PROGRAMMATION 2019 JEU DE PAUME CONCORDE WWW.JEUDEPAUME.ORG

 
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PROGRAMMATION         JEU DE PAUME
                         CONCORDE
2019            WWW.JEUDEPAUME.ORG
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PARTENAIRES

Le Jeu de Paume est subventionné par le ministère de la Culture.

Il bénéficie du soutien de la MANUFACTURE JAEGER-LECOULTRE, mécène privilégié.

Les Amis du Jeu de Paume soutiennent ses activités.
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SOMMAIRE
 5           PROGRAMMATION
             CONCORDE

 6           FLORENCE LAZAR
             12 | 02 – 02 | 06 | 2019

 8           LUIGI GHIRRI
             12 | 02 – 02 | 06 | 2019

 10          SALLY MANN
             18 | 06 – 22 | 09 | 2019

 12          MARC PATAUT
             18 | 06 – 22 | 09 | 2019

 14          LE SUPERMARCHÉ DES IMAGES
             15 | 10 | 2019 – 01 | 2020

 16          PROGRAMMATION
             SATELLITE 12
             HERVÉ
 17          LE NOUVEAU SANCTUAIRE
             12 | 02 | 2019 – 01 | 2020
             M
             ARIE HEINRICH
 22          PROGRAMMATION
             CHÂTEAU DE TOURS
             HERVÉ
 23          KOEN WESSING
             17 | 11 | 2018 – 12 | 05 | 2019
             MARIE HEINRICH

 24          ACTIVITÉS CULTURELLES ET CINÉMA

 27          LE JEU DE PAUME

 32          INFORMATIONS PRATIQUES

             LE SUPERMARCHÉ DES IMAGES
             14 | 10 | 2019 – 01 | 2020

Couverture

Vue du Jeu de Paume © Jeu de Paume, photo Adrien Chevrot
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PROGRAMMATION
CONCORDE
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FLORENCE LAZAR

                                                                                                                                           Jeu de Paume | Concorde
Tu crois que
la terre est chose morte...
12 | 02 – 02 | 06 | 2019
  Florence Lazar (née à Paris en 1966) est artiste,                   la nouvelle création conçue pour l'occasion par Florence
  cinéaste et photographe. Elle s’attache dans son                    Lazar en Martinique. L’artiste y montre le combat d'une
  œuvre à faire surgir des récits minoritaires dans des               agricultrice pour un système qui tienne compte des
  contextes géographiques et sociaux particuliers.                    spécificités et des besoins locaux.
  Le recours à l’enquête et l'attention portée au
  processus de transmission de l'histoire sont au cœur                La Série photographique au collège Aimé-Césaire (2016)
  de son travail.                                                     réanime les débats nationaux et transnationaux autour de la
                                                                      période de la décolonisation, à travers couvertures de livres,
  L’exposition de Florence Lazar au Jeu de Paume propose une          revues, affiches et cartes saisies par de jeunes collégiens.
  mise en perspective de son œuvre à travers une sélection            Objets culturels et corps en devenir produisent un hiatus
  de films et de photographies datant de 2000 à aujourd’hui.          entre toucher et connaissance.
  À la fin des années 1990, au sortir des guerres d'ex-
  Yougoslavie, Florence Lazar se saisit d’une caméra vidéo et         L’exposition s’attache à montrer comment la pratique
  se rend sur place. Elle a besoin de comprendre ce qui vient         documentaire de Florence Lazar s'est constituée, comment
  d’avoir lieu sur ce territoire tout à la fois proche, par son       le plan fixe vidéo, issu de la photographie et d’une pratique
  histoire familiale, et étranger, parce qu’elle vit en France et     antérieure du portrait, a évolué vers une image qui se creuse
  n’en parle pas la langue. La forme documentaire fait ainsi          et un montage ciselé. Ce cheminement est aussi en soi une
  irruption et s'impose durablement dans son œuvre.                   forme de transmission. Il est l’occasion de se rapprocher,
                                                                      de franchir le seuil de l’image pour accompagner ces
  Elle a ainsi réalisé un ensemble de films sur différentes           mouvements, de circuler parmi des récits hétérogènes pour
  situations issues du conflit en ex-Yougoslavie (la fin de la        tenter de démêler les écheveaux de l’histoire qui s’est jouée
  guerre, la chute de Milošević, la création d’une cour spéciale      ou se joue encore.
  à Belgrade pour juger les crimes de guerre, la réécriture de
  l’histoire en République serbe de Bosnie). Parallèlement, elle      Le corpus d'œuvres de l'artiste traduit aussi une expérience
  a exploré d'autres contextes géographiques et sociaux, en           du regard et de l’attention pour parvenir à discerner et
  s'intéressant à la restructuration urbaine d’une ville de la        à construire un point de vue. Rien n’est donné d’emblée.
  banlieue parisienne, Montfermeil, ou plus récemment, aux            Aucune réponse en tant que telle, mais des fragments à
  conséquences de l’usage massif du pesticide chlordécone             assembler et des liens à tisser à partir de faits et de récits
  dans les bananeraies antillaises. L’ensemble de ces œuvres          subjectifs défiant l'autorité de l'histoire dominante.
  propose une relecture des évènements et questionne la
  notion de transmission dans des contextes d’entravement ou          Au cours de la dernière décennie, le travail de Florence
  d’effacement de la mémoire collective. Ces problématiques           Lazar a été montré dans un certain nombre de festivals
  se poursuivent dans son travail photographique où sont              de cinéma documentaire, notamment au FIDMarseille, au
  réanimés les débats nationaux et transnationaux autour de           Cinéma du réel de Paris et au Festival international des
  la période de la décolonisation et des fragments de l’histoire      films de femmes de Barcelone. Elle a reçu le prix qualité
  de la gauche autogestionnaire française.                            du Centre national de la cinématographie pour son film
                                                                      Les Bosquets (2012) et le prix de l’Institut français Louis
  L’enjeu de l’exposition est de rendre perceptible ces positions     Marcorelles au festival Cinéma du réel pour son film Kamen
  minoritaires et leur acuité, aussi bien dans l'urgence de           (Les Pierres) (2014). Florence Lazar a auparavant exposé au
  la crise ou de la lutte qu’au regard de l'histoire. Dans le         musée d’Art moderne de la Ville de Paris (2010). Ses œuvres
  film Les Paysans tourné en 2000 au sortir de la guerre, un          figurent dans les collections de nombreuses institutions
  paysan serbe livre sa vision du régime de Milošević. Kamen          publiques françaises, comme le Musée de Grenoble, le
  (Les Pierres, 2014) retrace la manière dont la falsification        Centre national des arts plastiques (CNAP), le Musée d’art
  de l’histoire s’impose comme prolongement de l'épuration            moderne de la Ville de Paris et le Musée national d’art
  ethnique dans l’actuelle République serbe de Bosnie. Faisant        moderne/Centre Pompidou de Paris.
  entendre une voix dissidente et féministe, le groupe de
  parole des Femmes en noir (2002) montre un hors-champ de            Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.
  la guerre en ex-Yougoslavie. Dans Confessions d’un jeune            Textes de Sandra Cattini, Dean Inkster, Rasha Salti et
  militant (2008), le père de l’artiste présente sa bibliothèque et   Giovanna Zapperi. 192 pages, 100 ill., 35 €
  redessine un cheminement intellectuel et militant à travers la
  gauche française.
                                                                      Commissaire : Sandra Cattini
  Conjointement à cette sélection d’œuvres anciennes,                 Commissaire associé : Dean Inkster
  l’exposition du Jeu de Paume dévoile 125 hectares (2019),           Production Jeu de Paume
                                                                                                                                       6
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Florence Lazar, Kamen (Les Pierres), 2014. Production Sisters production, avec le soutien du Cnap, de la Mairie de Paris et de la FNAGP / 125 hectares, 2019, vidéo. Sister Productions, avec le soutien du Jeu de Paume, de la FNAGP et du Cnap / Numéros du journal Le Progressiste, 1971,

