Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo

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Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
N° 165       f    ri r
                         ara t le eu i     e eu i
                                   u      is a s

Patrimoine.
Culture ou marketing
Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
aire                                N°165

                                                                                                        Editorial Alvin Sold

                                                                                         nt ai          : atrimoin      lt r o mar      tin
                                                                                                        De bradages d’art en braderies de patrimoine.
                                                                                                        Liquidations avant fermeture (Jean Sorrente)
                                                                                                        L’homme et l’art au XXIe siècle. Le Louvre d’Abu Dhabi
                                                                                                        et son patrimoine culturel (Franck Colotte)
                                                                                                        Letter from England. Living with Heritage
                                                                                                        (Diana White)
                                                                                 1            11        Peace-Branding. Recht statt Krieg (Carlo Kass)
                                                                                              1         Chères questions et affirmations gratuites.
                                                                                                        Gnomorrhagie Patrimoine (Paul Hemmer)
                                                                                              13        Le patrimoine Unesco comme plus-value pour
                                                                                                        la société. Une vision durable (Robert L. Philippart)
                                                                                              1         In the air. Venus as Footnote? (Ariel Wagner)
  e       atri i e est l rita e
  u       ass     t   us r it s                                                          tr
                                                                                              1         Chroniques parisiennes. La déconstruction d’un mythe
au        ur ui et ue    us                                                                             (Clotilde Escalle)
tra       s ett s au       rati s
         e ir                                                                    a            art
                                                                                 1            1         Je dis ça, je ne dis rien …
Unesco                                                                                                  Fantômes migrants (Enrico Lunghi)

                                                                                     i
                                                                                 1            1         Miah Persson, Sopran und Anna Larsson,
                                                                                                        Mezzo-Sopran im Gespräch: „Zuerst singst Du,
                                                                                                        dann bekommst Du Deinen Schnaps.“ (Alain Steffen)

                                                                                itt rat r
                                                                                                1       Prix Nobel ou pas prix Nobel.
                                                                                                        Upton Sinclair (Michel Decker)

                                                                                i t aill            r
                                                                                                3       Tabuisierte Fragen: Wie umgehen mit den Rechten
                                                                                                        (Barbara Höhfeld)
                                                                                                        Der Bürger, der was vermisst. Ich bin kein Marxist!
                                                                                                        (Frank Bertemes)
                                                                                                        Mobilität und Klima: Festival trotz Krise
                                                                                                        (Jim Schumann)
                                                                                                        Reflections on/against the Present. Into Dream Space
                                                                                                        (Fabienne Collignon)
                                                                                                        Fables intemporelles. La Fontaine anticlérical? (16)
I           ressu                                                                                       (Paul Hemmer)

Editeur: Editpress Luxembourg S.A.
                                                                                              3         Brief aus Wien. Der Kampf der Frau Bock
                                                                                                        (Michèle Thoma)
Coordination générale: Alvin Sold; Coordination technique: Julien Primout
Coordination extérieure: Ian De Toffoli, Luc Belling, Ariel Wagner                            31        Gramma apo tin Ellada. Joanna im Land der
Toute correspondance est à adresser exclusivement à kulturissimo@editpress.lu                           archaischen Werte (Linda Graf)
Supplément du Tageblatt du 8 février 2018
Site internet: http://www.kulturissimo.lu                                        to r             r ima
Prochain numéro: le 8 mars 2018 – Clôture rédactionnelle: 20 février 2018
                                                                                                        By Gado
Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
it rial                                      N°165      3

                                                   in o d

                         e h rita e
                         immat rie
 L
          e patrimoine est ce que l’on hérite          grands du petit écran. Votre guide est célèbre, il
          mais: l’héritage immatériel n’obéit pas      vous fait découvrir en un tour rapide tel musée
          aux valorisations des biens classiques       ou tel palais qui, sans fonds privés, s’écroule-
          qui composent une fortune, il ne se          raient. – Nous n’en sommes pas là au Luxem-
          calcule pas en milliards ni même en          bourg où le patrimoine créé par les générations
          centimes, il est sans prix, il est inesti-   précédentes est assez méthodiquement cherché,
mable.                                                 trouvé, répertorié, sauvé, mis en valeur. Mais
                                                       qu’on ne s’en vante pas trop: l’argent est (en-
Que seraient les Français ou les Anglais ou les        core) là et il y a quelques fonctionnaires valeu-
Allemands et mille autres peuples et nous,             reux qui savent „vendre“ leurs projets à l’auto-
Luxembourgeois, sans notre langue par exem-            rité politique.
ple? Sans nos musiques, nos chants, nos poè-
mes? Notre littérature, peinture, sculpture, ar-       Vivrions nous dans le meilleur des mondes pa-
chitecture, photographie, danse, sans le théâtre,      trimoniaux, alors? N      on, hélas! Car l’héritage
la comédie, les traditions villageoises et urbai-      immatériel, celui déjà cité, est sous-évalué, né-
nes, celles culinaires comprises?                      gligé. Il devient très compliqué, voire impossi-
                                                       ble, d’obtenir des aides publiques (modestes)
Depuis des siècles, on fait en Europe et ailleurs      pour des initiatives culturelles indispensables
des efforts louables pour sauver le patrimoine         pourtant au sauvetage des savoir-faire encore
naturel et artistique. L’argent public commence        présents. On n’a pas idée combien l’auteur
à manquer (les vagues d’austérité ont fait fondre      luxembourgeois peine à trouver un éditeur
les budgets – en France, seuls 3,4% du budget          parce que „le marché“ ne permettra pas à renta-
de la culture sont encore affectés au sauvetage        biliser le livre. Plus terre à terre encore: essayez,
et à l’entretien des monuments classés tels.           en tant que chorale d’amateurs ancienne de
D’où cette „solution“ efficace mais au fond dé-        plus d’un siècle, d’obtenir une aide publique
testable: le recours aux mécènes de la Finance         pour votre concert annuel! Rien du gouverne-
et de l’Economie, qui, en contrepartie, bénéfi-        ment, plus un euro, c’est fini.
cient d’une pub plus ou moins tapageuse. Allez
en Italie pour découvrir, avec les grandes mer-        Oui, un jour, ce sera la fin de tout un pan du
veilles, les noms de ceux qui les restaurent si gé-    patrimoine immatériel luxembourgeois, parce
néreusement.                                           certains n’auront pas compris en haut que les
                                                       seules bonnes volontés en bas ne suffisent pas
Vous connaissez l’infotainment. C’est, à la télé,      pour relayer l’héritage. Trop noire, cette conclu-
l’information formatée, habillée, présentée pour       sion? – Il faut bien mettre l’encre forte pour
vous entretenir. L’histotainment est une nou-          sauter aux yeux des décideurs, afin qu’ils les ou-
velle discipline dans laquelle excellent les           vrent sur ce petit problème en train de grandir.
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cce t ai u                                     N°165

                                                                    Palmyre

                                       rada            d art n rad ri                   d patrimoin

                               Li idations
                             a ant ermet re
                                                                  an      rr n

