SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles

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SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
SCYLLA & GLAUCUS
                              LECLAIR
OPÉRA FRANÇAIS
   Collection

     N°14

                       Stefan Plewniak
                       Il Giardino d'Amore1
SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)                                                            20
                                                                                                21
                                                                                                           « Nos Bergers, nos Sylvains » · Scylla
                                                                                                           Scène 3 – Marche des Bergers et des Sylvains
                                                                                                                                                                                       0'19
                                                                                                                                                                                       2'09
    SCYLLA & GLAUCUS                                                               162'53
                                                                                                22
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                                                                                                           « Une beauté sévère » · un Berger, un Sylvain
                                                                                                                                                                                       2'10
                                                                                                                                                                                       0'22
                                                                                                24         Air des Sylvains                                                           1'50
    Tragédie lyrique en un prologue et cinq actes sur un livret d'Albaret, représentée          25         Musette                                                                    0'56
    pour la première fois à l'Académie royale de musique le 4 octobre 1746.                     26         « Loin de nos retraites » · une Bergère, Chœur de Bergers                  0'59
                                                                                                27         Premier Menuet                                                             0'53
    VOLUME 1                                                                           51'17
                                                                                                28
                                                                                                29
                                                                                                           « Nos bois savent faire » · une Dryade, un Sylvain, Sylvains et Dryades
                                                                                                           Deuxième Menuet
                                                                                                                                                                                       0'51
                                                                                                                                                                                       1'37
    1          Ouverture                                                                3'34   30         « Chantons » · Chœur de Bergers et de Sylvains                             1'20
                                                                                                31         Scène 3 & 4 – « Perdez une vaine espérance » · Scylla, Témire              0'58
    PROLOGUE                                                                                    32         Scène 5 – « Nymphe, tout sur ces bords » · Glaucus                         0'49
                                                                                                33         « L'Amour n'offre » · Scylla                                               0'40
    2  Scène 1 – « Reine de la Nature » · Chœur des peuples d'Amathonte, le Chef des           34         « Croirai–je que les chants » · Glaucus, Scylla                            1'39
       peuples                                                                          1'47   35         « Quand je ne vous vois pas » · Glaucus, Scylla                            0'58
    3   Sarabande                                                                       1'19   36         Scène 6 – « Ne faut–il » · Glaucus                                         0'43
    4  Air Gracieux                                                                     1'30   37         Air des Sylvains                                                           1'50
    5  « Quel bruit soudain » · le Chef des peuples                                     0'57
    6 	Scène 2 – « Redoutable Vénus » · le Chef des peuples, Propétide 1,
       Propétide 2                                                                      0'41   VOLUME 2                                                                             50'51
    7   Bruit de tonnerre                                                               0'38
    8   Scènes 2 & 3 – Symphonie pour la descente de Vénus                              2'41   ACTE II
    9   Scène 3 – « Pour vous dont je reçois » · Vénus, le Chœur des peuples            1'01
                                                                                                1          Scène 1 – « Oui, je dois craindre encore » · Circé, Dorine                 2'10
    10 « Des nations il triomphe » · le Chef des peuples                                1'11
                                                                                                2          Air « Mon cœur est fait pour s'enflammer » · Circé                         0'54
    11 « Dans un auguste fils » · l'Amour                                               0'56
                                                                                                3          « Apprends ce qu'aujourd'hui » · Circé                                     0'33
    12 « Que, digne fils » · Vénus, l'Amour, le Chef des peuples                        0'38
                                                                                                4          « Vous voyez le danger » · Circé, Dorine                                   2'25
    13 Gigue                                                                            1'37
                                                                                                5          Scène 2 – « Fille du dieu brillant » · Glaucus, Circé                      0'38
    14 « Venez, qu'Amour vous couronne » · l'Amour                                      1'22
                                                                                                6          « Vous pouvez d'un seul mot » · Glaucus                                    1'08
    15 Passepied                                                                        1'17
                                                                                                7          « Circé, sensible à vos alarmes » · Circé                                  0'54
    16 « Votre zèle pour moi » · Vénus	                                                 1'01   8          « Aux champs siciliens » · Glaucus, Circé                                  1'52
    17 Ouverture                                                                        3'36   9          Scène 3 –« Ministres de mon art » · Circé                                  0'44
    ACTE I                                                                                      10         Passacaille « Amants dont le prix » · Coryphée 1, Coryphée 2, Chœur        4'15
                                                                                                11         « Quel espoir séduisant » · Glaucus, Circé                                 1'15
    18         Scène 1 – « Non, je ne cesserai jamais » · Scylla                        2'09   12         Scène 4 – Prélude « Quelle secrète puissance » · Licas, Glaucus            0'56
    19         Scène 2 – « Que votre empressement » · Témire, Scylla                    1'58   13         Scène 5 – « Il me fuit hélas » · Circé                                     1'28

2                                                                                                                                                                                             3
SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
14         « Courons à la vengeance » · Circé, Ministres de Circé	            1'54   7        « Ah ! Que la vengeance a de charmes » · Circé, Dorine                   0'49
    15         Entracte                                                           0'43   8        Scène 3 & 4 – « Mais déjà de ses voiles sombres » · Circé                1'43
                                                                                          9        Scène 4 – « Noires divinités » · Circé                                   2'51
    ACTE III                                                                              10       Scène 5 – « Que Circé nous inspire » · Chœur des Divinités Infernales    0'31
                                                                                          11       Premier Air de Démons                                                    1'50
    16         Scène 1 – Symphonie                                                2'37
                                                                                          12       « Brillante fille de Latone » · Circé                                    0'42
    17         « Témire, l'inconstant » · Scylla, Témire                          1'12
                                                                                          13       Deuxième Air de Démons                                                   1'02
    18         « On se rend plus tôt » · Témire                                   1'21
                                                                                          14       « Brillante fille de Latone » · Chœur                                    1'07
    19         « Glaucus n'aurait–il » · Témire, Scylla                           0'53   15       « Du flambeau de la nuit » · Circé, Chœur                                1'26
    20         Scène 2 – « Me fuirez–vous encore » · Glaucus, Scylla              1'16   16       Troisième Air de Démons                                                  1'39
    21         « Mais pourquoi » · Glaucus                                        0'38   17       Scène 5 & 6 – « La terre s'ouvre » · Circé, Hécate                       1'39
    22         « Pourquoi vous obstiner » · Scylla, Glaucus                       2'30   18       Troisième Air de Démons                                                  0'54
    23         Duo « Que le tendre amour nous engage » · Scylla, Glaucus          1'33
    24         Scène 3 – « Chante, Scylla » · Chœur                               1'01   ACTE V
    25         « Chantons, Scylla, chantons » · Chœur                             2'14
    26         Loure                                                              2'17   19       Scène 1 – « Rien ne s'oppose plus » · Glaucus                            4'00
    27         Premier Air en Rondeau                                             1'02   20       « C'est de votre fidélité » · Scylla, Glaucus	                           1'12
    28         Deuxième Air en Rondeau                                            1'22   21       « Mais la fête va commencer » · Glaucus                                  0'29
                                                                                          22       Scène 2 – « Chantons, bénissons » · Chœur                                1'33
    29         « Jeunes cœurs » · Fille du Chœur                                  0'32
                                                                                          23       Premier Air de Ballet                                                    2'26
    30         Deuxième Air en Rondeau                                            1'22
                                                                                          24       « Peuples de ces climats heureux » · Glaucus                             1'17
    31         Premier Air en Rondeau                                             1'07
                                                                                          25       « Chantez, chantez l'Amour » · Glaucus                                   1'56
    32         « Ta gloire dans ces lieux » · Scylla                              2'02
                                                                                          26       « Chantons, chantons l'Amour » · Chœur                                   1'01
    33         « Mais que vois–je » · Scylla, Chœur                               1'16   27       Deuxième Air de Ballet                                                   2'27
    34         « Juste ciel ! » · Glaucus, Scylla                                 0'26   28       « Viens Amour, quitte Cythère » · une Sicilienne, Chœur                  2'54
    35         Scène 4 – « Tout fuit, tout disparaît » · Circé                    2'00   29       Troisième air (majeur), Quatrième air (mineur)                           1'27
                                                                                          30       « C'est au bord de cette fontaine » · Glaucus, Scylla
               
