L'EXPÉRIMENTATION DU C2I FORCOM : BILAN DE L'ÉVALUATION - TRELLU HÉLÈNE JANVIER 2013
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Sommaire Introduction ................................................................................................................................ 4 Partie 1 : ...................................................................................................................................... 7 Le référentiel, le public cible et la certification : quel bilan de l’expérimentation ? ...................... 7 1. Le référentiel de compétences .......................................................................................... 7 1.1. Un référentiel qui correspond aux compétences des emplois visés… ......................... 7 1.2. Mais quelques éléments sont à repenser ................................................................... 8 2. Le public cible ................................................................................................................. 10 2.1. Tous les étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales ............ 10 2.2. Les filières concernées par l’expérimentation : ........................................................ 11 3. Les modalités de mises en œuvre de la certification ....................................................... 12 3.1. Des différences selon que les éléments du référentiel font ou non partie de la maquette : ......................................................................................................................... 12 3.2. Les modalités d’évaluation ....................................................................................... 13 3.3. Les conditions matérielles lors de l’expérimentation................................................ 15 Partie 2 : .................................................................................................................................... 17 La généralisation du C2i FOrCom : quels activateurs ? Quels freins ? ......................................... 17 1. Les activateurs possibles : ............................................................................................... 17 1.1. Au plan organisationnel : ......................................................................................... 17 1.2. Au niveau des acteurs : ............................................................................................ 18 2. Les freins repérés : .......................................................................................................... 19 2.1. Au plan organisationnel : ......................................................................................... 19 2.2. Au niveau des acteurs : ............................................................................................ 20 Conclusion ................................................................................................................................. 22 Annexes..................................................................................................................................... 24 Annexe 1 : Les fiches par master de l’Université d’Artois ....................................................... 25 Annexe 2 : Les fiches par master de l’Université de Bretagne Occidentale ............................. 33 Annexe 3 : Les fiches par master de l’Université de La Rochelle ............................................. 45 Annexe 4 : Les fiches par master de l’Université de Toulouse ................................................ 49 3
Introduction Dans la continuité de la circulaire du 14 juillet 2011, instituant le Certificat Informatique et Internet (C2i), le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a souhaité mettre en place une nouvelle spécialité professionnelle du Certificat Informatique et Internet de niveau 2 : « fonctions d’organisation et de communication ». La circulaire n°2011-1027 du 20 décembre 2011 parue au bulletin officiel de l’enseignement supérieur et de la recherche du 19 janvier 2012 crée cette nouvelle spécialité. Son objectif est de développer, renforcer et valider la maîtrise des TIC pour les futurs professionnels affectés aux fonctions d’organisation et de communication. Cette spécialité vise en particulier les étudiants de masters Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales ainsi qu’aux professionnels en activité. La circulaire n°2011-1027 du 20-12-2011 (BOESR du 19 janvier 2012) prévoit une phase expérimentale permettant d’évaluer la faisabilité d’une généralisation du C2i2 FOrCom. A la demande de la MINES (DGESIP-MESR), un audit a été réalisé sur l’expérimentation du C2i FOrCom. Ce document reprend les résultats de cet audit. Avant de présenter les résultats, il convient de décrire le processus d’enquête mis en place et la population interrogée. Le processus d’enquête et la population L’expérimentation du C2i FOrCom a débuté durant l’année 2012 au sein de 10 établissements d’enseignement supérieur : - Université Aix-Marseille - Université d’Artois - Université de Bretagne Occidentale - Université Cergy Pontoise – ESSEC (école supérieure des sciences économiques et commerciales) - Université Grenoble 2 - Université de Mulhouse - Université de Limoges - Université de La Rochelle - Université de Strasbourg - école de management de Strasbourg - Université de Toulouse 2 Depuis novembre 2012, cette expérimentation fait l’objet d’une évaluation à la demande de la MINES (DGESIP-MESR). 4
