Notre point de vue trimestriel - Societe Generale Private Banking

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Notre point de vue trimestriel - Societe Generale Private Banking
Notre point de vue trimestriel      Deuxième trimestre 2018

                            Notre point de vue
                                trimestriel
Une route plus chaotique

Notre scénario économique
Les perspectives de croissance mondiale se sont quelque peu dégradées ces derniers mois. Rien de plus logique quand la
confiance des chefs d’entreprise atteint des plus hauts insoutenables et qu’émergent des tensions commerciales. Cela étant, notre
scénario central pour 2018 reste optimiste : les Etats-Unis et la zone euro devraient afficher une croissance stable, supérieure à son
potentiel ; la période de transition prolongée avant le Brexit offre un peu de visibilité aux entreprises britanniques ; l’économie
chinoise ne devrait ralentir que progressivement ; et enfin des négociations commerciales plus constructives ont débuté.

Le mouvement de vente subi par les marchés début février s’explique par la crainte d’une accélération de l’inflation aux Etats-Unis
sous l’effet de pressions salariales, mais aussi par le fait que les ménages et les marchés tablent de plus en plus sur une hausse
des prix. Cependant, le rythme des augmentations de salaires aux Etats-Unis a ralenti depuis et les banques centrales de part et
d’autre de l’Atlantique ne semblent guère préoccupées par l’inflation, prévoyant des pressions contenues ces prochaines années.
En somme, l’inflation ne devrait pas s’envoler, mais plutôt s’inscrire en légère hausse en incluant ou non les composantes volatiles.

Conformément aux attentes, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux d’intérêt en mars, mais son nouveau président
Jay Powell n’a indiqué aucun changement de cap. Nous tablons sur deux autres hausses des taux cette année (trois si la réforme
fiscale semble favoriser une surchauffe économique), mais du fait de cette normalisation progressive, la politique monétaire restera
accommodante. La Banque d’Angleterre devrait encore resserrer sa politique monétaire cette année, mais marquera une pause
avant de repasser à l’action, à l’instar de la Fed. De son côté, la BCE ne relèvera pas ses taux avant d’avoir mis fin à ses achats
d’actifs (au printemps 2019, selon nous).

Dans ce contexte, les marchés actions mondiaux ont commencé à s’essouffler et il nous a semblé judicieux de revenir à une
exposition neutre fin février. Pour autant, une activité mondiale soutenue pourrait permettre une croissance à deux chiffres des
bénéfices des entreprises cette année. Par ailleurs, la confiance des investisseurs a été ébranlée par la montée de la volatilité. Une
situation qui fait souvent émerger des opportunités plus attrayantes.
                                                                                     Pour découvrir l’impact sur les classes d’actifs, tournez la page.
       Conformément à la réglementation en vigueur, nous informons le lecteur que ce document est qualifié de document à caractère promotionnel.

                                                                    CA111/APR/2018
Notre point de vue trimestriel   Deuxième trimestre 2018

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Notre point de vue trimestriel              Deuxième trimestre 2018

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        Lors du Forum économique mondial de fin janvier, le
      Fonds monétaire international a relevé ses prévisions de
     croissance mondiale pour 2018 et 2019. Toutefois, pour
    son chef économiste « … le risque majeur est la confiance
      excessive… La prochaine récession est peut-être plus                                                     PLUS
    proche que nous ne le pensons ». Mais pourquoi parler de
       confiance excessive ? Et pourquoi s’en préoccuper ?                                                   CHAOTIQUE
 Quand la stabilité mène à l’instabilité                                                         ces dernières années. Depuis, une correction a été
 Ces dernières années, la croissance du produit intérieur                                        observée, pesant sur la dynamique de marché (l’une des
 brut (PIB) s’est avérée moins inégale qu’au cours des                                           composantes majeures de notre méthode d’investissement
 décennies précédentes, avec des variations annuelles                                            VaMoS) et nous incitant à revenir récemment à une exposition
 bien moins prononcées.                                                                          neutre aux actions mondiales.

 Au début des années 80, l’économiste américain Hyman                                            L’un des signes les plus manifestes d’une route chaotique
 Minsky a émis l’hypothèse que de telles périodes                                                a été le pic de volatilité implicite sur les actions
 conduisent à un regain d’appétit pour le risque et à une                                        américaines. L’indice VIX mesure combien il coûte de se
 hausse de l’endettement, pour aboutir à une phase d’essor                                       couvrir sur l’indice S&P 500 via des options (plus le coût
 économique1. Ensuite, l’essor est si intense que l’on                                           est élevé, plus l’aversion au risque est forte). Des plus bas
 observe de l’instabilité et enfin une récession. Ce scénario a                                  depuis la crise financière mondiale ont été inscrits en
 pris toute sa signification au lendemain de la crise des                                        2017, à 11,1% en moyenne. Les fortes corrections du
 subprimes.                                                                                      marché depuis début janvier 2018 ont entraîné de
                                                                                                 nouveaux pics de volatilité. En effet, la moyenne depuis
 Les mesures de confiance des chefs d’entreprise (PMI) ou                                        début 2018 (17,2%) est supérieure au pic de 2017 situé à
 des investisseurs (ZEW, etc.) sont de bons indicateurs                                          16,0% !
 précurseurs des perspectives de croissance. Tout niveau
 supérieur à 50 indique une croissance de l’activité et                                          Selon nous, il n’y a pas lieu de se préoccuper de ce regain
 inversement tout niveau inférieur à 50 reflète une                                              de volatilité. Il doit plutôt être considéré comme un retour à
 contraction économique (les récessions surviennent                                              des conditions de marché plus normales. La moyenne
 généralement lorsque l’indice chute sous la barre des 45).                                      depuis début 2018 est en réalité inférieure à celle en place
                                                                                                 depuis 2007, qui ressort à 19,8%.
 Tout au long de l’année 2017, les indices PMI se sont
 nettement améliorés, touchant des plus hauts cycliques                                          Les turbulences offrent des opportunités d’achat
 dans de nombreuses grandes économies et laissant
                                                                                                 L’économie mondiale a connu une longue période de
 entrevoir une poursuite de l’expansion économique de par
                                                                                                 croissance régulière ces dernières années, tandis que les
 le monde. Cependant, ces bouffées d’optimisme ne
                                                                                                 actions mondiales et américaines ont bénéficié d’une période
 durent pas généralement et, même si certains indices
                                                                                                 exceptionnellement longue de performances positives peu
 restent bien supérieurs à 50, ils laissent entrevoir un
                                                                                                 volatiles. Dans la théorie de Minsky, l’émergence d’indicateurs
 tassement de la croissance.
                                                                                                 économiques avancés plus instables et d’une volatilité plus
                                                                                                 forte sur les marchés actions est la conséquence logique de
 Un regain de volatilité n’a rien de préoccupant
                                                                                                 la précédente période de calme.
 A l’instar de l’économie mondiale, les marchés financiers ont
 connu une période prolongée de calme. L’indice MSCI AC                                          Ce retour à des conditions plus normales a freiné l’excès de
 World des cours boursiers mondiaux a produit un rendement                                       confiance des investisseurs, et les valorisations des actions
 total positif chaque mois d’octobre 2016 à janvier 2018.                                        mondiales sont aujourd’hui plus attractives que fin janvier.
 L’appétit des investisseurs pour le risque est remonté, le mois                                 Enfin, dans la mesure où nous estimons qu’une expansion
 de janvier 2018 enregistrant la plus forte hausse des cours de                                  économique robuste viendra favoriser une croissance solide
                                                                                                 des bénéfices, des accès de volatilité et des mouvements de
                                                                                                 vente boursiers pourraient offrir des opportunités d’achat.
1
   « La stabilité conduit à l’instabilité. Plus la situation est stable et plus elle le reste,
plus elle deviendra instable lorsque la crise éclatera ». Hyman Minsky, L’hypothèse
d’instabilité financière, 1982.

