Les sangliers en point de mire - Wildtier Schweiz
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Numéro 5 / octobre 2014 CH-FAUNEiNFO Les sangliers en point de mire Les populations de sangliers sont en forte des nouveautés de ce programme. La augmentation dans de nombreux pays mise en œuvre et l’examen, à titre d’es- d’Europe. C’est le cas également dans le sai, de méthodes de gestion et de moni- land de Bavière, en Allemagne, où l’on toring novatrices qui peuvent servir de cherche de nouvelles voies pour réguler modèle aux autres régions ont fait l’objet durablement les effectifs. L’élaboration d’une attention particulière dans le dé- de conventions ciblées, de stratégies et roulement du projet. de mesures concrètes communes pour une gestion régionale du sanglier est une autres informations en page 2 La biodiversité : 50 questions Plomb dans le gibier les plus importantes Lorsqu’un chasseur abat un gibier avec de la grenaille de plomb, le plomb peut passer dans la viande et donc dans l’esto- Une équipe de chercheurs internationale a identifié les 50 mac du consommateur. La viande de sanglier, chevreuil et cerf questions les plus importantes pour la connectivité écologique peut faire partie des denrées alimentaires les plus fortement dans les Alpes. Ces questions doivent permettre à la recherche, contaminées par le plomb. La consommation de gibier ne pré- aux financeurs et aux projets d’avancer dans le même sens. sente aucun risque pour la santé des consommateurs moyens Quels sont les aspects vraiment importants pour l’Arc alpin? adultes - au contraire de certaines group à risques. autres informations en page 4 autres informations en page 3 Les réserves des graines du Le projet «Gibier et trafic» cassenoix moucheté Dans le projet de recherche en cours depuis 2008, diverses méthodes ont été mises en œuvre dans le but de réduire les Le cassenoix moucheté, aussi surnommé «forestier à plu- accidents dus au gibier et d’améliorer ainsi la sécurité routiè- mes», enterre les graines d’arolle dans le sol et participe ainsi re. Suite aux bons résultats obtenus par le projet jusqu’ici, le à la dissémination des arbres. Ses réserves de graines sont projet entre dans sa cinquième année. plus utiles «au forestier à plumes» qu’aux arbres eux-mêmes. autres informations en page 6 autres informations en page 5 La Conférence sur la biodiversité de l’ONU La Conférence sur la biodiversité de l’ONU en République de environnementales. Elles demandent une action plus rapide Corée s’est terminée le 17 octobre 2014. Le bilan est désillu- contre la perte croissante de la biodiversité en Suisse et dans sionnant : il faut massivement renforcer les mesures pour con- le monde. server la biodiversité. C’est également valable pour la Suisse, comme le montre une analyse comparative des organisations autres informations en page 6
Les sangliers en point de mire Un projet bavarois pour le développement de concepts de gestion régionaux novateurs Les populations de sangliers sont en par les participants. Dans cinq régions à mettre en commun les solutions ex- forte augmentation dans de nombreux pilotes, ceux-ci ont expérimenté de périmentées jusqu’ici de manière par- pays d’Europe. C’est le cas également nouvelles voies de collaboration dans allèle – et parfois même contradictoire dans le land de Bavière, en Allemag- un processus bottom-up cohérent. Des – dans cette problématique du sanglier. ne, où l’on cherche de nouvelles voies modules existants éprouvés de gestion pour réguler durablement les effectifs. du sanglier ont été analysés et optimisés Poursuite du projet Depuis plusieurs années, les milieux in- lorsque cela était nécessaire. Des mo- téressés – soutenus par des modérateurs dules de gestion novateurs ont été dé- Même une fois le projet terminé, les et médiateurs externes – mènent à bien veloppés en commun et mis en œuvre processus régionaux se poursuivront ce projet de gestion. L’élaboration de dans la pratique. Au cours du processus, dans toutes les régions pilotes. Afin de conventions ciblées, de stratégies et de tous les participants se sont rencontrés poursuivre sur la voie initiée, les partici- mesures concrètes communes pour une sur le terrain. Les principaux modules de pants