                                                                                                                                                                             5'28
    VOLUME 3                                                                      60'44   31       « Quel bonheur » · Glaucus, Circé                                        0'56
                                                                                          32       Symphonie « Voilà cette Nymphe » · Circé, Glaucus                        2'11
    ACTE IV

    1          Scène 1 – Symphonie                                                2'07
    2          « Glaucus, par tout l'amour » · Circé, Glaucus                     1'17
    3          « Ne te souvient–il plus » · Circé                                 1'27
    4          « Trompé par vos enchantements » · Circé, Glaucus                  3'57
    5          Scène 2 – « Où courez–vous Glaucus ? » · Scylla, Circé, Glaucus    4'48
    6          Scène 3 – « Ah ! C'est trop conserver » · Circé, Dorine	           1'23

4                                                                                                                                                                                   5
SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
Il Giardino d'Amore                                                                         Chœur
    Stefan Plewniak, violon & direction                                                         Soprano                    Ténor
                                                                                                Sylwia Stępień             Aleksander Rewiński
                                                                                                Katarzyna Bienias          Andrzej Marusiak
    Solistes                                                                                    Ewa Kuryłowicz             Aleksander Słojewski
                                                                                                Marta Czarkowska           Andrzej Borzym
    Mathias Vidal · Glaucus                                                                     Alto                       Basse
    Chiara Skerath · Scylla                                                                     Ewa Puchalska              Krzysztof Matuszak
    Florie Valiquette · Circé                                                                   Ewelina Rzezińska          Krzysztof Chalimoniuk
                                                                                                Kinga Głogowska            Piotr Pieron
    Victor Sicard · Le Chef des Peuples, Licas, Hécate, Un Sylvain
    Cécile Achille · Vénus, Dorine, Propétide, Une Dryade, Fille du Chœur 2
    Lili Aymonino · L'Amour, Témire, Une Sicilienne, Propétide, Une Bergère, Fille du Chœur 1

                                                                                                Orchestre
                                                                                                Violons                    Contrebasse                Basson
                                                                                                Ludmiła Piestrak           Łukasz Madej               Leszek Wachnik
                                                                                                Natalia Moszumańska
                                                                                                Reynier Guerrero Álvarez   Clavecin                   Trompettes
                                                                                                Juliusz Żurawski           Ronan Khalil               Lubomir Jarosz
                                                                                                                           Ewa Mrowca-Kościukiewicz
                                                                                                Joanna Gręziak                                        Jacek Jurkowski
                                                                                                Nœmi Kuśnierz              Théorbe
                                                                                                                           Etienne Galletier          Percussion
                                                                                                Violes                                                Wojciech Lubertowicz
                                                                                                Magdalena Chmielowiec-     Flûtes
                                                                                                Kozioł                     Julie Huguet               Musette
                                                                                                Wojciech Witek             Ewa Gubiec                 Vincent Robin
                                                                                                Violoncelles               Hautbois
     Scylla & Glaucus, Agostino Carracci, 1597, Palais Farnese.                                 Katarzyna Cichoń           Agnieszka Mazur
                                                                                                Thibaut Reznicek           Jan Hutek

6                                                                                                                                                                            7
SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
Scylla & Glaucus
                                                                 Par Julien Dubruque

                                                                 O    n ignore tout de la genèse de Scylla et
                                                                      Glaucus. Leclair vint fort tard à l'opéra,
                                                                 et aurait peut-être même pu ne jamais en
                                                                                                                   comme celle de Scylla et Glaucus. Le genre
                                                                                                                   était véritablement entré en décadence,
                                                                                                                   et seuls Jephté de Montéclair (1732) et les
                                                                 écrire : à l'époque de la création, en 1746,      tragédies de Rameau (Hippolyte et Aricie,
                                                                 Leclair avait le même âge que Rameau              1733 ; Castor et Pollux, 1737 ; Dardanus,
                                                                 lors de la création d'Hippolyte et Aricie en      1739 et 1744) avaient connu quelque
                                                                 1733, près de cinquante ans. Au contraire,        succès ; encore ces dernières possèdent-
                                                                 Mondonville, un autre virtuose du violon,
                                                                                                                   elles toutes une fin heureuse. Composer
                                                                 venait de créer son premier opéra, Isbé,
                                                                                                                   une tragédie plutôt qu'un ballet, le genre
                                                                 en 1742, à l'âge de trente ans. Dans un
                                                                 temps où la réussite d'un poète ou d'un
                                                                                                                   alors à la mode, c'était donc, pour Leclair,
                                                                 compositeur passait quasi obligatoirement         renouer avec la tradition dramatique
                                                                 par la scène, on peut imaginer que Leclair,       lullyste, et se mesurer à Rameau.
                                                                 déjà célèbre dans l'Europe entière par son        Le livret de cette tragédie ambitieuse est
                                                                 œuvre instrumental, voulait obtenir un            d'un certain d'Albaret, dont on ignore
                                                                 succès à l'Opéra, et, pourquoi pas, entamer
                                                                                                                   à peu près tout, jusqu'au prénom, sauf
                                                                 une « nouvelle carrière » (dédicace de
                                                                                                                   qu'il fut censeur royal de 1762 à 1776. Il
                                                                 l'édition gravée) de compositeur lyrique,
                                                                                                                   était lui aussi un débutant à l'Opéra, mais
                                                                 sur les pas de Rameau.
                                                                                                                   de surcroît sans expérience poétique ;
                                                                 Leclair pourrait avoir voulu faire un coup.       il semble n'avoir rien écrit d'autre par
                                                                 Il y avait en effet quelque audace, en            la suite. Dans une préface qui prouve
                                                                 1746, à vouloir composer une tragédie en          néanmoins sa maîtrise du genre, de son
    Scylla & Glaucus, Jacques Dumont dit Le Romain, vers 1750.
                                                                 musique, surtout avec une fin malheureuse         histoire et de ses enjeux dramatiques,

