L'EXPÉRIMENTATION DU C2I FORCOM : BILAN DE L'ÉVALUATION - TRELLU HÉLÈNE JANVIER 2013

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L'EXPÉRIMENTATION DU C2I FORCOM : BILAN DE L'ÉVALUATION - TRELLU HÉLÈNE JANVIER 2013
L’expérimentation du C2i FOrCom :
      Bilan de l’évaluation

                                    TRELLU Hélène
                                      Janvier 2013
L'EXPÉRIMENTATION DU C2I FORCOM : BILAN DE L'ÉVALUATION - TRELLU HÉLÈNE JANVIER 2013
L’expérimentation du C2i FOrCom :
      Bilan de l’évaluation
Sommaire
Introduction ................................................................................................................................ 4
Partie 1 : ...................................................................................................................................... 7
Le référentiel, le public cible et la certification : quel bilan de l’expérimentation ? ...................... 7
   1.     Le référentiel de compétences .......................................................................................... 7
        1.1.     Un référentiel qui correspond aux compétences des emplois visés… ......................... 7
        1.2.     Mais quelques éléments sont à repenser ................................................................... 8
   2.     Le public cible ................................................................................................................. 10
        2.1.     Tous les étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales ............ 10
        2.2.     Les filières concernées par l’expérimentation : ........................................................ 11
   3.     Les modalités de mises en œuvre de la certification ....................................................... 12
        3.1. Des différences selon que les éléments du référentiel font ou non partie de la
        maquette : ......................................................................................................................... 12
        3.2.     Les modalités d’évaluation ....................................................................................... 13
        3.3.     Les conditions matérielles lors de l’expérimentation................................................ 15
Partie 2 : .................................................................................................................................... 17
La généralisation du C2i FOrCom : quels activateurs ? Quels freins ? ......................................... 17
   1.     Les activateurs possibles : ............................................................................................... 17
        1.1.     Au plan organisationnel : ......................................................................................... 17
        1.2.     Au niveau des acteurs : ............................................................................................ 18
   2.     Les freins repérés : .......................................................................................................... 19
        2.1.     Au plan organisationnel : ......................................................................................... 19
        2.2.     Au niveau des acteurs : ............................................................................................ 20
Conclusion ................................................................................................................................. 22
Annexes..................................................................................................................................... 24
   Annexe 1 : Les fiches par master de l’Université d’Artois ....................................................... 25
   Annexe 2 : Les fiches par master de l’Université de Bretagne Occidentale ............................. 33
   Annexe 3 : Les fiches par master de l’Université de La Rochelle ............................................. 45
   Annexe 4 : Les fiches par master de l’Université de Toulouse ................................................ 49

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Introduction

Dans la continuité de la circulaire du 14 juillet 2011, instituant le Certificat Informatique et
Internet (C2i), le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a souhaité mettre en
place une nouvelle spécialité professionnelle du Certificat Informatique et Internet de niveau 2 :
« fonctions d’organisation et de communication ». La circulaire n°2011-1027 du 20 décembre
2011 parue au bulletin officiel de l’enseignement supérieur et de la recherche du 19 janvier
2012 crée cette nouvelle spécialité. Son objectif est de développer, renforcer et valider la
maîtrise des TIC pour les futurs professionnels affectés aux fonctions d’organisation et de
communication. Cette spécialité vise en particulier les étudiants de masters Lettres, Arts,
Langues, Sciences Humaines et Sociales ainsi qu’aux professionnels en activité.

La circulaire n°2011-1027 du 20-12-2011 (BOESR du 19 janvier 2012) prévoit une phase
expérimentale permettant d’évaluer la faisabilité d’une généralisation du C2i2 FOrCom. A la
demande de la MINES (DGESIP-MESR), un audit a été réalisé sur l’expérimentation du C2i
FOrCom.

Ce document reprend les résultats de cet audit. Avant de présenter les résultats, il convient de
décrire le processus d’enquête mis en place et la population interrogée.

Le processus d’enquête et la population

L’expérimentation du C2i FOrCom a débuté durant l’année 2012 au sein de 10 établissements
d’enseignement supérieur :
   -   Université Aix-Marseille
   -   Université d’Artois
   -   Université de Bretagne Occidentale
   -   Université Cergy Pontoise – ESSEC (école supérieure des sciences économiques et
       commerciales)
   -   Université Grenoble 2
   -   Université de Mulhouse
   -   Université de Limoges
   -   Université de La Rochelle
   -   Université de Strasbourg - école de management de Strasbourg
   -   Université de Toulouse 2
Depuis novembre 2012, cette expérimentation fait l’objet d’une évaluation à la demande de la
MINES (DGESIP-MESR).

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Pour répondre à cette demande, un comité scientifique de suivi s’est constitué. Quatre
personnes y ont participé : Laurent Mell1, Bruno Le Berre2, Nicole Roux3 et Hélène Trellu4.

L’enquête réalisée comprend trois phases : la construction des outils d’enquête, la collecte des
données et l’analyse des résultats.