ont besoin également du soutien gestion régionale du sanglier est une des gestion du sanglier qui ont été adaptés, de la politique et des associations. En nouveautés de ce programme. La mise optimisés ou nouvellement développés effet, qui conçoit la problématique du en œuvre et l’examen, à titre d’essai, de sont: sanglier comme un défi pour l’ensemble méthodes de gestion et de monitoring de la société ne pourra faire autrement novatrices qui peuvent servir de modèle • Définition des objectifs, mesures, qu’emprunter de nouvelles voies, par- aux autres régions ont fait l’objet d’une mise en œuvre, évaluation allèlement aux mesures éprouvées de attention particulière dans le déroule- • Collaboration constructive de tous contrôle des populations. ment du projet. les participants • Système d’information sur le san- Depuis des années, l’augmentation du glier basé sur le web (SIS) qui sert d’in- nombre de bêtes abattues témoigne formation transparente à tous les partici- BRENNPUNKT SCHWARZWILD d’une part d’un fort engagement des pants chasseurs, mais montre d’autre part que • Divers concepts de chasse: agraina- l’on n’est pas parvenu jusqu’ici à un ge pour le tir du sanglier, chasse mobile PROJEKT changement de tendance durable. Des («modèle de chasse mobile de Potten ZUR ENTWICKLUNG populations importantes de sangliers af- stein»), encerclement, tranchées de INNOVATIVER REGIONALER fectent aussi bien des intérêts généraux chasse, chasse dans les cultures KONZEPTE que particuliers (entre autres dégâts aux • Suppression des périodes de ferme- cultures, risque d’épizootie, accidents ture pour faciliter la chasse (y compris Abschlussbericht de la route, dégradation des objectifs celle des femelles adultes) de protection de la nature ou présence • Commercialisation de la viande de croissante en zone urbaine). gibier (dépistage de la trichine, systèmes de primes) Un changement de tendance dans l’évo- • Capture des laies comme méthode lution des effectifs exige un engage- de chasse complémentaire ‐ Anhang ‐ ment conséquent des chasseurs, des • Adaptation de la formulation des gardes-chasse, des agriculteurs, des baux de chasse, afin d’utiliser au mieux Des plus amples informations propriétaires de forêt, des représentants les marges de manœuvre des autorités et de la politique. C’est le • Test de praticabilité des amplifica- Le rapport final (2014) de Niels but que poursuit le projet «Sangliers en teurs de lumière point de mire». • Recherche appliquée, formation con- Hahn, (WILCON - Wildlife tinue, transmission des connaissances Consulting): Un processus en négociation www.lwf.bayern.de/mam/cms04/ biodiversitaet/dateien/ Dans le cadre d’un projet quadriannu- Ainsi grâce au projet «Sangliers en point abschlussbericht_brennpunkt_ el, des solutions régionales ont été dé- de mire», les personnes concernées sont schwarzwild_textteil.pdf veloppées, mises en œuvre et évaluées amenées à se rencontrer sur le terrain et 2 CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014
Plomb dans le gibier Lorsqu’un chasseur abat un gibier avec glier, chevreuil et cerf peut donc faire les enfants jusqu’à sept ans, qui peuvent de la grenaille de plomb, le plomb peut partie des denrées alimentaires les plus subir des dommages en cas d’absorpti- passer dans la viande et donc dans fortement contaminées par le plomb. on même minime de plomb. Les enfants l’estomac du consommateur. Des aver- en bas âge, les femmes enceintes et les tissements sont régulièrement lancés Il est mis en garde contre la contami- femmes souhaitant avoir des enfants pour mettre en garde contre la contami- nation au plomb du gibier. Les résul- devraient donc, dans la mesure du pos- nation au plomb provenant du gibier. tats toxicologiques les plus récents de sible, ne consommer aucun gibier. Il ne l’Agence européenne de sécurité des peut en effet être exclu que l’animal ait Le plomb est un métal lourd qui peut, aliments (EFSA) et de l’OMS datant été abattu avec de la grenaille de plomb. lorsqu’il pénètre dans le corps humain, de 2010 permettent toutefois d’évaluer endommager des organes et perturber plus précisément ce risque. Les consom- des fonctions de l’organisme. Lorsqu’un mateurs suisses mangent en moyenne Des plus amples