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Notre point de vue trimestriel                 Deuxième trimestre 2018

Nos positions en bref                                                                          ACTIONS               OBLIGATIONS                  ALTERN.

Nous vous présentons ici les résultats de notre méthode d’investissement « VaMoS ». A partir de signaux portant sur les
indicateurs économiques, les valorisations, le momentum et le sentiment de marché, nous affinons nos vues concernant les
différentes classes d’actifs pour la période à venir. Les signaux présentés ci-dessous reflètent les dernières conclusions de
notre Comité global d’investissement. Voici comment les interpréter :

                                                                                                                 Révisions à la hausse en vert
                 Prudence                    Neutralité                           Préférence
                                                                                                                 Révisions à la baisse en rouge

                                                                   VA                                             MO                                S
                                                                                                                          Analyse
                                           Valorisation Fondamentaux                       Macro.       Momentum                        Sentiment       Risque
                                                                                                                         technique

              Etats-Unis
                                                                                 

              Zone euro

              Royaume-Uni
 ACTIONS

              Suisse

              Japon

              Pays
              émergents

              EUR           Global   VA    MO      S        USD                       Global   VA    MO      S           GBP          Global   VA    MO      S

              Souveraines                                   Souveraines                                                 Souveraines
OBLIGATIONS

              Indexées                                      Indexées                                                    Indexées

              Entreprises                                   Entreprises                                                 Entreprises

              Haut                                          Haut                                                        Haut
              rendement                                     rendement                                                   rendement

              Maturités*                  Courte            Maturités*                              Courte              Maturités*                  Courte

              EUR/USD
                                                             ALTERNATIVES

                                                                            Hedge funds

              GBP/USD                                                       Or
 DEVISES

              USD/JPY                                                       Pétrole

              EUR/CHF

              Emerg. contre $

 Source : SG Private Banking, 29/03/2018, * Maturités : courtes = 3-5 ans, intermédiaires = 5-7 ans, longues = 7-10 ans. HY = obligations à haut
 rendement (de meilleurs rendements, plus de risques), obligations Investment Grade = obligations de qualité (meilleure qualité mais moins de rendement).

                                                                                               4
Notre point de vue trimestriel     Deuxième trimestre 2018

En d’autres termes
                              Nous restons légèrement sous-pondérés au sein d’un portefeuille d’actions mondiales. Côté secteurs, nous
               Etats-Unis     préférerons la finance, l’industrie et l’énergie. Nous sommes neutres sur les technologies de l’information (pour
                              l’instant). Enfin, nous sommes plus prudents sur les secteurs défensifs.
                              Les bénéfices des entreprises seront soutenus par la reprise économique mondiale mais leur croissance sera
               Europe
                              plus lente. Une activité plus poussive et les craintes concernant le Brexit entretiendront la nervosité sur le marché.
                              Nous restons neutres sur les actions de la zone euro. Côté secteurs, nous privilégions encore la finance et la
               Zone euro      technologie. Nous sommes neutres à court terme sur les secteurs cycliques. Nous conservons une sous-
                              pondération sur les secteurs défensifs sensibles aux taux d’intérêt.
ACTIONS*

                              Le récent accord au Royaume-Uni sur une sortie lente de l’UE pourrait rassurer les investisseurs à court terme.
               Royaume-Uni
                              Toutefois, l’incertitude reste forte et il faudra manier les actions britanniques avec prudence.
                              Les prévisions de bénéfices ont été revues à la baisse ces derniers mois et les valorisations sont chères en
               Suisse         valeur relative. En outre, le marché suisse ne profitera pas vraiment de la reprise mondiale compte tenu de sa
                              forte exposition aux valeurs défensives.
                              Les actions japonaises bénéficient d’un contexte économique porteur. La croissance est supérieure à son rythme
               Japon          potentiel et l’inflation reste bien inférieure à l’objectif de 2%, permettant à la Banque du Japon de conserver une
                              politique ultra-accommodante.
                              Les marches de bénéfices et les rendements sur fonds propres se sont également améliorés progressivement
               Pays
                              depuis la mi-2016. En outre, les valorisations restent attractives en absolu et en relatif et un dollar faible soutiendra
               émergents
                              encore les marchés émergents.
                              Nous restons baissiers sur les bons du Trésor américains avec une préférence pour les maturités courtes. Une
               Obligations
                              réduction des achats d’actifs et une forte croissance économique tireront les rendements vers le haut dans le
               d’Etat
                              noyau dur de la zone euro.
                              Nous privilégions encore les maturités courtes, car les courbes de rendements pourraient se pentifier ou se
               Duration**
OBLIGATIONS*

                              décaler vers le haut.

               Indexées       Ce segment obligataire offre une bonne couverture contre la hausse de l’inflation.

               Entreprises    Préférer les obligations à haut rendement aux obligations d’entreprise dans les portefeuilles en euros.

