Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes

La page est créée Amandine Sanchez
 
CONTINUER À LIRE
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Les encéphalites infectieuses
         en 2022
                   J.P. Stahl
                Infectiologie
          Université Grenoble Alpes
        Diplôme Universitaire de Thérapeutiques anti-infectieuses
                                                        Grenoble
2 mars 2022
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Liens d’intérêt
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Cas clinique Novembre 2018
• Patiente 82 ans hospitalisée en septembre 2018
  pour troubles de la marche, AEG, troubles
  cognitifs avec ralentissement psychomoteur et
  tendance apathique.
• Sérologie Lyme positive avec des IgM à 1,52 et
  des IgG à 6,33. Confirmé par WB.
• Synthèse intra-téquale d’IgG de Borrelia avec des
  IgG à 320 U/ml.
• Rocephine 2G/j pendant 28 jours
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Epidémiologie

• Habite la Drôme
• Maison secondaire dans le Vercors
• Morsure de tique il y a 10 ans (chemin de
  Compostelle), avec erythème périphérique.
  Non traitée
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Images
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
« prises de contraste pseudo-nodulaires
  assorties d’un hypersignal Flair non rehaussé
  lenticulaire gauche et un rehaussement des
  espaces péri-vasculaires. »
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Evolution
• Aggravation sous forme d’un déficit moteur D,
  altération de conscience, troubles de
  déglutition
• Images inchangées
• Doxycycline débutée le 15/11
• Appel centre de ressource encéphalites le
  20/11: encephalite.spilf@infectiologie.com
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
UNE RECOMMANDATION
                            FRANÇAISE

J.P. Stahl et al.
Guidelines on the management of infectious encephalitis in adults
Med. Mal. Infect. 47 (2017) 179–194
Les encéphalites infectieuses en 2022 - J.P. Stahl Infectiologie Université Grenoble Alpes
Sociétés savantes partenaires

•   Association pédagogique nationale pour l’enseignement de la thérapeutique
    (APNET)
•   Société Nationale Française de Médecine interne (SNFMI)
•   Fédération française de Neurologie (FFN)
•   Société de réanimation de langue française (SRLF)
•   Société française d’anesthésie réanimation (SFAR)
•   Société Française de microbiologie (SFM)
•   Société française de neuroradiologie (SFNR)
•   Société française de médecine physique et de réadaptation (SOFMER)

                               Synthèse réalisée par la SPILF
Epidémiologie France
Epidémiologie encéphalites 2007
Situation française en
              2016/2019
         •    Étude de cohorte ENCEIF (Spilf), 2016 -19

         •    Exclusion causes non infectieuses

         •    494 patients inclus
                –   61% hommes
                –   18 à 94 ans
                –   1/2 ≥ 65 ans, 1/4 ≥ 75 ans
                –   95 % autonomes avant

         •    4% agriculteurs
         •    14% voyageurs

         •    Létalité hospitalière : 8%

Changing profile of encephalitis: Results of a 4-year study in France
A. Mailles, X. Argemi, C. Biron, P. Fillatre, T. De Broucker, R. Buzelé,A. Gagneux-Brunon, I. Gueit, C. Henry, S. Patrat-Delon,
A. Makinson, E. Piet,H. Wille, M.O. Vareil, O. Epaulard, M. Martinot, P. Tattevin, J.P. Stahl
Infect. Dis. Now 2022, 52: 1-6
Les étiologies
• 66% de cas avec un diagnostic étio
 Agent infectieux                                                                    n     %
 HSV                                                                                 132   27
 VZV                                                                                  65   13
 TBE                                                                                  26    5
 L. monocytogenes                                                                     23    5
 M. tuberculosis / Influenza                                                          11    2
 EBV, Enterovirus                                                                     6     1
 M. pneumoniae/ West Nile / C. neoformans                                             4     1
 JC virus/ B. burgdorferi / rougeole                                                  3     1
 HHV6, JE, C. canimorsus, Leptospira sp., T. whipplei                                 2     0

 CMV, VIH, ZIKA, Parvo B19, Toscana, R. conorii, A. phagocytophilum,
 B. henselae, Chikungunya, C. burnetii, L. pneumophila, T. pallidum, F. tularensis   1     0
Epidémiologie encéphalites
Les étiologies des encéphalites en
             synthèse
• Top 5 : HSV > VZV >> TBE > Listeria >>>>>> M t / Influenza

