La Lettre du Patrimoine - Agence wallonne du Patrimoine
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BELGIË – BELGIQUE P.B./P.P. La Lettredu B – 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 Patrimoine TRIMESTRIEL – OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2006 – No 4 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X Bilan des Journées du Patrimoine (9 et 10 septembre 2006) Le Palais des princes-évêques sous la magie du nouveau cirque en parfaite complicité avec le public et même le très jeune public. Chacun est émerveillé par la poésie qui s’en dégage. Le spectacle est rythmé, juste, drôle et émouvant à la fois. Les comédiens, au son d’une musique envoûtante, font preuve d’une grande maîtrise de l’acro- batie. Ils enchaînent sauts périlleux, pyra- mides humaines et figures aériennes. Il faut dire que le cadre s’y prête magnifi- quement; le Palais lui-même semble transporté dans une danse vertigineuse! Un tel monument, Patrimoine excep- tionnel et Patrimoine civil public liégeois incontournable, était le lieu tout désigné pour accueillir le public en guise de Liège, la troupe Arcipelago, G. Focant, DPat © MRW préambule aux Journées du Ce 8 septembre 2006 à 19h, la foule se Les portes ouvertes, plus de 3000 per- Patrimoine. De presse devant l’entrée principale du sonnes prennent possession des lieux, plus, les condi- Palais. Le trottoir est rempli de specta- autour de la scène, sous la galerie, au tions climatiques teurs qui attendent de pouvoir assister pied de la tribune… Petits et grands sont sont de la partie. à la représentation Creature menée par au rendez-vous. Une première anima- Tant mieux. Le la troupe italienne d’Arcipelago et coor- tion débute avec une danseuse insolite public n’en est donnée par l’Institut du Patrimoine wal- prisonnière d’une bulle. que plus ravi. À lon dans le cadre de l’inauguration des 22h30, le Palais Journées du Patrimoine. Le spectacle Quelques minutes plus tard, la compa- ferme ses portes s’intègre, par ailleurs, au Festival inter- gnie vénitienne entre en scène. Pendant conservant dans national des Arts de la Rue de Liège, les près d’une heure et demie, sept acro- ses murs encore Zurbaines. bates et un clown vont mener la danse un peu de cette magie… Mons sous les feux des projecteurs Le lendemain, l’IPW, avec le précieux breux de (re)découvrir son patrimoine des structures de feu, 24 enceintes appui logistique de la Ville de Mons, montois de façon festive. 24 projec- acoustiques et une chaude voix mas- proposait à un public tout aussi nom- teurs, un laser à effets tridimensionnels, culine contant l’histoire des prestigieux monuments montois ont déployé leurs forces pendant 30 minutes. Le public, suspendu aux lèvres du narrateur, écou- tait l’histoire de l’édification du beffroi, de l’hôtel de Ville et de son campanile, de la collégiale Sainte-Waudru… Le spectacle s’acheva par un somptueux feu d’artifices qui embrasa la Grand- Place. La mise en scène, assurée par les Ate- liers de création «Lacroix-Ruggieri», avait été adaptée spécialement pour Mons d’après un spectacle joué à Arras le 4 septembre 2005 à l’occasion de l’ins- cription de 23 beffrois supplémentaires du Nord de la France, de Wallonie et de Flandre au Patrimoine de l’Huma- nité (v. p. 23). Mons, spectacle pyrotechnique, G. Focant, DPat © MRW 1
La Lettre du Patrimoine – N o 4 – 2006 Un thème porteur Tournai - Galerie numérique, de la composition du texte à la reliure, en passant par les princi- Un thème porteur, «Patrimoine et Henri Casterman pales techniques d’impression. Y sont citoyenneté», et des conditions clima- exposés des presses de la fin du XVIIIe tiques idéales ont engagé un grand à la fin du XXe siècle, des caractères en nombre de Wallons à (re)découvrir leur bois et en plomb, des plaques gravées et patrimoine civil public et/ou des lieux offset, des pierres lithographiques, du sauvegardés par une action citoyenne. petit outillage… «Ce succès confirme l’attachement de nos concitoyens à leur histoire, à leur cul- ture, incarnée et symbolisée par le Un nouveau partenariat patrimoine», selon le mot du Ministre avec Prométhéa du Patrimoine, Michel Daerden. L’asbl Prométhéa vient de conclure un Près de 490 activités principales ont nouveau contrat cadre avec l’Institut été répertoriées et un accès gratuit a été du Patrimoine wallon pour le dévelop- proposé dans quelque 750 monuments. Presse typographique à cylindre, fabriquée pement de son activité en Wallonie. Un Environ 320 activités relevaient du par Jullien (Bruxelles, vers 1885-1890) écho du désir du Ministre du Patrimoine monde associatif et des propriétaires Coll. Casterman AC11 © CHST / IPW de la Région wallonne Michel Daerden privés. Quelques animations complé- de promouvoir et d’accentuer le par- mentaires ont également été ajoutées tenariat public-privé pour le patrimoine au programme officiel via le site Inter- En 2000, l’Institut du Patrimoine wallon wallon. net (www.journeesdupatrimoine.be), a reçu de la s.a. Casterman Imprimerie lequel a reçu plus de 40.000 visites et de la s.a. Casterman Édition une col- Le Ministre a toujours souhaité depuis entre la mi-août et la fin du mois de lection de machines d’imprimerie, dont six ans «un patrimoine vivant pour septembre. Il est à noter que le site pré- certaines ont fonctionné au sein des Éta- tous», c’est-à-dire dans son esprit non sentait cette année l’entièreté du pro- blissements Casterman, ainsi que du petit seulement sauvegardé bien sûr (c’est gramme et qu’il proposait pour la matériel et des ouvrages qui y ont été un devoir minimal), mais aussi restauré première fois la possibilité pour les imprimés. Cet ensemble constitue un et s’il y a lieu réaffecté autant que