Pour répondre à cette demande, un comité scientifique de suivi s’est constitué. Quatre personnes y ont participé : Laurent Mell1, Bruno Le Berre2, Nicole Roux3 et Hélène Trellu4. L’enquête réalisée comprend trois phases : la construction des outils d’enquête, la collecte des données et l’analyse des résultats. Deux techniques d’enquêtes ont été principalement mobilisées : un questionnaire en ligne à destination des étudiants et des entretiens auprès des équipes pédagogiques et des responsables des politiques d’établissement. Le questionnaire en ligne à destination des étudiants a été rédigé autour des éléments suivants : leur ressenti vis-à-vis du C2i FOrCom (leurs attentes, le contenu du référentiel, l’intégration dans le master etc.), les conditions matérielles de cette formation et leur avis global sur le C2i. Le questionnaire était hébergé sur le site du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : http://www.c2i.education.fr. 59 étudiants ont répondu à ce questionnaire au mois de novembre 2012. Parmi ces étudiants, 45 sont des femmes, 13 sont des hommes, une sans réponse. Les deux tiers des étudiants sont inscrits dans un master professionnel et un tiers dans un master recherche. 36 étudiants sont en formation initiale et 23 en formation continue. Au moment de la passation des questionnaires, la formation C2i FOrCom n’était pas encore proposée au sein de tous les établissements expérimentateurs, ce qui explique que tous les étudiants n’ont pas pu participer à l’enquête. De plus, les universités ayant expérimenté l’année universitaire dernière n’ont pas été en mesure de reprendre contact avec leurs anciens étudiants. Concernant les résultats, les étudiants n’avaient souvent pas terminé la formation C2I FOrCom. Leurs réponses sont donc celles données en cours de formation. Une enquête longitudinale permettrait d’approfondir les résultats en réinterrogeant les étudiants une fois la formation terminée. Le guide d’entretien à destination des équipes pédagogiques et des responsables des politiques d’établissement comprenait quatre thèmes : le déroulement de l’expérimentation, le référentiel de compétences C2i FOrCom, le public cible et les modalités de mise en œuvre de la certification. Les entretiens ont été réalisés par téléphone ou en face à face, ils ont duré en moyenne une heure. A ce jour, 13 entretiens ont été effectués. 1 ATER en sociologie, Atelier de recherche sociologique ARS - EA 3149, Université de Bretagne Occidentale, doctorant au CEMTi – Paris 8 2 Coordonnateur national du C2i FOrCom, Université de Bretagne Occidentale 3 Maître de conférences en sociologie, Atelier de recherche sociologique ARS - EA 3149, Université de Bretagne Occidentale 4 Ingénieur de recherche en sociologie, SIAME, Université de Bretagne Occidentale, Atelier de recherche sociologique ARS - EA 3149 5
Par ailleurs, la restitution des résultats lors d’un atelier au cours du séminaire 5 national C2i a été l’occasion d’approfondir certains points avec les participants. Cette évaluation a permis de faire remonter des éléments partagés par de nombreux acteurs du C2i FOrCom et également par les étudiants. Nous allons maintenant exposer les résultats de cette enquête. 5 Séminaire national des correspondants C2i, Paris, 24 et 25 janvier 2013. 6
Partie 1 : Le référentiel, le public cible et la certification : quel bilan de l’expérimentation ? Le cahier des charges de cette évaluation mentionnait trois thèmes principaux : le référentiel de compétences FOrCom, le public cible et les modalités de mise en œuvre de la certification. Avant de dresser un bilan de ces trois points, il convient de revenir sur la mise en place de l’expérimentation Dix établissements ont participé à l’expérimentation du C2i FOrCom. Un premier constat se dégage : l’entrée dans l’expérimentation est facilitée par la participation au groupe de travail sur le C2i FOrCom. En effet, quand dans les universités, une personne est dans l’aventure du C2i FOrCom depuis le début, l’expérimentation se met en place plus rapidement. De même, certains interlocuteurs ont déjà une bonne connaissance des différents C2i et en particulier des C2i niveau 2 ce qui facilite la mise en place du C2i FOrCom. Pour ceux qui n’ont pas participé au groupe de travail, le démarrage de l’expérimentation leur semble au final un peu précipité. Ils avaient beaucoup d’interrogations sur l’organisation et pas forcément les personnes ressources pour assurer les cours. De plus, on se rend compte que la mise en place rapide du C2i FOrCom dépend aussi de la connaissance ou non qu’ont les interlocuteurs des filières Lettres et Sciences Humaines et Sociales. En effet, le fait de déjà travailler avec ces filières a permis aux référents C2i de proposer une formation C2i FOrCom en s’adaptant aux contenus des enseignements et aux enseignants des autres disciplines. Par ailleurs, en ayant une connaissance du public d’étudiants concernés, ils arrivent à identifier l’intérêt du C2I FOrCom et à motiver les équipes. Il semblerait également que ce soit plus facile de démarrer l’expérimentation quand dans les masters il y a déjà des éléments du référentiel qui y sont enseignés. 1. Le référentiel de compétences 1.1. Un référentiel qui correspond aux compétences des emplois visés… D’après les responsables C2i interrogés, le référentiel C2i ForCom « correspond aux emplois dans le public et le privé que visent les étudiants, des emplois aux fonctions polyvalentes. Par exemple, quand ils sont en emploi dans une collectivité territoriale, dans une ville pas trop grande, on leur demande d’être polyvalents ». Selon eux, le référentiel « correspond à une attente car les étudiants qui sortent de master se dirigent vers la fonction publique, vers des postes de cadre de PME et PMI. Ils ont donc des postes à l’interface, à ce titre le référentiel s’applique bien ». D’ailleurs, ils soulignent que les étudiants en formation continue voient tout de suite l’intérêt de ce C2i car ils sont confrontés aux outils, aux usages dans leur milieu professionnel. Ce référentiel permet ainsi de développer des savoirs professionnels en lien avec les emplois visés. Il répond au manque de culture numérique qui peut être reproché aux étudiants de la part des entreprises. « Pour l’essentiel le C2i est bien pensé, c’est peut-être le meilleur des C2i métiers (niveau 2) d’ailleurs. Il correspond à un besoin réel » (chargé de mission université numérique). L’objectif de ce C2i est d’être un élément d’accélération de l’insertion 7
