LA GESTION DES ESPACES VERTS "ZÉRO PESTICIDES" - écoconso
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RENCONTRE AUTOUR D’UN CAHIER DES CHARGES ÉCOLOGIQUE: LA GESTION DES ESPACES VERTS «ZÉRO PESTICIDES» Compte-rendu du séminaire organisé par Achats Verts et le Pôle wallon de Gestion Différenciée Jeudi 13 juin 2013 En 2011, 7000 tonnes de pesticides ont été écoulées sur le marché belge et, en 2012, on dénombrait 900 molécules actives présentes sur le marché. Or, l’utilisation de ces « produits phytopharmaceutiques », « biocides », « herbicides », « fongicides » ou, de façon plus générale « produits phytosanitaires » est responsable d’impacts négatifs sur l’environnement et la santé. À l’heure où les réglementations sur la diminution de l’emploi de pesticides se durcissent et où la restriction budgétaire est de mise, de nombreuses collectivités publiques témoignent d’une réelle volonté d’intégration de critères tant économiques que sociaux et environnementaux dans la gestion de leurs services. Aujourd’hui, 50% des pesticides retrouvés dans les eaux sont d’origine non agricole. C’est dire le rôle d’importance que les particuliers et les collectivités ont à jouer. Espaces verts, parcs, jardins, voies publiques, squares, une grande partie de ce patrimoine vert est géré par les collectivités locales, qui doivent répondre à une demande sociale grandissante concernant les espaces verts, devenus des espaces de loisirs et de détente mais aussi de préservation de la nature. Dans le cadre de la transposition de la Directive 2009/128/CE du 21 octobre 2009 (dite Directive-Cadre Pesticides ou DCP), les collectivités vont devoir faire face à de nombreux changements afin de parvenir, au 1er juin 2019, à une gestion des espaces verts « zéro pesticides ». Pour soutenir les collectivités publiques dans ces changements, la campagne Achats Verts d’écoconso et le Pôle de Gestion Différenciée des Espaces Verts ont organisé, le 13 juin 2013, un séminaire sur la gestion des espaces verts « Zéro pesticides ». Les objectifs de la journée étaient de faire le point sur la nouvelle législation, d’identifier les enjeux santé et environnement liés à l'usage des pesticides, de découvrir les alternatives qu'offre la gestion différenciée et de fournir aux acheteurs et décideurs des outils pour réussir un cahier des charges en la matière. La journée a rassemblé des responsables achats, des représentants de services techniques, des éco-conseillers, des architectes, des échevins, ... issus de collectivités locales et régionales. La matinée et le début d’après-midi on été consacrés à des présentations théoriques et des témoignages de collectivités. La suite de l’après-midi était l’occasion pour les participants de découvrir, lors de démonstrations pratiques, le matériel de désherbage alternatif déjà utilisé par certaines communes. Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 1
Contexte législatif Denis Godeaux, du SPW, est revenu sur les objectifs du nouveau Programme Wallon de Réduction des Pesticides (PWRP) qui constitue la partie wallonne du NAPAN (Nationaal Actie Plan d’Action National). Ce plan d’action représente un des volets concrets de la Directive européenne adoptée en 2009 et qui vise à définir un cadre communautaire pour parvenir réduire les risques liés à l’usage des pesticides. Au niveau wallon, le PWRP est passé à l’enquête publique au premier trimestre 2013 et il sera, normalement, adopté avant la fin 2013. Denis Godeaux rappelle que la législation actuelle encadre déjà l’utilisation des pesticides (restriction de leur usage) et les données les concernant (ex : registre d’utilisation, données accessibles et conservées, etc.). Malheureusement, celle-ci n’est pas toujours connue et respectée. L’enjeu à l’avenir sera donc de faire connaître et respecter la nouvelle législation. Qu’est-ce qui va changer ? L’interdiction de principe sera étendue à tous les PPP à partir du 06/2014 et gestion « zéro phyto » à partir du 06/2019. De 2014 à 2019 une période de transition est prévue. Elle reprend les droits et devoirs comme l’obligation de réaliser un plan de réduction de l’utilisation des PPP, la désignation d’une personne référente ou encore le respect des zones tampons. Le tableau présenté par Denis Godeaux résume également bien les PPP qui sont encore autorisés pendant cette période de transition. En ce qui concerne les mesures générales, applicables aux espaces publics et à leurs gestionnaires, celles-ci concernent : • Le respect d’une zone tampon • L’application de PPP qui est interdite sur les terrains revêtus non cultivables reliés à un réseau de collecte des eaux