INSIGHT AUGUST 2019 - RETAILERS & OMNICANALITE - Sia Partners
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Fin janvier 2018, Alexandre Bompard annonçait ou Farfetch. Se lancer sur un nouveau canal de un plan de transformation au service de vente est un projet d’envergure. Pour l’omnicanalité baptisé "Carrefour 2022" développer 24S : il aura ainsi fallu 18 mois de représentant un investissement de 2,8 milliards développement et plusieurs millions d’euros d’euros. Mais la fin justifie les moyens : « la investis, ainsi que l’implication de 60 personnes mise en place d'un écosystème omnicanal est sur le projet, dont le recrutement de Ian Rogers, une condition indispensable à notre croissance ex-Apple, en tant que CDO (Chief Digital future" affirmait le PDG de Carrefour. Pourquoi Officier). l’omnicanalité est-elle devenue un impératif ? Ces dernières années, face aux stratégies Le niveau 2 : enrichir l’expérience agressives de géants de l’e-commerce, comme client, en devenant cross-canal Amazon et Alibaba, et à la naissance de nouvelles marques digitales capables de On passe de l’ère multi-canale à l’ère s’adresser directement aux consommateurs cross-canale, où les différents canaux de vente (les fameuses DNVB), les retailers historiques interagissent entre eux de façon agile et à l’instar de Carrefour se sont lancés dans des deviennent complémentaires. Ceci a de fortes transitions digitales d’envergure s’inscrivant implications sur le Merchandising et la Supply dans une stratégie omnicanale globale pour Chain qui doivent devenir « customer centric » demeurer compétitifs. et se mettre au service de stratégies web-to- store et store-to-web, pour satisfaire les envies et préférences du client en matière d’achat et de livraison. Cela requiert une gestion fine et dynamique des stocks, fondée notamment sur Une stratégie omnicanale : l'exploitation des données clients, pour adapter kesako ? la chaîne logistique et assurer la disponibilité rapide des produits. L’enjeu business est de Concrètement, il s’agit de faire tomber taille, comme en témoigne le géant de la mode les frontières entre le physique et le digital pour Zara, qui mise depuis l’an passé sur le « Ship permettre au client de passer d’un canal à un from store » et équipe désormais ses magasins autre sans s’en rendre compte : même pour être en mesure d’expédier des articles expérience, mêmes services, mêmes produits, commandés en ligne. C’est ainsi que la marque même image de marque, quelque soit le espère augmenter la vente des articles à plein moment et le canal choisis par le client. C’est ce tarif (vs. remisés), livrer aux clients plus que l’on appelle ATAWADAC : anytime, rapidement et éviter les surstocks. . anywhere, any device, any content. Ce nouveau paradigme se traduit par une complexité croissante à tous les niveaux de Le niveau 3 : le parcours sans l’organisation de l’entreprise et ne peut couture, ou être omnicanal s’atteindre en une fois. On peut parler de « maturité omnicanale » et distinguer différents A ce stade, l’ensemble des canaux de stades d’omnicanalité. vente s’articulent autour de l’expérience client, pour offrir un parcours sans couture. L’offre de Le niveau 1 : couvrir tous les canaux produits et de services est homogène sur sur lesquels se trouvent les clients, l’ensemble du réseau, de même que l’image et la communication de la marque. La ou l’ère multicanale connaissance client occupe une place centrale, Pour les acteurs historiques du retail qui permettant de délivrer le bon produit ou service avaient fondé leurs activités sur un unique canal et le bon message, au bon moment, et même de ventes, les boutiques, l’enjeu est de anticiper les envies et comportements du client. développer la présence digitale, donc l’e- Ceci implique un outillage complexe, pour commerce et les réseaux sociaux, pour devenir réconcilier l’ensemble des données clients, multi-canal. A l’instar de LVMH qui, en juin online et offline, ainsi que la mise en place d’une 2017, lançait sa plateforme de shopping en équipe Data. Si un outil de CRM (Customer ligne, 24 Sèvres (récemment rebaptisée 24S), Relationship Management) et d’un RCU conçue comme le prolongement web de la (Référentiel Client Unique) sont un premier pas célèbre boutique parisienne Le Bon Marché. La vers la connaissance client, ils ne permettent promesse : offrir aux clients une expérience pas de suivre et de comprendre le digitale innovante aussi riche que l’expérience comportement en ligne (donc anonyme) des en boutique, tout en répondant à la concurrence clients et prospects : c’est là qu’interviennent des acteurs digitaux comme Net-à-Porter, Yoox les outils d’analyse d’audience (Data Analytics),
