RAPPORT DE LA NEUVIEME REUNION DU GROUPE DE TRAVAIL EUROPEEN ENVIRONNEMENT ET SANTE - RAPPORT DE LA REUNION

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RAPPORT DE LA NEUVIEME REUNION DU GROUPE DE TRAVAIL EUROPEEN ENVIRONNEMENT ET SANTE - RAPPORT DE LA REUNION
RAPPORT
DE LA REUNION

RAPPORT DE LA
NEUVIEME REUNION DU
GROUPE DE TRAVAIL
EUROPEEN
ENVIRONNEMENT ET
SANTE
BONN, LES 9 ET 10 DÉCEMBRE 2019

euro.who.int
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019   page 2

                                           Résumé
La neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé (EHTF) s’est tenue au
Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS, à Bonn (Allemagne), les 9 et
10 décembre 2019. L’EHTF a célébré le trentième anniversaire du processus européen Environnement
et santé. Il a également adopté son programme de travail pour 2020-2021, une stratégie de
communication, ainsi que le champ d’action et les objectifs de son groupe de travail sur la collaboration
des autorités sous-nationales et locales (CoLSA), avant d’élire un nouveau coprésident issu du secteur
de la santé. En outre, il a examiné attentivement les principales avancées et les problématiques
émergentes observées aux niveaux mondial et régional en matière d’environnement et de santé lors
d’une série d’ateliers interactifs.
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019    page 3

                              © Organisation mondiale de la Santé 2020
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meeting of the European Environment and Health Task Force. Bonn, 9–10 December 2019.
Copenhagen : WHO Regional Office for Europe; 2020. »
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Citation suggérée. Rapport de la neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et
santé. Bonn, les 9 et 10 décembre 2019. Copenhague : Bureau régional de l’OMS pour
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Document numéro : WHO/EURO:2020-1392-41142-55940
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019                                                   page 4

Sommaire
Remerciements ......................................................................................................................................... 5
Sigles et abréviations ............................................................................................................................... 5
Ouverture de la réunion et adoption de l’ordre du jour et du programme ............................................... 6
De Francfort à Ostrava et au-delà : le trentième anniversaire du processus européen Environnement et
santé ......................................................................................................................................................... 6
Partage d’expériences dans l’élaboration et la mise en œuvre des portefeuilles nationaux de mesures
sur l’environnement et la santé ................................................................................................................ 9
Problématiques nouvelles et émergentes en matière d’environnement et de santé ................................ 12
Suivi des progrès accomplis dans la réalisation des ODD et des cibles pertinentes pour
l’environnement et la santé : projet de cadre ......................................................................................... 15
Les outils, les mécanismes et les activités devant faciliter l’élaboration des portefeuilles nationaux de
mesures sur l’environnement et la santé ................................................................................................ 16
Rapports des groupes de travail établis dans le cadre de l’EHTF .......................................................... 20
   Groupe de travail sur la collaboration des autorités locales et sous-nationales : champ d’action et
   objectifs .............................................................................................................................................. 20
   Groupe de travail sur la santé face au changement climatique .......................................................... 20
Bilan des principales avancées régionales et mondiales en matière d’environnement et de santé ........ 21
Programme de travail de l’EHTF pour 2020–2021................................................................................ 24
Élection du coprésident de l’EHTF ........................................................................................................ 26
Résumé de la réunion ............................................................................................................................. 26
Annexe 1. Objet de la réunion ............................................................................................................... 27
Annexe 2. Programme de la réunion ...................................................................................................... 29
Annexe 3. Liste des participants ............................................................................................................ 33
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019   page 5

Remerciements
La réunion a bénéficié du généreux appui financier du ministère fédéral allemand de la Santé.

Sigles et abréviations
 5G                   technologie sans fil de cinquième génération
 CEE-ONU              Commission économique pour l’Europe des Nations Unies
 CEHAPE               plan d’action pour l’environnement et la santé des enfants en Europe
 CEM                  champ électromagnétique
 CHEST                ensemble d’outils pour des solutions d’énergie domestique propres
 CIRC                 Centre international de recherche sur le cancer
 CoLSA                Groupe de travail de l’EHTF sur la collaboration des autorités locales et sous-
                      nationales
 EEHYC                Coalition européenne des jeunes pour l’environnement et la santé
 EHTF                 Groupe de travail européen Environnement et santé
 HEAL                 Alliance pour la santé et l’environnement
 IPBES                Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et
                      les services écosystémiques
 ODD                  objectifs de développement durable
 PPE-TSE              Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement
 REC                  Centre régional pour l’environnement (Hongrie)
 SAICM                approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques
 Treizième PGT        Treizième Programme général de travail 2019-2023
 UE                   Union européenne
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019     page 6

