Notre point de vue trimestriel - Societe Generale Private Banking
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Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Notre point de vue trimestriel Une route plus chaotique Notre scénario économique Les perspectives de croissance mondiale se sont quelque peu dégradées ces derniers mois. Rien de plus logique quand la confiance des chefs d’entreprise atteint des plus hauts insoutenables et qu’émergent des tensions commerciales. Cela étant, notre scénario central pour 2018 reste optimiste : les Etats-Unis et la zone euro devraient afficher une croissance stable, supérieure à son potentiel ; la période de transition prolongée avant le Brexit offre un peu de visibilité aux entreprises britanniques ; l’économie chinoise ne devrait ralentir que progressivement ; et enfin des négociations commerciales plus constructives ont débuté. Le mouvement de vente subi par les marchés début février s’explique par la crainte d’une accélération de l’inflation aux Etats-Unis sous l’effet de pressions salariales, mais aussi par le fait que les ménages et les marchés tablent de plus en plus sur une hausse des prix. Cependant, le rythme des augmentations de salaires aux Etats-Unis a ralenti depuis et les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique ne semblent guère préoccupées par l’inflation, prévoyant des pressions contenues ces prochaines années. En somme, l’inflation ne devrait pas s’envoler, mais plutôt s’inscrire en légère hausse en incluant ou non les composantes volatiles. Conformément aux attentes, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux d’intérêt en mars, mais son nouveau président Jay Powell n’a indiqué aucun changement de cap. Nous tablons sur deux autres hausses des taux cette année (trois si la réforme fiscale semble favoriser une surchauffe économique), mais du fait de cette normalisation progressive, la politique monétaire restera accommodante. La Banque d’Angleterre devrait encore resserrer sa politique monétaire cette année, mais marquera une pause avant de repasser à l’action, à l’instar de la Fed. De son côté, la BCE ne relèvera pas ses taux avant d’avoir mis fin à ses achats d’actifs (au printemps 2019, selon nous). Dans ce contexte, les marchés actions mondiaux ont commencé à s’essouffler et il nous a semblé judicieux de revenir à une exposition neutre fin février. Pour autant, une activité mondiale soutenue pourrait permettre une croissance à deux chiffres des bénéfices des entreprises cette année. Par ailleurs, la confiance des investisseurs a été ébranlée par la montée de la volatilité. Une situation qui fait souvent émerger des opportunités plus attrayantes. Pour découvrir l’impact sur les classes d’actifs, tournez la page. Conformément à la réglementation en vigueur, nous informons le lecteur que ce document est qualifié de document à caractère promotionnel. CA111/APR/2018
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 2
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 UNE ROUTE Lors du Forum économique mondial de fin janvier, le Fonds monétaire international a relevé ses prévisions de croissance mondiale pour 2018 et 2019. Toutefois, pour son chef économiste « … le risque majeur est la confiance excessive… La prochaine récession est peut-être plus PLUS proche que nous ne le pensons ». Mais pourquoi parler de confiance excessive ? Et pourquoi s’en préoccuper ? CHAOTIQUE Quand la stabilité mène à l’instabilité ces dernières années. Depuis, une correction a été Ces dernières années, la croissance du produit intérieur observée, pesant sur la dynamique de marché (l’une des brut (PIB) s’est avérée moins inégale qu’au cours des composantes majeures de notre méthode d’investissement décennies précédentes, avec des variations annuelles VaMoS) et nous incitant à revenir récemment à une exposition bien moins prononcées. neutre aux actions mondiales. Au début des années 80, l’économiste américain Hyman L’un des signes les plus manifestes d’une route chaotique Minsky a émis l’hypothèse que de telles périodes a été le pic de volatilité implicite sur les actions conduisent à un regain d’appétit pour le risque et à une américaines. L’indice VIX mesure combien il coûte de se hausse de l’endettement, pour aboutir à une phase d’essor couvrir sur l’indice S&P 500 via des options (plus le coût économique1. Ensuite, l’essor est si intense que l’on est élevé, plus l’aversion au risque est forte). Des plus bas observe de l’instabilité et enfin une récession. Ce scénario a depuis la crise financière mondiale ont été inscrits en pris toute sa signification au lendemain de la crise des 2017, à 11,1% en moyenne. Les fortes corrections du subprimes. marché depuis début janvier 2018 ont entraîné de nouveaux pics de volatilité. En effet, la moyenne depuis Les mesures de confiance des chefs d’entreprise (PMI) ou début 2018 (17,2%) est supérieure au pic de 2017 situé à des investisseurs (ZEW, etc.) sont de bons indicateurs 16,0% ! précurseurs des perspectives de croissance. Tout niveau supérieur à 50 indique une croissance de l’activité et Selon nous, il n’y a pas lieu de se préoccuper de ce regain inversement tout niveau inférieur à 50 reflète une de volatilité. Il doit plutôt être considéré comme un retour à contraction économique (les récessions surviennent des conditions de marché plus normales. La moyenne généralement lorsque l’indice chute sous la barre des 45). depuis début 2018 est en réalité inférieure à celle en place depuis 2007, qui ressort à 19,8%. Tout au long de l’année 2017, les indices PMI se sont nettement améliorés, touchant des plus hauts cycliques