pluviales ou aux eaux de surface. • Les mesures liées à la manipulation des PPP et à la gestion des effluents phyto. Pour rappel, il est interdit de prélever les eaux de surface et eaux souterraines car en cas de défaillance du système anti-retour, il y a risque de pollution. M. Denis Godeaux a également présenté un tableau reprenant les mesures spécifiques pour la protection des groupes vulnérables (qui ne visent pas que les espaces publics mais aussi, par ex., les parcs d’attraction, les abords de maisons de santé, etc.) ainsi que les conditions intégrales et sectorielles pour le stockage des PPP. Ces modifications sont valables pour tous les nouveaux locaux mais tous les locaux (même ceux existants) devront être équipés pour 2018. En ce qui concerne l’enquête publique, qui a eu lieu en février et mars 2013, la RW est assez satisfaite du taux de participation (environ 300 avis remis) et de la diversité de ceux-ci (communes, associations, etc.). Il y a eu moins d’avis rendus au niveau de la région flamande (15 avis) et du fédéral (30 avis)! Ces avis sont actuellement en train d’être dépouillés et le PWRP sera adapté sur base de ces avis. L’échange qu’il y a eu suite à l’intervention de M. Denis Godeaux a permis de clarifier certains points : Qu’en est-il de l’utilisation de produits « moins nocifs » du style Ecostyle ? Même si ces produits sont présentés comme des produits plus respectueux de l’environnement, Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 2
ceux-ci sont considérés comme produits phytos et sont donc concernés par la réglementation. Qu’en est-il de l’utilisation des sels de déneigement? Le sel de déneigement n’est pas un produit agrée et est donc interdit à l’utilisation. Et c’est aussi valable pour la région bruxelloise. Qu’en est-il de l’obtention de sa phytolicence ? Pour rappel, la licence est obligatoire à partir de novembre 2015. Pendant la période de transition l’expérience professionnelle et la formation vont pouvoir permettre l’accès à cette licence qui sera valable pendant 6 ans. Au cours de ces 6 années le détenteur de la licence devra suivre une formation de 8 h (pour le niveau 2) ou 60h (pour le niveau 3). Chaque commune devra avoir une personne de référence. Après 2019, la licence existera encore puisque deux dérogations permanentes sont prévues : pour lutter contre les espèces invasives et le chardonnage. Pour rappel, le Pôle wallon de Gestion Différenciée en organise déjà des formations à l’attention des communes. Impacts santé et environnement Valérie Xhonneux, d’Inter-Environnement Wallonie, a présenté les impacts santé- environnement liés à l’usage des pesticides. Elle a commencé son exposé en rappelant que sous le terme « pesticides », on trouve deux produits : les produits phytospharmaceutiques (PPP) et les biocides. Valérie Xhonneux rappelle également qu’à chaque fois qu’un pesticide est développé et commercialisé des effets non anticipés sont à chaque fois découverts des années après. Or, cela fait 50 ans que le premier cri d’alarme a été lancé par une chercheuse (R. Carson). Au niveau de la qualité des eaux de surfaces, c’est surtout l’ouest de la Wallonie qui est affecté (voir les cartes présentées). Au niveau des eaux souterraines et des eaux de distribution la pollution engendre des coûts de traitement de potabilisation très élevés qui sont répercutés sur le prix de l’eau. Actuellement le principe du pollueur- payeur n’est pas appliqué… Faune, flore, bactéries, ne sont pas épargnés et sont soumis soit à une exposition directe ou indirecte (ex. des abeilles qui butinent des plantes qui ont été traitées). De plus, les pesticides ne restent pas là où on les applique et contaminent la chaîne alimentaire. Les tests en tunnel ou laboratoires ne peuvent pas refléter les impacts réels sur le terrain. Ex : néocotinoïdes et les problèmes qu’ils causent aux abeilles. Les pesticides ne sont pas les seuls en cause mais ils rajoutent encore une couche au manque de biodiversité, etc. En matière de santé, nous sommes exposés de manière chronique, via diverses voies d’exposition, à un effet coktail (200 substances chimiques sont retrouvées dans notre corps). Les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables. Les pesticides sont à l’origine de nombreux troubles de la santé (cancers, perturbations du système endocrinien, maladies d’Alhzeimer, maladies de Parkinson, troubles du comportement, etc.). Pour connaître les impacts des ces produits sur la santé des études en laboratoire, cliniques et épidémiologiques sont réalisées mais de plus en plus de chercheurs mettent en causes les résultats de ces études. L’indépendance des études et l’adéquation avec le terrain posent question. Par exemple, on autorise l’utilisation Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 3
