LA NUIT C'EST BEAU - le magazine - Magazinos.com

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Alexis Berg   Supplément de L’Équipe n° 24 236 – Ne peut être vendu séparément

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                                               1997
                                                                            le magazine

      LE SPORT
     C’EST BEAU

LA NUIT
                                              2020
                                              05/12
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bûche glacée au kiwi

8 personnes        30 minutes        1 nuit au congélateur

Ingrédients
5 kiwis                        150 g de yaourt
20 cl de crème liquide         2 œufs
entière bien froide            75 g de sucre

•Épluchez les kiwis, mixez-en 3 pour obtenir un coulis.
 Coupez les deux autres en dés.
•Fouettez la crème au batteur électrique jusqu’à ce
 qu'elle soit bien ferme. Réservez au réfrigérateur. Lavez
 les fouets puis fouettez les deux blancs d’œufs en neige
 avec la moitié du sucre.
•Dans un autre bol, fouettez les jaunes d’œufs avec l’autre
 moitié du sucre pour obtenir un mélange clair et épais. À

                                                                ©Anne-Lyse Chardon, ©Julie Mechali
 l'aide d'une spatule, incorporez délicatement le yaourt,
 puis les blancs en neige et enfin la crème fouettée.
•Placez une feuille de papier cuisson dans un moule à
 cake. Versez la moitié de la préparation et recouvrez du
 coulis de kiwi. Incorporez les dés de kiwis dans le reste de
 crème puis versez dans le moule.
•Mettez au congélateur pendant au moins 12 heures
 avant de démouler la bûche glacée. Coupez en tranches
 à l’aide d’un couteau passé sous l’eau chaude et servez
 sans attendre.

Astuce :
Pour démouler plus facilement la bûche glacée, passez le
fond du moule à cake sous l’eau chaude.
Et prévoyez plus de kiwis pour servir !

LE KIWI
dans tous ses é tats
Le kiwi fait partie des fruits climactériques. Et non, cela
ne veut pas dire qu’il lutte contre le réchauffement
climatique ! Mais, qu’il continue de mûrir, même après
avoir été cueilli sur l’arbre. On peut ainsi acheter ses
fruits plutôt fermes et les laisser mûrir à la maison pour
en avoir toute la semaine.
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PUBLIREPORTAGE

LE MARATHON DES FRUITS ET LÉGUMES FRAIS,

UN DÉFI FACILE À REMPORTER
 Réussir le challenge de manger des fruits et légumes frais chaque jour, c'est assez facile. En adoptant quelques bons réflexes, se faire plaisir dans
l'assiette devient vite une bonne routine.
Une clémentine ou des quartiers de pomme
à l'heure du café, un bol de salade pour
accompagner le déjeuner, des bâtonnets de
légumes devant le match, des litchis ou des
tranches d'ananas en dessert… Les fruits et
légumes frais s'invitent dans la partie à tout
moment de la journée.

Comme pour un challenge sportif : la
préparation est essentielle ! Rendez-vous sur
le site lesfruitsetlegumesfrais.fr pour y trouver
votre inspiration : plats gratinés réconfortants
et équilibrés, idées de desserts pour les soirées
d’hiver… Et faites une liste ! En achetant les
bonnes quantités, vous économisez de l’argent
et vous aurez des fruits et légumes pour toute la
semaine.

ON SE FIXE DES
OBJECTIFS
Anti-gaspi ? On utilisera les parties non utilisées des         Découvrez notre quiz
légumes – le vert des poireaux par exemple – pour                   de l' hiver !
agrémenter un gratin, une soupe, une quiche ! Sa
saveur va délicieusement relever vos plats.
                                                              Quelle est l'origine du nom du kiwi ?
Plateau-télé, oui ! Mais gourmand et équilibré ?
                                                          1. Du commerçant Chinois "Kiwi Keith" qui
Ce soir, c'est soirée match. Pas question de rater
                                                          a importé les premières graines de kiwi en                    Plus de recettes et d’infos sur :
une miette de l'action qui se déroule en direct.
                                                          Europe.
Pour éviter d'aller en cuisine vérifier votre cuisson,
rien ne vaut un délicieux plateau-télé. Préparez un
                                                          2. De la rivière "Kiwi" située sur l'Île du Sud
gratin à l’avance pour le servir à vos amis ou vos
                                                          de la Nouvelle-Zélande.
proches. On gagne du temps, et il en reste pour le
lendemain – ce sera encore meilleur.
                                                          3. De l'oiseau du même nom. "Kivi-kivi"
                                                          voulant dire "cui-cui" en Maori.
On monte d’un niveau ? Allez, quelques
inspirations pour transformer l’essai. Tartiflette         démique de leur archipel.
d’endives, poireaux façon cassoulet, rôti de porc
                                                          landais qui le baptisent "kiwi" en référence à l'oiseau en-
                                                          Réponse 3. Si le kiwi vient de Chine, ce sont les Néo-Zé-
laqué à l’ananas, hachis Parmentier de carotte : tout
est là pour vous réinventer et marquer des points !
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ÉDITO

                                                                                                                           Nos nuits
                                                                                                                           blanchesPAR IMANOL CORCOSTEGUI
                                                                                                                                      Rédacteur en chef adjoint

                                                                                             U
                                                                                          ne lueur au cœur des ténèbres. Alors qu’il ne l’attendait plus,
                                                                                          après des heures passées à la chercher en vain au milieu des
                                                                                          tumultes de l’océan, c’est au plus profond de la nuit que Jean Le
                                                                                          Cam a aperçu la petite lumière éclairant le naufragé Kevin
                                                                                          Escoffier, une apparition qui lui a permis de lui sauver la vie.
                                                                                          Mardi, à 2 heures du matin, au large du cap de Bonne-Espéran-
                                                                        ce, le Vendée Globe a connu un de ces moments de grâce qui font sa légende. Et la
                                                                      nuit a rappelé au monde du sport ce qu’elle a de terrifiant et de magique à la fois.
                                                                     Grâce au courage héroïque de ces deux guerriers des mers, on se dit que ce numéro
                                                                   spécial tombe plutôt bien.
                                                                  Un Mag qui, lampe frontale autour de la tête, s’enfonce voir ce que font les champions
                                                                quand le jour s’efface. Vous y lirez des rêves et des cauchemars, l’insomnie du vaincu et
                                                               le sommeil du brave, des bulles de sérénité et des gouffres d’angoisse, des cuites à n’en
                                                             jamais dessaouler et des exploits de somnambule. Vous y découvrirez un monde parfois
                                                            féerique, peuplé de chouettes qui hululent, de cerfs qui brament ou de baleines qui soupi-
                                                          rent, selon que l’on soit coureur des forêts ou explorateur des flots.
                                                         Et puis il y a nos nuits blanches à nous, les amoureux de sport. Chacun a sa plus belle, sa plus
                                                        marrante. Brancher son réveil à une heure improbable pour allumer l’écran noir et savourer
                                                     quelques secondes d’éternité, les triomphes de Carl Lewis ou d’Usain Bolt, à l’autre bout de la
                                                   planète. Être arraché de son lit avant l’aube pendant son service militaire pour aller courir sur
                                                  une plage de Gironde et dégringoler dans les dunes. Lutter contre ses paupières qui se ferment
                                                pour partir prendre le premier train du matin et se mêler à la célébration d’un titre de son club. Tra-
                                               verser la France en autocar et regarder défiler les aires d’autoroute en ressassant cette défaite à
                                             laquelle on vient d’assister.
                                            Ces derniers temps, on s’est couché un peu plus tard que d’habitude pour tout lire, tout voir, tout écouter
                                           sur une étoile argentine qui vient de s’éteindre. Le documentaire d’Asif Kapadia sur les années napolitai-
                                         nes de Diego Maradona nous a rappelé, à grands coups de mains qui s’agrippent et de caméras sans cesse
                                        braquées, le grand drame de son existence. Puisque ses journées ne lui appartenaient plus, il ne lui restait
                                      que la nuit pour vivre, et il s’y est souvent perdu.
                                     Pour nous, c’est autre chose. On publie ce numéro alors que s’achève bientôt cette triste année où l’on a
                                   appris à cacher nos sourires sous des masques, à tenir nos proches à distance et à passer tant de soirées sans
                                  saveur. Le soleil se couche très tôt en ce moment et on a tellement hâte qu’on nous rende nos nuits. l
                                icorcostegui@lequipe.fr