Les turbulences offrent des opportunités d’achat dans de nombreuses grandes économies et laissant L’économie mondiale a connu une longue période de entrevoir une poursuite de l’expansion économique de par croissance régulière ces dernières années, tandis que les le monde. Cependant, ces bouffées d’optimisme ne actions mondiales et américaines ont bénéficié d’une période durent pas généralement et, même si certains indices exceptionnellement longue de performances positives peu restent bien supérieurs à 50, ils laissent entrevoir un volatiles. Dans la théorie de Minsky, l’émergence d’indicateurs tassement de la croissance. économiques avancés plus instables et d’une volatilité plus forte sur les marchés actions est la conséquence logique de Un regain de volatilité n’a rien de préoccupant la précédente période de calme. A l’instar de l’économie mondiale, les marchés financiers ont connu une période prolongée de calme. L’indice MSCI AC Ce retour à des conditions plus normales a freiné l’excès de World des cours boursiers mondiaux a produit un rendement confiance des investisseurs, et les valorisations des actions total positif chaque mois d’octobre 2016 à janvier 2018. mondiales sont aujourd’hui plus attractives que fin janvier. L’appétit des investisseurs pour le risque est remonté, le mois Enfin, dans la mesure où nous estimons qu’une expansion de janvier 2018 enregistrant la plus forte hausse des cours de économique robuste viendra favoriser une croissance solide des bénéfices, des accès de volatilité et des mouvements de vente boursiers pourraient offrir des opportunités d’achat. 1 « La stabilité conduit à l’instabilité. Plus la situation est stable et plus elle le reste, plus elle deviendra instable lorsque la crise éclatera ». Hyman Minsky, L’hypothèse d’instabilité financière, 1982. 3
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Nos positions en bref ACTIONS OBLIGATIONS ALTERN. Nous vous présentons ici les résultats de notre méthode d’investissement « VaMoS ». A partir de signaux portant sur les indicateurs économiques, les valorisations, le momentum et le sentiment de marché, nous affinons nos vues concernant les différentes classes d’actifs pour la période à venir. Les signaux présentés ci-dessous reflètent les dernières conclusions de notre Comité global d’investissement. Voici comment les interpréter : Révisions à la hausse en vert Prudence Neutralité Préférence Révisions à la baisse en rouge VA MO S Analyse Valorisation Fondamentaux Macro. Momentum Sentiment Risque technique Etats-Unis Zone euro Royaume-Uni ACTIONS Suisse Japon Pays émergents EUR Global VA MO S USD Global VA MO S GBP Global VA MO S Souveraines Souveraines Souveraines OBLIGATIONS Indexées Indexées Indexées Entreprises Entreprises Entreprises Haut Haut Haut rendement rendement rendement Maturités* Courte Maturités* Courte Maturités* Courte EUR/USD ALTERNATIVES Hedge funds GBP/USD Or DEVISES USD/JPY Pétrole EUR/CHF Emerg. contre $ Source : SG Private Banking, 29/03/2018, * Maturités : courtes = 3-5 ans, intermédiaires = 5-7 ans, longues = 7-10 ans. HY = obligations à haut rendement (de meilleurs rendements, plus de risques), obligations Investment Grade = obligations de qualité (meilleure qualité mais moins de rendement). 4
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 En d’autres termes Nous restons légèrement sous-pondérés au sein d’un portefeuille d’actions mondiales. Côté secteurs, nous Etats-Unis préférerons la finance, l’industrie et l’énergie. Nous sommes neutres sur les technologies de l’information (pour l’instant). Enfin, nous sommes plus prudents sur les secteurs défensifs. Les bénéfices des entreprises seront soutenus par la reprise économique mondiale mais leur croissance sera Europe plus lente. Une activité plus poussive et les craintes concernant le Brexit entretiendront la nervosité sur le marché. Nous restons neutres sur les actions de la zone euro. Côté secteurs, nous privilégions encore la finance et la Zone euro technologie. Nous sommes neutres à court terme sur les secteurs cycliques. Nous conservons une sous- pondération sur les secteurs défensifs sensibles aux taux d’intérêt. ACTIONS* Le récent accord au Royaume-Uni sur une sortie lente de l’UE pourrait rassurer les investisseurs à court terme. Royaume-Uni Toutefois, l’incertitude reste forte et il faudra manier les actions britanniques avec prudence. Les prévisions de bénéfices ont été revues à la baisse ces derniers mois et les valorisations sont chères en Suisse valeur relative. En outre, le marché suisse ne profitera pas vraiment de la reprise mondiale compte tenu de sa forte exposition aux valeurs défensives. Les actions japonaises bénéficient d’un contexte économique porteur. La croissance est supérieure à son rythme Japon potentiel et l’inflation reste bien inférieure à l’objectif de 2%, permettant à la Banque du Japon de conserver une politique ultra-accommodante. Les marches de bénéfices et les rendements sur fonds propres se sont également améliorés progressivement Pays depuis la mi-2016. En outre, les valorisations restent attractives en absolu et en relatif et un dollar faible soutiendra émergents encore les marchés émergents. Nous restons baissiers sur les bons du Trésor américains avec une préférence pour les maturités courtes. Une Obligations réduction des achats d’actifs et une forte croissance économique tireront les rendements vers le haut dans le d’Etat noyau dur de la zone euro. Nous privilégions encore les maturités courtes, car les courbes de rendements pourraient se pentifier ou se Duration** OBLIGATIONS* décaler vers le haut. Indexées Ce segment