SCYLLA & GLAUCUS LECLAIR - Stefan Plewniak - Château de Versailles Spectacles
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Jean-Marie Leclair (1697 – 1764) 20 21 « Nos Bergers, nos Sylvains » · Scylla Scène 3 – Marche des Bergers et des Sylvains 0'19 2'09 SCYLLA & GLAUCUS 162'53 22 23 « Aimez, Nymphe charmante » · Chœur de Bergers et de Sylvains « Une beauté sévère » · un Berger, un Sylvain 2'10 0'22 24 Air des Sylvains 1'50 Tragédie lyrique en un prologue et cinq actes sur un livret d'Albaret, représentée 25 Musette 0'56 pour la première fois à l'Académie royale de musique le 4 octobre 1746. 26 « Loin de nos retraites » · une Bergère, Chœur de Bergers 0'59 27 Premier Menuet 0'53 VOLUME 1 51'17 28 29 « Nos bois savent faire » · une Dryade, un Sylvain, Sylvains et Dryades Deuxième Menuet 0'51 1'37 1 Ouverture 3'34 30 « Chantons » · Chœur de Bergers et de Sylvains 1'20 31 Scène 3 & 4 – « Perdez une vaine espérance » · Scylla, Témire 0'58 PROLOGUE 32 Scène 5 – « Nymphe, tout sur ces bords » · Glaucus 0'49 33 « L'Amour n'offre » · Scylla 0'40 2 Scène 1 – « Reine de la Nature » · Chœur des peuples d'Amathonte, le Chef des 34 « Croirai–je que les chants » · Glaucus, Scylla 1'39 peuples 1'47 35 « Quand je ne vous vois pas » · Glaucus, Scylla 0'58 3 Sarabande 1'19 36 Scène 6 – « Ne faut–il » · Glaucus 0'43 4 Air Gracieux 1'30 37 Air des Sylvains 1'50 5 « Quel bruit soudain » · le Chef des peuples 0'57 6 Scène 2 – « Redoutable Vénus » · le Chef des peuples, Propétide 1, Propétide 2 0'41 VOLUME 2 50'51 7 Bruit de tonnerre 0'38 8 Scènes 2 & 3 – Symphonie pour la descente de Vénus 2'41 ACTE II 9 Scène 3 – « Pour vous dont je reçois » · Vénus, le Chœur des peuples 1'01 1 Scène 1 – « Oui, je dois craindre encore » · Circé, Dorine 2'10 10 « Des nations il triomphe » · le Chef des peuples 1'11 2 Air « Mon cœur est fait pour s'enflammer » · Circé 0'54 11 « Dans un auguste fils » · l'Amour 0'56 3 « Apprends ce qu'aujourd'hui » · Circé 0'33 12 « Que, digne fils » · Vénus, l'Amour, le Chef des peuples 0'38 4 « Vous voyez le danger » · Circé, Dorine 2'25 13 Gigue 1'37 5 Scène 2 – « Fille du dieu brillant » · Glaucus, Circé 0'38 14 « Venez, qu'Amour vous couronne » · l'Amour 1'22 6 « Vous pouvez d'un seul mot » · Glaucus 1'08 15 Passepied 1'17 7 « Circé, sensible à vos alarmes » · Circé 0'54 16 « Votre zèle pour moi » · Vénus 1'01 8 « Aux champs siciliens » · Glaucus, Circé 1'52 17 Ouverture 3'36 9 Scène 3 –« Ministres de mon art » · Circé 0'44 ACTE I 10 Passacaille « Amants dont le prix » · Coryphée 1, Coryphée 2, Chœur 4'15 11 « Quel espoir séduisant » · Glaucus, Circé 1'15 18 Scène 1 – « Non, je ne cesserai jamais » · Scylla 2'09 12 Scène 4 – Prélude « Quelle secrète puissance » · Licas, Glaucus 0'56 19 Scène 2 – « Que votre empressement » · Témire, Scylla 1'58 13 Scène 5 – « Il me fuit hélas » · Circé 1'28 2 3
14 « Courons à la vengeance » · Circé, Ministres de Circé 1'54 7 « Ah ! Que la vengeance a de charmes » · Circé, Dorine 0'49 15 Entracte 0'43 8 Scène 3 & 4 – « Mais déjà de ses voiles sombres » · Circé 1'43 9 Scène 4 – « Noires divinités » · Circé 2'51 ACTE III 10 Scène 5 – « Que Circé nous inspire » · Chœur des Divinités Infernales 0'31 11 Premier Air de Démons 1'50 16 Scène 1 – Symphonie 2'37 12 « Brillante fille de Latone » · Circé 0'42 17 « Témire, l'inconstant » · Scylla, Témire 1'12 13 Deuxième Air de Démons 1'02 18 « On se rend plus tôt » · Témire 1'21 14 « Brillante fille de Latone » · Chœur 1'07 19 « Glaucus n'aurait–il » · Témire, Scylla 0'53 15 « Du flambeau de la nuit » · Circé, Chœur 1'26 20 Scène 2 – « Me fuirez–vous encore » · Glaucus, Scylla 1'16 16 Troisième Air de Démons 1'39 21 « Mais pourquoi » · Glaucus 0'38 17 Scène 5 & 6 – « La terre s'ouvre » · Circé, Hécate 1'39 22 « Pourquoi vous obstiner » · Scylla, Glaucus 2'30 18 Troisième