               Haut
                              Nous restons haussiers sur les obligations à haut rendement. En revanche, nous sommes plus prudents aux USA.
               rendement
               Dette émerg.   Les investisseurs devraient privilégier les pays bénéficiant d’une embellie économique et de besoins de
               (en € et $)    refinancement limités. La dette en devise locale pourrait offrir de bonnes opportunités de diversification.

               EUR/USD        Même si l’euro restera bloqué dans une fourchette à court terme, nous restons haussiers à plus long terme.

                              La signature d’un accord en faveur d’une sortie lente de l’UE a soutenu le sterling mais des doutes persistent.
               GBP/USD
                              Objectif : 1,40 dans 6 mois et 1,43 dans un an.
                              Même si la croissance est plus faible au Royaume-Uni que dans les autres pays développés, la pression sur le
               EUR/GBP
DEVISES

                              sterling s’est atténuée et la devise affiche désormais une valorisation raisonnable.

               USD/JPY        Le yen devrait s’apprécier, car de nouvelles pressions inflationnistes inciteront la banque centrale à agir.

                              Le franc suisse devrait perdre du terrain contre un euro fort. Toutefois, le mouvement sera graduel et entrecoupé
               EUR/CHF
                              de brèves envolées contre lesquelles la banque centrale luttera en intervenant sur les marchés.
                              Les devises émergentes bénéficient de bonnes perspectives de croissance et de réformes économiques. La
               Devises
                              hausse progressive des taux américains pèsera sur le dollar et soutiendra donc les devises émergentes. Une
               émergentes
                              guerre commerciale de grande envergure mettrait en difficulté les devises des pays exportateurs.

               Hedge funds    Les fonds “Special Situations” ont tiré profit d’opérations de restructuration et de fusion. Maintenir la surpondération.
PROD. ALTER.

                              Malgré des influences négatives, l’or reste un bon outil de diversification au sein des portefeuilles, car son statut
               Or
                              de valeur sûre contribue à limiter ses pertes et réduire sa volatilité.
                              Malgré une économie mondiale solide, les prix du pétrole devraient reculer sous l’effet 1/ d’une hausse de
               Pétrole
                              production et des exportations de pétrole de schiste US et 2/ d’un renforcement des stocks mondiaux.

Source : SG Private Banking, 29/03/2018, * Maturités : courtes = 3-5 ans, intermédiaires = 5-7 ans, longues = 7-10 ans. HY = obligations à haut
rendement (de meilleurs rendements, plus de risques), obligations Investment Grade = obligations de qualité (meilleure qualité mais moins de rendement).

                                                                                 5
Notre point de vue trimestriel                     Deuxième trimestre 2018

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            Normalisation progressive des politiques monétaires
               • Face au renforcement des pressions inflationnistes, la Réserve fédérale américaine (Fed) remontera encore ses taux.
               • Compte tenu d’une inflation obstinément faible, la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas se précipiter.
               • La Banque d’Angleterre (BoE) poursuivra une normalisation progressive de sa politique monétaire.

 Vers une nouvelle hausse des taux aux USA                                                                                             … mais pas en Europe
              La réforme fiscale stimulera la croissance américaine                                                       Nous ne prévoyons pas de hausse des taux avant
                                            cette année.                                                                                     2019 dans la zone euro.

• Même si le spectre de la déflation semble s’être éloigné, le                                               • Banque centrale européenne (BCE) : au ralenti. Les chiffres de
  scénario d’une stagnation séculaire a encore ses partisans. La                                               l’inflation sont restés inférieurs aux attentes et l’objectif de 2 %
    lente réaction de l’inflation à une croissance soutenue atteste de                                            de la BCE pourrait ne pas être atteint avant 2020. La
    l’absence de pressions sous-jacentes sur les prix (les salaires                                               persistance de capacités inutilisées dans l’économie
    ont à peine augmenté, malgré le recul du chômage en deçà de                                                   empêchera l’inflation d’augmenter fortement. Cela permettra à
    son taux d’équilibre à long terme dans plusieurs pays). Même si                                               la BCE de retarder la fin de son programme d’achats d’actifs,
    des facteurs cycliques pourraient faire augmenter l’inflation, des                                            même si certains membres du directoire souhaitent agir plus
    forces structurelles y mettent un frein à travers le monde.                                                   rapidement. Le calendrier établi pour mettre fin aux achats
                                                                                                                             d’actifs reste vague et la BCE devrait apporter de
• Réserve fédérale américaine (Fed) : une nouvelle
                                                                                                                                     nouvelles indications avant la fin du premier
  hausse des taux. Après une remontée des taux                                            La BCE ne prévoit pas
                                                                                                                                               semestre. Puisqu’elle redoute qu’une
    très attendue en mars, la Fed pourrait encore                                         d’atteindre son objectif
                                                                                                                                                 nouvelle appréciation de l’euro puisse
    normaliser sa politique monétaire. Le FOMC                                              de 2% avant 3 ans
                                                                         2.0%                                                    1.8                   peser sur la croissance et l’inflation, la
    a revu légèrement à la hausse ses                                    1.8%
                                                                                                            1.7
                                                                                                                  1.6
                                                                                                                                       1.7
                                                                                       1.5 1.5                                                          BCE devrait attendre, selon nous,
    projections d’inflation ce mois-ci, mais                             1.6%
                                                                         1.4%                                                                              jusqu’en décembre avant d’arrêter
    cette révision n’a pas suffi à le faire                              1.2%
                                                                                                                                                            ses   achats.  Des     tensions
    basculer en faveur de trois hausses                                  1.0%
                                                                         0.8%                                                                               commerciales                              pourraient
    des taux (au lieu de deux) cette année,
                                                                         0.6%                                                                               également    ralentir                       l’activité
    les avis étant toujours partagés.                                    0.4%
                                                                         0.2%                                   économique. En résumé, nous ne
• Privilégier les maturités courtes. Après                               0.0%                                 prévoyons pas de hausse des taux
                                                           2018              2019            2020
  une remontée éphémère, les rendements                                                                      avant le S2 2019.
  des obligations d’Etat américaines à 10 ans                        Prévisions de la BCE
  ont changé de cap, avant d’atteindre la barre                      (mars 2018)
                                                                                                         • Banque d’Angleterre (BoE) : statu quo
                                                                     Consensus                       pour le moment. La BoE a relevé les taux fin
  des 3 %. Les anticipations d’inflation à long terme
                                                                                               novembre 2017, mais a opté pour le statu quo
  sont trop solidement ancrées pour permettre une
  pentification de la courbe des taux américains. Les taux obligataires        depuis.    Même   si les communiqués n’ont guère été optimistes,
                                                                               une hausse des taux reste envisageable cette année. Compte
  américains pourraient encore s’apprécier cette année, mais nous ne
                                                                               tenu de la bonne tenue de l’économie, des taux réels
  nous attendons pas à une hausse significative. Même si les
  marchés redoutent une inversion de la courbe des taux (souvent               fortement négatifs laissent la BoE circonspecte. Mais elle
                                                                               n’agira que très lentement. Les taux courts sont sensibles à
  perçue comme le signe annonciateur d’une récession), le risque de
                                                                               une hausse des taux mondiaux, tandis que la baisse de
  baisse nous semble limité actuellement.
                                                                               l’inflation nationale limitera la progression des taux longs.