                                         DIRECTION,                RÉDACTION                                        ADMINISTRATION               PUBLICITÉ                     La rédaction
                                ADMINISTRATION,                                                                                                Amaury Media        n’est pas responsable
                                        RÉDACTION,      DIRECTEUR DE LA RÉDACTION       RESPONSABLES D’ÉDITION      DIRECTEUR PRÉPRESSE                                   de la perte ou de
Alexis Berg/L’Équipe

                               VENTES, PUBLICITÉ              Jérôme Cazadieu                  Isabelle Talès             ET FABRICATION           PRÉSIDENTE              la détérioration
                       40-42, quai du Point-du-Jour                                           Laurent Crocis           Bruno Jeanjean         Aurore Amaury      des textes ou des photos
                       92100 Boulogne-Billancourt             RÉDACTRICE EN CHEF                Olivia Blondy                                                               non demandés
                                    T. 01 40 93 20 20       Géraldine Catalano                                        PHOTOCOMPOSITION       DIRECTEUR GÉNÉRAL      qui lui sont adressés.
                                    F. 01 40 93 24 92                                     DIRECTION ARTISTIQUE           PHOTOGRAVURE       Kevin Benharrats             La reproduction,
                               CCP Paris 9 427 90 C            RÉDACTION EN CHEF           Bertrand Lacanal              SAS L’Équipe                                     même partielle,
                                                         Jean-Michel Brochen                     Yann Le Duc                               DIRECTRICE GÉNÉRALE    de tout article ou photo      Origine du papier : Allemagne
                                         PRÉSIDENTE          Pierre Callewaert                Pierre Wendel                 IMPRESSION                ADJOINTE                  publié dans          Ce magazine est imprimé
                                     Aurore Amaury         Imanol Corcostegui                                              Newsprint       Christèle Campillo       le Magazine L’Équipe       chez Newsprint et Roto France
                                                                                    RESPONSABLES ICONOGRAPHIE             Roto France                                         est interdite.                    certifié PEFC.
                                  DIRECTEUR GÉNÉRAL,                REPORTAGE             Anne-Laure Vallet                                 EXÉCUTION-PLANNING                                                Eutrophisation :
                                                                                                                                                                                                   PTot 0,003 kg/tonne papier
                          DIRECTEUR DE LA PUBLICATION       Karim Ben-Ismaïl             Antony Ducourneau       Service abonnements              Nadia Lanak        COMMISSION PARITAIRE
                                   Jean-Louis Pelé          Chrystelle Bonnet                                         T. 01 76 49 35 35       Philippe Leriche          N°1222 K 82523
                                                         Anne-Sophie Bourdet                                                                                              ISSN 02453312
                                             ÉDITEUR    Jean-Christophe Collin
                                        Éric Matton              Bruno Garay
                                                             Nicolas Herbelot
                                                              Françoise Inizan

                                                                                                                                                                                               7
LA NUIT C'EST BEAU - le magazine - Magazinos.com
Avec le Don de Giga,
                plus on est nombreux
                plus on est solidaires.
                                                                 Bouygues Telecom lance le Don de Giga pour lutter avec
                                                                 ses clients contre l’exclusion numérique. Soyez nombreux
                                                                 à nous soutenir, c’est grâce à vous tous que nous distribuerons
                                                                 des forfaits et des téléphones à ceux qui en ont besoin*.
                                                                 Soutenez l’opération sur bouyguestelecom.fr/dondegiga

                                                                 En partenariat avec la Croix-Rouge française.

*Dans
*Da
  ans la limite
         limit
            ite
             te de 20 000
                        0 forfaits
                          for
                          fo
                           orf
                             rfa
                              fait
                                 its
                                  ts et 10 000
                                           0 00 smartphones.
                                                smart
                                                   rttpho
                                                       hon
                                                        one
                                                          nes
                                                           es.
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SOMMAIRE

                                                                                                                             COVER STORY
                                                                                                                             On ne veut pas gâcher un effet qui vous a
                                                                                                                             peut-être échappé mais voilà : si vous lais-
                                                                                                                             sez dormir ce numéro du magazine L’Équipe
                                                                                                                             assez longtemps aujourd’hui sur la table de
                                                                                                                             la cuisine, la une peut vous réserver une
                                                                                                                             surprise la nuit prochaine. Disons que pour
                                                                                                                             trouver cette idée lumineuse, on a phospho-
                                                                                                                             ré... L’inspiration est enfantine et ludique,
                                                                                                                             précise Yann Le Duc, le directeur artistique :
                                                                                                                             c’est un rappel des ciels étoilés qu’on colle
                                                                                                                             au plafond des chambres d’enfants pour
                                                                                                                             tromper leur peur du noir, rien de plus. En
                                                                                                                             photo, il fallait un geste universel, pour n’en
                                                                                                                             exclure aucun. La course d’un trailer saisi
                                                                                                                             par Alexis Berg dans un halo s’est imposée.
                                                                                                                             Il fallait assez de points lumineux pour pro-
                                                                                                                             duire cette phosphorescence dans le noir.
                                                                                                                             Pour que ça marche, laissez la une au moins
                                                                                                                             cinq minutes en pleine lumière (vingt pour
                                                                                                                             une « charge » totale). Vous vérifierez alors
                                                                                                                             ce que décrit Armel Le Cléac’h dans ces
                                                                                                                             pages : le noir total n’existe pas. C’est l’idée
                                                                                                                             de cette couv.