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d'Albaret explique avoir emprunté à la fois    – il est vrai que les succès militaires de    dans l'opéra : à l'acte II, alors que Glaucus   lui-même,      réputé      premier      grand
     le sujet du prologue et celui de la tragédie   Louis XV dans la guerre de succession         vient demander son aide à Circé pour            orchestrateur de l'histoire de la musique,
     aux Métamorphoses d'Ovide, où il a trouvé      d'Autriche avaient eu tendance à remettre     se faire aimer de Scylla, c'est lui que         n'a jamais osée, ou du moins qu'il n'a pas
     un lien intéressant à faire entre deux         au goût du jour ce genre largement tombé      Circé ensorcelle, avant d'être délivré par      poussée aussi loin. Le plus significatif et
     fables : celle des Propétides, changées en     en désuétude après le règne de Louis XIV.     son suivant, comme Renaud à l'acte V            le plus ravissant est sans aucun doute le
     statues de pierre pour avoir défié Vénus ;     Mais d'Albaret ménage également de très       d'Armide ; à l'acte IV, Circé obtient           chœur avec coryphée « Viens, Amour,
     celle de Scylla, métamorphosée de même         grandes plages de divertissement, comme       d'Hécate une herbe mortelle ; à l'acte V,       quitte Cythère », avec ses alternances de
     en rocher parce qu'elle « dédaigne les         dans l'opéra ramiste contemporain, et         Scylla se métamorphose au contact de la         triples ou quadruples cordes pincées pour
     soupirs » de Glaucus. D'Albaret suit de        exploite à fond les lieux communs de la       fontaine empoisonnée, qui anticipe, de          accompagner la coryphée, et d'arpèges
     près la version ovidienne du mythe, où         pastorale (acte I), du lieu enchanté (acte    manière intéressante, bien des fontaines        en doubles puis en triples croches pour
     c'est la jalousie de la magicienne Circé,      II), du divertissement maritime (acte III),   romantiques.                                    accompagner le chœur. Leclair, comme
     qui aime Glaucus sans en être aimée, qui       de la scène infernale (acte IV), mais aussi                                                   Mondonville et Dauvergne d'ailleurs,
                                                                                                  Dans sa partition, Leclair reste d'abord un
     cause sa métamorphose. L'invention de          du cataclysme final (acte V). On sent une                                                     pousse parfois le souci du détail jusqu'à
                                                                                                  virtuose du violon. Non seulement Scylla
     d'Albaret consiste non seulement à mettre      certaine fougue, possiblement juvénile,                                                       indiquer les doigtés de plusieurs passages
                                                                                                  et Glaucus est rempli d'une musique
     en dialogue le récit à la troisième personne   dans la façon dont d'Albaret tente                                                            pour le violon. Mais la musique vocale
                                                                                                  chorégraphique, et plus généralement
     d'Ovide, mais aussi à l'habiller du            constamment de renouveler l'elocutio                                                          n'est pas en reste : Leclair révèle également
                                                                                                  d'une musique instrumentale d'un
     dispositif spectaculaire et chorégraphique     de la tragédie en musique, qui rappelle                                                       ses talents de contrapuntiste dans les
                                                                                                  grand raffinement et d'une redoutable
     de l'opéra français.                           un peu les tentatives de Voltaire dans ce                                                     chœurs (doubles chœurs des Bergers et
                                                                                                  difficulté, mais la musique vocale y
     D'Albaret renoue partiellement avec            domaine : choix d'un vocabulaire tantôt       est accompagnée, de manière très                des Sylvains à l'acte I, chœurs de démons
     la forme quinaldienne qui avait fait le        plus rare, tantôt plus trivial ; évitement    originale, par des parties de violon non        à l'acte IV…), aussi bien que de mélodiste
     succès des opéras de Lully : intrigue          des périphrases stéréotypées de la poésie     moins raffinées et difficiles, tant les         et d'harmoniste dans les récitatifs. On
     galante centrée sur un triangle amoureux       classique (au prix de maladresses, sans       monologues et les airs des protagonistes        ne peut qu'être frappé, à la lecture de la
     typique de la pastorale ou du roman ;          doute) ; syntaxe et rythme plus naturels,     que les chœurs, où Leclair divise               partition, par la précision des inflexions
     longs développements psychologiques            plus prosaïques. Le plus original réside      systématiquement les violons en deux. Si        rythmiques, la variété et la subtilité des
     dans des scènes de récitatifs parfois très     sans doute dans la multiplication des         les deuxièmes violons doublent les dessus       accords, l'ingéniosité des modulations ;
     longues (là où Rameau entend les réduire       scènes magiques, qui semble confirmer         du chœur, de manière traditionnelle,            Leclair y égale bien souvent Rameau. Les
     au maximum, par exemple) ; prologue            les thèses de Cahusac ou Marmontel sur        les premiers violons multiplient traits         récitatifs accompagnés, et notamment la
     célébrant la gloire du roi et du dauphin       le caractère structurant du merveilleux       et bariolages, d'une façon que Rameau           bouleversante scène finale, témoignent

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d'un sens dramatique remarquable qui font       nombre de coupes de scènes de récitatifs,       ne connut que 18 représentations en               désaffection du public pour les tragédies à
     regretter que Leclair n'ait pas eu l'occasion   il est vrai parfois interminables ; Leclair     octobre et novembre 1746, ce qui était            fins malheureuses.
     de composer d'autre opéra.                      recomposa certains passages, en modifia         un total honorable mais assez décevant.
                                                     d'autres pour se plier à ces coupes,            Pour autant, les faibles recettes procurées       L'échec de Scylla et Glaucus prévint le
     On ne sait quand le livret ni la partition                                                                                                        retour de d'Albaret aussi bien que de
                                                     ajouta des symphonies, etc. Les mots            par l'œuvre s'expliquent aussi par la
     furent achevés, mais ce fut nécessairement                                                                                                        Leclair sur la scène de l'Opéra. Cependant,
                                                     trop originaux et les expressions trop          concurrence des spectacles de la cour, à
     assez longtemps avant la création                                                                                                                 la musique de Leclair ne fut pas oubliée de
                                                     inhabituelles furent souvent banalisés au       Versailles, dans la deuxième partie des
     du mardi 4 octobre 1746, puisque la
                                                     profit de tournures plus conventionnelles.      années 1740, qui accaparait les vedettes          sitôt : preuve de sa qualité, l'administration
     partition gravée (par l'épouse de Leclair)
                                                     L'un des dispositifs les plus originaux de      de l'Opéra de Paris, et donc une bonne            de l'Opéra en réutilisa de nombreux
     fut probablement publiée aux alentours
                                                     d'Albaret et Leclair fut également rejeté :     partie de son public, et menaça à plusieurs       extraits pour enrichir les reprises de grands
     de cette date, et que le travail de gravure
                                                     alors qu'ils avaient généralement dédoublé      reprises de le mener à la faillite. Pour tenter   ouvrages du répertoire, tels Thésée de
     sur cuivre prenait beaucoup de temps.
                                                     les rôles secondaires des divertissements,      de ramener le public, l'administration de         Lully, Alcyone de Marais ou Hypermnestre
     Comme toujours, cependant, l'œuvre une
                                                     ils furent systématiquement réduits à           l'Opéra se proposa de faire représenter, à
     fois achevée continua d'évoluer au cours                                                                                                          de Gervais, dans les années 1750-1760, à
                                                     un seul ; le rôle du confident de Glaucus,      la fin de Scylla et Glaucus, une pantomime
     des répétitions et des représentations, et                                                                                                        l'instar de la musique de Rameau ou de
                                                     Lichas, fut, lui, (probablement) supprimé.      de Sodi, Les Jardiniers ou Les Ciseaux,
     c'est une tragédie un peu différente qui                                                                                                          Mondonville. En 1747, Leclair lui-même
                                                     Cette version effectivement représentée de      qui avait été créée avec succès l'année
     fut représentée devant le public de l'Opéra                                                                                                       fit jouer son œuvre dans sa ville natale,
                                                     Scylla et Glaucus, quelque peu simplifiée,      précédente, en 1745. Aucune source
     de Paris à l'automne 1746. Il est manifeste                                                                                                       en concert, sous la direction de son
                                                     visait comme de juste à l'efficacité            n'en est conservée : on sait juste que c'est
     que les autorités de l'Opéra intervinrent                                                                                                         frère, également prénommé Jean-Marie,
                                                     dramatique ; elle ne témoigne pas               celle d'Hippolyte et Aricie qui lui servait
     sur le texte de d'Albaret et Leclair, à                                                                                                           toujours avec de nombreuses coupes,
                                                     forcément de l'inexpérience de d'Albaret        d'ouverture. Il n'est pas exact, comme on
     commencer par François Rebel, principal
                                                     et Leclair, puisque à la même époque,                                                             mais avec une « seconde ouverture de la
     batteur de mesure à la fin des années 1740                                                      le lit souvent, que la scène finale de Scylla
                                                     Rameau lui aussi se confirmait plutôt de                                                          composition de M. Leclair l'aîné » pour
     (et également violoniste et compositeur,                                                        et Glaucus ait été coupée à son profit, ce
                                                     bonne grâce aux exigences du spectacle, et                                                        introduire la deuxième des deux soirées
     comme        Leclair,  Mondonville       ou                                                     qui aurait été absurde ; elle avait en fait été
                                                     n'hésitait pas à couper et récrire autant que                                                     prévues pour cette exécution. Leclair
     Dauvergne), dont la main se trouve un peu                                                       abrégée et récrite par Leclair dès avant la
                                                     nécessaire.                                                                                       publia également des versions de chambre
     partout dans la partition de production                                                         première représentation. Mais le fait qu'on
     manuscrite conservée à la Bibliothèque-         Néanmoins, ces retouches en vue de la           ait pu enchaîner le cataclysme final de la        de plusieurs morceaux, notamment
     musée de l'Opéra. L'intervention la plus        production ne suffirent pas à assurer           tragédie avec une aimable pantomime               l'ouverture, adaptée pour deux violons et
     spectaculaire consista dans un grand            le succès de Scylla et Glaucus. L'œuvre         dénuée de rapport en dit long sur la              basse continue, dans son recueil op. 13, où il

