LA CHANDELEUR ( 2 FEVRIER)

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LA CHANDELEUR ( 2 FEVRIER)
Il existe une coutume typiquement française, bien que célébrée différemment dans d’autres pays d’Europe
comme l’Autriche, la Belgique ou le Luxembourg, celle de manger des crêpes à la Chandeleur, le 2 février,
désormais, pour nous, devenu synonyme de fête des crêpes.(entendons par là, de fête où l’on mange des crêpes).

I HISTORIQUE ET SIGNIFICATION DE CETTE FÊTE
a) origine du nom et fixation de la date
b) la Chandeleur à travers l’histoire
c) la Chandeleur aujourd’hui
II TRADITIONS, COUTUMES ET SUPERSTITIONS
III CROYANCE ET SYMBOLIQUE
IV DICTONS
V SPECIALITES DE LA CHANDELEUR
a) les crêpes
b) les beignets
c) les navettes provençales ou navettes de la purification
VI LE DINER DE CRÊPES
VII QUELQUES ASTUCES ET CONSEILS MALINS ET PRATIQUES POUR BIEN REUSSIR VOS CRÊPES
VIII QUELQUES RECETTES OU IDEES-RECETTTES A BASE DE CRÊPES
a) crêpes salées
b) crêpes sucrées
c) dîner de crêpes ou repas-crêpes
IX QUELQUES TRADITIONS EUROPEENNES
a) en Belgique
b) en Autriche
c) au Luxembourg

I HISTORIQUE ET SIGNIFICATION DE CETTE FÊTE

a) origine du nom et fixation de la date

Autrefois célébrée le 14 février, la Chandeleur est désormais fixée au 2 février soit exactement 40 jours après Noël
(qui, rappelons-le, est, lui-même, le jour de la Nativité c’est-à-dire de la naissance de Jésus ; par ailleurs, notons
qu’un tel cycle de 40 jours se retrouve omniprésent dans les cérémonies celtiques).
Ce jour célèbre, à la fois, la présentation de Jésus au Temple (40 jours donc après sa naissance) et la purification de
la Vierge (sa mère, Marie).
D’ailleurs, déjà chez les Romains, en février, lors des Lupercales, des fêtes de fécondité étaient associées à des
cérémonies de purification (les februa) d’où le mois de février tirerait son nom ou bien du latin februare : purifier,
dérivant ,en tous cas, de la même racine étymologique latine.

Le nom de Chandeleur vient de « chandelle » car autrefois c’était une procession religieuse se déroulant à la lumière
des bougies. Ainsi, les chrétiens défilaient lors de grandes processions au cours desquelles les « chandelles » ou
cierges qu’ils tenaient à la main étaient bénits. Ces cierges bénis étaient ramenés (parfois allumés et dans ce cas, il ne
fallait surtout pas qu’ils s’éteignent) et gardés précieusement pendant un an à la maison puis rallumés à chaque
menace imminente d’un danger ( foudre, maladie, mort, dispute ou problème de couple...). Ainsi, on les allumaient
aussi bien les soirs d’orage pour éloigner la foudre que pour éclairer la chambre d’un malade ou lors des tensions ou
moments difficiles au sein du ménage allant jusqu’à battre de l’aile. ( C’est d’ailleurs, l’origine du vieux dicton : «
quand le cierge de la chandeleur décroît, le ménage ne va plus droit !)

Par ailleurs, autour de ce « feu neuf », des traditions locales se retrouvent un peu partout en France ; comme c’est le
cas en Haute-Provence où des coquilles de gros escargots étaient emplies d’huile puis allumées et lâchées sur l’eau
des ruisseaux.

b) la Chandeleur à travers l’histoire
A travers l’histoire et depuis l’Antiquité, la chandeleur était, d’une certaine façon, déjà célébrée, si ce n’est à l’aide
de chandelles ou de cierges sinon de torches.

 Ainsi, comme on l’a vu, déjà les Romains la célébrait, à leur manière, lors des Lupercales où ils couraient à travers
les rues en portant des torches enflammées, tandis que des hommes-loups exerçaient un rite de fécondité en flagellant
les femmes de lanières faites de cuir d’un bouc sacrifié.