Ouverture de la réunion et adoption de l’ordre du jour et du programme
1. La neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé (EHTF) s’est tenue au
campus des Nations Unies, à Bonn (Allemagne), les 9 et 10 décembre 2019. La réunion a bénéficié du
généreux appui financier du ministère fédéral allemand de la Santé. Veuillez consulter l’annexe 1 pour
l’objet de la réunion, l’annexe 2 pour le programme de travail et l’annexe 3 pour la liste des participants.
Plusieurs participants y ont assisté par liaison vidéo.
2. La séance est officiellement ouverte par le docteur Nune Bakunts, présidente de l’EHTF, qui
souhaite la bienvenue aux représentants de 33 États membres et de huit acteurs institutionnels. L’ordre
du jour et le programme de travail corrigés d’amendements mineurs sont adoptés.
3. Le docteur Piroska Östlin, directrice régionale par intérim de l’OMS/Europe, s’adresse aux
participants à travers une déclaration vidéo préalablement enregistrée. L’année 2019 est marquée par le
trentième anniversaire du processus européen Environnement et santé. Pendant ces trente années, la
structure de gouvernance du processus européen a changé à plusieurs reprises. En conséquence, le
Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a pris des mesures visant à restructurer son action en matière
d’environnement et de santé, en renforçant la convergence des stratégies et des structures techniques
depuis la Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé (Ostrava, République
tchèque, 13-15 juin 2017) et l’adoption de la Déclaration d’Ostrava. Une série de publications et de
logiciels ont été mis au point pour aider les États membres dans la préparation de portefeuilles nationaux
de mesures sur l’environnement et la santé.

De Francfort à Ostrava et au-delà : le trentième anniversaire du processus
européen Environnement et santé
4. Le docteur Zsuzsanna Jakab, directrice générale adjointe de l’OMS, s’adresse aux participants dans
une déclaration vidéo préalablement enregistrée. De nombreuses questions soulevées lors de la
Première Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé (Francfort-sur-le-Main, Allemagne,
7-8 décembre 1989), comme le changement climatique, la pollution atmosphérique et la sécurité
chimique, restent particulièrement pertinentes aujourd’hui. Les principes établis lors de la première
conférence par l’adoption de la Charte européenne de l’environnement et de la santé sont plus que
jamais d’actualité : la collaboration internationale et multisectorielle, le partenariat avec les autres
organisations internationales, notamment la Commission économique pour l’Europe des Nations
Unies (CEE-ONU) et ONU Environnement, et les partenariats avec la société civile qui laissent une
place de choix aux jeunes. De nouveaux instruments stratégiques ont été mis au point pour faciliter
l’action dans le domaine de l’environnement et de la santé, notamment le Protocole sur l’eau et la santé
à la Convention de 1992 sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs
internationaux, le premier traité juridiquement contraignant applicable au secteur de la santé, qui a été
adopté lors de la Troisième Conférence ministérielle en 1999.
5. Le processus européen Environnement et santé a connu des difficultés à nourrir l’intérêt politique
pour des mesures sur l’environnement et la santé, en particulier après la crise économique mondiale de
2008. Néanmoins, l’adoption des objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD) et du
treizième Programme général de travail de l’OMS pour 2019-2023 (treizième PGT) ont suscité un
nouvel élan favorable au changement et un engagement politique renouvelé. Lors de la Sixième
Conférence ministérielle (Ostrava, République tchèque, 13-15 juin 2017), les États membres se sont
engagés à élaborer des portefeuilles nationaux de mesures en plaçant l’accent sur leurs propres priorités
nationales. L’expérience de la Région européenne de l’OMS a encouragé des actions au-delà de cette
Région et un nouveau centre, inspiré du Centre européen de l’environnement et de la santé, a été instauré
dans la Région du Pacifique occidental de l’OMS, à Séoul (République de Corée).1
6. Le docteur Michal Krzyzanowski, professeur invité du King’s College de Londres (Royaume-Uni)
et ancien chef du Centre européen de l’environnement et de la santé, rend hommage aux fondateurs du