informations gibier est abattu avec des munitions con- du gibier entre une et trois fois par an. tenant du plomb qui se déforment ou se La consommation de gibier ne présen- FAQ Du plomb dans le gibier fragmentent à l’impact, il est presque te aucun risque pour la santé des con- impossible d’en détecter des résidus à sommateurs moyens adultes. Tel n’est www.blv.admin.ch/themen/04679/ l’œil nu sur l’animal. La viande de san- cependant pas le cas pour les fœtus et 05065/05930/index.html?lang=fr SWIS selection SWISS WILDLIFE INFORMATION SERVICE SWIS Les espaces verts urbains revalorisés pour les oiseaux Forêts: protection de la biodiversité ou exploitation du bois? L’urbanisation croissante représente un défi de taille pour la faune sauvage. Comment rendre les villes aussi attractives Faut-il préserver et favoriser les forêts européennes comme pour les animaux que pour l’homme? Une étude menée à hauts-lieux de la biodiversité ou les utiliser davantage pour la Prague s’est intéressée à la fréquence et à la distribution des production de bois, en tant que matériau recyclable ou éner- espèces d’oiseaux forestiers dans les espaces verts de la ville. gie alternative? Une étude menée à l’échelle européenne s’est Les variables d’habitat ont été relevées à différentes distances intéressée aux conflits possibles entre protection des forêts en du point d’observation. vue de préserver la biodiversité et exploitation du bois. Les auteurs ont calculé le volume de bois annuel qui ne peut pas La diversité des espèces est positivement corrélée au nombre être exploité, en raison des restrictions d’exploitation dans les d’espèces arborées à proximité immédiate du point d’observa- forêts protégées. tion, à la présence de vieux arbres dont le diamètre à hauteur de poitrine dépasse les 30 cm et à la présence d’un cours d’eau En 2005, 33 millions d’hectares de forêt étaient protégés en ou d’un plan d’eau. En outre, le nombre d’espèces d’oiseaux Europe, ce qui représente près de 20 % de la surface totale. est positivement influencé par la présence de nombreux arbres 16 millions d’hectares étaient protégés dans une perspective dans les quartiers environnants (p. ex. parcs, arbres et buissons de maintien de la biodiversité, 48 % du volume de bois ne des jardins privés ou forêts). pouvant être exploité dans ces forêts en raison des clauses de protection. Sur les 17 millions d’hectares de forêt protégés Les auteurs montrent que les espèces d’oiseaux forestiers peu- pour des raisons de protection du paysage et de ses éléments vent utiliser les espaces verts arborés comme habitat et que naturels, 40 % du bois ne peut être exploité. Ainsi, près de 73 leur diversité peut être favorisée par des mesures simples. Il est millions de m3 de bois restent inexploités chaque année dans important de faire figurer le maintien des espaces verts arborés les forêts protégées. et des plans d’eau avec leur végétation accompagnatrice na- turelle dans les plans d’aménagement urbains. L’entretien des Cette quantité n’a aucune incidence sur la couverture des be- surfaces vertes devrait en outre rechercher un bon mélange des soins actuels en bois. Toutefois, une augmentation de la de- espèces arborées ainsi que le maintien de vieux arbres. mande en bois, en tant qu’énergie renouvelable, peut conduire à l’avenir à des conflits d’intérêt entre protection et exploita- Urban Ecosystems 17 (2): 625-640, 2014, doi: 10.1007/s11252-013- tion des forêts en Europe. Pour se préparer à y faire face, il 0328-x est important de prendre en compte les deux aspects dans la http://link.springer.com/article/10.1007/s11252-013-0328-x planification forestière à long terme. Environmental Management, 53, 1085-1094 (2014), DOI: 10.1007/ s00267-014-0265-3 http://link.springer.com/article/10.1007/s00267-014-0265-3 CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014 3