Deux techniques d’enquêtes ont été principalement mobilisées : un questionnaire en ligne à
destination des étudiants et des entretiens auprès des équipes pédagogiques et des
responsables des politiques d’établissement.
Le questionnaire en ligne à destination des étudiants a été rédigé autour des éléments suivants :
leur ressenti vis-à-vis du C2i FOrCom (leurs attentes, le contenu du référentiel, l’intégration dans
le master etc.), les conditions matérielles de cette formation et leur avis global sur le C2i. Le
questionnaire était hébergé sur le site du ministère de l’enseignement supérieur et de la
recherche : http://www.c2i.education.fr.
59 étudiants ont répondu à ce questionnaire au mois de novembre 2012. Parmi ces étudiants,
45 sont des femmes, 13 sont des hommes, une sans réponse. Les deux tiers des étudiants sont
inscrits dans un master professionnel et un tiers dans un master recherche. 36 étudiants sont en
formation initiale et 23 en formation continue. Au moment de la passation des questionnaires,
la formation C2i FOrCom n’était pas encore proposée au sein de tous les établissements
expérimentateurs, ce qui explique que tous les étudiants n’ont pas pu participer à l’enquête. De
plus, les universités ayant expérimenté l’année universitaire dernière n’ont pas été en mesure
de reprendre contact avec leurs anciens étudiants. Concernant les résultats, les étudiants
n’avaient souvent pas terminé la formation C2I FOrCom. Leurs réponses sont donc celles
données en cours de formation. Une enquête longitudinale permettrait d’approfondir les
résultats en réinterrogeant les étudiants une fois la formation terminée.

Le guide d’entretien à destination des équipes pédagogiques et des responsables des politiques
d’établissement comprenait quatre thèmes : le déroulement de l’expérimentation, le référentiel
de compétences C2i FOrCom, le public cible et les modalités de mise en œuvre de la
certification. Les entretiens ont été réalisés par téléphone ou en face à face, ils ont duré en
moyenne une heure. A ce jour, 13 entretiens ont été effectués.

1
  ATER en sociologie, Atelier de recherche sociologique ARS - EA 3149, Université de Bretagne Occidentale,
doctorant au CEMTi – Paris 8
2
  Coordonnateur national du C2i FOrCom, Université de Bretagne Occidentale
3
  Maître de conférences en sociologie, Atelier de recherche sociologique ARS - EA 3149, Université de Bretagne
Occidentale
4
  Ingénieur de recherche en sociologie, SIAME, Université de Bretagne Occidentale, Atelier de recherche
sociologique ARS - EA 3149

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Par ailleurs, la restitution des résultats lors d’un atelier au cours du séminaire 5 national C2i a été
l’occasion d’approfondir certains points avec les participants.
Cette évaluation a permis de faire remonter des éléments partagés par de nombreux acteurs du
C2i FOrCom et également par les étudiants. Nous allons maintenant exposer les résultats de
cette enquête.

5
    Séminaire national des correspondants C2i, Paris, 24 et 25 janvier 2013.

                                                                                                     6
Partie 1 :
Le référentiel, le public cible et la certification : quel bilan de l’expérimentation ?

Le cahier des charges de cette évaluation mentionnait trois thèmes principaux : le référentiel
de compétences FOrCom, le public cible et les modalités de mise en œuvre de la certification.
Avant de dresser un bilan de ces trois points, il convient de revenir sur la mise en place de
l’expérimentation
Dix établissements ont participé à l’expérimentation du C2i FOrCom. Un premier constat se
dégage : l’entrée dans l’expérimentation est facilitée par la participation au groupe de travail sur
le C2i FOrCom. En effet, quand dans les universités, une personne est dans l’aventure du C2i
FOrCom depuis le début, l’expérimentation se met en place plus rapidement. De même, certains
interlocuteurs ont déjà une bonne connaissance des différents C2i et en particulier des C2i
niveau 2 ce qui facilite la mise en place du C2i FOrCom. Pour ceux qui n’ont pas participé au
groupe de travail, le démarrage de l’expérimentation leur semble au final un peu précipité. Ils
avaient beaucoup d’interrogations sur l’organisation et pas forcément les personnes ressources
pour assurer les cours. De plus, on se rend compte que la mise en place rapide du C2i FOrCom
dépend aussi de la connaissance ou non qu’ont les interlocuteurs des filières Lettres et Sciences
Humaines et Sociales. En effet, le fait de déjà travailler avec ces filières a permis aux référents
C2i de proposer une formation C2i FOrCom en s’adaptant aux contenus des enseignements et
aux enseignants des autres disciplines. Par ailleurs, en ayant une connaissance du public
d’étudiants concernés, ils arrivent à identifier l’intérêt du C2I FOrCom et à motiver les équipes. Il
semblerait également que ce soit plus facile de démarrer l’expérimentation quand dans les
masters il y a déjà des éléments du référentiel qui y sont enseignés.

1. Le référentiel de compétences
1.1.   Un référentiel qui correspond aux compétences des emplois visés…
D’après les responsables C2i interrogés, le référentiel C2i ForCom « correspond aux emplois
dans le public et le privé que visent les étudiants, des emplois aux fonctions polyvalentes. Par
exemple, quand ils sont en emploi dans une collectivité territoriale, dans une ville pas trop
grande, on leur demande d’être polyvalents ». Selon eux, le référentiel « correspond à une
attente car les étudiants qui sortent de master se dirigent vers la fonction publique, vers des
postes de cadre de PME et PMI. Ils ont donc des postes à l’interface, à ce titre le référentiel
s’applique bien ». D’ailleurs, ils soulignent que les étudiants en formation continue voient tout
de suite l’intérêt de ce C2i car ils sont confrontés aux outils, aux usages dans leur milieu
professionnel. Ce référentiel permet ainsi de développer des savoirs professionnels en lien avec
les emplois visés. Il répond au manque de culture numérique qui peut être reproché aux
étudiants de la part des entreprises. « Pour l’essentiel le C2i est bien pensé, c’est peut-être le
meilleur des C2i métiers (niveau 2) d’ailleurs. Il correspond à un besoin réel » (chargé de mission
université numérique). L’objectif de ce C2i est d’être un élément d’accélération de l’insertion
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professionnelle. Un doyen d’une faculté des Lettres, Langues et Sciences Humaines insiste sur le
fait que le C2i FOrCom peut être une bonne carte de visite. Ce C2i répond aux préoccupations
des facultés de LSHS quant à l’insertion des étudiants dans le monde du travail. Les enseignants
sont eux-aussi persuadés que ce C2i peut faciliter l’insertion professionnelle même si pour
l’instant la certification n’a pas encore la notoriété suffisante pour le faire. On constate donc
une satisfaction vis-à-vis de ce référentiel.