                                                                                                                              12       Le SAV
                                                                                                                              14       L’image
                                                                                                                              16       La story
                                                                                                                              18       Le brief
                                                             AGITÉES
                                                                                                                 34
                                                                                                                              20       La chronique
                                                             La nuit précédant les grands
                                                             exploits est source de belles
                                                             et savoureuses histoires.

                                                                               22
                                                                                                                              38
L’Équipe – Stéphane Lavoue/L’Équipe – Alexis Berg/L’Équipe

                                                                                             COGITÉES                        NATURELLES
                                                                                             Les veilles de match, en tant
                                                                                             que joueur ou comme             L’ultra-trailer Xavier Thévenard
                                                                                             entraîneur, ont toujours        dispute des compétitions de
                                                                                             favorisé la réflexion           nuit. Des courses sous la lune
                                                                                             de Didier Deschamps.            partagées avec cerfs et chouettes.

                                                                                                                                                                  9
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        SOMMAIRE

                                  44
HOULEUSES
Armel Le Cléac’h a vécu deux naufrages
en haute mer et en pleine nuit.

                              46            LUMINEUSES
                                            Le sport n’attend pas toujours que le soleil se lève.
                                            Portfolio nocturne.

                                                                                       FESTIVES
                                                                                       Antoine
                                                                                       Boucherie
                                                                                       raconte trois

                                                                                                         Bernard Le Bars/L’Équipe – Thomas Stöckli/ Red Bull Content Pool – Alexis Réau/L’Équipe – Étienne Garnier/L’Équipe
                                                                                       décennies
                                                                                       de troisièmes

                                            62
                                                                                       mi-temps
                                                                                       au « Bedford
                                                                                       Arms » à Saint-
                                                                                       Germain-des-
                                                                                       Prés.

                                            65   Noir tendance            80 Moteurs
                                            68   Vitrine                  83 médias
                                            74   Must                     96 Collection privée
MÉMORABLES                                  76   Coach sommeil            98 Fenêtre sur corps
Victor Yoka, le père de Tony, se souvient
de sa nuit magique à Kinshasa quand il a
assisté au combat Ali-Foreman en 1974.
                                            78   Jour de food
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LE BRIEF

                                            Le SAV
                         Qui a brillé, qui s’est planté, qui a fait parler ?
               Le magazine passe au crible l’actu des héros des derniers numéros.
                        Cette semaine, ils ont bien tenu les huit rounds.

           Au plaisir !                                                    À demain !
   Vous avez rajeuni de trente ans en                             Et voilà ! Le biathlon a repris sur la
   découvrant Mike Tyson en une du                                chaîne L’Équipe et vous n’avez plus
  dernier numéro ? Nous aussi. Vous                             que son nom à la bouche. Oui, Émilien
   avez eu envie de resauter dans un                            Jacquelin est un jeune plein d’avenir.
short en satin pour mettre des tartes                              Surtout au tir debout, préciserez-
aux copains ? Lui aussi, c’est ce qu’il a                           vous, puisque vous avez dévoré
 fait samedi contre un autre quinqua,                            notre dernier décryptage. Et s’il s’est
    Roy Jones Jr. On l’a pris sans se                            lancé tranquille le week-end dernier
  pincer le nez, pour le simple plaisir                             (8e au sprint et en individuel) en
 de les revoir. Et à la fin du match                            Finlande, vous savez déjà qu’il est sur
  (nul), on n’avait rien à regretter.                                    les traces de Fourcade.

                                                                                                           Alexis Réau/L’Équipe - Frédéric Mons/L’Équipe - Paulo Texeira - Pierre Lahalle/L’Équipe

              À jamais !                                                    Au sifflet !
  Quelle légende repose vraiment en                                Stéphanie Frappart arbitre le foot
  paix ? Pas Diego Maradona, en tout                               au plus haut niveau. Alors chaque
 cas. Les larmes de ses admirateurs                                jour, expliquait-elle, elle s’impose
n’avaient pas séché que son médecin                               des heures de travail physique pour
    était visé par une enquête pour                                 tenir le rythme. Meilleure arbitre
    homicide involontaire. Puis une                                  du monde en 2019, elle a dirigé
  joueuse espagnole, Paula Dapena,                                la Supercoupe en août. Et elle était,
    craignait pour sa vie après avoir                                    mercredi, sur le terrain
     refusé de rendre hommage à                                        de Juventus-Dynamo Kiev,
 l’homme qui, a-t-elle dit, n’était pas                           la première femme à tenir le sifflet
  un modèle de respect des femmes.                                           en C1 masculine.

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LE BRIEF

               L’IMAGE DE LA SEMAINE
       CRIS ET DÉCHIREMENTS
 Dans la nuit de Buenos Aires, près de la Casa Rosada,
    le palais présidentiel, ce 26 novembre, c’est tout
    un peuple qui hurle son amour et son désespoir.
 Son amour pour Diego Armando Maradona, celui qui
       a redonné fierté et honneur au pays en 1986
  en remportant le Mundial mexicain. Son désespoir
  d’avoir appris la veille le décès à 60 ans, d’une crise
 cardiaque, du Pibe de Oro, l’idole à qui les Argentins
             pardonnaient excès et frasques.
                  PHOTO RICARDO MORAES/REUTERS

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LE BRIEF

                                                                                                                        Jimmy Connors,
                                                                                                                        guerrier de la nuit
                                                                                                                        en 1991 à Flushing.

                               LA STORY

     Et l’US Open alluma
           la lumière
    Le 27 août 1975, l’Américain Stan Smith
  et le Néo-Zélandais Onny Parun étrennent
  la première « night session » de l’US Open.
        Les matches de nuit vont devenir
       la signature du tournoi. PAR BRUNO GARAY

L
         ’année 1975 est celle de tous les changements pour
         l’US Open. Non seulement le tournoi qui se dispute
         alors à Forest Hills, dans le Queens, abandonne le
         gazon pour une terre battue verdâtre baptisée « har-
         tru », mais elle voit pour la première fois des matches
se disputer en nocturne. Des projecteurs pour raviver l’atten-
tion du public sur les courts de la cité qui ne dort jamais, c’est
raccord. En outre, Tony Trabert, le directeur de l’Open,
n’ignore pas que le site va faire place d’ici trois ans à un spot
flambant neuf à Flushing Meadows, près de l’aéroport de La
Guardia. Alors autant anticiper la modernité.
Pour l’historien du tennis Paul Fein, « Trabert avait compris
que des millions de gens qui travaillaient de 9 heures à
                                                                     Le match le plus calamiteux en nocturne à l’US Open a eu lieu à
17 heures ne pouvaient assister aux matches. C’était une
                                                                     Flushing Meadows en 1979 entre McEnroe et Nastase avec insultes,
idée brillante que de rendre ainsi le sport accessible aux
                                                                     bronca, bagarre dans les tribunes ou jets de canettes sur le court.
masses. » On pourrait ajouter que c’est aussi une manne
supplémentaire pour le trésorier du tournoi et un appel du
pied à CBS en vue de ses futurs prime time. Le match envisa-         une nuit de 1979 que se tient le match le plus calamiteux de
gé pour lancer cette innovation devait être un Ilie Nastase-         l’histoire entre Ilie Nastase et (encore) John McEnroe dans
Bob Lutz, mais le Roumain bataillait dans un match décalé            les jets de canettes et les glaviots du public. C’est de nuit que
                                                                                                                                              Alamy/PCN Photography – usopen.org/DR – Jean-Marc Pochat/L’Équipe

