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1348- Jeudi 31octobre 2019 LE JOURNAL Tél. : 05 90 27 65 19 - Fax : 05 90 27 91 60 www.journaldesaintbarth.com - journalsbh@orange.fr ISSN : 1254-0110 DE SAINT-BARTH Maudites sargasses ! Saint-Barthélemy était bien repré- sentée au salon Sarg’expo, la semaine dernière en Guadeloupe. Deux conclusions : les connais- sances scientifiques manquent cruellement, et les solutions devront émerger localement. P.2 Le point sur les travaux routiers avant le début de la saison P.5 Visite d’un joyau suédois au cœur de Gustavia Alors que l’île célébrera ce week-end son passé suédois, visite du plus scandinave des bâtiments de Gustavia, la mai- son Dinzey, fraîchement rache- tée par la Collectivité pour la coquette somme de dix millions d’euros. P.10
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 2 Tout reste à faire sur les sargasses A l’issue de quatre jours de conférence internationale sur les sargasses, on s’aperçoit que la connaissance du problème n’en est qu’à ses balbutiements, ce qui freine la prospérité des éventuelles solutions de collecte ou de valorisation. eux événements en ment. Si chacun veut trouver Pour cause : on entend encore D un, la semaine der- nière au World Trade Center de Jarry, en Guade- une solution au problème des sargasses, les algues néfastes portent aussi la promesse tout et son contraire sur la composition des algues. Cer- tains parlent d’arsenic, d’am- loupe : la Conférence interna- d’un business juteux pour moniac, d’autres d’hydrogène tionale sur les sargasses, celui qui imposera son pro- sulfuré, de mercure... d’abord. Une série de dis- cédé de collecte et/ou de valo- cours institutionnels, de risation. La science avant conférences et débats sur le La venue d’Edouard Philippe, les “Géo Trouvetout” fléau des algues brunes. La avec deux de ses ministres, Jeudi, déception sur de nom- grande réussite de la Région était très attendue. Le chef du breux stands de la Sarg’Expo Guadeloupe étant d’avoir gouvernement a plaidé pour : les douze lauréats d’un appel réuni de nombreux pays ; une réponse mondiale à ce à projets à 8,5 millions d’eu- outre les îles françaises, de fléau, plutôt qu’une succes- ros lancé par la Région Gua- nombreuses nations cari- sion de plans nationaux. deloupe, ont été révélés. Seuls béennes étaient représentées, En 2018, l’Etat avait déblo- des projets de recherche et ainsi que le Mexique, le Costa qué dix millions d’euros pour d’études ont été primés. « Les Rica, le Brésil… aider les communes à lutter invasions de sargasses ont été contre les sargasses. Un sou- La réussite de la Conférence internationale sur les sargasses réside dans la présence de nombreuses l’occasion pour tous les Géo La promesse tien en urgence, très insuffi- nations. La Guadeloupe prend la tête de cette lutte qui concerne tout le bassin caribéen. Ici, le Trouvetout de venir présenter d’un business juteux sant au vu de l’ampleur des représentant du gouvernement brésilien s’est engagé à une coopération étroite avec les îles, alors leurs idées, sauf que toutes Second événement, la dégâts et des conséquences que l’agriculture du Brésil est soupçonnée d’être à l’origine de la prolifération des algues. les bonnes volontés du monde Sarg’expo, un salon réunis- pour l’économie des îles. Il a ne remplaceront pas la sant des entreprises et por- promis que l’accompagne- connaissances scientifiques locales expérimentent timide- tion est complexe, les sar- science », a cinglé Sylvie teurs de projets sur la collecte ment de l’Etat serait inscrit manquent cruellement pour ment des solutions, sans que gasses charriant du sable et de Gustave Dit-Duflo, vice-pré- et la valorisation des sar- dans la durée, sans annoncer définir une véritable stratégie l’une s’impose aux autres. l’eau de mer, et promet d’être sidente de la région Guade- gasses. De l’artillerie lourde, de nouvelle enveloppe budgé- de gestion des algues brunes. Saint-François a fait l’acquisi- très coûteuse : encore faut-il loupe. comme le Sargator de la taire hormis 500.000 euros Concernant la collecte, il est tion d’un barrage flottant, le disposer d’usines capables de société STMI, bateau de annuels pour la collecte en admis qu’elle doit être faite Gosier a choisi le bateau Sar- brûler ces algues. Dans les Le sentiment général à l’issue ramassage en mer des algues, mer, à partager entre toutes dans les 48 heures après gator… allées du salon, beaucoup de la Conférence internatio- et des projets plus modestes, les Antilles et la Guyane. l’échouage. Plus on attend, parient sur la gazéification, nale est que tout reste à faire comme le Sargassac de cet Pas d’annonce forte donc, ce plus les sargasses sèchent, et Reste à savoir ce qu’on fait autrement dit la fabrication sur la question des sargasses, ingénieur établi en Guade- qui a déçu les décideurs plus elles dégagent des éma- des algues, une fois ramas- d’énergie grâce aux gaz déga- à commencer par la recherche loupe, un petit catamaran doté locaux. nations toxiques pour les sées. Le compost ou l’engrais gés par les algues, ou encore : on ne sait même pas avec d’un filet pour faciliter la col- populations. Pelles méca- restent suspects tant que la la fabrication de charbon certitude d’où proviennent ces lecte. Un bateau qui n’existe Si les échouages sont récur- niques, barrages, bateaux de non-nocivité pour les sols actif. Mais là aussi, les appli- algues... pas encore, faute de finance- rents depuis 2011, les collecte : les collectivités n’est pas prouvée. L’incinéra- cations peinent à s’implanter. Bruno Magras : « J’attends des réponses claires » 9.200 Le Président de la Collectivité a décrit, dans un discours prononcé à la Conférence internationale contre les sar- tonnes de sargasses ramassées entre le 1er jan- gasses, une situation qui ne serait pas tenable longtemps. Pour lui, les solutions doivent être trouvées localement. vier et le 30 septembre près avoir félicité la résumé, je dirai que Saint- sence de métaux lourds à des mettre le sujet des sargasses différentes collectivités pour 2019 à Saint-Barth A Région Guadeloupe pour « avoir pris le taureau par les cornes », le Barthélemy parvient à conte- nir les effets à court terme les plus dommageables. Mais taux dangereux pour la santé, ou la possibilité de faire du compost. J’entends encore au bon échelon de responsa- bilité. » Et de prévenir : « La phase d’endiguement dans le ramassage, le traitement et l’élimination de ces algues. » Au terme de cet événement 1,35 président de Saint-Barthé- pour un coût exorbitant. Et des informations contradic- laquelle nous sommes n’est d’ampleur en Guadeloupe, le lemy Bruno Magras a livré sans visibilité sur le moyen- toires sur tous ces sujets, pas