent           Des projets sont à l’étude, ce qui devrait
pas perturber durablement l’écosystème.                contribuer à créer un pôle d’expertise en la
                                                       matière.

                                                  12
Comment participer ?
                                                   Tous les documents (dont un résumé
                                                   non technique) sont téléchargeables
                                                   sur www.environnement.brussels/
                                                   planeau et peuvent être consultés soit
                                                   dans les administrations communales
                                                   bruxelloises soit à Bruxelles
                                                   Environnement, seulement chaque
                                                   mardi et jeudi, entre 10h et 12h (Service
                                                   Info 1er étage - Site de Tour & Taxis -
                                                   Avenue du Port 86C - 1000 Bruxelles).

                                                   Toutes remarques et suggestions
AXE 8 : Contribuer à la mise en œuvre d’une        peuvent être communiquées par écrit à :
politique de l’eau coordonnée et participer        Bruxelles Environnement - Enquête
aux échanges de connaissances                      « Plan Gestion Eau »
L’Union européenne a établi un cadre               Site de Tour & Taxis
communautaire pour la protection et la             Avenue du Port 86C/3000
gestion des eaux. Il prévoit d’adopter des         1000 Bruxelles
plans de gestion à l’échelle des grands            eau_water@environnement.irisnet.be
bassins hydrographiques internationaux,
d’où la nécessité de se coordonner avec les        Nous rappelons que l’enquête publique
autres entités du district de l’Escaut.            prend fin le 31/05/2016

                                                   Vous avez également la possibilité de
                                                   compléter un questionnaire en ligne :
                                                   www.environnement.brussels/news/
                                                   enquete-publique-leau-un-enjeu-pour-
                                                   lavenir

                                              13
nouvelle diverse
musée des égouts
Réouverture du Musée des égouts

Le saviez-vous? Le réseau d’égouts sous Bruxelles-Ville compte
près de 400 km ramifications souterraines qui engloutissent
chaque jour des milliers de m³ d’eaux usées.

Le Musée des Égouts vous convie à un voyage insolite dans
ce que Bruxelles a de plus caché et de plus nécessaire à son
fonctionnement. Un musée pas comme les autres, vivant, avec
la Senne en vedette. Un musée qui raconte quand, pourquoi
et comment les égouts furent construits, qui parle du travail
des hommes dans ce monde souterrain, qui explique le cycle
de l’eau en ville. Un musée à découvrir dès l’âge de 7 ans.
L’idée d’ériger un Musée des Egouts de la Ville de Bruxelles
remonte aux années 1970. Initialement des visites étaient
encadrées par le personnel du Service des Egouts qui fut
vite débordé par les sollicitations après le succès d’une
exposition temporaire sur les égouts de Bruxelles (réalisée
par une école de la Ville). Dès lors, il a été envisagé de créer
un Musée permettant de satisfaire aux demandes du public
sans immobiliser trop de personnel.
Le site des Pavillons de l’Octroi de la porte d’Anderlecht, eux-
mêmes bâtiments historiques, et qui recouvre à la fois la
Senne, un collecteur et des égouts secondaires se prêtait très
bien pour le projet. Le Musée des Egouts a ainsi vu le jour en
1988.
En 2015, le Musée des Egouts a été rénové et se présente avec
une vision plus contemporaine avec des outils didactiques
modernes présentant les évolutions techniques qui se
sont manifestées dans les domaines de la construction, la
rénovation et la reconstruction d’égouts publics ainsi que
les développements et concrétisations dans le domaine de
l’épuration des eaux. Il ne tient plus qu’à vous de profiter de
la visite.

Musée des Egouts
Pavillon de l’Octroi
Porte d’Anderlecht, 1000 Bruxelles
Tél. : 02 513 09 64
http://www.museedelavilledebruxelles.be/egouts

                                              14
Echo’pédagogie
prix Paul Duvigneaud
23ème Prix Paul Duvigneaud de l’Éducation permanente à l’environnement urbain
Appel à projets sur le thème : « Construire ensemble le paysage »
L’objectif premier du Centre Paul Duvigneaud est de susciter des projets d’éducation
permanente, en Région bruxelloise, permettant de rassembler des publics diversifiés
autour du thème du(des) paysage(s) urbain(s).
Il peut inclure les différentes dimensions de la notion de paysage (visuelle,
esthétique pour les paysagistes, aussi territoriales pour les géographes, la dimension
fonctionnelle de l’écologie scientifique, ou encore la vision urbanistique...), mais
aussi, pourquoi pas ?, l’intégration de la ville dans son environnement rural ou
forestier.