pos- organisateurs locaux de remplir les for- témoin majeur de l’histoire des métiers sible dans une fonction intéressant au mulaires d’inscription en ligne. Ce site du livre, en particulier de l’ère des maximum la collectivité. C’est pour évoluera encore au cours de l’année et presses mécanisées et de l’industrialisa- cela qu’il a mis la réaffectation des bâti- proposera plusieurs fois par an des tion qui en découle avec l’édition de ments classés désaffectés au cœur de remises à jour accompagnées d’infor- grande diffusion. sa politique depuis 2000. Comme le mations diverses. secteur privé est naturellement enclin Afin de mettre en valeur une partie de à soutenir les acteurs culturels, et que «Patrimoine et Citoyenneté» a encore cette collection, l’IPW a souhaité s’as- le patrimoine est en quelque sorte la été un bon millésime pour le partena- socier à l’opération de revitalisation seule politique régionale à connotation riat entre l’Institut du Patrimoine wal- urbaine menée conjointement par la culturelle, Michel Daerden a bon espoir lon et le Groupe TEC. La coopération société IBC immobilier (groupe Heij- que des synergies croissantes soient au programme wallon a aussi été renou- mans), la Ville de Tournai et la Région possibles. velée en 2006 avec la Communauté wallonne sur le site historique des germanophone dans six de ses neuf Établissements Casterman. L’ancien Le Ministre a fait savoir en effet qu’il entités communales. L’impression ensemble industriel et de bureaux a été attendait d’un partenariat renforcé entre laissée par le week-end 2006 est en complètement remodelé pour accueillir la Région et Prométhéa, via une colla- général favorable tant auprès des orga- sept immeubles à appartements, ainsi boration active entre cette dernière et nisateurs que du public. que le siège tournaisien des Archives de l’IPW avec le soutien du Comité de l’État. Un parcours piéton traverse ce patronage de l’Institut, des engage- Le thème de l’année 2007 est déjà nouveau quartier, dit «Îlot d’Artévie», ments plus nombreux et des investis- connu: il s’agira de «Patrimoine mili- passe sous les bâtiments, relie cours et sements plus marqués du secteur privé taire» (samedi 8 et dimanche 9 sep- jardins et mène aux quais de l’Escaut via au service du Patrimoine wallon, soit tembre 2007). La troisième «Journée trois autres sites: la brasserie Saint-Yves, par l’association à des dossiers de réaf- Jeunesse et Patrimoine» se déroulera l’îlot des Sept Fontaines et l’église Sainte- fectation, soit par le soutien à des opé- aussi sur le même thème, le jeudi Marie-Madeleine. rations de sensibilisation comme les 19 avril 2007. Une plaquette d’infor- Journées du Patrimoine ou les publi- mation avec les formulaires d’inscrip- Au cœur de cet ambitieux projet inau- cations de prestige. De nombreuses tion sera disponible sur demande dès guré le 26 août dernier, l’Institut du Patri- pistes ont déjà été explorées ces der- le début de novembre 2006. moine wallon a aménagé la galerie nières années par l’IPW comme par d’exposition Henri Casterman et ce, avec Prométhéa dans le cadre d’une colla- Ces formulaires devront être renvoyés IBC immobilier et l’Atelier 2F pour un boration moins étroite, mais le renfor- au Secrétariat des Journées du Patri- montant global de 250.000 € environ cement des moyens d’action de moine (rue Paix-Dieu, 1 B, B-4540 Amay TVAC. Une visite de la galerie, à laquelle Prométhéa en Région wallonne devrait – Tél.: +32 (0)85 278 880 – fax: +32 vous pouvez accéder via les rues des déboucher sur la concrétisation de par- (0)85 278 889 – Email: info@journees- Sœurs Noires, des Augustins ou encore tenariats plus fréquents entre acteurs dupatrimoine.be pour le mercredi Claquedent, vous permettra de mieux publics et privés. 28 février 2007 au plus tard. Cette pla- appréhender les étapes de l’impression quette sera également consultable et d’un livre, ainsi que l’évolution de cette Prométhéa asbl, rue de la Concorde, téléchargeable sur le site Internet dès technique. Deux siècles d’imprimerie 60, B-1050 Bruxelles – Tél.: +32 (0)2 la mi-novembre 2006 et il sera possible industrielle y sont condensés, de l’utili- 513 78 27 – Fax: +32 (0)2 502 26 57 – de s’inscrire en ligne. sation des caractères mobiles à celle du www.promethea.be – info@promethea.be 2 Suite page 24
La Lettre du Patrimoine – N o 4 – 2006 Suite de la page 2 AVIS IMPORTANT La Lettre du Patrimoine est intégra- La CRMSF explore l’architecture de villégiature lement téléchargeable sur le site www.institutdupatrimoine.be. en Wallonie… L’abonnement à La Lettre est entiè- rement gratuit, si vous en faites la demande par écrit, par fax ou par Les lieux de villégiature ont notamment mail (en aucun cas par téléphone, s’il pour caractéristiques le développement vous plaît) auprès de l’IPW à l’adresse d’un urbanisme d’agrément (places, bou- ci-dessous: levards, quais, parcs, squares, fontaines...) Institut du Patrimoine wallon et la multiplication d’établissements de Cellule Communication – La Lettre du Patrimoine loisirs, tels que hôtels, restaurants, cafés, Institut du Patrimoine wallon casinos, bains, salles de spectacles, Rue du Lombard, 79 – B-5000 Namur kiosques, pavillons et abris divers… Tél.: +32 (0)81 654 154 Fax: +32 (0)81 654 168 ou 150 Email: L’examen de la Villégiature en Wallo- lalettre@institutdupatrimoine.be nie doit donc faire l’objet d’une approche Vous pouvez également choisir de architecturale et artistique, mais égale- recevoir chaque trimestre la version ment historique et socio-économique. électronique de cette lettre en en fai- sant la demande à l’adresse: lalettre@institutdupatrimoine.be De nombreuses publications françaises de référence ont attiré notre attention sur Éditeur