7
    2016. Collège Aimé-Césaire, Paris / FMAC, Paris
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LUIGI GHIRRI

                                                                                                                                             Jeu de Paume | Concorde
CARTES ET TERRITOIRES
12 | 02 – 2 | 06 | 2019

    Cette première rétrospective des photographies                      aventure dans le monde de la pensée et du regard,
    de Luigi Ghirri (1943-1992) hors de son Italie                      un grand jouet magique qui réussit à faire coïncider
    natale est centrée sur les années 1970, elle                        miraculeusement notre connaissance adulte et le fabuleux
    retrace une décennie au cours de laquelle Luigi                     monde de l’enfance, un voyage continu dans le grand et
    Ghirri a bâti un corpus d’images en couleur sans                    le petit, dans les variations à travers le règne des illusions
    équivalent dans l’Europe de l’époque.                               et des apparences, des labyrinthes et des miroirs, de la
                                                                        multitude et de la simulation. »
    Géomètre de formation, Luigi Ghirri commence à
    photographier durant le week-end au début des années
    1970, arpentant les rues, places et faubourgs de Modène,
    échafaudant des projets et des thématiques. Il pose sur             Un album et un catalogue sont publiés à l’occasion de
    les signes du monde extérieur un regard attentionné et              l’exposition.
    affectueux en observant, sans les commenter ouvertement,
    les modifications apportées par l’homme au paysage                  Textes du catalogue de James Lingwood, Maria Antonella
    et à l’habitat de sa province d’origine, l’Émilie-Romagne,          Pelizzari et Jacopo Benci ; sélection d’écrits de l’artiste (1970-
    baromètre d’un vernaculaire local exposé à l’avènement              1979). Coédition Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía
    de nouvelles formes d’habitat, de loisirs et de publicité.          / Folkwang Museum / Jeu de Paume / MACK
    « Je m’intéresse à l’architecture éphémère, à l’univers de          Éditions allemande, anglaise, espagnole et française
    la province, aux objets considérés comme de mauvais                 Broché, 22 × 18 cm, 350 pages, 250 ill., 45 €
    goût, kitsch, mais qui, pour moi, ne l’ont jamais été, aux
    objets chargés de désirs, de rêves, de souvenirs collectifs
    […] fenêtres, miroirs, étoiles, palmiers, atlas, globes, livres,
    musées et êtres humains vus par l’image. »
    À la fin de cette décennie, Luigi Ghirri a accumulé des
    milliers de vues et élaboré un style singulier et un cadre
    conceptuel complexe pour présenter son travail. Cette
    première décennie culmine avec deux temps forts :
    la publication, en 1978, de Kodachrome, un ouvrage
    photographique véritablement exceptionnel, et une
    exposition majeure, « Vera Fotografia », qui se tiendra
    en 1979 au centre d’exposition de l’Université de Parme,
    organisée par Arturo Carlo Quintavalle et Massimo
    Mussini, et qui, à travers quatorze projets et thèmes,
    retrace le mode de pensée et d’action propre à
    Luigi Ghirri.
    « Cartes et territoires » reprend la cartographie poétique
    de l’exposition de 1979 où l’on trouvait à la fois des
    projets très cadrés comme Atlante (1973), constitué de
    photographies de pages d’atlas, et Colazione sull’erba
    (1972-1974), où l’artiste observe l’interface entre artifice
    et nature dans les petits jardins de Modène, et des
    groupes plus diversifiés comme Diaframma 11, 1/125,
    luce naturale (1970-1979), qui portent sur la façon dont
    les gens photographient et sont photographiés, ou le               Commissaire : James Lingwood
    paysage des signes de l’Italie provinciale dans Italia
    Ailati et Vedute (1970-1979).                                      Exposition organisée par le Museo Nacional Centro de
    Luigi Ghirri éprouve une fascination indéfectible pour
    les représentations du monde, pour les reproductions,              Arte Reina Sofía, Madrid,
    images, affiches, maquettes et cartes et pour la façon             en collaboration avec le Jeu de Paume, Paris,
    dont ces représentations s’insèrent dans le monde, en              et le Folkwang Museum, Essen.
    tant que signes au sein de la ville ou du paysage. La
    médiation de l’expérience par l’image dans une Italie
                                                                       Exposition réalisée avec le concours exceptionnel de
    partagée entre ancien et nouveau a constitué, pour
    Luigi Ghirri, une source inépuisable d’étude, « une grande         la Bibliothèque nationale de France
8                                                                                                                                       8
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Luigi Ghirri
    Modena, 1977, CSAC, Università di Parma © Succession Luigi Ghirri
    Marina di Ravenna, 1972. Bibliothèque nationale de France © Succession Luigi Ghirri
9   Orbetello, 1974 © Succession Luigi Ghirri
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SALLY MANN