Air de Démons 0'54 23 Duo « Que le tendre amour nous engage » · Scylla, Glaucus 1'33 24 Scène 3 – « Chante, Scylla » · Chœur 1'01 ACTE V 25 « Chantons, Scylla, chantons » · Chœur 2'14 26 Loure 2'17 19 Scène 1 – « Rien ne s'oppose plus » · Glaucus 4'00 27 Premier Air en Rondeau 1'02 20 « C'est de votre fidélité » · Scylla, Glaucus 1'12 28 Deuxième Air en Rondeau 1'22 21 « Mais la fête va commencer » · Glaucus 0'29 22 Scène 2 – « Chantons, bénissons » · Chœur 1'33 29 « Jeunes cœurs » · Fille du Chœur 0'32 23 Premier Air de Ballet 2'26 30 Deuxième Air en Rondeau 1'22 24 « Peuples de ces climats heureux » · Glaucus 1'17 31 Premier Air en Rondeau 1'07 25 « Chantez, chantez l'Amour » · Glaucus 1'56 32 « Ta gloire dans ces lieux » · Scylla 2'02 26 « Chantons, chantons l'Amour » · Chœur 1'01 33 « Mais que vois–je » · Scylla, Chœur 1'16 27 Deuxième Air de Ballet 2'27 34 « Juste ciel ! » · Glaucus, Scylla 0'26 28 « Viens Amour, quitte Cythère » · une Sicilienne, Chœur 2'54 35 Scène 4 – « Tout fuit, tout disparaît » · Circé 2'00 29 Troisième air (majeur), Quatrième air (mineur) 1'27 30 « C'est au bord de cette fontaine » · Glaucus, Scylla 5'28 VOLUME 3 60'44 31 « Quel bonheur » · Glaucus, Circé 0'56 32 Symphonie « Voilà cette Nymphe » · Circé, Glaucus 2'11 ACTE IV 1 Scène 1 – Symphonie 2'07 2 « Glaucus, par tout l'amour » · Circé, Glaucus 1'17 3 « Ne te souvient–il plus » · Circé 1'27 4 « Trompé par vos enchantements » · Circé, Glaucus 3'57 5 Scène 2 – « Où courez–vous Glaucus ? » · Scylla, Circé, Glaucus 4'48 6 Scène 3 – « Ah ! C'est trop conserver » · Circé, Dorine 1'23 4 5
Il Giardino d'Amore Chœur Stefan Plewniak, violon & direction Soprano Ténor Sylwia Stępień Aleksander Rewiński Katarzyna Bienias Andrzej Marusiak Solistes Ewa Kuryłowicz Aleksander Słojewski Marta Czarkowska Andrzej Borzym Mathias Vidal · Glaucus Alto Basse Chiara Skerath · Scylla Ewa Puchalska Krzysztof Matuszak Florie Valiquette · Circé Ewelina Rzezińska Krzysztof Chalimoniuk Kinga Głogowska Piotr Pieron Victor Sicard · Le Chef des Peuples, Licas, Hécate, Un Sylvain Cécile Achille · Vénus, Dorine, Propétide, Une Dryade, Fille du Chœur 2 Lili Aymonino · L'Amour, Témire, Une Sicilienne, Propétide, Une Bergère, Fille du Chœur 1 Orchestre Violons Contrebasse Basson Ludmiła Piestrak Łukasz Madej Leszek Wachnik Natalia Moszumańska Reynier Guerrero Álvarez Clavecin Trompettes Juliusz Żurawski Ronan Khalil Lubomir Jarosz Ewa Mrowca-Kościukiewicz Joanna Gręziak Jacek Jurkowski Nœmi Kuśnierz Théorbe Etienne Galletier Percussion Violes Wojciech Lubertowicz Magdalena Chmielowiec- Flûtes Kozioł Julie Huguet Musette Wojciech Witek Ewa Gubiec Vincent Robin Violoncelles Hautbois Scylla & Glaucus, Agostino Carracci, 1597, Palais Farnese. Katarzyna Cichoń Agnieszka Mazur Thibaut Reznicek Jan Hutek 6 7
Scylla & Glaucus Par Julien Dubruque O n ignore tout de la genèse de Scylla et Glaucus. Leclair vint fort tard à l'opéra, et aurait peut-être même pu ne jamais en comme celle de Scylla et Glaucus. Le genre était véritablement entré en décadence, et seuls Jephté de Montéclair (1732) et les écrire : à l'époque de la création, en 1746, tragédies de Rameau (Hippolyte et Aricie, Leclair avait le même âge que Rameau 1733 ; Castor et Pollux, 1737 ; Dardanus, lors de la création d'Hippolyte et Aricie en 1739 et 1744) avaient connu quelque 1733, près de cinquante ans. Au contraire, succès ; encore ces dernières possèdent- Mondonville, un autre virtuose du violon, elles toutes une fin heureuse. Composer venait de créer son premier opéra, Isbé, une tragédie plutôt qu'un ballet, le genre en 1742, à l'âge de trente ans. Dans un temps où la réussite d'un poète ou d'un alors à la mode, c'était donc, pour Leclair, compositeur passait quasi obligatoirement renouer avec la tradition dramatique par la scène, on peut imaginer