1.2.   Mais quelques éléments sont à repenser
Cependant, au cours de l’expérimentation, les équipes pédagogiques ont pu relever quelques
éléments à retravailler.

Professionnaliser le vocabulaire :
Il y avait trois manières possibles de rédiger le référentiel C2i FOrCom : en utilisant un
vocabulaire pour les professionnels, ou alors un vocabulaire pour les étudiants ou encore pour
les enseignants. C’est la première option qui a été choisie par le groupe de travail, le vocabulaire
professionnel. Or ils remarquent que « le vocabulaire n’est pas assez proche du vocabulaire des
employeurs, par exemple, dans le domaine 6, il faudrait mettre plutôt « gestion de projet » et
non « organiser et planifier le travail à l’aide d’outils numériques » (responsable C2i). Ils
estiment qu’il faudrait professionnaliser encore davantage le vocabulaire.

Supprimer des redondances :
Au cours des entretiens, les personnes font part de quelques redondances dans le référentiel.
Plus précisément, les doublons recensés sont les suivants :
   -   Il serait difficile de distinguer le D31 (organiser un travail collaboratif en utilisant les
       technologies numériques) du D32 (coordonner et animer des activités collaboratives
       dans un environnement numérique).
   -   Le D63 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion des connaissances au sein
       d’une organisation) est inclus dans le D22 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de
       veille informationnelle en contexte professionnel).
   -   Le D62 (piloter un projet en respectant les règles de sécurité) est en rapport avec D4
       (appréhender une organisation au travers de son système d’information). Ils se
       demandent s’il pourrait être un D44, mais probablement pas tout à fait car il y a l’aspect
       projet en plus. Ils souhaitent donc avoir une idée plus précise de l’attendu.

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Eclaircir les attendus :
Certains points manquent de clarté c’est-à-dire que les attendus ne sont pas suffisamment
précis et ces points posent problème aux enseignants qui en ont la charge :
   -   Le D42 (évaluer l’impact du système d’information au travers de son périmètre
       fonctionnel) pose question sur l’intitulé, les termes sont trop techniques. Et par ailleurs,
       un enseignant souligne que certains étudiants n’ont aucune formation en théorie des
       organisations.
   -   Qu’attend-on exactement dans le D62 (piloter un projet en respectant les règles de
       sécurité) ? S’agit-il d’aborder le chiffrement des données ? L’accès réseau ? Il faut savoir
       probablement plus comment ça fonctionne, quels sont les acteurs, leurs rôles dans la
       sécurité. Ce qui est différent de piloter car ce n’est pas eux qui vont le faire. Donc il faut
       clarifier l’attendu du point.
   -   Concernant le D63 (élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion des
       connaissances au sein d’une organisation), nous ne sommes pas sur de la stratégie, c’est
       du ressort de la direction. Il s’agit davantage d’élaborer une démarche.
   -   D’une manière générale, le domaine 6 demande à être davantage explicité.
Certains éléments du référentiel apparaissent difficiles à mettre en application dans certains
masters. A titre d’exemple, une enseignante souligne qu’il y a des éléments du référentiel qui ne
sont pas possibles en histoire ancienne et médiévale comme le D22 (élaborer et mettre en
œuvre une stratégie de veille informationnelle en contexte professionnel). De plus, quand il n’y
a pas de stage prévu dans la maquette, il est difficile pour les étudiants de traiter tous les points
de référentiel et de les mettre en application. Le D63 (élaborer et mettre en œuvre une
stratégie de gestion des connaissances au sein d’une organisation) peut leur poser problème par
exemple, et d’autant plus pour des étudiants en master recherche.
Enfin, une enseignante interrogée regrette qu’il n’y ait pas de Droit à l’image ans le D1.

Les propos des équipes pédagogiques recoupent le ressenti des étudiants.
Dans le cadre de l’expérimentation, les étudiants ayant répondu au questionnaire en ligne
attendaient surtout de la formation C2i FOrCom des savoirs professionnels (64,4%). En premier
choix, des savoirs qu’ils pourraient utiliser immédiatement et en second choix des savoirs
utilisables plus tard. En troisième choix, ils sélectionnent des connaissances générales sur les
TIC. Ils ont donc perçu cette formation comme l’opportunité de développer des savoirs
professionnels. D’ailleurs, les deux tiers d’entre eux feraient valoir cette certification lors d’un
entretien d’embauche. Ils soulignent l’importance de l’informatique en entreprise, ainsi le C2i
FOrCom pourrait faire la différence par rapport aux autres candidats au sens où il serait une
plus-value. Il leur parait nécessaire d’avoir des diplômes mettant en avant les compétences
informatiques acquises. Ils se demandent par contre si cette certification sera bien connue des
employeurs et pensent qu’il faudrait qu’elle apparaisse dans le Répertoire National des
Certifications Professionnelles.