                                                                                                                                 Jeu de Paume | Concorde
MILLE ET UN PASSAGES
18 | 06 – 22 | 09 | 2019

     Depuis plus de quarante ans, Sally Mann (née en               dans des techniques anciennes, elle obtient une large
     1951) réalise des photographies expérimentales                palette d’effets photographiques, dont le « flare » (taches
     à la beauté obsédante qui explorent les thèmes                lumineuses parasites), la brume, les raies et les flous qui
     essentiels de l’existence : mémoire, désir, mort,             font du Sud le lieu de la mémoire, de la défaite, de la
     liens familiaux, magistrale indifférence de la                ruine et de la renaissance.
     nature envers les hommes. Ce qui fait l’unité de ce
     vaste corpus – portraits, natures mortes, paysages            La quatrième section explore en quatre séries le paysage
     et études diverses –, c’est qu’il est le « fruit d’un         racial de la Virginie. Sally Mann réalise entre 2006 et
     lieu », le sud des États-Unis.                                2015 une série de ferrotypes sur le Great Dismal Swamp
                                                                   (« grand marais lugubre ») et les cours d’eau voisins du
     Sally Mann, originaire de Lexington (Virginie), a écrit       sud-est de la Virginie. Ce marais a accueilli avant la
     voici bien longtemps sur ce que signifie vivre dans le Sud.   guerre de Sécession de nombreux esclaves en fuite. Là,
     S’appuyant sur un amour profond pour sa terre natale et       l’emploi de la ferrotypie – émulsion au collodion sur
     sur une bonne connaissance de son héritage historique         feuille de tôle – offre à Mann une surface d’aspect liquide
     complexe, elle pose des questions fortes et provocantes       et restituent la géographie locale, indissociable de son
     – sur l’histoire, l’identité, la race et la religion – qui    statut de terre d’esclavage. Parallèlement, Sally Mann
     transcendent les frontières géographiques et nationales.      photographie près de chez elle, à Lexington, de petites
     Cette exposition, la première rétrospective majeure de        églises afro-américaines du XIXe siècle. Ces images sont
     cette artiste éminente, traite de la façon dont sa relation   ponctuées de portraits de Virginia « Gee-Gee » Carter,
     avec sa terre d’origine a façonné son œuvre.                  cette femme noire qui demeura cinquante ans au service
                                                                   de la famille de l’artiste. Cette section se complète d’un
     Organisée en cinq parties et dotée de nombreuses              groupe de portraits d’hommes noirs tirés en grand format
     œuvres inconnues du public ou inédites, cette                 à partir de négatifs au collodion.
     rétrospective constitue à la fois une vue d’ensemble
     de l’œuvre de l’artiste sur quatre décennies et une           Dans sa dernière section, l’exposition revient à son
     fine analyse de la manière dont le legs du Sud – à la         point de départ en se concentrant sur Sally Mann et sa
     fois patrie et cimetière, refuge et champ de bataille –       famille pour traiter du temps qui passe et de la mort.
     transparaît dans son travail comme une force puissante et     La fascination persistante de la photographe pour la
     troublante qui continue de modeler l’identité et le vécu de   décomposition est manifeste dans une série de portraits
     tout un pays.                                                 fantomatiques de ses enfants et de photographies intimes
                                                                   montrant en détail la transformation physique de son
     L’exposition s’ouvre avec des œuvres des années 1980,         mari gravement malade. L’exposition se termine par une
     lorsque Sally Mann commence à photographier ses trois         sidérante série d’autoportraits de l’artiste réalisés au
     enfants se livrant aux occupations de leur jeune âge dans     lendemain d’un grave accident de cheval.
     la résidence d’été de la famille à Lexington. D’une beauté
     sensuelle, traversées de sourdes allusions à la violence,     Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.
     à la sexualité et à la détresse, ces images réfutent les
     stéréotypes de l’enfance et lui préfèrent des visions
     dérangeantes.

     L’exposition se poursuit par des photographies de
     marécages suffocants, de champs et de propriétés
     en ruine que Sally Mann a découverts en sillonnant
     la Virginie, la Géorgie et le Mississippi. Cherchant à
     capter ce qu’elle appelle « la lumière radicale du Sud
     américain », elle a rapporté de Virginie des images
     comme vues par un somnambule, tandis que celles de
     Géorgie et du Mississippi sont désolées et austères. Dans
     ces photographies étrangement statiques, ainsi que
     dans celles de la troisième section dédiée aux champs         Commissaires : Sarah Greenough et Sarah Kennel
     de bataille de la guerre de Sécession, Sally Mann a
     opté pour des formats bien supérieurs et fait appel à         Production National Gallery of Art, Washington,
     des objectifs anciens et au procédé des plaques au            et Peabody Essex Museum, Salem, Massachusetts,
     collodion humide en usage au xixe siècle. En puisant          en collaboration avec le Jeu de Paume
10                                                                                                                          10
Sally Mann
     Deep South, Untitled (Stick), 1998. Courtesy of the New Orleans Museum of Art: Collection of H. Russell Albright, M.D © Sally Mann
     Bean’s Bottom, c. 1991. Private collection © Sally Mann
     Easter Dress, 1986. Patricia and David Schulte © Sally Mann
11                                                                                                                                        11
MARC PATAUT

