Ça bouge dans nos campagnes - Projets réalisés grâce au programme LEADER - Ministère de l ...
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Sommaire 4 programme LEADER ? ............ Qu’est-ce que le FEADER et le cu s su r de s pro jet s réa lis és grâce au programme LEADER Fo se r l’é co no mi e loc ale .... .... .....................................9 > Dyna mi le ..............................12 Photo Xavier Remongin ge r le dé ve lop pe me nt du rab > Encoura 6 ts ..........................................1 > Développer les circuits cour 2 ...........................................2 > Mieux vivre en milieu rural .... Dé ve lop pe r le tou ris me et va loriser le patrimoine .............26 > Carte des territoires LEADER 4 L)...........................................3 (Groupes d’action locale - GA nta cts da ns votre rég ion .... .............................................35 Co r iques élaboré pa Recueil de prat tu re , l’agricul le Ministère de rêt / en taire et de la fo de l’agroalim n nformatio Délégation à l’i m un ication - DICOM et à la com ent riale : Dépar tem Conception édito et des médias de l’information çois Petit Maquette : Fran ongin ture : Xavier Rem Photo de couver primerie LFT Impression : Im Septembre 2013
Édito et c'est là sa particularité, la création Avec le Fonds européen agricole pour le d'une dynamique entre l'ensemble de ces développement rural et le programme acteurs ruraux. C'est de là qu'émergent LEADER, l'Europe s'engage dans nos des projets innovants et structurants pour régions en finançant les projets les plus nos territoires. C'est ainsi que sont pertinents portés par les habitants de ces initiées les grandes politiques de dévelop- territoires. En aucun cas elle ne doit se Photo Pascal Xicluna pement rural de demain. substituer aux projets qui sont portés. Au contraire, elle est là pour les accom- Cette dimension territoriale de la nouvelle pagner et leur donner les moyens de se PAC sera renforcée par le pilotage des réaliser. programmes régionaux de développement rural directement par les régions. S’y Je suis attaché au FEADER, attaché à son ajoute l’exercice par cette même collec- ancrage local, en parfaite cohérence avec tivité du rôle d’autorité de gestion. les enjeux et les spécificités de chacun Cependant, la cohérence des politiques de nos territoires. C'est pourquoi, dès Stéphane Le Foll, régionales sur les grands enjeux que sont 2015, il sera régionalisé dans sa gestion, Ministre de l’Agriculture, les aides à l’élevage, le renouvellement tout comme les autres fonds européens. de l’Agroalimentaire et de la Forêt des générations d’agriculteurs ou le Cette décentralisation constitue un développement de l’agriculture biologique engagement fort que j'ai toujours sera garanti par un cadre national. défendu. Car l'échelon régional, au plus L es agriculteurs sont des acteurs proche des territoires, est le plus majeurs de la ruralité. Les territoires Aujourd'hui, on ne peut plus porter des approprié pour impulser des dynamiques ruraux doivent donc trouver en projets individuellement, il faut “jouer locales. permanence un équilibre entre des collectif”, se réunir autour de priorités intérêts agricoles, touristiques, écono- partagées. C'est ainsi qu'il est possible Par ce recueil de pratiques, je veux miques, environnementaux et sociaux d'assurer une véritable cohérence territo- montrer que ce sont véritablement les parfois divergents. riale. Cette stratégie dynamique, je l'ai acteurs locaux qui dynamisent nos terri- toujours encouragée. toires, avec l'aide de l'Europe, dans Les priorités d'intervention du FEADER toutes nos régions. seront le soutien à l'élevage et à l'emploi, Les territoires ruraux regorgent d'acteurs à l'installation et à la transition des qui se mobilisent, qui croient en des La ruralité est une force pour la France, systèmes de production vers la double projets innovants répondant aux enjeux œuvrons pour sa vitalité. performance économique et environ- locaux. Mais, pour les concrétiser, ils ont nementale. Ce fonds permet également, besoin d'être aidés. Photo Pascal Xicluna
Qu'est-ce que le FEADER et le programme LEADER ? #5 Le FEADER est un fonds européen dédié au dévelop- pement rural Les principaux Une agriculture et un secteur bois Pour traiter ces enjeux dans leur globalité et leur complexité, l’Europe a mis en fonds européens compétitifs et respectueux de l’environnement, des produits place une politique spécifique pour le alimentaires de qualité, des espaces développement rural, financée par le ruraux aménagés de façon Fonds européen agricole pour le dévelop- FEADER - le Fonds européen équilibrée pour et par leurs divers pement rural (FEADER). Le but : accom- agricole pour le développement acteurs, une économie rurale diver- pagner les mutations de l’espace rural, rural : sifiée… Tels sont les objectifs qui représente aujourd’hui 90 % du terri- > intervient pour développer de la politique de développement toire de l’Union européenne, pour les zones rurales ; rural européenne. répondre aux défis économiques, sociaux > permet de créer une dynamique et environnementaux du XXIe siècle. économique et sociale compatible es territoires ruraux sont confrontés avec le respect de l’environnement. FEDER - le Fonds européen L à de nombreux défis économiques et sociaux : améliorer l’attractivité du territoire, favoriser l’émergence d’acti- Histoire de la PAC de développement régional : vités nouvelles, valoriser les métiers de > dirige son action vers le renfor- l’agriculture, accompagner la mobilité cement de la cohésion économique, des populations… Car même modeste, on — sociale et territoriale; assiste depuis une dizaine d’années à un 1957 : création de la PAC > permet de soutenir le dévelop- retour au monde rural d’une population par le traité de Rome pement des économies régionales. ayant choisi de s’installer à la campagne. — 1962 : mise en place de la PAC FSE - le Fonds social européen : Le vieillissement de la population