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S’il semble relativement clair que les étudiants voient dans la certification C2i FOrCom un
élément supplémentaire à faire valoir en plus de leur master pour s’insérer
professionnellement, ils ne perçoivent pas pour autant clairement les objectifs de la formation.
Ainsi à ce stade de l’expérimentation où l’avancée dans la formation ne concerne que ce
premier semestre, à la question « percevez-vous clairement les objectifs de la formation »,
25,42% des étudiants répondent pas du tout et 40,68% répondent plutôt non. S’agit-il d’enrichir
une culture numérique ? D’apprendre à penser informatique ? D’apprendre à tisser des liens
entre la sphère disciplinaire et les TIC ? Ou encore d’apprendre techniquement de nouveaux
outils ?
Concernant les six domaines de compétences du C2i FOrCom, les étudiants sont 76,27% à dire
que le domaine 6 « Organiser et planifier le travail à l’aide d’outil numériques » a suscité leur
intérêt. Ils sont 74,57% à le dire pour le domaine 1 « connaitre et respecter les droits et
obligations liés aux activités numériques ». Et ils sont 71,18% pour le domaine 2 « maitriser les
stratégies de recherche, d’exploitation et de valorisation de l’information numérique ». Ces trois
domaines concernent des compétences plutôt universelles, les étudiants perçoivent les
applications possibles. Lors de la restitution des résultats au cours du séminaire C2i, les
enseignants suggéraient de traiter ces trois domaines pendant la première année de master (du
moins quand il est possible de programmer la formation C2i FOrCom en master 1 et 2).
Pour les trois autres domaines, ils expriment un sentiment plus mitigé. 54,25% des étudiants
disent avoir été intéressés par le domaine 5 « maitriser la stratégie de communication
numérique au sein d’une organisation ». Le domaine 3 « organiser des collaborations
professionnelles avec le numérique » a suscité l’intérêt de 50,84% des étudiants et le domaine 4
« apprécier les apports d’un système d’information pour une organisation » celui de 45,76% des
étudiants. Ce domaine est celui qui a suscité le moins d’intérêt auprès des étudiants. Lors du
séminaire, les enseignants soulignent qu’il est logique de traiter du domaine 3 en master 2,
année du stage pour les étudiants.

2. Le public cible
Pour l’ensemble des personnes interrogées en entretien, le C2i FOrCom est adapté à de très
nombreux masters.

2.1.       Tous les étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales, voire plus
En tant qu’accélérateur de l’insertion professionnelle, le C2i FOrCom concernerait tous les
étudiants de Lettres, Arts, Langues, Sciences Humaines et Sociales : soit 26,8% des étudiants de
master dans les universités françaises en 2011/2012 6. Pour un des responsables du C2i niveau 2,
les compétences du référentiel sont bien celles qu’on retrouve ensuite dans les offres d’emploi
qui concernent les étudiants. Par ailleurs, l’idée de proposer ce C2i aux étudiants de sciences

6
    www.education.gouv.fr : Repères et références statistiques, édition 2012, sur les étudiants.

                                                                                                     10
économiques et gestion est proposée par quelques enseignants qui estiment que ces étudiants
sont le public qui a été un peu oublié. D’autres suggèrent également de le proposer aux
étudiants en administration publique et en management. Le C2i FOrCom leur parait
suffisamment transversal pour intéresser un nombre assez large d’étudiants. Pour les équipes
pédagogiques, le C2i FOrCom semble plus adapté que d’autres C2i niveau 2. En intégrant la
dimension « pilotage de projet », il pourrait au final intéresser des étudiants ingénieurs par
exemple qui ne seront pas que des chefs de produits mais aussi des chefs de projets. « Quand
on s’intéresse au fonctionnement d’un système d’information, on est confronté au pilotage, on
entre dans le fonctionnement de l’organisation, ce qu’on retrouve dans FOrCom mais pas dans
les autres » (chargé de mission numérique). Ils mettent de côté le C2i niveau 2 « enseignant »7
qui lui est très spécifique.

2.2.    Les filières concernées par l’expérimentation :
Dans le cadre de l’expérimentation, plusieurs étudiants en master ont suivi la formation
FOrCom. Ces étudiants étaient inscrits dans sept universités différentes : Université Aix-
Marseille, Université d’Artois, Université de Bretagne Occidentale, Université de Limoges,
Université de La Rochelle, Université de Strasbourg, Université de Toulouse 2.
Les étudiants étaient dans les masters suivants :
    -   Masters Sciences Humaines et sociales :
            o Masters sociologie
            o Master « Action sociale et de santé »
            o Masters Histoire (Mise en valeur du patrimoine / Identités, Patrimoine, Histoires
               / Histoire de l’Art)
            o Masters Information et communication (« Informatique documentaire :
               ingénierie du document électronique » / « Archives et images » / « Edition
               imprimée et électronique »
    -   Masters Arts, Lettres et Langues :
            o Master Arts Plastiques
            o Master Langues (négociation internationale)
            o Master Arts et spectacles
    -   Sciences et techniques :
            o DESU TIC et développement
    -   Master « management des organisations scolaires »
    -   Master IPAG
    -   Masters Sciences de l’éducation :
            o « Formateur dans le secteur sanitaire et social »
            o « Formateur, Responsable de formation »

7
 Le C2i2e atteste des compétences professionnelles dans l’usage pédagogique des technologies numériques,
communes et nécessaires à tous les enseignants et formateurs pour l’exercice de leur métier.

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Les enseignants interrogés soulignent que les étudiants ont des usages assez superficiels et
limités des TIC alors qu’il s’agit d’une génération née avec ces technologies. Souvent les
étudiants ont l’illusion de connaitre l’usage de l’informatique dans le monde du travail mais
c’est plus complexe qu’ils ne l’imaginent. En ce sens, le C2i FOrCom permet aux étudiants
d’appréhender des usages plus professionnels et d’acquérir les compétences numériques
demandées en entreprises qui peuvent être assez différentes de celles pratiquées dans leur vie
à des fins ludiques.
Pour les personnes interrogées, il y a un réel intérêt à proposer un C2i FOrCom aux étudiants. En
effet, dans les filières SHS professionnalisantes, le C2i FOrCom permet d’intégrer des outils
techniques à la formation, directement opérationnels en situation d’emploi. Et pour les
étudiants inscrits dans des filières moins professionnalisantes, ils prennent en main un outil
technique qui accompagnera leur culture disciplinaire quel que soit leur future intégration
professionnelle.