                                                                                                                                             Jeu de Paume | Concorde
18 | 06 – 22 | 09 | 2019

     L’exposition de Marc Pataut (né à Paris en 1952)                    avec Peuple et Culture Corrèze, il rencontre, photographie et
     au Jeu de Paume sera élaborée à partir de                           filme des hommes et des femmes qui, chacun à leur manière,
     l’ensemble de son œuvre. Réalisée depuis                            définissent le « pays de Tulle ». Cette enquête est exposée
     une quarantaine d’années, par l’accumulation                        dans des villages de la région, puis dans l’exposition intitulée
     d’expériences successives collectives et                            « Des territoires » qui se tiendra à l’École nationale supérieure
     personnelles, l’œuvre de Marc Pataut prend                          des beaux-arts de Paris en 2001. En 2001-2003, le Bureau
     appui dans sa pratique de la photographie pour                      des compétences et des désirs, structure de production et
     questionner tout d’abord la sculpture, puis le                      de diffusion d’art contemporain, située à Marseille, propose
     documentaire. Le travail, composé de nombreux                       à Marc Pataut de travailler avec l’association Sol en Si
     projets, qui chacun se réalise sur une longue durée,                (Solidarité Enfants Sida) également implanté à Marseille.
     traite des formes de distance et de proximité                       Le film Les enfants ont des oreilles est réalisé avec des enfants
     entre les personnes (les visages, les corps, les                    et des parents touchés par le VIH. Il reçoit le prix Georges
     appartenances, les parcours de vie…).                               de Beauregard au Festival international du documentaire
                                                                         de Marseille en 2004. Toujours ou jamais (2003-2008) est
     Marc Pataut vit et travaille à Aubervilliers. Depuis 2001,          un projet commandité par l’artothèque du Limousin et
     il enseigne la photographie à l’École nationale supérieure          le Centre hospitalier universitaire de Limoges. Ce travail
     des beaux-arts de Paris où il étudia lui-même dans l’atelier        dans une unité de soins pour adolescents fait l’objet d’une
     du sculpteur Étienne-Martin au début des années 1970.               publication. En 2008, à la suite d’une commande du musée
     Il s’éloigne, dans les années 1980, du reportage pour               d’Art contemporain de Barcelone dans une usine de la ville,
     développer des projets d’enquête documentaire de longue             Marc Pataut participe à l’exposition « Archivio universal. La
     durée engageant des modalités d’échanges adaptées                   condiciÓn del documento y la utopÍa fotográfica moderna ».
     à chacune des situations. Une dimension politique et                Humaine (2008-2012), initiée par le Centre régional de la
     humaine importante existe dans son travail où il associe,           photographie Nord-Pas-de-Calais, est constituée d’une série
     dans la conception et l’élaboration de l’œuvre, un                  de portraits de trois habitantes de la ville de Douchy-les-
     domaine d’activité, une situation sociale, une histoire et une      Mines avec lesquelles l’artiste a travaillé pendant plus de
     intervention dans le contexte institutionnel. Son travail avec      trois ans et qui a donné lieu à une exposition itinérante et à
     les enfants autistes de l’hôpital de jour d’Aubervilliers en 1981   une publication. Entre 2015 et 2016, Marc Pataut réalise, avec
     est fondateur de cette démarche. En 1986-1987, Marc Pataut          le Centre photographique d’Île-de-France et l’association
     photographie son propre corps pour la série Apartheid qui           La Brèche à Roissy-en-Brie (nord de Paris), un travail avec un
     sera présentée sur des panneaux d’affichage de la ville du          groupe de jeunes de 16 à 25 ans qualifiés « à risque » ou
     Blanc-Mesnil. En 1990, il est cofondateur de l’association          « en voie de marginalisation ». Lors d’une résidence de trois
     Ne Pas Plier dont l’objet est « de créer, produire et diffuser      ans au Centre psychiatrique de jour Victor Hugo, Béziers,
     des images qui ont du sens, pour des causes et des sujets           en partenariat avec le musée régional d’Art contemporain
     humains d’urgence nationale et internationale » suivant             de Sérignan, Marc Pataut met en œuvre une longue
     un « partage du sujet et de sa coproduction ». En 1995, le          réflexion en collaboration avec un groupe de six patients
     Stedelijk Museum d’Amsterdam consacre une exposition                et deux soignantes ainsi qu’une série de portraits et une
     à l’association NE PAS PLIER.                                       installation intitulée Figurez-vous… une ronde dans la cour
     Dans les années 1990, il réalise plusieurs projets, suivis          du Centre hospitalier de Béziers, Montimaran, 2016.
     d’expositions et de publications : Aulnay-sous-quoi  ?
     (1990-1991), un travail avec une classe d’élèves de seconde         L’exposition au Jeu de Paume sera constituée d’une sélection
     d’Aulnay-sous-Bois à partir de lettres de lycéens résistants        de ces essais photographiques depuis 1981 jusqu’à aujourd’hui,
     condamnés à mort en 1943 ; Emmaüs et… (1993-1994), des              montrant notamment la place importante du portrait
     portraits à différentes distances de compagnons d’Emmaüs            dans l’œuvre de Marc Pataut. Elle interroge le médium
     à Scherwiller en Alsace ; La Rue (1996-1997), avec des              photographique en tant qu'outil dans une relation politique
     vendeurs du journal La Rue à Paris qui produisent eux-              au temps, à la société en tant que communauté humaine,
     mêmes des photographies.                                            à l’espace et au territoire. Les œuvres, souvent nourries
     Marc Pataut photographie les habitants du Cornillon,                de débats et d’échanges sous différentes formes, constitue
     un terrain vague situé à l’emplacement du futur Stade de            une véritable réflexion sociale et politique qui prendra place
     France à Saint-Denis de 1994 à 1995. Le Cornillon-Grand             au cœur de l’exposition et de l’édition.
     Stade est publié et exposé à la Documenta X de Kassel
     en 1997. Il travaille entre 1996 et 2000 à Sallaumines dans         Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.
     le Pas-de-Calais. Le projet Du paysage à la parole, issu
     d’échanges avec des habitants, donne notamment lieu
     à un montage de photographies et de tracts détachables              Commissaire : Pia Viewing
     et à un film-entretien. Dans Sortir la tête (2001-2002), conduit    Production Jeu de Paume
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Marc Pataut
     Portrait de Sophie Raby, Aulnay-Sous-Quoi ?, 1990. © Marc Pataut
     Malika, Paris, place de la République, le 17 janvier 1998. APEIS/Ne Pas Plier – Manifestations contre le chômage. © Marc Pataut
     Le Cornillon – Grand Stade, Saint-Denis, 1994-1995. © Marc Pataut

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LE SUPERMARCHÉ

                                                                                                                                         Jeu de Paume | Concorde
DES IMAGES
15 | 10 | 2019 – 01 | 2020

 L’art et l’économie entretiennent des relations complexes                 Dans le supermarché qui s’expose ici, en somme, les images
 et décisives depuis la plus haute Antiquité. Mais l’enjeu                 de l’économie parlent chaque fois de l’économie de l’image.
 auquel nous sommes confrontés depuis plus d’un siècle                     Et vice-versa, comme si elles formaient un recto-verso.
 est bien plus vaste que celui du marché de l’art, des
 collections ou des mécènes. Il y va, ni plus ni moins, de la
 marchandisation du visible en général.                                    Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.

 Les photographies, dessins, peintures, vidéos, films,
 œuvres numériques et installations multimédia choisies
 pour l'exposition du Jeu de Paume « Le Supermarché
 des images » explorent la fabrique du grand marché
 des images qui structure notre regard. Elles mettent
 en exergue les matières premières qui composent ces
 images, les immenses stocks ou banques dans lesquelles
 elles s’accumulent, le travail humain (ou non humain) qui
 participe à leur création ainsi que les valeurs fluctuantes
 qu’elles acquièrent au cours de leurs circulations
 globalisées. Elles proposent des points de vue critiques et
 des perspectives inattendues sur les visibilités dont nous
 croyons disposer, comme en libre service, dans les rayons
 d’un supermarché imaginaire.