tenable longtemps. Nous Président reste en tout cas sur million d’euros pour la son point de vue sur l’épi- long terme. » alors que ce sont des points ne réussirons qu’à la condi- sa faim « pour ce qui Collectivité en 2019 neuse question des sargasses, tion de trouver le moyen de concerne l’origine du pro- devant un parterre d’institu- transformer cette plaie en blème, le degré de toxicité de tionnels réunis en Guade- « Le phénomène est devenu massif une ressource. » ces algues. Je n’ai pas trouvé Guadeloupe, par exemple, qu’en est-il du coût de trans- loupe. « Saint-Barthélemy depuis plus de cinq ans et, à ma de réponse précise. Or, si port ? Pour moi, la seule sera naturellement un de vos Après ce discours prononcé nous avions des garanties sur partenaires. Modestement, à connaissance, nous n’avons pas de jeudi matin, il a arpenté les leur degré de toxicité, nous solution locale est le com- post. Mais il y a trop de notre petite échelle, nous réponse sur des questions allées du salon, et est pourrions imaginer transfor- métaux lourds, selon les nous associons à ce travail retourné samedi en Guade- mer ces algues en compost. de longue haleine », a-t-il assez simples » loupe pour la venue Pour être sincère, je crois que scientifiques. » promis. « Notre petite île d’Edouard Philippe et ses si nous voulons nous en sor- Interrogé par Ernest Magras reflète assez bien, je crois, les essentiels pour avancer. Quel ministres Annick Girardin tir, il nous revient de trouver (Saint-Barth d’Abord) et défis de tous nos territoires. Pour lui, « les acteurs privés investisseur mettrait son (Outre-mer) et Elisabeth sur place les solutions appro- Xavier Lédée (Unis pour L’année 2019 est d’ores et sont la clé », du ramassage à argent au soleil sans avoir un Borne (Transition écolo- priées. » Saint-Barthélemy) sur la per- déjà pire que 2018, qui elle- la valorisation. Mais pour minimum de garanties? » gique). Edouard Philippe a tinence d’investir dans un même était la pire année qu’ils investissent, ils doivent assuré du soutien de l’Etat, Manque de réalisme bateau de collecte, quitte à depuis l’apparition du phéno- avoir quelques garanties. A Enfin, Bruno Magras a égale- notamment en cas économique mutualiser avec d’autres îles, mène. Sur les neuf premiers commencer par la connais- ment appelé l’Etat à son d’échouage exceptionnel, C’est ce qu’il a expliqué il a réfuté l’idée : « Cela mois de l’année, nous avons sance des algues brunes. devoir de se positionner face mais n’a pas débloqué d’en- lundi soir aux élus de la Col- nous coûterait encore plus ramassé près de 9.200 tonnes « J’attends des prochaines au Brésil, si tant est que le veloppe significative, et indi- lectivité, réunis en conseil cher, je ne conseille à per- pour un coût total de 1,35 journées d’échanges, mais problème des sargasses qué que la solution devrait territorial. « Je ne reviens pas sonne un tel investissement. million d’euros. La tendance aussi et surtout de l’Etat et de découle effectivement de être mondiale plutôt que avec dans ma sacoche des Nous avons eu l’an dernier inquiétante ne cesse donc de ses opérateurs, des réponses l’agriculture intensive dans nationale. « Le discours du solutions sérieuses et une proposition pour un se confirmer. » claires sur la toxicité des sar- ce vaste pays. « Pour agir à Premier ministre, c’est un pérennes », a annoncé Bruno bateau, le coût était estimé à gasses, ainsi que les solutions la source du problème, seuls discours de Premier ministre. Magras. « De mon point de 2,2 millions d’euros par an S’il s’est satisfait de la ges- de valorisation et d’élimina- les États peuvent peser. Si les Il trace des orientations de vue, il y a un manque de réa- entre l’investissement, l’équi- tion actuelle sur notre île vis tion compte tenu de cette pos- causes se trouvent du côté de recherches, de coopération, lisme énorme. Transformer page, l’entretien... Le bateau à vis de la population et des sible toxicité. Le phénomène l’agriculture brésilienne, ce de soutien et d’espoir », les sargasses en papier ou en je l’écarte d’emblée. Après, touristes, il a fait part de son est devenu massif depuis plus ne sont pas nos territoires qui résume Bruno Magras. charbon actif, d’accord mais je ne décourage pas les inquiétude concernant le de 5 ans et, à ma connais- parviendront à infléchir les « Certes l’Etat apportera un si l’an prochain, il n’y a pas conseillers territoriaux qui devenir des algues, pour le sance, nous n’avons pas de modes de culture. En organi- financement, mais qui reste de sargasses ? Et si l’on voudraient lancer une moment stockées à Saint- réponses sur des questions sant cette conférence interna- très limité par rapport au envoie les sargasses de Saint- étude... » Jean (lire page 3). « En assez simples comme la pré- tionale, nous commençons à coût réel que supportent les Barthélemy vers une usine en
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 3 A Saint-Barth, le ramassage fonctionne mais la question du stockage se pose Les sociétés ARC et Caraïbes Recyclage ramassent les sargasses depuis plusieurs années pour le compte de la Collectivité. Le représentant de la seconde, Mickaël Aubin, est venu prospecter au salon Sarg’expo. Si le dispositif de collecte fonctionne bien sur notre île, bien qu’il soit coûteux, c’est la question du stockage qui va bientôt poser problème. e contrat du nettoyage accueille aussi l’excédent de Public et du Réduit risquent L quotidien de sept plages de l’île (Saline, Gouverneur, Saint-Jean, broyat que le site de propreté ne peut absorber. Une solu- tion toute temporaire, ne de fort peu goûter cette solu- tion. Les options sont réduites : les barges d’évacuation en Public, Shell Beach, Lorient serait-ce qu’en raison de l’ou- sont une, mais elles sont de et Flamands), qui lie la Col- verture en 2020 du nouveau plus en plus difficiles à faire lectivité et la société Caraïbes Marché U. « Notre plus grand venir. Et encore faut-il trouver Recyclage, a été enrichi de la défi concerne le devenir de un récipiendaire en Guade- mission collecte des sar- ces algues compte tenu de nos loupe ou à Saint-Martin qui gasses. Au départ, le ramas- capacités de stockage acceptera de réceptionner les sage se faisait à la main. Avec réduites, l’absence de terres sargasses de Saint-Barth. Sur deux problématiques pour agricoles et des difficultés à le salon, beaucoup parlent de l’entreprise : un besoin de développer une solution couler les algues par le fond, main d’œuvre fluctuant selon industrielle de valorisation au large, solution un temps les échouages, un travail péni- sur un territoire aussi étroit envisagée par Bruno Magras ; ble pour les employés, et la que le nôtre », a admis Bruno mais la solution