                                                        perceptions subjectives (analyse paysagère
                                                        des géographes), jusqu’aux interventions
                                                        artistiques (Land art…).
                                                        Mais peu importe, car il y a aussi de
Cet appel à projets est ouvert à tout collectif.        nombreuses convergences. On peut relever
Il a une valeur de 2 000 € et la date limite de         que les paysages, qu’ils soient urbains ou
dépôt des candidatures est fixée au 10 juin             non, sont des biens communs. Même si
2016.                                                   ce sont les activités de certains acteurs

La dénomination complète du concours
« Prix Paul Duvigneaud de l’Éducation
permanente à l’environnement urbain »
permet de souligner sa vocation première :
développer chez le public adulte aussi bien
que chez les jeunes une prise de conscience
et une analyse critique des réalités et des
enjeux actuels (environnementaux, de
santé publique et de qualité de vie, …) dans
la communauté urbaine.

Le thème : Construire ensemble le paysage.
« Paysage » est un terme à définitions
multiples. Il est utilisé dans le langage
courant aussi bien que dans des disciplines
                                                        Le parc du Scheutbos à Molenbeek
éloignées de par leurs objectifs et méthodes :
                                                        Les paysages péri-urbains, l’intégration de la ville
depuis le champ strictement scientifique                dans son environnement rural ou forestier ...sont
(écologie des paysages), ou intégrant des               inclus dans le thème de cet appel à projets.

                                                   15
particuliers du territoire qui les modèlent    Le Centre Paul Duvigneaud se met à la
(agriculteurs, architectes-urbanistes,         disposition des candidats pour les aider,
professionnels de l’aménagement…),             s’ils le désirent, à se documenter, à évaluer
ils s’offrent potentiellement à tous les       les actions de sensibilisation à mettre en
habitants.                                     œuvre dans leur quartier. Outre les conseils
Car il s’agit de la perception qu’on peut      qu’il peut vous apporter, il est également
avoir d’un espace plus ou moins définir à un   présent pour vérifier avant l’échéance
moment donné. Avant tout visuelle pour         l’adéquation d’un pré-projet au thème
l’espèce humaine, elle influence aussi les     et aux fondamentaux de l’éducation
espèces sauvages : on qualifie par exemple     permanente.
d’« hostile » un élément
paysager qu’une espèce
donnée de papillon ou
de chauve-souris évite de
traverser, ou qui ne permet
pas la dispersion d’une
plante…
Les paysages urbains
se situent au carrefour
des influences de la
géologie (relief, sols,
hydrographie…), des êtres
vivants qui les structurent
(la végétation joue en
cela un rôle particulier)
et d’activités humaines :
architecture, urbanisme,
art des jardins, agriculture
urbaine, loisirs comme la
promenade, etc.
Rassembler des citoyens
autour d’un projet sur le Vue aérienne du parc de l’Abbaye de la Cambre et des étangs d’Ixelles
thème des paysages, cela © Simon Schmitt - Global View sprl
peut être l’opportunité www.globalview.be
d’une prise de conscience
de leur valeur patrimoniale, contribuer à
la mise en route d’actions participatives,
ou tout simplement stimuler curiosité et
découverte.

 Contacts, formulaire et dépôt des candidatures :
 Centre Paul Duvigneaud de Documentation écologique,
 CIVA, rue de l’Ermitage 55 à 1050 Bruxelles
 Tél : 02 642 24 92– 0470 100 591 - centrepduvigneaud@gmail.com