De même, selon la légende, Perséphone (déesse de l’Agriculture et fille de Zeus et Déméter) aurait disparu, en
réalité, enlevée par son oncle Hades (dieu des Enfers) qui l’aurait alors emmenée dans son royaume souterrain ; sa
mère, la déesse des moissons, de la terre cultivée et de la fertilité, Déméter, folle d’inquiétude, se serait alors mise à
sa recherche, nuit et jour, accompagnée de femmes (les Ménades), munies de torches .

Enfin, chez les Gaulois, existait déjà un temps de purification et le 2e jour du mois de spurkel (nom gaulois de
février) où avait lieu la fête de la lumière.

D’ailleurs, les rites de flagellation et défilés avec les torches restaient toujours en vigueur au début du Moyen Âge.

Malheureusement, ce « désordre carnavalesque » déplut au pape qui interdit cette fête païenne en 472 pour y placer
,à cette date, la fête de la purification de la Vierge. Dès lors, il ne resta plus que l’idée de lumière, ce qui fit dire aux
théologiens médiévaux que « par désir de voir la vraie lumière triompher de la lumière profane de ces torches,
l’Eglise instaura l’usage des cierges »: Toutefois, on constate la constance des traditions à travers le temps.

c) la Chandeleur aujourd’hui

Peu à peu, l’habitude fut prise de consommer des crêpes (dont la forme ronde rappelle celle du soleil et donc de la
lumière) le jour de la Chandeleur. Celles-ci viendraient des oublies (petites galettes rondes) que le pape Gélase
distribuait aux pèlerins se pressant à Rome pour les processions ayant lieu ce jour-là.

D’ailleurs, le mot « crêpe » vient du latin crispus signifiant « frisé », « ondulé » ; et on parlait autrefois de « galette
crêpe ».

Aujourd’hui, la Chandeleur se fête à la maison avec la traditionnelle préparation de crêpes qui peuvent être sucrées
ou salées. On peut d’ailleurs, prévoir pour l’occasion un repas-crêpes.

II TRADITIONS, COUTUMES ET SUPERSTITIONS

Aujourd’hui, l’antique tradition de chandelles, de lumière ou de purification a presque quasiment totalement disparue
(sauf dans quelques églises où l’on consacre encore les cierges précieusement conservées dans les chaumières) et
,pour nous, la fête de la Chandeleur se résume à une seule chose : la coutume de faire et de manger des crêpes. (Si
leur consommation n’est pas exclusive à ce jour et que l’on peut en manger tous les autres jours de l’année ; la
tradition d’en manger à la Chandeleur reste sacrée ! ; et vestige de l’ancienne superstition selon laquelle en manger
ce jour-là porterait bonheur !).

De ce fait, plusieurs coutumes ou croyances persistent :

Tout d’abord, celle de croire que pour être riche, il faut faire sauter la crêpe avec une pièce dans la main :
Du moins, tenir un louis d’or d’une main et faire sauter la crêpe de l’autre préserverait des revers de fortune et
assurerait d’avoir de l’argent toute l’année (à condition toutefois que l’opération réussisse).
On peut toutefois remplacer le louis d’or par une pièce de monnaie ordinaire...mais sans garantie !

Autre coutume, celle de faire un voeu qui se réalisera à condition toutefois que la crêpe se retourne correctement
dans la poêle.
Il est aussi l’usage, beaucoup plus amusant, drôle et divertissant de laisser à chaque membre de la famille, à tour de
rôle faire sauter la crêpe et, une fois n’est pas coutume, pourquoi ne pas convier vos invités également à le faire.

Autre coutume persistante, celle de mettre la 1e crêpe (parfois même avec une pièce de monnaie à l’intérieur., puisque 2
précautions ou 2 porte-bonheurs valent mieux qu’un !) en haut de l’armoire jusqu'à l’année suivante...peut-être dans
l’espoir caché et illusoire d’investir ces rondes galettes du pouvoir de préserver de tout ! ! !