obligataire offre une bonne couverture contre la hausse de l’inflation. Entreprises Préférer les obligations à haut rendement aux obligations d’entreprise dans les portefeuilles en euros. Haut Nous restons haussiers sur les obligations à haut rendement. En revanche, nous sommes plus prudents aux USA. rendement Dette émerg. Les investisseurs devraient privilégier les pays bénéficiant d’une embellie économique et de besoins de (en € et $) refinancement limités. La dette en devise locale pourrait offrir de bonnes opportunités de diversification. EUR/USD Même si l’euro restera bloqué dans une fourchette à court terme, nous restons haussiers à plus long terme. La signature d’un accord en faveur d’une sortie lente de l’UE a soutenu le sterling mais des doutes persistent. GBP/USD Objectif : 1,40 dans 6 mois et 1,43 dans un an. Même si la croissance est plus faible au Royaume-Uni que dans les autres pays développés, la pression sur le EUR/GBP DEVISES sterling s’est atténuée et la devise affiche désormais une valorisation raisonnable. USD/JPY Le yen devrait s’apprécier, car de nouvelles pressions inflationnistes inciteront la banque centrale à agir. Le franc suisse devrait perdre du terrain contre un euro fort. Toutefois, le mouvement sera graduel et entrecoupé EUR/CHF de brèves envolées contre lesquelles la banque centrale luttera en intervenant sur les marchés. Les devises émergentes bénéficient de bonnes perspectives de croissance et de réformes économiques. La Devises hausse progressive des taux américains pèsera sur le dollar et soutiendra donc les devises émergentes. Une émergentes guerre commerciale de grande envergure mettrait en difficulté les devises des pays exportateurs. Hedge funds Les fonds “Special Situations” ont tiré profit d’opérations de restructuration et de fusion. Maintenir la surpondération. PROD. ALTER. Malgré des influences négatives, l’or reste un bon outil de diversification au sein des portefeuilles, car son statut Or de valeur sûre contribue à limiter ses pertes et réduire sa volatilité. Malgré une économie mondiale solide, les prix du pétrole devraient reculer sous l’effet 1/ d’une hausse de Pétrole production et des exportations de pétrole de schiste US et 2/ d’un renforcement des stocks mondiaux. Source : SG Private Banking, 29/03/2018, * Maturités : courtes = 3-5 ans, intermédiaires = 5-7 ans, longues = 7-10 ans. HY = obligations à haut rendement (de meilleurs rendements, plus de risques), obligations Investment Grade = obligations de qualité (meilleure qualité mais moins de rendement). 5
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Banques centrales Normalisation progressive des politiques monétaires • Face au renforcement des pressions inflationnistes, la Réserve fédérale américaine (Fed) remontera encore ses taux. • Compte tenu d’une inflation obstinément faible, la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas se précipiter. • La Banque d’Angleterre (BoE) poursuivra une normalisation progressive de sa politique monétaire. Vers une nouvelle hausse des taux aux USA … mais pas en Europe La réforme fiscale stimulera la croissance américaine Nous ne prévoyons pas de hausse des taux avant cette année. 2019 dans la zone euro. • Même si le spectre de la déflation semble s’être éloigné, le • Banque centrale européenne (BCE) : au ralenti. Les chiffres de scénario d’une stagnation séculaire a encore ses partisans. La l’inflation sont restés inférieurs aux attentes et l’objectif de 2 % lente réaction de l’inflation à une croissance soutenue atteste de de la BCE pourrait ne pas être atteint avant 2020. La l’absence de pressions sous-jacentes sur les prix (les salaires persistance de capacités inutilisées dans l’économie ont à peine augmenté, malgré le recul du chômage en deçà de empêchera l’inflation d’augmenter fortement. Cela permettra à son taux d’équilibre à long terme dans plusieurs pays). Même si la BCE de retarder la fin de son programme d’achats d’actifs, des facteurs cycliques pourraient faire augmenter l’inflation, des même si certains membres du directoire souhaitent agir plus forces structurelles y mettent un frein à travers le monde. rapidement. Le calendrier établi pour mettre fin aux achats d’actifs reste vague et la BCE devrait apporter de • Réserve fédérale américaine (Fed) : une nouvelle nouvelles indications avant la fin du premier hausse des taux. Après une remontée des taux La BCE ne prévoit pas semestre. Puisqu’elle redoute qu’une très attendue en mars, la Fed pourrait encore d’atteindre son objectif nouvelle appréciation de l’euro puisse normaliser sa politique monétaire. Le FOMC de 2% avant 3 ans 2.0% 1.8 peser sur la croissance et l’inflation, la a revu légèrement à la hausse ses 1.8% 1.7 1.6 1.7 1.5 1.5 BCE devrait attendre, selon nous, projections d’inflation ce mois-ci, mais 1.6% 1.4% jusqu’en décembre avant d’arrêter cette révision n’a pas suffi à le faire 1.2% ses achats. Des tensions basculer en faveur de trois hausses 1.0% 0.8% commerciales pourraient des taux (au lieu de deux) cette année, 0.6% également ralentir l’activité les avis étant toujours partagés. 