divise entre difficulté de ramasser les Magras dans son discours ceux qui la jugent néfaste algues sans emporter trop de prononcé en Guadeloupe. pour les fonds marins, ceux sable avec. C’est pour cela Sargasses à l’Anse des Cayes en mai 2018. qui pensent que ce n’est que Caraïbes Recyclage a Guadeloupe et de la Marti- Flamands. nettoyage quotidien, principa- La question commence à qu’éloigner le problème ou investi dans une machine spé- nique, pour ne citer qu’elles. lement sur les plages de urger : où stocker des tonnes l’envoyer sur une autre île, cialisée de la marque Barber, Les volumes sont moins Chaque collecte de sargasses l’Anse des Cayes et de Mari- de sargasses, qui dégagent des ceux qui ne voient pas de pro- le Surf Rake, qui permet de importants, les plages pas par Caraïbes Recyclage est got, qui sont de loin les plus odeurs insoutenables et des blème à renvoyer à la mer ce limiter le ramassage du sable, toujours accessibles. Ainsi, pesée sur les balances du site touchées par les échouages. gaz nocifs pour la santé ? qui est venu de la mer. Sur- conformément au cahier des pour certaines, l’option quad de propreté. Depuis le 1er jan- C’est elle qui a testé des tapis « Pour l’instant, je n’ai pas la tout, il semblerait que le fait charges fixé par la Collecti- et pelles reste la meilleure vier 2019, ce sont 774 tonnes roulants récemment, pour réponse », avoue Bruno de broyer les sargasses aug- vité. «C’est le top », assure solution, comme à Gouver- qui ont été ramassées, avec faciliter la collecte, mais le Magras, croisé dans les allées menterait leur prolifération, Mickaël Aubin, en mission neur où la pente est trop forte des pics en février, juillet et bénéfice n’a pas été probant. du salon Sarg’expo. « Dalkia puisqu’elles se reproduisent prospection au salon pour la machine. A Saline, au août. Une toute petite partie, Wastenergy n’a pas de solu- par scissiparité. La solution Sarg’expo, la semaine der- contraire, qui concentre les donc, des 9.200 tonnes ramas- Stockage en sursis tion à ce jour. Si ça ne tenait compost, elle, fait craindre nière. Objectif, suivre les évo- plus gros volumes de ces sept sées au total sur l’île depuis le Après le ramassage et le qu’à moi, on se mettrait d’ac- une pollution des sols. lutions technologiques des plages, le Surf Rake est début de l’année. pesage, Caraïbes Recyclage et cord avec les voisins pour Encore une fois, le manque machines et étudier les nou- devenu indispensable. Grâce La différence de 8.426 tonnes ARC déposent les sargasses brûler le tout une bonne d’études et de connaissances velles possibilités de collecte. à l’accès récemment rouvert, a été traitée par une autre sur le fameux terrain de la fois… » Une phrase en l’air scientifiques sur le sujet Le cas de Saint-Barthélemy il pourra être utilisé société locale, ARC. Celle-ci Collectivité à Saint-Jean, qui ou une piste véritablement entrave toute décision ou est différent de celui de la également sur la plage de intervient en complément du envisagée ? Les habitants de investissement. Le barrage, une option qui ne se suffit pas à elle-même Demandée par beaucoup, l’installation d’un barrage anti-sargasse avait été envisagée à Marigot. Mais c’est plus compliqué et coûteux qu’il n’y paraît, car avec le barrage vient une nouvelle problématique de ramassage. lusieurs sociétés pré- sargasses passent à travers P sentaient des barrages à la Sarg’expo. Ren- contre avec trois entreprises, les filets, en eau calme. » Aujourd’hui, les échouages se concentrent dans un angle de Cubisystem, Le Floch Dépol- la baie de Marigot, accessible lution et STMI . aux machines uniquement par La première est justement en une route privée. « Il faudrait train d’installer un barrage de donc, éventuellement, un 6.000 mètres linéaires au bateau pour collecter les Robert. Son patron Philippe algues derrière le barrage. » Veyrieres a adapté le procédé Qui dit bateau dit gros inves- qu’il utilise, au départ, pour tissement, et coût important l’aquaculture. « Faire tenir un de fonctionnement entre le filet en mer, on sait le faire. carburant, l’entretien, l’équi- Nous avons a été réquisition- page. Et une fois le bateau nés pour réaliser un barrage plein, il faut encore qu’il anti-pollution lors du nau- Le barrage flottant déployé par Filet Drom en Martinique. © Filet Drom ramène les algues jusqu’à frage du Prestige, à Arca- terre, avec un système pour chon. On travaille maintenant Dépollution voit plus global. d’un biomatériau contenant tant avec FiletDrom (150 réserve un délai pour étudier charger des camions qui parti- sur les sargasses, avec de pre- « On ne fait pas juste de la 30% de sargasses. « Il s’agit euros le mètre linéaire), la question. « Le barrage ne ront ensuite vers le site de miers essais réalisés en Mar- vente de barrage. Ne serait-ce de faire d’un fléau une oppor- ramassage avec le Sargator se suffit pas à lui-même. Nous stockage… Un dispositif qui tinique en 2015. » Le point que pour son entretien », tunité, qui permettrait aussi (prix d’appel 400.000 euros), ne l’avons pas mis en place paraît bien lourd et coûteux fort de son système, son coût explique Bertrand Quer, de créer de l’emploi », et même valorisation avec car nous n’avons pas de solu- par rapport aux volumes (250 euros le mètre linéaire) chargé d’affaires. L’entreprise résume Bertrand Quer. Nous Algoplack, qui présente un tion derrière », indique d’échouages constatés à et un barrage facilement amo- bretonne compte vendre un n’avons pas pu connaître le panier en plastique composé à Sophie Durand-Olivaud, Saint-Barthélemy. Difficile vible en cas de cyclone ou de système global de prise en coût de cette solution clé en 60% de sargasses. directrice des services tech- d’imaginer un barrage ailleurs forte houle. charge des algues : télédétec- main, mais nul doute qu’il niques de la Collectivité. qu’à Marigot, la mer étant tion par drones, barrage qui sera élevé. STMI, entreprise Le projet à Marigot Ainsi à Marigot, jusqu’à quel forte à Flamands, Anse des dévie les sargasses, récupéra- basée en Guadeloupe, a fait a du plomb dans l’aile point de collecte dévier les Solutions clés en main tion en permanence grâce à beaucoup parler d’elle avec sargasses, alors que la plage Cayes ou Saline. « C’est Plus loin, Le Floch Dépollu- Lors des Assises de l’environ- presque une solution plage une sorte de tapis roulant qui son Sargator, bateau à tapis nement, en décembre 2018, le est quasiment inaccessible par plage qu’il nous faut met- tion travaille sur des barrages les conduit directement dans roulants dont la deuxième projet d’installation d’un bar- aux véhicules ? Comment être tre en œuvre », conclut en mer depuis cinquante ans. une benne, que des camions version était présentée sur le rage à Marigot, baie très tou- sûr qu’un barrage ne va pas Sophie Durand-Olivaud, qui a La société présente son sys- peuvent ensuite emmener salon. Associée avec d’autres chée par les sargasses, avait déplacer les algues sur une également fait le déplacement tème, plus évolué que celui de vers des sites d’épandage. sociétés, elle présente elle été annoncé par la Collecti- autre plage ? « De plus les en Guadeloupe pour la Confé- Cubisystem. La Désirade en Même la valorisation est prise aussi un système global de vité. Il n’est pas complète- retours ne sont pas si bons rence internationale sur les accueillera un d’ici la fin de en compte, avec la fabrication prise en charge : barrage flot- ment abandonné, mais elle se que ça, en général 20% des sargasses. l’année. Mais Le Floch