génère dans le but d’assurer l’autosuf- > soutient les politiques publiques également des enjeux de réorganisation fisance alimentaire de l’Europe nationales, régionales et locales du réseau de services et de commerces. en augmentant la productivité en matière d’emploi, de formation La spécificité du milieu rural est de l’agriculture et en stabilisant et d’insertion professionnelle ; notamment liée aux questions de les marchés agricoles > a pour objectif de renouer avec mobilité et de distance, ce qui encourage — la croissance et l’emploi la densification des bourgs et des villages 1999 : naissance de la politique et de permettre aux acteurs contre l’étalement de l’habitat. de développement rural (second de s’adapter aux mutations écono- pilier de la PAC) en cohérence avec miques et aux processus de trans- La préservation de la biodiversité et des la politique des marchés agricoles formation sociale. milieux remarquables ainsi que la mise en — valeur des ressources naturelles et patri- 2000-2006 : FEP - le Fonds européen moniales constituent également des 1re programmation de la politique pour la pêche : enjeux importants pour les territoires de développement rural > principal instrument financier ruraux. Il s’agit notamment de lutter — de la Politique commune contre la pollution des sols et eaux 2007-2013 : 2e programmation pour la pêche (PCP) ; souterraines, de développer l’agro- FEADER Photo Pascal Xicluna > destiné à favoriser une exploi- tourisme, de gérer le patrimoine forestier, — tation durable des ressources mais aussi de développer une alimen- 2014-2020 : 3e programmation aquatiques et de l’aquaculture. tation de proximité. FEADER
#6 Qu'est-ce que le FEADER et le programme LEADER ? à la concertation et à l’émergence de projets collectifs LEADER de qualité. Il propose une nouvelle forme de gouvernance à l’échelle locale à travers une méthode ascendante, consi- est une méthode dérant que ce sont les acteurs qui font vivre les territoires. de développement Des priorités ciblées pour chaque territoire Le programme LEADER vise également une meilleure mobili- des territoires sation des ressources d’un territoire, en cohérence avec ses enjeux et particularités, dans le cadre de stratégies territoria- lisées. Ainsi, chaque territoire constitué en Groupe d’action locale (GAL) sélectionne une priorité de développement local : griculture, économie, développement durable, alimen- A tation, commerces, services, tourisme, culture, patri- moine… le FEADER subventionne une multitude de projets. Leur diversité est à l’image des populations qui s’y politique d’accueil et de services, valorisation du patrimoine naturel, valorisation des productions locales, tourisme, lien urbain/rural, patrimoine et savoir-faire… côtoient, obligeant les territoires à trouver en permanence un Dans le cadre de la programmation 2007-2013, la France équilibre entre des intérêts agricoles, touristiques, écono- compte 222 GAL répartis sur l’ensemble du territoire. Ce sont miques, environnementaux et sociaux. Pour que ces subven- les membres de ces GAL, composés d’élus et de personnes de tions permettent une réelle dynamisation des zones rurales, il la société civile, qui décident des projets pouvant bénéficier de est indispensable de favoriser le dialogue entre ces différents ces financements européens au regard de leur cohérence avec acteurs, afin qu’ils soient étroitement impliqués et qu’émergent la stratégie choisie par le territoire. des projets innovants et structurants pour les territoires. À l’occasion de la prochaine programmation, le programme Pour y parvenir, l’Europe donne aux territoires, à travers le LEADER sera élargi à l’ensemble des fonds européens. programme LEADER (Liaison entre actions de développement de l’économie rurale) - axe 4 du FEADER -, un cadre propice > Voir la carte des GAL, > page 34 LA Politique agricole commune (PAC) Axe 3 0,5 milliard d’euros Axe 4 LEADER 0,4 milliard d’euros 1er pilier - Politique de soutien > axe 3, améliorer la qualité de vie en milieu rural et diversifier l’économie au marché et aux revenus rurale ; > axe 4, soutenir des actions Il comprend les aides provenant de développement local via la méthode du Fonds européen agricole de garantie LEADER (Liaison entre actions (FEAGA) et répondant aux objectifs de développement de l’économie rurale). initiaux de la PAC. ENVELOPPE : 9 milliards d’euros/an ENVELOPPE : 7,6 milliards d’euros (2007-2013) pour 2007-2013, abondée de 1 milliard d’euros suite au bilan de santé de la PAC, fin 2008. Avec les financements 2e PILIER -Développement rural nationaux mobilisés sur les mêmes Axe 2 Axe 1 mesures, plus de 16,7 milliards 4,2 milliards d’euros 2,5 milliards d’euros d’euros bénéficient aux territoires Dotations FEADER Il comprend les aides provenant ruraux français sur cette période. pour la programmation 2007-2013 du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) Pour répondre davantage à une qui se compose de 4 axes : stratégie globale de développement, > axe 1, améliorer la compétitivité le FEADER ne sera plus segmenté des secteurs agricoles et forestiers ; en quatre axes dans le cadre de la > axe 2, améliorer l’environnement prochaine programmation 2014-2020. et l’espace rural ;