d’un pesticide à certaines conditions (masque, gants, application par temps sec, etc.) mais dans la pratique rien ne garantit que ces conditions sont respectées. Des études en labos se font sur des animaux… quelle est donc l’adéquation entre les résultats sur les hommes et les animaux ? Il y a donc des limites… Certains pesticides sont également bioaccumulables comme le DDT (utilisé pour lutter contre les moustiques dans un étang). Les rapaces ont été particulièrement concernés car ils sont au sommet de la chaîne alimentaire (comme nous les humains). Les mesures qui ont été prises pour diminuer l’exposition au DDT ont des impacts car on voit que le lait maternel est moins contaminé qu’à l’époque. La gestion différenciée des espaces verts fait partie des voies de solutions collectives et permet de réduire l’impact négatif des pesticides sur la santé et l’environnement. Le cas de la gestion « Zéro pesticides » dans les cimetières Pour répondre au nouveau défi que constitue cette transition vers une gestion des espaces verts « zéro pesticides », Frédéric Jomaux, du Pôle wallon de Gestion Différenciée, a présenté le cas de la gestion des cimetières. Il a tout d’abord rappelé l’importance du plan de désherbage qui doit reprendre l’inventaire des espaces verts où un désherbage est pratiqué, ceux où il est déjà interdit et ceux où cela sera interdit d’ici 2019. Ce plan doit également reprendre un programme de réduction sur 3-4 ans pour les espaces ayant reçu une dérogation, doit identifier la charge de travail (avec compensation horaires si nécessaire) et la technique la plus adpatée (en fonction des priorités). Les communes qui achètent du matériel sans tenir compte de leur situation ne pourront qu’être déçues… Le soutien d’autres communes (pour effectuer un achat groupé par ex) et la communication vers les citoyens font également partie du plan de désherbage. La réduction des pesticides doit se mettre en place de manière progressive (pas à pas). Plusieurs techniques sont déjà mises en place pour gérer les cimetières sans pesticides : réduction de la couche de gravier, ajout de compost, utilisation de la herse rotative et semis (mélanges comme à Strasbourg ou Uccle). L’enherbement complet est aussi une possibilité. Certaines communes optent pour la végétalisation (plantes couvre-sols) des entres- tombes et pieds de mur (plusieurs plantes possibles). Le paillage des allées secondaires, le chemins stabilisés et les prairies fleuries sont également une solution qui permet d’enjoliver le cimetière et de cacher les mauvaises herbes (celles-ci se voient également moins dans un cimetière « vert » que dans un cimetière « gris »). Néanmoins, à la fin de la saison, il y a plus de plaintes de citoyens car le cimetière est moins fleuri et laisse entrevoir plus les mauvaises herbes. Pour les caveaux qui s’ouvrent par devant, les dalles avec un enherbement entre les dalles permettent des manipulations. Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 4
Enfouisseuse, rabot de piste, termique, vapeur d’eau, flamme directe, sarcloir à une roue ou oscillant, sont autant de techniques qui peuvent convenir pour les cimetières. La tolérance des mauvaises herbes et une bonne communication vis-à-vis des visiteurs sont deux points importants dans le cadre d’une gestion sans pesticides. Adalia met gratuitement à disposition des communes des panneaux (sous format électronique) sur les zones de fauche, etc. Quid du rapport coût/bénéfices ? Les communes qui sont passées à la verdurisation estiment que cela prend moins de temps que de gérer tout en thermique. Mais par rapport au chimique cela prend effectivement plus de temps… Est-ce que les techniques alternatives sont vraiment « écologiques » (car elles demandent de l’énergie, peuvent polluer l’air (flamme directe par ex.) ? En gestion différenciée il faut penser à diversifier les techniques en fonction de son cas mais aussi penser plus « globalement » (changer le type de revêtement, revoir sa tolérance, etc.). Et puis, il faut aussi intégrer le critère santé, environnement et coûts que cela engendre ! Il y a aussi « machine » et « machine » : certaines consomment 3 x moins d’énergie que d’autres du même type, il y a aussi des machines qui fonctionnent avec des gaz issus de la méthanisation, etc. Il faut donc se renseigner auprès des fournisseurs, comparer les machines, etc. Gestion du temps en commune et engagement ? Le gros travail à faire c’est de penser à une vision globale