1
    Voir https://www.who.int/westernpacific/centreforenvironment.
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019     page 7

processus européen Environnement et santé et précise les principes des politiques publiques et les
éléments stratégiques de la Charte européenne de l’environnement et de la santé. Les priorités de la
Charte sont aussi pertinentes aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en 1989.
7. Les conférences ministérielles successives sont à l’origine de déclarations politiques et de la
création de nouveaux outils et mécanismes :
       Première Conférence ministérielle (Francfort-sur-le-Main, Allemagne, 1989) : Charte
        européenne de l’environnement et de la santé ;
       Deuxième Conférence ministérielle (Helsinki, Finlande, 1994) : plans d’action nationaux pour
        l’environnement et la santé ;
       Troisième Conférence ministérielle (Londres, Royaume-Uni, 1999) : Protocole sur l’eau et la
        santé et Charte sur les transports, l’environnement et la santé (qui a été fusionnée en 2002 avec
        le Programme commun d’action sur le transport et l’environnement de la CEE-ONU pour créer
        le Programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement (PPE-TSE)) ;
       Quatrième Conférence ministérielle (Budapest, Hongrie, 2004) : Plan d’action pour
        l’environnement et la santé des enfants en Europe (CEHAPE, d’après son sigle en anglais) ;
       Cinquième Conférence ministérielle (Parme, Italie, 2010) : Déclaration de Parme sur
        l’environnement et la santé et Déclaration des jeunes à l’occasion de la Conférence de Parme ;
       Sixième Conférence ministérielle (Ostrava, République tchèque, 2017) : Déclaration de la
        Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, conforme au Programme de
        développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.
8. La création du Centre européen de l’environnement et de la santé est l’un des résultats concrets de
la Première Conférence ministérielle. Le centre collabore avec un large éventail de partenaires, parmi
lesquels la Commission européenne, l’Agence européenne pour l’environnement, ONU Environnement
et la CEE-ONU. Ses activités techniques et son engagement dans le domaine de la recherche ont permis
la création d’une base fiable de données factuelles sur un large éventail de problématiques
environnementales et sanitaires, qui est utilisée dans le monde entier. Les travaux du centre sur les effets
sanitaires de la pollution atmosphérique ont contribué à l’adoption en 2015 de la résolution WHA68.8
de l’Assemblée mondiale de la santé sur les conséquences sanitaires de la pollution de l’air et à
l’organisation de la Première Conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé en 2018. Par
ailleurs, le centre dirige les activités normatives de l’OMS en matière de qualité de l’air. Une version
actualisée des lignes directrices mondiales de l’OMS relatives à la qualité de l’air doit être publiée en
2021.
9. Le processus européen aura à l’avenir pour priorité de développer la base de données factuelles et
la capacité des États membres à agir dans le domaine de l’environnement et de la santé, de continuer à
diriger le programme de la Région européenne en matière d’environnement et de santé et d’identifier
l’emploi d’arguments sanitaires dans les politiques relatives au changement climatique et dans le
programme de développement durable.
10. Une table ronde est organisée avec la participation de jeunes, de représentants de la société civile
et d’acteurs institutionnels du processus européen Environnement et santé. Les participants sont : le
docteur Roberto Bertollini (conseiller auprès du ministre de la Santé du Qatar, qui s’est adressé aux
participants dans une déclaration vidéo préalablement enregistrée), Mme Alina Bezhenar (cofondatrice
de la Coalition européenne des jeunes pour l’environnement et la santé (EEHYC)),
Mme Génon K. Jensen (directrice exécutive, Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL), qui
s’est adressée aux participants dans une déclaration vidéo préalablement enregistrée), M. Marco Keiner
(directeur, Division de l’environnement, CEE-ONU), le docteur Wilfried Kreisel (ex-directeur exécutif,
Santé et environnement au Siège de l’OMS), Mme Brigit Staatsen (coprésidente du processus européen
Environnement et santé et chercheuse principale pour l’environnement et la santé, Institut national pour
la santé publique et l’environnement, Pays-Bas).
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019    page 8