                                              16
à la conquête des bords de routes

Lorsqu’une nouvelle route est construite, ses bords
ne sont en général constitués que d’un mélange
de sable et d’argile. Mais, après à peine quelques
mois, on peut observer un tapis de petites pousses
qui émergent du sol. Ces pousses proviennent de
graines qui se trouvaient dans le sol, mais aussi et
                    surtout de graines apportées
                    sur ce sol nu par le vent. De ces
                    pousses vont apparaître de
                    nombreuses espèces de plantes. Mais seules quelques-unes vont
                    résister et réussir à croître dans ces conditions peu favorables.
                    Ces plantes, que l’on appelle espèces pionnières, vont réussir à envahir
                    l’entièreté du bord de route. Parmi elles, on retrouve le tussilage, le
                    pâturin annuel, le coquelicot et le pissenlit. Ces plantes ont souvent
                    des racines courtes, et vont pousser très vite. Cette végétation
                    va ainsi créer un milieu beaucoup plus favorable à l’installation
                    d’autres espèces, notamment des espèces dont les graines sont
                    plus grosses et plus lourdes, et qui mettront plus de temps pour
                    arriver à cet endroit. Ces graines ne sont plus alors transportées
                    par le vent, mais plutôt par des
                    oiseaux et d’autres animaux
     Coquelicot     attirés par la végétation. Par
                    la suite viendront s’installer
                    des espèces de plus en plus
grandes, et enfin des arbustes et puis des arbres.
C’est ce qu’on appelle la succession d’associations
d’espèces.

Ainsi, le bord de notre route devrait finir par se
transformer petit à petit en forêt. Mais l’Homme
est la plupart du temps intervenu dans cette             Tussilage
succession naturelle, et l’a interrompue.
Jusqu’au milieu du XXème siècle, les bords des routes étaient utilisés par les populations
locales comme pâture pour les animaux domestiques. Chacun venait avec ses chèvres,
ses moutons ou ses bœufs. De plus, une fois l’an (dans la 2ème moitié du mois de
juin), les accotements des routes étaient fauchés, les herbes coupées étaient alors
conservées comme fourrages. Seulement, avec l’accroissement de la fréquentation de
ces routes, ces pratiques ont été abandonnées, et les plantes
qui poussaient sur leurs accotements, ont été reléguées au
rang de mauvaises herbes.

C’est ainsi que les talus, fossés, terre-plein, et autres bords
de route furent systématiquement la proie de la tondeuse et
des produits chimiques. De nombreuses espèces ont alors
disparu, faute d’avoir pu se reproduire, ou même pousser.
Les tontes abandonnées sur place ont étouffé le sol, ou
l’ont enrichi, favorisant par là la croissance des herbes,
avec comme conséquence qu’il fallait tondre encore plus
souvent. Les herbicides chimiques ont, quant à eux, tué la
végétation, mais ont en plus privé de nourriture et même
empoisonné la faune herbivore qui y vivait. A cela il faut
ajouter les dommages occasionnés par un usage abusif de
sels de déneigement, qui à des concentrations trop élevées,
ont eu des conséquences néfastes sur la végétation.
                                                                     Achillée millefeuille
Pourtant, en y regardant de plus près, des scientifiques se
sont rendu compte que ces bords de routes étaient utilisés
comme refuge pour grand nombre de plantes et d’animaux qui fuyaient les grandes
                                 étendues agricoles devenues inhospitalières.
                                 En effet, nos bermes sont caractérisées par une
                    Pâquerette   très grande variabilité, tant au niveau de leur
                                 composition que de leur orientation. Les endroits
                                 les plus secs accueillent l’achillée, la linaire, la
                                 renoncule et la pâquerette. Dans les endroits plus
                                 ombragés, ce sont la stellaire holostée et le pâturin
                                 des bois qui profitent de la situation. La végétation
                                 de base est cependant constituée essentiellement
                                 de graminées. Et celles-ci constituent une place
                                 importante dans l’alimentation de nombreux
                                 animaux tels que les cervidés, les mulots et de
                                 nombreux insectes.

                                    On s’est ainsi rendu compte qu’avec une gestion
                                    judicieuse, c’est-à-dire en arrêtant d’épandre des
                                    herbicides et en fauchant moins souvent, nos bords
                                    de routes pouvaient se transformer en de véritables
paradis pour la faune et la flore. On peut déjà
observer que de nombreux oiseaux, des
mammifères, des papillons, des bourdons,
des reptiles et des batraciens y trouvent gîte
et couvert. Même, lorsqu’il y a un étang à
proximité, certains oiseaux d’eau, comme
les foulques et les poules d’eau, viennent y
faire leur nid. Des rapaces, des corneilles et
des renards profitent même des cadavres
d’animaux accidentés pour s’en nourrir. Ainsi
des chaînes alimentaires se réinstallent peu
à peu dans ces microbiotopes.                            Faucon crécerelle, en vol du saint Esprit

Pour certains, cependant, la proximité de
la route et son incessant trafic automobile constituent un piège. Il est vrai qu’ils se
comptent par milliers, ceux qui, chaque année, meurent, tués par le choc contre un
                                            véhicule (rapaces, batraciens, hérissons,
                                            papillons, coccinelles,...). Mais malgré
                                            cette hécatombe, les bords de routes
                                            constituent un abri pour tous ces animaux
                                            dont l’Homme ne veut plus, ni dans ses
                                            champs, ni dans ses jardins. En effet, le
                                            nombre d’animaux qui survivent grâce à
                                            ce milieu dépasse de loin le nombre de
                                            victimes.