Qu'est-ce que le FEADER et le programme LEADER ? #7 2014-2020 : nouvelle PAC, nouvelles priorités lors que la période de program- Concrètement, le FEADER se déclinera A mation 2007-2013 arrive à son terme, l’accord de partenariat qui sera passé entre la France et la en six priorités : - transférer les connaissances ; - améliorer la compétitivité ; Commission européenne fixera les orien- - organiser la chaîne alimentaire ; tations stratégiques de la mise en œuvre - restaurer et préserver les écosystèmes ; des fonds européens pour la période - utiliser plus efficacement les ressources 2014-2020 guidée par la « Stratégie face aux changements climatiques ; Europe 2020 pour une croissance intel- - favoriser l’intégration sociale en milieu ligente, durable et inclusive ». rural. Photo Daniel Anizon Des programmes régionalisés pour des enjeux L’effet levier localisés n des principes fondamentaux territoires et du rôle pilote des régions Afin de répondre au plus près aux enjeux des territoires, les 27 régions françaises auront U du FEADER, c’est que chaque euro versé par l’Europe doit trouver, en face, un euro versé par l’État, en matière de développement écono- mique et d’aménagement du territoire, est approprié pour impulser des chacune, dans le cadre de la par une collectivité locale ou un autre dynamiques locales agricoles, agroali- prochaine programmation, un financeur public. Car la philosophie de mentaires et forestières, et donc pour programme de développement ce fonds européen, c’est de faire effet piloter la mise en œuvre du deuxième rural régional (PDRR), document levier : en aidant les acteurs locaux à pilier de la PAC. co-construit entre les conseils s’organiser pour mettre en place de régionaux et l’État. bonnes pratiques, on espère créer un Afin que les interventions régionales se Ce choix de décentralisation cercle vertueux, qui se prolongera à la fassent de manière cohérente, certains s’appuie sur le constat d’une fin de la programmation. éléments seront cadrés au niveau ruralité française aux visages national, pour assurer une égalité de multiples où la croissance écono- Vers une régionalisation traitement vis-à-vis de certains publics mique et la place de l’agroalimen- des fonds européens (les jeunes agriculteurs par exemple), taire et de la sylviculture varient une solidarité nationale vis-à-vis de fortement entre les régions, et où La nouveauté de cette future program- certains territoires (comme la la progression démographique et mation est l’attribution aux régions de la montagne) et pour répondre avec l’attractivité résidentielle sont gestion des fonds européens. L’échelon cohérence à certains enjeux environ- contrastées. régional, au vu de sa proximité avec les nementaux.
#9 Dynamiser l’économie locale Soutenir des entrepreneurs qui investissent en zones rurales, encourager les entreprises éco- responsables à développer leurs activités, aider les filières locales créatrices d’emplois… telles sont les priorités de l’Europe en matière d’économie pour dynamiser nos territoires. Des huiles essentielles bio et locales Rhône-Alpes soutien financier de l’Europe, une nouvelle distillerie écologique de 750 m² a vu le jour, composée d’une boutique, Depuis 1999, l’entreprise Abiessence d’un atelier de transformation et de transforme des plantes locales conditionnement, d’un laboratoire, d’une en huiles essentielles et produits salle de formation et de bureaux. dérivés certifiés d’origine biologique. Sur plus de 10 hectares, lavande, … ne connaît pas la crise ! verveine, menthe, camomille et autres plantes aromatiques sont Grâce à de tels investissements, la encore cueillies à la main. production et le nombre de ventes ont explosé, si bien que l’entreprise compte M onter sa propre entreprise pour aujourd’hui une vingtaine de salariés et concevoir des huiles essentielles propose une gamme variée de produits : rité Le GAL Loire Forez a pour prio « made in Loire », voilà la brillante huiles essentielles et de massage, eaux er l’ac cue il d’a ctif s sur de renforc idée qu’a eue Joël Ruiz à seulement florales, mais aussi crèmes, savons, les son territoire tout en valorisant 26 ans et après des études en biologie. parfums et produits d’entretien. Les ressource s loc ales (pro duc tion Modestes les premières années, les nouveaux locaux ont également permis re agricole, agroalimentaire, filiè commandes se sont accélérées en 2008 d’organiser régulièrement des ateliers bois, patrim oin e nat ure l…) . Le avec la création d’un commerce à d’aromathérapie et de cuisine, ainsi que dans programme LEADER s’inscrit proximité de la distillerie et le lancement des formations pour les professionnels. t cette logique en créant un effe d’un site internet de vente en ligne. C’est En plus de la visite de la distillerie, le r dyn am iser l’éc ono mie levier pou ainsi que la petite entreprise s’est public peut désormais découvrir, le locale. développée et a vu son chiffre d’affaires temps d’une balade, les plantes aroma- augmenter, lui permettant de recruter de tiques cultivées sur place. Coût total du projet nouveaux salariés. 98 783 euros Abiessence ne compte pas s’arrêter là. Subvention LEADER Ma petite entreprise… Elle envisage la création d’audio guides 44 000 euros bilingues pour les touristes étrangers, et Autres financeurs Progressivement, l’entreprise a su la fabrication de produits à usage vétéri- es, Conseil régional de Rhône- Alp s’imposer au niveau national dans le naire. Outre l’intérêt économique que Conseil gén éra l de la Loi re domaine de l’aromathérapie. « La représente la pérennisation d’emplois Photo Abiessence structure est devenue inadaptée à notre dans la région, c’est tout un territoire qui ence, Pour acheter les produits Abiess activité. Nous avons dû construire de bénéficie de cette dynamique, de la rendez-vous sur : nouveaux locaux et acheter du matériel valorisation de ses savoir-faire et de la www.abiessence.com pour gagner en qualité et en productivité » qualité de ses produits locaux. explique Joël Ruiz. En 2011, avec le