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 4 La pâte à papier de Saint-Barth fait des émules Le stand du Sargasse Project de Pierre-Antoine Guibout a fait des émules au salon Sarg’expo. Le juriste de Saint-Barthélemy a présenté son produit, un papier conçu uniquement en sargasses. n stand chic et épuré tenue d’apparat militaire, n’en cier : « Ce qu’on veut faire, U et un marketing léché : le style Saint-Barth était bien reconnaissable a vu aucune, lui, puisqu’il a carrément mangé un bout de papier sargasse, sans plus de c’est vendre la pâte à papier en sargasses, quitte à faire une franchise de licence, dans les allées de la cérémonie, sous les yeux comme une matière première Sarg’expo. Pierre-Antoine ébahis de Pierre-Antoine et transformée. Et l’idée de Guibout et son associé Yohan Yohan. S’il a grimacé au créer un laboratoire test à Adam, T-shirts et casquettes goût du papier, à notre Saint-Barth est toujours logotés Sargasse Project, pré- connaissance, il ne s’en porte d’actualité ; il suffirait d’un sentaient leur papier conçu pas mal ! espace de 60m2. » uniquement à base de sar- Le stand orné de deux Le Sarg’expo aura aussi per- gasse fraîche. Avec, en tableaux, des peintures sur mis au Sargasse Project de se quelques semaines, de belles papier sargasse réalisées par positionner sur le vaste éven- avancées. Notamment l’im- l’artiste de Saint-Barth tail d’initiatives de valorisa- pression sur le papier sar- Charles Moreau. « La pre- tion existant. « Il y a un gasse, nette et sans bavure, mière œuvre d’art en sar- engouement, une belle syner- dans une imprimante de mai- gasses », s’enorgueillit gie entre les différents son classique. Mais aussi la Yohan. Une idée qui a fait acteurs», indique Pierre- collaboration avec le Ceva des petits, puisqu’un gale- Antoine, « content de voir (Centre d’études et de valori- riste italien a contacté Pierre- que notre projet, bien que sation des algues), un labora- Antoine sur la possibilité de récent, est finalement assez toire basé en Bretagne, créer des toiles en papier sar- abouti. » En effet, si plu- région d’origine de Pierre- gasse. Encore une nouvelle sieurs sociétés ont montré Antoine Guibout. « Nous option. des assiettes ou contenants, avons envoyé un échantillon la sienne est la seule à conce- au département biomatériaux Vendre la pâte à papier voir un produit uniquement de ce laboratoire, ainsi que Pierre-Antoine Guibout avec la première impression sur papier sargasse, à l’aide d’une imprimante Maintenant, si les demandes en sargasses. Les autres les notre procédé, après avoir de maison classique, et Yohan Adam, avec la fameuse pâte à papier qui serait commercialisée. affluent, difficile d’imaginer mélangent avec des bioplas- signé un contrat de confiden- premier article sur le projet de tification alimentaire. Le concevoir des barquettes car- l’implantation d’une usine de tiques ou d’autres matériaux tialité », explique ce dernier. Pierre-Antoine Guibout, Ceva y travaille en ce ton, servant à emballer les fabrication de papier à Saint- naturels, comme le manioc. « Les résultats des analyses d’autres ont suivi, et le papier moment. Avec le mouvement repas à emporter. Un vaste Barthélemy. « Nous ne « C’est sûr désormais que sont prometteurs. Le but est sargasse de Saint-Barth a fait global contre le plastique à marché qui s’ouvre, à condi- sommes pas fabricants de nous n’allons rien lâcher, et de valider le process’ pour parler de lui. « Notre carnet usage unique, beaucoup de tion que les scientifiques ne papier, nous n’allons pas le si possible prendre le lead rendre le produit commercia- de commandes est déjà sociétés caribéennes et trouvent aucune contre-indi- devenir », affirme Pierre- sur la valorisation des sar- lisable. » plein! » sourit le juriste. Reste métropolitaines ont déjà solli- cation sanitaire. Un curieux Antoine Guibout. Il enfile sa gasses en papier et carton. » Depuis la publication de notre un sésame à obtenir : la cer- cité le Sargasse Project pour visiteur du Sarg’expo, en casquette de conseiller finan-
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 5 Les gros travaux de voirie Des ouvriers logés suspendus pendant la saison sur leur chantier Une entreprise locale de BTP s’est fait épin- Coup d’accélérateur sur les travaux routiers des axes principaux de l’île, avant la saison tou- gler : elle loge ses ouvriers directement sur ristique. Le point sur le calendrier des chantiers. le chantier dont elle s’occupe, à Gustavia. e point sur les travaux pour ne pas dégouliner sur la L de voirie en cours avec la direction des ser- vices techniques de la Collec- chaussée, mais continuent d’être déversés en mer. Ce dossier difficultueux oppose tivité, qui veut premièrement la Collectivité et les proprié- rassurer : les axes principaux taires depuis des années, mal- seront dégagés durant la sai- gré les mises en demeure son touristique. d’effectuer des travaux. Le problème ne trouvera pas Route de Lorient, la réfection d’issue tant que toutes les de la route se poursuit avec la copropriétés n’investiront pas tranche entre le supermarché dans un équipement d’assai- Chez Jojo et le cimetière du nissement adapté. haut. Ces travaux sont bientôt terminés et la voie sera A Saint-Jean, entre l’aéroport L’hébergement des ouvriers sur le chantier, facilement repérable ouverte avant Thanksgiving. et la Villa Créole, la dernière entre le linge qui sèche et les allées et venues au saut du lit. Pendant la saison, la Com partie de trottoir doit être es ouvriers roumains l’objet d’un arrêté de fin de s’attaquera à la partie secon- daire, reliant le bas de Cama- ruche à la mer, vers le “slip” à bateaux. La première tranche de réfection de cette route, entre le rond- achevée le samedi 16 novem- bre. Cet aménagement appré- cié des piétons a pu être réa- lisé grâce aux propriétaires D qui prennent l’apéro en petite tenue, devant leur linge de travail