responsable Freddy Joris cette problématique: citons, entre autres, Administrateur général de l’IPW La Côte d’Émeraude. La Villégiature Coordination Le chalet suisse à Lustin, balnéaire autour de Dinard et Saint- Julien Maquet C. Carpeaux © CRMSF Malo, Monum, Éditions du Patrimoine, Avec la collaboration de la 2001; Arcachon, la Ville d’Hiver, Insti- Commission royale des Le Grand Larousse encyclopédique tut français d’Architecture, Mardaga, Monuments, Sites et Fouilles, donne la définition suivante du mot vil- 1997 et Le Régionalisme, no 189 de la de la Division du Patrimoine (DGATLP/MRW), de l’Université légiature: «nom féminin (de l’italien vil- Revue Monuments historiques, Caisse de Liège et de Wallonia Nostra. leggiatura, lui-même du verbe villegiare, nationale des Monuments historiques et Les articles non signés émanent aller à la campagne). Séjour à la cam- des Sites, 1993. des collaborateurs de l’IPW. pagne, à la mer, etc., pendant la belle Impression et graphisme saison». Ajoutons que dans la série française de Imprimerie Bietlot vulgarisation «Itinéraires du Patrimoine», Rue du Rond-Point, 185 B-6060 Gilly Dès le XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe plusieurs publications illustrent la notion +32 (0)71 283 611 et dans le premier tiers du XXe siècle, de villégiature, notamment dans le Cal- Ce trimestriel est gratuit les lieux de villégiature sont conçus vados (Villas de Houlgate et d’Arro- et ne peut être vendu. comme un prolongement «virtuel» de la manches-les-Bains), la Seine-Maritime Ce numéro a été tiré ville, reconstitution en miniature d’un (Villas de Sainte-Adresse) et les Alpes- à 28.500 exemplaires. milieu urbain dans des espaces plutôt Maritimes (Architecture de villégiature ruraux présentant des caractéristiques à Cannes). très spécifiques, souvent liées à la pré- sence de l’eau. Cette pratique s’intensi- Contrairement à la Flandre et à la Région fiera avec la mise en service des lignes de Bruxelles-Capitale, et à l’exception de chemin de fer et la démocratisation notoire de la Villa Serrurier-Bovy à Note de la Rédaction progressive du tourisme qui, au départ, Cointe (classée comme monument par est l’apanage de la noblesse et de la Arrêté du Gouvernement wallon du grande bourgeoisie. 12 décembre 2001 et inscrite sur la Liste du patrimoine immobilier exceptionnel La Rédaction de La Lettre du Patri- En somme, nous avons ici affaire à la depuis cette année), ce domaine est à moine tient à signaler à ses abonnés concrétisation du mot resté fameux ce jour pour la Wallonie totalement inex- que le retard dans la distribution du d’Alphonse Allais, «Il faudrait mettre les ploité, même tout simplement inexploré. numéro 3, dont certains d’entre eux ont été les victimes, n’est en rien villes à la campagne !». imputable à l’IPW, à l’imprimeur ou La Commission royale a donc décidé au routeur; il est malheureusement Prenons à titre d’exemples sur les ter- d’entamer une étude sur cette typolo- le seul fait de certains services de La ritoires qui constituent aujourd’hui la gie de biens et a, pour ce faire, constitué Poste. La Rédaction, par correction vis-à-vis de ses lecteurs, tenait à mettre Wallonie: – les villes d’eaux: Spa et un groupe de travail. À l’issue de la clairement les choses au point. Chaudfontaine; – les «stations balnéaires» réflexion, l’intention est d’éditer une situées le long de cours d’eau: les villas publication originale sur le sujet. Par ailleurs, la Rédaction tient à sou- situées en bord de Meuse à Namur, Pro- ligner qu’en raison de l’absence de plu- fondeville, Yvoir, Dinant et Hastière, les Toute personne intéressée par cette sieurs articles promis pour ce no 4, villas de la vallée de l’Ourthe à Tilff et étude ou ayant déjà travaillé sur ce thème celui-ci fait une très large part aux Esneux; – les grands lotissements-parcs et souhaitant collaborer à la réflexion en dossiers traités par l’IPW. Nous espé- rons qu’il pourra en être autrement de la fin du XIXe et du début du XXe siècle cours peut contacter Carole CARPEAUX, pour les prochains numéros. situés en bordure des villes: le parc de Secrétaire adjointe, rue du Vertbois 13c Cointe à Liège, les grandes villas de Heusy à B-4000 Liège. à Verviers, le parc de la Citadelle à Tél.: +32 (0)4 232 98 61 Namur; – les reconstructions «de style Mail: carole.carpeaux@crmsf.be mosan» d’après la guerre de 14/18 à Visé Pierre GILISSEN, Secrétaire permanent. et à Dinant, villes martyrs; – les attrac- tions touristiques comme les grottes de Han ou de Remouchamps. 24
BELGIË – BELGIQUE P.B./P.P. Le Journal B – 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501408 de la Restauration TRIMESTRIEL – OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2006 – No 4 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X Les Instituts de Pharmacie et de Botanique à Liège Les Instituts de Pharmacie et de Bota- Il était donc impératif pour l’IPW de L’IPW s’est également chargé de trou- nique, situés dans le Jardin botanique trouver une affectation à l’Institut de ver une solution pour le Fonds d’His- de Liège, furent inscrits sur la liste de Pharmacie afin d’assurer une occu- toire du Mouvement wallon qui occupait l’IPW en 2001, car les bâtiments mena- pation optimale de l’ensemble du site, à l’époque l’Institut de Pharmacie, en çaient à court terme de se trouver sans le projet du CRIE ne pouvant pas se proposant son relogement dans l’ancien affectation, l’Université de Liège ayant développer à côté d’un bâtiment vide Institut d’Astrophysique de Cointe. entamé le déménagement de ses ser- menaçant de devenir rapidement un vices vers le Sart-Tilman. chancre. Enfin, l’Institut du Patrimoine wallon a apporté sa collaboration au bon dérou- La mission