0.4% 0.2% économique. En résumé, nous ne • Privilégier les maturités courtes. Après 0.0% prévoyons pas de hausse des taux 2018 2019 2020 une remontée éphémère, les rendements avant le S2 2019. des obligations d’Etat américaines à 10 ans Prévisions de la BCE ont changé de cap, avant d’atteindre la barre (mars 2018) • Banque d’Angleterre (BoE) : statu quo Consensus pour le moment. La BoE a relevé les taux fin des 3 %. Les anticipations d’inflation à long terme novembre 2017, mais a opté pour le statu quo sont trop solidement ancrées pour permettre une pentification de la courbe des taux américains. Les taux obligataires depuis. Même si les communiqués n’ont guère été optimistes, une hausse des taux reste envisageable cette année. Compte américains pourraient encore s’apprécier cette année, mais nous ne tenu de la bonne tenue de l’économie, des taux réels nous attendons pas à une hausse significative. Même si les marchés redoutent une inversion de la courbe des taux (souvent fortement négatifs laissent la BoE circonspecte. Mais elle n’agira que très lentement. Les taux courts sont sensibles à perçue comme le signe annonciateur d’une récession), le risque de une hausse des taux mondiaux, tandis que la baisse de baisse nous semble limité actuellement. l’inflation nationale limitera la progression des taux longs. Sources : SGPB, Bloomberg, 03/042018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. 6
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Obligations d’Etat Hausse des rendements en vue • Nous restons défensifs vis-à-vis des obligations d’Etat américaines, avec une préférence pour les maturités courtes. • La réduction des achats d’actifs et une croissance soutenue tireront les rendements vers le haut dans le noyau dur de la zone euro. • Au Royaume-Uni, les taux pourraient augmenter dans le sillage des Etats-Unis, mais la hausse sera limitée par le ralentissement de l’inflation. • La dette émergente continue d’offrir de meilleurs rendements, mais les investisseurs devraient se montrer sélectifs et privilégier les maturités courtes face à la hausse des taux américains. • Nous privilégions encore les maturités courtes, les obligations indexées sur l’inflation et la dette périphérique. Toujours plus haut Une dette émergente toujours attrayante Les rendements obligataires vont continuer à Les performances découleront du portage et non de la augmenter compression des spreads. • Une hausse généralisée des rendements est vraisemblable. Les • Royaume-Uni. Les perspectives de croissance sont moroses, mais taux longs restent inférieurs aux niveaux justifiés par leurs le risque d’une sortie brutale de l’UE en 2019 a nettement diminué fondamentaux. Compte tenu de la hausse progressive de depuis qu’un accord a été trouvé pour permettre une transition l’inflation, la prime de terme (prime demandée par les investisseurs douce jusqu’à fin 2020. L’inflation a finalement commencé à reculer. pour compenser la volatilité des taux et les risques d’inflation La prochaine remontée des taux britanniques pourrait s’en trouver propres aux obligations à long terme) pourrait augmenter. Par retardée, même si rien n’est moins sûr compte tenu des fortes ailleurs, la réduction des achats d’actifs et l’augmentation des pressions salariales générées par un chômage historiquement bas. émissions pourraient encore faire grimper les rendements. Même si le Royaume-Uni ne sera pas insensible à la hausse des • Etats-Unis. Les rendements obligataires sont repartis à la hausse rendements mondiaux, la marge de progression des rendements début 2018, avec la résurgence de craintes sera plus limitée au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis inflationnistes. Les inquiétudes se sont quelque Récent aplatissement et dans le noyau dur de la zone euro. peu dissipées depuis, mais les risques restent de la courbe de • Pays émergents. Après une phase de haussiers. Du fait de la réforme fiscale, la rendements US contraction, les différentiels de 200 croissance restera supérieure à son rendements des obligations potentiel, mais les émissions de dette 150 émergentes se sont élargis face au augmenteront. Nous continuons de récent mouvement de vente sur 100 les marchés. Toutefois, ce privilégier les obligations indexées sur l’inflation et les maturités courtes. Cela mouvement est resté modéré et 50 nous permettra de nous prémunir contre ne devrait pas durer. La dette 0 émergente reste soutenue par un des pics d’inflation et une montée des 01-15 04-15 07-15 10-15 01-16 04-16 07-16 10-16 01-17 04-17 07-17 10-17 01-18 surplus mondial de liquidités, par la rendements, même si elle sera limitée par faiblesse du dollar et par une nouvelle la faible probabilité de remontées des taux en Courbe de rendements 2-10 ans US amélioration des fondamentaux Europe et au Japon, un large écart de Courbe de rendements économiques dans la plupart des pays rendement et une communication habile de la Fed. 2-10 ans allemande émergents. Après une année 2017 robuste, • Zone euro. Mieux vaudrait éviter les obligations du noyau 2018 s’annonce plus chaotique. Des accès de volatilité dur compte tenu de leurs rendements peu attrayants et de la pourraient fragiliser les marchés et la hausse des rendements correction que pourrait déclencher la suppression des achats américains réduira l’écart entre les rendements des marchés d’actifs fin 2018. La BCE a déjà réduit de moitié le volume développés et ceux des pays émergents. Cependant, grâce à mensuel de ses achats d’actifs en début d’année (de 60 à une croissance robuste et à une inflation contenue, cette 30 milliards d’euros). La dette des pays périphériques de la zone classe d’actifs reste attractive. Les investisseurs devraient euro devrait tirer son épingle du jeu grâce à une croissance privilégier les pays présentant un contexte économique plus robuste, à des fondamentaux plus solides et à un rendement favorable et des besoins de refinancement limités. La dette en attrayant. Les obligations indexées sur l’inflation restent également devise locale pourrait être un outil de diversification intéressant. un bon outil de diversification. Sources : SGPB, Bloomberg, 03/04/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. 7