            ’étaient des statues monumen-         Sans doute beaucoup d’entre nous n’au-           peut considérer que le patrimoine, qu’il
            tales, d’extraordinaires sculptu-     raient-ils jamais fait le voyage pour visiter    soit matériel ou immatériel, constitue le
            res d’une hauteur de trente à         ces hauts lieux de la civilisation, mais         legs qu’ont laissé les parents, les anciens,
            cinquante mètres, datant pour         nous savions que ces merveilles existaient,      qu’il est l’héritage dont nous sommes les
            les plus anciennes du IVème           qu’elles faisaient partie, au titre de patri-    dépositaires, dont nous sommes redeva-
            siècle. Elles représentaient le       moine cultuel et culturel de l’humanité, de      bles et responsables. Or que constate-t-on,
  ouddha. En         , les talibans ont trouvé    ce qu’André Malraux appelle notre „mu-           c’est que le patrimoine, métamorphosé par
intelligent de toutes les détruire à l’explo-     sée imaginaire“, musée qui, à des degrés         le temps, témoigne de la volonté qu’ont
sif. De      4 à         , les extrémistes de     divers, participe de ce qui forme la sensibi-    eue les générations qui ont précédé la n -
l tat islamique ont pris le relais pour sac-      lité et la connaissance de tout un chacun.       tre d’ajouter à la beauté du monde, ce que
cager de façon irrémédiable vingt-huit mo-        On peut n’avoir jamais lu Platon et pour-        Marguerite ourcenar appelle, de façon
numents historiques à N         inive,    atva,   tant tomber amoureux, aimer, céder aux           magnifique, leur „collaboration intelligen-
Mossoul, Racca, Palmyre. Ils s’en sont            sirènes de la passion, sans savoir que no-       te avec l’univers“. Ainsi le patrimoine est-
également pris à des sanctuaires chrétiens        tre conception de l’amour nous vient di-         il le dép t et la manifestation tangibles
et musulmans. Des ouddhas de âmiyân               rectement du „ anquet“. Il en va ainsi des       d’une quête toujours recommencée de
au temple de aalshamin, on a vu ainsi sé-            uvres d’art et des monuments anciens.         plus haute spiritualité. Il est un appel et
vir une culture de la dévastation, que la di-     Ils continuent de signifier, même de ma-         une exigence de civilité, une nécessité au-
rectrice de l’ nesco, Mme Irina o ova,            nière souterraine, et dressent des ponts en-     tant esthétique que morale, une seule pro-
n’a pas hésité à qualifier de „génocide cul-      tre les différents âges dans l’invention et le   testation contre le temps et la mort, ce
turel“.                                           devenir des civilisations. En ce sens, on        supplément d âme, ou comment le définir,
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qui donne du sens à ce qui n’en a pas.           rêtons-nous un instant au patrimoine ur-         d’un trait de plume et de bulldozer réduit
Ce que pense Marcel Proust de l’art, dans        bain et architectural. Sans doute n’est-ce       à néant. Qu’on se donne la peine de voir,
une page fameuse d „ la recherche du             que récemment que l’on a pris conscience         à titre d’exemple, ce qu’il reste du beau
temps perdu“, pourrait s’appliquer à toute       de son importance. e dirais que cela com-        jardin des Tuileries ou de ce qu’on a fait
sorte de patrimoine: „ râce à l’art, expli-      mence à la Renaissance, mais il semble           de la cour Visconti du Louvre. On frémit
que-t-il, au lieu de voir un seul monde, le      que ce soient surtout les fouilles faites sur    d’horreur quand on découvre les transfor-
n tre, nous le voyons se multiplier, et au-      le site de Pompéi qui marquent un tour-          mations de la rue de Rivoli concoctées, en
tant qu’il y a d’artistes originaux, autant      nant. Au I ème, c’est grâce à Victor u-          son temps, par l’architecte antisémite et
nous avons de mondes à notre disposition,        go et à son roman, „Notre-Dame de Pa-            fasciste Le Corbusier. Comme il y a le révi-
plus différents les uns des autres que ceux      ris“, que l’on redécouvre le Moyen-âge et        sionnisme en matière d’histoire, il y a celui
qui roulent dans l’infini et, bien des siècles   que l’on s’emploie à sauver de la ruine les      qui touche le patrimoine. L’ennui, avec
après qu’est éteint le foyer dont il émanait,    splendides cathédrales gothiques. De             ces démolisseurs et iconoclastes, c’est en-
qu’il s’appelât Rembrandt ou Vermeer,            grands chantiers de restauration, conduits       core leur tranquille suffisance: ils se van-
nous envoient encore leur rayon spécial.“        tambour battant, par Viollet-le-Duc, sont        tent de leurs méfaits.
C’est l’intelligence de ces mondes à cha-        ouverts sur tout le territoire. Ces restaura-       quoi peut servir le patrimoine, si ce n’est
que fois ondoyants et divers que Proust          tions, parfois arbitraires, respectent pour-     à s’entourer de beauté. ant écrit, dans la
appelle la „vraie vie“. Elle nous arrive par     tant le caractère des anciens monuments          „Critique de la faculté de juger“, que le
la connaissance du passé et de notre pro-        et tâchent de les conserver, si j’ose dire,      beau est ce qui pla t sans concept, qu’il est
pre passé.                                       dans leur jus.                                   une finalité sans fin. Il satisfait l’esprit par
L’histoire a connu bien des fureurs de-          Peut-on penser la même chose en regard           sa plasticité et sa gratuité mêmes. Au fond,
structrices et iconoclastes, des mises à sac     de ce qui se pratique aujourd’hui? Ne            le beau ne peut être d’aucun usage, il ne
systématiques, des autodafés ourdis par les      voit-on pas plut t s’opérer le contraire?        peut avoir de fin utilitaire.
ennemis déclarés de toute forme de cultu-        Tant t on parle de réhabiliter, de réaf-         C’est ce sens de la beauté qu’il convien-
re. chaque fois, quand on a visé les ouv-        fecter, de reconvertir, de recycler, tant t de   drait de préserver dans tout ce que peut
rages, on a fini, comme l’observe enri           se réapproprier et de moderniser le patri-       offrir le patrimoine. Thucydide fait dire à
  eine, par s’en prendre aux hommes: „Là         moine. Tout ce vocabulaire, qui sent fai-        Périclès que les Athéniens aiment „sans
où on br le les livres, on finit par br ler      sandé d’euphémisme et de langue de bois,         extravagance la beauté“ et qu’ils philoso-
les hommes“, écrit-il. Faire table rase, ce      en dit long sur la nature de ces opérations      phent „sans mollesse“. Ils vivent „dans et
n’est pas seulement rejeter le monde tel         de sauvegarde, car ce qui se passe le plus       par l’amour du beau“, commente le philo-
qu’il f t, ce n’est pas non plus imaginer le     souvent, c’est qu’au nom de ce funeste           sophe Cornelius Castoriadis. C’est pour-
monde tel qu’il devrait être, c’est avant        esprit d’innovation et d’audace, l’on sacca-     quoi ils ont été capables d’inventer la dé-
tout y rendre l’homme lui-même superflu.         ge plus qu à son tour, l’on dégrade et dila-     mocratie. Tout le contraire donc des théo-
Ce qu’on nomme patrimoine recouvre un            pide, l’on brade à l’encan, l’on détruit du      craties et autres mondes totalitaires qu à
large éventail de domaines, aussi différents     patrimoine les harmonieux équilibres. Ce         coups d’assassinats et de destructions veu-
que les beaux-arts, les belles-lettres, l’ar-    que plusieurs générations de bâtisseurs          lent nous imposer les iconoclastes de tou-
chéologie, l’industrie, la musique, etc. Ar-     avaient patiemment créé de beauté est            jours.