de l’Institut a donc consisté L’Institut d’Architecture Lambert Lom- lement des procédures administratives à trouver pour ces deux bâtiments une bard devant quitter le site Montefiore pour l’obtention du certificat de patri- nouvelle affectation compatible avec pour 2003, l’IPW avait proposé à la Ville moine et du permis d’urbanisme requis le site du Jardin botanique, sur lequel de Liège d’envisager sa relocalisation pour les deux bâtiments. sont également implantées les très dans l’Institut de Pharmacie plutôt que belles serres qui, comme les Instituts, dans l’ancienne école ménagère, l’IC- C’est ainsi que les travaux à l’Institut de furent classées comme monument en TEM, rue Hors-Château. L’enthousiasme Botanique ont pu être réalisés en 2004 1994. suscité par cette proposition auprès de et que les étudiants de l’Institut d’Ar- la direction de l’Institut Lambert Lom- chitecture Lambert Lombard ont pu Dès 2001, l’IPW a pu s’attaquer concrè- bard a motivé la Ville de Liège à y réagir découvrir leurs nouvelles classes et leurs tement au montage de ce dossier, puis- positivement. ateliers de travail implantés dans l’an- qu’il fut sollicité par le Ministre en charge cien Institut de Pharmacie au début de de l’Aménagement du Territoire, de l’Ur- Le rôle de l’IPW a consisté alors à être l’année 2005. banisme et de l’Environnement, Mon- le coordinateur de l’ensemble de l’opé- sieur Michel Foret à l’époque, pour ration. Sa mission a notamment porté Notons toutefois que des travaux de res- étudier la possibilité d’implanter un sur la résolution de la problématique de tauration aux toitures et aux fenêtres de Centre régional d’Initiation à l’Environ- la cession des bâtiments par l’Université l’Institut de Pharmacie sont encore pro- nement (CRIE), ainsi que, dans un de Liège à la Ville, d’une part, et de la ces- grammés pour cette année 2006. Ce deuxième temps, une Maison de l’Ur- sion par la Ville de l’Institut de Botanique vaste dossier pourra alors être considéré banisme dans l’Institut de Botanique tout en bail emphytéotique à la Région wal- comme abouti quoique… de nouveaux en y maintenant l’asbl «Maison Liégeoise lonne pour l’implantation du CRIE, projets se dessinent pour les bâtiments de l’Environnement». d’autre part. préfabriqués de l’Institut de Botanique. Chapelle Saint-Roch à Perwez, un chantier à rebondissements… Établie sur l’un des points culminants ils ont été interrompus en juin dans l’at- du Brabant wallon, une petite cha- tente d’un avenant pour travaux impré- pelle marque l’entrée de la commune vus. Cet avenant de 14.000 € HTVA n’est de Perwez sur la route de Namur. Éle- parvenu au maître de l’ouvrage qu’en vée en 1636 par un certain Jean Renard, septembre de l’année suivante. Les elle est dédiée à saint Roch invoqué pour travaux ont alors recommencé le les maladies contagieuses et plus parti- 17 novembre 2005. La faillite de la société culièrement pour la peste. En 1999, vu Brahy début 2006 provoque un nouvel l’état de délabrement de la chapelle et arrêt du chantier. Après accord de la l’impossibilité de rassembler les 25 pro- curatelle, la Commune lance alors un priétaires pour envisager sa restauration, marché pour compte pour l’achèvement la Commune obtient la cession du bien des travaux. L’entreprise Vandenbosch à titre gratuit. En 2000, l’intervention de de Walhain, adjudicataire du nouveau l’IPW conduit au lancement de la pro- marché, a entamé les travaux le 25 sep- cédure de certificat de patrimoine et à tembre dernier. la signature d’une convention entre la Commune et le MET pour la restaura- À l’heure où vous lisez ces lignes, sauf tion de la chapelle et l’intégration dans nouveau coup du sort, les travaux de un aménagement routier. restauration devraient enfin être ache- vés. La restauration de la chapelle, ini- Les travaux de restauration, attribués à tialement prévue pour une durée de l’entreprise Brahy pour un montant d’un 40 jours, aura finalement duré près de peu plus de 65.000 € HTVA, ont débuté deux ans et demi… en avril 2004 sous la direction de l’ar- chitecte Jean-Louis Vanden Eynde, mais La chapelle Saint-Roch à Perwez © IPW 3
Le Journal de la Restauration – N o 4 – 2006 Inauguration de la ferme synergies entre pouvoir communal et orga- nismes régionaux au service du patrimoine, Reine Fabiola. La Ville de Namur est à la recherche d’un candidat-investisseur de Montfort à Ans prouvant que celui-ci peut retrouver vie désireux de pouvoir restaurer et réha- pour tous dans de nouvelles fonctions. biliter les lieux. Elle est aidée dans cette tâche par l’IPW. Entre-temps, la Ville de Namur a sécurisé l’accès et a conclu un L’action de l’IPW sur la contrat de prêt à usage avec une société Citadelle de Namur spécialisée dans l’organisation d’activi- tés «Incentive» et «Team building» dans Le Fort d’Orange et la Porte de Bordial, le cadre d’événements d’entreprises, tous deux classés Patrimoine excep- aux fins de développer une forme de tionnel de Wallonie et implantés sur le tourisme d’affaires à Namur. Le Fort site prestigieux de la Citadelle de Namur, d’Orange est comparable à son homo- comptent parmi les biens inscrits sur la logue néerlandais à Ostende, le Fort liste des biens immobiliers gérés par Napoléon, restauré en lieu d’expositions, l’IPW. Propriétés respectives de la Ville de séminaires, d’autres manifestations de Namur, ces deux édifices sont ame- culturelles ou éducatives et de bar- nés à connaître des destinées différentes. restaurant. L’idée est bonne à prendre. La ferme Montfort à Ans À bon entendeur… © Atelier d’architecture Louis & Royer La ferme de Montfort, en bordure de la La restauration rue de l’Yser, au centre d’Ans, s’élève de l’ancien Manège comme un des derniers témoins de