d’un tournoi du New Jersey. Aussi, c’est Stan Smith et Onny          Jimmy Connors, 39 ans, titulaire d’une wild-card en 1991,
Parun qui entrent sur le court en cette chaude soirée du             renverse la vapeur contre Patrick McEnroe, alors qu’il est
27 août 1975. L’Américain de 29 ans s’est imposé ici en 1971         mené 2 sets à 0, 3-0, 0-40 sur son service, et se qualifie pour
et part favori devant son adversaire d’un an son cadet, mais le      les demi-finales. C’est encore de nuit que les sœurs Williams
Néo-Zélandais s’impose finalement 6-4, 6-2 devant                    se défient en finale de l’édition 2001 trois jours avant l’effon-
4 949 noctambules ravis de l’expérience. Un match très               drement des tours du World Trade Center. L’US Open va faire
moyen qui entrera pourtant de plain-pied dans la légende en          école puisque les night sessions débarquent à l’Open d’Aus-
constituant la signature visuelle du tournoi.                        tralie dès 1988. À Roland-Garros, sur un central nanti d’un
Certaines night sessions produiront parmi les matches les            toit et d’un éclairage, quelques matches se sont terminés de
plus dramatiques de son histoire. C’est lors d’une rencontre         nuit en 2020, dont un Nadal-Sinner conclu à 1 h 26. L’an pro-
nocturne entre John McEnroe et Eddie Dibbs qu’un specta-             chain de véritables sessions de nuit spécifiques sont annon-
teur est atteint par la balle d’un sniper, en 1977. C’est durant     cées. Et seront réservées à des téléspectateurs payants. l

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SIREN 572 056 331
LE BRIEF

                                                      Il était 5 heures du matin...
                                                           C’est au cœur de la nuit que les Français ont vécu,
                                                            devant la télé ou le transistor, quelques grands
                                                                  moments de l’histoire du sport. C’était
                                                              à l’autre bout du monde et ça s’est passé à…
                                                                                                   PAR P. CA. ET J.-M. BR.

                                                  03:25 BOLT III. Il est 22 h 25 à Rio de Janeiro ce
 02:45 PÉREC AU FIRMAMENT. C’est au               14 août 2016, et 3 h 25 devant les écrans à Paris. Usain
cœur de la nuit française que Marie-José          Bolt prend le départ de sa troisième finale olympique du
Pérec réussit la merveille de sa carrière en      100 mètres, et va remporter en 9”81 sa troisième médaille
gagnant le 200 mètres des Jeux d’Atlanta, sa      d’or sur la distance reine. Il était 16 h 30 à Paris quand il
troisième médaille d’or olympique. Ce 1er août    avait gagné en 2008 (22 h 30 à Pékin), et 22 h 50 à Paris
1996, il était 20 h 45 pile au Centennial Olym-   pour son deuxième titre en 2012 (21 h 50 à Londres).
pic Stadium quand le starter a libéré les
sprinteuses. 21”99 plus tard la Française
entrait dans l’histoire. Autre exploit : moins
de quatre heures après, un bouclage décalé                                                                              05:09 BRISSON ET LES BLEUS EN OR. À Los
permet à la Divine Pérec de s’afficher rayon-                                                                          Angeles, devant les 100 000 spectateurs du Rose
nante en une de L’Équipe.                                                                                              Bowl de Pasadena, François Brisson inscrit de la
                                                                                                                       tête le premier but français en finale olympique
                                                                                                                       contre le Brésil. À 5 h 18, Daniel Xuereb double la
                                                                                                                       mise (2-0). Pour vibrer en direct, il faut écouter la

                                                                                                                                                                               Didier Fèvre/L’Équipe - Collection L’Équipe - Sébastien Boué/L’Équipe - Scott Cunningham/NBAE/Getty Images - L’Équipe - Denys Clément/L’Équipe
                                                                                                                       radio dans cette nuit du 11 août 1984. À la télé
                                                                                                                       française, le match, qui avait commencé à 4 heu-
                                                                                                                       res (19 heures à LA), n’est diffusé qu’en différé, à
                                                                                                                       partir de 7 h 30 sur Antenne 2.

                                                   05:00 JORDAN, THE LAST SHOT. Ce 14 juin 1998, il                     06:30 L’ESSAI DU BOUT DU MONDE. Auck-
                                                  reste 18,9 secondes à jouer dans le match 6 des finales              land, 3 juillet 1994. Les Bleus sont menés 20-16
                                                  NBA Bulls-Jazz, à Salt Lake City. Chicago mène 3-2, Jor-             par les All Blacks. À trois minutes de la fin de ce
                                                  dan a un sixième titre au bout des doigts quand il déclen-           test, Philippe Saint-André lance la charge collec-
                                                  che son tir. 87-86 pour les Bulls, dont 45 points pour               tive qui marquera l’histoire. Deylaud, Benazzi,
                                                  Jordan. Le dernier match et le dernier tir d’une légende.            Ntamack, Cabannes, Delaigue, Accoceberry et
                                                                                                                       Sadourny qui aplatit. Victoire 23-20. Le French
                                                                                                                       Flair a signé son chef-d’œuvre, « l’essai du bout
                                                                                                                       du monde », et du bout de la nuit.
 03:00 CERDAN CHAMPION DU MONDE.
Quand Marcel Cerdan monte sur le ring le
21 septembre 1948 à Jersey City pour prendre à
Tony Zale sa ceinture de champion du monde
des moyens, la France s’apprête à passer une
nuit blanche. La Radiodiffusion retransmet le
combat, la consommation d’électricité explo-
se. Et L’Équipe organise une « Nuit Cerdan » au
Ciné-Radio Montmartre avant de distribuer
son édition spéciale au petit matin.