que Leclair, lullyste, et se mesurer à Rameau. déjà célèbre dans l'Europe entière par son Le livret de cette tragédie ambitieuse est œuvre instrumental, voulait obtenir un d'un certain d'Albaret, dont on ignore succès à l'Opéra, et, pourquoi pas, entamer à peu près tout, jusqu'au prénom, sauf une « nouvelle carrière » (dédicace de qu'il fut censeur royal de 1762 à 1776. Il l'édition gravée) de compositeur lyrique, était lui aussi un débutant à l'Opéra, mais sur les pas de Rameau. de surcroît sans expérience poétique ; Leclair pourrait avoir voulu faire un coup. il semble n'avoir rien écrit d'autre par Il y avait en effet quelque audace, en la suite. Dans une préface qui prouve 1746, à vouloir composer une tragédie en néanmoins sa maîtrise du genre, de son Scylla & Glaucus, Jacques Dumont dit Le Romain, vers 1750. musique, surtout avec une fin malheureuse histoire et de ses enjeux dramatiques, 8 9
d'Albaret explique avoir emprunté à la fois – il est vrai que les succès militaires de dans l'opéra : à l'acte II, alors que Glaucus lui-même, réputé premier grand le sujet du prologue et celui de la tragédie Louis XV dans la guerre de succession vient demander son aide à Circé pour orchestrateur de l'histoire de la musique, aux Métamorphoses d'Ovide, où il a trouvé d'Autriche avaient eu tendance à remettre se faire aimer de Scylla, c'est lui que n'a jamais osée, ou du moins qu'il n'a pas un lien intéressant à faire entre deux au goût du jour ce genre largement tombé Circé ensorcelle, avant d'être délivré par poussée aussi loin. Le plus significatif et fables : celle des Propétides, changées en en désuétude après le règne de Louis XIV. son suivant, comme Renaud à l'acte V le plus ravissant est sans aucun doute le statues de pierre pour avoir défié Vénus ; Mais d'Albaret ménage également de très d'Armide ; à l'acte IV, Circé obtient chœur avec coryphée « Viens, Amour, celle de Scylla, métamorphosée de même grandes plages de divertissement, comme d'Hécate une herbe mortelle ; à l'acte V, quitte Cythère », avec ses alternances de en rocher parce qu'elle « dédaigne les dans l'opéra ramiste contemporain, et Scylla se métamorphose au contact de la triples ou quadruples cordes pincées pour soupirs » de Glaucus. D'Albaret suit de exploite à fond les lieux communs de la fontaine empoisonnée, qui anticipe, de accompagner la coryphée, et d'arpèges près la version ovidienne du mythe, où pastorale (acte I), du lieu enchanté (acte manière intéressante, bien des fontaines en doubles puis en triples croches pour c'est la jalousie de la magicienne Circé, II), du divertissement maritime (acte III), romantiques. accompagner le chœur. Leclair, comme qui aime Glaucus sans en être aimée, qui de la scène infernale (acte IV), mais aussi Mondonville et Dauvergne d'ailleurs, Dans sa partition, Leclair reste d'abord un cause sa métamorphose. L'invention de du cataclysme final (acte V). On sent une pousse parfois le souci du détail jusqu'à virtuose du violon. Non seulement Scylla d'Albaret consiste non seulement à mettre certaine fougue, possiblement juvénile, indiquer les doigtés de plusieurs passages et Glaucus est rempli d'une musique en dialogue le récit à la troisième personne dans la façon dont d'Albaret tente pour le violon. Mais la musique vocale chorégraphique, et plus généralement d'Ovide, mais aussi à l'habiller du constamment de renouveler l'elocutio n'est pas en reste : Leclair révèle également d'une musique instrumentale d'un dispositif spectaculaire et chorégraphique de la tragédie en musique, qui rappelle ses talents de contrapuntiste dans les grand raffinement et d'une redoutable de l'opéra français. un peu les tentatives de Voltaire dans ce chœurs (doubles chœurs des Bergers et difficulté, mais la musique vocale y D'Albaret renoue partiellement avec domaine : choix d'un