Mulot

Lepture tacheté ( Longicorne )       Petit collier argenté
Il faut savoir en outre que les bords de routes constituent de véritables corridors tant
pour les plantes que pour les animaux, couloirs de liaison qui peuvent relier des zones
d’intérêt biologique fort éloignées. La survie de réserves naturelles peut ainsi dépendre
                                      de la gestion des bords des routes qui les relient.

                                     La gestion optimale s’est avérée être le fauchage
                                     tardif. C’est-à-dire qu’une à deux fois par an
                                     (parfois plus), la végétation est fauchée après
                                     que les plantes aient eu le temps d’accomplir leur
                                     cycle, c’est-à-dire de fleurir et de produire leurs
                                     semences, et d’ainsi assurer leur survie. La hauteur
                                     de coupe devant être supérieure à 10 cm, afin de
                                     laisser intact la faune et la flore, la fauche étant
                                     évacuée. Une fois les plantes coupées et retirées du
                                     site, d’autres espèces plus tardives, vont pouvoir
                                     trouver l’espace et la lumière nécessaires à leur
                                     développement. La fréquence des fauches ainsi
                                     que la période de l’année à laquelle elle(s) a (ont)
                                     lieu, va dépendre du type de berme. Les zones où
                                     ce type de gestion est d’application sont d’ailleurs
                                     souvent signalées par des panneaux «Fauchage
                                     tardif - zone refuge».
Cardère en fleur.

Ainsi, une bonne gestion de nos bords de routes
assurera une grande richesse tant au niveau végétal
qu’animal, et cela durant toute l’année.
Bestiaire de chez nous
be Birds
Suivez en ligne la migration de plus de 270 espèces d’oiseaux
Le Centre Belge de Baguage, un service de l’Institut royal des Sciences naturelles de
Belgique, met en ligne un nouveau site Internet – BeBirds – sur lequel vous pouvez
suivre la migration de plus de 270 espèces d’oiseaux. Le site reprend les informations
provenant du large réseau de « bagueurs » volontaires actif depuis 1927.
Contexte
Où les hirondelles de
cheminée qui nichent
en Belgique vont-
elles passer l’hiver
? D’où viennent les
mouettes rieuses qui
longent la Meuse dès
les premières gelées
en quête de pain ?
Savez-vous que des
vanneaux huppés, qui
nichent dans l’est de la
Sibérie, sont observés
dès le mois de juillet
dans les polders de                                des pattes. Chaque bague est gravée d’un
Flandre ? Ou que certaines fauvettes à tête        code unique et de l’adresse abrégée de
noire, au lieu de partir en migration vers         l’institution scientifique de référence. Le
le sud en automne, arrivent en Islande ?           code est composé de chiffres ou bien de la
Dès maintenant, vous pouvez suivre ces             combinaison de chiffres et de lettres.
mouvements sur le site BEBIRDS.                    Lorsqu’un oiseau bagué est retrouvé, les
Le baguage est une méthode d’étude                 données de baguage sont comparées
des déplacements et de la démographie              aux données de reprise. Cela permet de
des oiseaux sauvages. Pour ce faire, des           disposer d’informations sur les routes de
ornithologues marquent des oiseaux                 migration, les sites de halte, la longévité,
avec des bagues numérotées. A chaque               la fidélité à un site de nidification, etc. Ces
espèce d’oiseau correspond un type de              données sont alors mises à disposition des
bague, parfaitement adapté au diamètre             chercheurs et des autorités afin de mieux