professionnelle. Un doyen d’une faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines insiste sur le fait que le C2i FOrCom peut être une bonne carte de visite. Ce C2i répond aux préoccupations des facultés de LSHS quant à l’insertion des étudiants dans le monde du travail. Les enseignants sont eux-aussi persuadés que ce C2i peut faciliter l’insertion professionnelle même si pour l’instant la certification n’a pas encore la notoriété suffisante pour le faire. On constate donc une satisfaction vis-à-vis de ce référentiel. 1.2. Mais quelques éléments sont à repenser Cependant, au cours de l’expérimentation, les équipes pédagogiques ont pu relever quelques éléments à retravailler. Professionnaliser le vocabulaire : Il y avait trois manières possibles de rédiger le référentiel C2i FOrCom : en utilisant un vocabulaire pour les professionnels, ou alors un vocabulaire pour les étudiants ou encore pour les enseignants. C’est la première option qui a été choisie par le groupe de travail, le vocabulaire professionnel. Or ils remarquent que « le vocabulaire n’est pas assez proche du vocabulaire des employeurs, par exemple, dans le domaine 6, il faudrait mettre plutôt « gestion de projet » et non « organiser et planifier le travail à l’aide d’outils numériques » (responsable C2i). Ils estiment qu’il faudrait professionnaliser encore davantage le vocabulaire. Supprimer des redondances : Au cours des entretiens, les personnes font part de quelques redondances dans le référentiel. Plus précisément, les doublons recensés sont les suivants : - Il serait difficile de distinguer le D31 (organiser un travail collaboratif en utilisant les technologies numériques) du D32 (coordonner et animer des activités collaboratives dans un environnement numérique). - Le D63 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion des connaissances au sein d’une organisation) est inclus dans le D22 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de veille informationnelle en contexte professionnel). - Le D62 (piloter un projet en respectant les règles de sécurité) est en rapport avec D4 (appréhender une organisation au travers de son système d’information). Ils se demandent s’il pourrait être un D44, mais probablement pas tout à fait car il y a l’aspect projet en plus. Ils souhaitent donc avoir une idée plus précise de l’attendu. 8
Eclaircir les attendus : Certains points manquent de clarté c’est-à-dire que les attendus ne sont pas suffisamment précis et ces points posent problème aux enseignants qui en ont la charge : - Le D42 (évaluer l’impact du système d’information au travers de son périmètre fonctionnel) pose question sur l’intitulé, les termes sont trop techniques. Et par ailleurs, un enseignant souligne que certains étudiants n’ont aucune formation en théorie des organisations. - Qu’attend-on exactement dans le D62 (piloter un projet en respectant les règles de sécurité) ? S’agit-il d’aborder le chiffrement des données ? L’accès réseau ? Il faut savoir probablement plus comment ça fonctionne, quels sont les acteurs, leurs rôles dans la sécurité. Ce qui est différent de piloter car ce n’est pas eux qui vont le faire. Donc il faut clarifier l’attendu du point. - Concernant le D63 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion des connaissances au sein d’une organisation), nous ne sommes pas sur de la stratégie, c’est du ressort de la direction. Il s’agit davantage d’élaborer une démarche. - D’une manière générale, le domaine 6 demande à être davantage explicité. Certains éléments du référentiel apparaissent difficiles à mettre en application dans certains masters. A titre d’exemple, une enseignante souligne qu’il y a des éléments du référentiel qui ne sont pas possibles en histoire ancienne et médiévale comme le D22 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de veille informationnelle en contexte professionnel). De plus, quand il n’y a pas de stage prévu dans la maquette, il est difficile pour les étudiants de traiter tous les points de référentiel et de les mettre en application. Le D63 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion des connaissances au sein d’une organisation) peut leur poser problème par exemple, et d’autant plus pour des étudiants en master recherche. Enfin, une enseignante interrogée regrette qu’il n’y ait pas de Droit à l’image ans le D1. Les propos des équipes pédagogiques recoupent le ressenti des étudiants. Dans le cadre de l’expérimentation, les étudiants ayant répondu au questionnaire en ligne attendaient surtout de la formation C2i FOrCom des savoirs professionnels (64,4%). En premier choix, des savoirs qu’ils pourraient utiliser immédiatement et en second choix des savoirs utilisables plus tard. En troisième choix, ils sélectionnent des connaissances générales sur les TIC. Ils ont donc perçu cette formation comme l’opportunité de développer des savoirs professionnels. D’ailleurs, les deux tiers d’entre eux feraient valoir cette certification lors d’un entretien d’embauche. Ils soulignent l’importance de l’informatique en entreprise, ainsi le C2i FOrCom pourrait faire la différence par rapport aux autres candidats au sens où il serait une plus-value. Il leur parait nécessaire d’avoir des diplômes mettant en avant les compétences informatiques acquises. Ils se demandent par contre si cette certification sera bien connue des employeurs et pensent qu’il faudrait qu’elle apparaisse dans le Répertoire National des Certifications Professionnelles. 9