des espaces verts de la commune. Mais effectivement, dans certains cas, la gestion sans pesticides devra être synonyme d’engagement…. La commune de Saint-Gilles a apporté son témoignage. Ils sont en effet passés à des allées enherbées et sont enchantés. Ils ont opté pour des vivaces plutôt que des annuelles (permet de limiter les coûts et l’entretien) et ont commencé un recensement des réseaux d’égouttage oubliés. Il y a en effet un réel potentiel (citernes d’eau de pluie). Une commune rappele qu’il est interdit de puiser de l’eau des cours d’eau. L’achat durable et le cahier des charges Léa Champon, qui travaille sur la campagne Achats Verts d’écoconso, a présenté les opportunités d’insertion de clauses environnementales au niveau du cahier des charges de marchés d’achat de matériel ou de services d’entretien d’espaces verts. En effet, la mise en place d’une gestion « zéro phyto » ne peut se faire sans l’intégration par les collectivités d’une politique d’achat responsable. Ce mode de gestion doit faire l’objet d’une planification rigoureuse et cohérente à chaque étape. De la réflexion sur les bonnes pratiques à adopter jusqu’à l’achat, la réduction des frais d’entretien passe par la recherche d’une gestion optimale des ressources. L’intégration des marchés publics écologiques est une étape fondamentale afin de tenir compte des critères et exigences environnementaux mais aussi sociaux et économiques dans la rédaction de son cahier des charges. Cette démarche est un moyen pour les collectivités de fonder leur engagement politique, de communiquer clairement leurs objectifs, d’instaurer un dialogue avec les parties prenantes et de prouver aux citoyens qu’elles veulent montrer l’exemple. Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 5
Mme Champon a rappellé qu’une politique d’achat durable passe également par une analyse du marché afin d’identifier les produits, services et technologies dont les performances environnementales et sociales sont les meilleurs et de confronter les exigences préféfinies par l’acheteur à l’offre effectivement disponible sur le marché. Actuellement il n’y a pas de labels belges liés à la gestion écologique des espaces verts. Néanmons, des labels existent et peuvent servir de source d’inspiration pour la rédaction de cahiers des charges. Les labels EVE et Ecojardin portent sur la gestion écologique des espaces verts. L’Ecolabel européen concerne les amendements pour sol et milieux de culture. Quant aux labels Nordic Swan et Blaue Engel, ils apportent des garanties environnementales liées au matériel de jardinage. Le cahier des charges peut aider à répondre aux trois enjeux principaux de la gestion des espaces verts à savoir limiter la consommation d’énergie, la pollution sonore et atmosphérique. Mme Champon a présenté plusieurs critères et formulations pouvant être repris tant au niveau de l’objet du marché, des spécifications techniques, de la sélection qualitative ou encore des critères d’attribution ou des modalités d’excécutions Au niveau des spécifications techniques il est possible de faire référence aux critères du label qui nous intéressent. Au niveau des spécifications techniques proposées et qui concernent les produits phytos il est à retenir qu’elles ne sont valables que pendant la phase de transition car après les produits phytos seront interdits. Au niveau de la qualité soumissionnaire il est conseillé de ne pas être trop exigeant pour éviter de n’avoir aucun soumissionnaire. Plusieurs outils et références ont également été présentés (voir slides). Une commune souligne le fait qu’il faut faire attention au niveau du compostage qui doit être fait par des entreprises spécialisées dans le cas d’espèces invasives. Une autre commune souligne également qu’il faut faire attention au paillage direct qui est très riche en azote car on risque d’entraîner la prolifération des orties. Témoignage de deux collectivités La journée s’est poursuivie par des échanges de bonnes pratiques des communes de Jodoigne et d’Anderlues qui sont venues témoigner de leurs démarches et échanger avec les participants sur les différents aspects de la mise en place d’une gestion différenciée. L’expérience de la commune de Jodoigne, présentée par Bénédicte Maréchal du service environnement, est intéressante car elle met en lumière l’importance de la méthode des petits pas. Actuellement, la commune n’est pas encore passée à une gestion sans pesticides mais ils progressent tout doucement dans ce sens. La prise de consience est partie du fait que des dégâts à des arbres remarquables ont été constatés il y a 6-7 ans suite à l’utilisation de pesticides (arbres fragilisés). S’est alors posée la question du type de produit, de l’endroit où les pulvérisation devaient avoir lieu, etc. Ils ont alors commencé par un état des lieux (inventaire de ce qui était consommé, de où ils pulvérisaient, les matières actives utilisées, etc.). Très vite la Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 6