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Crédit Plus attrayant que les obligations d’Etat • Malgré un premier trimestre décevant, le crédit devrait légèrement mieux performer que les obligations d’Etat en 2018. • Aux Etats-Unis, nous continuons de préférer les obligations de qualité supérieure (« Investment Grade ») à celles à haut rendement, et la dette bancaire à celle des entreprises non financières. • Dans la zone euro, nous privilégions la dette subordonnée émise par des établissements financiers ainsi que les obligations d’entreprise hybrides, et préférons les obligations à haut rendement à celles « Investment Grade ». • Au Royaume-Uni, les instruments de crédit devraient surperformer les obligations d’Etat, grâce à un portage plus attrayant. Etats-Unis Zone euro et Royaume-Uni Nous continuons de préférer les obligations de qualité Les obligations d’entreprise devraient supérieure à celles à haut rendement, et la dette surperformer les obligations d’Etat. bancaire à celle des entreprises non financières. • Après un bon début d’année marqué par une nouvelle réduction • Zone euro. Malgré les importants achats d’actifs par la BCE, les des écarts de rendements (ou « spreads ») et de fortes émissions, obligations d’entreprise n’ont pas résisté aux turbulences qui les marchés du crédit ont souffert d’un regain d’aversion au risque. agitent le marché. Tirés vers le haut par les rendements Les spreads sont revenus à des niveaux inégalés depuis le américains et la peur d’une guerre commerciale, les spreads des troisième trimestre 2017 et les facteurs de soutien observés l’an obligations à haut rendement se sont élargis pour revenir à des dernier (reprise économique, liquidités abondantes, politique niveaux inégalés depuis le printemps 2017, tandis que les monétaire accommodante) se sont atténués. Si les fondamentaux spreads des obligations « Investment Grade » ont augmenté plus des entreprises restent robustes avec une forte croissance des modérément. Nous tablons désormais sur un nouveau revenus et l’anticipation de faible taux de défaut, le contexte est resserrement des spreads. Le marché du crédit va globalement moins porteur. marquer le pas, la BCE commençant à réduire • Etats-Unis. L’élargissement des écarts de Forte chute des spreads ses achats d’actifs. Cependant, des rendements a été plus prononcé pour les de crédit aux USA et conditions de financement souples, obligations de qualité supérieure que dans la zone euro l’accélération de la croissance et un 10% 3.0% celle à haut rendement, notamment à endettement modéré des entreprises 8% 2.5% cause de fortes émissions et d’un sont autant de facteurs qui devraient 2.0% 6% permettre aux taux de défaut de se désintérêt pour les actifs risqués. 1.5% 4% situer à des niveaux encore plus • En outre, par excès de confiance, les 1.0% 2% 0.5% inférieurs à leur moyenne historique. investisseurs ont accepté un 0% 0.0% Dans ce contexte, nous continuons assouplissement des clauses de 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 de privilégier la dette subordonnée protection. Une nouvelle vague de Haut rendement - émise par des établissements fusions et d’acquisitions pourrait zone euro (éch. G.) Haut rendement - financiers et les obligations d’entreprise entraîner une dégradation des ratios de USA (éch. g.) Investment Grade - hybrides qui pourraient bénéficier d’une crédit et l’augmentation des taux américains zone euro (éch. dr.) Investment Grade - croissance plus soutenue et d’une tire les rendements des obligations d’Etat vers USA (éch. dr.) pentification de la courbe des taux. le haut. Il devient ainsi moins intéressant pour les investisseurs institutionnels de se diversifier dans la dette • Royaume-Uni. Au premier trimestre, les spreads se sont d’entreprise. fortement élargis. L’instabilité des marchés mondiaux signifie que les marchés américains et européens ont influé sur les obligations • Les fondamentaux demeurent toutefois robustes. La d’entreprise britanniques, tout comme pour les obligations d’Etat. croissance soutenue des bénéfices a permis de maintenir les Cependant, les marchés du crédit britanniques pourraient être ratios d’endettement sous contrôle même s’ils ont commencé rassurés par les efforts déployés récemment pour parvenir à un à augmenter récemment. Brexit doux et la stabilisation attendue de la croissance. Par • Les spreads devraient se stabiliser avant de baisser de nouveau ailleurs, le portage permettra au crédit britannique de surperformer grâce à un contexte économique favorable, à un recul des les obligations d’Etat. émissions et à une croissance positive des bénéfices. Sources : SGPB, Bloomberg, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. 8