                                                         La cour Visconti du Louvre
Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
cce t ai u                                      N°165

                                                omm           t l art a                  i      l

     Le Lo re d       ha i
    et son atrimoine c t re
                                                             ran

„ ha ue homme porte la orme enti re                                                             par la famille du sultan halifa en ayed
de l humaine condition“                                                                         Al-Nahyane. La première et pour l’instant
(Montai ne, ssais III, - „ u repentir“)                                                         la seule. Surnommé „Louvre des sables“,
                                                                                                cet édifice muséal signé de l’architecte
              l’instar d’autres institutions                                                    français ean Nouvel, se veut une synthèse
            culturelles occidentales, le mu-                                                    moderne de l’architecture arabe et de l’art
            sée du Louvre, en s’inscrivant                                                      international qui illustre pleinement la dé-
            dans une dynamique de (re)va-                                                       finition de l’architecture donnée par le
            lorisation de l’art, mène depuis                                                    philosophe ean audrillard à son ami
            ces dernières années une politi-                                                     ean Nouvel: „l’architecture est un mélan-
que culturelle de délocalisation destinée à                                                     ge de nostalgie et d’anticipation extrême“.
exporter l’art français au-delà du centralis-                                                   Située au bout d’une bande de terre, dans
me parisien et même de l’ exagone. Après                                                        l le de Saadiyat (ce qui signifie „bonheur“
le Louvre-Lens inauguré en décembre                                                             en arabe), cette „cité musée“ (que domine
      , Le Louvre Abu Dhabi a ouvert ses                                                        un monstre d’inox et d’aluminium: le d -
portes en novembre          . Les galeries de                                                   me du Louvre Abu Dhabi) fait dialoguer
ce musée racontent une histoire de l’hu-                                                        non seulement intérieur et extérieur, l’om-
manité en douze chapitres. Chaque chapi-                                                        bre et la lumière, mais encore six cents
tre se concentre sur des idées ou des thè-                                                        uvres, prêtées pour moitié par treize mu-
mes partagés afin d’en révéler les liens                                                        sées partenaires français.           ilomè-
communs, et ce de l’art préhistorique à                                                         tres de Paris, dans les immenses salles du
l’art contemporain. Les quelque six cents                                                       Louvre Abu Dhabi, dont les fenêtres
   uvres exposées soulèvent des questions                                                       s’ouvrent parfois sur des patios, des mi-
relatives aux collections et à leur mise en                                                     roirs d’eau ou la mer, une tapisserie mé-
regard thématique et diachronique.                                                              diévale du musée de Cluny c toie une
Si le musée moderne na t au VIIIe siècle,                                                       vierge de ellini, acquise par l’Agence
il se voit consacré comme institution à la                                                      France Museum pour le compte du musée.
Révolution française: ce contexte histori-                                                      Autre exemple significatif: une statuette
que explique la place particulière que le                                                       n’ issi du Congo cohabite avec un „Porte-
pouvoir, en France, réserve aux grands                                                          bouteilles“ de Marcel Duchamp!
musées. On sait l’importance des décisi-
ons présidentielles, depuis la législature de
   eorges Pompidou, sur le paysage muséal.                                                                 ne co ection
S’agissant de cette impulsion portée par
un véritable amour pour l’art moderne,           Louvre Abu Dhabi. „Princesse“ de act-                      ni erse e
que l’on songe seulement à François Mit-        riane. Asie centrale, fin du IIIe - début du
terrand (le rand Louvre, la rande ale-                    IIe millénaire av. .-C.               Le dialogue des cultures et des civilisati-
rie de l volution) ou à acques Chirac (le                                                       ons - favorisé par l’art - fut pratiqué entre
Quai ranly et la Cité nationale de l’ is-                                                       l’Orient et l’Occident dès la très haute An-
toire de l’immigration)! Par ailleurs, à la     Abu Dhabi, musée émirien made in                tiquité: l gypte, la Mésopotamie et l’uni-
suite du musée uggenheim qui créa un            France, fut inauguré le novembre            .   vers mycénien. L’histoire a bien enregistré
musée uggenheim ilbao en                 , un   Il présente, pour moitié des uvres prê-         un dialogue riche et fécond entre la Phéni-
certain nombre d’institutions culturelles       tées par les musées français (entre autres      cie et la rèce. La romanité, quant à elle,
occidentales se sont lancées dans de            un Léonard de Vinci et un Van ogh, en           réussit à ménager un très vaste champ
spectaculaires opérations de délocalisati-      dép t pour un an). Les retentissements de       pour la connaissance et la reconnaissance
on, jouant la carte d’une exportation de        cette inauguration furent exactement ce         de l’autre et pour l’osmose ethnoculturel-
leur marque et de leur savoir-faire. Entre      qu’escomptaient les dirigeants du richissi-     le. André Malraux a écrit, dans la „Préfa-
diplomatie d’influence et mar eting cultu-      me émirat quand ils imaginèrent, dès            ce“ de son ouvrage „Le Temps du mépris“
rel, sans oublier la manne financière que            , un plan       pour l’après-pétrole en    qu “on peut aimer que le sens du mot ’art
représentent de tels projets, musées et uni-    développant une attractivité culturelle         soit tenter de donner conscience à des
versités occidentales tentent leur chance       haut de gamme. Ainsi, le Louvre Abu             hommes de la grandeur qu’ils ignorent en
dans les nouveaux paradis du Moyen-Ori-         Dhabi est la première pierre du vaste pro-      eux.“ Le même Malraux développe dans
ent ou d’Asie.                                  jet de district culturel lancé en       dans    „La Métamorphose des dieux“ et „Le Mu-
C’est dans cette dynamique que le Louvre        la capitale des mirats arabes unis (EA )        sée imaginaire“ plusieurs thèses qui ont
Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
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                                                             Louvre Abu Dhabi