www.sgw-ssbf.ch Société Suisse de Biologie de la Faune SSBF Activités de la SSBF Ces dernières semaines, les thèmes sui- mes importants. Le comité déplore éga- Nouveau site internet de la SSBF vants ont été abordés par le comité puis lement que l’on recourt fréquemment Le nouveau site de la SSBF, intégré au discutés lors de la séance du 25 septem- à des notions non définies et non con- portail web de l’académie des sciences bre à Berne: traignantes, en l’occurrence des termes naturelles SCNAT, prend forme lente- juridiques imprécis, pour concrétiser et ment mais sûrement. Il sera vraisembla- Prise de position sur les concepts instaurer une pratique d’exécution uni- blement accessible en fin d’année. Lynx et Loup forme, ce qui est en contradiction avec Le comité de la SSBF a saisi l’occasion l’objectif des concepts. de se prononcer sur la révision des con- Projet d’Atlas des mammifères cepts Lynx et Loup mis en consultation. 10èmes journées lyssoises de la faune Des premiers contacts avec de poten- Pour le comité, il est primordial que 20/21 mars 2015 tiels éditeurs ont eu lieu. Le choix de la des décisions politiques – qui ont des On a établi une liste des contributions et maison d’édition est important, afin que répercussions sur la situation de la fau- des intervenants potentiels, précisée lors l’on puisse planifier le financement de ne sauvage en Suisse – soient prises sur de la séance, en vue des journées lys- l’Atlas. Il devrait intervenir avant la fin la base de critères scientifiquement bien soises de la faune dont le thème sera «La de l’année. En ce qui concerne l’état des étayés. On déplore d’une manière géné- faune sauvage entre ombre et lumière». données et le contenu, un autre atelier rale que les concepts ne se préoccupent Les intervenants seront prochainement se tiendra en novembre ou décembre, pas suffisamment de la question centrale invités afin que l’on puisse établir un réunissant le comité et les collaborateurs des populations dans la gestion de ces programme définitif. des trois groupes de travail Petits mam- deux espèces. On accorde en revanche mifères, Grands mammifères et Chau- trop d’importance à la prévention des Expérimentation animale en biologie ves-souris. dommages et à la gestion des conflits, de la faune sauvage bien qu’il s’agisse évidemment de thè- Suite à la révision de la loi et de l’or- Groupe de travail Castor donnance sur la protection des animaux, Une première séance du groupe de tra- les méthodes de terrain en matière de vail Castor, composé de représentants Contact biologie de la faune doivent être soumi- de la Confédération, des cantons, de la ses à une nouvelle réglementation. Un SSBF et des milieux intéressés, s’est dé- Toute correspondance pour la groupe de travail, regroupant des mem- roulée en août. On y a discuté des lignes Société suisse de Biologie de bres du comité, a été fondé. Il devra veil- directrices et des bases d’une révision la Faune est à adresser à: ler à ce que les informations techniques du concept Castor. Le groupe travaille qui doivent désormais être récoltées, en actuellement à un premier projet. Une SSBF lien avec des expérimentations animales deuxième version sera vraisemblable- c/o WILDTIER SCHWEIZ Winterthurerstrasse 92 et des mesures officielles concernant la ment mise en consultation au printemps 8006 Zurich faune sauvage, soient correctes et tien- 2015. tél: 044 635 61 31 nent compte des réalités de la recherche email: wild@wildtier.ch en biologie de la faune. La prochaine séance du comité se tiend- ra le 11 décembre 2014 à Berne. Ce qui compte pour la biodiversité dans les Alpes Une équipe de chercheurs internationa- habitats peut-on utiliser pour évaluer le a identifié les 50 questions les plus un réseau écologique? Ces deux ques- importantes pour la connectivité éco- tions figurent sur la liste de 50 questions logique dans les Alpes. Ces questions élaborée par des scientifiques, des poli- doivent permettre à la recherche, aux tiques et des défenseurs de l’environne- financeurs et aux projets d’avancer dans ment de tous les pays alpins. Cette liste Des plus amples informations le même sens. Quels sont les aspects est destinée à faciliter la définition de vraiment importants pour l’Arc alpin? priorités pour le maintien et la restaura- www.vetmeduni.ac.at/de/infoser- tion du continuum écologique dans les vice Quel est l’impact du retour de l’ours, du Alpes. Mais elle veut aussi inciter les loup et du lynx sur les écosystèmes dans chercheurs et les financeurs à se pencher www.alpine-ecological-network. le réseau écologique alpin? Et quels sur des questions complexes et souvent org/ (en) indicateurs de l’état des espèces et des urgentes. 4 CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014