 Nous habitons un monde de plus en plus saturé d’images. Leur
 nombre connaît une croissance tellement exponentielle — sur les
 réseaux sociaux, sur les écrans en tout genre — que l’espace dans
 lequel nous vivons déborde littéralement d’images, comme s’il n’était
 plus possible de les contenir, comme s’il n’y avait plus d’interstices
 entre elles. (On s’approcherait ainsi de la limite que Walter
 Benjamin, en 1929 déjà, décrivait comme « un espace chargé à cent
 pour cent d’images ».)

 Face à un tel trop-plein, face à une telle surproduction d’images, se
 pose plus que jamais la question de leur stockage, de leur gestion,
 de leur circulation et de leur transport (fût-il électronique), de leur
 poids, de la fluidité ou de la viscosité de leurs échanges, de leurs
 valeurs fluctuantes — bref, la question de leur économie. Dans
 l’ouvrage qui a servi de point de départ au projet de cette exposition
 (Le Supermarché du visible, paru aux Éditions de Minuit en 2017), Peter
 Szendy propose de donner à la dimension économique de la vie
 des images le nom d’iconomie.

 Les œuvres et les artistes choisis pour accompagner le visiteur dans
 son parcours posent un regard incisif et vigilant sur ces enjeux. D’une
 part, elles réfléchissent les bouleversements qui affectent aujourd’hui
 l’économie en général, qu’il s’agisse de stocks aux dimensions
 inouïes, de matières premières raréfiées, du travail et de ses            Commissaire général : Peter Szendy
 mutations vers des formes immatérielles ou encore de la valeur et de      Commissaires associés : Emmanuel Alloa
 ses nouvelles expressions, notamment sous forme de cryptomonnaies.        et Marta Ponsa
 Mais aussi, d’autre part, elles interrogent chaque fois le devenir des
 images et des visibilités à l’ère de leur iconomie globalisée.            Production Jeu de Paume

                                                                                                                                   14
Aram Bartholl, Obsolete Presence, 2017 © Aram Bartholl
     Aram Bartholl, Are you human? (prints), 2017. Vue de l’exposition « Ein Gemachter Mensch », Kallmann Museum, Ismaning 2018 © Aram Bartholl
     Samuel Bianchini, Visible Hand, 2016 © Samuel Bianchini - ADAGP
15   Maximo Gonzalez, Small Money Labyrinth Project, 2013-2015. Collage. Courtesy de l’artiste © Maximo Gonzalez                           15
PROGRAMMATION
SATELLITE 12
LE NOUVEAU SANCTUAIRE

                                                                                                                                                    Jeu de Paume | Satellite 12
 Satellite 12
 12 | 02 | 2019 – 01 | 2020
 Quelques repères:                                   « Le Nouveau Sanctuaire ».
 La programmation Satellite est                      Les trois expositions sont également
 confiée, chaque année, à un                         présentées au Musée Amparo de
 commissaire indépendant chargé de                   Puebla en 2019. Les expositions
 concevoir trois expositions au Jeu de               de la programmation Satellite
 Paume.                                              s’accompagnent de trois publications.
 Pour la 12e édition de cette                        Chaque année, le Jeu de Paume
 programmation, le Jeu de Paume                      fait appel à des graphistes
 renouvelle son partenariat avec le                  indépendants pour imaginer l’identité
 Musée Amparo de Puebla, Mexique.                    graphique des trois volumes de la
 Laura Herman, commissaire                           programmation.
 indépendante, est invitée à concevoir               Le graphisme de Satellite 12 sera créé
 cette programmation, intitulée                      par le Groupe CCC.                                                          Laura Herman
                                                                                                commissaire de la programmation Satellite 12 © DR