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SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
la veut « plus facile », mais « sans être     John Eliot Gardiner pour que l'œuvre soit      Glaucus; the genre had truly fallen into       also turned into a rock for spurning the
     affaiblie » (Avertissement).                  ressuscitée dans son intégralité, en 1979,     decline, with only Montéclair's Jephté         advances of Glaucus. D'Albaret remains
                                                   en concert, à Londres, puis sur scène, à       (1732) and Rameau's tragedies (Hippolyte       largely faithful to Ovid's version of the
     Dès 1909, Léon Vallas fit exécuter à Lyon                                                    et Aricie, 1733; Castor et Pollux, 1737;       myth, in which Scylla is transformed
                                                   l'Opéra de Lyon, en 1986, suscitant depuis
     des extraits de cet opéra si injustement                                                     Dardanus, 1739 and 1744) encountering          by the jealous sorceress Circe, who
                                                   l'admiration du public.
     oublié. Les années 1950 virent les premiers                                                  some success, although all of these had        harboured unrequited love for Glaucus.
     enregistrements d'extraits instrumentaux,     Stefan Plewniak, ici, a choisi d'enregistrer   happy endings. For Leclair, composing          D'Albaret's invention lies not only in
     notamment       sous     l'impulsion    de    la première version de l'œuvre, celle qui      a tragedy rather than a ballet – the           creating a dialogue from Ovid's third-
     Laurence Boulay, puis de Jean-                contient le maximum de musique de              fashionable genre at the time – meant          person narrative, but also in placing it
     François Paillard. Mais il fallut attendre    Leclair, et surtout dans sa forme originale.   returning to Lully's dramatic tradition        within the dramatic and choreographic
                                                                                                  and measuring up to Rameau.                    setting of the French opera.
                                                                                                  The libretto of this ambitious tragedy         D'Albaret makes a partial return to the
                                                                                                  is by a certain d'Albaret, about whom          Quinaultian form that made Lully's
                                                                                                  very little is known – not even his first      operas so successful: a romantic storyline
                                                                                                  name – except for the fact that he was a       based on a love triangle typical of the

     T  he full origins of Scylla et Glaucus are
        still unknown. Leclair came to opera
     very late, and may never even have written
                                                   was already famous throughout Europe
                                                   for his instrumental body of work, wanted
                                                   to achieve the same level of fame at the
                                                                                                  royal censor from 1762 to 1776. He too
                                                                                                  was new to opera; moreover, he had no
                                                                                                  poetic experience and appears not to
                                                                                                                                                 pastoral or novel; long psychological
                                                                                                                                                 developments in often very long recitative
                                                                                                                                                 scenes (whereas Rameau endeavoured
     one: at the time of its creation, in 1746,    opera and perhaps even embark upon a           have written anything else subsequently.       to keep them as short as possible, for
     Leclair was the same age as Rameau –          “new career” (as per the dedication in the     In a preface that nevertheless proves his      example); a prologue celebrating the
     nearly fifty – when he created Hippolyte      engraved edition) as a lyrical composer,       extensive knowledge of the genre, its          glory of the king and the dauphin – it is
     et Aricie in 1733. On the contrary,           following in Rameau's footsteps.               history and its dramatic tenets, d'Albaret     true that Louis XV's military successes in
     Mondonville, another virtuoso violinist,                                                     explains that he borrowed both the             the War of the Austrian Succession had
     had just created his first opera, Isbé, in    Leclair may have simply wanted to make         subject of the prologue and of the tragedy     brought the genre back into fashion after
     1742 at the age of thirty. At a time when     a splash. Indeed, in 1746 there was            from Ovid's Metamorphoses, finding an          it had become largely obsolete following
     the stage was practically the only place      something rather bold about choosing           interesting connection between the two         the reign of Louis XIV. But d'Albaret also
     where a poet or composer could find           to compose a musical tragedy, especially       fables: that of the Prophetesses, turned to    added some very lengthy divertissements,
     success, one can imagine that Leclair, who    with such an unhappy ending as Scylla et       stone for defying Venus, and that of Scylla,   as in contemporary Rameau-esque opera,

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SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
and made full use of the common scenes        the poisoned fountain, in an interesting      accompany the chorus. Leclair, indeed           of engraving on copper took a great deal of
     of the pastoral (act I), the enchanted        anticipation of many Romantic fountains.      like Mondonville and Dauvergne, often           time. As always, however, once completed
     place (act II), the maritime divertissement                                                 takes his attention to detail as far as         the work continued to evolve over the
                                                   In his score, Leclair remains a virtuoso
     (act III), the infernal scene (act IV) and                                                  specifying the fingering for several            course of rehearsals and performances, and
                                                   of the violin first and foremost; not
     the final cataclysm (act V). There is a                                                     passages for violin. But the vocal music        this tragedy is somewhat different to that
                                                   only is Scylla et Glaucus replete with
     certain, possibly juvenile, spiritedness in                                                 is not to be outdone: Leclair also reveals      performed for the public at the Opéra de
                                                   choreographic music, and more widely
     d'Albaret's constant attempts to renew                                                      his talents as a contrapuntist in the           Paris in the autumn of 1746. It is clear that
                                                   instrumental music that is highly
     the elocutio of tragedy in music, which                                                     choruses (double choruses of Shepherds          the authorities of the Opéra intervened in
                                                   refined and formidably difficult, but the
     is somewhat reminiscent of Voltaire's                                                       and Sylvans in act I, choruses of demons        d'Albaret and Leclair's text, starting with
                                                   vocal music is accompanied in a very
     endeavours in this arena: the choice                                                        in act IV, etc.), as well as a melodist         François Rebel, principal conductor in the
                                                   original way by violin parts that are no
     of vocabulary that is at times more                                                         and harmonist in the recitatives. On            late 1740s (and a violinist and composer,
                                                   less refined and difficult, both for the
     uncommon, at others more trivial; the                                                       reading the score, one cannot help but be       like Leclair, Mondonville and Dauvergne),
                                                   protagonists' monologues and arias
     avoidance of the stereotypical periphrasis                                                  struck by the precision of the rhythmic         whose handwritten notes appear more or
                                                   and for the choruses, where Leclair
     of classical poetry (at the expense of                                                      inflexions, the variety and subtlety of the     less throughout the manuscript held at
                                                   systematically splits the violins into two.
     clumsiness, no doubt); more natural                                                         chords, the ingenuity of the modulations;       the Bibliothèque-musée de l'Opéra. The
                                                   While the second violins double the high
     and prosaic syntax and rhythm. The                                                          here, Leclair is a match for Rameau many        most remarkable intervention consisted of
                                                   voices of the chorus, as per tradition,
     greatest originality no doubt lies in the                                                   times over. The accompanied recitatives,        a large number of cuts of the (admittedly
                                                   the first violins play a host of strokes
     many magical scenes, which appear to                                                        and particularly the devastating final          at times interminable) recitative scenes.
                                                   and bariolage to an extent that Rameau
     confirm Cahusac or Marmontel's theory                                                       scene, attest to such a remarkable sense of     Leclair recomposed certain passages,
                                                   himself, who was known as the first great
     on the way in which the supernatural                                                        theatre that one regrets that Leclair did not   changed others to give way to cuts,
                                                   orchestrator in the history of music, never
                                                                                                 have the opportunity to compose another         added symphonies, etc. Overly original
     can lend structure to opera: in act II,       dared attempt, or at least never took quite
                                                                                                 opera.
     when Glaucus asks Circe for her help          as far. The most significant and delightful                                                   words and overly unusual expressions
     in winning Scylla's affections, it is he      example is undoubtedly the chorus and         It is not known when the libretto or score      were often normalised in favour of
     who is enchanted by Circe, before being       coryphée “Viens, Amour, quitte Cythère”       were completed, but it must have been           more conventional constructions. One
     liberated by his confidant, like Renaud in    [“Come, Love, leave Cythera”], with its       rather a long time before the creation of       of d'Albaret and Leclair's most original
     act V of Armide; in act IV, Circe procures    alternating triple or quadruple plucked       Tuesday 4 October 1746, as the engraved         techniques was also rejected: where they
     a deadly herb from Hecate; in act V,          strings to accompany the coryphée, and        score (by Leclair's wife) was probably          had generally divided the secondary
     Scylla is transformed when she enters         semi- and demisemiquaver arpeggios to         published around this date, and the work        roles of the divertissements into two,