• Virales                                54 %
    – Herpesviridae 42%

• Transmission vectorielle       8%
    – Arbovirus 7%

• Zoonotiques                    14 %

• Existence d’un vaccin          24%
(avec ou sans recos)
Evoquer une encéphalite infectieuse aiguë
             et la confirmer

• La biologie sanguine
   Deux paires d’hémocultures avant toute antibiothérapie
   Numération avec formule sanguine avec plaquettes, ionogramme sanguin, glycémie
    (concomitante de la PL), CRP, ASAT, ALAT, bilirubine, phosphatases alcalines, bilan
    d’hémostase et CPK

   Sérologie VIH indispensable
    En cas de suspicion de primo-infection VIH, PCR
    ARN VIH (charge virale)

                               Synthèse réalisée par la SPILF
Evoquer une encéphalite infectieuse aiguë
             et la confirmer

• La biologie du LCS (1)
 LCS au moins 120 gouttes (environ 50 microL/goutte)
     o 20 gouttes pour biochimie
     o 80 à 100 gouttes pour cytologie, microbiologie et virologie
     o Conserver une partie du LCS (si possible - 80°C)
       pour compléments d’investigations (dont le diagnostic de
       tuberculose)
    En urgence : cytologie, protéinorachie, glycorachie, lactates et microbiologie.
    Glycorachie impérativement associée à une glycémie concomitante, veineuse ou à défaut
    capillaire par dextro.
Evoquer une encéphalite infectieuse aiguë
             et la confirmer

• La biologie du LCS (2)
   Examen bactériologique standard
  PCR HSV, VZV et entérovirus impératives
   Recherche de BK si négativité des PCR précédentes ou très forte suspicion clinique ou
    épidémiologique
Evoquer une encéphalite infectieuse aiguë
             et la confirmer

• L’imagerie
 IRM cérébrale en urgence en première
  intention
  o avec séquences FLAIR
  o diffusion, T2*, T1 sans et avec gadolinium
  o séquences vasculaires veineuses et artérielles
 Seulement si IRM impossible,
 tomodensitométrie cérébrale (TDM) sans et
 avec injection
                  Synthèse réalisée par la SPILF
Conduite initiale (premières 48 h)

• Traitements anti-infectieux (1)
 A débuter en urgence
 Absence d’orientation étiologique (clinique ou biologique),
   o Aciclovir : 10 mg/kg IV toutes les 8 heures et
   o Amoxicilline : 200 mg/kg/jour en au moins 4 perfusions, ou
     en administration continue
   o Réévaluation systématique à 48h.
   Si vésicules cutanées ou signes de vasculopathie à l’imagerie
     o Aciclovir : 15 mg/kg IV toutes les 8 heures.
Conduite initiale (premières 48 h)

• Traitements anti-infectieux (3)
Dans les premières 48 heures :
  o Contact avec le microbiologiste
  o Résultats PCR HSV, VZV et entérovirus doivent être
    connus
  o   Traitement anti tuberculeux (en plus du traitement par aciclovir + amoxicilline) seulement
      si :
         - Présence d’éléments fortement évocateurs : terrain, anamnèse, caractéristiques du
           LCS, localisations extra neurologiques, imagerie ou
         - Présence de BAAR ou PCR temps réel positive
Conduite initiale (premières 48 h)

• Si tout est négatif à 48 heures :
    Poursuite aciclovir jusqu’à réévaluation du diagnostic
      d’HSV/VZV (seconde PCR sur LCS au moins 4 jours après le
      début des signes neurologiques) et
      Arrêt amoxicilline, sauf si prise d’antibiotique avant la PL ou contexte évocateur de
        listériose
•   Pas de corticothérapie sauf si tuberculose prouvée ou fortement suspectée
•   Pas de traitement anticonvulsivant en prophylaxie primaire (à discuter si lésions corticales)

                                   Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic déjà fait à 48 h

• Encéphalites HSV (1)
 Acyclovir IV = traitement de référence
   o Pas de place pour l’aciclovir per os, ni pour le valaciclovir
   Dose aciclovir : 10 mg/kg (ajustée à la fonction rénale) en 1 heure toutes les 8 heures
     o Concentration finale du soluté de perfusion < 5 mg/ml
     o Limiter les traitements néphrotoxiques associés
     o Réhydratation correcte

 Durée de traitement :
  o 14 jours chez l'adulte immunocompétent
  o 21 jours si immunodépression
 Si évolution favorable : pas de contrôle de LCS.