3. Les modalités de mises en œuvre de la certification

3.1. Des différences selon que les éléments du référentiel font ou non partie de la
    maquette :
Avec la préparation des nouveaux plans quinquennaux, certains établissements ont comme
politique d’intégrer au maximum les compétences du C2i FOrCom dans les maquettes. D’autres
avaient déjà anticipé l’expérimentation FOrCom et avait déjà pu intégrer les compétences du
C2i dans les maquettes. Pour d’autres encore, ils n’envisagent pas de les intégrer dans les
maquettes sans avoir eu les retours de l’expérimentation. Mais pour beaucoup, « Idéalement il
faut intégrer le C2i dans la formation, que des éléments du référentiel soient dans les
enseignements des autres disciplines mais cela suppose une bonne concertation entre les
enseignants donc cela repose sur les individus. La question de l’intégration et de la transversalité
avec les autres enseignements » (maitre de conférences). Cette idée de coordination est très
importante mais semble compliquée à mettre réellement en place pour le moment.
Certains masters couvrent déjà dans leurs enseignements une grande partie du référentiel,
d’autres ne le couvrent pas du tout et demandent donc une réflexion plus importante pour les
intégrer. Un problème récurrent est la répartition des heures selon les disciplines dans les
formations. Dans le cadrage ministériel, des volumes d’heures en langues et en informatique
peuvent être imposés. Des enseignants expliquent que si les heures en informatique sont déjà
bien présentes dans les maquettes, il est possible d’intégrer le C2i FOrCom. Par contre, ils
craignent que le hors discipline prennent trop de place. Crainte exprimée également par un
vice-président système d’information et usages du numérique « car en master on est sur du
recentrage disciplinaire. Donc il faut faire entrer du volume horaire en informatique et ce n’est

                                                                                                 12
pas évident. Pour faire passer ce projet, il faut montrer le retour sur investissement que ça peut
avoir sur l’insertion professionnelle des étudiants. Et donc avoir les statistiques d’intégration ».
Par ailleurs, en reprenant les réponses des étudiants au questionnaire en ligne, on se rend
compte que la faible intégration du C2i FOrCom dans les masters est un point qui les dérange. Si
pour la grande majorité des étudiants, le C2i FOrCom faisait partie de leur master, ils estiment
que cette formation est assez mal intégrée à leur master, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de lien clair
avec les autres enseignements dispensés. Ainsi 57,6% des étudiants estiment que le contenu de
l’enseignement du C2i FOrCom n’est pas cohérent et complémentaire avec les autres cours de
leur master. Près de 60% des étudiants pensent que les compétences développées lors du C2i
FOrCom ne sont pas utiles pour réaliser des travaux dans d’autres cours. Ce qui fait que dans
l’ensemble, la formation est perçue comme trop théorique et pas assez pratique de la part des
étudiants. 72,88 % des étudiants trouvent la répartition entre apports théoriques et apports
pratiques déséquilibrée.
La question de l’intégration ou non des compétences du C2i FOrCom dans les maquettes est
fondamentale. Une autre question importante se pose : celle de la différenciation entre la
formation au C2i FOrCom et la certification. Pour un interlocuteur, « Rien ne sera intégré dans
les maquettes si la certification a une visée RNCP. Je différencie la formation de la certification.
C’est comme le permis de conduire. La formation peut être intégrée dans les maquettes, par
exemple à travers un enseignement en gestion des organisations, en regardant comment
associer des pratiques numériques aux enseignements dispenses. Mais la formation et la
certification sont deux éléments bien distincts, la certification doit être découplée de la
formation. C’est une manière de penser différente » (maitre de conférences).

3.2.   Les modalités d’évaluation
Dans le contexte actuel, des responsables du C2i remarquent qu’il est difficile de parler
d’évaluation par compétences au sein de l’université où ce sont les savoirs et non les
compétences en lien avec un poste de travail qui sont mises en avant.
Dans le cadre du C2i FOrCom, l’évaluation se fait par le dossier numérique de compétences.
Concernant le contrôle continu, cela varie d’un établissement à l’autre et d’un master à l’autre.
Les enseignants en charge du C2i pensent qu’il est intéressant de mettre en place un contrôle
continu parfois, mais que cela n’est pas possible dans tous les masters. Le contrôle continu peut
se faire sous forme d’épreuves de type QCM ; d’autres ont tendance à valider les éléments au
fur et à mesure en travaillant en mode projet, ce qui correspond alors mieux à l’idée de
compétences.
Dans le référentiel, 18 compétences sont à valider. Cette liste peut sembler assez lourde et il est
parfois difficile de bien distinguer les compétences les unes par rapport aux autres dans les
travaux demandés aux étudiants. Une autre manière de les valider serait de travailler à partir de
blocs de compétences. Sur le même modèle de ce qui se fait dans le cadre du C2i2e, quatre
blocs ont pu être proposés par un responsable C2i FOrCom avec l’idée d’introduire une
transversalité.

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La soutenance orale du dossier numérique de compétences n’est pas systématique. Quand elle
est mise en place, les enseignants y voient plusieurs intérêts : « vérifier qu’il s’agit bien du
travail de l’étudiant et non d’un autre, permettre aux étudiants de valider pendant cette
soutenance des compétences qui leur manquent, valoriser le travail des étudiants » (responsable
C2i FOrCom). Et pour certains, même s’il y a la question du grand nombre et du temps, cela leur
parait indispensable. Des établissements ont par ailleurs constitué des jurys qui peuvent être
présidés ou non par le doyen. Avoir des enseignants référents pour chaque master qui
rapporteraient au jury est une suggestion évoquée par un responsable du C2i.