Sources : SGPB, Bloomberg, 03/042018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur des
investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.

                                                                                                            6
Notre point de vue trimestriel                                          Deuxième trimestre 2018

                                                                                Obligations d’Etat

            Hausse des rendements en vue
               • Nous restons défensifs vis-à-vis des obligations d’Etat américaines, avec une préférence pour les maturités courtes.
               • La réduction des achats d’actifs et une croissance soutenue tireront les rendements vers le haut dans le noyau dur de la zone
                   euro.
               • Au Royaume-Uni, les taux pourraient augmenter dans le sillage des Etats-Unis, mais la hausse sera limitée par le
                   ralentissement de l’inflation.
               • La dette émergente continue d’offrir de meilleurs rendements, mais les investisseurs devraient se montrer sélectifs et
                   privilégier les maturités courtes face à la hausse des taux américains.
               • Nous privilégions encore les maturités courtes, les obligations indexées sur l’inflation et la dette périphérique.

                                Toujours plus haut                                                                                     Une dette émergente toujours attrayante
                    Les rendements obligataires vont continuer à                                                                                   Les performances découleront du portage et non de la
                                             augmenter                                                                                                                               compression des spreads.

• Une hausse généralisée des rendements est vraisemblable. Les                                                                    • Royaume-Uni. Les perspectives de croissance sont moroses, mais
    taux longs restent inférieurs aux niveaux justifiés par leurs                                                                      le risque d’une sortie brutale de l’UE en 2019 a nettement diminué
    fondamentaux. Compte tenu de la hausse progressive de                                                                              depuis qu’un accord a été trouvé pour permettre une transition
    l’inflation, la prime de terme (prime demandée par les investisseurs                                                               douce jusqu’à fin 2020. L’inflation a finalement commencé à reculer.
    pour compenser la volatilité des taux et les risques d’inflation                                                                   La prochaine remontée des taux britanniques pourrait s’en trouver
    propres aux obligations à long terme) pourrait augmenter. Par                                                                      retardée, même si rien n’est moins sûr compte tenu des fortes
    ailleurs, la réduction des achats d’actifs et l’augmentation des                                                                   pressions salariales générées par un chômage historiquement bas.
    émissions pourraient encore faire grimper les rendements.                                                                          Même si le Royaume-Uni ne sera pas insensible à la hausse des
• Etats-Unis. Les rendements obligataires sont repartis à la hausse                                                                    rendements mondiaux, la marge de progression des rendements
    début 2018, avec la résurgence de craintes                                                                                                                              sera plus limitée au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis
    inflationnistes. Les inquiétudes se sont quelque                                              Récent aplatissement                                                                 et dans le noyau dur de la zone euro.
    peu dissipées depuis, mais les risques restent                                                  de la courbe de
                                                                                                         • Pays émergents. Après une phase de
    haussiers. Du fait de la réforme fiscale, la
                                                                                                    rendements US
                                                                                                           contraction, les différentiels de
                                                     200
  croissance restera supérieure à son                                                                        rendements       des        obligations
  potentiel, mais les émissions de dette             150                                                      émergentes   se sont   élargis face au
  augmenteront. Nous continuons de                                                                             récent mouvement de vente sur
                                                     100                                                       les marchés. Toutefois, ce
  privilégier les obligations indexées sur
  l’inflation et les maturités courtes. Cela                                                                   mouvement est resté modéré et
                                                      50
  nous permettra de nous prémunir contre                                                                       ne  devrait pas durer. La dette
                                                        0                                                     émergente reste soutenue par un
  des pics d’inflation et une montée des
                                                                                  01-15
                                                                                          04-15
                                                                                                  07-15
                                                                                                          10-15
                                                                                                                  01-16
                                                                                                                          04-16
                                                                                                                                   07-16
                                                                                                                                           10-16
                                                                                                                                                   01-17
                                                                                                                                                           04-17
                                                                                                                                                                   07-17
                                                                                                                                                                           10-17
                                                                                                                                                                                   01-18

                                                                                                             surplus mondial de liquidités, par la
  rendements, même si elle sera limitée par
                                                                                                           faiblesse du dollar et par une nouvelle
  la faible probabilité de remontées des taux en                   Courbe de rendements
                                                                   2-10 ans US                           amélioration      des       fondamentaux
  Europe et au Japon, un large écart de
                                                                   Courbe de rendements              économiques dans la plupart des pays
  rendement et une communication habile de la Fed.                 2-10 ans allemande
                                                                                                émergents. Après une année 2017 robuste,
• Zone euro. Mieux vaudrait éviter les obligations du noyau                     2018 s’annonce plus chaotique. Des accès de volatilité
  dur compte tenu de leurs rendements peu attrayants et de la                   pourraient fragiliser les marchés et la hausse des rendements
  correction que pourrait déclencher la suppression des achats                  américains réduira l’écart entre les rendements des marchés
  d’actifs fin 2018. La BCE a déjà réduit de moitié le volume                   développés et ceux des pays émergents. Cependant, grâce à
  mensuel de ses achats d’actifs en début d’année (de 60 à                      une croissance robuste et à une inflation contenue, cette
  30 milliards d’euros). La dette des pays périphériques de la zone             classe d’actifs reste attractive. Les investisseurs devraient
  euro devrait tirer son épingle du jeu grâce à une croissance                  privilégier les pays présentant un contexte économique plus
  robuste, à des fondamentaux plus solides et à un rendement                    favorable et des besoins de refinancement limités. La dette en
  attrayant. Les obligations indexées sur l’inflation restent également         devise locale pourrait être un outil de diversification intéressant.
  un bon outil de diversification.
Sources : SGPB, Bloomberg, 03/04/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur
des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.
                                                                                                                              7
Notre point de vue trimestriel                    Deuxième trimestre 2018

                                                                                                 Crédit

            Plus attrayant que les obligations d’Etat
               • Malgré un premier trimestre décevant, le crédit devrait légèrement mieux performer que les obligations d’Etat en 2018.
               • Aux Etats-Unis, nous continuons de préférer les obligations de qualité supérieure (« Investment Grade ») à celles à haut
                   rendement, et la dette bancaire à celle des entreprises non financières.