S’il semble relativement clair que les étudiants voient dans la certification C2i FOrCom un élément supplémentaire à faire valoir en plus de leur master pour s’insérer professionnellement, ils ne perçoivent pas pour autant clairement les objectifs de la formation. Ainsi à ce stade de l’expérimentation où l’avancée dans la formation ne concerne que ce premier semestre, à la question « percevez-vous clairement les objectifs de la formation », 25,42% des étudiants répondent pas du tout et 40,68% répondent plutôt non. S’agit-il d’enrichir une culture numérique ? D’apprendre à penser informatique ? D’apprendre à tisser des liens entre la sphère disciplinaire et les TIC ? Ou encore d’apprendre techniquement de nouveaux outils ? Concernant les six domaines de compétences du C2i FOrCom, les étudiants sont 76,27% à dire que le domaine 6 « Organiser et planifier le travail à l’aide d’outil numériques » a suscité leur intérêt. Ils sont 74,57% à le dire pour le domaine 1 « connaitre et respecter les droits et obligations liés aux activités numériques ». Et ils sont 71,18% pour le domaine 2 « maitriser les stratégies de recherche, d’exploitation et de valorisation de l’information numérique ». Ces trois domaines concernent des compétences plutôt universelles, les étudiants perçoivent les applications possibles. Lors de la restitution des résultats au cours du séminaire C2i, les enseignants suggéraient de traiter ces trois domaines pendant la première année de master (du moins quand il est possible de programmer la formation C2i FOrCom en master 1 et 2). Pour les trois autres domaines, ils expriment un sentiment plus mitigé. 54,25% des étudiants disent avoir été intéressés par le domaine 5 « maitriser la stratégie de communication numérique au sein d’une organisation ». Le domaine 3 « organiser des collaborations professionnelles avec le numérique » a suscité l’intérêt de 50,84% des étudiants et le domaine 4 « apprécier les apports d’un système d’information pour une organisation » celui de 45,76% des étudiants. Ce domaine est celui qui a suscité le moins d’intérêt auprès des étudiants. Lors du séminaire, les enseignants soulignent qu’il est logique de traiter du domaine 3 en master 2, année du stage pour les étudiants. 2. Le public cible Pour l’ensemble des personnes interrogées en entretien, le C2i FOrCom est adapté à de très nombreux masters. 2.1. Tous les étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales, voire plus En tant qu’accélérateur de l’insertion professionnelle, le C2i FOrCom concernerait tous les étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales : soit 26,8% des étudiants de master dans les universités françaises en 2011/2012 6. Pour un des responsables du C2i niveau 2, les compétences du référentiel sont bien celles qu’on retrouve ensuite dans les offres d’emploi qui concernent les étudiants. Par ailleurs, l’idée de proposer ce C2i aux étudiants de sciences 6 www.education.gouv.fr : Repères et références statistiques, édition 2012, sur les étudiants. 10
économiques et gestion est proposée par quelques enseignants qui estiment que ces étudiants sont le public qui a été un peu oublié. D’autres suggèrent également de le proposer aux étudiants en administration publique et en management. Le C2i FOrCom leur parait suffisamment transversal pour intéresser un nombre assez large d’étudiants. Pour les équipes pédagogiques, le C2i FOrCom semble plus adapté que d’autres C2i niveau 2. En intégrant la dimension « pilotage de projet », il pourrait au final intéresser des étudiants ingénieurs par exemple qui ne seront pas que des chefs de produits mais aussi des chefs de projets. « Quand on s’intéresse au fonctionnement d’un système d’information, on est confronté au pilotage, on entre dans le fonctionnement de l’organisation, ce qu’on retrouve dans FOrCom mais pas dans les autres » (chargé de mission numérique). Ils mettent de côté le C2i niveau 2 « enseignant »7 qui lui est très spécifique. 2.2. Les filières concernées par l’expérimentation : Dans le cadre de l’expérimentation, plusieurs étudiants en master ont suivi la formation FOrCom. Ces étudiants étaient inscrits dans sept universités différentes : Université Aix- Marseille, Université d’Artois, Université de Bretagne Occidentale, Université de Limoges, Université de La Rochelle, Université de Strasbourg, Université de Toulouse 2. Les étudiants étaient dans les masters suivants : - Masters Sciences Humaines et sociales : o Masters sociologie o Master « Action sociale et de santé » o Masters Histoire (Mise en valeur du patrimoine / Identités, Patrimoine, Histoires / Histoire de l’Art) o Masters Information et communication (« Informatique documentaire : ingénierie du document électronique » / « Archives et images » / « Edition imprimée et électronique » - Masters Arts, Lettres et Langues : o Master Arts Plastiques o Master Langues (négociation internationale) o Master Arts et spectacles - Sciences et techniques : o DESU TIC et développement - Master « management des organisations scolaires » - Master IPAG - Masters Sciences de l’éducation : o « Formateur dans le secteur sanitaire et social » o « Formateur, Responsable de formation » 7 Le C2i2e atteste des compétences professionnelles dans l’usage pédagogique des technologies numériques, communes et nécessaires à tous les enseignants et formateurs pour l’exercice de leur métier. 11
Les enseignants interrogés soulignent que les étudiants ont des usages assez superficiels et limités des TIC alors qu’il s’agit d’une génération née avec ces technologies. Souvent les étudiants ont l’illusion de connaitre l’usage de l’informatique dans le monde du travail mais c’est plus complexe qu’ils ne l’imaginent. En ce sens, le C2i FOrCom permet aux étudiants d’appréhender des usages plus professionnels et d’acquérir les compétences numériques demandées en entreprises qui peuvent être assez différentes de celles pratiquées dans leur vie à des fins ludiques. Pour les personnes interrogées, il y a un réel intérêt à proposer un C2i FOrCom aux étudiants. En effet, dans les filières SHS professionnalisantes, le C2i FOrCom permet d’intégrer des outils techniques à la formation, directement opérationnels en situation d’emploi. Et pour les étudiants inscrits dans des filières moins professionnalisantes, ils prennent en main un outil technique qui accompagnera leur culture disciplinaire quel que soit leur future intégration professionnelle. 