11. Le processus européen Environnement et santé a modifié le discours en matière d’environnement
et de santé en permettant la prise en compte par les citoyens et les responsables politiques du fait que
l’environnement constitue un déterminant majeur de la santé, de la mauvaise santé et du bien-être, du
fait que les problèmes environnementaux et sanitaires ne sont pas seulement locaux mais nationaux et
internationaux et du fait que les mesures visant à les résoudre doivent reposer sur des données
scientifiques. Cependant, si au cours des décennies passées le processus avait pour objectif une
collaboration internationale visant à régler des problèmes locaux, les problèmes désormais constatés au
niveau mondial présentent un impact colossal sur la vie de communautés locales qui ne peuvent pas,
d’elles-mêmes, changer leur situation. Ces défis nouveaux exigent de nouveaux instruments, de
nouvelles alliances et de nouvelles bases factuelles. Une nouvelle alliance intersectorielle qui permettra
de mettre au point la base factuelle nécessaire pour catalyser les changements de politique aux niveaux
national et international ainsi qu’une stratégie de communication innovante pour soutenir les nouvelles
politiques est indispensable.
12. L’EEHYC a été fondée en 2012 et est inscrite au nombre des organisations internationales non
gouvernementales depuis 2014. Son siège est situé à Vilnius (Lituanie). Lors de la Sixième Conférence
ministérielle en 2017, l’EEHYC a adopté la Déclaration des jeunes à Ostrava et l’Engagement des
jeunes à agir, qui visent à promouvoir une plus grande implication des jeunes, à encourager une
collaboration stratégique avec l’ensemble des acteurs du processus européen Environnement et santé et
à améliorer l’éducation officielle et informelle sur les questions d’environnement et de santé. L’EEHYC
coordonne les plateformes nationales des organisations de la jeunesse dans les États membres de la
Région européenne de l’OMS et elle a pris part aux activités du PPE-TSE et du Protocole sur l’eau et
la santé. En décembre 2019, elle a lancé sa dernière publication en date intitulée Emerging opportunities
and challenges in the European Environment and Health Process (« Opportunités et difficultés
émergentes dans le processus européen Environnement et santé », en anglais).2
13. En s’inspirant de la Charte européenne de l’environnement et de la santé de 1989, les acteurs du
processus européen Environnement et santé, dont l’OMS, la CEE-ONU et ONU Environnement, ont
créé des processus supplémentaires dans le cadre du Protocole sur l’eau et la santé, de la Convention
sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance et du PPE-TSE qui témoignent
visiblement de la nature interdépendante des actions sur l’environnement et la santé. L’inclusion de
considérations sanitaires dans les politiques et la planification en matière de transports au titre du PPE-
TSE a été particulièrement précieuse. Les problématiques environnementales sont désormais
systématiquement examinées dans le cadre de la santé humaine et des conditions de vie.
14. Les objectifs ambitieux de la Première Conférence ministérielle sont inspirés de la nécessité de
répondre à une série de catastrophes environnementales, d’un tournant politique à l’origine d’une
Europe plus unie et de documents stratégiques internationaux tels que le rapport Brundtland, Notre
avenir à tous.3 Le processus européen est devenu un modèle de collaboration multisectorielle qui inspire
aujourd’hui la Région du Pacifique occidental de l’OMS. Le Centre Asie-Pacifique pour
l’environnement et la santé, instauré en 2019, s’intéressera à trois domaines techniques : la qualité de
l’air, les énergies et la santé, le changement climatique et la santé, et l’eau et le cadre de vie. La
collaboration multisectorielle gagne déjà du terrain dans la Région grâce à des organismes comme le
Forum régional pour l’environnement et la santé dans les pays d’Asie du Sud-Est et de l’Est (Forum
régional Asie-Pacifique pour l’environnement et la santé).
15. Les priorités du processus européen Environnement et santé pour l’avenir incluent le renforcement
de la collaboration sur des aspects interdisciplinaires comme le changement climatique et les villes
durables, qui permettra en outre un meilleur usage de maigres ressources. Le processus européen
continuera à impliquer les jeunes dans les activités de prise de décisions et de développement des
capacités. Une collecte des données et un suivi des activités efficaces sont indispensables pour évaluer
si une mesure induit les effets désirés.

2
 Voir www.eehyc.org.
3
 Commission mondiale de l’environnement et du développement. Notre avenir à tous. Oxford/New York :
Oxford University Press ; 1987.
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019     page 9