#10 Dynamiser l’économie locale Photo Pays Terres de Lorraine Soutien aux micro- entreprises Lorraine dipro Photo So La Lorraine s’implique activement côtés, pour le meilleur. « On a le dans la création et le dévelop- sentiment d’avoir relevé le défi ! », se pement des entreprises de son terri- réjouit Clothilde Goujon. toire. Elle souhaite faire émerger une économie durable, ancrée Des détergents écologiques autour des ressources et des spécifi- cités locales, mais aussi respec- C’est en juin 2011 qu’ils ont franchi le tueuse de l’environnement. pas. Depuis, ils ont mis en place une dizaine de solutions écologiques utilisées haque année est organisé le principalement par les industriels du C concours Eco-LEADER visant à récompenser de jeunes entre- prises du territoire. Pour y prétendre, secteur cosmétique pour nettoyer leurs cuves de fabrication (fonds de teint, mascara…). Mais ils conçoivent Le GAL Pays Terres de Lorraine aide à l’émergence d’une nouvelle économie péri-urbaine par la valori- elles doivent faire preuve d’une plus- également des produits d’entretien pour value sociale, mettre en valeur des poten- les particuliers, commercialisés en sation des ressources et des savoir- tialités locales et être intégrées dans une grandes surfaces. Pour concevoir ces faire locaux en soutenant le démarche environnementale. détergents labellisés Ecocert, ils utilisent développement de micro-entre- des matières premières issues de prises. À ce titre, il a également En la matière, le cru 2012 fut réussi : sur ressources durables et facilement biodé- soutenu le projet transfrontalier 11 dossiers déposés, 8 entreprises ont gradables. Parmi elles, on peut trouver du « Terroir Moselle », réunissant été primées, recevant chacune entre colza, du tournesol, de l’huile de noix de 4 000 entreprises viticoles 2 000 et 6 000 euros de la part du coco et des huiles essentielles biolo- françaises, allemandes et luxem- Conseil général de Meurthe-et-Moselle et giques. Ils proposent également des bourgeoises, pour la promotion des du fonds européen LEADER. Et c’est conseils aux entreprises désireuses de vins de la vallée de la Moselle. Sodipro, une petite entreprise qui s’engager dans une démarche environne- développe, fabrique et commercialise des mentale en leur apportant des solutions Coût total du projet détergents écologiques, qui a reçu le sur mesure. 23 000 € premier prix. Subvention LEADER Le prochain concours Eco-LEADER se 13 000 € tiendra au printemps 2014 pour aider de Autre financeur L’envie d’entreprendre nouvelles entreprises lorraines à péren- Conseil général de Meurthe-et- Récemment installés dans la commune niser leur activité sur le territoire. Moselle d’Allain, non loin de Nancy, Clothilde Goujon et Julien Mathiot avaient besoin Pour en savoir plus sur les produits de ce coup de pouce pour pérenniser Sodipro : leur activité. Âgés d’une trentaine www.solutions-durables.net d’années, ils travaillaient tous deux en région parisienne, elle en tant qu’agent immobilier, lui comme ingénieur. Outre l’envie de retourner vivre en Lorraine, dont ils sont originaires, Julien souhaitait Photo Pays Terres de Lorraine concilier sa sensibilité écologiste à son activité professionnelle. Pour cela, il a eu l’idée de créer sa propre entreprise et de se lancer dans la chimie verte. Sa femme a alors accepté de tenter l’aventure à ses
Dynamiser l’économie locale #11 De fil en aiguille, la filière laine reprend des couleurs Limousin lution du troupeau. C’est aussi l’occasion pour les élèves de découvrir et d’étudier une race de moutons qu’ils n’ont pas Face aux difficultés de la filière laine l’habitude de voir. en Creuse, éleveurs, associations, entreprises, élus et citoyens se sont Une laine écolo impliqués dans un projet un peu fou : élever des Mérinos noirs du Après la tonte de printemps, la filature de Portugal au milieu de moutons Rougnat a reçu les premières toisons de blancs creusois, et alimenter la Mérinos noirs. Une fois triée, la laine filature locale de cette laine de noire est mélangée à celle des moutons qualité, naturellement teintée. blancs. Selon les proportions utilisées, on obtient cinq teintes différentes, de lors que l’entreprise familiale l’écru au marron foncé, sans aucun A battait de l’aile, Jean-Denis Aznar, son directeur de l’époque, a su prendre des risques. Après avoir diver- colorant. Non teintée, elle est direc- tement lavée et adoucie avec des produits biodégradables, avant d’être sifié sa production en important du duvet conditionnée en pelotes ou en cônes, e de yak de Mongolie et des fibres d’alpaga prête à la vente. Répondant au doux nom Le GAL Combraille en March du Pérou, il a eu l’idée de fabriquer une œuvre pou r le dévelo ppe me nt de Fado, en référence au célèbre chant laine écologique 100 % française. C’est économique du territoire et la ainsi que le projet est né : élever des portugais, cette laine « made in Creuse » a valorisation de ses ressources moutons noirs en Creuse pour utiliser su séduire la clientèle. viron- locales dans le respect de l’en leur laine naturellement teintée, nement. Un territoire ouvert permettant ainsi de ne pas utiliser de teintures chimiques. Une fois la période d’acclimatation Coût total du projet 32 359 € terminée, des éleveurs locaux accueil- Subvention LEADER Des moutons noirs en Creuse leront sur leur exploitation une partie du 17 797 € troupeau. Parmi eux, Pierre Désar- Autre financeur En décembre 2011, 40 brebis et 2 béliers ménien, également maire de Rougnat, Conseil régional de la Creuse sont arrivés au lycée agricole d’Ahun, voit cette coopération transnationale où ils doivent séjourner trois ans afin comme un nouveau souffle pour la filière Pour en savoir plus sur la filature de s’habituer à leur nouveau cadre de laine locale et la dynamique du territoire : de Rougnat : www.fonty.fr vie. Durant cette période d’acclimatation, « si on veut que nos territoires continuent ils sont suivis de près par l’équipe de de vivre, ils ne doivent pas rester reclus, l’exploitation agricole qui observe l’évo- ils doivent s’ouvrir aux autres ». Photos Xavier Remongin