     « Aujourd’hui, l’architecture est également capable de contribuer       de rencontre entre différentes références culturelles, différentes
     à la réinvention de l’expérience, non pas l’expérience personnelle      pratiques, différents rituels, désirs et besoins, comment imaginer un
     ou sentimentale, mais l’expérience affective et politique. » — Sylvia   sanctuaire adapté au monde actuel ?
     Lavin                                                                   « Le Nouveau Sanctuaire » propose des œuvres issues de
                                                                             commandes récentes réalisées par les artistes Julie Béna, Ben
     Comment l’espace détermine-t-il la façon dont nous nous sentons ?       Thorp Brown et Daisuke Kosugi, qui, du point de vue de leurs
     Basée sur l’idée d’un environnement menaçant et hostile, l’une des      pratiques individuelles, étudient la capacité qu’a l’environnement
     définitions fondamentales de l’architecture est de fournir un abri et   aménagé d’accueillir le corps et les sens, d’en prendre soin et
     un certain confort au corps humain. L’idée répandue de l’habitation     de les investir. Une nouvelle animation de Julie Béna présente
     comme « peau de substitution » nous vient de Gottfried Semper,          un conte architectural sur la standardisation et la transparence
     qui décrivait l’enclos de l’animal, fait de peaux et de feuillages      dans lequel les objets voyagent et se transforment, résistant ainsi
     tissés, comme l’origine de l’espace architectural « privé ».            à la marchandisation. Dans The Arcadia Centre, installation
     Aujourd’hui, cette conception de l’architecture comme spatialité        cinématographique développée en dialogue avec des chercheurs
     enveloppante – le désir moderne d’offrir un lieu de refuge –            travaillant dans les domaines de la psychologie, des neurosciences
     n’est plus opérante. Les changements sociaux, technologiques,           et de l’éducation, Ben Torp Brown propose un sanctuaire qui crée
     démographiques et environnementaux se sont de plus en plus              une sorte d’expérience « restauratrice »
     traduits par l’exploitation de l’environnement, la standardisation      et réagit à la politique de notre temps. Enfin, le film narratif
     des modes de vie, les déplacements de personnes liés aux conflits,      expérimental de Daisuke Kosugi suit un ingénieur en bâtiment
     aux persécutions et à la gentrification, la surveillance des lieux de   japonais à la retraite à qui l’on a diagnostiqué une maladie du
     vie « privés », et enfin une négligence du corps et des sens.           cerveau. À travers un parcours architectural, ce film révèle le conflit
                                                                             intérieur du personnage, tiraillé entre son désir d’une efficacité
     Concevoir des espaces d’appartenance et entretenir des                  absolue et le fait d’accepter son corps à la santé déclinante. Les
     environnements sûrs et hospitaliers demeurent néanmoins l’une           trois expositions de cette série n’offrent aucune histoire simple de
     des plus grandes préoccupations de la politique architecturale          l’architecture, mais soulignent la complexité d’idées en constante
     contemporaine. Les « non-lieux », ainsi qu’on les nomme – des           mutation touchant à nos manières de vivre (et d’être vécus).
     espaces de nature transitoire et anonyme, souvent construits
     avec des matériaux de mauvaise qualité et qui ne sont pas assez         Laura Herman (1988, Bruxelles) est diplômée du Centre for
     importants pour être considérés comme des « lieux » –,                  Curatorial Studies du Bard College (CCS Bard, 2016), à New York,
     constituent de plus en plus la typologie architecturale de la           et titulaire d’un master de littérature moderne comparée (université
     maison. Alors que l’idée de l’architecture comme havre ou comme         de Gand, 2010). Depuis 2016, Laura est curatrice pour La Loge,
     sanctuaire est devenue une conception privilégiée, des architectes,     un espace bruxellois dédié à l’art contemporain, à l’architecture
     des designers et des artistes s’intéressent depuis longtemps à          et à la théorie. Elle est rédactrice pour De Witte Raaf, revue d’art
     l’expérience corporelle et psychologique de ceux qui habitent les       bimensuelle distribuée en Belgique et aux Pays-Bas. Ses critiques
     lieux. La Lovell Health House de Richard Neutra (1929), l’Endless       et essais ont notamment paru dans Mousse, Frieze, Spike Art
     House de Frederick Kiesler, restée à l’état de projet (1947-1960),      Quarterly, Metropolis M, et elle a organisé des expositions et des
     et la Reversible Destiny Healing Fun House d’Arakawa + Gins             événements comme Wild Horses & Trojan Dreams chez Marres,
     (2011), également restée à l’état de projet et conçue sur le modèle     à Maastricht ; Definition Series: Infrastructure au Storefront for Art
     du sanctuaire d’Asclépios, sont toutes des exemples d’architecture      and Architecture, à New York ; Third Nature au Hessel Museum,
     conçue pour être expérimentée par les sens, selon des modalités         à New York, et Natural Capital (Modal Alam) au BOZAR, à
     affectives et politiques. Ces tentatives – souvent avortées, rejetées   Bruxelles. Elle développe actuellement une exposition qui interroge
     ou oubliées – pourraient-elles servir de modèles aux aspirations        la famille en tant que fondement juridique de la citoyenneté, de la
     architecturales contemporaines ?                                        propriété et de l’État, et qui débutera à Extra City Kunsthal en 2019.
     Et si nous devons reconsidérer l’architecture comme le point

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JULIE BÉNA

                                                                                                                            Jeu de Paume | Satellite 12
Anna & the Jester
dans La Fenêtre d’Opportunité
Satellite 12
12 | 02 – 02 | 06 | 2019
  Julie Béna travaille sur des environnements
  s’inspirant des univers de la littérature, du cinéma,
  du théâtre et de la culture populaire.
  Procédant par glissements et second degré, Béna
  détourne de leur quotidienneté images et objets.
  Ces derniers deviennent progressivement sujets à
  une variété de fictions poétiques et étranges.
  À travers l’installation, la photographie, la vidéo
  et la performance, l’artiste étudie des moments de
  transition, comme le passage qui sépare la nuit du
  coucher de soleil.

  Julie Béna (1982, France) vit et travaille entre Paris et
  Prague. Elle est diplômée de la Villa Arson de Nice et a
  participé au programme d'échanges à la Gerrit Rietveld
  Academie d’Amsterdam. En 2018, elle est nommée pour
  le prix AWARE destiné aux artistes femmes. Son travail
  a été récemment exposé à la Biennale de Rennes ; à
  Chapter, New York ; à la galerie Joseph Tang, Paris ; à
  FUSED Space, San Francisco ; à Mathew, New York et
  à BOZAR, Bruxelles. Elle a pris part à des performances
  à la Fondation Ricard et au Palais de Tokyo, Paris ; au
  CAC Brétigny ; au MRAC de Sérignan ; à l’Independent,
  Bruxelles ; au M Louvain ; à l’ICA et à la Delfina
  Foundation, Londres, ainsi qu'à la Kadist Foundation,
  San Francisco. Béna a produit la fin de son projet « Have
  you seen Pantopon Rose ? » au Centre Pompidou, Paris.
  En 2019, son travail sera présenté à Paris, Prague, New
  York, Madrid et Londres. Elle est représentée par la galerie
  parisienne Joseph Tang.

  Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition.
  Coédition Jeu de Paume et Musée Amparo de Puebla,
  Mexique. Bilingue français-anglais, 15 x 21 cm, 64 pages,
  14 €. Également disponible au format e-pub au prix de 6,99 €

  Commissaire : Laura Herman

  Ce projet a été sélectionné par la commission
  mécénat de la Fondation Nationale des Arts
  Graphiques et Plastiques qui lui a apporté son
  soutien.

  Exposition coproduite par le Jeu de Paume, le
  CAPC Musée d'art contemporain de Bordeaux                      Julie Béna, Anna & the Jester in Window of Opportunity,
  et le Musée Amparo de Puebla                                   2019, vidéo. Coproduction : Jeu de Paume, CAPC musée
                                                                 d’art contemporain de Bordeaux et Museo Amparo,
  Les Amis du Jeu de Paume contribuent à la                      Puebla. © Julie Béna et Galerie Joseph Tang
  production des œuvres de la programmation
  Satellite.                                                     Julie Béna © DR
                                                                                                                       18
BEN THORP BROWN

                                                                                                                                 Jeu de Paume | Satellite 12
Satellite 12
18 | 06 – 22 | 09 | 2019

     Le travail de Ben Thorp Brown (1983,
     New York) s’intéresse à l’expérience incarnée,
     à la perception et à la mémoire. Réagissant
     aux changements économiques, environnementaux
     et technologiques, il cherche à développer pour les
     êtres humains des possibilités d'intervention au sein
     de systèmes complexes à travers la recherche,
     la technologie et la collaboration intégrées
     avec toute une gamme de participants.