Partage d’expériences dans l’élaboration et la mise en œuvre des
portefeuilles nationaux de mesures sur l’environnement et la santé
Document EURO/EHTF9/8
16. S’adressant à l’assistance par liaison vidéo, Mme Dovilė Adamonytė, consultante, Centre européen
de l’environnement et de la santé, décrit les résultats d’une enquête en ligne dont l’objectif était
d’évaluer l’état d’avancée de l’élaboration par les États membres de portefeuilles nationaux de mesures
et d’identifier les domaines qui pourraient nécessiter une assistance technique et les capacités requises
pour soutenir les activités nationales.
17. L’enquête en ligne semi-structurée a été réalisée en avril-mai 2019 et une deuxième série de
données ont été collectées en septembre-novembre 2019. Un total de 40 enquêtes a été reçu de 37 États
membres. L’enquête consistait en 23 questions ouvertes et fermées réparties en trois sections : structure
institutionnelle pour l’environnement et la santé, élaboration du portefeuille national de mesures et
exemples spécifiques de mesures prises dans chaque domaine prioritaire.
18. Les réponses aux questions relatives à la structure institutionnelle indiquent que les points focaux
pour l’environnement et la santé constituent le principal canal de communication et de coordination lors
des réunions des spécialistes des secteurs de l’environnement et de la santé et la principale source
d’informations pour les responsables politiques. D’autres ministères, comme ceux de l’Agriculture, du
Développement économique, du Travail, de l’Éducation et des Situations d’urgence, sont aussi
impliqués, à l’instar des autorités sous-nationales, de la société civile, des jeunes et du secteur privé.
Dans 11 États membres, un mécanisme existant est utilisé pour coordonner les activités dans les
secteurs de la santé et de l’environnement, tandis que dans les autres pays ayant répondu à l’enquête,
un mécanisme a été créé.
19. Les États membres ont fait état d’obstacles à l’obtention des ressources humaines et financières
nécessaires pour élaborer leur portefeuille national et d’un financement limité pour la mise en œuvre
du portefeuille. Au total, 68 % des États membres qui n’ont pas encore préparé de portefeuille national
ont déclaré avoir l’intention de le faire. Le portefeuille national est un document spécifique dans neuf
États membres et il est intégré dans des stratégies ou politiques nationales existantes dans neuf autres.
Les priorités des portefeuilles nationaux sont la qualité de l’air, la sécurité chimique et des villes saines
et durables. Quelques répondants ont cité un système de santé viable sur le plan environnemental au
nombre des priorités.
20. Au total, 63 % des États membres n’ont pas de ressources dédiées à l’élaboration du portefeuille
national. Dix États membres disposent d’un système de suivi et d’évaluation ; toutefois, 16 % des
répondants restants ignorent si un tel système existe dans leur pays. La mise en œuvre des portefeuilles
nationaux sera évaluée en identifiant des indicateurs nationaux et en facilitant le suivi et la notification
par l’intermédiaire du cadre des ODD. Les types de mesures rapportées par les États membres incluent
des instruments stratégiques, des ateliers, des évaluations d’impact sanitaire, des formations et des
projets de collaboration. Les répondants ont signalé plusieurs domaines, comme la qualité de l’air et la
sécurité chimique, dans lesquels leur pays pouvait fournir une assistance technique aux autres pays. Le
Bureau régional pourrait préparer un document de référence qui mettrait en valeur les expériences
positives d’États membres dans l’élaboration de leur portefeuille national, qui soulignerait leurs
priorités en matière d’environnement et de santé et qui évoquerait les réussites et les obstacles
rencontrés. Cette publication pourrait être lancée à l’occasion de la prochaine évaluation à mi-parcours
du processus européen Environnement et santé et servir de contribution à la stratégie de communication
du processus européen.
21. Les participants se divisent en sept groupes dédiés chacun à l’un des domaines prioritaires inscrits
dans la Déclaration d’Ostrava, afin d’évoquer les principales difficultés rencontrées par les pays et les
moyens à disposition de l’OMS et des autres acteurs du processus européen pour aider à les surmonter.
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019 page 10

La qualité de l’air
Sous l’égide de la Géorgie et de M. Román Pérez Velasco, conseiller technique, Centre européen de
l’environnement et de la santé
22. La promotion de la collaboration intersectorielle et le dialogue entre les parties prenantes
constituent les principales difficultés rencontrées par les États membres. Pour y remédier, les États
membres soulignent la nécessité de renforcer les cadres juridiques à travers les différents niveaux de
gouvernance. En outre, il convient d’agir pour améliorer la qualité de l’air intérieur et pour optimiser
les bienfaits collatéraux de l’atténuation des changements climatiques et de la lutte contre la pollution
atmosphérique. Le développement des capacités soutenu par l’OMS et par l’Union européenne (UE) en
Géorgie, le système d’alerte rapide en présence de poussières provenant du désert appliqué
conjointement par Chypre, la Grèce et Israël et l’approche pangouvernementale de la pollution
atmosphérique adoptée par les Pays-Bas comptent parmi les bonnes pratiques. Le renforcement des
réseaux de suivi de la qualité de l’air et la collecte de données aux fins des évaluations de l’impact
sanitaire, ainsi que la promotion d’une mobilité urbaine durable sont d’autres exemples d’activités
possibles.
L’eau, l’assainissement et la santé
Sous l’égide de la Serbie et du Dr Enkhtsetseg Shinee, conseillère technique, Centre européen de
l’environnement et de la santé
23. Les États membres ont pour priorité la création d’une législation pour l’adoption de stratégies de
gestion de la sécurité de l’eau et de l’assainissement conformes aux lignes directrices de l’OMS et
l’élaboration de feuilles de route pour leur mise en œuvre à long terme ; le durcissement des normes de
qualité de l’eau, y compris des normes relatives à la surveillance fondée sur les risques de la qualité de
l’eau ; l’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène dans les services de soins de santé,
dans les écoles et dans les autres institutions ; et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Le
Protocole sur l’eau et la santé fournit une base solide pour l’élaboration de portefeuilles nationaux dans
le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, du fait notamment de son mécanisme de
définition des cibles et de mise en œuvre. Toutefois, une coordination efficace entre les différents
secteurs est nécessaire pour impliquer l’ensemble des parties prenantes dans le processus de mise en
œuvre. Les États membres devraient partager les bonnes pratiques, des données d’expérience et des
outils. La progression de la contamination chimique des ressources en eau par des substances comme
les composés perfluorés et les résidus pharmaceutiques compte parmi les difficultés émergentes.
La sécurité chimique
Sous l’égide de la Lituanie et du Dr Irina Zastenskaya, conseillère technique, Centre européen de
l’environnement et de la santé
24. Les activités des États membres sont conformes aux priorités régionales en matière de sécurité
chimique. Néanmoins, les priorités nationales divergent selon le niveau de développement économique
du pays, les structures institutionnelles dont il dispose et les capacités existantes. Les principales
préoccupations portent sur les problèmes classiques liés la sécurité chimique, comme l’élaboration et
la mise en œuvre de lois innovantes, l’évaluation de l’exposition et des risques, la surveillance sanitaire,
le renforcement des centres antipoison, la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure,
la promotion d’alternatives plus saines et la suppression de l’amiante et d’autres substances chimiques
dangereuses, et l’élimination des déchets dangereux, y compris des déchets médicaux. Par ailleurs, les
États membres sont préoccupés par des problèmes émergents, comme l’évaluation des risques liés aux
mélanges de substances chimiques, le recyclage des produits dangereux et l’économie circulaire, le
développement de la législation relative aux produits chimiques pour couvrir le contrôle des émissions
de substances chimiques dangereuses et leur mise sur le marché, et la mesure de l’impact sanitaire des
mouvements transfrontières de substances chimiques. La mise en œuvre de programmes de
biosurveillance humaine, notamment par le biais d’une collaboration entre les pays de l’UE et les autres
pays dans le cadre de l’initiative européenne de biosurveillance humaine, est un domaine qui offre de
nombreuses possibilités. Les participants demandent l’appui du Centre européen de l’environnement et
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019 page 11