l’ac- tivité agricole de l’ancien village. Vaste de Verviers quadrilatère élevé en briques et calcaire, la cense était jadis propriété de l’abbaye Sur proposition de l’IPW élaborée à la du Val-Saint-Lambert. Les bâtiments, que demande expresse de son Ministre de l’on voit aujourd’hui, remontent pour tutelle, l’ancien Manège de Verviers, l’essentiel au XVIIe siècle, mais com- Le Fort d’Orange © IPW alors menacé de démolition, a fait l’ob- portent également de nombreuses trans- jet en mars 2003 d’un classement partiel formations des siècles suivants. La Porte de Bordial, située en contrebas (façade, halls d’entrée, rez-de-chaussée de l’éperon, le long de la Sambre, est des cages d’escalier) ne compromettant La cense, menacée de démolition et promise à devenir un outil touristique, aucun projet de réaffectation du reste rachetée par la Commune d’Ans en 2000, en complément du circuit existant sur du site, pour lequel l’Institut a ensuite eu a été classée en 2002 et tous les acteurs le site. Une procédure de certificat de des contacts avec des investisseurs de la politique du Patrimoine se sont patrimoine a été ouverte aux fins de pou- potentiels. mobilisés pour son sauvetage. Un projet voir entreprendre une campagne de res- de réaffectation des bâtiments s’est rapi- tauration de l’édifice, ainsi qu’une mise Un promoteur pressenti s’est effective- dement mis en place et les travaux ont en valeur de ses abords. Des investiga- ment porté acquéreur en 2004 de ce fas- été entrepris dès l’automne 2003; ils tions archéologiques menées en 2002 cinant bâtiment, contemporain du Grand viennent de prendre fin. La ferme abrite par le Service de l’Archéologie de la Théâtre voisin et œuvre du même archi- à présent seize logements sociaux (onze Région wallonne ont permis de dégager tecte. L’IPW avait aidé très activement maisons, un duplex, deux appartements les piles d’un pont, assez bien conser- à la concrétisation de cette vente par et deux studios), les bureaux de la vées et qui pourront être récupérées la Société du Manège et ses quelque Société de Logements du Plateau pour supporter une passerelle d’accès à 120 actionnaires. Les travaux d’aména- (dépendant de la Société wallonne du la Porte, comme le prévoit le projet ima- gement en logements des parties non Logement), ainsi que la bibliothèque giné par la Ville de Namur dans le cadre classées furent perturbés par le souci de communale. de la procédure de certificat de patri- sauvegarde des éléments classés (de style moine. De nouvelles investigations éclectique arabisant), des études préa- Les logements prennent place dans la archéologiques attendues dans les lables retardant l’attribution du certificat grange, les étables, ainsi que dans l’ancien semaines à venir devraient venir com- de patrimoine, obtenu fin 2005. corps de logis. Nécessitant des apports bler utilement les questions laissées en de lumière naturelle, cette affectation a suspens et permettre dès lors l’élabora- Le chantier de rénovation du manège va commandé des percements nouveaux tion d’un avant-projet. pouvoir redémarrer. Le Gouvernement pour lesquels il a été décidé d’ouvrir les wallon a en effet approuvé en septembre maçonneries des façades arrière de la 2006 le projet de restauration des parties ferme, de manière à maintenir la cour en classées. La Région wallonne subsidiera l’état, moyennant la réouverture des baies à hauteur de 348.000 € (soit 60 % du anciennes obturées. Quant aux bureaux, montant total des travaux) la réfection ils occupent aujourd’hui une moitié de de la façade, de la loggia, des châssis et l’ancienne grange et la bibliothèque a des escaliers. été aménagée sur deux niveaux dans le bâtiment à front de rue. Les espaces Le promoteur privé peut enfin être sou- «publics », bibliothèque et bureaux, se lagé, car les 19 appartements déjà réali- répartissent donc naturellement du côté sés à l’arrière sont tous loués. La de la rue de l’Yser, tandis que les futurs La porte de Bordial © IPW prochaine phase de travaux consistera occupants des logements bénéficieront d’ici le printemps prochain en l’achè- du calme à l’arrière de la ferme. Le Fort d’Orange, pentagone militaire vement de 8 appartements à l’avant, qui datant de la période hollandaise, est, sont déjà aménagés mais impossibles à Au total, la restauration et la réaffectation quant à lui, situé sur les hauteurs de la louer sans rénovation de la façade et le de la ferme de Montfort sont un modèle de Citadelle, tout à côté du parc attractif changement des châssis. 4 Suite page 21
Suite de la page 4 Le Journal de la Restauration – N o 4 – 2006 Binche – Triage-lavoir Pour réaliser ce programme d’enver- gure, financé aux deux tiers sur fonds propres, la s.a. Triage-lavoir du Centre est soutenue par l’Union européenne et la Région wallonne, via l’octroi de cré- dits Feder, de subsides du plan Marshall wallon dans le cadre de la réhabilitation des sites d’activité économique désaf- fectés et de subsides patrimoine. Afin de préserver au mieux les qualités architecturales de ce vaste bâtiment, à savoir son organisation intérieure parti- culière (peu de cloisonnements verti- caux, transparence, présence de cuves, silos, rampes obliques…, témoins de l’ancienne activité industrielle), le pro- jet de réhabilitation prend le parti d’af- firmer les nouvelles fonctions par un aménagement résolument contempo- rain, qui tranche tant par les matériaux choisis que par les couleurs franches avec les zones patrimoniales préservées. Cet ancien lavoir à charbon va accueillir dans les prochaines années de nouveaux occupants: les Archives générales du Vue aérienne du triage-lavoir, F. Dor, DOHC © MRW Royaume (centre intermédiaire d’ar- chives), l’Institut royal des Sciences