     Les œuvres récentes de Brown ont été présentées au St. Louis
     Art Museum et dans les expositions « Dreamlands: Immersive
     Cinema and Art, 1905-2016 », au Whitney Museum ; « Greater
     New York », au MoMA PS1 ; « 24/7 the human condition », à
     la Biennale de Vienne, et
     « Chance Motives » au SculptureCenter de New York.
     Il a participé à des résidences par le biais du programme
     Workspace du Lower Manhattan Cultural Council ainsi qu’à
     la Chinati Foundation à Marfa, au Texas. Il est titulaire d’une
     licence obtenue au Williams College, d’un master d’arts
     plastiques effectué à la School of the Art Institute de Chicago,
     et il a suivi le programme d’études indépendant du Whitney
     Museum. Il enseigne actuellement à Parsons The New School.
     Il a reçu en soutien de son travail des bourses du Creative
     Capital Award et de la Graham Foundation.

     Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition
     Jeu de Paume et Musée Amparo de Puebla, Mexique. Bilingue
     français-anglais, 15 x 21 cm, 64 pages, 14 €.
     Également disponible au format e-pub au prix de 6,99 €

     Commissaire : Laura Herman

     Exposition coproduite par le Jeu de Paume, le CAPC
     Musée d'art contemporain de Bordeaux
     et le Musée Amparo de Puebla                                       Ben Thorp Brown
                                                                        Gropius Memory Palace, 2018, 4K vidéo, 5.1 son, 20:17.
     Les Amis du Jeu de Paume contribuent à la                          Courtesy de l'artiste © Ben Thorp Brown
     production des œuvres de la programmation
     Satellite.                                                         Ben Thorp Brown © DR
19
DAISUKE KOSUGI

                                                                                                                                    Jeu de Paume | Satellite 12
Satellite 12
15 | 10 | 2019 – 01 | 2020

   Par le biais du cinéma, de la sculpture, de la
   performance et du texte, Daisuke Kosugi met au
   point des scénarios séduisants qui renferment un
   conflit sous-jacent entre la liberté personnelle et
   les systèmes. Que ce soit en décrivant la façon
   dont la créativité est minée par l’industrie créative
   à l’œuvre dans un marché du travail postfordiste,
   ou à travers un récit de créativité qu’on ne peut
   convertir en mesures de productivité culturelles
   ou économiques, Kosugi analyse ces combats
   à travers les vies d’individus. Ses films semi-
   autobiographiques entraînent le public dans des
   expériences intimes où le conflit est présenté de
   façon corporelle et émotionnelle.
   À travers des couches de fiction et de non-fiction, il
   élabore un mode actif de visionnage, une méthode
   de récit développée à partir de son intérêt pour
   l’empathie et l’incommunicabilité de
   la douleur.

   Daisuke Kosugi (1984, Tokyo) vit et travaille à Oslo. Avec Ina
   Hagen, il est le cofondateur de l’initiative Louise Dany à Oslo.
   Parmi ses dernières expositions personnelles, on peut citer :
   Dawning of the Dance Floor, Podium, Oslo (2015) et Forgive
   Me For I Am Not Gentle en duo avec Ina Hagen, INCA
   Seattle (2016). Son travail a été présenté au LIAF (Lofoten
   International Art Festival) en Norvège ;
   à CPH:DOX 2017 (Mention spéciale à NEW:VISION
   Award), à la 11e Biennale de Gwangju, en Corée du
   Sud (2016) et à la Konsthall de Malmö (2016). Il a été
   présélectionné pour les Grants for Emerging Artist de la DNB
   Savings Bank Foundation en 2016, l’Oslo Kunstforening et
   l’International Award of the Spring Exhibition 2016, Kunsthal
   Charlottenborg, Copenhague. En 2017, il était en résidence
   au WIELS, à Bruxelles.

   Un catalogue est publié à l’occasion de l’exposition. Coédition
   Jeu de Paume et Musée Amparo de Puebla, Mexique. Bilingue
   français-anglais, 15 x 21 cm, 64 pages, 14 €.
   Également disponible au format e-pub au prix de 6,99 €

   Commissaire : Laura Herman

   Exposition coproduite par le Jeu de Paume, le
   CAPC Musée d'art contemporain de Bordeaux
   et le Musée Amparo de Puebla                                       Daisuke Kosugi
                                                                      Meeting Uncle Yuji, 2018, vidéo
   Les Amis du Jeu de Paume contribuent à la                          Courtesy de l’artiste © Daisuke Kosugi. Photo : Oscar Qvale
   production des œuvres de la programmation
   Satellite.                                                         Daisuke Kosugi © DR
                                                                                                                              20
PROGRAMMATION
CHÂTEAU DE TOURS
KOEN WESSING

                                                                                                                                             Jeu de Paume | Château de Tours
L'IMAGE INDÉLÉBILE
17 | 11 | 2018 – 12 | 05 | 2019

     Koen Wessing a témoigné dans son travail de
     l’histoire de l’après-guerre : la décolonisation,
     la violence et la barbarie en Amérique latine, la
     désintégration du bloc soviétique, la guerre en
     Yougoslavie, l’apartheid en Afrique du Sud ou
     encore la résurgence de la Chine. Dans l'exposition
     « Koen Wessing. L'Image indélébile », le Jeu de
     Paume – Château de Tours présente un ensemble
     de 80 tirages, ainsi que des projections et un
     entretien filmé avec le cinéaste et directeur de la
     photographie néerlandais Kees Hin.