marqué l’histoire de la réflexion sur l’art,     tuette,       nommée         chaleureusement     fusées sur l’ensemble de la planète sont re-
selon lesquelles tout objet est éligible au      „Princesse“ de actriane, pas plus haute          mises en cause. Les deux guerres mondia-
registre des uvres d’art, quelle que soit        que la largeur d’une main ouverte, est une       les et les décolonisations ébranlent un
son origine, quelle que soit son époque, si         uvre créée en Asie centrale au début du       grand nombre de certitudes. ne idée-clef
elle s’inscrit dans ce dialogue de l’homme       deuxième millénaire avant .-C. Ainsi, par-       est que la création artistique est à cette
et d’un objet avec lequel il entre en réso-      mi les nombreuses uvres exposées, l’in-          image,      constamment       réinventée    et
nance. Il soutient par ailleurs que le mon-      térêt du visiteur pourrait être suscité par le   ponctuée de ruptures et des gestes radi-
de de l’art est composé des uvres qu’une         vase à décor de doubles haches ( rèce,           caux tels que les abstractions, le ready-ma-
époque crée et de celles qu’elle adopte ou       Crète? vers        - 4     avant .-C., visible   de ou l’imaginaire surréaliste. Par ailleurs,
reconna t parce qu’elle croit les compren-       dans la galerie „Premiers grands pou-            la dernière section –„ ne scène globale“ –
dre et leur restitue un sens, et que les uv-     voirs“): les doubles haches sont à la fois       ne manque pas de rappeler qu’en ce début
res du passé ou exotiques déterminent la         symboles de vie et de renaissance lors-          de      Ie siècle, la diffusion instantanée et
compréhension des uvres contemporai-             qu’elles sont associées à des motifs végé-       l’omniprésence des images télévisuelles et
nes et réciproquement. Toutes ces consi-         taux.     cela pourraient s’ajouter un cou-      d’Internet mettent en abyme la représenta-
dérations éclairent les collections du Lou-      vercle de sarcophage d’inspiration grecque       tion du monde. Les créations sont ainsi
vre Abu Dhabi.                                   (Liban, vers 4 -4         avant .-C.), la tête   devenues les miroirs d’un collectif agité
Réparties en douze galeries (de „Premiers        d’un empereur romain (fragment de statue         par les questions d’identité, d’un moi com-
villages“ à „ ne scène globale“ en passant       monumentale, Italie, Rome, vers          après   me récit et du souci d’une planète devenue
par „Premiers grands pouvoirs“, „Civilisa-        .-C.) qui, portant une barbe inspirée des       fragile. Autant de questions existentielles
tions et empires“, „Religions universelles“,     philosophes grecs pour se donner sans            que cette partie des collections nous aide
„Les routes asiatiques des échanges“, „De        doute plus de profondeur, semble ironi-          non seulement à mettre en perspective,
la Méditerranée à l’Atlantique“, „Le mon-        quement contempler son tragique destin,          mais encore à poser, comme depuis l’aube
de en perspective“, „          la cour des       les différentes têtes de ouddha que l’on         de l’humanité.
Princes“, „ n nouvel art de vivre“, „ n          peut observer dans la section „Religions         Comme l’on sait, la question du musée a
monde moderne ?“ ainsi que „La moder-            universelles“, les Vierges à l’enfant de         longuement interrogé André Malraux („Le
nité en question“), elles se fixent pour ob-     Traini et de        ellini, les portraits de     Musée imaginaire“): sa réflexion porte sur-
jectif, comme le souligne ean-Luc Marti-         princes, les statues d’Antonio Canova qui        tout sur sa vocation, sa destinée car il as-
nez (Président-Directeur du Musée du             proclament la force de l’inspiration anti-       signe au musée une fonction qui transcen-
Louvre) dans l’Avant-propos du catalogue         que dans l’art occidental, tout en expri-        de le cadre historiquement et traditionnel-
de l’exposition, la „présentation interdisci-    mant la confiance dans un avenir conqué-         lement attribuée à ce lieu culturel. Pour
plinaire des collections publiques françai-      rant, etc. Ces quelques exemples montrent        lui, le concept de musée dépasse en effet
ses, dans le but de les montrer sous un          qu’une des fonctions que remplit l’art est       la simple mise à disposition auprès du pu-
jour différent à un nouveau public“. Ce          de franchir les siècles et de porter le té-      blic d’objets ou d’ uvres d’art. Il est ce
musée propose donc un autre regard: les          moignage du passé: „L’art est l’ensemble         qu’est la peinture pour Léonard de Vinci:
dialogues artistiques plut t que le récit tra-   des images que la création humaine a op-         une „cosa mentale“. Il assigne donc une
ditionnel de l’histoire de l’art. Il s’agit de   posé au temps“, comme l’a écrit osé-Ma-          dimension eschatologique au musée, se te-
„faire glisser le champ des incontourna-         ria de érédia. Les statues survivant aux         nant éloigné des questions pratiques habi-
bles, des ic nes traditionnelles vers d’au-      religions et les médailles aux empires, l’art    tuellement traitées sur le sujet car, pour
tres domaines, d’autres thèmes, en phase         devient par conséquent un facteur de com-        lui, „le musée est le lieu du seul monde qui
avec le monde ouvert d’aujourd’hui qui           munication unique entre tous les humains         échappe à la mort“. En dessinant une rela-
bouscule les habituels canons artistiques        de la Terre, par-delà les différences de cul-    tion nouvelle avec les uvres d’art – dia-
euro-centrés. Le Louvre Abu Dhabi révèle         tures, de langues et de frontières. Dans         chronique et „a-géographique“ –, le musée
d’ailleurs ses propres ic nes, telle l’idole     une telle optique, le musée Louvre Abu           Louvre Abu Dhabi constitue, sur le plan
de actriane ( ) dont la beauté mysté-            Dhabi met en avant, dans sa section „La          du patrimoine artistique, architectural et
rieuse a traversé les millénaires“ ( ean-        modernité en question“, le fait qu’au        e   conceptuel, une essentielle redéfinition
François Charnier, Directeur scientifique        siècle, les idées de modernité et de progrès     des rapports unissant l’homme et l’art au
de l’Agence France-Muséums). Cette sta-          que l’Occident industriel et colonial a dif-         Ie siècle.
Patrimoine. Culture ou marketing - kulturissimo
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                                                          tt r rom En land

                  Li in                                      ith erita e
                                                                 iana       i