Trois difficultés majeures apparaissent concernant l’évaluation :
   -   Le fait que les étudiants ne fassent pas tous un stage parce que ce n’est pas prévu dans
       la maquette de formation. Quand ils font un stage, ils peuvent valider tout un ensemble
       de compétences du référentiel. Même s’il apparait que selon les lieux de stage, les
       étudiants n’ont pas les mêmes opportunités pour construire leur dossier numérique de
       compétences. Quand ils ne font pas de stage, il est plus compliqué de mettre en pratique
       l’ensemble des points du référentiel.
   -   Le suivi du dossier numérique de compétences : « Le travail de suivi individualisé n’est
       pas assez reconnu, dans certains masters, il y a des heures de suivi du dossier numérique
       de compétences, dans d’autres non. Il faudrait institutionnaliser ces heures, 30 minutes à
       1 heure par étudiant » (responsable C2i FOrcom). Certains suggèrent que le suivi du
       dossier puisse être fait pas tout le monde si on se met d’accord précisément sur ce qu’on
       évalue.
   -   La question du volume d’étudiants revient à plusieurs reprises dans les discussions avec
       les équipes pédagogiques. Une alternative est proposée par un enseignant chercheur :
       celle de l’évaluation par les pairs, « C’est-à-dire que les étudiants s’auto-évaluent. Ils
       s’auto-évaluent, puis de manière anonyme leur copie (document de 40 pages) est lue par
       3 autres étudiants qui l’évaluent. Cette manière d’évaluer permet de réduire les coûts. De
       plus les étudiants se mettent dans la capacité d’évaluer, ils pensent donc le dispositif
       d’une autre manière » (maitre de conférences). Cette méthode permettrait de limiter
       les coûts, elle remplacerait la méthode plus classique qui consiste en une soutenance
       orale du dossier numérique de compétences devant un jury. Mais on a vu que d’autres
       enseignants tiennent à la soutenance orale et au rôle des navettes entre le tuteur et
       l’enseignant dans la réalisation du dossier.

Dans l’ensemble, les étudiants ayant répondu au questionnaire disent consacrer beaucoup de
temps de travail personnel à la réalisation du dossier numérique. Concernant le suivi de ce
dossier par l’enseignant en charge du C2i FOrCom, les avis sont partagés. La moitié des
étudiants se sentent suffisamment suivis et l’autre pas assez. Et d’une manière générale, ils
pensent que les autres enseignants de leur master incitent peu les étudiants à référencer des
éléments dans leur dossier numérique ; ce qui accentue le sentiment d’une formation mal
intégrée au master qu’ils suivent. L’impression d’un manque de clarté de cette formation au

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niveau de ses objectifs, des attentes des enseignants et des critères d’évaluation fait que 66,1%
des étudiants appréhendent difficilement la réalisation du dossier numérique. A la question
« vous sentez-vous capable de réussir cette formation », 8,47% des étudiants répondent oui,
tout à fait. 52,54% répondent oui peut être. Et 37,29% des étudiants ne s’en sentent pas
vraiment capables voire pas du tout. Les équipes pédagogiques pensent que les étudiants sont
souvent inquiets quand il s’agit de réaliser leur dossier numérique de compétences car certains
sont très éloignés de la réalité professionnelle, ils ont donc des difficultés à inscrire leur projet
dans le monde professionnel.

3.3.   Les conditions matérielles lors de l’expérimentation
Les étudiants sont 66,10% à juger satisfaisantes voire très satisfaisantes les conditions
matérielles (accès à un ordinateur, accès à internet, mise à disposition de logiciels) de mise en
œuvre du C2i FOrCom au sein de leur établissement.
Les deux tiers des étudiants estiment que le nombre total d’heures consacrées à cette
formation est suffisant. Le volume horaire varie d’un master à l’autre, il peut dépendre des
autres enseignements déjà dispensés. En effet, dans certains masters par exemple les questions
relative aux droits du numérique sont déjà abordées. Mais ce volume horaire dépend aussi des
contraintes d’emploi du temps et des volumes horaires déjà présents pour les disciplines
propres. Ainsi dans une université, dans un master, ils auront une vingtaine d’heures dispensées
uniquement en 2ième année, alors que dans un autre master, ils auront 60 heures étalées sur
quatre semestres (M1 et M2). Pour l’enseignant, la deuxième formule avec 60 heures de cours
sur deux années est plus adaptée pédagogiquement car elle permet de travailler sur des projets
et correspond bien à l’idée de la validation des compétences.
Au-delà du volume horaire à faire entrer dans les maquettes, il y a également la question
budgétaire. Des situations très différentes peuvent exister et expliquer les différences de
volume horaires : des composantes qui font appel à des intervenants extérieurs en payant des
heures complémentaires ou à l’inverse des universités où une personne est en poste sur cette
mission, etc.
Dans la formation C2i FOrCom, il peut être envisagé de travailler aussi sur les usages. Ainsi, dans
une université, une psychologue intervient pour apporter un autre éclairage. Elle questionne
trois points en particulier :
   -   Les TIC comme un outil de travail : Il s’agit de se demander quels sont les effets des TIC
       dans les organisations ? Par exemple, au niveau du management, de l’ambiance, du
       stress. Quels sont les effets des TIC sur les humains ? Comment on introduit ces outils ?
       Comment on suit leur mise en œuvre ? En effet, il ne suffit pas de créer une adresse mail
       à toute une équipe de travail pour que les personnes collaborent et communiquent
       entre elles.
   -   La question de la transmission des savoirs ou de la médiation : il ne suffit pas de
       proposer des outils techniques, il est aussi important d’accompagner l’appropriation des

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dispositifs. La médiation est un dispositif indispensable pour faciliter les usages, pour
       accompagner les usagers.
   -   Que faire quand les TIC sont amenées de manière non désirée par les usagers ? Dans le
       cadre des organisations, on peut questionner les usages des TIC mais également repérer
       les usages détournés ou encore les non usages qui sont révélateurs d’une réalité.
En conclusion, cette enseignante apporte une réflexion sur les usages et les non usages des TIC,
elle explique que « les étudiants ne donnent souvent pas de sens aux outils qu’ils utilisent d’où
l’intérêt de porter une réflexion sur l’usage de ces outils. Il ne suffit pas de les maitriser
techniquement. Il faut donner du sens à leur utilisation ».
Les heures de TD permettent aux étudiants de réfléchir à une de ces questions et de l’intégrer
ensuite dans le dossier numérique de compétences.