décision de désigner une seule personne en charge des commandes a été prise. Ensuite, ils ont revu les quantités à commander (petites quantités à la fois), des produits à commander (produits foliaires uniquement) et ont formé le personnel au dosage des produits et aux règles de stockage. L’atout de la commune c’est que c’est une commune rurale avec des accotements enherbés et donc pas de trottoirs. Il y a peu d’espaces verts amenagés et donc à entretenir. Les pulvérisations ont été supprimées près des filets d’eau (c’est la première chose qu’ils ont supprimé), des parkings et places avec arbres ainsi que là où la réglementation les interdisent. Actuellement certains endroits sont encore traités comme le cimetière mais comme le cimetière est classé et que c’est une équipe spécifique qui s’en occupe, c’est plus difficile... Là, le seul changement qu’ils ont pu amener c’est de changer les produits utilisés et le fait de se contenter de ces produits. Au niveau de la gestion, deux ouvriers s’occupent des espaces verts. Même si le seuil de tolérence doit être revu, il est important pour la commune de montrer que les espaces sont gérés ! La commune utilise du broyat et des écorces dans les parterres et fait des choix lors de nouveaux aménagements ou leur rénovation (feutres, plantes couvres-sol, etc.). Au niveau du matériel, la commune a investi dans un camion brosse (fer) et un petit camion avec brosses en nylon pour le centre. La commune a également signé la charte Maya il y a 2 ans et s’engage à faucher tardivement, à planter des plantes méllifères, à réduire l’usage des pesticides et à gérer de façon diférenciée ses espaces verts. Depuis qu’ils font du fauchage tardif, ils ont observé une grande augmentation du nombre de plantes présentes dans ces zones et une amélioration de la biodiversité. La sensibilaition des citoyens est également quelque chose sur laquelle travaille la commune. L’expérience de la commune d’Anderlues a été présentée par l’Echevin des travaux et de l’environnement, M. Moscariello. L’expérience a démarré sur un pari (si l’échevin investissait dans une machine à désherber la commune arrêtait d’utiliser des pesticides !). La commune est inscrite, pour la 2ème année, dans le Plan Maya. L’objectif de la commune c’est d’anticiper la Directive. Avant, la commune dépensait entre 3000 et 5000 euros par an en pesticides. L’achat d’un désherbeur à mousse chaude a coûté 50.000 euros. Un calcul rapide permet de voir qu’ils auront rapidement rentabilisé la machine... De plus, la machine est également équipée d’enrouleurs automatiques qui permettent de gagner du temps et d’une lance spéciale pour la Berce du Caucase. Le gros avantage c’est que son utilisation est indépendante de la météo ce qui permet d’étaler les traitements. La commune a également investi dans des brosses qu’ils savent adapter sur le camion communal. Grosse balayeuse et de petits désherbeurs thermiques. En 14 jours, ils ont tout fait (voir slides). 800.000 m² de rendement d’après de vendeur. Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 7
Sur des surfaces peu enherbées, ils ont des bons résultats, sur certaines plantes à fort enracinement cela fonctionne moyennement, etc. Pour un résultat plus durable et avant le 2eme passage, un passage à la brosse est utile. Autre matériel : o Tracteur équipé de brosses mais les brosses sont très chères. o Désherbeur thermique o Bonbonnes de gaz pour les zones où on ne sait pas passer avec les grosses machines. Pour le broyage, ils font appel à une société spécialisée pour le broyage des déchets des particuliers. Cela coûte moins cher que de le faire faire par les ouvriers communaux avec une machine qu’ils devaient louer. Des investissements vont être nécessaires… Pourquoi pas faire un marché global au niveau de la RW pour obtenir du matériel de qualité et à prix concurrentiel ? La journée s’est clôturée par une démonstration de matériel de désherbage alternatif grâce à l’aimable participation des villes et communes de Namur, Braives, Huy et Ottignies qui ont apporté leur matériel. Un échange très intéressant a eu lieu entre le personnel qui travaille avec ces machines et les participants. Compte-rendu – Séminaire Achats Verts/PGD - 13 juin 2013 8
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