         live in a NESCO orld eritage            shops lining the closely aligned streets of-    sho pieces again, not much revenue, and
        Site (     S), arriving in the city a    fering a ealth of choice for the beau           although school parties toured the Roman
        year after it as a arded this ho-        monde ho came to spend their guineas,             aths, there asn’t a dedicated education
        nour in        .     S status as gi-     enjoy the social life and drin the spa a-       programme in place. There ere other los-
        ven for five reasons: its surrounding    ter. Throughout the       th and early     th   ses the music festival, once a glorious ce-
        among green hills the          eorgian   century e ere still famous for our retail       lebration bringing in thousands of visitors
to n plan, devised by th century archi-          provision, ith gentry from the shires flo-        ho stayed for the entire t o ee s, lost
tects ohn       ood and son the Palladian        c ing to buy the luxury goods along ith         its appeal, and the Costume Museum fell
architecture of the oods and their suc-          the everyday essentials.                        out of favour. Not even the thermal aters
cessors the thermal ater - the only hot            y the time I arrived, most of this had dis-   could be used as the aths had closed in
  ater spa in the country, and the Roman         appeared, but individual businesses, some       the s. The days hen royalty stayed here
  aths. To remain a           S, our heritage    of them reminiscent of the time hen hou-        to ta e advantage of the healing aters
must remain intact, but hen ealth and            seholds needed nife-grinding and gun-             ere long gone, and locals lost the very
job-creating enterprises disappear, it can       cleaning services, ere tuc ed a ay in           reason for the city’s existence.
be threatened.                                   narro streets, and the city still had its       The council began to ta e steps to address
Once this city had a prosperous industrial       faintly old-fashioned charm. radually, as       the problems, some good, some not so
base. e had a huge Victorian engineering         leases expired and business rates rose,         good. Par ing restrictions and one- ay
company, hose cranes ere sold orld-              they also disappeared, and glossy shops         systems brought protests but building pro-
  ide and t o important local rail ays.          selling candles and chocolates appeared.        grammes to restore run-do n areas ith
There as a corset factory, here the or-          The department stores, reflecting days          restaurants and cafés ere more accepta-
sa glider as built during            , a large     hen omen ore hats and gloves to go            ble. Museums and art galleries opening
printing business and the Ministry of De-        shopping, vanished to become chic apart-        every day ith free access as elcomed,
fence, relocated here in         3 . All these   ments above high street chains, and in the      but tall bronze columns ith coloured
concerns provided life-time or for the             uildhall’s covered mar et, here once I        maps of the city, sited a     ardly in histo-
men, omen and school-leavers of the ci-          bought my meat and vegetables, an expen-        ric streets, ere not. idden courtyards
ty: e are left ith runel’s reat estern           sive tea emporium moved in, follo ed by         offering outdoor eating ere nice, and the
Rail ay. Adding to the problem as the            a souvenir outlet and a hairdresser. The        piazza fronting the rail ay station, here
  litz of 4 that destroyed great s athes         arrival of supermar ets, forcing the small      once there ere disused stores and or -
of historic housing, opening the door to         grocers and ba ers to close, and a moc          shops, as a definite improvement, alt-
tasteless re-development, and the arrival        Roman shopping mall changed the city yet        hough the reduced par ing caused upset.
of the university in           . The massive     again, the final blo to our commercial di-        ut the ne bus station provo ed real an-
changes resulting from all this sho ed in        versity being the charity shop, the nail in     ger as a     3 s building as demolished
the property mar et. ousing built for the        the coffin for traders hose families had        and no one li ed the replacement design
factory and rail ay employees, hose fa-          made up the very fabric of the to n. Our        rebuilding the sixties shopping centre met
milies had lived and or ed in the city for       city centre no resembled high streets             ith cautious approval as the pedestriani-
generations, had a noc -on effect as it          across the country and e mourned the            sation as good.
became accommodation for the students.           passing of its former originality.              Most eagerly anticipated, ho ever, as
This as follo ed by people priced out of           ut orse as in store the county boun-          the re-opening of the spa bathing. nhap-
the London property mar et re-locating to        daries changed and e lost our autonomy.         pily, architectural innovation proved unfit
the eorgian houses, follo ed again by a          As part of an area ith outlying to ns and       for purpose causing lengthy delays, and
spurt of holiday „buy-to-let“. The city          villages, resources ere stretched, hile         the financial loss and resulting la suit rui-
emerged from a commercially thriving past        government directives to tac le pollution,      ned the re-opening of hat should have
to a leisured present, ith property prices       develop cycle paths, discourage cars and        been a onderful event.
roc eting but no infrastructure to support       maintain our social services for the ageing     Other changes focussing on our heritage
essential services. And no , ith changing        population didn’t help. The council had to      included the film and television industry.
shopping habits, even the retail business,       find ne      ays for creating ealth that fit-   The city’s eorgian architecture and the
the foundation of the old city’s ealth, is       ted in ith our special status but ho ?          remaining cobbled lanes, are constantly
diminishing and shops lie empty.                 Their solution as to ma e full use of our       used in TV costume dramas, and an office
Alfred the reat made the city one of his         heritage, a controversial decision resi-          as set up to promote the city. The Costu-
„burghs,“ beginning its trading history.         dents didn’t ant hat as left of their           me Museum added designer ear to its
Originally a small alled to n, its positi-       beautiful city exploited and still don’t.       collection of period clothing, became the
on gave it strategic importance. The spe-        Although e ere al ays on the list of im-        Fashion Museum, and opened a dressing-
cialist cloth produced by the mon s, and         portant ritish sights, thousands of visi-       up room. The Roman aths as develo-
the flourishing mar ets made us prospe-          tors „did“ the city by coach they spent no      ped ith actors, visuals and al ie-tal ie
rous even in          - one reason hy our        money and the coaches not only polluted         information in a dozen languages a visitor
theatrical history is so illustrious: travel-    the narro streets but caused congestion         centre, restaurant and education facilities
ling players ere encouraged by the city          as they struggled to get round them. ee -       are in progress. Residents accepted all the-
fathers ho o ned the hostelries! During          end visitors ere only interested in seeing      se changes and improvements. Less el-
the     th century, there ere hundreds of        the Roman remains and architectural             come though as the burgeoning of pur-
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pose-built housing for the increasing num-     casino opposite the famous Theatre Royal         all heated using the thermal ater, they
ber of students at ath’s t o excellent uni-    caused considerable concern. Our city is           ill attract more revenue... but first they
versities. The programme has regenerated       home to dozens of street people as ell as        must remove the pe s. The Victorian So-
run-do n areas and brought revenue to          the hundreds of youngsters studying here         ciety is outraged and protested furiously,
the shops, all good but it has also made       ma ing a profit from hat can become an           so the case for and against as put to the
property unavailable for the home mar et       expensive addiction ma es for a bad              Diocesan council the Abbey on, but the
and social housing.                            image and conflicts ith government pro-          determined Victorians intend to appeal.
   hile many changes are good, some are        posals to limit gambling.        e protested,      ehind this quandary, ho ever, lies anot-
fiercely resented: Residents don’t ant the     uselessly, so must live ith it.                  her. The huge support church commissio-
cobbled streets, Regency shop fronts and       The latest outcry concerns the th centu-         ners are providing for the Abbey ould fi-
Palladian architecture to be ruined ith        ry Abbey. This historic building, lying in       nance badly-needed repairs to six old
modern development. Many of the street         the heart of the old city, is the focal point    churches around the country. Nothing is
„improvement“ schemes carried out du-          for us all. hen it as completed, the na-         simple hen it comes to heritage.
ring the     s and   s ere expensive and       ve as an empty space the nobility had            Change can be hard to live ith but even
totally inappropriate, but ere bulldozed       stools, the populace nelt at stone ben-          die-hards li e me accept its necessity. All
through by trendy officials lac ing histori-   ches around the alls. Then the Victorian           e as is that it doesn’t destroy hat sur-
cal understanding there as even a mo-          architect, Sir ilbert Scott, enhanced the        vived the 4          litz and the council’s de-
ment hen our orld heritage status as           church ith chandeliers and beautifully           termination to continue that destruction.
under threat. T o more recent decisions        carved pe s, hich residents have prized          Only concerted efforts by men li e the po-
  ere particularly controversial. The first    since       . o ever, the Abbey no re-           et ohn         etjeman, and even Prince
  as the Christmas Mar et. For almost          quires serious restoration. Due to the 3         Charles, a champion of architectural inte-
three ee s, just hen locals are readying       dissolution of the monasteries, all the          grity, helped locals stop         hat became
themselves for the festive rush, dozens of     smaller churches ere demolished, so bu-            no n as the „Sac of ath.“ The glorio-
  ooden sheds cro d the central areas re-      rials too place under the Abbey’s flag-          us, pale stone buildings of visionary archi-
sidents par ing spaces disappear and           stones. The bodies have since decomposed         tects gleaming in the evening sun the
coaches line access roads, causing bloc a-     causing the floor to subside. Repairs are        quaint bac streets and period shop-fronts
ges. e hate it, but it’s very successful so    under ay, but ith smaller congregations          are special. A orld heritage site is not
  ill doubtless expand further! The second     and insufficient donations, funds are ur-        just for us, it’s for future generations to en-
decision as to build a casino. This city       gently needed. The Abbey’s best option is        joy and learn from. ath is unique and in
made its fortune from gambling in the dis-     commercial development. y opening a              a     orld constantly changing, nothing
tant past, but proposals to build a modern     café, visitor facilities and education centre,   should change that.
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                                                          a         randin

                                echt statt rie
                                                              ar      a