le Tag Management et la DMP (Data De son côté, Amazon tire des informations clés Management Platform) ou CDP (Customer sur le marché alimentaire français, qu’il maîtrise Data Platform) permettant d’opérer la moins mais veut investir, et augmente réconciliation des données pour que le l’attractivité de son service Prime Now auprès marketing puisse personnaliser l’expérience d’une cible clé pour Amazon, les citadins et client. Cela représente un investissement CSP+, comme les clients de Monoprix. Les conséquent pour les entreprises, à plusieurs premiers résultats de ce partenariat sont très millions d’euros, dont les résultats ne sont positifs, Monoprix ayant dépassé ses objectifs observables que sur le moyen terme. de vente de 2 à 3 fois. Le chemin vers l’omnicanalité est long, Le partenariat pour développer un coûteux et complexe d’un point de vue nouveau service : Microsoft France x technique et organisationnel. Mais pour Intermarché obtenir des résultats rapidement, les retailers semblent opter pour l’alliance : le Alors que le « Manger Sain » est une partenariat devient omniprésent, comme si tendance en pleine croissance au niveau s’allier permettait de mieux régner. Quel mondial, et que 22% des Français se partenariat pour quel résultat ? définissent comme des consommateurs engagés, Microsoft France et Intermarché annoncent en juin dernier la création d’une Data Factory pour développer le "mieux manger", Le partenariat, une solution renforcer la proximité et accélérer la transformation de la distribution avec tous les pour gagner rapidement en acteurs de l'écosystème alimentaire. omnicanalité S’appuyant sur la technologie Cloud Azure de Microsoft, le Machine Learning et la data Un partenariat est une collaboration visualisation, la Data Factory devrait permettre convenue entre des acteurs dans le but de au distributeur agro-alimentaire de proposer partager des ressources et de générer de la une offre personnalisée de produits ou des croissance pour chacune des parties. Sur la assortiments sur mesure, selon les spécificités route vers l’omnicanalité, le partenariat permet locales et les spécificités des consommateurs. le plus souvent de pallier au manque Pour Intermarché, l’objectif n’est pas seulement d’expertise ou de compétence interne, ou de surfer sur une tendance mais aussi de encore à l’absence de ressources. C’est aussi rattraper ses concurrents, comme Carrefour, un excellent moyen de limiter la prise de risque Franprix ou Système U ayant déjà réalisé des pour un retailer qui souhaite pénétrer un rapprochements avec des géants du marché ou un canal de vente, ou développer de numérique, notamment dans la Blockchain, nouveaux produits ou services, tout en obtenant pour proposer une expérience client innovante des quick wins. Quelques partenariats et répondre aux attentes de transparence stratégiques poursuivant différents objectifs. alimentaire des « consom’acteurs ». Le partenariat pour se positionner Le partenariat pour une expérience sur un nouveau canal de vente : client personnalisée : Unibail x Pop Monoprix x Amazon Square Alors que le groupe Casino s’est fixé pour Le groupe Unibail-Rodamco-Westfield objectif de réaliser 30% de son CA en ligne d’ici (URW), qui détient près d’une centaine de 2021 en France, Monoprix s’est associé au centres commerciaux en Europe et aux Etats- géant Amazon, pour bénéficier de sa notoriété Unis, a compris depuis longtemps qu’être et expertise en e-commerce, mais également pionnier dans la proposition de nouveaux pour sa force de frappe logistique et sa base de services pour renouveler l’expérience client est données clients. Concrètement, Monoprix se la clé pour rester attractif. En juin dernier, URW charge de collecter les produits dans ses présentait le fruit d’un partenariat avec Pop magasins, tandis qu'Amazon assume le coût du Square, une startup hong-kongaise spécialisée site et celui de la livraison aux clients, et prend dans les pop-ups digitalisées : un « truck » une commission sur les commandes passées. connecté permettant aux visiteurs de découvrir Régis Schultz, Président de Monoprix, admet des produits grâce aux écrans interactifs avoir constaté un apport de nouvelle clientèle, installés sur la pop-up puis de commander et puisque 70% à 80% des clients Prime "n'étaient payer sans contact. Cette boutique éphémère pas nécessairement des clients de Monoprix".