                                     Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic déjà fait à 48 h

• Encéphalites HSV (2)
 En cas d’évolution clinique non favorable à la fin du traitement de 14
  jours
    o Une ponction lombaire avec PCR HSV et recherche d’auto-
      anticorps sur le LCS doit être réalisée
    o   La positivité de la PCR HSV peut conduire à prolonger le traitement par aciclovir à 21 jours.
    o   La recherche d’une résistance à l’aciclovir et l’exploration des paramètres
        pharmacocinétiques (dosages d’aciclovir dans le sang et le LCS) sont à discuter
        collégialement.

                                    Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic déjà fait à 48 h

• Encéphalite à Listeria
 Traitement recommandé
    o Amoxicilline à 200 mg/kg/jour en au moins 4 perfusions par 24
      h ou en continu, pendant 21 jours
    o Gentamicine 5mg/kg/j en dose unique quotidienne, pendant au
      maximum 5 jours
 Si contre-indication à l’amoxicilline,
  triméthoprime/sulfaméthoxazole à forte dose : 6 à 9 ampoules de
  80mg/400mg par jour, en 3 injections, pendant 21 jours en IV.

                         Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic non fait à 48 h

• Poursuite de l’investigation
  diagnostique (1)
Les investigations infectieuses
  complémentaires doivent être orientées
  par l’âge, le terrain, les expositions
  professionnelles ou de loisir, la saison,
  les voyages, les signes extra-
  neurologiques et les données
  biologiques.
                Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic non fait à 48 h

• Poursuite de l’investigation diagnostique
  (2)
 Une IRM est indispensable pour faire le
  diagnostic d’ADEM.
 Si encéphalite limbique ou de cause
  indéterminée
  Recherche d’encéphalite auto-immune par
   détection d’anticorps onco-neuronaux sériques
   et du LCS
  Recherche de maladie systémique.
                 Synthèse réalisée par la SPILF
CAT si diagnostic non fait à 48 h

• Poursuite de l’investigation diagnostique
  (3)
 Biopsie cérébrale
  o Si encéphalite non résolutive d’étiologie
    indéterminée,
  o Après réunion multidisciplinaire.
  o Comprenant systématiquement des prélèvements
    non fixés (microbiologie) et fixés
    (anatomopathologie).

                 Synthèse réalisée par la SPILF
Encéphalites du sujet âgé
Infectious encephalitis in the elderly: a prospective multicentre observational study
   Paul Petitgas, Pierre Tattevin, Alexandra Mailles, Pierre Fillâtre, Jean-Paul Stahl
                                     Article soumis
Encéphalites et immunodépression
           (Thèse Sophie Landré, Lyon)
Nouveautés étiologiques à
 surveiller dans le monde
Virus Bourbon

• Identifié aux USA en 2015
    – Encéphalite fatale
    – Diagnostiquée par NGS
    – genre Thogotovirus dans la famille
      Orthomyxoviridae
• Tiques comme hypothèse de transmission
Harry M. Savage
Bourbon Virus in Field-Collected Ticks, Missouri, USA
E.I.D. Volume 23, Number 12—December 2017
En Asie : Enterovirus 71

• Epidémies pédiatriques de
  large ampleur
  – ≈ 10 cas  105- 106 cas
  – 10-30% d’encéphalites
  – 20% séquelles : parésies,
    mouvements anormaux

                                Solomon, Lancet ID 2010
Aux USA: épidémie EV68
• Août 2014 au 22 octobre2018, 541 cas de
  syndrome polio-like probablement liés à EV68
• Encéphalites possibles
• Evolution par épidémies
Variagated Squirrel 1 Bornavirus
               VSB1
• Initialement 3 patients allemands
     • 3 avec encéphalites 2011/2013
        – Début subaiguë
        – Détérioration rapide
        – Décès entre 2 et 3 mois
     • 3 éleveurs d’écureuils exotiques