de la santé pour le développement des capacités et la création d’une base de données scientifiques aux
fins d’une action de promotion au niveau national.
La gestion des déchets et des sites industriels pollués
Sous l’égide de l’Italie et du Dr Julia Nowacki, conseillère technique, Centre européen de
l’environnement et de la santé
25. Le développement industriel a toujours présenté et présente encore aujourd’hui de nombreux
avantages pour nos sociétés. Cependant, les sites industriels en activité ou fermés sont à l’origine d’une
contamination de l’environnement qui a une incidence sur la santé humaine avec différents modes
d’exposition et des effets multiples. Ces effets sur la santé affectent souvent de façon injuste les groupes
au statut socioéconomique précaire qui vivent près de sites industriels pollués. En Europe, les
précédentes définitions des sites industriels pollués mettaient l’accent sur la contamination des sols.
Une définition plus large exige de prendre en considération les sols, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire,
ainsi que la production de déchets et l’exposition sur le lieu de travail. Les sites industriels pollués sont
souvent des zones très sensibles qui requièrent une approche multidisciplinaire afin d’intégrer de
multiples expositions environnementales et diverses atteintes à la santé humaine.
26. Il faut de toute urgence adopter une approche proactive pour mesurer l’impact sanitaire des sites
industriels pollués et agir sur ces impacts. Cela suppose l’élaboration de stratégies intersectorielles qui
permettent d’aborder les problèmes environnementaux, sociaux, professionnels, industriels et
sanitaires. Les mélanges complexes de substances chimiques dangereux pour la santé se retrouvent
souvent dans l’environnement des sites industriels pollués. C’est pourquoi l’action corrective visant à
traiter la contamination environnementale due aux sites industriels pollués ne doit pas être retardée sur
la base d’une incertitude scientifique, qu’il s’agisse du manque d’études épidémiologiques de haute
qualité, de l’absence de données relatives à l’exposition, à la population et à la santé ou de la taille
inadaptée des échantillons. Les États membres demandent un appui pour le développement des
capacités et la sensibilisation officiels et informels, des stratégies pour l’évaluation des impacts et
l’atténuation des risques pour avancer vers une économie circulaire.
Le changement climatique
Sous l’égide de l’Allemagne, de la Croatie et du Dr Vladimir Kendrovski, conseiller technique, Centre
européen de l’environnement et de la santé
27. De nombreux États membres ont instauré des mécanismes de coordination intersectorielle pour
identifier les mesures nécessaires à l’atténuation des risques sanitaires liés au changement climatique
dans le secteur de la santé et les autres secteurs. La gravité des impacts futurs sera déterminée par les
changements qui affecteront le climat et par les changements simultanés qui porteront sur des facteurs
non climatiques, ainsi que par les mesures d’adaptation mises en œuvre pour limiter les effets négatifs.
Des données relatives aux allergies associées au changement climatique ont été collectées en
Allemagne, en Israël et en Slovaquie.
28. La pérennité des systèmes de santé sera mise en péril si les déterminants en amont des maladies ne
sont pas abordés avec sérieux. Au vu des rapports très forts qui existent entre ces facteurs, des politiques
sanitaires bien conçues qui promeuvent l’atténuation de l’impact sanitaire du changement climatique et
l’adaptation face à cet impact représenteraient une réelle opportunité pour la promotion de la santé et la
prévention des maladies. Depuis la conférence internationale sur le changement climatique dans la
Méditerranée et au Moyen-Orient organisée en 2018, Chypre joue un rôle de coordination des efforts
visant à atténuer les effets du changement climatique dans les régions de la Méditerranée orientale et
du Moyen-Orient.
29. Néanmoins, plusieurs États membres rencontrent des difficultés dans la mise en œuvre de leur plan
d’action. Il est nécessaire d’accroître la sensibilisation aux risques liés aux changements climatiques
pour la santé. Les participants appellent le Bureau régional et les autres partenaires à aider à
l’élaboration de supports pédagogiques pertinents.
Neuvième réunion du Groupe de travail européen Environnement et santé, 9 et 10 décembre 2019 page 12