3. Les modalités de mises en œuvre de la certification 3.1. Des différences selon que les éléments du référentiel font ou non partie de la maquette : Avec la préparation des nouveaux plans quinquennaux, certains établissements ont comme politique d’intégrer au maximum les compétences du C2i FOrCom dans les maquettes. D’autres avaient déjà anticipé l’expérimentation FOrCom et avait déjà pu intégrer les compétences du C2i dans les maquettes. Pour d’autres encore, ils n’envisagent pas de les intégrer dans les maquettes sans avoir eu les retours de l’expérimentation. Mais pour beaucoup, « Idéalement il faut intégrer le C2i dans la formation, que des éléments du référentiel soient dans les enseignements des autres disciplines mais cela suppose une bonne concertation entre les enseignants donc cela repose sur les individus. La question de l’intégration et de la transversalité avec les autres enseignements » (maitre de conférences). Cette idée de coordination est très importante mais semble compliquée à mettre réellement en place pour le moment. Certains masters couvrent déjà dans leurs enseignements une grande partie du référentiel, d’autres ne le couvrent pas du tout et demandent donc une réflexion plus importante pour les intégrer. Un problème récurrent est la répartition des heures selon les disciplines dans les formations. Dans le cadrage ministériel, des volumes d’heures en langues et en informatique peuvent être imposés. Des enseignants expliquent que si les heures en informatique sont déjà bien présentes dans les maquettes, il est possible d’intégrer le C2i FOrCom. Par contre, ils craignent que le hors discipline prennent trop de place. Crainte exprimée également par un vice-président système d’information et usages du numérique « car en master on est sur du recentrage disciplinaire. Donc il faut faire entrer du volume horaire en informatique et ce n’est 12
pas évident. Pour faire passer ce projet, il faut montrer le retour sur investissement que ça peut avoir sur l’insertion professionnelle des étudiants. Et donc avoir les statistiques d’intégration ». Par ailleurs, en reprenant les réponses des étudiants au questionnaire en ligne, on se rend compte que la faible intégration du C2i FOrCom dans les masters est un point qui les dérange. Si pour la grande majorité des étudiants, le C2i FOrCom faisait partie de leur master, ils estiment que cette formation est assez mal intégrée à leur master, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de lien clair avec les autres enseignements dispensés. Ainsi 57,6% des étudiants estiment que le contenu de l’enseignement du C2i FOrCom n’est pas cohérent et complémentaire avec les autres cours de leur master. Près de 60% des étudiants pensent que les compétences développées lors du C2i FOrCom ne sont pas utiles pour réaliser des travaux dans d’autres cours. Ce qui fait que dans l’ensemble, la formation est perçue comme trop théorique et pas assez pratique de la part des étudiants. 72,88 % des étudiants trouvent la répartition entre apports théoriques et apports pratiques déséquilibrée. La question de l’intégration ou non des compétences du C2i FOrCom dans les maquettes est fondamentale. Une autre question importante se pose : celle de la différenciation entre la formation au C2i FOrCom et la certification. Pour un interlocuteur, « Rien ne sera intégré dans les maquettes si la certification a une visée RNCP. Je différencie la formation de la certification. C’est comme le permis de conduire. La formation peut être intégrée dans les maquettes, par exemple à travers un enseignement en gestion des organisations, en regardant comment associer des pratiques numériques aux enseignements dispenses. Mais la formation et la certification sont deux éléments bien distincts, la certification doit être découplée de la formation. C’est une manière de penser différente » (maitre de conférences). 3.2. Les modalités d’évaluation Dans le contexte actuel, des responsables du C2i remarquent qu’il est difficile de parler d’évaluation par compétences au sein de l’université où ce sont les savoirs et non les compétences en lien avec un poste de travail qui sont mises en avant. Dans le cadre du C2i FOrCom, l’évaluation se fait par le dossier numérique de compétences. Concernant le contrôle continu, cela varie d’un établissement à l’autre et d’un master à l’autre. Les enseignants en charge du C2i pensent qu’il est intéressant de mettre en place un contrôle continu parfois, mais que cela n’est pas possible dans tous les masters. Le contrôle continu peut se faire sous forme d’épreuves de type QCM ; d’autres ont tendance à valider les éléments au fur et à mesure en travaillant en mode projet, ce qui correspond alors mieux à l’idée de compétences. Dans le référentiel, 18 compétences sont à valider. Cette liste peut sembler assez lourde et il est parfois difficile de bien distinguer les compétences les unes par rapport aux autres dans les travaux demandés aux étudiants. Une autre manière de les valider serait de travailler à partir de blocs de compétences. Sur le même modèle de ce qui se fait dans le cadre du C2i2e, quatre blocs ont pu être proposés par un responsable C2i FOrCom avec l’idée d’introduire une transversalité. 13