travaux, en raison d’échafau- dages non-conformes à la réglementation. étendu à sécher, directement point de la Villa Créole et le Sayolita, sera terminée avant qui cèdent des bandes de ter- sur leur chantier de recons- Le comité opérationnel terri- Un autre chantier, qui n’était Thanksgiving. rains, en échange de quoi la truction à La Pointe. Une torial anti-fraude, qui pas prévu, doit débuter à Collectivité leur construit des curiosité, dirons-nous, qui n’a regroupe le parquet, la préfec- Lorient, en face de la société sera barrée durant deux une route refaite jusqu’au murs habillés de pierres. Le semaines, au début du mois niveau du Sayolita. La pas échappé à la police terri- ture, la Collectivité, la police GSL en direction de Saline. temps de terminer les travaux, toriale. aux frontières et l’inspection Face à une menace d’effon- de décembre. deuxième tranche jusqu’au la déviation par le stade est sommet du morne sera lancée Le chantier a fait l’objet d’un du travail, est chargé de cen- drement dans le canal qui maintenue, sauf les soirs à contrôle par l’inspection du traliser les informations pour passe en-dessous, la Collecti- La nécessaire remise à neuf en mai 2020. Si la route sera partir de 17 heures et les de la route reliant le rond flambant neuve, avec trottoirs travail et la police aux fron- agir contre ce genre de dérive. vité a opéré une réparation week-ends. tières, qui ont constaté que les D’autres contrôles seront de fortune, mais des travaux point de la Villa Créole à et éclairages publics, le pro- Ce n’est pas un axe central, Saline a bien avancé. Là blème des écoulements peu ouvriers de cette entreprise, menés sur les chantiers de plus sérieux doivent être mais à noter que la rue de la étaient logés sur place dans l’île au cours de la saison tou- enclenchés rapidement pour aussi, la réouverture est pré- ragoûtants n’est pas réglé Paix, à Gustavia, sera termi- vue avant Thanksgiving, sur pour autant. Ils sont canalisés des conditions indignes, ristique. « Ces actions doivent éviter tout risque. Cette route née pour Thanksgiving. puisque les normes de sécu- faire prendre conscience aux rité n’étaient pas respectées. entreprises du BTP que les L’instruction est en cours et conditions de sécurité sur les Le Rotary s’active contre la poliomyélite une procédure pénale devrait être engagée à l’encontre de chantiers ne peuvent être prises à la légère », indique le et pour la reconstruction des Bahamas l’entreprise. Dimanche, les ouvriers étaient toujours hébergés sur place. Comité. « Les récents acci- dents de chantiers l'ont encore démontré et il y aura Le Rotary Club de Saint-Barthélemy a profité jeudi de la visite de la gouverneure du district dans chaque cas, une Delma Maduro pour faire le point sur les différentes actions menées sur l’île. D’autres contrôles à venir recherche de responsabilités Un second chantier, aux Ter- pour savoir si des infractions rasses de Saint-Jean, a fait ont été commises. » En bref Le prix des loyers grimpe toujours La crise du logement toujours dans le dur. La semaine dernière, un appartement trois pièces de 120 m2, deux chambres, proposé à la location pour 5.500 euros par mois, a fait parler sur l’île. Le bien idéal pour une famille, ce qui fait, si le couple partage le loyer, 2.750 euros par personne et par mois… Beaucoup moins eudi, à l’occasion de la cher mais beaucoup moins confortable, des cabines à louer J journée mondiale de lutte contre la polio, le Rotary Saint-Barth a inauguré dans un voilier au mouillage, à Corossol. A 700 euros la cabine, sur ce bateau de douze mètres qui en possède trois ou quatre. la nouvelle urne installée dans la salle de départ de l’aéro- Les membres du Rotary de Saint-Barthélemy ont inauguré jeudi l’urne servant à collecter des fonds pour la lutte contre la polio, située dans la salle de départ de l’aéroport, en présence de la Les Mercredis de la Bibli port, en présence du directeur de l’aéroport Fabrice Danet et gouverneure du district Delma Maduro, accompagnée de son époux et de son assistante Marcellia En novembre, premier rendez-vous le 6 avec un atelier jeux de de la gouverneure du district Henry, et de Fabrice Danet, directeur de l’aéroport. mots et scrabble pour les 7-10 ans, de 10 heures à 11 h 30. Delma Maduro et de Marcel- L’après-midi, heure du conte à 16 heures pour les 3-8 ans. Le 13 avait détruit l’urne en sacca- septembre par le cyclone président Nils Dufau. novembre, ateliers mandalas et yoga de 10 heures à 11 h 30. Et le lia Henry, son assistante du geant l’aéroport Rémy de Dorian. Dans un premier Le club service de Saint-Bar- club de Sint-Maarten. soir de 18 h 30 à 21 heures, soirée pleine lune, contes et partage Haenen. élan, le club local a envoyé thélemy fait partie du district dans la cour intérieure du musée. Mercredi 20 novembre, atelier un don de 5.000 euros. Il 7020 comprenant 86 clubs doigts de fée (fabrication d’une pochette) de 10 heures à 11 h 30, Le combat contre cette mala- Déjà 40.000 euros récoltés continue de récolter des fonds réparties sur onze territoires : die infectieuse aiguë et conta- pour les 7-10 ans. Mercredi 27 novembre, préparatifs du Noël pour les Bahamas pour financer un projet de Anguilla, les Îles Vierges Bri- d’antan, de 10 heures à 11 h 30. Et l’après-midi, heure du conte gieuse fait partie des actions reconstruction. A ce jour, les tanniques, les Îles Caïmans, menées par les Rotariens au Les 2.400 Rotariens du dis- pour les 3-8 ans, à 16 heures. Les ateliers sont gratuits mais il trict se mobilisent également Rotariens de Saint-Barth ont Haïti, la Jamaïque, Sint- faut réserver, sur place, par mail bibliotheque@comstbarth.fr, ou niveau mondial mais aussi levé 35.000 euros pour soute- Maarten, Saint-Martin, les localement. L’urne doit per- autour de trois actions régio- par téléphone au 0590.27.89.07. nales : l’accès à l’eau potable nir la reprise des Bahamas. Bahamas, les îles Turks et mettre de récolter des fonds Après l’action en faveur des Caïques, les Îles Vierges mais également d’éveiller à Haïti, la prévention et le contrôle du diabète ainsi que Bahamas, le club service se Américaines. Quatorze îles Le marché revient l’attention sur le sujet de la concentrera « sur le problème dont seulement trois îles fran- polio, quasiment éradiquée de l’aide pour les sinistrés Pour rappel, ce dimanche, outre la Gustavialoppet, le marché d’Abaco et de Grand Bahama du diabète, de manière pure- cophones, Saint-Martin, Haïti est de retour dans la rue De-Gaulle à Gustavia, avec quarante- la planète. L’action existait ment locale », précise son et Saint-Barthélemy. déjà, mais l’ouragan Irma aux Bahamas, dévastées le 1er trois exposants de 8 heures à midi, et une animation musicale.