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Inflation : vers un rebond plus marqué Même si l’inflation reste étonnamment faible malgré un En bref léger mieux, la pression haussière s’intensifie petit à petit et les statistiques de prix pourraient finir par nous • Malgré une croissance plus forte, l’inflation demeure contenue. surprendre à la hausse, notamment aux Etats-Unis. • Toutefois, les statistiques de prix Un phénomène mondial. L’inflation est souvent pourraient surprendre à la hausse, considérée comme un phénomène domestique. notamment aux Etats-Unis. Toutefois, les récentes décennies ont été marquées • S’exposer aux points morts d’inflation par une influence grandissante de facteurs mondiaux permettrait de réduire le risque de pertes quand les rendements augmenteront. IDEE (essor du commerce international, baisse des coûts de transport, déréglementation des marchés, D’INVESTISSEMENT délocalisation, numérisation). Avec la mondialisation de la concurrence sur les marchés, les producteurs cherchent constamment à réduire leurs coûts d’exploitation, ce qui contribue à limiter la hausse des prix des biens. En revanche, les prix des services (qui sont essentiellement produits et consommés au plan domestique) ont continué d’augmenter tendanciellement. Les salaires peinent à croître. Le recul du chômage n’a pas généré autant de pressions salariales que lors des précédentes reprises économiques. Aux Etats-Unis, le taux de chômage demeure inférieur à sa moyenne d’équilibre de long terme (mesurée par le taux NAIRU), ce qui aurait dû accélérer la hausse des salaires, mais nous en sommes loin pour l’instant. Les recherches académiques montrent qu’en réussissant à contenir l’inflation, les banques centrales ont permis de rendre les marchés de l’emploi plus flexibles. L’inflation pourrait dépasser les attentes. Malgré une croissance plus robuste et une hausse des prix des matières premières, l’inflation n’a pas créé la surprise récemment. Le pétrole a désormais moins d’influence sur l’inflation dans le monde développé grâce à des gains d’efficience et l’émergence de produits de substitution. Sur le marché obligataire, les points morts d’inflation (soit l’écart de rendement entre les obligations nominales et celles indexées sur l’inflation) sont restés bien ancré, signe que l’inflation n’est pas source de préoccupation. Même la Fed ne semble très inquiète à ce sujet, ne prévoyant qu’une hausse graduelle des prix. Toutefois, divers facteurs pourraient maintenant tirer les prix vers le haut, si bien que l’inflation pourrait ressortir au-dessus des attentes. La baisse des impôts aux USA pourrait entraîner une surchauffe économique ainsi que des pressions salariales, les conditions devenant de plus en plus tendues sur le marché de l’emploi. En outre, la faiblesse du dollar devrait tirer les prix à l’importation vers le haut. Nous conseillons de privilégier les maturités courtes sur le marché obligataire et investir dans des points morts d’inflation permettrait de réduire le risque de pertes quand les rendements augmenteront. L’inflation observée devrait être supérieure aux attentes actuelles dans 5 et 10 ans. Les prévisions d’inflation du marché restent trop prudentes Ecart de rendement entre les obligations nominales et les obligations indexées sur l’inflation à 5 et 10 ans 3.0% 2.5% 2.0% 1.5% 1.0% 0.5% 0.0% -0.5% -1.0% -1.5% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Point mort d'inflation à 5 ans US Point mort d'inflation à 10 ans US Sources : Société Générale Private Banking, Bloomberg, 30/03/2018. 9
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Actions En cette période d’instabilité, nous restons neutres sur les actions mondiales • Après un premier mouvement de vente début février, les marchés actions mondiaux ont rechuté en mars, les investisseurs se souciant non plus d’une éventuelle surchauffe mais des tensions commerciales et de certaines valeurs technologiques. • La correction du marché a permis de réduire les surévaluations. Pour autant, les marchés actions resteront agités à court terme, car la volatilité sera entretenue par de nouvelles hausses des taux américains et une reprise économique plus poussive. • La croissance mondiale va se poursuivre à un rythme plus lent (mais encore soutenu) ces prochains mois. Les bénéfices des entreprises devraient ainsi continuer d’augmenter et le resserrement des politiques monétaires devrait rester très progressif. Légère sous-pondération des actions US Toujours neutres sur la zone euro Les valorisations des actions américaines sont trop A cause d’un euro fort et d’un recul de la confiance des élevées pour profiter pleinement de la hausse des chefs d’entreprise, la dynamique des actions bénéfices générée par les baisses d’impôts. européennes s’est inversée malgré une forte croissance. • Etats-Unis : légère sous-pondération. A court terme, les baisses • Zone euro. Une activité plus poussive et un euro fort modéreront la d’impôts et l’affaiblissement du dollar permettront aux entreprises croissance des bénéfices en 2018 (environ 8% attendus contre américaines d’enregistrer une croissance solide des bénéfices par 12,4% en 2017 pour l’indice MSCI EMU). Tandis que les tensions actions (le consensus pour 2018 a été fortement revu à la hausse à commerciales pourraient inquiéter les chefs d’entreprise en près 20%, contre 11,6% en 2017). Toutefois, la progression sera réduisant la visibilité, les actions devraient continuer de bénéficier limitée ces prochains mois, car les prévisions de bénéfices sont d’une croissance robuste dans la zone euro et à travers le monde. déjà élevées, les marges pourraient pâtir de l’augmentation des Avec une inflation toujours faible, il y a peu de chance que la BCE salaires et les conditions de financement deviennent moins relève ses taux avant mi-2019 de telle sorte que les conditions de favorables à mesure que la Fed relève ses taux. Par ailleurs, malgré financement resteront souples. La rentabilité s’améliore une amélioration à la suite du mouvement de vente, les lentement et l’expansion des marges devrait se valorisations restent peu attrayantes et le marché Ralentissement de la poursuivre grâce à des pressions salariales américain reste le plus cher comparé à ses croissance des bénéfices modérées. La hausse des taux mondiaux homologues. Enfin, les investisseurs sont de dans la zone euro soutiendra les valeurs financières, secteur plus en plus préoccupés par la