                                              21
connaître et donc de mieux protéger les              niveau international : à ce jour, des oiseaux
populations d’oiseaux sauvages. Et cela,             bagués en Belgique ont été retrouvés dans
c’est l’objectif principal!                          51 pays différents d’Europe, d’Asie, d’Afrique
                                                     et même d’Amérique.
Un réseau international
Les oiseaux migrent au gré des conditions            Une banque de données accessible à tous
météorologiques et de la disponibilité en            Les informations récoltées sont mises
nourriture, et de cette manière, utilisent au        à disposition des chercheurs et des
mieux les ressources de notre planète. C’est         autorités de manière à faire progresser
un phénomène grandiose mais fragile que              la connaissance sur les oiseaux et leurs
les ornithologues étudient, observent et             mouvements migratoires, et donc à
surveillent depuis des décennies.                    améliorer la conservation des espèces
Les équipes de l’Institut royal des Sciences         menacées.
naturelles de Belgique sont parmi les plus           Via le nouveau site, vous pouvez, vous aussi,
dynamiques au monde dans ce domaine.                 interroger la base de données et découvrir les
Depuis 1927, BeBirds – le Centre Belge               cartes de migration d’une espèce au choix,
de Baguage – organise le marquage des                l’une des cinq plus importantes au monde,
oiseaux sauvages d’Ostende à Arlon, de               et visualiser instantanément les cartes de
Turnhout à Couvin, pour la science et pour           migration des espèces qui vous intéressent.
la conservation de la nature. Un réseau              Il peut s’agir d’oiseaux bagués en Belgique
de collaborateurs-bagueurs, plus de 370              et observés au-delà de nos frontières ou,
volontaires certifiés, bague, répertorie,            au contraire, d’oiseaux observés chez nous
mesure et pèse chaque année près de 700              mais provenant de la toundra de Russie,
000 oiseaux appartenant à 271 espèces. Ce            des mangroves du Sénégal ou encore des
système de surveillance est aussi organisé au        savanes du Kenya.

Fauvette à tête noire mâle
© Bebirds
                                                22
L’objectif est quadruple :
                                                         - expliquer les objectifs et principes
                                                         de fonctionnement du Centre Belge
                                                         de Baguage ;
                                                         - proposer un portail d’encodage
                                                         des données de reprise à l’intention
                                                         du grand public ;
                                                         - offrir en libre accès des données
                                                         résultant des travaux du Centre
                                                         Belge de Baguage ;
                                                         - donner aux collaborateurs-
                                                         bagueurs un accès aisé et unique
                                                         aux documents utiles.
                                                         Toutes les pages sont proposées
                                                         en 3 versions de langue (français,
                                                         néerlandais et anglais) et sont
                                                         illustrées de photos ou de cartes. Le
                                                         site est accessible sur les différents
                                                         suppor ts et environnements
                                                         (Windows, Apple, fixe, mobile).

                                                         Les objectifs et principes de
                                                         fonctionnement sont expliqués
                                                         dans les onglets « Pourquoi
                                                         baguer les oiseaux ? », « Comment
                                                         fonctionnons-nous ? », « Accès aux
                                                         données » et « Comment devenir
                                                         bagueur ? ». Liste de publications et
                                                         formulaires utiles sont proposés au
                                                         téléchargement.
                                                         Le portail d’encodage permet au
                                                         découvreur d’un oiseau bagué de
                                                         signaler aisément et avec précision
                                                         son obser vation en pointant
                                                         directement le lieu de découverte sur
                                                         un fond de carte Google Maps. Les
                                                         données personnelles du découvreur
                                                         (nom et adresse) sont enregistrées
                                                         via des cookies de manière à faciliter
                                                         un éventuel encodage suivant. Un
                                                         texte explicatif informe le découvreur
Prise de mesures et baguages de plusieurs oiseaux        de la procédure de traitement des
© Bebirds                                                données et du fait que la fiche de
                                                         reprise compilant toutes les données
                                                         concernant l’oiseau qu’il a découvert
                                                         lui sera envoyée après édition et
                                                         validation.
                                                    23
Une application géographique offre la possibilité au public de librement cartographier
l’ensemble des données de reprise résultant, depuis 1927, des travaux du Centre Belge
de Baguage. Cela concerne plus de 270 espèces, totalisant près 780.000 reprises qu’il est
possible de trier par espèce, âge et sexe. La cartographie est interactive : il est possible de
zoomer, dé-zoomer, de choisir entre un fond de carte politique ou satellite, de visualiser les
sites en utilisant Street View. Cliquer sur un point de reprise permet de visualiser l’étiquette
des données de la reprise concernée. Les étiquettes de données sont également proposées
dans un fichier déroulant sur le même écran. Cliquer sur une ligne du fichier déroulant
permet de visualiser sur la carte la reprise sélectionnée.