est dotée de capteurs sensoriels permettant de Cas de Chanel et Orlebar Brown : collecter des données comportementales des l’acquisition d’une marque fortement visiteurs. Des données précieuses pour les développée sur l’e-commerce pour marques partenaires d’URW désireuses de comprendre le parcours et comportement des accroître sa notoriété digitale. clients avec leurs produits. Ce projet s’inscrit C’est le pari qu’a fait Chanel en faisant dans une longue liste d’initiatives lancées par le l’acquisition d’Orlebar Brown, une marque groupe URW qui multiplie les collaborations avec des start-ups pour offrir des services britannique de la famille des Digital Native innovants aux visiteurs et entretenir l’attractivité Vertical Brand et spécialisée dans la vente de de ses centres commerciaux. shorts de bain haut de gamme pour hommes qui réalise 40% de ses ventes en ligne. Cette acquisition complète l’offre de maillot de bain Mais si les partenariats se mettent si bien au déjà présente dans le groupe à travers la service de l’omnicanalité, l’objectif est-il de marque Eres, spécialisée dans la vente de voler de ses propres ailes et d’internaliser ? maillots de bain et de lingerie pour femme. Mais Un arbitrage doit être opéré, prenant en cela permet également à Chanel de bénéficier compte les compétences recherchées et la de l’expertise digitale de la jeune pousse pour facilité à les internaliser. créer des synergies avec la marque Eres et accompagner la transition digitale de cette dernière. Par ailleurs, cette stratégie d’acquisition permet à Chanel de conserver son Internaliser ou collaborer : indépendance face aux conglomérats de comment arbitrer ? marques de luxe qui se développent. Tout dépend du niveau stratégique de la compétence recherchée et du niveau de complexité pour l’obtenir. Cet arbitrage peut se réaliser grâce à l’arbre décisionnel suivant : Plus la compétence recherchée est Au contraire, moins la compétence est stratégique car différenciante, et facile à stratégique à internaliser, et moins le sourcer par soi-même, plus le choix de sourcing est évident, plus le partenariat a de l’internalisation est évident. C’est le cas par sens. Il s’agit typiquement d’une technologie, exemple de la création d’un site web de vente d’une compétence innovante ou d’un service en ligne : pour un tel projet, les ressources et expérientiel qu’aurait développé un prestataire l’expertise à mobiliser sont connues, facilement spécialisé et avec qui un retailer aura tout disponibles sur le marché et tout retailer aspire intérêt à s’associer pour en bénéficier. aujourd’hui à se positionner sur ce canal, pour rester compétitif.
Cas de Monoprix et des collections d’intrapreneuriat, permettant aux collaborateurs mode / décorations co-brandées avec de développer des projets innovants, du MVP des DNVB. (minimum viable product) à leur industrialisation. C'est ainsi qu’est né le concept Si en matière de distribution et d’e-commerce, de l'Appart by Leroy Merlin, à Strasbourg, conçu Monoprix développe ses compétences internes comme un lieu de vie avec un salon et une et considère les partenariats comme une cuisine ouverte où des conseillers de vente, opportunité d’accélération de son business, renommés "les colocs", animent des l’enseigne capitalise sur le long terme sur les événements dédiés aux millennials, et partenariats avec de jeunes marques DNVB conseillent sur la réalisation de projets de pour développer des collections capsules de travaux de bout à bout. Comme le déclarait mode et de décoration. Parmi elles : Ysé, Stéphane Calmès à propos des ateliers de Château Rouge, Lorafolk, Maison Sarah fabrication collaboratifs de Leroy Merlin cocréés Lavoine... Le but de ces capsules ? Pour avec Technoshop, un des projets portés par Nathalie Cottin, directrice artistique Start : "Le but est d’être proche des gens qui coordination image & style textile et maison- innovent, des makers, qui peuvent nous donner loisirs chez Monoprix, il s’agit de « surprendre des idées pour nos futurs produits, de s’inspirer la clientèle qui vient en boutique deux fois par des modes de travail collaboratif et de proposer semaine ». Cette stratégie de partenariats à nos clients des services de personnalisation". permet à Monoprix de conserver son positionnement premium et de proposer une Quel que soit l’arbitrage opéré offre produits