natu- À l’occasion de l’achèvement de la pre- chantier a été lancé en septembre relles de Belgique (stockage de carottes mière phase des travaux, la s.a. Triage- 2005 –, l’aspect extérieur du monument géologiques et de fossiles), l’IFAPME lavoir du Centre a exceptionnellement a radicalement changé, puisque les (centre de formation professionnelle: arti- ouvert au public le chantier de restau- bétons de façade ont été traités, répa- sanat contemporain – design), des socié- ration du triage-lavoir de Péronnes- rés, puis repeints. Cette phase sera sui- tés privées (bureaux). À ce jour, 14.000 m2 lez-Binche pendant les Journées du vie par le remplacement des châssis, la ont d’ores et déjà trouvé preneur; les Patrimoine. Plus de 900 personnes ont réfection des toitures, les travaux de res- 6.000 m2 encore disponibles ont été répar- répondu à l’invitation et sont venues tauration et d’aménagement intérieur, tis en huit lots, de 200 à 1.200 m2 environ, durant deux après-midi découvrir le nou- la construction d’un bâtiment de stoc- qui pourraient être aménagés pour veau visage de ce fleuron du patrimoine kage semi-enterré à l’arrière du triage- accueillir des bureaux, PME, HORECA, industriel wallon. En effet, en un an – le lavoir et, enfin, le traitement des abords. etc. (contact: info@triagelavoir.be). La chapelle Sainte-Apolline à Wartet – Marche-les-Dames (Province de Namur) Au nombre des biens inscrits sur la liste l’abondance de la végétation et d’im- de l’Institut du Patrimoine wallon figu- portants décombres. rent plusieurs édifices religieux dont la réaffectation pose question. Parmi Soucieux de l’avenir de ce monument ceux-ci, le dossier de la chapelle Sainte- après sa restauration et en accord avec Apolline à Wartet a récemment connu les propriétaires, la famille de Grünne, une évolution positive ouvrant la voie l’Institut a initié deux autres projets. Le à sa sauvegarde. Attenante au château- premier a abouti à la conclusion d’une ferme voisin et inscrite sur la liste des convention tripartite entre la Ville de bâtiments confiés à l’I.P.W. depuis Namur, la société des Dolomies, l’ac- 1999, cette chapelle a fait l’objet de tuelle propriétaire du château-ferme et travaux de consolidation et de mise en des abords, et la famille de Grünne, valeur des stèles funéraires, complé- confiant à la Ville de Namur le soin d’en- tés par la pose de panneaux d’inter- tretenir les abords immédiats de la cha- prétation. pelle et de son cimetière situé à l’arrière de l’édifice. C’est dans ce cadre qu’une Cet oratoire était dans un état de déla- clôture en charme a été érigée autour brement important, ayant perdu depuis du chêne ancestral situé à l’avant de la La chapelle de Wartet © IPW plusieurs années sa couverture et sa char- chapelle. pente datée par analyse dendrochrono- lorisation du petit patrimoine populaire logique des années 1632-33. L’élaboration Le second projet a eu pour objectif la wallon. de ce projet a été confiée au bureau des sauvegarde du chêne au travers d’une architectes associés A. Dupont, J.L. Van- campagne de soins. La société des Dolo- L’ensemble de cette opération aura per- den Eynde, O. De Sorgher et N. Gyömö- mies, propriétaire du terrain sur lequel mis d’assurer à ce petit édifice une sau- rey, qui ont été confrontés en premier est implanté le chêne, a obtenu auprès vegarde à long terme grâce à la bonne lieu à la difficulté de mener à bien les de la Région les subsides nécessaires volonté et la collaboration d’une plura- investigations nécessaires au projet, vu dans le cadre d’une opération de reva- lité d’acteurs. 21
Le Journal de la Restauration – N o 4 – 2006 Trente années de protection et patrimonial au travers de ces projets de transformation d’anciennes usines ment, on peut encore citer le charbon- nage de Blegny, ouvert au public dès le du patrimoine industriel textiles en immeubles de logement, en lendemain de la cessation de son acti- liaison avec les stratégies de rénovation vité économique. Parallèlement à la politique d’assainissement des friches urbaine de l’époque. La société d’habi- industrielles menée par la Région depuis de nom- tations sociales «La Régionale Vervié- D’autres charbonnages encore ont breuses années, les autorités ont peu à peu accepté toise» est intervenue ainsi dans plusieurs trouvé, à la fin des années 1990, une le classement comme monument historique de certains communes, à Verviers (Maison Closset, nouvelle vie: le site du Grand Hornu près témoins de l’histoire industrielle de la Wallonie, puis puis usines «Au Chat» et Bouchoms de Mons, œuvre architecturale d’une la valorisation de ce patrimoine industriel, surtout si aujourd’hui), à Dison (usines Tiquet, grande qualité devenue le Musée d’Art une réaffectation pouvait être envisagée. Mais ce type Wasson, puis Rodeco), à Limbourg enfin contemporain de la Communauté fran- de démarche ne s’est pas imposée d’emblée. (usine Bodeux). Dans la plupart des cas, çaise, et les bâtiments du charbonnage les architectes ont tiré parti de la struc- du Crachet à Frameries en région mon- Au contraire, il a fallu en Wallonie comme ailleurs un ture des bâtiments industriels pour y toise également qui abritent le «PASS », lent processus de sensibilisation aux monuments du implanter tout ou partie des nouveaux Parc d’aventures scientifiques. patrimoine industriel, dont on peut situer les débuts logements. en 1975 avec une exposition sur «Le règne de la Enfin, dans le cadre de sa mission d’as- machine», suivie par une série de colloques en 1977, On retrouve également à Verviers un sistance aux propriétaires de monu- 1982, 1985, une nouvelle exposition en 1987 sur «Le des nombreux exemples wallons de valo- ments, l’Institut du Patrimoine wallon Patrimoine