Les villes
Sous l’égide du Dr Miriam Weber, Villes-santé, de la ville d’Utrecht et de M. Matthias Braubach,
conseiller technique, Centre européen de l’environnement et de la santé
30. Parmi les défis à relever, il faut garantir que les responsables politiques au niveau sous-national
approuvent les priorités environnementales et qu’ils acquièrent les compétences nécessaires pour
travailler efficacement en coordination avec les autorités régionales et nationales et les secteurs autres
que la santé. Des données sont requises pour avancer des arguments économiques convaincants en
faveur d’une action à long terme sur la santé et l’environnement. Par exemple, des laboratoires locaux
pourraient être installés pour suivre la qualité de l’air au niveau local. Si la Déclaration d’Ostrava
accorde une place majeure aux villes, les problématiques et les considérations spécifiques aux zones
rurales (p. ex. l’approvisionnement en eau et l’assainissement) ne doivent pas être oubliées. Le Bureau
régional et d’autres acteurs du processus européen Environnement et santé pourraient soutenir les États
membres en rassemblant les différents acteurs afin qu’ils partagent les meilleures pratiques, en mettant
au point des outils et en recueillant des données pour étayer des arguments économiques et une
évaluation avantage/coût ainsi que des données sur les impacts sanitaires afin d’influencer l’urbanisme
et la prise de décisions. Ils pourraient également encourager les États membres à inclure les besoins et
les considérations sous-nationaux dans leur portefeuille national.
Des systèmes de santé viables sur le plan environnemental
Sous l’égide des Pays-Bas et du Dr Dorota Jarosińska, cheffe du programme, Environnements de vie
et de travail, Centre européen de l’environnement et de la santé
31. Cette question revêt une pertinence particulière pour le secteur de la santé. Aux Pays-Bas,
l’initiative Green Deal 2.0, conduite sous les auspices du ministère de la Santé, de la Protection sociale
et des Sports, est un programme ascendant animé par le savoir et l’enthousiasme des professionnels de
santé, qui engendre des gains rapides pour un coût relativement faible. Elle aborde quatre domaines
clés, que d’autres États membres pourraient souhaiter examiner : la réduction des émissions de carbone
émanant des établissements de santé, la promotion de transactions circulaires, la réduction des résidus
pharmaceutiques dans l’eau et l’action en faveur de milieux de vie sains dans les établissements de
santé.