           18
CHRONIQUE

                                          PIERRE ADRIAN

               Nostalgie
          de l’autocar la nuit

F          red a pris la parole. Il a dit : « Au fond, ce qui me manque le plus, c’est les trajets d’auto-
           car. Ouais, je pensais pas... Mais t’as pas connu la vie de supporter si t’as pas vécu un
           dép’ en autocar. Nous les vieux, on se met à l’avant et on laisse les petits jeunes faire les
           cons à l’arrière. On sait ce que c’est, on a été à leur place. Y a toujours des abrutis pour
           prendre un ecstasy alors qu’il reste huit heures de car à bouffer. Les mecs foutent le
bordel, on les calme une fois, deux fois, et puis ils vivent leur défonce tout seuls dans leurs écou-
teurs. Maintenant y a moins de bière qu’avant et plus de dope. Ça arrange le conducteur parce
qu’avec la bière, t’avais toujours un mec qui voulait pisser. À chaque aire d’autoroute c’est la
même histoire. On prévient : pas de vol à la boutique, pas de tags dans les chiottes, pas d’emmer-
                                                                                                             PIERRE ADRIAN EST
                                                                                                             ÉCRIVAIN. DERNIER
                                                                                                             OUVRAGE PARU :
                                                                                                             « LES BONS GARÇONS »,
                                                                                                             AUX ÉDITIONS
                                                                                                             DES ÉQUATEURS.

des. Et puis on remonte dans l’autocar. Il manque jamais personne et je me dis à chaque fois que
c’est un miracle. L’autocar la nuit, c’est la saveur chaude des soirs de semaine, des matches de
Coupe UEFA contre Boavista, à Leverkusen, à Prague… C’est des postes frontières désaffectés
passés dans le halo des réverbères. »
Fred a fouillé dans son tabac à rouler et il a continué : « J’ai fait bon nombre des villes de France et
d’Europe mais ce que j’en connais c’est moche : les fouilles sur les parkings des zones commer-
ciales, les boulevards périphériques, les couloirs en béton. On avale des heures d’autocar pour se
faire tasser comme du bétail et poiroter dans le froid. Faut voir ce qu’on prend sur la gueule aussi.
Des bouteilles de pisse, des piles, des boulons, des batteries de Nokia... Alors maintenant que je
suis un ancien, l’autocar je m’y sens bien. Si je remonte dedans après un match, c’est que y a pas eu
de drame. On parle du prochain déplacement, de nos femmes et de nos filles. On se montre des
photos, on dort un coup. On finit par connaître la route par cœur. Une enseigne aux néons au bord
de l’autoroute, une station-essence, et on sait qu’on approche de la maison. Il fait une chaleur à
crever et y a une odeur de sueur séchée, de tabac froid, le ronron de la climatisation. T’as les lèvres
fendues, les joues qui brûlent. Tu sais jamais où foutre tes jambes, c’est comme ça… Je connais les
modèles : le Savac couleur framboise écrasée, le Delion des années 1990, les cars Denis, les Rei-
sen machin de hooligans allemands… Et puis y a une odeur typique de car, non ? On se fait lâcher en
ville à quatre heures du mat’. Les mecs sortent comme des cloportes. T’en as qui partent embau-
cher dans la foulée. Ils disparaissent dans la nuit et tu les revois plus avant le week-end suivant. »
Fred a sorti la boîte métallique où il range son herbe. Les yeux tristes, il s’est roulé un nouveau
                                                                                                                                     Uli Knörzer

pétard. « C’est quand on te retire un truc que tu te sens attaché. Avec le huis clos, les copains du
stade je les vois même plus. Et putain ça me manque l’autocar la nuit… » l

20
Avec un peu
d’entraînement,
on peut tous
pratiquer
un sport
responsable.

Un événement de 5 000 personnes génère plus de 2 tonnes de déchets,
consomme en moyenne 1 000 kWh d’énergie et 500 kg de papier*.
On se doit de réagir pour que le sport ait un impact positif sur l’environnement.
En faisant équipe avec les fédérations sportives, les associations, les clubs,
les pratiquants et bénévoles, MAIF soutient et agit pour faire du sport
un sport responsable. Offrir aux équipements sportifs une seconde vie,
réduire les déchets lors des événements, adopter une utilisation raisonnée
des ressources, de l’alimentation au textile…
Ensemble, faisons que le sport soit bon, aussi, pour la santé de la planète.

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Retrouvez toutes nos actions sur entreprise.maif.fr/sport
*Source : Ademe : guide Poitou-Charentes des Eco-manifestations, janvier 2014. MAIF - société d’assurance mutuelle à cotisations variables - CS 90000 - 79038 Niort cedex 9.
Filia-MAIF - société anonyme au capital de 114 337 500 € entièrement libéré. RCS Niort 341 672 681 - CS 20000 - 79076 Niort cedex 9. Entreprises régies par le code des assurances.
LA NUIT D’AVANT
  Les nuits qui précèdent les exploits les plus retentissants et les échecs
   les plus piteux regorgent de petites et grandes histoires où se mêlent
  insomnies, peurs, sexe, empoisonnement ou ivresse. Souvent agitées,
                   elles sont un véritable roman du sport.

PAR NICOLAS
 HERBELOT

22
RÉCIT

                              «L
                                                        a nuit d’avant ? Vous êtes sûr
                                                        de ne pas vouloir parler plu-
                                                        tôt de la nuit d’après ? Parce
                                                        que là, j’aurais des anecdo-
                                                        tes savoureuses ! » Ce fut
                                                        comme un refrain entêtant
                                                        au bout des fils qu’on a ten-
                              dus. Évidemment, il eût été plus aisé de plonger
                              dans ces nuits épicées pour y puiser des histoires
                              sucrées-salées par pelletées. Mais franchement, le
                              lâcher-prise des sportifs une fois les vacances
                              venues dit finalement peu de choses, le doux parfum
                              des victoires et l’odeur âcre des défaites finissant
                              par se confondre dans l’anosmie des mêmes culs de
                              bouteille. La nuit d’après est dans le fond aussi pré-
                              visible que la nuit d’avant, suscite le mystère et
                              nourrit les fantasmes. Cela dit, la nuit d’après de
                              certains est toujours la nuit d’avant d’autres. C’est
                              même le quotidien des quinzaines olympiques, où
                              plus de 10 000 jeunes gens du monde entier se croi-
                              sent et s’entrecroisent dans un village que les orga-
                              nisateurs arrosent désormais de préservatifs.
                              La veille de la finale du 5 000 m des Jeux de Tokyo
                              1964, le grand favori Michel Jazy, alors icône du sport
                              français, en fut la victime. « J’entendais tout ce qui se
                              passait dans le pavillon, c’était la fête, je n’avais pas
                              fermé l’œil de la nuit, raconte-t-il. À tel point qu’à
                              23 heures, je suis allé retrouver mon épouse à l’hôtel,
                              au centre de la ville, à 15 km, en courant. Je l’ai fait
                              descendre, on a discuté une demi-heure puis elle
                              m’a dit de retourner au village et d’essayer de dor-
                              mir. Je suis rentré en courant, et là je me suis endor-
                              mi. » Jazy affirme que ces 30 km de footing nocturne
                              ne sont pas la raison de sa panne de jambes à
                              80 mètres de la ligne d’arrivée, quand il vit trois mecs
                              le dépasser pour l’éjecter du podium – un drame
                              national –, mais on est en droit d’en douter.
                              Recordman du monde du 50 km marche, discipline
                              matutinale, Yohann Diniz a pris l’habitude de croiser
                              les fêtards de retour au bercail à l’heure où, bien
                              réveillé dans la nuit noire, il guettait lui les premiè-
                              res lueurs des grands jours. « Au début, ça m’a fait
                              drôle, dit-il. Croiser des mecs qui sentaient l’alcool
                              et ne mesuraient pas ce que je m’apprêtais à vivre.
                              Au village olympique, en dernière semaine, il y a plus
                              de gens qui font la java que de compétiteurs. Avec
                              l’expérience, j’ai appris à mettre un voile sur ma bul-
                              le. La nuit d’avant, on ne dort de toute façon pas sur
                              ses deux oreilles. L’adrénaline monte, je crains de
                              ne pas me réveiller... » Comment s’était-il endormi
Le 31 mai 1965, Jacques
                              avant de battre le record du monde en 2014, à l’Euro
Anquetil (à g.) réalise
                              de Zurich ? « En prenant un bon livre, mais du léger,
un exploit : au lendemain
                              les Chroniques de San Francisco d’Armistead Mau-
du Critérium du Dauphiné,
                              pin. » Jusqu’à ce que sommeil s’ensuive.
après avoir dormi une heure
                              Avant d’effacer Sergueï Bubka des tablettes avec
seulement, il remporte
                              6,16 m, Renaud Lavillenie, lui, avait eu recours à « un
Bordeaux-Paris.
                                                                                          Miroir des Sports