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Partie 2 :
          La généralisation du C2i FOrCom : quels activateurs ? Quels freins ?

Il s’agit ici de recenser les freins et les activateurs évoqués par les personnes interrogées lors de
l’enquête. Ce sont donc des éléments que les uns et les autres souhaitent mettre en avant dans
l’optique de développer le C2i FOrCom. Des avis contraires peuvent apparaitre, ils seront
répertoriés par la suite dans les points à discuter.

   1. Les activateurs possibles :
La liste des activateurs possibles est ordonnée en deux points : les éléments qui concernent les
organisations et l’ingénierie et ceux qui dépendent davantage des acteurs.

   1.1.     Au plan organisationnel :

   -   Intégrer le contenu du référentiel dans les maquettes :
Pour la grande majorité des personnes rencontrées, il est nécessaire d’intégrer le contenu du
référentiel dans les enseignements dispensés c’est-à-dire dans les maquettes de Master. C’est
un élément décisif au moment du changement de maquette.
Par ailleurs, pour plusieurs enseignants il conviendrait de recenser les masters qui d’ores et déjà
ont assez d’éléments dans leur maquette qui permettent la certification. Le C2i FOrCom
pourrait être proposé prioritairement à ces masters. Puis au fur et à mesure des changements
de maquette, les autres masters pourraient proposer le C2i.
   -   Bénéficier d’un appui institutionnel
Du côté institutionnel, les responsables C2i soulignent l’importance d’avoir l’appui de leur
faculté. Certains mettent en avant la vraie volonté politique universitaire de soutenir ce C2i.
Cette volonté forte les aide à démarcher les responsables de masters et à proposer le C2i
FOrCom aux équipes pédagogiques. Et il semble important de montrer que l’objectif du C2i
FOrCom c’est l’intégration professionnelle. Par ailleurs, la présence d’un vice-président
numérique au sein de l’établissement peut favoriser le déploiement du C2i FOrCom.
   -   Avoir des universités bien équipées en outils numériques :
Proposer un C2i FOrCom demande un niveau d’équipement suffisant en termes d’outils
numériques au sein des universités : posséder un parc informatique conséquent, avoir des salles
en libre services, avoir des logiciels propres aux compétences professionnelles concernées, avoir
le wifi. Une université par exemple propose en plus une offre de prêt d’ordinateur portable pour
des périodes allant jusqu’à 6 mois. Ils ont 200 à 300 machines en prêt aujourd’hui. Ce projet est
co-financé par la MAIF. Le souci est de faire entrer le numérique chez les étudiants.
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-   Communiquer sur le C2i FOrCom
Lors du séminaire national C2i, plusieurs interlocuteurs pensaient que, comme il n’y avait eu
aucune information sur le C2i FOrCom depuis la sortie de la circulaire, le travail sur cette
nouvelle spécialité du C2i niveau 2 n’avait pas abouti. Suite à la présentation des résultats de
l’évaluation, des enseignants ont manifesté le souhait de mettre en place le C2i FOrCom au sein
de leur université.

   1.2.    Au niveau des acteurs :

   -   Favoriser le travail collectif
Il serait utile de rédiger un guide d’accompagnement ou un guide de bonnes pratiques qui
s’appuie entre autres sur les retours de l’expérimentation. Une personne souligne l’intérêt qu’il
y a à maintenir un fort courant interuniversitaire (partager les expériences des autres,
mutualiser les pratiques, avoir une synergie réelle entre acteurs). Les groupes de travail et les
rencontres nationales contribuent à ce que les acteurs du C2i ne se sentent pas seuls, ils
peuvent bénéficier d’une aide, d’un appui dans la mise en place du C2i FOrCom et dans son
suivi. S’il peut être stratégique de mutualiser les ressources, un autre interlocuteur pose la
question de l’innovation pédagogique. Dans quelles mesures la mutualisation des pratiques ne
nuit pas à l’émergence de nouvelles méthodes pédagogiques adaptées au public présent ?
   -   Avoir des personnes ressources
Les responsables C2i mettent en avant l’avantage de pouvoir compter sur des personnes
ressources au sein de l’établissement. Dans certaines universités, il y a du personnel
spécifiquement pour le C2i, cela peut être un enseignant, un coordinateur. D’autres avancent
que pour proposer le C2i FOrCom dans leurs facultés, il faudrait passer par un recrutement. De
plus, il est confortable de pouvoir s’appuyer sur une personne qui a déjà une bonne
connaissance du public d’étudiants en Lettres, Sciences Humaines et Sociales. En effet, on a
noté l’importance que le C2i FOrCom soit non seulement intégré au master mais que les
enseignements C2i soient coordonnés avec les enseignements de la discipline. C’est dans ces
conditions-là que les étudiants pourront profiter au mieux de ce C2i car il sera réellement en
lien avec les savoirs professionnels de chaque master. La personne en charge du C2i FOrCom
doit être intégrée à l’équipe pédagogique du master.
   -   Associer les enseignants de toutes les disciplines
Pour réussir à intégrer le C2i FOrCom, cela passe par une sensibilisation de tous les enseignants
intervenant dans les masters. Il s’agit de se demander quelles sont les compétences du
référentiel que chaque discipline développe dans ses propres enseignements. Il faudrait alors
former les enseignants aux attentes de ce C2i, qu’ils puissent bien comprendre ce qui est
demandé aux étudiants. Car même si les enseignants peuvent être convaincus de l’intérêt, ils
doivent comprendre les enjeux pour les étudiants. Il conviendrait de mettre en place des
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activités dans les enseignements disciplinaires qui entrent dans le dossier numérique de
compétences. Ainsi, les enseignants pourraient être de bons relais auprès des étudiants et les
inciter à développer des éléments dans le dossier numérique de compétences. Dans une
université, ils développent l’idée de correspondants en usages du numérique qui peuvent eux
aussi tenir un rôle important dans la mise en place du C2i FOrCom.