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SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
they were systematically reduced to one;         management proposed to put on one of           in the years 1750-1760, as with music         In 1909, Léon Vallas performed excerpts
     the role of Lichas, Glaucus' confidant,          Sodi's pantomimes, Les Jardiniers ou Les       by Rameau and Mondonville. In 1747,           of this so unfairly forgotten opera in
     was (probably) cut altogether. As to             Ciseaux, which had been a success when         Leclair himself put on his work in            Lyon. The 1950s saw the first recordings of
     be expected, this somewhat simplified            it was created the previous year, in 1745.     his home town, in concert, under the          instrumental excerpts, in particular at the
     version of Scylla et Glaucus – the one that      No source of this remains; all that we         direction of his brother, also named Jean-    instigation of Laurence Boulay and then
     was performed – strived for dramatic             know is that it featured the same overture     Marie, with the same large number of          Jean-François Paillard. But it was not until
     effect; it is not necessarily an indication of   as that of Hippolyte et Aricie. It is not                                                    1979 that John Eliot Gardiner became
                                                                                                     cuts but with a “second overture from the
     d'Albaret and Leclair's inexperience, as at      quite accurate, as one often reads, that the                                                 the first to revive the work in its entirety,
                                                                                                     composition of Mr. Leclair the Elder” to
     that same time Rameau was conforming             final scene of Scylla et Glaucus was cut in                                                  in concert in London, then on stage at
                                                                                                     introduce the second of the two evenings
     to the demands of the live spectacle with        favour of the pantomime, which would                                                         the Opéra de Lyon in 1986, winning
     general good grace, freely cutting and           have been absurd; in fact, it had been         planned for the performance. Leclair also
                                                                                                     published chamber versions of several         the admiration of the public ever since.
     rewriting as necessary.                          shortened and rewritten by Leclair before
                                                      the first performance. But the fact that the   pieces, particularly the overture, adapted    Here, Stefan Plewniak has chosen to
     Nevertheless, these edits with a view to                                                        for two violins and basso continuo, in his    record the first version of the work, the
                                                      final cataclysm of the tragedy could have
     the production itself were not enough to                                                        volume op. 13, intending it to be “easier”    one that features the most of Leclair's
                                                      been immediately followed by a pleasant
     ensure the success of Scylla et Glaucus.
                                                      and entirely unrelated pantomime speaks        but “not weakened” (Foreword).                music and, above all, in its original form.
     The work was only performed 18 times
                                                      volumes about the public's lack of appetite
     in October and November 1746, a
                                                      for tragedies with unhappy endings.
     respectable but rather disappointing total.
     For all that, the meagre income garnered         The failure of Scylla et Glaucus prevented

                                                                                                     Ü
     by the work can also be explained by the         both d'Albaret and Leclair from making
     competition from the court performances          a return to the stage of the Opéra.                 ber die Entstehung von Scylla et         Gegensatz dazu hatte Mondonville, ein
     at Versailles, in the second half of the         However, Leclair's music would not be               Glaucus ist nichts bekannt. Leclair      anderer Geigenvirtuose, seine erste Oper,
     1740s, which monopolised the stars of            forgotten anytime soon: as proof of its        kam sehr spät zur Oper und hätte              Isbé, 1742 im Alter von dreißig Jahren
     the Opéra de Paris – and therefore a large       quality, the Opéra's management reused         vielleicht sogar nie eine schreiben können:   uraufgeführt. In einer Zeit, in der der
     portion of its audience – and threatened         many excerpts to enrich subsequent             1746, zur Zeit der Uraufführung, war          Erfolg eines Dichters oder Komponisten
     to bankrupt it on several occasions. In          performances of key works in the               Leclair genauso alt wie Rameau bei der        fast zwangsläufig über die Bühne führte,
     an attempt to win back the public, at            repertoire, such as Lully's Thésée, Marais'    Uraufführung von Hippolyte et Aricie          kann man sich vorstellen, dass Leclair,
     the end of Scylla et Glaucus the Opéra's         Alcione or Gervais' Hypermnestra,              im Jahr 1733: fast fünfzig Jahre. Im          der durch sein Instrumentalwerk bereits