• De nouveaux cas depuis, dont un diagnostic
  rétrospectif après décès (secrétaire d’une des
  animaleries)
VSB1

                             https://openagrar.bmel-
forschung.de/servlets/MCRFileNodeServlet/Document_derivate_00014101/Steckbrief_
                           VSBV-1_20160301_engl2.pdf
« Vieux » virus avec implication
neurologique récemment démontrée
Epidémiologie des encéphalites en Chine
                                                                   Liu; Chine J Pediatrics 2007

• Données centralisées                             entérovirus
                                                      16%
  mais….biais énormes
• Etiologie inconnue dans 63%                               rougeole
                                                                               virus
                                                                           respiratoires
                                                              13%
  des cas (n=1063)                                                              2%

• Au Nord : TBE , Au sud : JEv   inconnu                     HSV                 JE
                                   61%                       6%                  1%
• Partout : rage +++
                                                                           CMV / VZV
                                                                             /EBV
                                                                              1%

Gao, PlosNTD 2010                LU,VBZD 2008;8(5):713-20
En Asie et en Afrique :
               La Rage
• 55 000 cas/ an : Afrique, Inde, Chine ….
   – 50% cas < 15 ans (garçons ++++)
   – 99% contaminations due à un chien
   – Létalité 100% / Efficacité vaccinale 100%

• Nombreux moyens d’intervention… disponibles là où
  on en a le moins besoin
Chikungunya

• Arenavirus connu depuis des siècles en
  Afrique de l’Est (première épidémie décrite:
  1779)
• Emergence dans l’Océan Indien au milieu des
  années 2000, puis dans les Caraïbes
• Méningo-encéphalites rapportées chez de
  nombreux patients
Dengue

• Flavivirus, infection très fréquente et en
  expansion (plus que le paludisme)
• Forme neurologique de plus en plus rapportée
  – Menace réelle?
  – Meilleur diagnostic?
Ebola

  • Encéphalites: cas rares
  • Encéphalopathies, probablement plus fréquentes
• Les séquelles suggèrent un tropisme
  neurologique
  – Uveite + images IRM sans signes cliniques (Ian Crozier)
  – Résultats préliminaires de l’étude PREVAIL: désordres
    cognitifs
• Récurrence sous forme neurologique chez une
  survivante: une infirmière écossaise (Jacobs M. et
  al, Lancet 2016)
Virus Lassa
• Arenavirus, BSL4
   –   Asymptomatique dans 80% des cas
   –   Grave chez 1 patient/5
   –   Rares cas d’encéphalites (Ikerionwu, J.Trop.Med.Hyg. 1978)
   –   Perte d’audition chez 25% des survivants

• Endémique en Afrique de l’Ouest, saisonnière
• 2016 : importante épidémie (Nigeria, Benin, Togo)
   – Cas importé en Allemagne avec cas local secondaire
Et en Suède, Avril 2016
•   Patiente , 73 ans, 6 semaines au Liberia, “exposée” à des rongeurs
•   6 jours après le retour: fièvre, céphalées, algies, diarrhée
•   Hospitalisée à J+9 : encéphalite d’étiologie inconnue . Pas d’isolement
•   PCR + pour virus Lassa à J+26  Isolement dans un hôpital référent
•   Guérison avec perte d’audition
•   74 contacts mais pas de cas secondaires

Les leçons:

 La chance existe
 Y penser toujours
 Isolement initial

http://www.who.int/csr/don/8-april-2016-lassa-fever-sweden/en/
Virus Zika et neurotropisme
• Neurotropisme chez le foetus.
Ex.: en Colombie (2017) 20 000 femmes enceintes
exposées à Zika. 1% de lésions congénitales chez les
enfants

• Neurotropisme chez l’adulte : surtout Guillain
  Barré
• Quelques cas d’encéphalites
  – Polynesie
  – 1 cas dans la cohorte ENCEIF
Virus Hépatite E