renouvelée et tendance, tout en (internalisation, partenariats ou incubation) jouissant de la forte e-réputation de ces et le modèle organisationnel défini, celui-ci marques digitalisées pour attirer une clientèle doit permettre de générer en continu de la jeune et toujours plus connectée. Enfin, ces valeur pour les clients finaux. Pour ce faire, partenariats servent de « tests » pour l’organisation doit être agile et évolutive déterminer si le référencement de la marque ou pour être en capacité d’intégrer de nouvelles du concept développé est viable. technologies et compétences, afin de répondre dans les plus brefs délais aux attentes des clients qui sont croissantes et L’option opportuniste de l’incubation : pour de plus en plus exigeantes. capter des compétences très innovantes (donc difficile d’accès) et très stratégiques à la fois, nombreux sont les grands groupes qui Au sein de la practice Marketing, Ventes & investissent dans des incubateurs pour se Expérience Client, Sia Partners a développé des repenser et innover, en capitalisant sur l’agilité offres pour aider les retailers à mettre en place une et le regard visionnaire des startups. organisation centrée client au service de l’omnicanalité, à développer des partenariats L’incubateur, souvent détaché de la maison- stratégiques et à générer de valeur pour les clients mère mais toujours en relation avec elle, est un finaux : excellent moyen pour développer et tester des idées, en minimisant l’investissement interne en L’organisation centrée client : définissez selon vos amont, mais tout en créant des porosités et besoins spécifiques l’organisation cible à mettre en laissant la possibilité d’internaliser l’innovation place pour accompagner votre stratégie omnicanale lorsque le potentiel est avéré. et construisez le plan d’accompagnement interne pour garantir l’adhésion de vos collaborateurs. Cas de Leroy Merlin et de son incubateur interne Start, pour accélérer Les partenariats stratégiques : déterminez la stratégie de partenariats vous permettant d’atteindre sa transformation digitale. vos objectifs business et élaborez un plan d’action pour leur intégration dans votre écosystème. Après avoir sélectionné des startups adressant des sujets stratégiques pour Leroy Merlin, Génération d’insights et prise de décision en l’équipe Start éprouve leurs solutions selon des temps réel : optimisez chacune de vos décisions méthodes de lean startup, avec de fortes marketing en anticipant les besoins et attentes de contraintes budgétaires et temporelles. Depuis vos clients grâce à une meilleure utilisation de vos 2015, l’équipe a travaillé avec une vingtaine données clients. d’entre elles sur des problématiques comme le dernier kilomètre de la livraison (avec Colisweb Personnalisation en temps réel : personnalisez les et You2You) ou encore la prévision de ventes campagnes marketing et l’expérience en temps réel météo-sensibles (avec Metigate). En parallèle, en ciblant les moments de vie clefs des clients pour les conquérir et les fidéliser. la cellule Start a mis en place un programme
VOS CONTACTS SAYAH CHENNOUFI INES VOYARD SOURDILLE Associate Partner Consultante Senior + 33 6 68 42 67 50 + 33 6 62 75 84 43 sayah.chennoufi@sia-partners.com ines.voyard-sourdille@sia-partners.com CYNTHIA SOUEIDI LYES BOUKEROUI Consultante Confirmée Consultant Confirmé A PROPOS DE SIA PARTNERS Sia Partners réinvente le métier du conseil et apporte un regard innovant et des résultats concrets à ses clients à l'ère du digital. Avec plus de 1 400 consultants dans 16 pays, nous allons générer un chiffre d'affaires annuel de plus de 250 millions d'euros pour l'exercice en cours. Notre présence globale et notre expertise dans plus de 30 secteurs et services nous permettent d’accompagner nos clients dans le monde entier. Nous accompagnons leurs initiatives en stratégie, projets de transformation, stratégie IT et digitale et data science. En tant que pionniers du Consulting 4.0, nous développons des consulting bots et intégrons dans nos solutions la disruption créée par l'intelligence artificielle. Abu Dhabi | Amsterdam | Brussels | Casablanca | Charlotte | Denver | Doha | Dubai | Frankfurt | Hamburg | Hong Kong | Houston | London | Luxembourg | Lyon | Milan | Montreal | Riyadh | Rome | Seattle | Singapore | Tokyo | Toronto |
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