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in ganz Europa berühmt war, einen           ist, außer dass er von 1762 bis 1776         Mitteln    der     französischen     Oper     möglicherweise jugendlichen Elan in
     Erfolg an der Oper erzielen wollte und,     königlicher Zensor war. Auch er war ein      auszustatten.                                 der Art und Weise, wie d'Albaret ständig
     warum nicht, eine „neue Karriere“           Anfänger an der Oper, aber zudem ohne                                                      versucht, die elocutio der Tragödie in
                                                                                              D'Albaret knüpft teilweise an die
     (Widmung der gestochenen Ausgabe) als       poetische Erfahrung; er scheint später                                                     Musik zu erneuern, was ein wenig an
                                                                                              Quinaultische Form an, die den Erfolg
     Opernkomponist in den Fußstapfen von        nichts anderes mehr geschrieben zu                                                         Voltaires Versuche in diesem Bereich
                                                                                              von Lullys Opern begründet hatte:
     Rameau beginnen wollte.                     haben. In einem Vorwort, das beweist,                                                      erinnert: Wahl eines mal selteneren,
                                                                                              galante Handlung, in deren Mittelpunkt
                                                 dass er dennoch das Genre, die Geschichte                                                  mal trivialeren Vokabulars; Vermeidung
     Leclair könnte versucht haben, einen                                                     eine für die Pastorale oder den Roman
                                                 und die dramatischen Herausforderungen       typische      Dreiecksbeziehung      steht;   der stereotypen Umschreibungen der
     Coup zu landen. 1746 war es in der Tat
                                                 beherrscht, erklärt d'Albaret, dass          lange psychologische Entwicklungen in         klassischen      Dichtung       (zweifellos
     eine gewagte Idee, eine Tragödie mit
                                                 er sowohl das Thema des Prologs              manchmal sehr langen Rezitativszenen          auf Kosten von Schwerfälligkeiten);
     Musik zu komponieren, vor allem mit
                                                 als auch das der Tragödie aus Ovids          (wo Rameau sie beispielsweise auf             natürlichere, prosaischere Syntax und
     einem unglücklichen Ende wie dem von
                                                 Metamorphosen entlehnt hat, wo er eine       ein Minimum reduzieren wollte); ein
     Scylla et Glaucus: Das Genre war wirklich                                                                                              Rhythmus. Am originellsten ist zweifellos
                                                 interessante Verbindung zwischen zwei        Prolog, der den Ruhm des Königs und
     in Verfall geraten, und nur Montéclairs                                                                                                die Vielzahl magischer Szenen, die die
                                                 Fabeln gefunden hat: die der Propetiden,     des Dauphins feiert - es stimmt, dass
     Jephté (1732) und die Tragödien von                                                                                                    Thesen von Cahusac oder Marmontel
                                                 die in Steinstatuen verwandelt werden,       die militärischen Erfolge Ludwigs XV.
     Rameau (Hippolyte et Aricie, 1733; Castor                                                                                              über den strukturierenden Charakter des
                                                 weil sie Venus herausfordern, und die        im Österreichischen Erbfolgekrieg dazu
     et Pollux, 1737; Dardanus, 1739 und 1744)                                                                                              Wunderbaren in der Oper zu bestätigen
                                                 von Scylla, die in gleicher Weise in einen   tendierten, dieses Genre, das nach der
     hatten etwas Erfolg gehabt, und auch                                                                                                   scheint: Im zweiten Akt, als Glaucus Circe
                                                 Felsen verwandelt wird, weil sie Glaucus'    Herrschaft Ludwigs XIV. weitgehend
     diese hatten alle ein glückliches Ende.                                                                                                um Hilfe bittet, um von Scylla geliebt zu
                                                 „Seufzer verschmäht“. D'Albaret folgt        außer Gebrauch gekommen war, wieder
     Die Komposition einer Tragödie anstelle                                                                                                werden, ist er es, den Circe verzaubert,
                                                 eng der ovidischen Version des Mythos,       in Mode zu bringen. Aber d'Albaret hat
     eines Balletts, das damals in Mode war,                                                                                                bevor er von seinem Nachfolger befreit
                                                 in der die Eifersucht der Zauberin           auch sehr große unterhaltende Teile, wie
     bedeutete für Leclair, an die dramatische                                                                                              wird, wie Renaud im fünften Akt von
                                                 Circe, die Glaucus liebt, ohne von ihm       in der zeitgenössischen ramistischen
     Tradition von Lully anzuknüpfen und                                                                                                    Armide; im vierten Akt erhält Circe von
                                                 geliebt zu werden, die Ursache für seine     Oper, und nutzt die Gemeinplätze der
     sich mit Rameau zu messen.                                                                                                             Hekate ein tödliches Kraut; im fünften
                                                 Verwandlung ist. D'Albarets Erfindung        Pastorale (1. Akt), des verzauberten Ortes
     Das Libretto dieser anspruchsvollen         besteht nicht nur darin, Ovids Erzählung     (2. Akt), des maritimen Divertissements       Akt verwandelt sich Scylla durch den
     Tragödie stammt von einem gewissen          in der dritten Person in einen Dialog        (3. Akt), der Höllenszene (4. Akt), aber      Blick in den vergifteten Brunnen, der
     d'Albaret, über den bis auf seinen          zu verpacken, sondern sie auch mit den       auch des finalen Kataklysmus (5. Akt)         auf interessante Weise viele romantische
     Vornamen so gut wie nichts bekannt          spektakulären und choreografischen           voll aus. Man spürt einen gewissen,           Brunnen vorwegnimmt.

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In seiner Partitur bleibt Leclair in       Arpeggien in doppelten und dann in           aber es muss ziemlich lange vor der         änderte andere, um diesen Kürzungen
     erster    Linie   ein    Geigenvirtuose:   dreifachen Achteln zur Begleitung            Uraufführung am Dienstag, dem 4.            zu entsprechen, fügte Symphonien hinzu
     Scylla et Glaucus ist nicht nur voll       des Chors. Leclair, wie übrigens auch        Oktober 1746, gewesen sein, da die          usw. Die Rezitativszenen wurden von
     von choreographischer Musik und            Mondonville und Dauvergne, treibt die        gestochene Partitur (von Leclairs Frau)     Leclair in der Folgezeit immer wieder
     generell von Instrumentalmusik einer       Liebe zum Detail manchmal so weit, dass      wahrscheinlich um dieses Datum herum        neu zusammengestellt. Allzu originelle
     großen Raffinesse und gefürchteter         er für mehrere Passagen die Fingersätze      veröffentlicht wurde und die Arbeit des     Wörter und ungewöhnliche Ausdrücke
     Schwierigkeit, auch die Vokalmusik         für die Violine angibt. Aber auch die        Kupferstichs sehr zeitaufwendig war.        wurden oft zugunsten konventionellerer
     wird auf sehr originelle Weise von nicht   Vokalmusik kommt nicht zu kurz:              Wie immer jedoch entwickelte sich das       Wendungen banalisiert. Eine der
     weniger raffinierten und schwierigen       Leclair zeigt seine kontrapunktischen        einmal fertiggestellte Werk im Laufe der    originellsten Maßnahmen von d'Albaret
     Geigenstimmen begleitet, sowohl die        Fähigkeiten in den Chören (Doppelchöre       Proben und Aufführungen weiter, und so      und Leclair wurde ebenfalls verworfen:
     Monologe und Arien der Protagonisten       der Hirten und der Waldgeister im            wurde im Herbst 1746 eine etwas andere      Während sie die Nebenrollen in
     als auch die Chöre, in denen Leclair die   ersten Akt, Dämonenchöre im vierten          Tragödie vor dem Publikum der Pariser       den Divertissements normalerweise
     Violinen systematisch in zwei Hälften      Akt...) sowie sein Talent als Melodiker      Oper aufgeführt. Es ist offensichtlich,     verdoppelt       hatten,    wurden      sie
     teilt: Während die zweiten Violinen        und Harmonist in den Rezitativen.            dass die Opernbehörden in den Text          systematisch auf eine einzige reduziert;
     die Oberstimmen des Chors auf              Wenn man die Partitur liest, ist man         von d'Albaret und Leclair eingriffen,       die Rolle von Glaucus' Vertrautem Lichas
     traditionelle    Weise       verdoppeln,   von der Präzision der rhythmischen           angefangen bei François Rebel, dem          wurde (wahrscheinlich) gestrichen. Diese
     vervielfachen die ersten Violinen die      Wendungen, der Vielfalt und Subtilität       wichtigsten Taktschläger der späten         etwas vereinfachte Version von Scylla
     Striche und Bariolagen in einer Weise,     der Akkorde und dem Einfallsreichtum         1740er Jahre (und ebenfalls Violinist und   et Glaucus, die tatsächlich aufgeführt
     die selbst Rameau, der als erster großer   der Modulationen beeindruckt; Leclair        Komponist wie Leclair, Mondonville oder     wurde, zielte verständlicherweise auf
     Orchestrator der Musikgeschichte gilt,     zieht hier oft mit Rameau gleich. Die        Dauvergne), dessen Hand überall in der      dramatische Effizienz ab und zeugt nicht
                                                Accompagnato-Rezitative, insbesondere        handschriftlichen     Produktionspartitur   unbedingt von der Unerfahrenheit von
     nie gewagt oder zumindest nicht so
                                                die erschütternde Schlussszene, zeugen                                                   d'Albaret und Leclair, denn zur gleichen
     weit getrieben hat. Am bezeichnendsten                                                  zu finden ist, die in der Bibliothèque-
                                                von einem bemerkenswerten Sinn für                                                       Zeit stellte sich auch Rameau bereitwillig
     und hinreißendsten ist zweifellos der                                                   musée de l'Opéra aufbewahrt wird. Der
                                                Dramatik und lassen einen bedauern,                                                      den Anforderungen des Schauspiels und
     Chor mit Koryphäe „Viens, Amour,                                                        spektakulärste Eingriff bestand in einer
                                                dass Leclair keine Gelegenheit hatte, eine                                               zögerte nicht, so viel wie nötig zu kürzen
     quitte Cythère“ [Komm, Amor, verlass                                                    großen Anzahl von Kürzungen von
                                                weitere Oper zu komponieren.                                                             und umzuschreiben.
     Kythera], mit seinen abwechselnden                                                      Rezitativszenen, die zugegebenermaßen
     gezupften Tripel- oder Quadrupelsaiten     Es ist nicht bekannt, wann das Libretto      manchmal endlos lang waren; Leclair         Dennoch reichten diese Änderungen
     zur Begleitung der Koryphäe und            und die Partitur fertiggestellt wurden,      komponierte einige Passagen neu,            im Hinblick auf die Produktion nicht