industriel et sa reconversion» et enfin en risation touristique du patrimoine indus- travaille actuellement sur neuf monu- 1990, dans la foulée de la régionalisation de la politique triel, avec l’ancienne fabrique de draps ments du patrimoine industriel: mou- du patrimoine, la réalisation d’un premier inventaire et filature de laine Bettonville devenue lins, fours à chaux, anciennes brasseries, de 264 sites industriels wallons d’intérêt historique. le Centre touristique de la Laine et de la etc. L’IPW a notamment été chargé du Mode. Dans le même ordre d’idées, le sauvetage d’un bâtiment inauguré en Le Ministre Robert Collignon décréta que 1994 serait charbonnage de Bois-du-Luc à La Lou- 1954 et financé par les crédits du plan l’année du patrimoine industriel en Wallonie, ce qui vière a été transformé en écomusée Marshall, le triage-lavoir de Binche. Un s’est traduit par un nouvel inventaire de 1310 sites régional du Centre, consacré à l’histoire bâtiment devenu unique dans les bas- anciens cette fois (dont 120 ont été ensuite sélec- minière, et celui du Bois du Cazier à sins houillers du Nord, du Pas-de-Calais, tionnés pour leur valeur historique ou architecturale), Charleroi est devenu un espace touris- du Hainaut, de la Meuse et de la Cam- par une publication de prestige sur ces monuments, tique et de mémoire, dédié à l’histoire de pine, affichant une réelle recherche par leur mise en valeur lors des Journées du Patri- la mine et à la catastrophe du 8 août 1956 esthétique et un énorme potentiel de moine et surtout par l’opération de réaffectation des qui y fit près de 300 victimes. réaffectation. Comme cela a déjà été «Moulins de Beez» menée par la Région. exposé dans La Lettre du Patrimoine, Sur le site des anciennes cristalleries du ce monument est aujourd’hui en cours Les pistes de réaffectation du patrimoine industriel, Val-Saint-Lambert à Seraing, la commune de restauration dans le cadre d’une opé- explorées par les autorités en Wallonie depuis les années a installé un Centre d’interprétation de ration mixte «public-privé» exemplaire 1990 – les autorités puisque force est de constater le peu l’histoire du cristal, aménagé dans une à plusieurs égards. Un modèle pour les d’initiatives privées dans ce domaine –, se sont orien- partie de l’ancienne abbaye elle-même bâtiments classés du charbonnage du tées dans plusieurs directions somme toute assez «clas- déjà reconvertie en bureaux au Hasard à Cheratte, eux aussi depuis trop siques»: locaux administratifs, logements sociaux, XIXe siècle. En région liégeoise égale- longtemps en attente de restauration ? valorisations touristique, culturelle ou éducative. Meilleur exemple en Wallonie de valorisation d’un monument industriel en locaux publics, les Moulins de Beez à Namur furent réaffectés par la Région, sur le modèle des usines Motte à Roubaix, en centre d’ar- chives, abritant également deux petits musées, un auditorium, et les locaux d’un Cabinet ministériel et de plusieurs administrations. Cette réalisation, ache- vée en 1998, a reçu un Prix Europa Nostra en 2002. Les reconversions des bâtiments du Patrimoine indus- triel en logements sociaux sont nombreuses dans la région de Verviers, où les responsables de la société locale de logement social ont fait œuvre de pionniers à cet égard dans les années 1980. On leur doit quelques avancées très significatives sur les plans urbanistique Le Grand-Hornu à Boussu, Le charbonnage du Hasard à Cheratte, G. Focant, DPat @ MRW G. Focant, DPat @ MRW 22
BELGIË – BELGIQUE P.B./P.P. Les Nouvelles B – 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501410 de l’Archéologie TRIMESTRIEL – OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2006 – No 4 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X Archéoforum de Liège Recherches archéologiques place Émile Dupont Dans le cadre de la problématique Les nos 9 et 10 de la place Émile Dupont La fouille permet également de préciser «conservatoire» des vestiges de l’Ar- ont préservé en élévation la majeure l’état d’aménagement du site qui a pré- chéoforum de Liège et dans l’optique partie d’un édifice de la seconde moi- cédé l’édifice de la seconde moitié du d’une démarche préventive et cura- tié du XIVe siècle appartenant à l’an- XIVe siècle. On constate que ce dernier tive, un programme de surveillance est cienne abbaye Saint-Jacques. Une fouille s’implante fidèlement par rapport à un mis en place afin d’enregistrer divers diagnostique du sous-sol est engagée bâtiment déjà établi sur le bief dont paramètres influant la conservation de sur le site depuis août 2005. L’inter- l’organisation architecturale apparaît l’ensemble des structures archéolo- vention de terrain a pris fin en juin 2006. entièrement renouvelée. Une première giques. L’analyse des données récoltées est en approche du matériel céramique récolté cours. À ce stade de la recherche, deux situe cette première phase d’aménage- Dans cette optique, douze nouveaux acquis originaux peuvent déjà être avan- ment du site avant la seconde moitié du thermo-hygromètres munis d’enregis- cés. XIVe siècle. treurs autonomes sont placés sur le site. Ils permettent d’enregistrer en Durant le Moyen Âge, le rez-de-chaus- Cette campagne de fouilles complète continu la température et l’humidité sée de l’édifice apparaît exhaussé de utilement l’état de connaissance du site. relative en différentes zones de cette deux mètres par rapport aux niveaux Les principaux acquis évoqués ci-des- vaste crypte archéologique. Dans cette de circulation extérieurs et ce, en rai- sus renouvellent notre compréhension continuité, nous avons également mis son de la présence du bief voûté sous le de ce patrimoine exceptionnel. Pour le en place huit nouveaux