     Koen Wessing naît à Amsterdam, en 1942, sous l’occupation
     allemande. Son père, Han Wessing, est architecte d’intérieur ;
     sa mère, Eva Eisenloeffel, sculptrice. Il meurt en 2011, à la veille
     d’un voyage au Chili. Très malade, il souhaitait se rendre             © Koen Wessing / Nederlands Fotomuseum, Rotterdam, Pays-Bas
     au vernissage d’« Imágenes Indelebles / Indelible Images »,
     exposition présentant pour la première fois à Santiago du Chili        et un immeuble voisin pour contourner le blocus organisé
     ses célèbres photographies du coup d’État militaire de 1973 et         par la police et faire passer ses rouleaux de pellicule. Cette
     du renversement du gouvernement de Salvador Allende.                   anecdote deviendra légendaire.
     Koen Wessing a grandi après guerre dans un milieu                      Comme ces mots célèbres qu’on n’oublie plus une fois qu’on
     d’intellectuels néerlandais. Nombreux sont les gens de sa              les a lus, certaines des images de Wessing restent gravées
     génération à avoir été fortement sensibilisés à la violence, à         dans la mémoire dès lors qu’on les a vues, ne paraissant
     la misère et au génocide qui avaient pris fin immédiatement            pas porter sur un instant particulier du passé, mais sur
     avant ou après leur naissance, et à avoir été éduqués dans             quelque chose de plus universel. Ses photos nous montrent
     la pensée de la reconstruction, de la résilience, de l’optimisme       les « damnés de la terre », sans toutefois les déshumaniser,
     et du progrès social qui caractérisèrent les années de leur            sans leur assigner un rôle de victime : ils demeurent nos
     adolescence. Plusieurs grands photographes avaient contribué           semblables. Souvent, Koen Wessing part à la recherche de
     à la production de faux papiers au bénéfice des juifs cachés,          ceux qui pleurent les morts qu’il a croisés, ou de ceux qui
     ou réalisé des photographies déchirantes du dernier hiver de           tentent de retrouver leurs « disparus ».
     la Seconde Guerre mondiale, l’« hiver de la faim », famine au
     cours de laquelle moururent des milliers de Néerlandais. Tel           Koen Wessing est l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi
     était l’essentiel de la photographie documentaire publiée à            lesquels Chili, September 1973 ; Nicaragua ’78 ; Flashes
     l’époque dans la presse, parallèlement à la photographie qui           from South Africa ; From Chile to Guatemala: Ten Years in
     travaillait à la gloire de la reconstruction des Pays-Bas. Ces         Latin America ; Koen Wessing in China and Tibet ; Fotografía.
     deux genres s’enracinaient profondément dans la nouvelle               El arte de visibilizar la pregunta. Son travail a été présenté
     photographie qui avait émergé dans l’entre-deux-guerres.               à l’occasion de nombreuses expositions personnelles et
                                                                            de groupe, dont « Nicaragua en El Salvador » et « Koen
     Une génération plus jeune de photographes néerlandais, Ed              Wessing and Susan Meiselas ».
     van der Elsken, son épouse hongroise Ata Kandó, Johan van
     der Keuken et bien d’autres, entreprennent à cette époque              Un album est publié à l’occasion de l’exposition.
     de voyager et de travailler à l’étranger, tandis que Wessing
     apprend son métier de photographe en autodidacte, assistant
     durant deux ans Ed van der Elsken dans son travail.                    Avec le soutien de l'Ambassade du Royaume des
                                                                            Pays-Bas en France
     Globe-trotter né, Koen Wessing commence par sillonner                  Remerciements au Nederlands Fotomuseum
     l’Europe en auto-stop ; plus tard, il finance fréquemment ses
     voyages en empruntant de l’argent, se rendant là où il se sent         Commissaire : Jeroen de Vries
     appelé à aller. En mai 1968, c’est à Paris. En 1969, il prend des      Commissaire associée : Pia Viewing
     photographies dans Het Maagdenhuis, le centre administratif
     occupé de l’Université d’Amsterdam, et construit une passerelle        Exposition organisée par le Jeu de Paume
23   provisoire surplombant une ruelle entre le bâtiment universitaire      en collaboration avec la Ville de Tours
ACTIVITÉS CULTURELLES
& CINÉMA
CRÉATION EN LIGNE
     EREWHON
     http://espacevirtuel.jeudepaume.org
     12 l 2018 – 06 | 2019

     Erewhon est un récit librement adapté d’une fable
     philosophique écrite en 1872 par Samuel Butler.
     Il sera disponible en ligne, en épisodes, et comprend
     des textes, des images, de la musique et des vidéos.

     Le projet dresse le portrait d'une ville située dans un présent
     parallèle. L'automatisation a été poussée jusqu'à ses limites
     extrêmes. Le travail tel qu'on le connaît a disparu. Des usines
     produisent tout ce qui est nécessaire à la vie. La production,
     le stockage et la manutention sont externalisés dans les
     hangars à l'extérieur de la ville, sans humains. Des fermes
     processent végétaux et animaux. Des véhicules les livrent. Des
     logiciels optimisent le système. Les habitants sont débarrassés
     des fonctions pénibles et s'adonnent à des occupations
     ludiques. Des robots-loutres s'occupent des personnes âgées et
     ronronnent selon un logiciel d'intelligence artificielle. D'autres
     robots s'occupent de masser les habitants, ou encore de leur
     préparer à manger. Des chats équipés de GPS cartographient
     les territoires. Des aspirateurs robots s’éveillent à la sensualité.
     Des cochons aux cerveaux augmentés sont reliés en réseau.
     Les cerveaux des humains, des animaux et des plantes sont
     reliés entre eux à égalité, dans un système de data centers
     interconnectés qui traitent toute la matière mentale.

     Les travaux du philosophe Pierre Cassou-Noguès interrogent
     la part imaginaire de la raison scientifique. Ses textes allient la
     fiction et la théorie. Il a notamment publié Les démons de Godel
     (Seuil, 2007), Mon zombie et moi (Seuil, 2010), Lire le cerveau
     (Seuil, 2011), Les rêves cybernétiques de Norbert Wiener (Seuil,
     2014). Il est professeur au département de philosophie de
     l’université Paris 8 à Saint Denis et il est co-éditeur de la Revue
     SubSistance (John Hopkins University Press).

     Face à un monde que l’on pourrait tenir pour acquis, les artistes
     Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon spéculent sur des
     alternatives potentielles avec des films, essais et installations.
     Ils luttent contre l’obsolescence programmée de l’homme
     (Cyborgs dans la brume), plaident pour la fin du travail (Institut
     de néoténie), dénoncent l’automatisation du traitement des
     produits, du vivant et des données (Le Monde comme entrepôt
     de livraison), observent la réticulation privative de l’espace
     public (Prisonniers volontaires du rêve américain), enquêtent sur
     les lieux d'Internet (Globodrome, World Brain), expérimentent
     des modes de vie alternatifs pour une société d’hyper
     information (Laboratoire de schizophrénie contrôlée), proposent
     à des chercheurs de vivre dans la forêt, nus mais connectés
     au réseau (Wiki Forest), interrogent les images dansées d'une
     guerre (Dance Party in Iraq), embarquent des volontaires dans
     l'espace mental de la terreur (Société nuage) et observent
     la transmutation des humains en poudre (Société nuage).
     Stéphane Degoutin enseigne à l’École nationale supérieure des
     arts décoratifs à Paris. Gwenola Wagon enseigne à l’université
     Paris 8 à Saint-Denis.
     d-w.fr
                                                                            Erewhon, 2018
                                                                            © Pierre Cassou-Noguès, Stéphane Degoutin
                                                                            et Gwenola Wagon. Irrévérence Films

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