Enfin, une petite farce, facile à réaliser, que vous pourrez aisément jouer à l’un de vos amis :
celle de dissimulée, à la cuisson, un fil (à coudre ou de nylon) dans la pâte de la crêpe qui lui est destinée...votre ami
croira sûrement ainsi qu’il s’agit d’un cheveu que la cuisinière a malencontreusement perdu dans la pâte à crêpe ! ! !
(Bien entendu, éviter toutefois, de faire cette blague à un enfant au risque qu’il ne l’avale ou ne s’étrangle avec ! ! !)

Investies de pouvoirs magiques ou non, les crêpes provoquent la joie des petits et des grands !Alors, préservons cette
tradition !

III CROYANCE ET SYMBOLIQUE

a) Chandeleur et fin de l’hiver

Une croyance populaire associe Chandeleur et fin de l’hiver :
En effet, c’est à l’époque de la Chandeleur que l’ours sort de son hivernage en sortant le nez auvent afin de scruter
l’horizon : il paraîtrait que s’il voit un temps clair et dégagé, il rentrerait immédiatement dans sa tanière afin de s’y
installer pour un nouveau long sommeil de 40 jours ; alors que si, au contraire, le temps est couvert, il secouerait ses
derniers engourdissements pour se réveiller définitivement ; annonçant ainsi la fin de l’hiver.

b) symbolique et sens de cette fête

Que l’hiver soit fini ou non ; en tous cas, ce qui est sûr, c’est qu’à l’époque de la Chandeleur celui-ci s’éloigne et que
toutes les coutumes ancestrales liées à cette fête avaient également pour but de préparer l’arrivée du printemps par des
gestes propices.

Ainsi, la Chandeleur est une fête , désormais profane, aux rites magiques destinés à garantir la prospérité de la nature
ainsi que celle de chacun dans un nouveau cycle.

D’ailleurs, comme on l’a entrevu, certains aspects ne sont pas sans rappeler certains cultes agraires ou aspects de la
mythologie grecque ou romaine construits autour du cycle des saisons et de la végétation et de la crainte de voir
disparaître Perséphone (selon le mythe grec) ou Proserpine (selon le mythe romain) retranchée une partie de l’année
dans le monde souterrain des Enfers ,qui renferme les graines végétales, en compagnie de son mari Hades symbolisant la
disparition de la nature pendant l’hiver [étant donné que sa mère Déméter (selon le mythe grec) ou Cérès (selon le mythe
romain) fait la grève (de par le chagrin éprouvé par la perte ou du moins l’absence de sa fille) et refuse de donner le
grain aux hommes et de faire croître la végétation] ; et la crainte de ne pas voir resurgir le printemps et la végétation [ce
qui se produit néanmoins quand Perséphone/Proserpine resurgit au printemps et retrouve alors sa mère Déméter/Cérès
qui dans sa grande joie redonne le blé et la végétation aux hommes].
Entendons, à travers ce parallèle, que la Chandeleur, tout comme la réapparition de Perséphone/Proserpine sur terre
dans la mythologie gréco-romaine, annonce la fin de l’hiver et le retour du printemps, de la végétation et les futures
moissons ; cette fête est donc également liée tout comme le mythe au cycle de la nature et des saisons.

D’où une série de dictons en ce sens et sur ce même thème.

IV DICTONS

en effet, de nombreux dictons sont censés prévoir d’après le temps qu’il fait à la Chandeleur, la durée et la rigueur de
l’hiver ainsi que l’abondance ou non des récoltes :

« Chandeleur claire
Durera l’hiver.
Chandeleur noire
L’hiver a fait son devoir. »

« Quand la chandeleur est claire, l’hiver est par derrière. »

« C’est à la Chandeleur que l’hiver passe ou prend vigueur.»
Remarque :on trouve aussi, selon la contrée :
« C’est à la Chandeleur que l’hiver passe ou prend douleur. »

« Si point ne veux de blé charbonneux
mange des crêpes à la Chandeleur. » est un dicton typique du Poitou.

« Chandeleur couverte, 40 jours de perte. »

V SPECIALITES DE LA CHANDELEUR

a) les crêpes

   En tout premier lieu, viennent d’abord, bien entendu , les traditionnelles crêpes de la Chandeleur ( très faciles à réaliser).