La soutenance orale du dossier numérique de compétences n’est pas systématique. Quand elle est mise en place, les enseignants y voient plusieurs intérêts : « vérifier qu’il s’agit bien du travail de l’étudiant et non d’un autre, permettre aux étudiants de valider pendant cette soutenance des compétences qui leur manquent, valoriser le travail des étudiants » (responsable C2i FOrCom). Et pour certains, même s’il y a la question du grand nombre et du temps, cela leur parait indispensable. Des établissements ont par ailleurs constitué des jurys qui peuvent être présidés ou non par le doyen. Avoir des enseignants référents pour chaque master qui rapporteraient au jury est une suggestion évoquée par un responsable du C2i. Trois difficultés majeures apparaissent concernant l’évaluation : - Le fait que les étudiants ne fassent pas tous un stage parce que ce n’est pas prévu dans la maquette de formation. Quand ils font un stage, ils peuvent valider tout un ensemble de compétences du référentiel. Même s’il apparait que selon les lieux de stage, les étudiants n’ont pas les mêmes opportunités pour construire leur dossier numérique de compétences. Quand ils ne font pas de stage, il est plus compliqué de mettre en pratique l’ensemble des points du référentiel. - Le suivi du dossier numérique de compétences : « Le travail de suivi individualisé n’est pas assez reconnu, dans certains masters, il y a des heures de suivi du dossier numérique de compétences, dans d’autres non. Il faudrait institutionnaliser ces heures, 30 minutes à 1 heure par étudiant » (responsable C2i FOrcom). Certains suggèrent que le suivi du dossier puisse être fait pas tout le monde si on se met d’accord précisément sur ce qu’on évalue. - La question du volume d’étudiants revient à plusieurs reprises dans les discussions avec les équipes pédagogiques. Une alternative est proposée par un enseignant chercheur : celle de l’évaluation par les pairs, « C’est-à-dire que les étudiants s’auto-évaluent. Ils s’auto-évaluent, puis de manière anonyme leur copie (document de 40 pages) est lue par 3 autres étudiants qui l’évaluent. Cette manière d’évaluer permet de réduire les coûts. De plus les étudiants se mettent dans la capacité d’évaluer, ils pensent donc le dispositif d’une autre manière » (maitre de conférences). Cette méthode permettrait de limiter les coûts, elle remplacerait la méthode plus classique qui consiste en une soutenance orale du dossier numérique de compétences devant un jury. Mais on a vu que d’autres enseignants tiennent à la soutenance orale et au rôle des navettes entre le tuteur et l’enseignant dans la réalisation du dossier. Dans l’ensemble, les étudiants ayant répondu au questionnaire disent consacrer beaucoup de temps de travail personnel à la réalisation du dossier numérique. Concernant le suivi de ce dossier par l’enseignant en charge du C2i FOrCom, les avis sont partagés. La moitié des étudiants se sentent suffisamment suivis et l’autre pas assez. Et d’une manière générale, ils pensent que les autres enseignants de leur master incitent peu les étudiants à référencer des éléments dans leur dossier numérique ; ce qui accentue le sentiment d’une formation mal intégrée au master qu’ils suivent. L’impression d’un manque de clarté de cette formation au 14
niveau de ses objectifs, des attentes des enseignants et des critères d’évaluation fait que 66,1% des étudiants appréhendent difficilement la réalisation du dossier numérique. A la question « vous sentez-vous capable de réussir cette formation », 8,47% des étudiants répondent oui, tout à fait. 52,54% répondent oui peut être. Et 37,29% des étudiants ne s’en sentent pas vraiment capables voire pas du tout. Les équipes pédagogiques pensent que les étudiants sont souvent inquiets quand il s’agit de réaliser leur dossier numérique de compétences car certains sont très éloignés de la réalité professionnelle, ils ont donc des difficultés à inscrire leur projet dans le monde professionnel. 3.3. Les conditions matérielles lors de l’expérimentation Les étudiants sont 66,10% à juger satisfaisantes voire très satisfaisantes les conditions matérielles (accès à un ordinateur, accès à internet, mise à disposition de logiciels) de mise en œuvre du C2i FOrCom au sein de leur établissement. Les deux tiers des étudiants estiment que le nombre total d’heures consacrées à cette formation est suffisant. Le volume horaire varie d’un master à l’autre, il peut dépendre des autres enseignements déjà dispensés. En effet, dans certains masters par exemple les questions relative aux droits du numérique sont déjà abordées. Mais ce volume horaire dépend aussi des contraintes d’emploi du temps et des volumes horaires déjà présents pour les disciplines propres. Ainsi dans une université, dans un master, ils auront une vingtaine d’heures dispensées uniquement en 2ième année, alors que dans un autre master, ils auront 60 heures étalées sur quatre semestres (M1 et M2). Pour l’enseignant, la deuxième formule avec 60 heures de cours sur deux années est plus adaptée pédagogiquement car elle permet de travailler sur des projets et correspond bien à l’idée de la validation des compétences. Au-delà du volume horaire à faire entrer dans les maquettes, il y a également la question budgétaire. Des situations très différentes peuvent exister et expliquer les différences de volume horaires : des composantes qui font appel à des intervenants extérieurs en payant des heures complémentaires ou à l’inverse des universités où une personne est en poste sur cette mission, etc. Dans la formation C2i FOrCom, il peut être envisagé de travailler aussi sur les usages. Ainsi, dans une université, une psychologue intervient pour apporter un autre éclairage. Elle questionne trois points en particulier : - Les TIC comme un outil de travail : Il s’agit de se demander quels sont les effets des TIC dans les organisations ? Par exemple, au niveau du management, de l’ambiance, du stress. Quels sont les effets des TIC sur les humains ? Comment on introduit ces outils ? Comment on suit leur mise en œuvre ? En effet, il ne suffit pas de créer une adresse mail à toute une équipe de travail pour que les personnes collaborent et communiquent entre elles. - La question de la transmission des savoirs ou de la médiation : il ne suffit pas de proposer des outils techniques, il est aussi important d’accompagner l’appropriation des 15