               • Dans la zone euro, nous privilégions la dette subordonnée émise par des établissements financiers ainsi que les obligations
                   d’entreprise hybrides, et préférons les obligations à haut rendement à celles « Investment Grade ».
               • Au Royaume-Uni, les instruments de crédit devraient surperformer les obligations d’Etat, grâce à un portage plus attrayant.

                                          Etats-Unis                                                                             Zone euro et Royaume-Uni
             Nous continuons de préférer les obligations de qualité                                                                 Les obligations d’entreprise devraient
                 supérieure à celles à haut rendement, et la dette                                                                    surperformer les obligations d’Etat.
                 bancaire à celle des entreprises non financières.

  • Après un bon début d’année marqué par une nouvelle réduction                                       • Zone euro. Malgré les importants achats d’actifs par la BCE, les
    des écarts de rendements (ou « spreads ») et de fortes émissions,                                     obligations d’entreprise n’ont pas résisté aux turbulences qui
    les marchés du crédit ont souffert d’un regain d’aversion au risque.                                  agitent le marché. Tirés vers le haut par les rendements
    Les spreads sont revenus à des niveaux inégalés depuis le                                             américains et la peur d’une guerre commerciale, les spreads des
    troisième trimestre 2017 et les facteurs de soutien observés l’an                                     obligations à haut rendement se sont élargis pour revenir à des
    dernier (reprise économique, liquidités abondantes, politique                                         niveaux inégalés depuis le printemps 2017, tandis que les
    monétaire accommodante) se sont atténués. Si les fondamentaux                                         spreads des obligations « Investment Grade » ont augmenté plus
    des entreprises restent robustes avec une forte croissance des                                        modérément. Nous tablons désormais sur un nouveau
    revenus et l’anticipation de faible taux de défaut, le contexte est                                           resserrement des spreads. Le marché du crédit va
    globalement moins porteur.                                                                                            marquer le pas, la BCE commençant à réduire
  • Etats-Unis. L’élargissement des écarts de                                           Forte chute des spreads                  ses achats d’actifs. Cependant, des
    rendements a été plus prononcé pour les                                               de crédit aux USA et                      conditions de financement souples,
    obligations de qualité supérieure que                                                  dans la zone euro                          l’accélération de la croissance et un
                                            10%                                                                            3.0%
    celle à haut rendement, notamment à                                                                                                  endettement modéré des entreprises
                                              8%                                                                           2.5%
    cause de fortes émissions et d’un                                                                                                     sont autant de facteurs qui devraient
                                                                                                                           2.0%
                                              6%                                                                                           permettre aux taux de défaut de se
    désintérêt pour les actifs risqués.                                                                                    1.5%
                                                                           4%                                                              situer à des niveaux encore plus
  • En outre, par excès de confiance, les                                                                                  1.0%
                                                 2%                                                                        0.5%            inférieurs à leur moyenne historique.
    investisseurs ont accepté un
                                                 0%                                                                        0.0%           Dans ce contexte, nous continuons
    assouplissement des clauses de                  2012                               2013 2014 2015 2016 2017 2018
                                                                                                                                          de privilégier la dette subordonnée
    protection. Une nouvelle vague de
                                                                                                 Haut rendement -                        émise par des établissements
    fusions et d’acquisitions pourrait                                                           zone euro (éch. G.)
                                                                                                 Haut rendement -                     financiers et les obligations d’entreprise
    entraîner une dégradation des ratios de                                                      USA (éch. g.)
                                                                                                 Investment Grade -                 hybrides qui pourraient bénéficier d’une
    crédit et l’augmentation des taux américains                                                 zone euro (éch. dr.)
                                                                                                 Investment Grade -            croissance plus soutenue et d’une
    tire les rendements des obligations d’Etat vers
                                                                                                 USA (éch. dr.)          pentification de la courbe des taux.
    le haut. Il devient ainsi moins intéressant pour les
    investisseurs institutionnels de se diversifier dans la dette                                               • Royaume-Uni. Au premier trimestre, les spreads se sont
    d’entreprise.                                                                                                 fortement élargis. L’instabilité des marchés mondiaux signifie que
                                                                                                                  les marchés américains et européens ont influé sur les obligations
  • Les fondamentaux demeurent toutefois robustes. La
                                                                                                                  d’entreprise britanniques, tout comme pour les obligations d’Etat.
    croissance soutenue des bénéfices a permis de maintenir les
                                                                                                                  Cependant, les marchés du crédit britanniques pourraient être
    ratios d’endettement sous contrôle même s’ils ont commencé
                                                                                                                  rassurés par les efforts déployés récemment pour parvenir à un
    à augmenter récemment.
                                                                                                                  Brexit doux et la stabilisation attendue de la croissance. Par
  • Les spreads devraient se stabiliser avant de baisser de nouveau
                                                                                                                  ailleurs, le portage permettra au crédit britannique de surperformer
    grâce à un contexte économique favorable, à un recul des
                                                                                                                  les obligations d’Etat.
    émissions et à une croissance positive des bénéfices.
Sources : SGPB, Bloomberg, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur
des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.

                                                                                                            8
Notre point de vue trimestriel          Deuxième trimestre 2018

                   Inflation : vers un rebond plus marqué
                   Même si l’inflation reste étonnamment faible malgré un
                                                                                                En bref
                   léger mieux, la pression haussière s’intensifie petit à
                   petit et les statistiques de prix pourraient finir par nous                  • Malgré une croissance plus                  forte,
                                                                                                  l’inflation demeure contenue.
                   surprendre à la hausse, notamment aux Etats-Unis.
                                                                                                • Toutefois,      les     statistiques   de     prix
                   Un phénomène mondial. L’inflation est souvent                  pourraient surprendre à la hausse,
                   considérée comme un phénomène domestique.                      notamment aux Etats-Unis.
                   Toutefois, les récentes décennies ont été marquées           • S’exposer aux points morts d’inflation
                   par une influence grandissante de facteurs mondiaux            permettrait de réduire le risque de pertes
                                                                                  quand les rendements augmenteront.