22                                                                                                                                                                                     23
aus, um Scylla et Glaucus zum Erfolg            gekürzt und umgeschrieben worden.           l'aîné“ als Einleitung der zweiten von                Instrumentalauszüge     auf    Tonträger
     zu verhelfen. Das Werk wurde im                 Aber die Tatsache, dass man den             zwei für diese Aufführung vorgesehenen                eingespielt, vor allem unter der Leitung
     Oktober und November 1746 nur 18 Mal            finalen Kataklysmus der Tragödie mit        Soireen. Leclair veröffentlichte ebenfalls            von Laurence Boulay und später von Jean-
     aufgeführt, was zwar eine ansehnliche,          einer freundlichen Pantomime ohne           Kammerversionen mehrerer Stücke,                      François Paillard. Doch erst John Eliot
     aber doch recht enttäuschende Zahl              Zusammenhang verknüpfen konnte, sagt        darunter die Ouvertüre, bearbeitet für                Gardiner ließ das Werk 1979 in London
     war. Die geringen Einnahmen aus dem             viel über die Abneigung des Publikums       zwei Violinen und Basso continuo,                     und 1986 an der Opéra de Lyon in voller
     Werk waren auch auf die Konkurrenz              gegen Tragödien mit unglücklichem           in seiner Sammlung op. 13, wo er sie                  Länge wieder auferstehen und rief seitdem
     durch die Hofaufführungen in Versailles         Ausgang aus.                                „leichter“ haben wollte, aber „ohne                   die Bewunderung des Publikums hervor.
     in der zweiten Hälfte der 1740er Jahre                                                      geschwächt zu sein“ (Avertissement).
                                                     Der Misserfolg von Scylla et Glaucus                                                              Stefan Plewniak hat sich hier entschieden,
     zurückzuführen, die die Stars der               verhinderte, dass sowohl d'Albaret als      Bereits 1909 ließ Léon Vallas in                      die erste Version des Werkes einzuspielen,
     Pariser Oper und damit einen Großteil           auch Leclair auf die Bühne der Oper         Lyon Auszüge aus dieser zu Unrecht                    die Version, die am meisten von Leclairs
     ihres Publikums an sich rissen und die          zurückkehrten. Leclairs Musik geriet        vergessenen Oper aufführen. In den                    Musik enthält, und vor allem in ihrer
     Oper mehrmals in den Bankrott zu                jedoch nicht so schnell in Vergessenheit:   1950er Jahren wurden die ersten                       ursprünglichen Form.
     treiben drohten. Um zu versuchen, das           Als Beweis für ihre Qualität verwendete
     Publikum zurückzugewinnen, schlug               die Administration der Oper in den 1750er
     die Verwaltung der Oper vor, am Ende            und 1760er Jahren zahlreiche Auszüge
     von Scylla et Glaucus eine Pantomime            daraus, um die Wiederaufnahmen
     von Sodi, Les Jardiniers ou Les Ciseaux,        großer Repertoirewerke wie Lullys
     aufzuführen, die im Jahr zuvor, 1745, mit       Thésée, Marais' Alcione oder Gervais'
     Erfolg uraufgeführt worden war. Es gibt         Hypermnestre zu bereichern, ähnlich wie
     keine erhaltene Quelle dafür: Wir wissen        die Musik von Rameau oder Mondonville.
     nur, dass es die aus Hippolyte et Aricie war,   1747 ließ Leclair selbst sein Werk in
     die als Ouvertüre diente. Es stimmt nicht,      seiner Heimatstadt in einem Konzert
     wie oft zu lesen ist, dass die Schlussszene     unter der Leitung seines Bruders, der
     aus Scylla et Glaucus zu Sodis Gunsten          ebenfalls den Vornamen Jean-Marie trug,
     herausgeschnitten wurde, was absurd             aufführen, immer noch mit zahlreichen
     gewesen wäre; tatsächlich war die Szene         Kürzungen, aber mit einer „seconde
                                                                                                                  Les Propétides changées en rocher, Alexandre-Denis Abel de Pujol, 1819.
     von Leclair bereits vor der Uraufführung        ouverture de la composition de M. Leclair

24                                                                                                                                                                                                  25
le célèbre violoniste Locatelli à Kassel, où    Leclair entre en 1748 au service de son
                                                                                                 les deux interprètes se produisent dans le      élève, le duc de Gramont, comme premier
                                                                                                 même concert.                                   violon de l'orchestre de son théâtre
                                                                                                                                                 de Puteaux. Il lui restera fidèle jusqu'à
                                                   Jean-Marie Leclair                            Ses succès à la ville lui ouvrent les portes    sa mort.
                                                   (1697-1764)                                   de la cour et, en 1734, il intègre la Musique
                                                   Par Julien Dubruque                           de la Chapelle et de la Chambre du roi, à
                                                                                                                                                 Ses relations avec sa femme, Louise
                                                                                                                                                 Roussel, qui a gravé toutes ses œuvres
                                                                                                 laquelle il n'appartiendra que quelques
                                                                                                                                                 depuis son opus II, se détériorent et
                                                                                                 années. Leclair effectue encore plusieurs
                                                                                                                                                 mènent à une séparation en 1758. La
                                                                                                 voyages en Hollande où il se produit au         mort le surprend en 1764 : le 23 octobre,
                                                                                                 château de Loo dans les célèbres concerts       on le retrouve assassiné de trois coups
                                                                                                 organisés par la princesse Anne d'Orange,       de couteaux dans sa propre maison du

     J  ean-Marie Leclair naît à Lyon le 10
        mai 1697. Il reçoit probablement
     sa formation initiale de danseur et de
                                                   définitivement abandonner la danse
                                                   pour le violon. Entre ces deux séjours
                                                   piémontais il se rend à Paris en 1723, où
                                                                                                 ou à la cour de Chambéry à l'invitation de
                                                                                                 l'infant Philippe d'Espagne.
                                                                                                                                                 quartier de la Courtille. L'enquête ne
                                                                                                                                                 révèlera jamais le nom de son meurtrier.

     musicien auprès de son père qui, outre son    il publie son premier livre de sonates pour