#12 Encourager le développement durable L’Europe encourage les agriculteurs à développer des pratiques respectueuses de l’environnement. Que ce soit à travers des choix de pratiques agricoles, l’achat de matériel moins coûteux en énergie ou la modernisation de bâtiments agricoles, les initiatives sont nombreuses. Mais les agriculteurs ne sont pas les seuls concernés. Les fonds européens permettent également de sensibiliser les communes et leurs habitants aux économies d’énergie. Économies d’énergie : un ingénieur au service des communes Haute-Normandie un premier temps, il a réalisé un état des lieux de la performance énergétique des bâtiments dans toutes les communes Une école chauffée 365 jours par an, du territoire (gaz, électricité, chauffage, 24 heures sur 24, été comme hiver, isolation…) et leur a établi des proposi- en période de cours comme de tions d’amélioration à faible coût. vacances scolaires… voici l’une des À présent, il accompagne quelque aberrations constatées par le Pays 124 communes dans tous leurs projets, de Bray. Et elle n’était pas la seule du diagnostic énergétique au choix des sur le territoire ! Face à ce constat, entreprises pour la réalisation de travaux, le GAL s’est lancé dans une stratégie en passant par des conseils techniques. d’amélioration de l’utilisation énergétique, avec un objectif clair : « Les élus sont maintenant bien sensibi- réduire de 30 % les consommations lisés à l’importance de la gestion énergé- d’énergie en 3 ans sur le territoire. tique. Ils font régulièrement appel Mais surtout, il a souhaité sensibi- à Yannique. Il est devenu leur interlocuteur liser les élus autour de cet enjeu. privilégié en la matière », affirme Julie très Pour y parvenir, un poste Frère, agent de développement environ- Territoire rural où l’habitat est é, le GA L Pays de Bra y de conseiller en énergie partagé nement et patrimoine au syndicat mixte dispers tions (CEP) a été créé en janvier 2011. d’aménagement et de développement du souhaite réduire les consomma me Pays de Bray. d’énergie des communes com de ses hab itan ts. Pou r cel a, il Le constat est facile mais les « solutions techniques nécessitent des compétences pour être identifiées et hiérarchisées. Nous avions besoin de Le Pays de Bray envisage désormais d’aider les particuliers et d’avoir une vision plus globale que celle centrée sur soutient les initiatives locales une plus grande efficacité éne tique. visant rgé- l’aide d’un ingénieur », explique Hervé les bâtiments communaux. Yannique va Vassard, maire de Preuseville. ainsi réaliser un bilan énergétique sur Coût total du projet 111 023 € Photo Smad du Pays de Bray l’ensemble du territoire et regarder Depuis, Yannique Pettit, ingénieur également de très près les consomma- Subvention LEADER énergéticien, sillonne le territoire à la tions d’eau. De quoi faire de nouvelles 40 536 € rencontre des élus désireux de réduire la économies ! Autre financeur facture énergétique de leurs locaux. Dans ADEME
Encourager le développement durable #13 une centaine de vaches laitières de race Du fromage Montbéliarde et autant de génisses. Le GAL Haut-Jura incite les C’est ainsi que le GAEC des Sports agriculteurs à recourir aux énergies renouvelables pour faire plus durable ! d’hiver est né. sie nne de l’agriculture haut-juras Les travaux, débutés en 2009, ont duré une agriculture énergiquement deux ans. En tout, 3 000 m² de bâtiments per formante. Franche-Comté couverts ont été construits. Mais pas seulement ! Ils ont décidé d’en faire une Coût total du projet exploitation exemplaire en matière d’éco- 148 436 € Dans le Jura, au cœur de la région nomies d’énergie : Subvention LEADER historique de fabrication du Comté > l’eau de pluie sert au nettoyage 39 940 € AOC, trois jeunes éleveurs laitiers se des quais de la salle de traite ; Photo Pascal Xicluna Autre financeur sont lancé un défi : construire de > la chaleur dégagée par l’opération État nouveaux bâtiments agricoles de refroidissement du lait est récupérée économes en énergie. Aujourd’hui, pour chauffer l’eau utilisée le GAEC des Sports d’hiver fait pour les sanitaires et le chauffage ; figure de référence en la matière. > la chaleur captée par le toit en tôles permet de sécher le fourrage e voulant pas voir l’exploitation deux fois plus vite et sans consommer Et aussi en Franche- Comté… le GAL des Vosges N familiale abandonnée, Lætitia a décidé, en 2008, de reprendre l’élevage laitier de ses parents et de d’énergie fossile ; > la bonne isolation des bâtiments et l’utilisation de lampes basse consom- perpétuer la tradition du Comté AOC, mation à sodium réduisent la facture Saônoises, un territoire avec l’aide de Sébastien, son énergétique. de vie et de services compagnon. Mais à une condition : avoir des bâtiments plus grands et davantage « Non seulement nous consommons moins innovants de terres. La ferme n’étant pas extensible d’eau et d’électricité, ce qui réduit consi- (elle comptait 60 vaches et dérablement nos factures, mais grâce à La stratégie de développement 120 hectares), ils ont eu l’idée de faire tous ces procédés, le fromage est de rural du GAL des Vosges construire, à l’extérieur du village, des meilleure qualité alors que notre charge de Saônoises se décline autour de locaux plus importants et moins coûteux travail, elle, diminue ! », se réjouit deux axes majeurs : améliorer le en énergie. Séduit par le projet, Lionel, le Sébastien. De quoi donner le sourire à cadre de vie en renforçant l’offre frère de Lætitia, s’est joint à eux. ces trois jeunes agriculteurs, fiers de leur de services (solidarité, culture, Ensemble, ils ont racheté 254 hectares, ferme résolument tournée vers l’avenir ! loisirs…) et valoriser l’identité et les richesses du territoire (tourisme, patrimoine, savoir-faire, produits locaux…). La Semaine du goûter local est l’un de ses projets phares. Depuis 2011, une vingtaine de sites d’accueil péri et extra-scolaires proposent aux enfants, une semaine par mois, des goûters préparés uniquement à base de produits locaux (fruits, jus, confi- tures, miel, pains d’épices, produits laitiers…). La première année, plus de 10 000 goûters ont été servis, grâce à l’approvision- nement de 11 producteurs locaux. Forte de son succès, cette opération a été reconduite année après année en intégrant de « Au début de notre installation, nouvelles structures, assurant il y a eu quelques problèmes techniques, mais on ne s’est pas laissés décourager. ainsi la pérennité de cette À présent, on sait que ça en valait la peine », démarche. explique Sébastien.