    Le secret d’une bonne pâte réside dans le respect d’un ordre bien précis dans le mélange des divers ingrédients
et d’un certain équilibre des proportions.
    La coutume voulait qu’on laisse la pâte reposer ½ heure avant de faire les crêpes ; habitude désormais tombée en désuétude
de par le manque de temps sans pour autant en ôter le moindre aspect du goût et tout en préservant toute la saveur de vos crêpes.

   Les crêpes bretonnes ou sarrasines ont un goût particulier inimitable et sont très réputées.

   On savoure encore mieux et on apprécie d’autant plus le goût des crêpes avec une bolée de cidre (normand ou breton).

b) les beignets

   On apprécie également de déguster , ce jour-là, des beignets qui ne sont en réalité ni plus ni moins que des
cousins germains des crêpes.

c) les navettes provençales ou navettes de la purification

   Traditionnellement vendues aux abords de l’abbaye Saint-Victor à Marseille, le nom de ces petits gâteaux secs
provençaux viendrait de navis : navire ; car leur forme allongée, amincie aux 2 extrémités, rappellerait la barque sur
laquelle Saint-Lazare et ses 2 soeurs Madeleine et Marthe auraient accosté à Marseille.
   Par ailleurs, ces navettes de la purification ,dont le nom réside sans doute dans le fait qu’elles soient consommées le
jour de la purification de la Vierge, sont également associées à la corporation des notaires ; le 2 février étant, à
Marseille, la fête des notaires.

VI LE DINER DE CRÊPES

Une fois n’est pas coutume, un repas exclusivement élaboré à partir d’un seul mets, présenté avec divers
accompagnements, tel qu’un dîner de crêpes, loin de vous lasser, vous sortira même de l’ordinaire.
Ainsi, la base reste identique tout au long du repas (des crêpes) mais seuls les assaisonnements (sucrés ou salés)
varient pour convenir aux goûts de chacun et varier les plaisirs.

Le service devra donc, en contrepartie, sortir de l’ordinaire :
-Prévoir 2 assiettes et 2 verres par personne : 1 assiette et 1 verre pour les crêpes sucrées ; 1 assiette et un verre
pour les crêpes salées (la boisson changeant bien sûr en fonction de l’accompagnement et du type de plat : salé
ou sucré).
-Prévoir également 2 piles de crêpes mais ne pas en apporter trop à l’avance sur la table afin d’éviter qu’elles ne
refroidissent et finissent par être froide lors de la dégustation.

Quelques conseils :
-Plutôt que d’apporter directement toutes les crêpes sur la table, gardez-les au chaud sur un plat de porcelaine à
feu, à four doux, recouvertes d’une feuille de papier aluminium afin qu’elles ne se dessèchent pas.
-Disposer au moins 2 saupoudreuses à sucres (de 2 à 4 suivant le nombre d’invités).
-Quant aux divers accompagnements, le principe est le même que celui de la fondue bourguignonne où chacun se
sert au tour à tour.

VII QUELQUES ASTUCES ET CONSEILS MALINS ET PRATIQUES POUR BIEN REUSSIR VOS CRÊPES

pour obtenir une pâte fluide : lui donner un petit coup de batteur électrique.
pour obtenir une pâte sans grumeaux en 3 étapes : 1) Faire une pâte épaisse avec la farine et 2/3 du liquide
                                                           (eau, lait et/ou bière)
                                                       2) Battre afin d’obtenir une pâte bien lisse.
                                                       3) Ajouter le reste du liquide et les autres ingrédients.
pour obtenir des crêpes légères : remplacer le lait ( partiellement ou totalement) par de la bière.
pour obtenir des crêpes croustillantes : remplacer, cette fois-ci, le lait par de l’eau.
pour obtenir des crêpes moelleuses : mettre du lait et beaucoup d’œufs.
pour obtenir des crêpes aériennes : au dernier moment, ajouter un blanc battu.
pour présenter vos crêpes à vos invités : les servir chaudes pliées en 4 ou roulées et au goût de chacun sucrées, tartinées
de confiture, fourrées ou flambées.
pour flamber vos crêpes : les crêpes doivent êtres bien chaudes puis, au moment de les servir, verser sur les crêpes l’alcool
(réchauffé mais non bouilli) et enflammer aussitôt. Récupérer l’alcool et le répartir à nouveau à l’aide d’une petite cuillère.
pour garder vos crêpes au chaud : les empiler (recouvertes d’un papier aluminium ou d’un torchon légèrement humide)
sur un plat mis au four ou au bain-marie.
Pour bien acheter et choisir vos garnitures de crêpes : crème :choisir de la « double »crème (épaisse et facile à tartiner).
                                                           jambon : choisir du talon de jambon de Paris (moins onéreux
                                                           qu’en tranches) afin d’y couper de petits cubes (plus savoureux).
                                                           crevettes : les choisir épluchées et non surgelées (ainsi non farineuses).
                                                           sirop d’érable : cette délicieuse spécialité canadienne se trouve dans
                                                           toutes les épiceries fines et bon nombre de grandes surfaces.