                              bon film, la Légende de Bagger Vance, que je regar-
                              dais en boucle. » La quête du graal d’un golfeur per-
                              du (Matt Damon) aiguillé par un caddy métaphysique

                                                                                    23
RÉCIT

(Will Smith)... « Et ensuite, un montage de sauts et       nuit en se couchant la veille fatigué, en ayant limité
concours réussis. » Une sorte d’imagerie positive.         sieste, exposition lumineuse ou caféine. Même si
Comme Kevin Mayer la nuit d’avant son record du            25 % de la population y est insensible, les sportifs en
décathlon, en 2019 : « Tous les concours de dunks de       boivent de moins en moins avant le jour de la compè-
NBA depuis 1990, un grand kif ».                           te, une stratégie de sevrage de l’armée américaine
Mais on ne choisit pas souvent ses rêves. Le matin         jusqu’à la mission. La privation et la restriction de
de sa finale historique de Roland-Garros face à Mats       sommeil ont surtout un impact sur le mental du
Wilander, en 1983, Yannick Noah dit à son coach,           sportif, sur sa prise de décision, mais pas de manière
Patrice Hagelauer : « Il m’est arrivé un truc incroya-     immédiate sur son physique. Sauf nuit blanche, bien
ble cette nuit. Je me suis réveillé au beau milieu,        sûr, mais elles sont rarissimes. » Ou, plus exacte-
j’étais en nage. J’ai joué mon match et je l’ai perdu. »   ment, elles le sont devenues.
Comme quoi, l’idée répandue selon laquelle il ne           Avec la professionnalisation du sport, les regroupe-
faut surtout jamais jouer son match avant… « Le            ments nocturnes où l’on se fait des promesses, gen-
danger est de s’enfermer dans un schéma qui ne se          re serment de jeux de mômes, « à la vie à la mort »,
déroule pas comme prévu, reprend Lavillenie. Mais          demeurent, mais pas les nuits de bringue d’avant
il faut désacraliser la nuit d’avant. Tu rentres forcé-    match. Du moins officiellement. Jadis, elles faisaient
ment dans ta compète. Il faut la prendre comme elle        partie du folklore du sport, au même titre que la
vient, dormir si tu en ressens le besoin, se faire une     « police absolue » que faisait régner le gendarme
balade nocturne si tu n’y arrives pas. La plus impor-      Guy Roux à Auxerre. Les pionniers peroxydés du
tante, c’est presque l’avant-dernière nuit. »              hand français, au sommet du monde en 1995, ne
Selon Mounir Chennaoui, docteur en physiologie à           s’appelaient pas les Barjots par hasard. Mais la
l’Institut de recherche biomédicale des armées             méthode s’est dissoute dans les douces nuits olym-
(IRBA) et l’un des meilleurs spécialistes du sommeil
des sportifs, la gestion de cette fameuse nuit d’avant
dépend de nombreux paramètres : sportif expéri-
menté ou non, avec un chronotype du matin ou du
soir, horaire de la compétition, sport individuel ou
                                                           « IL FAUT PRENDRE CETTE NUIT
collectif, explosif ou d’endurance… « C’est de l’horlo-
gerie suisse. » Mais il y a des fondamentaux à respec-
                                                           COMME ELLE VIENT, DORMIR
ter : « La récupération, sur le plan endocrinien, du
système nerveux central, se fait la nuit. Il ne faut pas
                                                           SI BESOIN, FAIRE UNE BALADE
croire que la sieste va tout récupérer. Elle n’est
qu’une rustine, une contre-mesure d’une dette chro-        SI ON N’Y ARRIVE PAS »
                                                                                                                     L’Équipe

nique de sommeil. L’idée est plutôt de sanctuariser la     Renaud Lavillenie

24
RÉCIT

                          La nuit avant son titre
                          à Roland-Garros en 1983,
                          Yannick Noah avait rêvé
                          qu’il perdrait le lendemain...
                          La veille de la finale
                          du 5 000 m des J0 1964, Michel
                          Jazy (en tête à g.), lui, s’était
                          lancé dans un footing nocturne
                          de 30 km parce qu’il n’arrivait
                          pas à dormir.
Philippe Caron/L’Équipe
RÉCIT