              as ort Patrimonium hat ei-      der eigenen aut, enn sie, vom unger            und Politi er aus      Staaten im aag. An
              ne lang ierige und herme-       getrieben, als Viehdiebe geschnappt und        der z eiten onferenz im erbst           , al-
              neutisch    bedeutungsveren-    an Ort und Stelle geteert und gefedert         so sieben ahre vor der „ rande uerre“,
              gende Reise hinter sich. Es       urden. Die derzeit in Europa grassieren-     sa en bereits 44 Staaten um den Tisch.
              stammt aus dem r mischen        de Fl chtlings rise ist also nicht neu. Sie    Da Russland         nicht an der Friedens-
              Recht und bezeichnete einst     hat, ie ir schon oft an dieser Stelle an-        onferenz in Versailles teilnahm und die
die Verm gensverh ltnisse des Pater Fa-       f hrten, ihren rsprung in dem unm gli-           SA nicht unterschrieben, am es zu ei-
milias,    hrend das Patrimonium Petri die    chen Spagat z ischen universellen Men-         nem ersten alten rieg z ischen dem
all zu leicht er orbenen Pfr nde der ir-      schenrechten und nationalen       rgerprivi-     estlichen     riand- ellog-Pa t     (Paris
che oder „Petris Erbgut“ darstellen.          legien. nd die V l er ollten sich nun                ) und dem stlichen Lit ino -Proto-
Als „Patrimonium der Enterbten“ urde          mal nach dem        eiten elt rieg als Na-       oll (Mos au       ), in denen e altver-
die Arbeitslast der esitzlosen bezeichnet,    tionen ( N) befrieden.                         zicht festgeschrieben aber nicht erreicht
n mlich denen die bei der Verteilung des      Diese em hungen, den          affengang zu       urde.
Patrimonium Principis, also dem Ertrag        verbieten und an seiner Stelle den Rechts-     Das im 4-Pun te-Programm des S-Pr -
aus der republi anischen Staats asse,           eg einzuschlagen gehen auf eine pazifis-     sidenten Thomas oodro           ilson aufge-
nicht in der ersten Reihe standen. Alles in   tische e egung im        . ahrhundert zu-      griffene Programm zur        msetzung von
allem ist der egriff heuer also nicht mehr    r c , die mit der Auf l rung begonnen            ants Forderung „ um e igen Frieden“
gendergerecht. Das ort randing stammt         hatte. Start dieser Suche nach Normen f r      f hrte zur r ndung eines auf der Mon-
aus dem ilden esten der Neuen elt,            friedliche L sungen bei internationalen        roe-Do trin basierenden V l erbundes,
dessen Fortbestand mit Trump best tigt          onfli ten aren die       aager Friedens-     der Teil des Versailler Vertrags und bis
  urde. Es aren die im Feuer aufgegl h-         onferenzen.                                     4 zur elit ren Spiel iese von Lord Ro-
ten Eisen mit den Symbolen, also den Fir-                                                    bert Cecil urde.
menzeichen der
dem Vieh in den
                     ro grundbesitzer, die
                       intern eingebrannt       rieden statt Wa en                               ischen den beiden elt riegen hatten
                                                                                             pazifistische V l errechtler also schlechte
  urden, um die uten von den Schlech-
ten zu unterscheiden.                                sti stand                                 arten. Die Ameri aner ollten lediglich
                                                                                             ihren frisch ge onnenen Einfluss auf dem
Dies aber nur, um die aus Osteuropa                                                          alten ontinent festigen und die So jet-
nachziehenden Siedler nicht erst in die       Ausgerechnet ar Ni olaus II hatte diese        union sich aus dem Sanit rg rtel der zur
etablierte Ern hrungs ette aufnehmen zu         onferenzen        mit der egr ndung          Ein esselung des olsche ismus aufge-
m ssen. Diese rmsten der Armen sp rten        angeregt, es drohe ansonsten „eine ata-        stellten osteurop ischen Nationen befrei-
damals schon Trumps „America First“ an        strophe“. Ein ahr sp ter tagten uristen        en.
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Denn mit dem Ersten elt rieg und der             eines vermeintlich ehrenhaften, im Ab-           egens in einer a uten risensituation ge-
darauffolgenden Pandemie der Spani-              grund seines esens aber eher ehrenr hri-       zeigt, ie m chtig eine gestandene Nation
schen rippe hatten nicht nur Millionen           gen Mitglieds seiner emeinschaft, Ein-         sein ann, die unter einheitlicher Identit t
Menschen ihr Leben gelassen, er hatte            heit und ruhige       rde seiner  rger und     unter egs ist.
auch, nach z ei gescheiterten Versuchen          die Entschlossenheit deren F hrung unter         eir Lundestad, Dire tor des Nobel-Insti-
  ber das nominell eiterbestehende        -        e eis stellte.                               tuts, fasste rzlich in einem Intervie zu-
nigreich ngarn im ahre           , die 3 -       Die unmittelbare Rea tion der Regierung,       sammen: „Diese unvorstellbaren Angriffe
j hrige errschaft des auses absburg-             der     niglichen Familie und der zivilen      haben unseren nationalen Chara ter he-
Lothringen beendet.                                r fte auf den Amo lauf von Anders eh-        rausgefordert, aber sie erden unsere Ei-
Im runde l utete dies die eburtsstunde           ring reivi       ar ein in eis auf Nor e-      genschaften Offenheit, Demo ratie und
der Nationen in Europa ein, die sich da-         gens grundlegendes Verst ndnis von sich          leichheit nicht ver ndern      nnen. Sogar
nach nur noch Verfassungsmonarchien              als Nation und, ob be usst oder nicht, ein     unser      nigshaus zeigt, dass es zu uns ge-
leisteten, die von England bis Sch eden          gutes eispiel f r die raft und ir sam-         h rt.“
mehr oder eniger machtlos sind. Dass               eit einer lar verstandenen nationalen
diese den Prozess der Definition nationa-        „Mar e“.
ler Identit t positiv beeinflussen    nnen,                                                               hera ie statt
ist sogar f r einen Republi aner unleug-
bar.                                                     emo ratie statt                                   odesstra e
Nicht zu leugnen auch die Tatsache, dass
der Chara ter einer N   ation vor allem in                   e at                                 ein under, dass die Nor eger nicht im
  risenzeiten gepr ft und die gemeinsame                                                        Traum daran den en, in ein Land auszu-
Identit t gest r t ird, ie dies bei ro -         Nach dieser ahnsinnigen Tat versicherte           andern, in dem ein Irrsinniger ie Do-
herzogin Charlotte der Fall ar, die im           Ministerpr sident ens Stoltenberg der          nald Trump ge hlt           erden und sich
    eiten elt rieg trotz, oder gerade e-         nor egischen       rgerschaft, dass das Land   dann auch noch ber ein ahr im Amt hal-
gen ihrer Ab esenheit ie Maria Consola-          „fest f r die Verteidigung seiner erte ei-     ten ann. Eine einst offene und einladen-
trix, die Tr sterin der etr bten verehrt         ner offenen, toleranten und integrativen       de Nation, die heute, f r mich pers nlich,
  urde.                                             esellschaft“ stehen    rde. O-Ton: „Die     zur No- o-Area ver ommen ist.
                                                 Ant ort auf e alt ist mehr Demo ratie,         Eine fest definierte und verst r te nationa-
                                                 Offenheit und politische eteiligung.“          le Identit t ie in Nor egen gilt als eil-
          thenti it t statt                      Aus dem ontext gerissen,           nnte man    mittel f r alles, as eine Nation ran ma-
            Wer n                                die Identit t der nor egischen Nation mit
                                                 einer offenen, toleranten und integrativen
                                                                                                chen ann ie Angst und ass, die seit
                                                                                                Nine Eleven die ganze elt in Atem hal-
                                                    emeinschaft umschreiben, die eine st n-     ten. Sie st r t ebenfalls den lauben der
  nd um dieses ef hl der geeinten Nati-          dige Abneigung gegen radi ale und rechts-          rger an die metaphorischen onstru te,
on aufrechtzuerhalten, darf das Staats-          gerichtete Polarisierung zeigt und mit         die ihren olle tivit ten Ordnung geben
oberhaupt nie auch nur den leisesten Ein-          er t tiger Liebe in vielen Friedensver-          nnen.
druc vermitteln, es        re nicht der Souve-   handlungen auf der ganzen elt involviert       Selbst der       eneralse ret r des Islami-
r n aller Luxemburger, ie das beim z -           ist.                                           schen Rates von Nor egen, Mehtab Afsar,
gerlichen Verhalten von ro herzog en-               anz zu sch eigen von der Tatsache, dass     meinte nach dem Terrorattentat von rei-
ri der Fall ar, als er das von den Abge-         der elt eit ohl be annteste und mit            vi : „Religion, Ethnizit t, Farbe erden in
ordneten abgesegnete Euthanasie- esetz           neun Millionen Sch edischen ronen do-          den intergrund treten. Die nor egische
unterschreiben sollte.                           tierte Friedenspreis seit       jedes ahr am   Identit t ird gest r t. ir stehen Schul-
Denn die raft einer gut definierten natio-       Todestag von Alfred Nobel ( . Dezem-           ter an Schulter mit unseren christlichen
nalen „Mar e“ liegt in der Authentizit t         ber) im gleichnamigen Institut in Oslo ver-      r dern und Sch estern in Nor egen.“
ihrer F hrung und eniger in teuren er-           geben ird. Man         nnte also behaupten,    Chara ter, national oder individuell, ist in
beslogans à la „Let’s ma e it happen“ ge-        Nor egen habe den Frieden gebrand-             der rise geschmiedet, und ist sicherlich
paart mit        ling- ling-Simulation.     er   mar t.                                         nicht ohne Fehler. Nor egen hat gezeigt,
n mlich glaubt,           nternehmensberater     Nach Ma gabe des noblen Stifters, dem          dass ein Land seinen Chara ter ? auf allen
    rden      nternehmen beraten, glaubt         chemischen raumeister des von ihm pa-          Ebenen ? zu seinem gro en Vorteil nutzen
auch, itronenfalter         rden itronen fal-    tentierten Dynamits, soll der Friedenspreis      ann. N  or egens unmittelbare Rea tion
ten!                                             an den vergeben erden, „der am besten          auf diesen Terror ar authentisch, man
Diese durch PR- ampagnen beliebig aus-           auf die Verbr derung der V l er und die            nnte auch behaupten typisch nor e-
tauschbare „Mar e“ darf nicht mit dem            Abschaffung oder Verminderung stehen-          gisch.
Chara ter eines Vol es verglichen er-            der eere so ie das Abhalten oder die           Sie ar aber auch zu einem nicht geringen
den, durch den der Soc el der nationalen         F rderung von Friedens ongressen hinge-        Teil auf ein Land und ein Vol zur c zu-
Identit t berhaupt erst entsteht. Selbst-          ir t hat.“                                   f hren, die im runde issen, er sie
verst ndlich geh ren auch ult(ur) und            F r die Vergabe ist, im egensatz zu den        sind. nd erst dann ann man sich den
Erziehung zu den austeinen des nationa-          anderen Preis ategorien des Nobelpreises,      heutzutage et as selbstherrlich arrogant
len Parnasses.                                     eine sch edische Institution zust ndig,        lingenden Slogan „Mir       lle blei en at
   enn aber ein Land sagt, es st nde f r         sondern ein vom nor egischen Parlament         mir sinn“ leisten. Die n- elt         nnte je-
Frieden, unterh lt aber egen der sa ro-          bestimmtes f nf pfiges omitee, es e-           denfalls et as vom eispiel N         or egens
san ten Arbeitspl tze eine bl hende R s-         gen der Preis auch als einziger unter den      lernen.
tungsindustrie, dann ver ommt die „Mar-          Nobelpreisen nicht in Stoc holm sondern        Doch auch die E hat im onfli t mit Er-
  e“ zum Fa e. nd so lange die f nf per-         in der nor egischen auptstadt verliehen        dogans T r ei lare orte gefunden: Ein
manenten           N-Sicherheitsratsmitglieder     ird.                                         Land, das auch nur mit dem edan en
gleichzeitig die gr ten affenh ndler der         Doch ob ohl eine lar definierte nationa-       spiele, die Todesstrafe iedereinzuf hren,
   elt sind, liegt beim Peace- randing noch      le Identit t den unmittelbaren ed rfnis-       h tte einen Platz in ihrer Mitte. Dar ber
vieles im Argen.                                 sen eines Landes in einer rise von Chaos       sollten die Vereinigten Staaten nachden-
Nicht so in Nor egen, das nach den er-           und e alt nicht unmittelbar dient, hat           en - enn sie erst einmal die unden der
schrec end extremistischen          e alttaten   das j ngste, beispielhafte Verhalten Nor-      debilen Trump- errschaft gelec t haben.
1                                                                                     cce t ai u                                     N°165