                                                                                                 J
     métier de passementier, exerce l'activité     violon et basse continue.                         ean-Marie Leclair was born in Lyon          There he was also taught by the violinist
     de joueur de basse de violon et de maître                                                       on 10 May 1697. He was probably             Giovanni Battista Somis, a pupil of the
                                                   Sa carrière ne débute vraiment qu'en 1728
     à danser. En 1716, à l'âge de 19 ans, Jean-                                                 first taught to dance and play music by         famous Corelli. He was so gifted that he
                                                   lorsqu'il revient à Paris pour se produire
     Marie Leclair est danseur à l'Opéra de                                                      his father who, in addition to his job as a     decided to abandon dance definitively
                                                   au Concert Spirituel. Son temps se partage
     Lyon.                                                                                       lacemaker, worked as a bass violin player       for the violin. In 1723, between these two
                                                   alors entre l'enseignement, la composition
                                                                                                 and dance master. In 1716, at the age of        stays in Piedmont, he visited Paris, where
     En 1722, puis en 1726, il se rend à Turin     et la publication de ses œuvres (sonates
                                                                                                 19, Leclair joined the Opéra de Lyon as a       he published his first book of sonatas for
     où il est engagé comme danseur et maître      pour violon et basse continue, sonates
                                                                                                 dancer.                                         violin and basso continuo.
     de ballet à la cour de Piémont. Il y reçoit   pour deux violons, sonates en trio,
     par ailleurs l'enseignement du violoniste     concertos pour violon) et ses apparitions     In 1722, then again in 1726, he travelled to    His career did not really begin until 1728,
     Giovanni Battista Somis, élève du fameux      au Concert Spirituel, toujours saluées        Turin, where he was employed as a dancer        when he returned to Paris to perform at
     Corelli. Ses dons en la matière lui font      avec engouement. Il rencontre en 1728         and ballet master at the court of Piedmont.     the Concert Spirituel. He then divided

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his time between teaching, composing           of Chambéry at the invitation of Infante       Battista Somis unterrichtet, einem           er in die Musique de la Chapelle et de
     and publishing his works (sonatas for          Philip of Spain.                               Schüler des berühmten Corelli. Seine         la Chambre du Roi aufgenommen, der
     violin and basso continuo, sonatas for                                                        Begabung auf diesem Gebiet führte dazu,      er jedoch nur wenige Jahre angehörte.
     two violins, sonatas for trios, concertos      In 1748, Leclair went to work for his pupil,   dass er den Tanz endgültig zugunsten der     Leclair unternahm noch mehrere Reisen,
     for violin) and performing at the Concert      the Duke of Gramont, as first violinist in     Geige aufgab. Zwischen diesen beiden         nach Holland, wo er im Schloss Loo bei
     Spirituel, which was always extremely          the orchestra of his theatre at Puteaux. He    piemontesischen Aufenthalten reiste          den berühmten von Prinzessin Anna
     well-received. In 1728 he met the famous       would remain in the duke's service until       er 1723 nach Paris, wo er sein erstes        von Oranien organisierten Konzerten
     violinist Locatelli in Kassel, where the two   his death.                                     Buch mit Sonaten für Violine und Basso       auftrat, oder zum Hof von Chambery
     performed in the same concert.                 His relationship with his wife, Louise         continuo veröffentlichte.                    auf Einladung des Infanten Philipp
                                                                                                                                                von Spanien.
     His success in the city opened the doors       Roussel, who engraved all his works from       Seine Karriere begann erst richtig 1728,
     to the court and, in 1734, he joined the       his Opus II onwards, deteriorated and they     als er nach Paris zurückkehrte, um im        1748 trat Leclair als erster Geiger im
     King's Chapel and Chamber Orchestra,           separated in 1758. He died unexpectedly        Concert Spirituel aufzutreten. Seine Zeit    Orchester des Theaters in Puteaux in
     to which he only belonged for a few years.     in 1764 on 23 October, when he was             teilte er zwischen dem Unterrichten,         den Dienst seines Schülers, des Herzogs
     Leclair travelled several more times to        found dead from three stab wounds in his       Komponieren und Veröffentlichen seiner       von Gramont. Er blieb ihm bis zu seinem
     Holland, where he performed at Het Loo         own house in the Courtille area of Paris.      Werke (Sonaten für Violine und Basso         Tod treu.
     Palace in the famous concerts put on by        Despite investigations, his murderer was       continuo, Sonaten für zwei Violinen,
                                                                                                                                                Die Beziehungen zu seiner Frau Louise
     Princess Anne of Orange, or at the court       never identified.                              Triosonaten, Violinkonzerte) und seinen
                                                                                                                                                Roussel, die seit seinem Opus II alle Noten
                                                                                                   Auftritten im Concert Spirituel, die stets
                                                                                                                                                seiner Werke stach, verschlechterten sich
                                                                                                   mit Begeisterung begrüßt wurden. In
                                                                                                                                                und führten 1758 zur Trennung. Der Tod
                                                                                                   Kassel begegnete er 1728 dem berühmten
                                                                                                                                                überraschte ihn 1764: Am 23. Oktober

     J  ean-Marie Leclair wurde am 10.              im Alter von 19 Jahren, war Jean-Marie         Geiger Locatelli, beide Interpreten traten
                                                                                                                                                fand man ihn mit drei Messerstichen
        Mai 1697 in Lyon geboren. Seine                                                            im selben Konzert auf.
                                                    Leclair Tänzer an der Oper von Lyon.                                                        ermordet in seinem eigenen Haus im
     Grundausbildung als Tänzer und                                                                Seine Erfolge in der Stadt öffneten ihm      Viertel La Courtille. Sein Mörder konnte
     Musiker erhielt er wahrscheinlich von          1722 und 1726 reiste er nach Turin, wo er      die Türen zum Hof, und 1734 wurde            nie ermittelt werden.
     seinem Vater, der neben seinem Beruf           als Tänzer und Ballettmeister am Hof von
     als Posamentierer auch als Bassgeiger          Piemont angestellt wurde. Dort wurde
     und Tanzmeister tätig war. Im Jahr 1716,       er außerdem von dem Geiger Giovanni

28                                                                                                                                                                                            29
Stefan Plewniak
                       Chef d'orchestre & violoniste

                       S   tefan Plewniak est un chef d'orchestre
                           et un violoniste polonais. Il dirige
                       l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles
                                                                      pour le label discographique Château
                                                                      de Versailles Spectacles, entre autres :
                                                                      Giulietta e Romeo de Zingarelli pour
                       et est l'ancien directeur musical de l'Opéra   l'anniversaire des 250 ans de Napoléon,
                       de chambre de Varsovie. Il est également       avec la participation de Franco Fagoli, le
                       le fondateur et directeur musical de           CD & DVD Les Trois contre-ténors avec
                       l'orchestre Il Giardino d'Amore et de          Valer Sabadus, Filippo Mineccia et Samuel
                       la Cappella dell'Ospedale della Pietà          Marino, ainsi que les Concert di Parigi de
                       de Venise. En 2016, il fonde l'orchestre       Vivaldi.
                       symphonique FeelHarmony.
                                                                      En 2020, Plewniak dirige l'Orchestre de
                       Son label discographique exclusif              l'Opéra Royal dans un concert pour la
                       Ëvoe Records, suscite l'attention et la        chaîne France 5 avec la participation du
                       reconnaissance de prestigieux magazines        chanteur MIKA, et des solistes invités tels
                       et radios à échelle internationale.            que Gautier Capuçon ou J.J.Orliński.
                       En tant que chef d'orchestre et violoniste,    Il dirige Castor et Pollux de Rameau (2020)
                       il a acquis une réputation de « maître         et Orfeo et Euridice de Gluck (2019) à
                       de la chimie émotionnelle », l'« ouragan       l'Opéra de chambre de Varsovie et la Flûte
                       sur scène».                                    enchantée de Mozart pour l'Opera Studio
                                                                      d'Oslo (2019).
                       En 2021, Plewniak realise une tournée en
                       Espagne avec le soliste Jakub Józef Orliński   En juin 2019, il dirige le gala d'ouverture
                       et l'ensemble Il Giardino d'Amore. Au          du XXIXe Festival international Mozart
                       cours de cette année, il réalise plusieurs     de Varsovie. Il est également invité par
     Stefan Plewniak
                       projets d'enregistrement fascinants avec       l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles
                       l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles     lors du Mayshad Festival à Marrakech. Fin

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