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 6 La seconde usine d’incinération sur les rails La construction d’une seconde usine d’incinération à Public, pour un montant de 15,5 millions d’euros, a été votée par les élus lundi soir. Avec une inconnue : l’actuel incinérateur n’étant pas éternel, il faudra dans les dix ans qui viennent que l’île réduise sa production de déchets. a construction d’une fasse des efforts pour maîtri- L seconde usine d’inci- nération, juste à côté de l’actuelle, peut débuter : ser sa consommation. » Et de questionner : « Pouvons nous encore évacuer sur la Guade- les élus ont validé lundi soir loupe, et si oui jusqu’à la signature de l’avenant à la quand? » « Le problème délégation de service public devient de plus en plus com- qui lie Dalkia Wastenergy et pliqué. L’espace de Saint- la Collectivité jusqu’en 2028. Jean devrait déjà être libéré», Montant : 15,5 millions d’eu- avoue Bruno Magras. « Des ros. L’usine d’incinération barges étaient attendues fin actuelle brûle, dans la boîte octobre, mais la Deal* a verte qui domine la plage de stoppé le processus. Nous Public, 11.000 tonnes d’or- sommes face à un blocage », dures chaque année. Elle est explique Sophie Durand-Oli- au maximum de ses capacités, vaud. Qui espère que le ter- malgré la création de filières rain de Saint-Jean sera libéré, de valorisation pour diminuer ou au moins soulagé, d’ici la le volume de déchets à inciné- fin de l’année. rés : les pneus et cartons sont respectivement déchiquetés et Xavier Lédée (Unis pour compactés, et partent par Saint-Barthélemy) invite, containers vers la métropole outre la réflexion sur le traite- ou les Etats-Unis, et les La future usine sera accolée à la première, et utilisera la même cheminée, afin de réduire au maximum l’impact visuel de cette nou- ment des déchets, à « s’in- déchets verts sont transformés velle infrastructure. quiéter de ce qui rentre sur en compost et revendus. l’île. On parlait des bouteilles nouvelle usine va-t-elle fumée est analysée chaque Magras. Pour ce faire, Ernest vaud. « Mais ce n’est pas en plastique, et du plastique « Nous n’avons entraîner une hausse des année. » « Et les résultats Magras suggère d’encourager significatif, car elles pèsent en général, des mesures sont tarifs pour les usagers ? » sont bons », souligne Sophie «par des actions vigoureuses» très peu, c’est un faible en train d’être prises en pas le choix » s’enquiert Maxime Durand-Olivaud. le compostage individuel. « Je volume. » « Le secteur où l’on Ce sont les encombrants, France et on n’a pas forcé- Desouches, élu Saint-Barth ne pense pas que le compos- pourrait faire un effort, c’est ment besoin d’attendre, on principalement les restes des Autrement. « Non », répond Reste que l’incinérateur tage sera suffisant quand on sur le verre », poursuit Bruno chantiers de construction et peut être proactifs sur tous franchement Sophie Durand- actuel, mis en service en voit les volumes traités », Magras. « Je ne vois pas ces sujets là. » de démolition, qui arrivent en Olivaud, directrice des ser- 2001, n’a pas une durée de rétorque Marie-Angèle pourquoi on ne pourrait pas trop grande quantité à Public. vices techniques, présente vie éternelle, surtout qu’il est Aubin, conseillère exécutive. utiliser le sable de silice dans 3.200 tonnes entre janvier et Le projet a été validé par les dans la salle. « Mais quels poussé au maximum. Il est Et d’interroger le Président : la production de béton.» « On élus, malgré les abstentions juillet 2019. Une fois broyés, que soient les choix des élus, capable de brûler 1,5 tonne « Quelles solutions aurions a déjà le broyeur, mais pas de ils doivent donc être stockés à de Maxime Desouches, une augmentation un jour ou par heure, tandis que la future nous pour diminuer les filière d’évacuation du sable. Hélène Bernier et Ernest Saint-Jean, sur un terrain mis l’autre n’est pas à exclure », usine brûlera 1 tonne par volumes, qui ont considéra- EDF n’en a pas voulu dans à disposition par la Collecti- Magras. complète le Président. heure. Elle sera spécialement blement augmentés ces der- ses tranchées », précise la L’usine d’incinération doit vité face au futur Marché U. Ernest Magras (Saint-Barth conçue pour traiter en particu- nières années et pas seule- directrice des services tech- Solution toute temporaire, entrer en service en septem- d’Abord) s’inquiète de la pré- lier les boues de la station ment à cause d’Irma ?» niques. « Une prise de bre 2021, et sera couplée à mais qui dure car de son côté, sence éventuelle de molécules d’épuration, et pourquoi pas, « C’est aux élus d’en trou- conscience est nécessaire, elle la région Guadeloupe est en une nouvelle unité de produc- néfastes dans l’air et les sols c’est à l’étude, les sargasses. ver », réplique Bruno Magras. est en cours avec un travail tion d’eau potable à la Sidem train de fermer ses portes aux autour de l’usine, et se « Nous devrons diminuer le « Il nous faut multiplier les de sensibilisation qui se fait déchets des îles avoisinantes. voisine, pour répondre au demande s’il ne faudrait pas volume de déchets qui arri- filières, faire de plus en plus dès le plus jeune âge dans les manque récurrent sur l’île. effectuer des contrôles. « Dal- vent pour que, quand la pre- de tri sélectif… Il n’y a pas de écoles », ajoute Francius «Nous n’avons pas le choix », kia Wastenergy est condamné mière usine arrivera à bout solution miracle. » « Une Matignon (Saint-Barth résume Bruno Magras, après (*) Direction de l’équipement, à le faire, l’exploitant a des de souffle, on n’ait pas à en réflexion a été entamée sur d’Abord). « C’est vrai que la de l’aménagement et du loge- avoir présenté la situation au obligations », répond Bruno racheter encore une nou- les bouteilles en plastique », population a augmenté, mais conseil territorial. « Cette ment Magras. « La qualité de la velle», prévient Bruno informe Sophie Durand-Oli- il faut que tout un chacun Voies publiques Echange de terrains entre voisins à Gustavia Le conseil territorial a validé le projet de classement des Juste à côté de