VIII QUELQUES RECETTES OU IDEES-RECETTTES A BASE DE CRÊPES

Commençons par les vous donner la recette des spécialités de la Chandeleur , que nous avons entrevu précédemment :
à savoir, les crêpes (avec , tout d’abord, la base indispensable : la pâte à crêpes), les beignets et les navettes provençales.

On distingue ,ensuite, les crêpes salées ou sucrées et le menu entièrement à base de crêpes autrement dit le dîner de crêpes
ou repas-crêpes

a) crêpes salées

      crêpes au roquefort
      crêpes au fromage                          (pas de recette associée juste suggestion)
      crêpes au jambon-fromage
      crêpes aux champignons                     (pas de recette associée juste suggestion)

b) crêpes sucrées

    crêpes au sucre                         (pas de recette associée juste suggestion)
    crêpes flambées
    crêpes au chocolat (Nutella ou pâte à tartiner) (pas de recette associée juste suggestion)
   crêpes à la confiture                       (pas de recette associée juste suggestion)
      crêpes au miel                              (pas de recette associée juste suggestion)
      gâteau de crêpes
      crêpes soufflées à l’orange
      crêpes flambées à la liqueur d’orange

c) dîner de crêpes ou repas-crêpes

      crêpes au jambon et aux champignons
      crêpes aux œufs brouillés et aux crevettes
      crêpes à l’œuf poêlé et au fromage
      crêpes sucrées

IX QUELQUES TRADITIONS EUROPEENNES

a) en Belgique

 En Belgique, pour la Chandeleur, Mardi Gras et toutes les grandes occasions, on prépare non pas des crêpes mais des gaufres.

b) en Autriche

 La poêlée de pâte à crêpes, dont voici la recette, est un dessert autrichien qu’on peut déguster à la Chandeleur.

c) au Luxembourg

  Enfin, au Luxembourg, la coutume et la croyance aux cierges bénits de la Chandeleur censés protéger la maison de tout danger se
poursuivent ; mais les Luxembourgeois, prudents, associent cette protection à celle de Saint-Blaise (fêté le lendemain,
c’est le protecteur des malades de la gorge, des filles à marier et surtout celui des laboureurs) ; 2 protections valant mieux et étant
plus rassurantes qu’une seule et leur permettant ainsi de se consacrer à la dégustation rituelle des crêpes (censées être aussi
abondantes que le seront les prochaines récoltes). Ainsi, ce jour-là, les enfants , munis chacun d’une chandelle ou d’un lampion,
vont ,par les rues, sonner et quêter de maison en maison en chantant une petite rengaine ou complainte rituelle adressée à
Saint-Blaise (tout en tendant leurs mains dans l’espoir de recevoir quelques sucreries, bonbons ou pièces de monnaie). :

                                                    Cher petit Saint-Blaise du bon Dieu
                                                    Donne-nous du lard et des pois
                                                    Une livre ou bien deux.
                                                    L’an prochain vous est dû ma foi.
                                                    Laissez les jeunes se réjouir
                                                    Laissez les vieux mourir.
                                                    Si trop vous tardez
                                                    Nous aurons froid aux pieds.
                                                    Si vous n’venez à l’instant
                                                    Nous irons glisser assurément.
                                                    Si vous n’venez pas de vrai,
                                                    Vous n’aurez pas des noix à souhait.
                                                    Si vous n’venez pas de vrai,
                                                    On vous abîmera le portrait !
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