#14 Encourager le développement durable Agriculture raisonnée en Vendée Pays de la Loire Grâce au matériel de la Cuma Le GAL Pays de l’Espérance (Loire-Atlantique) s Herbiers a po objectif de conc ur ilier les activité et aux fonds européens qui ont Ce semoir, de 3 mètres de large, creuse 17 sillons économiques lo s par passage. Une performance qui permet cales et la prés permis l’achat d’un nouveau vation des ress er- aux agriculteurs de planter 20 hectares de luzerne ources naturelle semoir, des agriculteurs vendéens en quelques jours. Il aide les struct s. pratiquent le semis direct, sans ures agricoles à investir dans des équipemen labour. Une technique qui permet respectueux de ts l’environnemen de préserver les écosystèmes t. du sol. Le GAEC Uniforce, dont fait partie Coût total du Nicolas Raud, regroupe 6 agriculteurs. projet 32 000 € haque automne, chaque Subvention LE C Installée sur 280 hectares, l’exploi- printemps, c’est le même travail ADER 5 280 € a/min.agri.fr tation possède 180 vaches laitières pour les six agriculteurs du GAEC Autre financeu et produit des volailles de chair. r Uniforce : le semis des céréales et des Communauté de Xiclun plantes fourragères, nécessaires pour commune Pays des Herbi Photos Pascal nourrir le bétail. Mais depuis quelques ers années les techniques ont changé. Après Nouvelles machines avoir vendu toutes leurs charrues, ils sont passés du labour au semis direct. « Une Mais pour pratiquer le semis direct, les vraie révolution pour notre exploitation ! », agriculteurs doivent s’équiper de s’exclame Nicolas Raud. machines agricoles de pointe, capables d’ouvrir le sol très localement et d’y Les avantages du semis direct déposer les graines, sans retourner la terre. Pour encourager ces pratiques Le semis direct consiste à introduire agricoles durables, l’Europe a subven- Et aussi dans la région directement la graine dans le sol, sans avoir à le travailler au préalable. Lorsque tionné l’achat d’un semoir par la Cuma l’Espérance. Un investissement qui Pays de la Loire… le sol n’est pas labouré, il retrouve son bénéficie à tous les agriculteurs qui en le GAL Pays du Mans état naturel, sa vie biologique s’anime. sont membres, mais aussi au territoire et « Les vers labourent le sol, les carabes aux citoyens-consommateurs ! Le GAL Pays du Mans a pour mangent les œufs des limaces… Fina- objectif la prise en compte des lement, la biodiversité s’équilibre elle- enjeux environnementaux dans même », explique Nicolas Raud. une logique de complémentarité Économies d’intrants et de carburant, ville-campagne. Concrètement, diminution de la charge de travail, cela passe par une meilleure le semis direct est l’une des techniques insertion de l’agriculture dans plébiscitée par les tenants d’une l’espace périurbain, mais aussi par agriculture à la fois économiquement l’incitation à des pratiques et écologiquement performante. innovantes en matière d’environ- nement. Dans ce cadre, le GAL Pays du Mans a financé de La Cuma l’Espérance regroupe nombreux projets. Parmi eux, une soixantaine d’exploitations l’organisation de conférences et de agricoles, dont la moitié utilise marchés de producteurs afin de les semoirs semis direct qu’elle met sensibiliser les acteurs du territoire à l’importance d’une agriculture à leur disposition. Luzerne, colza, blé, sorgho… le semis direct peut durable. se pratiquer avec différents types de cultures.