La constitution de réserves chez le cassenoix moucheté Ses réserves de graines sont plus utiles «au forestier à plumes» qu’aux arbres eux-mêmes Le cassenoix moucheté, aussi surnommé «Cependant, il cache les graines précisé- et restent donc disponibles pour plus «forestier à plumes», enterre les graines ment là où elles ne peuvent pas bien ger- tard. «La production de graines des arol- d’arolle dans le sol et participe ainsi à mer. Alors que les graines de l’arolle ont les pouvant varier d’une année à l’autre, la dissémination des arbres. Cependant besoin pour s’ouvrir de sols humides et les cassenoix doivent pouvoir accéder l’oiseau semble être moins altruiste de beaucoup de lumière, le cassenoix autant que possible aux réserves qu’ils qu’on ne le pensait jusqu’ici. Il dissimu- les enterre plutôt là où le sol est sec et ont constituées les années précédentes», le les graines le plus souvent dans des la canopée relativement dense», précise explique Eike Lena Neuschulz. C’est endroits peu favorables à la germina- Eike Lena Neuschulz, docteur en bio- pourquoi la durée de conservation repré- tion mais au contraire favorables pour logie au Centre LOEWE de recherche sente un réel avantage. lui, ainsi que l’a rapporté une équipe de sur la biodiversité et le climat (BiK-F) chercheurs du Centre allemand LOEWE et auteure principale de l’étude. Pendant Un oiseau intéressé de recherche sur la biodiversité et le cli- plusieurs mois, elle a étudié en collabo- Le cassenoix a été très menacé dans mat (BiK-F) et de l’Institut fédéral de ration avec des chercheurs de l’Institut l’espace alpin. Les forestiers estimaient recherche sur la forêt, la neige et le pay- fédéral de recherche sur la forêt, la neige en effet que l’oiseau consommait trop sage (WSL) dans le «Journal of Animal et le paysage (WSL), le comportement de graines d’arolle, raison pour laquel- Ecology». Celle-ci a démontré que cette étonnant de cet oiseau. le ils le chassaient. Ce sont pourtant les dissémination ciblée des graines pouvait observations de forestiers attentifs, con- même avoir des effets négatifs pour les juguées à d’importantes études menées arbres. dans les années 1970 et 1980, qui ont permis de le sauver. Celles-ci ont en ef- fet établi qu’en disséminant les graines d’arolle, l’oiseau était utile à cette es- sence. Grâce à son excellente mémoire spatiale, on estime que le cassenoix est capable de retrouver 80 % des graines qu’il a cachées. «Cependant si les 20 % de graines restantes sont enterrées à des emplacements où elles ne germent que difficilement, la contribution du cassenoix au rajeunissement des cem- braies pourrait être inférieure à ce que l’on supposait jusqu’ici», en déduit Eike Lena Neuschulz. © M.B. Henson Elle complète: «Constituer des réserves est une stratégie connue dans le monde animal qui permet de pallier aux pério- des d’insuffisance alimentaire. Ces ré- Les arolles dépendent du cassenoix Le geai des chênes et le cassenoix mou- serves sont le plus souvent dissimulées Chez l’arolle (Pinus cembra), la repro- cheté sont, en Europe, les seuls oiseaux de façon ciblée. La dissémination des duction ne va pas sans poser quelques à cacher des graines dans le sol pour les plantes est donc un effet accessoire, problèmes. Ses graines sont enfoncées manger plus tard. Ce comportement est mais bénéfique. Le cassenoix moucheté dans un cône qui ne s’ouvre pas de plutôt connu chez les rongeurs, comme constitue cependant un des rares exem- lui-même, contrairement à ceux de la les écureuils. Des études ont montré que ples pour lesquels la dissémination des plupart des autres conifères. Heureuse- les rongeurs enterrent le plus souvent les graines ne se fait pas d’une manière op- ment, la nature lui a adjoint un précieux graines là où leurs concurrents sont peu timale pour la plante». allié, le cassenoix moucheté (Nucifraga susceptibles de les trouver. Pour le cas- caryocatactes). L’oiseau se nourrit pres- senoix, si l’on en croit la présente étude, Neuschulz, Eike Lena et al.: Seed peri- que exclusivement de graines d’arolle. Il cela ne semble pas jouer un rôle décisif shability determines the caching beha- décortique les cônes avec son bec, afin dans le choix des cachettes. vior of a food-hoarding bird – Journal d’en extraire les graines. En automne, il of Animal Ecology, DOI: 10.1111/1365- enterre dans le sol les graines amassées Son comportement s’explique toutefois 2656.12283 comme réserve pour l’hiver et contribue parfaitement: si les graines ne germent ainsi à la dissémination de l’arbre. pas, elles se conservent plus longtemps www.wsl.ch CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014 5