                                                                                                             ->

Cartographie en ligne des données de reprise de Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus)
235 individus bagués en Belgique et repris à l’étranger, et 36 individus bagués à l’étranger et repris en Belgique.
La donnée la plus surprenante : un individu bagué le 07/09/1966 à Zandvliet ( Province d’Anvers ) et repris près
de 2850 km à l’Est en Russie.
La donnée la plus instructive sur la longévité d’un oiseau de cette espèce : un individu bagué à Wortel (provin-
ce d’Anvers) le 04/08/1983 et repris à 10/07/2013 à Hilvarenbeek (Pays-Bas), soit près de 30 ans plus tard !

                http://odnature.naturalsciences.be/bebirds/fr/

 Participez !
 Vous avez trouvé un oiseau bagué ? Signalez-le via le formulaire de contact (page d’accueil
 > le baguage > vous avez trouvé un oiseau bagué) ! Vous recevrez en échange une fiche
 compilant toutes les informations disponibles concernant l’oiseau découvert. Chaque
 observation compte !

                                                        24
Environnement
forêt de Soignes et changement climatique
Face au réchauffement climatique, hêtre ou ne pas hêtre en Forêt de Soignes?
Des pans entiers de la hêtraie cathédrale se rapprochent dangereusement d’un âge
critique et devront bientôt être renouvelés. Face au réchauffement climatique, est-il
encore pertinent de cultiver le hêtre en futaies pures ? Les résultats d’une étude, qui
viennent d’être publiés, amènent de nouvelles réflexions sur la gestion de la hêtraie
en Forêt de Soignes.
Contexte                                              Dynamiser la croissance individuelle des
La Forêt de Soignes est l’une des plus belles         arbres, mène à une exploitation plus
et des plus productives forêts d’Europe. De           hâtive d’arbres moins hauts (durée de vie
par sa spécificité, composée de hautes futaies        plus courte), et limite ainsi la durée de
de hêtre (plus de 40 m de haut) au sous bois          leur exposition aux risques en général,
dégagé, elle est communément appelée «                et en particulier au risque de chute et de
forêt cathédrale ». Pourtant, au cours de             déracinement lors des tempêtes.
ces dernières décennies, des problèmes                Favoriser les arbres les plus vigoureux ne
sanitaires de plus en plus marqués ont été            présentant pas de défoliation (perte du
observés sur de nombreux peuplements.                 feuillage) et possédant probablement
Ils sont le signe d’un changement, d’un               des prédispositions génétiques à
déséquilibre qui a plusieurs origines.                mieux surmonter les stress, permettrait
                                                      l’émergence d’une descendance d’arbres
Peuplements existants :
                                                      plus adaptée aux modifications climatiques
vers une gestion plus dynamique
                                                      annoncées.
Les peuplements actuels de hêtres sont de
plus en plus sensibles au climat : en moyenne,        Régénération des vieilles hêtraies :
leur croissance a tendance à diminuer lors             en hêtre ou pas ?
d’épisodes climatiques stressants. Ceux-ci            Il faut une centaine d’années au hêtre pour
retrouvent cependant un bon niveau de                 devenir adulte ! Et environ 130 ans pour
croissance une fois ces épisodes passés.              reconstituer une hêtraie cathédrale du type
Ils ne semblent donc pas particulièrement             de celles qui existent actuellement dans la
menacés dans l’immédiat.                              Forêt de Soignes et en font sa réputation.
Pour offrir à ces arbres les meilleures               Les choix faits aujourd’hui doivent donc
conditions de croissance possible pour qu’ils         tenir compte des prévisions d’évolution du
surmontent au mieux les périodes de stress            climat à cette échéance ; on connaîtra ainsi
à venir, l’étude préconise cependant une              plus d’épisodes intenses de sécheresse
sylviculture dynamique, faite d’éclaircies            et de canicule dès la fin du XXIème siècle,
fortes et fréquentes.                                 des tempêtes plus fréquentes et plus
Limiter la concurrence entre les arbres,              fortes… Le climat deviendra probablement
permet à chacun de disposer de plus                   incompatible avec le bon développement
grandes ressources en eau, nutriments                 du hêtre, surtout s’il est cultivé en « hêtraie
et lumière pour se développer et mieux                cathédrale ».
résister aux stress de tout genre.
                                                 25
Vous pouvez aussi lire