montée 40 eurozone 4 30 clé des indices européens. En bref, du protectionnisme et les valeurs 20 2 nous restons neutres sur les actions technologiques, principal secteur de 10 l’indice S&P 500. En résumé, nous 0 0 de la zone euro. -10 continuons de légèrement sous- -2 • Nous continuons de préférer les -20 pondérer les actions américaines dans -30 -4 valeurs financières (rebond de la les portefeuilles d’actions mondiales. -40 croissance du crédit au secteur privé, -50 -6 • Côté secteurs, nous continuons de hausse des taux) et la technologie 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 préférer les valeurs financières (les (innovation constante, dépenses en hausses des taux contribueront à améliorer Prévisions de croissance des informatique). Nous sommes neutres à BPA de l'EuroStoxx (% en g.a.) les marges nettes d’intérêt), les valeurs court terme sur les secteurs cycliques où les Climat des affaires dans la industrielles (qui bénéficieront d’une croissance zone euro (éch. dr.) effets négatifs d’un euro fort et d’une baisse de la économique solide et de l’augmentation des dépenses confiance des chefs d’entreprise sont compensés par d’équipement et d’infrastructures) et l’énergie (hausse des prix du des effets positifs comme une croissance mondiale solide, un pétrole, part croissante du pétrole de schiste américain dans la rebond des dépenses d’équipement (valeurs industrielles) et une production mondiale). Nous sommes tactiquement neutres sur la demande croissante des ménages en zone euro (consommation technologie en raison de valorisations élevées, de signaux cyclique). Nous sous-pondérons les secteurs défensifs sensibles techniques extrêmes et de craintes grandissantes quant à la gestion aux taux (télécoms, services aux collectivités, immobilier) en des données personnelles par certaines sociétés. Cependant, à prévision d’une hausse des rendements mondiaux et d’une plus long terme, les facteurs de soutien structurels (automatisation, croissance plus lente des BPA. Malgré de meilleures marges et numérisation, intelligence artificielle) resteront présents. En revanche, une forte rentabilité, la consommation non-cyclique devrait nous sommes plus prudents à l’égard des secteurs défensifs qui enregistrer une croissance plus faible des bénéfices en 2018. Les pâtissent des hausses des taux (télécoms, services aux BPA ont été revus à la baisse, tandis que les valorisations collectivités, immobilier et biens de consommation de base). demeurent élevées et la dynamique relative des cours est négative. Sources : SGPB, Bloomberg, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. 10
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Autres marchés actions Le Brexit reste source d’incertitude Actions asiatiques : le secteur technologique rebondira vite Le récent accord sur une sortie lente de l’UE pourrait Malgré les récentes turbulences, le secteur technologique rassurer les investisseurs à court terme. Toutefois, des continuera de bénéficier de l’automatisation et de la incertitudes demeurent. numérisation croissance de l’économie mondiale. • Suisse. La reprise dans la zone euro, le moral solide des chefs • Marchés émergents. Le contexte économique deviendra un d’entreprise et la faiblesse du franc constituent de bonnes peu moins favorable à court terme à cause d’un léger nouvelles pour les sociétés de l’indice SMI puisqu’elles génèrent ralentissement en Chine, de hausses des taux aux Etats- plus de 70% de leurs bénéfices à l’étranger. Toutefois, les Unis, d’une remontée des rendements mondiaux dans le prévisions de bénéfices ont été revues à la baisse ces derniers sillage de l’inflation et de craintes des investisseurs face à mois et les valorisations sont chères en relatif. En outre, le marché des mesures protectionnistes. Toutefois, la croissance du suisse ne profitera pas vraiment de la reprise mondiale, étant très commerce international restera solide grâce à l’expansion exposé aux valeurs défensives. actuelle des économies développées. En outre, les prix • Royaume-Uni. Nous persistons à croire que les actions pétroliers sont repartis à la hausse depuis deux ans, britanniques enregistreront de moins bonnes Les valeurs aidant les producteurs de matières premières, technologiques occupent tandis que de grands pays comme le performances que leurs homologues des pays une part croissante de Brésil et le Russie sortent de développés. Le ralentissement économique l’indice MSCI EM récession. pèsera sur la croissance des bénéfices 40% des entreprises cette année, tandis que • Malgré les récentes turbulences, 35% la récente vigueur du sterling affectera 30% le secteur technologique (qui les exportations et le chiffre d’affaires 25% représente une part croissante de 20% l’indice MSCI EM Asia) continuera réalisé à l’étranger (soit environ 70% 15% 10% de bénéficier d’une pour les entreprises de l’indice 5% automatisation et d’une FTSE 100). En outre, les retours sur numérisation grandissante de fonds propres sont faibles et l’évolution l’économie mondiale. des cours est négative. Le récent accord Technologie sur une sortie lente de l’UE pourrait rassurer • Après une très bonne année Matières premières (énergie et matériaux) 2017, les bénéfices des entreprises les investisseurs à court terme. Toutefois, les Financières émergentes devraient afficher une incertitudes demeurent fortes et la prudence reste croissance plus modérée mais encore élevée de mise au Royaume-Uni. cette année (15% contre 23% en 2017 d’après le • Japon. A court terme, les actions japonaises restent confrontées à consensus IBES). Les marges de bénéfices et les des facteurs