Finalement, la formation C2i FOrCom devrait certes s’appuyer sur des enseignements en
informatique mais aussi sur les enseignements disciplinaires ; la bipolarité serait une clé de la
réussite de C2i FOrCom.

   2. Les freins repérés :
La recension des freins est organisée de la même manière que la partie sur les activateurs, à
savoir les freins relatifs aux organisations et à l’ingénierie d’une part, et ceux situés au niveau
des acteurs d’autre part.

   2.1.    Au plan organisationnel :

   -   Une ingénierie de formation pas toujours adaptée
Les retours d’expérimentation montrent qu’il serait préférable de mettre en place le C2i sur les
deux années de master. Cela permettrait de traiter les six domaines du référentiel sur deux ans,
et de remplir le dossier numérique de compétences en deux temps, avant et après la période de
stage. En effet, un des obstacles couramment relevés par les équipes pédagogiques est le
manque de temps pour la formation et la réalisation du dossier.
Un autre élément important concerne le problème de la masse d’étudiants. Comment cela va se
passer quand un gros volume d’étudiants sera concerné par le C2i FOrCom ? Pour les
enseignants en charge du C2i, la hausse des effectifs va poser un problème de suivi car on
certifie des compétences, des acquis, des réflexes face à certaines questions, donc il faut du
temps pour évaluer cela. Certains craignent donc que le C2i niveau 2 s’arrête progressivement
car il va être difficile de le mettre en œuvre pour un nombre important. Il y aura un problème au
niveau du suivi personnalisé des étudiants.
   -   Travailler avec des budgets constants
Une question revient régulièrement dans les discussions, comment mettre en place ce C2i avec
des budgets constants ? L’absence de moyens financiers ne favorise pas le développement du
C2i. Un vice-président explique que dans son université le budget relatif au C2i FOrCom n’a pas
encore été discuté. Il rappelle que nous sommes en période de restrictions budgétaires, mais
pense que dans l’optique d’une généralisation, il y aura un appui financier. Le risque serait que
s’il y a une absence du budget, on ne généralise pas cette certification.

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2.2.    Au niveau des acteurs :
   -   Les résistances du côté des enseignants
Dans l’ensemble, les personnes interrogées rapportent que leurs collègues non informaticiens
sont assez convaincus de la pertinence du C2i, mais qu’il existe encore des résistances fortes,
des enseignants qui ne sont pas habitués à utiliser des outils numériques. Il faudrait donc
former les enseignants. De plus, il faut réussir à convaincre les enseignants de créer des
enseignements qui intègrent le numérique, mais il y aurait de vrais réfractaires au changement.
Comment faire alors quand les enseignants disciplinaires ne s’y intéressent pas ? Il ne faut pas
qu’ils aient l’impression de devoir faire des choses en plus en modifiant leurs contenus de cours.
Il s’agit davantage de relever ce qui peut répondre au référentiel dans leurs enseignements et
les mettre en valeur.
Un responsable remarque que les nouveaux MCF sont rarement responsables des masters car la
construction des carrières universitaires fait qu’ils sont davantage polarisés sur la recherche
pour avoir des publications. De fait, les jeunes chercheurs ne passent pas beaucoup de temps à
faire de l’innovation pédagogique. Ce n’est pas suffisamment valorisé et il craint que ces
enseignants ne s’investissent pas vraiment dans le projet FOrCom.
La méconnaissance du C2i de la part des enseignants fait qu’il n’est pas bien intégré dans les
masters, et cela gêne les étudiants qui relèvent un manque de coordination entre les
enseignements du C2i et les enseignements disciplinaires propres à leurs masters. Mais il est
vrai qu’il faut du temps pour que les équipes pédagogiques visualisent les compétences du C2i
et son organisation, pour qu’ils puissent intégrer la certification dans la formation et que les
éléments du référentiel se répartissent entre les collègues.
   -   Les résistances du côté des étudiants
Les enseignants soulignent que les étudiants de master sont assez inégaux dans la maîtrise des
outils. Par exemple, en ce qui concerne la bureautique, ils perçoivent des différences
importantes entre les uns et les autres à travers les mémoires qu’ils rendent ou autres travaux.
Enfin, les étudiants semblent convaincus de maîtriser les outils, il faut leur faire admettre qu’il y
a des dimensions qu’ils ne devinent pas pour qu’ils perçoivent l’intérêt de suivre la formation
C2i FOrCom.
   -   Les difficultés de mise en place du travail collectif
Il y a des acteurs aux statuts différents qui mettent en place le C2i dans les établissements et
donc ils ont des regards différents. De fait, pour certains cela parait difficile de mutualiser les
ressources et les pratiques. De plus, un enseignant estime la mutualisation peut s’avérer difficile
car il y a des enjeux différents selon les établissements de province et ceux du bassin parisien,
selon les enjeux politiques des établissements, selon les parcours personnels des chargés de
mission C2i. Il faut réussir à coordonner des acteurs et des établissements très différents pour
éviter un repli de chacun sur son université. La coordination nationale leur semble nécessaire.

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