                                                             WILT CHAMBERLAIN
                                                             PRÉTENDAIT COUCHER AVEC
                                                             PLUSIEURS FEMMES LA NUIT
                                                             PRÉCÉDANT SES EXPLOITS
                                                             Parfois, la nuit quasi blanche n’est pas un choix. Le
                                                             lundi 31 mai 1965, L’Équipe titre : « Anquetil entre
                                                             dans la légende ». Le grand Jacques venait de réali-
                                                             ser un exploit « vélocipunique » en s’adjugeant Bor-
                                                             deaux-Paris au lendemain du Critérium du
                                                             Dauphiné. Entre les deux, une heure de sommeil ! Le
                                                             samedi à 17 heures, Anquetil boucle à Avignon une
                                                             semaine de combat intense contre un très bon Ray-
     Le secret de Mélina Robert-Michon pour battre           mond Poulidor. Cérémonie protocolaire express, un
     des records en dormant peu : « C’est ma fille qui       bain rapide à 17 h 20, un steak tartare avalé et le voilà
     m’a entraînée à cela durant quatre ans. »               qui file en Ford Tonus à 17 h 55 vers Nîmes, où le pré-
                                                             sident Charles de Gaulle, grand fan, lui a fait affréter
                                                             un Mystère 20 du Glam (l’unité de l’armée alors en
                                                             charge des liaisons ministérielles) pour un décolla-
                                                             ge à 18 h 56 vers Bordeaux. Là, sur la ligne de départ,
piques d’Atlanta, où ils arrivèrent favoris et échouè-       à 1 h 30 du matin, Anquetil fait aussi grise mine que
rent en roue libre au pied du podium, au grand dam           le ciel est plombé. Il a 567 km à se taper et prévient
du coach Daniel Costantini, incapable d’endiguer             les photographes qu’il n’ira pas au bout de cette
leur dérive festive.                                         folie. Son directeur sportif, Raphaël Geminiani, l’a-t-
Certains champions s’en sont pourtant parfois sor-           il vraiment traité de « danseur de tango » ? En tout
tis au lendemain de nuits « so rugby ». Ainsi, Claude
Spanghero, qui avait usé tous les zincs de Paris
avant d’affronter l’Angleterre à Colombes en 1972 :
« Le matin du match, je rentre à 8 h 30 avec la veste
de l’équipe de France et je croise (l’entraîneur)
Michel Celaya, qui me dit qu’il me trouve bien mati-
nal. Je lui réponds que j’aime me lever tôt les jours
de grands matches. On a marqué six essais aux
Anglais pour leur plus grosse défaite en France
(37-12) et j’ai été élu homme du match. » Patrick
Salas, lui, ne devait pas jouer le fameux test contre
les All Blacks, le 14 juillet 1979, première victoire
du quinze de France en sol néo-zélandais (24-19).
La veille, il va au pub, fait une rencontre, rentre à
l’hôtel, « fait parler la kalachnikov toute la nuit »
mais se « pointe quand même au p’tit déj à 7 h 30 »…
où il apprend qu’il va devoir suppléer un joueur
blessé. « Sur le coup, j’ai été pris d’une peur pani-
que. » Rassuré par Jean-Pierre Rives, Salas décou-
pera Graham Mourie au ras de la mêlée pendant
tout le match.
                                                                                                                         Stéphane Mantey/L’Équipe - L’Équipe

Dans la nuit du 9 au 10 juillet lors du Tour 1980,
Bernard Hinault annonce aux organisateurs qu’il abandonne.
Alors qu’il dort, Joop Zoetemelk ne se doute pas que la
Grande Boucle est en train de tourner en sa faveur...

26
En 1990, Andre Agassi était plus
            préoccupé par sa perruque en
            décomposition que par sa finale (perdue)
                                                                                                     ami, estime Chennaoui. Il est un fac-
            à Roland-Garros.
                                                                                                     teur déstressant qui permet de lutter
                                                                                                     contre l’installation de l’angoisse,
                                                                                                     mais il ne favorise pas la qualité du
                                                                                                     sommeil car il augmente les endor-
                                                                                                     phines et la température centrale,
                                                                                                     deux éléments qui retardent l’endor-
                                                                                                     missement. Et puis le sexe peut être
                                                                                                     traître s’il est pavlovien. Les sportifs
                                                                                                     sont très routiniers, superstitieux,
                                                                                                     alors s’il s’inscrit dans une routine
                                                                                                     d’endormissement, il devient problé-
                                                                                                     matique. » Parmi tous les sportifs qui
                                                                                                     ont convoqué Pavlov sur le sujet, il est
                                                                                                     très difficile de faire le tri des vantards
                                                                                                     et des vautours. Tous mâles
                                                                                                     d’ailleurs. Quand le journal Bild affir-
                                                                                                     me, en 1992, que la descendeuse
                                                                                                     canadienne Kerrin Lee-Gartner a
                                                                                                     conquis l’or olympique à Albertville
                                                                                                     après quelques galipettes avec son
                                                                                                     mari la nuit précédente, celle-ci
                                                                                                     répond malicieusement : « Je ne
                                                                                                     livrerai pas mes secrets mais, quoi
                                                                                                     qu’on ait fait, ça a marché ! »
                                                                                                     Première grande légende de la NBA,
                                                                                                     Wilt Chamberlain prétendit dans une
                                                                                                     biographie en 1991 avoir couché avec
                                                                                                     20 000 femmes. Dont plusieurs la
                                                                                                     nuit précédant ses exploits, notam-
                                                                                                     ment son match à 100 points en 1962.
                                                                                                     Des journalistes américains très
                                                                                                     sérieux ont calculé que cela équivalait
                                                                                                     à 1,5 femme par jour pendant trente-
                                                                                                     sept ans pour cet ancien lycéen timide
                                                                                                     devenu insomniaque et adepte notoi-
                                                                                                     re des trios intimes. Invérifiable. Lors
                      cas, il a trouvé les mots. Anquetil débarquera en solo       d’un show télé de 2015, Mike Tyson révéla, lui, que
                      au Parc des Princes le fêtant en héros. Ce défi à la         c’était l’excès de sexe, avec des employées de l’hôtel
                      démesure du quintuple vainqueur du Tour restera              tokyoïte où son entourage l’avait cloîtré pour qu’il
                      l’une de ses plus grandes fiertés et sera en partie          reste concentré sur son combat, qui lui avait coûté sa
                      responsable de sa tardive popularité.                        première défaite, contre Buster Douglas en 1990.
                      Pendant l’Euro de hand 2000 en Croatie, c’est un             Une déflagration dans le monde du sport. Difficile à
                      barouf savamment orchestré par leurs hôtes qui prive         commenter au sujet d’un homme qui ira en prison
                      les Bleus de sommeil avant leur rencontre décisive           un an plus tard pour viol.
                      contre les locaux. Le nul final (26-26) suffira aux Fran-    En tout cas, on est aux antipodes de Muhammad Ali,
                      çais pour se qualifier pour les demies… et éliminer les      qui préconisait l’abstinence les six semaines précé-
                      Croates. En 2016, aux Jeux de Rio, Mélina Robert-Mi-         dant un combat. Fan d’Ali, Bob Beamon avait fait sien-
                      chon n’a pas dormi des masses non plus, quatre-cinq          ne sa recommandation. Après une adolescence
                      heures max, entre les qualifs du disque le soir à 22h30      agitée, il s’était découvert du talent pour sauter loin et
                      et la finale le lendemain matin à 11 heures. Elle y gla-     avait décidé de ne pas le gâcher les nuits avant ses
                      na pourtant de l’argent, pour ses 5es JO, enfin, à 37 ans.   compétitions. Et puis, à Mexico en 1968, hébergé dans
                      « On m’a demandé comment j’avais réussi à battre             une villa, il a failli à son principe avec sa maîtresse de
                      mon record de France (66,73 m) en ayant aussi peu            l’époque. Il racontera à son biographe qu’il rumina
                      dormi. Je crois que c’est ma fille qui m’a entraînée à       son erreur jusqu’à l’heure H, convaincu que cela lui
                      cela tous les jours durant quatre ans…»                      coûterait cher. On connaît la suite : Beamon retombe à
                      Si tout le monde s’accorde à proscrire la nuit blan-         8,90 m et améliore le record du monde de 55 cm.
                      che, a fortiori alcoolisée, la question du sexe divise       Casey Stengel, le grand coach des New York Yan-
/L’Équipe

                      beaucoup plus. « Le sexe la nuit d’avant est un faux         kees, franchise dominante du baseball des années

                                                                                                                                            27
RÉCIT

                                                                              La seule fois où il a fait une entorse à son principe
                                                                              d’abstinence sexuelle les veilles de compétition, à Mexico
                                                                              en 1968, Bob Beamon a pulvérisé le record du monde.