Le projet «Gibier et trafic en Basse-Autriche» entre dans sa cinquième année Dans le projet de recherche en cours Le but est de continuer de développer la A travers ce projet de recherche, on doit depuis 2008, diverses méthodes ont été méthode et d’appliquer les résultats du poursuivre dans une approche globale mises en œuvre par l’Institut für Wild- projet «Effectifs de gibier et trafic» en en intégrant tous les usagers de la na- biologie und Jagdwirtschaft et ses par- Basse-Autriche afin de réduire durab- ture, les autorités et les organisations tenaires des associations de chasse nati- lement le nombre d’animaux victimes concernées par la thématique grâce à onale et du land de Basse-Autriche, sous du trafic, de compléter la banque de une plateforme de coordination. Il sera la direction de Wolfgang Steiner, dans le données et de tester de nouvelles me- ainsi possible de traiter de vastes unités but de réduire les accidents dus au gibier sures de prévention. Le recours à des spatiales et d’uniformiser l’enregistre- et d’améliorer ainsi la sécurité routière. mesures techniques de prévention, sou- ment des données. Au premier plan des mises à des contrôles, doit permettre préoccupations figurent les réserves de Pour la cinquième fois, des chasseurs d’approfondir les connaissances pra- chasse traversées par des voies de circu- ont été intégrés au projet dans le cadre tiques au niveau du montage, de l’uti- lation, où il est attesté que les accidents d’une manifestation et, dans l’ensemb- lisation courante, des avantages et des liés au gibier sont nettement au-dessus le, ce sont 9500 réflecteurs d’alerte pour inconvénients des divers appareils mis des valeurs moyennes pour la Basse-Au- le gibier, ainsi que d’autres moyens de en service ainsi que des variantes d’ins- triche (sur la base des fiches de relevés, prévention, qui ont été mis à disposition tallation. Sur la base de la «fiche de rele- données sur les accidents de gibier, etc.). des collaborateurs du service des routes vés des animaux victimes du trafic», les Grâce à une planification judicieuse et à et des chasseurs. données spatiales et temporelles sur les la mise en place de mesures techniques accidents impliquant du gibier ont été et écologiques de prévention des acci- Suite aux bons résultats obtenus par le recueillies et analysées de manière très dents liés au gibier, on pourra ainsi con- projet jusqu’ici, la collaboration entre précise dans les régions pilotes du pro- tinuer d’améliorer la sécurité du trafic, les associations de chasse nationale et jet. On a testé l’efficacité des réflecteurs aussi bien pour l’homme que pour l’ani- du land de Basse-Autriche et l’Univer- optiques et acoustiques, des systèmes de mal, et de compléter la base de données sité des ressources naturelles et science prévention olfactifs ainsi que des me sur les accidents de circulation impli- de la vie (BOKU) va se prolonger ces sures d’accompagnement écologiques, quant du gibier. prochaines années. routières et cynégétiques. www.boku.ac.at Universität für Bodenkultur Wien Fin de la Conférence sur la biodiversité de l’ONU en République de Corée Communiqué de l’ASPO/BirdLife Suisse, Pro Natura et WWF Suisse En Suisse aussi, il faut renforcer massive- La mise en œuvre des mesures supplé- La Conférence sur la biodiversité de l’ONU en République de Corée s’est ment les mesures mentaires n’a même pas encore com- terminée le 17 octobre 2014. Le bilan L’analyse précise dans quel domaine la mencé est désillusionnant : il faut massivement Suisse a fait des progrès dans l’atteinte Jusqu’à présent, la Suisse n’a pas encore renforcer les mesures pour conserver la des objectifs de biodiversité 