IDEE
                   (essor du commerce international, baisse des coûts
                   de transport, déréglementation des marchés,
D’INVESTISSEMENT   délocalisation, numérisation). Avec la mondialisation de la concurrence sur les marchés, les
                   producteurs cherchent constamment à réduire leurs coûts d’exploitation, ce qui contribue à
                   limiter la hausse des prix des biens. En revanche, les prix des services (qui sont essentiellement
                   produits et consommés au plan domestique) ont continué d’augmenter tendanciellement.
                   Les salaires peinent à croître. Le recul du chômage n’a pas généré autant de pressions
                   salariales que lors des précédentes reprises économiques. Aux Etats-Unis, le taux de chômage
                   demeure inférieur à sa moyenne d’équilibre de long terme (mesurée par le taux NAIRU), ce qui
                   aurait dû accélérer la hausse des salaires, mais nous en sommes loin pour l’instant. Les
                   recherches académiques montrent qu’en réussissant à contenir l’inflation, les banques
                   centrales ont permis de rendre les marchés de l’emploi plus flexibles.
                   L’inflation pourrait dépasser les attentes. Malgré une croissance plus robuste et une hausse des
                   prix des matières premières, l’inflation n’a pas créé la surprise récemment. Le pétrole a
                   désormais moins d’influence sur l’inflation dans le monde développé grâce à des gains
                   d’efficience et l’émergence de produits de substitution. Sur le marché obligataire, les points
                   morts d’inflation (soit l’écart de rendement entre les obligations nominales et celles indexées sur
                   l’inflation) sont restés bien ancré, signe que l’inflation n’est pas source de préoccupation. Même
                   la Fed ne semble très inquiète à ce sujet, ne prévoyant qu’une hausse graduelle des prix.
                   Toutefois, divers facteurs pourraient maintenant tirer les prix vers le haut, si bien que l’inflation
                   pourrait ressortir au-dessus des attentes. La baisse des impôts aux USA pourrait entraîner une
                   surchauffe économique ainsi que des pressions salariales, les conditions devenant de plus en
                   plus tendues sur le marché de l’emploi. En outre, la faiblesse du dollar devrait tirer les prix à
                   l’importation vers le haut.
                   Nous conseillons de privilégier les maturités courtes sur le marché obligataire et investir dans des
                   points morts d’inflation permettrait de réduire le risque de pertes quand les rendements
                   augmenteront. L’inflation observée devrait être supérieure aux attentes actuelles dans 5 et 10 ans.
                   Les prévisions d’inflation du marché restent trop prudentes
                   Ecart de rendement entre les obligations nominales et les obligations indexées sur l’inflation à 5 et 10 ans

                      3.0%
                      2.5%
                      2.0%
                      1.5%
                      1.0%
                      0.5%
                      0.0%
                     -0.5%
                     -1.0%
                     -1.5%
                          2006     2007     2008     2009     2010      2011      2012   2013    2014      2015         2016   2017      2018

                                              Point mort d'inflation à 5 ans US           Point mort d'inflation à 10 ans US

                   Sources : Société Générale Private Banking, Bloomberg, 30/03/2018.

                                                              9
Notre point de vue trimestriel                    Deuxième trimestre 2018

                                                                                               Actions

            En cette période d’instabilité, nous restons neutres sur les actions mondiales
               • Après un premier mouvement de vente début février, les marchés actions mondiaux ont rechuté en mars, les investisseurs se
                  souciant non plus d’une éventuelle surchauffe mais des tensions commerciales et de certaines valeurs technologiques.
               • La correction du marché a permis de réduire les surévaluations. Pour autant, les marchés actions resteront agités à court
                  terme, car la volatilité sera entretenue par de nouvelles hausses des taux américains et une reprise économique plus
                  poussive.
               • La croissance mondiale va se poursuivre à un rythme plus lent (mais encore soutenu) ces prochains mois. Les bénéfices des
                  entreprises devraient ainsi continuer d’augmenter et le resserrement des politiques monétaires devrait rester très progressif.

     Légère sous-pondération des actions US                                                                              Toujours neutres sur la zone euro
                Les valorisations des actions américaines sont trop                                                    A cause d’un euro fort et d’un recul de la confiance des
                élevées pour profiter pleinement de la hausse des                                                           chefs d’entreprise, la dynamique des actions
                   bénéfices générée par les baisses d’impôts.                                                         européennes s’est inversée malgré une forte croissance.
  • Etats-Unis : légère sous-pondération. A court terme, les baisses                 • Zone euro. Une activité plus poussive et un euro fort modéreront la
    d’impôts et l’affaiblissement du dollar permettront aux entreprises                  croissance des bénéfices en 2018 (environ 8% attendus contre
    américaines d’enregistrer une croissance solide des bénéfices par                    12,4% en 2017 pour l’indice MSCI EMU). Tandis que les tensions
    actions (le consensus pour 2018 a été fortement revu à la hausse à                   commerciales pourraient inquiéter les chefs d’entreprise en
    près 20%, contre 11,6% en 2017). Toutefois, la progression sera                      réduisant la visibilité, les actions devraient continuer de bénéficier
    limitée ces prochains mois, car les prévisions de bénéfices sont                     d’une croissance robuste dans la zone euro et à travers le monde.
    déjà élevées, les marges pourraient pâtir de l’augmentation des                      Avec une inflation toujours faible, il y a peu de chance que la BCE
    salaires et les conditions de financement deviennent moins
                                                                                         relève ses taux avant mi-2019 de telle sorte que les conditions de
    favorables à mesure que la Fed relève ses taux. Par ailleurs, malgré
                                                                                              financement resteront souples. La rentabilité s’améliore
    une amélioration à la suite du mouvement de vente, les
                                                                                                         lentement et l’expansion des marges devrait se
    valorisations restent peu attrayantes et le marché                 Ralentissement de la                     poursuivre grâce à des pressions salariales
    américain reste le plus cher comparé à ses                      croissance des bénéfices                        modérées. La hausse des taux mondiaux
    homologues. Enfin, les investisseurs sont de                        dans la zone euro                              soutiendra les valeurs financières, secteur
    plus en plus préoccupés par la montée                   40                 eurozone                       4
                                                            30                                                           clé des indices européens. En bref,
    du protectionnisme et les valeurs
                                                            20                                                2            nous restons neutres sur les actions
    technologiques, principal secteur de                    10
    l’indice S&P 500. En résumé, nous                        0                                                0             de la zone euro.
                                                           -10
    continuons de légèrement sous-                                                                            -2            • Nous continuons de préférer les
                                                           -20
    pondérer les actions américaines dans                  -30                                                -4            valeurs financières (rebond de la
    les portefeuilles d’actions mondiales.                 -40
                                                                                                                           croissance du crédit au secteur privé,
                                                           -50                                                -6
  • Côté secteurs, nous continuons de                                                                                     hausse des taux) et la technologie
                                                                                 2003
                                                                                 2004
                                                                                 2005
                                                                                 2006
                                                                                 2007
                                                                                 2008
                                                                                 2009
                                                                                 2010
                                                                                 2011
                                                                                 2012
                                                                                 2013
                                                                                 2014
                                                                                 2015
                                                                                 2016
                                                                                 2017
                                                                                 2018