négatifs comme un yen fort, des tensions rendements sur fonds propres se sont également améliorés commerciales et des risques politiques. Si le premier ministre progressivement depuis la mi-2016. Enfin, les valorisations Shinzo Abe était forcé à démissionner, les investisseurs pourraient en absolu et en relatif restent attractives et un dollar faible douter de la capacité de son successeur à poursuivre ses soutiendra encore les marchés émergents. réformes. En effet, cinq ans après le lancement des réformes économiques d’Abe, la gouvernance des entreprises s’est améliorée et les sociétés ont surtout cherché à améliorer leur rentabilité et distribuer les bénéfices aux actionnaires. Le retour sur fonds propres de l’indice MSCI Japan est proche de 10%, un plus haut décennal. A ces facteurs de soutien et ses valorisations attractives s’ajouteront un contexte économique favorable. La croissance est supérieure à son rythme potentiel et l’inflation est bien en dessous de son objectif de 2%, permettant à la Banque du Japon de conserver une politique ultra-accommodante. Sources : SGPB, Datastream, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées. 11
Notre point de vue trimestriel Deuxième trimestre 2018 Intelligence artificielle : de la fiction à la réalité L’Intelligence artificielle (IA) n’est pas un concept nouveau, En résumé ayant été lancé il y a 70 ans. Mais ce n’est que récemment que les avancées les plus significatives ont été enregistrées, • La Chine pourrait bien devenir la première économie numérique et avec l’avènement du « cloud computing » (informatique en devancer les Etats-Unis cette année. nuage), du « big data » (mégadonnées), des calculs • Les dépenses mondiales en informatisés de haute puissance, du « machine learning » informatique cognitive et en intelligence (apprentissage informatique) et du « deep learning » artificielle devraient augmenter de 12 milliards de dollars en 2017 à (apprentissage profond). 57,6 milliards de dollars en 2021. IDEE Peu à peu, les machines apprennent des humains et nous en • En dehors de la technologie, la croissance de l’IA est plus contenue, mais des arrivons à un stade où elles sont capables de réfléchir plus progrès importants ont été accomplis D’INVESTISSEMENT rapidement que nous (Google), de reconnaître nos amis et dans presque chaque secteur. parents (Facebook), de recevoir des ordres (Siri), d’anticiper nos besoins (Amazon) et de conduire nos voitures (Tesla), entre autres choses. Et plus nous partageons d’informations en générant des données dans le système, plus les algorithmes peuvent apprendre et plus les suggestions de l’AI seront pertinentes à terme. A la faveur du développement des algorithmes de deep-learning, les pays accueillant les programmateurs les plus performants, les meilleurs analystes de données et les plus grandes populations vont prendre les devants. Avec une multitude de données produites chaque jour par 1,4 milliard de citoyens, la Chine pourrait bien devenir la première économie numérique et dépasser les Etats-Unis en 2018, d’après une étude récente de Statista. Le pays devance déjà les USA dans le classement des nouvelles demandes de brevets et des nouveaux octrois de licences, d’après l’Institut Wuzhen. Pour continuer dans cette voie, le président français Emmanuel Macron a annoncé le 29 mars le déploiement d’un plan de 1,5 milliard d’euros sur les cinq prochaines années pour stimuler le partage de données et encourager l’essor de l’IA en Europe. Le marché est en forte expansion et IDC estime que les dépenses mondiales en informatique cognitive et en intelligence artificielle augmenteront de 12 milliards de dollars en 2017 à 57,6 milliards de dollars en 2021, soit un taux moyen de croissance annuel de 48% (voir graphique). La quantité de données à laquelle les entreprises ont accès et leur capacité à les analyser constituent des facteurs de réussite de première importance. C’est donc en toute logique que les géants du numérique dominent le marché. D’après McKinsey, ils ont investi 20-30 milliards de dollars dans l’IA en 2016, dont 90 % en recherche et développement (R&D) et en déploiement, tandis que les start-ups ont dépensé 6-9 milliards de dollars. Les bouleversements de l’Intelligence artificielle ne se font cependant pas sans inquiétudes, comme par exemple la crainte que les machines remplacent les travailleurs peu qualifiés. Par ailleurs, l’utilisation des données, et le manque de transparence et de confidentialité suscitent un mécontentement grandissant. Si l’essor de l’IA est plus restreint dans les autres Les dépenses en intelligence artificielle devraient croître rapidement ces prochaines années Dépenses mondiales dans les systèmes d’informatique cognitive et d’intelligence artificielle (Md$) secteurs, des progrès significatifs ont toutefois été réalisés dans quasiment chaque domaine. La 70 santé, l’énergie, l’agriculture, la finance, les médias et la publicité, la distribution et les 60 transports développent tous des solutions d’IA 50 Taux moyen de croissance annuelle* : +48% qui optimiseront les prises de décision, réduiront 40 les coûts et trouveront des réponses à des 30 questions complexes. Par exemple, des « robots 20 conseillers » et des systèmes de paiement 10 numérique sont déployés dans les services financiers, tandis que les agriculteurs peuvent 0 2016 2017e 2021e atteindre des rendements plus durables et Sources : SGPB, IDC (prévisions en septembre 2017), * TCAC = taux moyen de croissance annuelle. réduire leur consommation d’eau grâce à une meilleure analyse des données. 12
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