Encourager le développement durable #15 Jardins pédagogiques pour les enfants Nord-Pas-de-Calais Photo Communauté Artois-Lys Dans le nord de la France, deux jardins pédagogiques ont récemment vu le jour. Le principe ? Des potagers réalisés par les enfants au sein de leur école pour les sensibiliser dès le plus jeune âge au respect de l’environnement. e Pays de la Lys Romane souhaite protéger les Pour valoriser cette initiative qui s’inscrit dans le projet L paysages de son territoire. Cela passe notamment par la revalorisation d’espaces naturels, le respect de l’éco- système et la sensibilisation aux richesses de la nature. communal d’Eco quartier, un site internet a été élaboré par l’équipe pédagogique pour que les parents d’élèves et l’ensemble des habitants soient informés de la vie du jardin. Dans ce cadre, le Pays a soutenu deux projets de jardins pédagogiques dont la création a été financée par le « Gestion de la biodiversité et respect de l’écosystème ont réuni programme LEADER et la municipalité. tout un village autour d’un même projet », explique Daniel Rougé, maire d’Allouagne. Apprentis jardiniers à l’école d’Allouagne Pour plus d'informations : Grâce à l’initiative de l’équipe enseignante et avec l’aide de la http://jardinpedagogique.monsite-orange.fr maison de la nature Géotopia, le jardin pédagogique d’Allouagne est sorti de terre en 2012, remplaçant un terrain à l’abandon non loin de l’école primaire. En plus du potager, un Des projets plein la tête à l’école de Gonnehem bassin pour la faune, deux récupérateurs d’eau de pluie et un composteur ont été installés. Dès le printemps, les élèves de Le jardin pédagogique d’Allouagne a fait germer quelques idées CM1 et CM2 ont planté potirons, tomates, salades, carottes, dans une commune voisine. À l’occasion de la reconstruction courgettes, betteraves, persil, ciboulette, fraises et framboises. du bâtiment scolaire, l’équipe enseignante de l’école primaire Outre le semis, ils apprennent à entretenir leur jardin jusqu’à la de Gonnehem a souhaité, elle aussi, avoir son propre potager. précieuse récolte des fruits de leur travail. Et durant les En lien étroit avec la municipalité, des élèves du collège Léo vacances scolaires, ce sont les enseignants ou des membres Lagrange ont été chargés de mettre en place la structure du du personnel municipal qui prennent le relais. jardin. Une fois la quinzaine de bacs installée, la plantation pourra commencer. Les enfants de l’école primaire ramèneront Pauline, 9 ans, témoigne: «On a appris à planter des graines les graines de leur choix et pourront ensuite en observer les à l’école, maintenant je le fais aussi à la maison avec mes parents.» résultats. Chaque classe devra veiller sur deux bacs et entre- tenir les parties communes : des allées ornées de fleurs et d’arbres fruitiers. Un composteur et un récupérateur d’eau de pluie seront également mis en place. vise à protéger et Le GAL Pays de la Lys Romane astructures naturelles de valoriser les paysages et les infr « Au fil des années on va s’améliorer. Là, on expérimente », nt les habitants au respect son territoire tout en sensibilisa explique la directrice de l’école. lement de préser ver la de l’environnement. Il s’agit éga pollutions par les produits qualité de l’eau en réduisant les L’implantation de ce jardin pédagogique, témoin pour la . phytosanitaires et les fertilisants gestion de l’environnement, est particulièrement straté- gique : au centre du village, jouxtant la cour de récréation agne 18 910 € Coût total du projet d’Allou de l’école primaire, il reste accessible à la population. Géré € Subvention LEADER 10 400 de manière raisonnée afin d’en maîtriser les coûts d’entretien, il permettra également de préserver la biodi- hem 7 254 € Coût total du projet de Gonne versité et de valoriser le cadre de vie puisque certaines Subvention LEADER 3 989 € plantes cultivées par les enfants seront replantées dans la commune pour l’embellir.
#16 Développer les circuits courts À l’heure où les consommateurs réclament plus de traçabilité et de sécurité alimentaire, l’Europe souhaite rétablir le lien entre producteurs et consommateurs. Pour cela, elle encourage les agriculteurs à mettre en valeur leurs produits de qualité auprès du grand public et à développer les circuits courts. Le lait au pis de la vache (ou presque) ! Bourgogne Faire revenir une agriculture vivrière près des lieux de vie, renouer les liens entre agriculteurs et consomma- teurs, entre ville et campagne : dans le Chalonnais, on Fort du succès du premier distributeur installé en plein centre-ville, s’organise pour développer les circuits courts et le GAEC Agrilux en a installé un deuxième, plus petit, dans la galerie aménager durablement un territoire qui s’urbanise à de l’Intermarché de Chalon-sur-Saône. vive allure. Soutenus par l’Europe, divers projets ont ainsi vu le jour depuis cinq ans à Chalon-sur-Saône et dans ses environs. Parmi eux, l’installation d’un distri- Le lait cru, c’est quoi ? buteur de lait cru en plein centre-ville, pour le plus grand bonheur des consommateurs comme de Fabien C’est un lait qui n’a pas été chauffé, ni soumis à un Boireau, l’agriculteur à l’origine du projet. Reportage. quelconque traitement d’effet équivalent, mais simplement réfrigéré. Il se conserve 72 heures au réfrigérateur. Inutile de le bouillir, sauf si on souhaite C’est intéressant parce que les gens sont toujours le conserver un peu plus longtemps. Les autorités « contents… ». Depuis qu’il a installé un distributeur de lait cru en plein centre-ville de Chalon-sur-Saône, subti- lement, le regard de Fabien Boireau sur son métier a changé. sanitaires recommandent néanmoins de le faire bouillir pour les personnes sensibles (femmes enceintes, jeunes enfants et personnes immunodé- De nature plutôt timide, ce fils d’agriculteur installé depuis primées). Soumis à des contrôles stricts, c’est un lait 1999 sur l’exploitation familiale n’avait pas tellement l’habitude onctueux, goûteux. de discuter avec les consommateurs. Mais ça c’était avant, Astuce : dans les lieux de vente, on le reconnaît grâce quand toute sa production laitière partait à l’usine du coin. au bouchon jaune de la bouteille. Fabien est aujourd’hui connu comme le loup blanc à Chalon. > Lait cru, pasteurisé, microfiltré... perdu dans les Tous les matins, vers 7 heures, il approvisionne son distributeur différentes appellations ? Rendez-vous sur avec une partie de la traite de la veille au soir. Sur la place du alimentation.gouv.fr/lait-definition