dispositifs. La médiation est un dispositif indispensable pour faciliter les usages, pour accompagner les usagers. - Que faire quand les TIC sont amenées de manière non désirée par les usagers ? Dans le cadre des organisations, on peut questionner les usages des TIC mais également repérer les usages détournés ou encore les non usages qui sont révélateurs d’une réalité. En conclusion, cette enseignante apporte une réflexion sur les usages et les non usages des TIC, elle explique que « les étudiants ne donnent souvent pas de sens aux outils qu’ils utilisent d’où l’intérêt de porter une réflexion sur l’usage de ces outils. Il ne suffit pas de les maitriser techniquement. Il faut donner du sens à leur utilisation ». Les heures de TD permettent aux étudiants de réfléchir à une de ces questions et de l’intégrer ensuite dans le dossier numérique de compétences. 16
Partie 2 : La généralisation du C2i FOrCom : quels activateurs ? Quels freins ? Il s’agit ici de recenser les freins et les activateurs évoqués par les personnes interrogées lors de l’enquête. Ce sont donc des éléments que les uns et les autres souhaitent mettre en avant dans l’optique de développer le C2i FOrCom. Des avis contraires peuvent apparaitre, ils seront répertoriés par la suite dans les points à discuter. 1. Les activateurs possibles : La liste des activateurs possibles est ordonnée en deux points : les éléments qui concernent les organisations et l’ingénierie et ceux qui dépendent davantage des acteurs. 1.1. Au plan organisationnel : - Intégrer le contenu du référentiel dans les maquettes : Pour la grande majorité des personnes rencontrées, il est nécessaire d’intégrer le contenu du référentiel dans les enseignements dispensés c’est-à-dire dans les maquettes de Master. C’est un élément décisif au moment du changement de maquette. Par ailleurs, pour plusieurs enseignants il conviendrait de recenser les masters qui d’ores et déjà ont assez d’éléments dans leur maquette qui permettent la certification. Le C2i FOrCom pourrait être proposé prioritairement à ces masters. Puis au fur et à mesure des changements de maquette, les autres masters pourraient proposer le C2i. - Bénéficier d’un appui institutionnel Du côté institutionnel, les responsables C2i soulignent l’importance d’avoir l’appui de leur faculté. Certains mettent en avant la vraie volonté politique universitaire de soutenir ce C2i. Cette volonté forte les aide à démarcher les responsables de masters et à proposer le C2i FOrCom aux équipes pédagogiques. Et il semble important de montrer que l’objectif du C2i FOrCom c’est l’intégration professionnelle. Par ailleurs, la présence d’un vice-président numérique au sein de l’établissement peut favoriser le déploiement du C2i FOrCom. - Avoir des universités bien équipées en outils numériques : Proposer un C2i FOrCom demande un niveau d’équipement suffisant en termes d’outils numériques au sein des universités : posséder un parc informatique conséquent, avoir des salles en libre services, avoir des logiciels propres aux compétences professionnelles concernées, avoir le wifi. Une université par exemple propose en plus une offre de prêt d’ordinateur portable pour des périodes allant jusqu’à 6 mois. Ils ont 200 à 300 machines en prêt aujourd’hui. Ce projet est co-financé par la MAIF. Le souci est de faire entrer le numérique chez les étudiants. 17
- Communiquer sur le C2i FOrCom Lors du séminaire national C2i, plusieurs interlocuteurs pensaient que, comme il n’y avait eu aucune information sur le C2i FOrCom depuis la sortie de la circulaire, le travail sur cette nouvelle spécialité du C2i niveau 2 n’avait pas abouti. Suite à la présentation des résultats de l’évaluation, des enseignants ont manifesté le souhait de mettre en place le C2i FOrCom au sein de leur université. 1.2. Au niveau des acteurs : - Favoriser le travail collectif Il serait utile de rédiger un guide d’accompagnement ou un guide de bonnes pratiques qui s’appuie entre autres sur les retours de l’expérimentation. Une personne souligne l’intérêt qu’il y a à maintenir un fort courant interuniversitaire (partager les expériences des autres, mutualiser les pratiques, avoir une synergie réelle entre acteurs). Les groupes de travail et les rencontres nationales contribuent à ce que les acteurs du C2i ne se sentent pas seuls, ils peuvent bénéficier d’une aide, d’un appui dans la mise en place du C2i FOrCom et dans son suivi. S’il peut être stratégique de mutualiser les ressources, un autre interlocuteur pose la question de l’innovation pédagogique. Dans quelles mesures la mutualisation des pratiques ne nuit pas à l’émergence de nouvelles méthodes pédagogiques adaptées au public présent ? - Avoir des personnes ressources Les responsables C2i mettent en avant l’avantage de pouvoir compter sur des personnes ressources au sein de l’établissement. Dans certaines universités, il y a du personnel spécifiquement pour le C2i, cela peut être un enseignant, un coordinateur. D’autres avancent que pour proposer le C2i FOrCom dans leurs facultés, il faudrait passer par un recrutement. De plus, il est confortable de pouvoir s’appuyer sur une personne qui a déjà une bonne connaissance du public d’étudiants en Lettres, Sciences Humaines et Sociales. En effet, on a noté l’importance que le C2i FOrCom soit non seulement intégré au master mais que les enseignements C2i soient coordonnés avec les enseignements de la discipline. C’est dans ces conditions-là que les étudiants pourront profiter au mieux de ce C2i car il sera réellement en lien avec les savoirs professionnels de chaque master. La personne en charge du C2i FOrCom doit être intégrée à l’équipe pédagogique du master. - Associer les enseignants de toutes les disciplines Pour réussir à intégrer le C2i FOrCom, cela passe par une sensibilisation de tous les enseignants intervenant dans les masters. Il s’agit de se demander quelles sont les compétences du référentiel que chaque discipline développe dans ses propres enseignements. Il faudrait alors former les enseignants aux attentes de ce C2i, qu’ils puissent bien comprendre ce qui est demandé aux étudiants. Car même si les enseignants peuvent être convaincus de l’intérêt, ils doivent comprendre les enjeux pour les étudiants. Il conviendrait de mettre en place des 18