l’énorme villa qu’un Canadien est en train de faire construire rue August-Nyman, la Collectivité pro- voies territoriales, afin de cède à un échange avec un privé sur deux petites parcelles, qui accueilleront des logements. délimiter précisément l’es- ntre la future villa cinq là il s’agit d’une société qui a villa géante, ndlr) empiétait pace public. « Je fais un vœu, E chambres démesurée et l’habitation à sa droite, rue August-Nyman, l’habitude de construire des bâtiments. Si le terrain est si biscornu, je ne vois pas pour- sur la parcelle concernée », rappelle Xavier Lédée. « Qu’en est-il aujourd’hui ? » c’est celui du respect des pro- priétaires, qui ont déjà beau- coup donné pour la mobilité», commente Ernest Magras, élu une languette de terrain est quoi elle l’a acheté au départ. « A partir du moment où le séparée en deux parcelles. Dans ce cas, ce serait plus permis de construire a été de la majorité. « Je ne sais L’une appartient à la Collecti- intéressant pour la Collecti- accepté, c’est que le bornage pas ce que tu entends par là ; vité, l’autre à un privé qui vité de lui acheter son ter- a été fait », indique le Prési- ils donnent, et on leur fait des souhaite y bâtir un logement, rain. » « Mais il a déjà son dent. « Mais toute une partie murs de protection gratuite- et dispose pour cela d’un per- permis de construire », est excavée sur le terrain de ment ; la Collectivité est très mis de construire. répond Bruno Magras. « L’in- la Collectivité. Est-ce que les gentille », réplique le Prési- térêt de la Collectivité est de permis sont respectés ? » dent. Il a néanmoins suggéré à la pouvoir disposer de loge- Alfred Brin intervient : « Ce Collectivité d’échanger son ments dont elle a bien besoin. qui peut porter à confusion, Travail des terrain contre le sien. Celui de La réalisation que nous pou- c’est un décalage sur le la Collectivité est plus grand, vons faire sur ce terrain peut cadastre… » « Tout le monde étrangers ce qui fait qu’il complètera Les deux parcelles concernées sont à l’étroit entre la future villa être couverte par la soulte. est d’accord sur la finalité, Précision au Code de l’accès l’échange par 531.000 euros géante et l’habitation de droite. Plutôt que de construire côte mais on pourrait rajouter une au travail des étrangers, pour cette dernière. Une à côte, on construira l’un au- ligne à la délibération, “sous concernant les autorisations cagnotte qui lui permettrait de visuelle sera meilleure pour rêt de la Collectivité de pro- dessus de l’autre. » réserve de la vérification des délivrées par le conseil exécu- construire, elle aussi, un loge- les deux projets, avec cette céder à cet échange », lâche surface” », propose Maxime tif avant son entrée en ment afin d’héberger son per- nouvelle répartition des ter- Bettina Cointre, conseillère « Lorsque nous avions récu- Desouches (Saint-Barth vigueur le 2 août dernier. La sonnel. rains, séparés horizontalement territoriale Tous pour Saint- péré ce terrain (c’était un Autrement). Sans succès. durée de validité de ces auto- plutôt que verticalement. Barth. « Si c’était un jeune, bien sans maître, ndlr), nous « On va vérifier », promet risations, quand elles concer- Le constructeur argumente en ayant hérité d’un terrain bis- avions constaté que le voisin tout de même Bruno Magras. nent un CDI, ne peut excéder expliquant que l’intégration « Je suis sceptique sur l’inté- cornu, pourquoi pas… Mais qui construit à gauche (la La délibération est adoptée. cinq ans.
JSB - 31 octobre 2019 - n°1348 ACTUALITÉS 7 Bras de fer entre Valérie Denux et Bruno Magras La Collectivité comble les déficits de l’Ehpad chaque année, alors que les caisses de la CPS débordent. Bruno Magras met la pression sur l’ARS Guadeloupe Saint-Martin et Saint-Barthélemy. a Caisse de prévoyance L sociale de Saint-Barth, gérée par la MSA Poi- tou, est excédentaire. Trente millions d’euros en 2018. Parallèlement, l’hôpital De Bruyn connaît des difficultés de fonctionnement. Tout un symbole : plus de deux ans après Irma, une partie de sa toiture est toujours à demi- arrachée. L’établissement est déficitaire, tout comme son grand frère de Saint-Martin, ce qui a poussé l’ARS à imposer une administration provisoire pour redresser la barre. Quant à l’Ehpad, il l’hôpital est de 6,3 millions nent à Saint-Barthélemy. fonctionne sous perfusion de d’euros, celui de l’Ehpad de Mais sur l’Ehpad, elle me dit la Collectivité, à raison de 1,5 million », précise-t-il, sou- d’augmenter de 20 euros la 320.000 euros par an. lignant que même en couvrant journée. Or je ne veux pas la totalité de ces budgets, il pénaliser les familles. » Face à ce constat, Bruno resterait pour la sécurité Une partie de la toiture de l’hôpital De Bruyn, arrachée par l’ouragan Irma. Pour parvenir à ses fins, Magras a plusieurs fois évo- sociale nationale les deux Bruno Magras a indiqué qu’il qué ces derniers mois sa tiers des 30 millions construit l’Ehpad sans réper- dents. Justement quand la mulé sa requête au gouverne- ne donnerait pas un centime volonté de reprendre en main d’excédent. cuter l’amortissement sur les convention qui encadre l’ex- ment. A son retour, il a reçu de subvention à l’établisse- la santé sur l’île, jugeant anor- Par ailleurs, le déficit de l’Eh- prix, et soutient également les ploitation des établissements une lettre de Valérie Denux, ment, au prochain budget. mal que sur un territoire où pad provient uniquement de équipements d’imagerie de l’île arrive à son terme, au directrice générale de l’ARS « Je veux pousser le ministère les cotisations sociales des la partie soins aux personnes, médicale sur l’île, notamment 31 décembre 2019. « Mais Guadeloupe, Saint-Barth, de la Santé à faire évoluer les habitants rapportent, ils ne alors que la partie héberge- le mammographe. Bruno Madame Denux va refuser Saint-Martin. « Elle s’engage textes », via une proposition soient pas les premiers à en ment est, elle, bénéficiaire. Magras révèle avoir rencontré l’exploitation par un autre sur un certain nombre de de loi ou une modification du bénéficier. « L’excédent de la « Il