Développer les circuits courts #17 En bref s à l’achat, dont • 52 431 euro subventions 13 229 euros de r ur le distributeu européennes po du centre-ville. e oduction écoulé • 10 % de la pr , so it distributeurs dans les deux it par jour. 100 litres de la ur ongin tr avail par jour po •2 heures de Photos Xavier Rem l’agriculteur. nt ! i en redemande • Des clients qu Des circuits courts grâce à l’Europe Donner le petit coup de pouce nécessaire aux acteurs locaux pour concrétiser des projets répondant aux enjeux du territoire, tel est l’objectif du programme Élisabeth, l’épouse de marché, ils sont quelques uns à guetter l’arrivée de la camion- européen LEADER, qui encourage Fabien, dépense une nette du GAEC Agrilux, et à profiter de la présence de Fabien énergie considérable dans le Chalonnais la gestion pour éduquer les pour échanger quelques mots. L’éleveur ne se lasse pas durable et le lien social dans les enfants des environs à d’expliquer le fonctionnement - assez simple - de la machine, espaces périurbains. l’agriculture : visites de de répondre aux interrogations. « Oui, on peut le boire tel quel, Dominique Garrey, « monsieur la ferme, interventions et même faire des yaourts sans faire bouillir le lait […] le lait cru dans les écoles, ateliers circuits courts » au Grand Chalon, de fabrication de beurre se conserve trois jours au réfrigérateur », etc. Autour du distri- récemment élu président du GAL et de fromage… « Vous buteur, les clients témoignent. « “Elles sont bonnes tes crêpes Pays du Chalonnais - et par ailleurs vous rendez compte, papi !”, me disent mes petits-enfants depuis que je les fais avec apiculteur bio -, précise : « l’instal- même à Chalon, il y a du lait cru ! », se réjouit Pascal Arrighi. Qui complète : « et puis plein d’enfants qui ne lation d’un distributeur de lait cru a savent pas reconnaître c’est plus écologique, c’est mieux que d’acheter des produits qui été soutenue par les collectivités un épi de blé ! » ont fait des centaines de kilomètres avant d’arriver dans nos locales et par le programme assiettes. » européen LEADER parce qu’il favorise les liens entre la ville et la Lien social campagne, en faisant connaître le métier d’éleveur, en rapprochant le Discussions quotidiennes avec les clients, animations producteur du consommateur. Le régulières pour faire goûter le lait aux plus sceptiques, visites distributeur participe aussi à la à la ferme qui se sont multipliées… la mise en place du dynamisation du centre-ville de distributeur a ouvert l’exploitation sur l’extérieur. « C’est du Chalon. » boulot c’est sûr, j’y consacre au moins deux heures par jour. Outre le financement d’une partie Mais c’est valorisant, encourageant. Et puis j’ai l’impression du distributeur de lait cru, le de travailler mieux, parce que je ressens plus fort ma respon- programme a ainsi soutenu une sabilité par rapport aux clients que je croise tous les jours… cinquantaine de projets depuis C’est motivant. » Sans compter les retombées économiques : 2005. Parmi eux : la construction le litre de lait est vendu plus de trois fois plus cher qu’à d’un abattoir de volailles en Danone (1 euro contre 30 centimes). Un investissement périphérie de Chalon pour soutenir rentable, qui a même permis au GAEC d’embaucher un la vente directe de viande, l’instal- salarié sur l’exploitation pour assurer, deux fois par jour, la lation d’un couple de maraîchers traite des 65 Montbéliardes. bio, le développement de l’approvi- Et pour l’avenir ? Fabien rêve de passer des partenariats avec sionnement local dans les cantines les commerçants du quartier. Il pense solliciter bistrots, restau- scolaires, etc. rants, boulangers, glaciers des environs - et même le Mac Do. En savoir plus : « Les clients seront contents de savoir que leur café crème est www.paysduchalonnais.com préparé avec du lait cru local, non ? » À bon entendeur…
#18 Développer les circuits courts Légumes bio Le GAL Beauce Dunois a pou r ambition de favoriser la compét en vente directe tivité et l’innovation de l’agricu i- lture dans le respect de l’environne ment. Dans ce cadre, il a également concombres, courgettes, salades ou financé La Route du blé en Bea Centre uce, encore haricots en période estivale. Et projet visant à valoriser l’agricu lture comme 30 % des femmes agricultrices, auprès du grand public à travers C’est au cœur de la Beauce, dans le elle a fait le choix de vendre sa des actions culturelles et touris- petit village de Poinville (Eure-et- production en circuits courts : deux fois tiques. Loir), que Virginie, 26 ans, s’est par semaine sur les marchés, mais aussi lancée dans la culture maraîchère directement à la ferme. Les Délices du Coût total du projet en agriculture biologique. Installée potager, son magasin inauguré en juin 48 817 € depuis 2011, elle vend ses légumes 2012, ouvre ses portes quatre jours par Subvention LEADER directement aux consommateurs. semaine. Virginie a su se constituer une 11 967 € clientèle fidèle venue des environs, Autre financeur près des études de biologie, largement séduite par le concept de Conseil régional du Centre A Virginie Carreau travaillait dans un laboratoire de recherche lorsque l’idée a germé : et si elle changeait de vente directe. Cela lui a aussi permis de communiquer sur son métier et de valoriser ses savoir-faire auprès de la quotidien en se lançant dans l’agri- population. Convaincus par le projet, culture ? Mais attention, pas n’importe d’autres producteurs locaux ont souhaité laquelle ! Au beau milieu d’exploitations être de la partie en commercialisant dans céréalières dites conventionnelles, la ce point de vente leurs propres produits. jeune Eurélienne a repris une partie de Ainsi, on peut trouver, en plus des l’exploitation familiale, tout en la mettant légumes de Virginie, des lentilles et des au goût du jour. Sur 4,5 hectares, ni œufs. Photo Camille Mazoyer céréales, ni produits chimiques : seuls trônent des légumes bio et, pour enrichir Virginie Carreau a fait le choix de naturellement les sols, de la luzerne. produire autrement, avec des pratiques agricoles plus respectueuses de l’envi- Au total, ce sont près de 40 variétés de ronnement, en phase avec les attentes légumes qui y sont cultivées tout au long des consommateurs, et créatrices de l’année : poireaux, carottes, pommes d’emploi. Fière de sa réussite, elle de terre, navets, céleris, courges, bette- souhaite à présent pérenniser la vente raves, panais, rutabagas et topinambours directe tout en diversifiant les variétés de en hiver ; poivrons, tomates, aubergines, ses légumes. Photo Xavier Remongin Photo Xavier Remongin Photo Xavier Remongin
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