activités dans les enseignements disciplinaires qui entrent dans le dossier numérique de compétences. Ainsi, les enseignants pourraient être de bons relais auprès des étudiants et les inciter à développer des éléments dans le dossier numérique de compétences. Dans une université, ils développent l’idée de correspondants en usages du numérique qui peuvent eux aussi tenir un rôle important dans la mise en place du C2i FOrCom. Finalement, la formation C2i FOrCom devrait certes s’appuyer sur des enseignements en informatique mais aussi sur les enseignements disciplinaires ; la bipolarité serait une clé de la réussite de C2i FOrCom. 2. Les freins repérés : La recension des freins est organisée de la même manière que la partie sur les activateurs, à savoir les freins relatifs aux organisations et à l’ingénierie d’une part, et ceux situés au niveau des acteurs d’autre part. 2.1. Au plan organisationnel : - Une ingénierie de formation pas toujours adaptée Les retours d’expérimentation montrent qu’il serait préférable de mettre en place le C2i sur les deux années de master. Cela permettrait de traiter les six domaines du référentiel sur deux ans, et de remplir le dossier numérique de compétences en deux temps, avant et après la période de stage. En effet, un des obstacles couramment relevés par les équipes pédagogiques est le manque de temps pour la formation et la réalisation du dossier. Un autre élément important concerne le problème de la masse d’étudiants. Comment cela va se passer quand un gros volume d’étudiants sera concerné par le C2i FOrCom ? Pour les enseignants en charge du C2i, la hausse des effectifs va poser un problème de suivi car on certifie des compétences, des acquis, des réflexes face à certaines questions, donc il faut du temps pour évaluer cela. Certains craignent donc que le C2i niveau 2 s’arrête progressivement car il va être difficile de le mettre en œuvre pour un nombre important. Il y aura un problème au niveau du suivi personnalisé des étudiants. - Travailler avec des budgets constants Une question revient régulièrement dans les discussions, comment mettre en place ce C2i avec des budgets constants ? L’absence de moyens financiers ne favorise pas le développement du C2i. Un vice-président explique que dans son université le budget relatif au C2i FOrCom n’a pas encore été discuté. Il rappelle que nous sommes en période de restrictions budgétaires, mais pense que dans l’optique d’une généralisation, il y aura un appui financier. Le risque serait que s’il y a une absence du budget, on ne généralise pas cette certification. 19
2.2. Au niveau des acteurs : - Les résistances du côté des enseignants Dans l’ensemble, les personnes interrogées rapportent que leurs collègues non informaticiens sont assez convaincus de la pertinence du C2i, mais qu’il existe encore des résistances fortes, des enseignants qui ne sont pas habitués à utiliser des outils numériques. Il faudrait donc former les enseignants. De plus, il faut réussir à convaincre les enseignants de créer des enseignements qui intègrent le numérique, mais il y aurait de vrais réfractaires au changement. Comment faire alors quand les enseignants disciplinaires ne s’y intéressent pas ? Il ne faut pas qu’ils aient l’impression de devoir faire des choses en plus en modifiant leurs contenus de cours. Il s’agit davantage de relever ce qui peut répondre au référentiel dans leurs enseignements et les mettre en valeur. Un responsable remarque que les nouveaux MCF sont rarement responsables des masters car la construction des carrières universitaires fait qu’ils sont davantage polarisés sur la recherche pour avoir des publications. De fait, les jeunes chercheurs ne passent pas beaucoup de temps à faire de l’innovation pédagogique. Ce n’est pas suffisamment valorisé et il craint que ces enseignants ne s’investissent pas vraiment dans le projet FOrCom. La méconnaissance du C2i de la part des enseignants fait qu’il n’est pas bien intégré dans les masters, et cela gêne les étudiants qui relèvent un manque de coordination entre les enseignements du C2i et les enseignements disciplinaires propres à leurs masters. Mais il est vrai qu’il faut du temps pour que les équipes pédagogiques visualisent les compétences du C2i et son organisation, pour qu’ils puissent intégrer la certification dans la formation et que les éléments du référentiel se répartissent entre les collègues. - Les résistances du côté des étudiants Les enseignants soulignent que les étudiants de master sont assez inégaux dans la maîtrise des outils. Par exemple, en ce qui concerne la bureautique, ils perçoivent des différences importantes entre les uns et les autres à travers les mémoires qu’ils rendent ou autres travaux. Enfin, les étudiants semblent convaincus de maîtriser les outils, il faut leur faire admettre qu’il y a des dimensions qu’ils ne devinent pas pour qu’ils perçoivent l’intérêt de suivre la formation C2i FOrCom. - Les difficultés de mise en place du travail collectif Il y a des acteurs aux statuts différents qui mettent en place le C2i dans les établissements et donc ils ont des regards différents. De fait, pour certains cela parait difficile de mutualiser les ressources et les pratiques. De plus, un enseignant estime la mutualisation peut s’avérer difficile car il y a des enjeux différents selon les établissements de province et ceux du bassin parisien, selon les enjeux politiques des établissements, selon les parcours personnels des chargés de mission C2i. Il faut réussir à coordonner des acteurs et des établissements très différents pour éviter un repli de chacun sur son université. La coordination nationale leur semble nécessaire. 20
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