2020 – et où commencé à mettre en œuvre les me biodiversité. C’est également valable ce n’est pas le cas. Le résultat de l’ana- sures supplémentaires nécessaires. Elle pour la Suisse, comme le montre une lyse: la Suisse ne fait pas mieux dans la se trouve toujours dans la phase de pla- analyse comparative des organisations mise en œuvre des mesures nécessaires nification sur la manière dont elle veut environnementales. Elles demandent que les autres pays. Si les mesures ne atteindre les objectifs de biodiversité une action plus rapide contre la perte sont pas immédiatement appliquées et 2020. Un plan d’action montrant la mise croissante de la biodiversité en Suisse et nettement renforcées, notre pays n’at- en œuvre concrète de la Stratégie Biodi- dans le monde. teindra qu’un dixième des objectifs de versité manque toujours. biodiversité 2020. Deux tiers des objec- tifs pourraient être atteints, mais seule- ment si les ressources nécessaires sont www.birdlife.ch/fr/content/biodiversite- mises à disposition. la-suisse-doit-faire-ses-devoirs 6 CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014
Les produits phytosanitaires dans Journée le milieu aquatique «Infrastructure L’Eawag (Institut de recherche sur l’eau des EPFL) a publié une nou- taires sont utilisés pour protéger les plantes (cultivées) mais également écologique» velle fiche technique sur les pro- les infrastructures (routières et fer- Une biodiversité riche et résiliente sup- duits phytosanitaires dans le milieu roviaires) contre les plantes indési- pose que les milieux naturels sont pré- aquatique. Cette fiche fournit des rables. Certaines questions restent servés efficacement, reliés entre eux et informations sur la situation actu- sans réponse – c’est la raison pour fonctionnels. La Stratégie Biodiversité elle et répond à des questions fré- laquelle les recherches se poursui- Suisse fixe que les aires protégées exis- quemment posées sur la présence vent dans ce domaine, notamment tantes doivent être complétées et être et l’impact des produits phytosani- à l’Eawag et au Centre Ecotox Ea- qualitativement améliorées. Des aires de taires, en particulier dans le milieu wag/EPFL. mise en réseau relieront entre elles les aquatique. Les produits phytosani- www.eawag.ch aires protégées. Le plan d’action Straté- gie Biodiversité Suisse concrétise les objectifs stratégiques et définit les mesu- res à prendre. En début d’année 2015 les Convention sur la diversité biologique: milieux concernés auront la possibilité de se prononcer sur le contenu du plan Cinquième rapport national d’action. À la veille de la 12e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité bio- Workshops logique, qui se tiendra en octobre 2014, la Suisse a remis son cinquième rapport A: Forêt national, qui rend compte de sa mise en oeuvre de la convention. Le présent résumé B: Surfaces de promotion de la biodi- reprend les principaux résultats de ce rapport. versité dans l’agriculture www.bafu.admin.ch/publikationen/publikation/01779/index.html?lang=fr C: Bordures des voies de communicati- on : Qualité et perméabilité D: Milieu urbain et surfaces utilisées en possession du secteur public Importance des réserves forestières en Suisse E: Aménagement du territoire: Concep- tion Biodiversité Suisse pour la biodiversité F: Mise en valeur des aires protégées existants Les réserves forestières représentent près de 4,8% de la surface des forêts suisses. G: Synergie avec la politique des parcs Ainsi, l’objectif que la Confédération et les cantons s’étaient fixé pour 2030 est at- H: Etablir de nouveaux sites de protec- teint presqu’à moitié. Les nouvelles cartes de l’Office fédéral de l’environnement tion montrent que ces réserves, importantes pour la biodiversité, sont encore irrégulière- I: Préserver les bassins versants ment réparties sur le territoire. De plus, certains types de forêts y sont à peine repré- sentés. Journée du 19.11.2014 www.news.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/36291.pdf www.bafu.admin.ch/aktionsplan- biodiversitaet/12606/13812/index. Faune – savez vous? html?lang=fr Vous pouvez tester ici vos connaissances sur notre faune faux indigène. Les réponses sont à la page 8. Offre d’emploi vrai 1. m m L’anguille (Anguilla anguilla) n’a pas d’écailles. 