Problématiques nouvelles et émergentes en matière d’environnement et de
santé
Document EURO/EHTF9/9
32. Lors de sa réunion organisée en juin 2019, le bureau de l’EHTF a décidé de consacrer une séance
de la neuvième réunion de l’EHTF à un bilan des connaissances disponibles les plus récentes sur un
petit nombre de problématiques émergentes liées à l’environnement et à la santé. Trois problèmes ont
été identifiés au moyen d’une consultation bilingue en ligne, à laquelle ont répondu 20 États membres,
et des spécialistes de ces questions ont été invités à s’adresser à l’EHTF.
La biodiversité et la santé humaine
Professeure Lora Fleming, Centre européen de l’environnement et de la santé humaine, Faculté de
médecine, Université d’Exeter, Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Mme Hien Ngo,
Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services
écosystémiques (IPBES)
33. Les études menées sur la santé de la planète, comme l’Évaluation des écosystèmes pour le
millénaire, révèlent que les écosystèmes et les services qu’ils fournissent (comme l’eau salubre,
l’alimentation et la régulation de l’eau) se détériorent progressivement. La biodiversité, qui accroit la
résilience de toutes les espèces face aux menaces environnementales, connaît un déclin rapide. L’OMS
a conclu un protocole d’accord avec le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique et les
deux organismes ont publié conjointement en 2015 un document intitulé : Connecting global priorities:
biodiversity and human health: a state of knowledge review (« Connecter des priorités mondiales : la
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biodiversité et la santé humaine - Examen de l’état actuel des connaissances », en anglais). Des actions
supplémentaires doivent être entreprises pour sensibiliser à l’importance de la biodiversité pour la santé
humaine et à la nécessité de diminuer l’appauvrissement de la biodiversité. Dans cet effort, l’action
intersectorielle sera essentielle.
34. Le Centre européen de l’environnement et de la santé humaine, basé à l’Université d’Exeter
(Royaume-Uni), a été désigné centre collaborateur de l’OMS pour les milieux naturels et la santé en
novembre 2019. Ses activités incluent des travaux de recherche interdisciplinaires sur les infrastructures
vertes et bleues (forêts et parcs naturels, et océans, rivières et plans d’eau urbains) et la santé humaine.
35. Lors d’une réunion informelle du groupe de travail, les représentants des États membres évoquent
les défis liés à la biodiversité et à la santé au niveau national, notamment la collaboration entre les
secteurs et la difficulté de relier directement les résultats sanitaires à l’état de la biodiversité. Les
participants soulignent le rôle de la biodiversité dans le renforcement de la résilience : par exemple,
l’industrie agroalimentaire entreprend le séquençage du génome de nombreuses plantes, y compris de
celles qui ne sont pas utilisées comme source d’aliments, dans un effort pour préserver la biodiversité.
Des informations sur les méthodes de mesure de la biodiversité sont disponibles sur la Plateforme
intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques
(IPBES, www.ipbes.net). Le principe « Un monde, une santé » promu par l’OMS, par l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et par l’Organisation mondiale de la santé animale
fournit un cadre utile pour l’intégration de la biodiversité dans les activités telles que l’atténuation des
changements climatiques. En outre, les sciences citoyennes sont un bon moyen d’impliquer le grand
public, en particulier les jeunes, dans la collecte de données et de sensibiliser les populations. Le Bureau
régional peut fournir des capacités aux fins d’études sur la biodiversité dans le cadre des activités du
centre collaborateur de l’OMS pour les milieux naturels et la santé.
Les facteurs environnementaux de la résistance aux antimicrobiens
Dr Gertjan Medema, chercheur principal, Centre de recherche sur le cycle de l’eau KWR, Nieuwegein,
Pays-Bas
36. Les médicaments antimicrobiens sont un élément indispensable de nombreuses procédures
médicales ; or la résistance aux antimicrobiens progresse rapidement dans le monde entier. Chaque
année, dans l’UE et dans l’Espace économique européen, 33 000 personnes décèdent des suites d’une
infection causée par une bactérie résistante aux antimicrobiens, soit plus que les victimes de la grippe,
du VIH/sida et de la tuberculose réunies. La résistance aux antimicrobiens, qui se limitait à l’origine
aux services de santé, est aujourd’hui largement répandue dans les communautés. En 2015, l’OMS a
adopté le Plan d’action mondial pour combattre la résistance aux antimicrobiens.
37. Les facteurs environnementaux qui contribuent à ce phénomène sont notamment la résistance
élevée et croissante des bactéries présentes dans les eaux usées, qui reflète également l’usage intensif
des antimicrobiens dans l’agriculture et dans l’élevage, sans compter leur utilisation par les
communautés. Les organismes naturellement résistants aux antimicrobiens peuvent se répandre à
travers les systèmes d’approvisionnement en eau. La présence de substances polluantes (p. ex. les
métaux lourds, le chlore en trop grande quantité ou les herbicides) dans ces systèmes peut favoriser la
propagation de gènes résistants chez différentes espèces de bactéries.
38. En attendant des recherches supplémentaires dans ce domaine complexe, deux principales stratégies
de lutte contre la résistance aux antimicrobiens peuvent dès à présent être adoptées ou renforcées dans
l’ensemble des États membres. La première consiste à améliorer la lutte anti-infectieuse dans les
services de santé, qui demeurent la principale source de résistance aux antimicrobiens. La seconde vise
à réduire le déversement d’antimicrobiens, d’organismes résistants et de matériel génétique résistant
dans l’environnement.
39. Les États membres souhaiteront veiller à ce que les facteurs environnementaux soient pris en
compte dans leur plan d’action pour combattre la résistance aux antimicrobiens et à ce que ce
phénomène soit pris en considération dans les efforts pour améliorer le traitement des eaux usées et la
qualité de l’approvisionnement en eau potable. Ces actions exigent naturellement de trouver un
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