piézomètres bâtiment. Cette situation particulière reste, la documentation récoltée offre permettant de mesurer la hauteur de la perdure jusqu’au démantèlement de l’ab- une connaissance intime et complète- nappe phréatique, ainsi qu’une tren- baye, époque à laquelle des terrasse- ment documentée de contextes archéo- taine de fissuromètres tant sur les mas- ments de grande ampleur modifient la logiques qui pourront faire l’objet sifs instables que sur les fentes de retrait topographie du site. Les abords du bâti- d’études et d’expériences didactiques présentes sur les sédiments. ment médiéval sont alors terrassés jus- dans le cadre des activités du CWAB. qu’au niveau du rez-de-chaussée, altérant Denis HENRARD. La hauteur de la nappe phréatique a par là radicalement notre perception du une influence directe sur la teneur en monument. eau des sédiments; elle leur garantit leur élasticité et leur stabilité. L’en- semble de ces mesures instrumentées est complété depuis peu par le place- ment de huit sondes de profil relevées le cas échéant par un boîtier de lecture donnant précisément la teneur en eau volumique des sédiments jusqu’à qua- rante centimètres de profondeur. L’ensemble des données ainsi collec- tées permettra la réalisation d’une étude climatique globale du site par un climatologue expert en conservation patrimoniale. À l’issue de cette étude qui devrait débuter dans les prochaines semaines, nous devrions être en mesure de cibler, atténuer, voire enrayer, dans la mesure du possible, les facteurs per- turbateurs afin de réduire l’étendue du phénomène de dessiccation et d’in- duration altérant les couches archéo- logiques et assurer ainsi la pérennité de ce patrimoine exceptionnel. Nancy VERSTRAELEN. Trois terrassements successifs ayant servi à exhausser le rez-de-chaussée du bâtiment au XIVe s. © IPW 5
Les Nouvelles de l’Archéologie – N o 4 – 2006 De la fouille au Musée. Cinq années de recherches archéologiques à Huy Il y a tout juste treize ans, en 1993, la Il y a quelques mois enfin, la collabora- de techniques de mise en page et autres Région wallonne décidait d’accorder tion s’est élargie et les archéologues tra- procédés, ils ont planché sur une réno- une attention particulière aux parties de vaillent avec le Musée communal de Huy. vation totale du décor, du contenu des son territoire les plus riches en patri- La salle archéologique du musée vient de vitrines et sur l’édition d’une brochure moine archéologique et de placer des «rajeunir» à partir d’une ébauche d’ex- (v. Publications et Manifestations, p. 18). équipes d’intervention sur le terrain. Ce position réalisée à l’occasion des Jour- fut le cas à Huy. Il y a sept ans, une pre- nées du Patrimoine 2005 sur le thème Mêlés aux très beaux objets mérovin- mière subvention – renouvelée presque des cinq dernières années de recherches giens découverts autrefois dans le cime- chaque année – était accordée par la archéologiques sur le terrain. Ce projet tière de Saint-Victor et avenue Batta, sont Région wallonne au Cercle hutois des fut porteur d’énergie! Les membres de maintenant présentés au public ceux Sciences et Beaux-Arts pour effectuer la Commission consultative du Musée, le issus de deux nouveaux sites de la rive des fouilles urbaines à Huy et à Amay. Le Conservateur et tous ses collaborateurs gauche de la Meuse. Le long du chemin personnel engagé grâce à cette subven- ont uni leurs efforts à ceux des de halage, le rivage a été occupé depuis tion travaille en collaboration étroite «fouilleurs» et, à coup d’inventaires, de la fin du Ve siècle par des habitants et avec le Service de l’Archéologie de la photographies, d’emballages et de ran- par leurs petites maisons, les structures Région wallonne en province de Liège. gements, sans oublier l’apprentissage de stockage de denrées, les abris où ils pratiquaient les activités quotidiennes, leurs fosses à déchets et, surtout, les ate- liers, dont un exceptionnel atelier de verrier. Les Mérovingiens sont installés entre le fleuve et leur cimetière, en dehors de la future enceinte de la ville, les remparts érigés à la fin du XIIe siècle ayant peut-être succédé à d’autres plus anciens. Les traces d’époques succes- sives se superposent et se recoupent jus- qu’au XIVe siècle, qui voit les habitations disparaître au profit d’un atelier de potier toujours en activité au milieu du siècle. Enfin, durant de longs siècles, cette par- tie du rivage de Meuse reste vouée à la culture, épargnant aux structures médié- vales une destruction radicale. En juin 2005, une découverte fortuite a occasionné une courte intervention sur la rive droite, après la démolition d’une Four de potier contenant les vases de la dernière fournée, maison de maître construite à la fin du S. de Bernardy de Sigoyer, DPat © MRW XIXe siècle sur les ruines de la tour Saint- Jean qui, depuis le Moyen Âge, se dres- sait à la pointe nord de l’enceinte, dominant la Meuse. Les vestiges ont été nettoyés, photographiés et relevés, puis protégés par un arrêté ministériel sti- pulant l’interdiction de les détruire davantage. Les observations effectuées sont présentées avec d’autres éléments rassemblés sur le thème de la ville et de sa défense. Enfin, l’archéologie du bâtiment est représentée par l’étude de l’église Saint- Mort, combinant fouille du sous-sol et étude des transformations des maçon- neries; elle a permis de retracer l’his- toire du site et du monument. Adresse: Musée communal de Huy, 20, rue Vankeerberghen, B - 4500 Huy Renseignements: +32 (0)85 232 435 www.musee-huy.be museehuy@skynet.be catherine.peters@mrw.wallonie.be Visite d’enfants dans la nouvelle salle d’archéologie © Musée de Huy 6 Suite page 19
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