2. m m Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) connaît une péri- Le Centre Suisse de Cartographie ode de repos hivernal. de la Faune (CSCF – Info fauna) 3. m m Le bec du corbeau freux (Corvus frugilegus) est toujours garni met au concours un poste de Colla- de plumes. borateur scientifique à 80%, option invertébrés aquatiques et espèces 4. m m Le cerf élaphe (Cervus elaphus) met bas normalement un petit invasives. par année. Entrée en fonction: début 2015 ou 5. m m La plupart des espèces indigènes d’araignées vivent entre 1 et date à convenir. 2 ans. www.cscf.ch 6. m m Le muscardin (Muscardinus avellanarius) se nourrit exclusi- vement de noisettes. CH-FAUNEiNFO Numéro 5 / octobre 2014 7
Expositions temporaires Congrès Sur leurs traces Exposition de photographies pour mieux comprendre la transhumance et ses en- 24–26 octobre 2014 jeux, notamment en matière de préservation de la biodiversité, et découvrir le mode IBEAR - International Bear Meeting de vie qui l’accompagne. Berne Muséum d’histoire naturelle, Genève. www.tierpark-bern.ch/_ibear/ 11 octobre 2014 – 30 novembre 2014, www.ville-ge.ch/mhng ibear_index_d.html Au sud sans perdre le nord Au début du 18e siècle, des scientifiques aussi renommés que Linné croyaient encore 31 octobre 2014 que les hirondelles passaient l’hiver dans la vase des étangs… Même si, à l’époque Lebensräume von Kleinkarnivoren des balises et des GPS, les connaissances ont beaucoup évolué, la migration des oi- Liestal seaux reste entourée de mystères… www.wildtier.ch/fileadmin/ Musée d’histoire naturelle, Fribourg. user_upload/pdf/ 11 octobre 2014 – 1 mars 2015, www.fr.ch/mhn Wieselkurs-2014-10-31.pdf Parasiten. Life undercover Une collaboration avec Swiss Tropical and Public Health-Institute (Swiss TPH) 31 octobre 2014 Musée d’histoire naturelle, Bâle. Colloque suisse sur le castor 24 octobre – 26 avril 2015, www.nmb.bs.ch Fribourg www.pronatura.ch Solution de Faune savez-vous 7-9 novembre 2014 Schutz der Nacht 1. Faux L’anguille présente des écailles minuscules enchâssées dans le derme. Evangelische Akademie Tutzing Cette membrane épaisse la protège contre les agents pathogènes et diminue la web.ev-akademie-tutzing.de résistance aux frottements dans l’eau. 2. Vrai A l’instar du blaireau, le chien viverrin peut constituer d’importantes ré- 19 novembre 2014 serves de graisse, sur lesquelles il vit lors des périodes hivernales très froides. Journée «Infrastructure écologique» Cependant le repos hivernal s’interrompt dès que les températures remontent. Berne www.bafu.admin.ch/aktionsplan- 3. Faux Seuls les jeunes ont la base du bec garnie de plumes. A l’âge adulte, le bec biodiversitaet/12606/13812/ du corbeau freux est dénué de plumes contrairement à celui de la corneille. index.html?lang=fr 4. Vrai Les jumeaux sont extrêmement rares. Dans la population la mieux étudiée en Ecosse, on a enregistré une seule naissance de jumeaux en 10 ans. 29 novembre 2014 Workshop « Frayères » 5. Vrai En Europe, les araignées du genre Atypus qui sont des araignées tapissières Canton Fribourg constituent une exception, les femelles pouvant vivre jusqu’à 10 ans. Les femel- www.fischereiberatung.ch les vivent généralement plus longtemps que les mâles. 6. Faux Le muscardin se nourrit en effet également de noisettes. Mais l’aubépine, 29 novembre 2014 le chêne, les ronces, le prunellier et de nombreux autres arbres et arbustes garnis- Biodiversität im Siedlungsraum sent également sa table de bourgeons, fleurs, baies, noix et insectes. Uster www.birdlife.ch Impressum Rédaction et administration WILDTIER SCHWEIZ, Chr. Mosler, E. Mosler, P. Zolliker, C. Pachlatko Winterthurerstr. 92, 8006 Zurich, tél: 044 635 61 31, wild@wildtier.ch, www.wildtier.ch 22ème année, paraît 6 fois par an Traduction Atena atelier nature & C. Leuzinger Contribution financière Zürcher Tierschutz, Conférence des services de la faune, de la chasse et de la pêche, ChasseSuisse, Académie suisse des sciences naturelles, Société suisse de Biologie de la Faune, WILDTIER SCHWEIZ © Tous droits réservés Reproduction autorisée avec mention des références. Organe officiel de la SSBF.
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