                                        r               tion        t a irmation                  rat it

            nomorrha ie atrimoine
                                                                a               r

             vons-nous un patrimoine?            La nation m’a légué une carte d’identité,        Les ascendants honoreraient les descen-
             Nous sommes le patrimoine.          elle ne m’empêche pas d être citoyen du          dants? Les descendants honorent les as-
                                                 monde.                                           cendants, s’ils le peuvent.
             Qu’avons-nous à vendre? Au
             fond, c’est toujours nous-mê- L’Eurasie m’a légué les penseurs éraclite,             Combien de vers de notre Renert connais-
             mes que nous vendons.         Epicure, Lucrèce, Lao-Tseu, Lie-Tseu,                  sez-vous par c ur? Combien de chansons
                                           Tchouang-Tseu,     Montaigne,       Diderot,           et de danses de notre fol lore chantez et
Avons-nous de la culture? Avons-nous un Nietzsche, ils ne m’empêchent pas de pen-                 dansez-vous? Combien d uvres d’artistes
marché? Nous sommes et la culture et le ser tout seul.                                            locaux allez-vous voir ou entendre? Com-
marché.                                                                                           bien de nos paysages si beaux fréquentez-
                                           L’ NESCO a classé patrimoine mondial                   vous?
Que croyons-nous posséder que nous les vieux quartiers et les fortifications de
pourrions vendre? Tout ce que nous croy- Luxembourg, la procession dansante                       Devoir de mémoire, musées? La mémoire
ons posséder, nous l’avons en location, le d’Echternach et The Family of Man de                   n’est féconde que si elle est vivante. Les
temps de notre vie.                        Clervaux. Notre vanité en est flattée.                 musées, sont-ils fréquentés? Les enseig-
                                                                                                  nants y mènent-ils leurs classes?
Possession ou location, ce qui compte au         Nous partageons avec une foule de régi-
fond c’est l’usufruit, la jouissance. Partager   ons le patrimoine de la pluie, des orties,       Il est criminel de garder pour soi des chefs
la jouissance, quoi de plus beau?                des sangliers, des jambons fumés, des biè-       d uvres, de les enfermer dans des cham-
                                                 res de qualité, des vins de la Moselle. Il n’y   bres fortes, à l’abri des regards des ama-
Partager sans contrepartie? Ce serait éton-      pas de honte à en jouir sans complexe.           teurs.
nant dans notre société marchande. L’hu-
manité, espèce de primate, est une société Nous, du moins certains d’entre nous,                  Les chefs d uvre sont heureusement nu-
fondamentalement marchande.                  avons un patrimoine de savoir-faire spéci-           mérisés. Qu’attendons-nous pour les pro-
                                             fique en poutres, planches, billes, verres,          jeter sur de grands écrans aux endroits et
L’animal humain, comme le primate non fonds d’investissement, etc., etc., etc. Est-               aux heures de pointe?
humain, tient compte des bienfaits reçus ce de la culture ou de la civilisation? S’il y
et se sent obligé de les rendre. Quel mal y avait une fierté collective, il y aurait de             quoi servent les partitions non jouées,
aurait-il à partager, à se partager, mutuel- quoi. Et nous en vivons très bien.                   non écoutées? Les manuscrits non pu-
lement?                                                                                                             bliés, non lus? Les
                                                                                                                    plans d’architecte non
L économie du parta-                                                                                                construits, non habi-
ge me semble un pro-                                                                                                tés? Des uvres d’art
grès civilisateur, com-                                                                                             non accessibles, à quoi
parable au progrès ci-                                                                                              bon?      Donnons-leur
vilisateur des assu-                                                                                                une chance.
rances.
                                                                                                                     Quel est votre projet? –
Malheureusement,                                                                                                     Conserver. – Cela com-
l’animal humain ne                                                                                                   mence bien mal. – Pré-
distingue pas tou-                                                                                                   server alors. – e vous
jours le prix de la va-                                                                                              souhaite beaucoup de
leur. La vente a un                                                                                                  plaisir dans votre mu-
prix, le partage une                                                                                                 sée. e préfère vivre
valeur.                                                                                                              dans un jardin, une fo-
                                                                                                                     rêt, un laboratoire, un
Qu’avons-nous à par-                                                                                                 atelier, une usine.
tager? Ce que nous
appelons patrimoine,                                                                                                   n compromis? L’ate-
qu’est-ce?  a-t-il un                                                                                                lier le jour, le musée la
inventaire?                                                                                                          nuit. Le jour pour
                                                                                                                     créer le patrimoine de
Les parents m’ont lé-                                                                                                demain, la nuit pour se
gué la moitié de leurs                                                                                               reposer      sur    celui
gènes, ils ne m’empê-                                                                                                d’hier.
chent pas d être moi-
même.
cce t ai u                                      N°165              13
                        patrimoin                 E            omm pl                al        po r la o i t