                                                                              soutenir leur conjoint. Des médias locaux avaient ten-
                                                                              té de mettre de jeunes hommes dans leurs pattes
                                                                              pour vendre du papier. Peter Bonetti passa ainsi la nuit
                                                                              d’avant à chercher sa femme partout. Or, il suppléera
                                                                              au dernier moment le grand gardien Gordon Banks,
                                                                              victime d’une intoxication, encaissant trois buts piteux
                                                                              alors que l’Angleterre menait 2-0. Cela fait écho aux
                                                                              propos de Frank Lebœuf concernant la défaite inau-
                                                                              gurale de la France contre le Sénégal lors de la Coupe
                                                                              du monde 2002 (0-1). Le défenseur se demandait
1950, a probablement tout résumé d’une formule :                              comment les Bleus pouvaient rester concentrés,
«Ce n’est pas le sexe qui pénalise la performance ath-                        alors que leurs adversaires partageaient le même
létique mais le fait de passer toute la nuit debout à la
recherche d’une fille ». Le sexe peut néanmoins tra-
vailler le sportif de manière insidieuse. Sir Alf Ramsey,
coach de la seule Coupe du monde de foot remportée
par l’Angleterre, en 1966, glissera ainsi au début des
                                                                              « J’AI PERDU UNE COUPE DU
70’s à Brian James, célèbre journaliste qui l’interro-
geait sur la présence des compagnes dans le même
                                                                              MONDE À CAUSE DES FEMMES,
hôtel que les joueurs : «J’ai perdu une Coupe du mon-
de à cause des femmes, je n’ai pas l’intention d’en per-                      JE N’AI PAS L’INTENTION
dre une autre ». Il faisait allusion au quart de finale
perdu de 1970 contre la RFA. Quatre pionnières des                            D’EN PERDRE UNE AUTRE »
WAGS avaient fait le déplacement au Mexique pour                              Alf Ramsey, coach de l’Angleterre de 1963 à 1974

     La femme de Peter Bonetti (à droite) en 1970 au Mexique. Avant le quart perdu contre la RFA,
     le gardien anglais passera la nuit à la chercher. Entré en cours de jeu, il encaissera trois buts.

                                                                                                                                           L’Équipe - Popperfoto/Getty Images

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RÉCIT

                                                                           « LA NUIT AVANT LA PESÉE,
                                                                           JE SURSAUTAIS,
                                                                           JE ME DISAIS : “C’EST BON,
                                                                           JE SUIS ENCORE EN VIE” »
                                                                           Zarah Fairn, combattante de MMA

La nuit précédant leur finale perdue (15-12) du Mondial 1995
contre l’Afrique du Sud, tous les All Blacks sauf trois étaient
malades, victimes d’un empoisonnement malveillant.
À droite, la Française Zarah Fairn en a bavé avant les pesées.

hôtel que leurs compagnes, sujet sur lequel El-Hadji
Diouf le chambra pendant toute la rencontre…
Banks a longtemps écarté l’hypothèse d’un empoi-
sonnement malveillant avant de s’interroger sur le
tard tant le monde du sport en a vu d’autres. Souve-
nez-vous des rumeurs sur la nuit de la star brésilien-
ne Ronaldo avant sa finale en 1998 contre la France.
On a parlé d’un épisode dépressif sévère ou d’une
injection pour soigner son genou pour expliquer sa
crise de spasmes, d’apparence épileptiques, à la                  nuit, j’ai enchaîné les bains brûlants. Entre, je me
mi-journée. Mystère. Ronaldo, qui a finalement joué, a            mettais sous ma couette et mes couvertures. J’étais
tout réfuté, y compris devant le parlement brésilien.             en contact avec ma famille, qui était très inquiète et
La plus grande histoire d’empoisonnement avérée                   me répétait de ne pas rester seule. Je leur répondais
demeure celle des All Blacks avant leur finale contre             que ça allait. Mais non. J’avais peur de ne pas me
l’Afrique du Sud à Johannesbourg, en 1995. À l’excep-             réveiller. Je m’assoupissais, je sursautais, je me
tion de trois joueurs n’ayant pas mangé lors d’une col-           disais : “Ah, c’est bon, je suis encore en vie.” Je me
lation deux jours avant le match, tout le reste de                suis juré de ne plus jamais revivre ça. » Fairn a fait le
l’équipe était encore malade la nuit précédant le                 poids puis gagné. « Mais je n’en étais pas fière. Je ne
match. L’affaire fut tue pour ne pas donner d’armes               veux pas que la génération suivante prenne ce risque.
aux «Sudafs». Mais le coach, Laurie Mains, demanda                Cette nuit-là, j’ai eu la chance de ne pas y être passée,
à un privé d’enquêter. Susie, une serveuse, admettra              mais j’aurais pu. »
les avoir drogués avec du « indian trick », une herbe             Parfois, on ne dort pas pour des raisons plus incon-
sans saveur déclenchant de terribles maux gastri-                 grues. La nuit avant sa première finale de Roland-
ques. Rory Steyn, ex-chef de la sécurité de Nelson                Garros, en 1990, la perruque d’Andre Agassi est
Mandela, le confirmera des années après. Selon lui,               victime d’un shampoing mal rincé sous la douche. Il
                                                                                                                              Didier Fèvre/L’Équipe - Jeff Bottari/Zuffa LLC/Getty Images

Susie avait été payée par un syndicat de paris sportifs           appelle son frère à la rescousse pour la bricoler à coup
est-asiatique.                                                    d’agrafes mais s’inquiétera ensuite beaucoup plus
Dans les sports à catégories de poids (boxe, lutte,               d’elle que de son match, perdu, contre Andres Gomez.
judo…), la nuit la plus terrible est l’avant-dernière car         C’est sa première femme, Brooke Shields, qui con-
elle est veille de pesée. Faire le poids coûte que coû-           vaincra plus tard le Kid d’assumer sa calvitie et Agassi
te. Le témoignage de Zarah Fairn, débarquée en Chi-               ne prendra sa revanche qu’en 1999, en gagnant finale-
ne sans encadrement pour un combat de MMA au                      ment Roland… chauve. Le 15 janvier 2001, moins de
début de sa carrière, est de ce point de vue terrible :           deux heures avant sa finale contre le même Agassi, la
« Je venais de changer de catégorie, de 70 à 66 kg. La            première d’un Français à l’Open d’Australie depuis la
veille de la pesée, j’avais encore 4-5 kg en trop. La             victoire de Jean Borotra en 1928, Arnaud Clément se

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