• Transmission interhumaine et alimentaire zoonotique à
  partir des porcs et probablement plus
• Complications neurologiques rares, telles que atteinte
  du plexus bracchial (syndrome de Parsonage-Aldren-
  Turner)
• Encéphalites rares (mais peu recherchées)
Autres épidémies et émergences
• West Nile aux USA and extension en Europe
• Powassan (transmis par Ixodes scapularis,
  gravité et séquelles fréquentes, endémique
  dans NY State)
Autres
• virus Usutu (JE complex, proche de WNV)?
  Pathogène pour les oiseaux, à surveiller chez
  l’humain:
Ouest France du 13/06/18: premier cas humain
en France
• Virus Nipah, épidémie en Inde en cours.
  Mortalité > 50%, forme neurologiques
  gravissimes.
Quelques réflexions
complémentaires: le diagnostic
          urgent
Un débat diagnostique: les multiplex

Vision old school

VS
Vision modern school
• La demande doit être orientée par la clinique ou
  l’épidémiologie.
• Toutes hypothèses étiologiques sont au même
  niveau de vraisemblance, ce qui est faux
• Dérapages à prévoir: finalement multiplexe =
  addition de plusieurs PCR monoplexes qui conduit à
  ne pas réfléchir
Vision new school

• Un seul test, qui saute des étapes consommatrices de temps et
  éventuellement d’analyses
• Rapidité des résultats
• Non dépendant de la fragilité des pathogènes (conditions de
  transport)
• Fiable et reproductible
• Utilisable par des cliniciens non-spécialistes
Limites des multiplexes : Tests
             neurologiques (1)
• Ne dispense pas de la nécessité d’une bonne
  qualité pré-analytique, voire l’amplifie
• Rapidité SI technicien disponible 24/24, 7/7
• Meilleur diagnostic uniquement si interprétation
  rigoureuse : co-infections? réactivation?
Exemple:
Homme, 37 ans, encéphalite incontestable, pas de signes autres
que neuro, LCS avec PCR VZV et CMV positives.
1) Laquelle est la bonne?
2) Quel traitement ?
Limites des multiplexes : Tests
           neurologiques (1)
• « Gaspillage » de tests non nécessaire dans le
  kit
• Temporalité des diagnostics :
  – exemple méningocoque (résultat immédiat) vs
    HSV (possible délai jusqu’à 4 jours)
• Pertinence de certaines recherches :
  entérovirus dans le LCS vs selles ou pharynx
• Non exhaustivité de l’exploration: étiologies
  2017 des encéphalites en France
Enceif 2016/17– Top 10
 Causes infectieuses identifiées              Enceif
 (Nb, %)                                     (N =217)

 Herpes Simplex virus                        46 (21%)

 Varicella Zoster virus                      27 (12%)

                                             12 (6%)                  Pas dans la          sérum
 Tick-borne encephalitis                                              multiplexe
                                             10 (3%)                  Pas dans la         Ex direct
Listeria monocytogenes                                                multiplexe
                                              7 (4%)                  Pas dans la
 Epstein Barr virus                                                   multiplexe
                                              6 (3%)                  Pas dans la      Nez ou pharynx
 Influenza virus                                                      multiplexe
                                              4 (2%)                  Pas dans la
Mycobacterium tuberculosis                                            multiplexe
                                              3 (2%)                  Pas dans la          sérum
 West Nile virus                                                      multiplexe
                                              3 (1%)                Pas tous dans la       selles
 Enterovirus                                                          multiplexe
                                                83               Sans doute pas
 Inconnu                                                        dans la multiplexe
                                   ENCEIF - SMF Paris 10 oct 2017
Enceif 2016/17– suite
 Causative infectious agents (Nb cases, %)                Enceif
                                                         (N =217)

                                                          2 (1%)                 Pas dans la multiplexe
Virus JC
                                                          2 (1%)                 Pas dans la multiplexe
Borrelia burgdorferri
                                                          2 (1%)                    Ne dispense pas de
HHV-6                                                                         l’intégration chromosomique
                                                          2 (1%)                 Pas dans la multiplexe     serum
Japanese encephalitis virus
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe
Cryptococcus neoformans
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     Ag U
Legionella pneumophila
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     serum
Zika Virus
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     serum
M. pneumoniae
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     serum
R. conorii
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     urine
Legionella
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe
rougeole
                                                          1 (1%)                 Pas dans la multiplexe     serum
Primo VIH
                                             ENCEIF - SMF Paris 10 oct 2017
Une histoire simpliste
Une box à tout faire
Limites des multiplexes : Tests
           neurologiques (2)
• Question du coût:

des tests
du temps technicien
des tests additionnels qui ne sont pas éliminés
UNE VRAIE NOUVEAUTÉ
Et ce n’est pas tout…
Encéphalites auto-immunes.
      Cohorte 2007
                                    NMDA
                                     3%