                            ne ision d ra e
                                                                r L      ii    ar

 L
           e patrimoine culturel et naturel     dessiner sous ce point à un horizon très       créativité artistique, ni commerciale. Par la
           fait partie des bien inestimables    proche.                                        loi du     juillet     3, le fonds de rénovati-
           et irremplaçables non seulement      Le Ministère de la Culture, en coopération     on de la vieille Ville avait eu comme missi-
           de chaque nation, mais de l’hu-      avec la Commission précitée, a pourvu,         on la rénovation, en totalité ou en partie,
           manité tout entière. La perte, par   avec l’engagement d’un         NESCO Site      de quatre lots d’immeubles sis à la vieille
           la suite de dégradation ou de dis-   Manager, à une fonction que l’ NESCO           ville. Cette mission est terminée, mais cela
parition de l’un quelconque de ces biens        réclame pour tout site en classement ou        ne signifie nullement que la protection et
éminemment précieux constitue un ap-            classé. La mission de ce Site Manager est      la mise en valeur de la vieille ville ne soi-
pauvrissement du patrimoine de tous les         justement d éviter une instrumentalisation     ent plus poursuivies. La classification
peuples du monde. On peut reconna tre,          du patrimoine à des fins commerciales.           NESCO, la législation relative à la pro-
en raison de leurs remarquables qualités,       Son r le est de coordonner tous les            tection du patrimoine archéologique et
une valeur universelle exceptionnelle à         acteurs impliqués, de relever des lacunes      historique, le plan d’aménagement de la
certains des éléments de ce patrimoine          législatives, les défaillances techniques,     ville de Luxembourg, et l’ nesco Site Ma-
qui, à ce titre, méritent d’être tout spécia-   d’élaborer une vision sur       ans pour le    nager continueront à veiller à la qualité du
lement protégés contre les dangers crois-       développement durable du site NESCO            patrimoine architectural reconnu pour sa
sants qui les menacent“, note l’ NESCO          et de prévoir des actions de sensibilisati-    valeur universelle exceptionnelle.
dans ses Orientations devant guider la mi-      on.                                            L’Année européenne du patrimoine
se en uvre du patrimoine mondial.               L’ NESCO ne demande pas la muséifica-          regroupe l’ensemble des ressources héri-
Par sa valeur universelle exceptionnelle,       tion des villes ou sites classés. ien au       tées du passé, toutes formes et tous
ses caractères d’intégrité et d’authenticité,   contraire, elle se soucie d’une harmonie       aspects confondus, d’ordre matériel, im-
le patrimoine NESCO obtient une visibi-         de l’architecture historique, authentique et   matériel et numérique. Nombreuses seront
lité et notoriété inégalées. Certains sites     intègre, de l’aménagement de l’espace et       les activités et festivités qui tourneront au-
dans le monde ont réussi à faire de leurs       de l’intégration de l’architecture contem-     tour des monuments et sites historiques,
sites classés des attractions touristiques de   poraine. L’exemple le plus éloquent est ce-    les paysages historiques et le sites naturels,
tout premier ordre. Pas plus tard que le        lui qu’aucune nouvelle construction ne         les savoir-faire, connaissances et modes
décembre dernier, l’ NESCO avait orga-          puisse obstruer la vue sur un site protégé     d’expression qui témoignent du génie
nisé à Paris un colloque sur l’exploitation     pour sa valeur universelle. La prescription    créatif. Le patrimoine inclut également
touristique de sites protégés. Les conclusi-    d’une démarche participative avec tous les     l’ uvre cinématographique. L’ NESCO
ons furent riches en propositions pour          acteurs institutionnels, privés et bénévoles   est en cours d élaborer plusieurs program-
mieux canaliser les flux des visiteurs dans     pour élaborer une vision de développe-         mes commémorant: en              , le   e anni-
l’espace protégé et mieux conna tre les         ment durable, traduit déjà cette volonté de    versaire de l’inscription, en          3, de la
comportements économiques de ceux-ci.           développer la ville de demain en commun,       collection photographique „The Family of
Commerce et patrimoine ne peuvent s’ex-         et avec tout le respect durable que l’on       Man“ au registre de la mémoire du monde,
clure mutuellement, mais doivent se re-         doit au patrimoine à valeur universelle. La    au titre de Patrimoine documentaire, et en
specter dans leurs limites. Les sites           protection du patrimoine n’exclut pas la             : le   e anniversaire de l’inscription,
   NESCO sont reconnus                                                                                     en       4, de la „Ville de Luxem-
pour leur qualité de vie et les                                                                            bourg, ses vieux quartiers et ses
rendements        économiques                                                                              fortifications“ sur la liste du pa-
qu’ils suscitent peuvent être                                                                              trimoine mondial. Ce projet dé-
utilisés pour leur protection                                                                              marrera en décembre              et
et leur mise en valeur, ainsi                                                                              s étendra sur toute l’année
qu à la sensibilisation du pu-                                                                                    . Cette fête n’aura pas ex-
blic.                                                                                                      clusivement un caractère festif:
La Commission luxembour-                                                                                   ce sera l’occasion de mettre en
geoise pour la coopération                                                                                 place le plan de gestion avec
avec l’ NESCO regrette                                                                                     ses activités et infrastructures
qu’actuellement les inscripti-                                                                             de sensibilisation. Des projets
ons luxembourgeoises dans                                                                                  pédagogiques feront aussi par-
les divers programmes de                                                                                   tie du programme. En effet, il
l’ NESCO du pays n’aient                                                                                   ne suffira pas d’être fier du pa-
que des retombées très limi-                                                                               trimoine          mondial        de
tées dans la campagne du                                                                                   l’ NESCO à l’avenir il impor-
nation-branding. Ce proces-                                                                                tera bien d’avantage encore
sus étant toujours en cours,                                                                               d’apprendre les Valeurs que re-
la Commission – en relation                                                                                présente l’ NESCO en vue de
avec les responsables d’In-                                                                                vivre en paix.
spiring Luxembourg - espère                                                                                   obert           Philippart est
que des évolutions vont se                                                                                        S     Site Mana er
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