    préférer les valeurs financières (les                                                                               (innovation   constante, dépenses en
    hausses des taux contribueront à améliorer                           Prévisions de croissance  des                informatique). Nous sommes neutres à
                                                                         BPA de l'EuroStoxx (% en g.a.)
    les marges nettes d’intérêt), les valeurs                                                                      court terme sur les secteurs cycliques où les
                                                                         Climat des affaires dans la
    industrielles (qui bénéficieront d’une croissance                    zone euro (éch. dr.)                 effets négatifs d’un euro fort et d’une baisse de la
    économique solide et de l’augmentation des dépenses                                               confiance des chefs d’entreprise sont compensés par
    d’équipement et d’infrastructures) et l’énergie (hausse des prix du                  des effets positifs comme une croissance mondiale solide, un
    pétrole, part croissante du pétrole de schiste américain dans la                     rebond des dépenses d’équipement (valeurs industrielles) et une
    production mondiale). Nous sommes tactiquement neutres sur la                        demande croissante des ménages en zone euro (consommation
    technologie en raison de valorisations élevées, de signaux                           cyclique). Nous sous-pondérons les secteurs défensifs sensibles
    techniques extrêmes et de craintes grandissantes quant à la gestion                  aux taux (télécoms, services aux collectivités, immobilier) en
    des données personnelles par certaines sociétés. Cependant, à                        prévision d’une hausse des rendements mondiaux et d’une
    plus long terme, les facteurs de soutien structurels (automatisation,                croissance plus lente des BPA. Malgré de meilleures marges et
    numérisation, intelligence artificielle) resteront présents. En revanche,
                                                                                         une forte rentabilité, la consommation non-cyclique devrait
    nous sommes plus prudents à l’égard des secteurs défensifs qui
                                                                                         enregistrer une croissance plus faible des bénéfices en 2018. Les
    pâtissent des hausses des taux (télécoms, services aux
                                                                                         BPA ont été revus à la baisse, tandis que les valorisations
    collectivités, immobilier et biens de consommation de base).
                                                                                         demeurent élevées et la dynamique relative des cours est négative.
Sources : SGPB, Bloomberg, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur
des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.

                                                                                                           10
Notre point de vue trimestriel                    Deuxième trimestre 2018

                                                                      Autres marchés actions

             Le Brexit reste source d’incertitude                                                                            Actions asiatiques : le secteur
                                                                                                                              technologique rebondira vite
              Le récent accord sur une sortie lente de l’UE pourrait                                                  Malgré les récentes turbulences, le secteur technologique
             rassurer les investisseurs à court terme. Toutefois, des                                                      continuera de bénéficier de l’automatisation et de la
                                   incertitudes demeurent.                                                                  numérisation croissance de l’économie mondiale.

 • Suisse. La reprise dans la zone euro, le moral solide des chefs                • Marchés émergents. Le contexte économique deviendra un
   d’entreprise et la faiblesse du franc constituent de bonnes                       peu moins favorable à court terme à cause d’un léger
   nouvelles pour les sociétés de l’indice SMI puisqu’elles génèrent                 ralentissement en Chine, de hausses des taux aux Etats-
   plus de 70% de leurs bénéfices à l’étranger. Toutefois, les                       Unis, d’une remontée des rendements mondiaux dans le
   prévisions de bénéfices ont été revues à la baisse ces derniers                   sillage de l’inflation et de craintes des investisseurs face à
   mois et les valorisations sont chères en relatif. En outre, le marché             des mesures protectionnistes. Toutefois, la croissance du
   suisse ne profitera pas vraiment de la reprise mondiale, étant très               commerce international restera solide grâce à l’expansion
   exposé aux valeurs défensives.                                                    actuelle des économies développées. En outre, les prix
 • Royaume-Uni. Nous persistons à croire que les actions                                  pétroliers sont repartis à la hausse depuis deux ans,
   britanniques enregistreront de moins bonnes                           Les valeurs                    aidant les producteurs de matières premières,
                                                                technologiques occupent                     tandis que de grands pays comme le
   performances que leurs homologues des pays
                                                                  une   part  croissante    de                  Brésil et le Russie sortent de
   développés. Le ralentissement économique
                                                                     l’indice  MSCI      EM                       récession.
   pèsera sur la croissance des bénéfices
                                                      40%
   des entreprises cette année, tandis que                                                                            • Malgré les récentes turbulences,
                                                      35%
   la récente vigueur du sterling affectera           30%                                                              le secteur technologique (qui
   les exportations et le chiffre d’affaires
                                                      25%                                                               représente une part croissante de
                                                      20%
                                                                                                                        l’indice MSCI EM Asia) continuera
   réalisé à l’étranger (soit environ 70%             15%
                                                      10%                                                               de          bénéficier       d’une
   pour les entreprises de l’indice
                                                       5%                                                              automatisation         et     d’une
   FTSE 100). En outre, les retours sur
                                                                                                                      numérisation grandissante de
   fonds propres sont faibles et l’évolution
                                                                                                                    l’économie mondiale.
   des cours est négative. Le récent accord                              Technologie
   sur une sortie lente de l’UE pourrait rassurer                                                                 • Après une très bonne année
                                                                         Matières premières (énergie et
                                                                         matériaux)                           2017, les bénéfices des entreprises
   les investisseurs à court terme. Toutefois, les                       Financières
                                                                                                           émergentes          devraient    afficher   une
   incertitudes demeurent fortes et la prudence reste
                                                                                                  croissance plus modérée mais encore élevée
   de mise au Royaume-Uni.
                                                                                     cette année (15% contre 23% en 2017 d’après le
 • Japon. A court terme, les actions japonaises restent confrontées à                consensus IBES). Les marges de bénéfices et les
   des facteurs négatifs comme un yen fort, des tensions                             rendements sur fonds propres se sont également améliorés
   commerciales et des risques politiques. Si le premier ministre
                                                                                     progressivement depuis la mi-2016. Enfin, les valorisations
   Shinzo Abe était forcé à démissionner, les investisseurs pourraient               en absolu et en relatif restent attractives et un dollar faible
   douter de la capacité de son successeur à poursuivre ses                          soutiendra encore les marchés émergents.
   réformes. En effet, cinq ans après le lancement des réformes
   économiques d’Abe, la gouvernance des entreprises s’est
   améliorée et les sociétés ont surtout cherché à améliorer leur
   rentabilité et distribuer les bénéfices aux actionnaires. Le retour sur
   fonds propres de l’indice MSCI Japan est proche de 10%, un
   plus haut décennal. A ces facteurs de soutien et ses valorisations
   attractives s’ajouteront un contexte économique favorable. La
   croissance est supérieure à son rythme potentiel et l’inflation est
   bien en dessous de son objectif de 2%, permettant à la Banque
   du Japon de conserver une politique ultra-accommodante.
Sources : SGPB, Datastream, 29/03/2018. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements peuvent être soumis aux fluctuations du marché, et le prix et la valeur
des investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer à la baisse comme à la hausse. Votre capital n’est pas protégé et les sommes investies à l’origine peuvent ne pas être récupérées.