serait donc naturel que le responsable de la Clinique que l’hôpital public », sujets, mais ne nous donne Code de la sécurité sociale. CPS devrait aller en priorité l’ARS pallie au manque de Choisy, établissement privé, redoute-t-il. « L’ARS a le der- pas satisfaction », déplore Le bras de fer commence à Saint-Barthélemy ; et si elle moyens de la partie santé », qui lui a indiqué qu’il serait nier mot. » Bruno Magras. « J’aimerais entre l’ARS et le président de a des déficits, la Collectivité commente le Président. Il rap- capable de faire tourner l’Eh- bien avoir un interlocuteur à la Collectivité. « Maintenant, s’engage à payer », propose pelle que la Collectivité, qui pad sans déficit et sans aug- En déplacement à Paris mi- l’hôpital, elle s’est engagée à c’est une guerre ouverte entre le Président. « Le budget de n’a pas la compétence santé, a menter le coût pour les rési- octobre, Bruno Magras a for- ce qu’il y ait un cadre perma- eux et moi ! » OCTA : le Président Vers une hausse du prix de l’électricité réitère son ultimatum Les discussions ont avancé entre la Collectivité et l’Etat, sur la signature d’une convention ien n’a changé depuis le lions, à répartir entre les 25 autour de l’énergie. Le Président a annoncé au conseil territorial de lundi une probable aug- R forum de l’association des PTOM (OCTA), ces terri- PTOM. Or Saint-Barthélemy n’en a jamais profité, en rai- mentation du prix de l’électricité. l’issue du conseil ter- sommet d’une montagne. Il toires ultramarins rattachés à l’Union européenne sans en être membre, tenu en mars à Tahiti. Une nouvelle réunion son d’un PIB par habitant trop élevé. En mars, Bruno Magras a prévenu que si l’île était encore exclue, elle quit- A ritorial de lundi soir Bruno Magras a rendu compte de l’avancée du tra- permet, à Saint-Barthélemy, de compenser la perte d’EDF, qui produit l’électricité quatre vail autour de la convention fois plus chère que ce qu’elle était organisée à Paris mi terait l’OCTA. « Si Saint-Bar- devant lier l’île, l’Etat et EDF. la vend. La péréquation tari- octobre, à laquelle Bruno thélemy ne peut se voir « Le gouvernement dit qu’il faire sur l’île est estimée à 25 Magras a pris part. Il s’agis- allouer une enveloppe, être maintient la péréquation, millions d’euros par an, que sait d’ouvrir les négociations inclue dans les programmes mais elle n’a pas pour objec- les consommateurs n’ont pas sur le Fed, Fonds européen de de développement, alors ce tif de subventionner la Col- à payer. développement. L’Europe n’est pas intéressant de rester lectivité », résume-t-il. compte y consacrer 500 mil- membre de l’association », a- Sauf que depuis que l’île est lions d’euros, tandis que t-il répété au conseil territo- La CSPE (Contribution au une Collectivité d’outre-mer, l’OCTA demande 660 mil- rial de lundi soir. service public de l’électricité, elle a récupéré la compétence visible sur les factures) doit énergie. Et donc théorique- donc être payée à l’Etat, ment, aujourd’hui, les rési- même si la compétence éner- dents n’ont pas à payer la CSG et CRDS, flou artistique gie sur l’île revient à la Col- CSPE, mais ne sont pas cou- etour sur le problème de Barthélemy. Seulement voilà lectivité. Mais en ce qui verts par la péréquation tari- R certains retraités qui, depuis l’application du prélè- : dans les rouages de l’admi- nistration fiscale, il n’y a pas concerne les droits de quai et les taxes sur le carburant, qui faire. C’est pour éviter cela qu’une convention doit être vement de l’impôt à la source de case Saint-Barthélemy à reviennent dans les caisses de signée entre EDF, l’Etat et la en France, sont prélevés par cocher. Les résidents sont la Collectivité, cette dernière Collectivité. D’autant plus leur caisse de retraite, la considérés comme des rési- dispose de deux options : soit que sans cette convention, pas CNRACL (JSB 1347). En dents fiscaux étrangers, faute exonérer EDF de cette question pour EDF d’investir tant que résidents fiscaux de de mieux. Qui eux ne sont charge, soit l’opérateur réper- La Collectivité pourrait bien décider, à l’aune de cette hausse les millions d’euros néces- Saint-Barth, ils n’ont pas à pas soumis à la CSG CRDS. cutera le montant sur le prix des tarifs, de faire payer davantage les plus gros consommateurs saires à la rénovation des payer l’impôt sur le revenu, Un statut à part pour notre du kilowattheure. de l’île. moteurs de la centrale de ça, c’est clair. Et l’inégalité île, qui n’existe pas dans le Le Président est favorable à la Public. de traitement selon les per- logiciel de l’administration deuxième solution. selon les revenus des habi- buable. Mais cela n’empê- sonnes est encore moins com- fiscale. tants. chera pas que nous allons Par ailleurs, ces moteurs préhensible. Quant à la signature d’une Piscines chauffées devoir prendre une décision. » seront possiblement compati- En revanche, les choses sont convention fiscale entre la Ernest Magras, conseiller ter- « Cela a déjà été proposé, bles avec le biocarburant. moins limpides sur la CSG et Collectivité et l’Etat, « on a ritorial Saint-Barth d’Abord, non pas de taxer les gens for- En France, le principe de la « La convention va arriver, la CRDS. Techniquement, ces déjà tout essayé pour solder demande d’ouvrir la réflexion tunés, mais les plus gros péréquation tarifaire est de nous avons bien avancé», se contributions sont dues, ce problème », a lancé Bruno sur l’intégration de produc- consommateurs », corrige garantir un coût de l’électri- félicite Bruno Magras. « Nous puisqu’elles sont dédiées à la Magras lundi. « La doctrine tion d’énergie verte ; et s’en- Bruno Magras. « Ce n’est pas cité similaire à tous les aurons sans doute une discus- sécurité sociale, dont bénéfi- de 2010 est toujours d’actua- quiert de la possibilité de tout à fait normal de chauffer citoyens, qu’ils habitent près sion dans les prochaines cient les habitants de Saint- lité aujourd’hui. » créer des tranches de prix sa piscine aux frais du contri- d’une centrale nucléaire ou au semaines sur le sujet.»
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