                          HSV
                          22%

          Unknown
                                      VZV
            45%
                                      8%

                                    BK
                                    8%

                                Listeria
                                   5%

    parasites                        Other bacteria
       0%                                 3%
                    Other viruses
                        6%
HSV « trigger » for autoimmunity
        T. Armangue et al. Ann. Neurol. 2014
N-methyl-D-aspartate receptor autoimmunity affects cognitive
        performance in herpes simplex encephalitis
                      G. Westman et al.
          Clin. Microbiol. Infect. 2016; 22: 934-940

• 49 encéphalites HSV
• IgG Anti-NMDAR detecté chez 12/49 patients,
  3 semaines à 3 mois après l’encéphalite
• Pas d’anticorps à l’inclusion
• Autoanticorps NMDAR associés à une moins
  bonne récupération des performances
  neurocognitives
Thais Armangue, et al.
    Autoimmune Encephalitis Post-herpes Simplex Encephalitis:
        Frequency, Syndromes, Risk Factors, and Outcome.
                      Lancet Neurol. 2018

• 51 patients avec encéphalite HSV prouvée

• 14 (27%) patients ont développé une encéphalite auto-immune secondaire:
  9 avec anticorps anti-récepteurs NMDA, 5 avec d’autres anticorps

• Les 37 autres patients n’ont pas déveoppé d’encépahlite secondaire, mais 11
  (30%) ont developpé des auto-anticorps (n=3 pour NMDAR, n=8 pour
  d’autres antigènes)
Corticoïdes et encéphalites
Chez l’animal
Modèles animaux d’encéphalites à HSV:

 Corticoïdes + aciclovir
    améliorent les images IRM à long terme,
    ne diminuent pas la clearance virale
    et même accélèrent la diminution de la charge virale
(Meyding-Lamade UK, et al. Experimental herpes simplex virus encephalitis: a combination therapy of
   acyclovir and glucocorticoids reduces long-term magnetic resonance imaging abnormalities. Journal of
   neurovirology. 2003;9(1):118-25.-52).

 Corticoïdes administrés 3 jours après l’inoculation à la souris de HSV:
    avantage de survie significatif par rapport aux animaux recevant
     seulement de l’aciclovir ou ceux recevant des corticoïdes à J0.
    symptomatologie moins grave
(Sergerie Y, et al. Delayed but not early glucocorticoid treatment protects the host during experimental
     herpes simplex virus encephalitis in mice. The Journal of infectious diseases. 2007;195(6):817-25).
Chez l’homme
• Quelques rapports de cas, courtes séries ou essais
  rétrospectifs suggérent un bénéfice en médecine
  humaine

• La série la plus importante : 45 patients
    l’âge élevé, un GCS bas au début, et l’absence de
     corticoïdes sont les meilleurs prédicteurs d’un pronostic
     significativement défavorable
Kamei S, et al. Evaluation of combination therapy using aciclovir and corticosteroid
in adult patients with herpes simplex virus encephalitis. J Neurol Neurosurg
Psychiatry. 2005;76(11):1544-9
LA SUITE
Séquelles
• France 2010, 176 patients, suivi 3 abs après la sortie
• 85 sans étiologie, 43 HSV, 15 VZV, 10 M. tuberculosis,
  23 autres.
• Évolution défavorable: 39%
   – 58% HSV,
   – 50% VZV,
   – 30% M. tuberculosis, autres et sans étiologie
• Facteurs de risque: âge, niveau d’éducation, HSV, VZV,
  comorbidités
Mailles et al., CID 2012
Séquelles: le futur

• Suivi à long terme indispensable
• Handicap invisible
• Besoin d’une procédure pour le diagnostic et la prise
  en charge
La solution
• Ce n’est probablement pas un Lyme:

 Intervalle avec la morsure
 Région peu endémique
 Clinique peu cohérente
 Inefficacité antibiotique, quoique…

• Indication de biopsie cérébrale
Le diagnostic
• Transfert au CHU de Lyon
• Biopsie cérébrale

• Lymphome
Merci pour votre attention
Vous pouvez aussi lire