                                                                                                           11
Notre point de vue trimestriel        Deuxième trimestre 2018

                                          Intelligence artificielle : de la fiction à la réalité
                                          L’Intelligence artificielle (IA) n’est pas un concept nouveau,
                                                                                                                 En résumé
                                          ayant été lancé il y a 70 ans. Mais ce n’est que récemment
                                          que les avancées les plus significatives ont été enregistrées,        • La Chine pourrait bien devenir la
                                                                                                                  première économie numérique et
                                          avec l’avènement du « cloud computing » (informatique en
                                                                                                                  devancer les Etats-Unis cette année.
                                          nuage), du « big data » (mégadonnées), des calculs
                                                                                                                • Les         dépenses     mondiales     en
                                          informatisés de haute puissance, du « machine learning »                informatique cognitive et en intelligence
                                          (apprentissage informatique) et du « deep learning »                    artificielle devraient augmenter de
                                                                                                                  12 milliards de dollars en 2017 à
                                          (apprentissage profond).
                                                                                                                  57,6 milliards de dollars en 2021.

         IDEE
                                          Peu à peu, les machines apprennent des humains et nous en             • En dehors de la technologie, la croissance
                                                                                                                   de l’IA est plus contenue, mais des
                                          arrivons à un stade où elles sont capables de réfléchir plus
                                                                                                                   progrès importants ont été accomplis
         D’INVESTISSEMENT                 rapidement que nous (Google), de reconnaître nos amis et                 dans presque chaque secteur.
                                          parents (Facebook), de recevoir des ordres (Siri), d’anticiper
                                          nos besoins (Amazon) et de conduire nos voitures (Tesla), entre autres choses. Et plus nous partageons
                                          d’informations en générant des données dans le système, plus les algorithmes peuvent apprendre et plus les
                                          suggestions de l’AI seront pertinentes à terme.

                                          A la faveur du développement des algorithmes de deep-learning, les pays accueillant les programmateurs les
                                          plus performants, les meilleurs analystes de données et les plus grandes populations vont prendre les
                                          devants. Avec une multitude de données produites chaque jour par 1,4 milliard de citoyens, la Chine pourrait
                                          bien devenir la première économie numérique et dépasser les Etats-Unis en 2018, d’après une étude récente
                                          de Statista. Le pays devance déjà les USA dans le classement des nouvelles demandes de brevets et des
                                          nouveaux octrois de licences, d’après l’Institut Wuzhen. Pour continuer dans cette voie, le président français
                                          Emmanuel Macron a annoncé le 29 mars le déploiement d’un plan de 1,5 milliard d’euros sur les cinq
                                          prochaines années pour stimuler le partage de données et encourager l’essor de l’IA en Europe.

                                          Le marché est en forte expansion et IDC estime que les dépenses mondiales en informatique cognitive et en
                                          intelligence artificielle augmenteront de 12 milliards de dollars en 2017 à 57,6 milliards de dollars en 2021, soit
                                          un taux moyen de croissance annuel de 48% (voir graphique). La quantité de données à laquelle les
                                          entreprises ont accès et leur capacité à les analyser constituent des facteurs de réussite de première
                                          importance. C’est donc en toute logique que les géants du numérique dominent le marché. D’après
                                          McKinsey, ils ont investi 20-30 milliards de dollars dans l’IA en 2016, dont 90 % en recherche et
                                          développement (R&D) et en déploiement, tandis que les start-ups ont dépensé 6-9 milliards de dollars.

                                          Les bouleversements de l’Intelligence artificielle ne se font cependant pas sans inquiétudes, comme par
                                          exemple la crainte que les machines remplacent les travailleurs peu qualifiés. Par ailleurs, l’utilisation des
                                          données, et le manque de transparence et de confidentialité suscitent un mécontentement grandissant.

                                                                                                          Si l’essor de l’IA est plus restreint dans les autres
Les dépenses en intelligence artificielle devraient croître rapidement ces prochaines années
Dépenses mondiales dans les systèmes d’informatique cognitive et d’intelligence artificielle (Md$)
                                                                                                         secteurs, des progrès significatifs ont toutefois
                                                                                                         été réalisés dans quasiment chaque domaine. La
  70                                                                                                     santé, l’énergie, l’agriculture, la finance, les
                                                                                                         médias et la publicité, la distribution et les
  60
                                                                                                         transports développent tous des solutions d’IA
  50
                  Taux moyen de croissance annuelle* : +48%                                              qui optimiseront les prises de décision, réduiront
  40                                                                                                     les coûts et trouveront des réponses à des
  30                                                                                                     questions complexes. Par exemple, des « robots
  20                                                                                                     conseillers » et des systèmes de paiement
  10
                                                                                                         numérique sont déployés dans les services
                                                                                                         financiers, tandis que les agriculteurs peuvent
   0
               2016                    2017e                                           2021e             atteindre des rendements plus durables et
Sources : SGPB, IDC (prévisions en septembre 2017), * TCAC = taux moyen de croissance annuelle.
                                                                                                         réduire leur consommation d’eau grâce à une
                                                                                                         meilleure analyse des données.

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