vocabulaire tantôt est accompagnée, de manière très des Sylvains à l'acte I, chœurs de démons la forme quinaldienne qui avait fait le plus rare, tantôt plus trivial ; évitement originale, par des parties de violon non à l'acte IV…), aussi bien que de mélodiste succès des opéras de Lully : intrigue des périphrases stéréotypées de la poésie moins raffinées et difficiles, tant les et d'harmoniste dans les récitatifs. On galante centrée sur un triangle amoureux classique (au prix de maladresses, sans monologues et les airs des protagonistes ne peut qu'être frappé, à la lecture de la typique de la pastorale ou du roman ; doute) ; syntaxe et rythme plus naturels, que les chœurs, où Leclair divise partition, par la précision des inflexions longs développements psychologiques plus prosaïques. Le plus original réside systématiquement les violons en deux. Si rythmiques, la variété et la subtilité des dans des scènes de récitatifs parfois très sans doute dans la multiplication des les deuxièmes violons doublent les dessus accords, l'ingéniosité des modulations ; longues (là où Rameau entend les réduire scènes magiques, qui semble confirmer du chœur, de manière traditionnelle, Leclair y égale bien souvent Rameau. Les au maximum, par exemple) ; prologue les thèses de Cahusac ou Marmontel sur les premiers violons multiplient traits récitatifs accompagnés, et notamment la célébrant la gloire du roi et du dauphin le caractère structurant du merveilleux et bariolages, d'une façon que Rameau bouleversante scène finale, témoignent 10 11
d'un sens dramatique remarquable qui font nombre de coupes de scènes de récitatifs, ne connut que 18 représentations en désaffection du public pour les tragédies à regretter que Leclair n'ait pas eu l'occasion il est vrai parfois interminables ; Leclair octobre et novembre 1746, ce qui était fins malheureuses. de composer d'autre opéra. recomposa certains passages, en modifia un total honorable mais assez décevant. d'autres pour se plier à ces coupes, Pour autant, les faibles recettes procurées L'échec de Scylla et Glaucus prévint le On ne sait quand le livret ni la partition retour de d'Albaret aussi bien que de ajouta des symphonies, etc. Les mots par l'œuvre s'expliquent aussi par la furent achevés, mais ce fut nécessairement Leclair sur la scène de l'Opéra. Cependant, trop originaux et les expressions trop concurrence des spectacles de la cour, à assez longtemps avant la création la musique de Leclair ne fut pas oubliée de inhabituelles furent souvent banalisés au Versailles, dans la deuxième partie des du mardi 4 octobre 1746, puisque la profit de tournures plus conventionnelles. années 1740, qui accaparait les vedettes sitôt : preuve de sa qualité, l'administration partition gravée (par l'épouse de Leclair) L'un des dispositifs les plus originaux de de l'Opéra de Paris, et donc une bonne de l'Opéra en réutilisa de nombreux fut probablement publiée aux alentours d'Albaret et Leclair fut également rejeté : partie de son public, et menaça à plusieurs extraits pour enrichir les reprises de grands de cette date, et que le travail de gravure alors qu'ils avaient généralement dédoublé reprises de le mener à la faillite. Pour tenter ouvrages du répertoire, tels Thésée de sur cuivre prenait beaucoup de temps. les rôles secondaires des divertissements, de ramener le public, l'administration de Lully, Alcyone de Marais ou Hypermnestre Comme toujours, cependant, l'œuvre une ils furent systématiquement réduits à l'Opéra se proposa de faire représenter, à fois achevée continua d'évoluer au cours de Gervais, dans les années 1750-1760, à un seul ; le rôle du confident de Glaucus, la fin de Scylla et Glaucus, une pantomime des répétitions et des représentations, et l'instar de la musique de Rameau ou de Lichas, fut, lui, (probablement) supprimé. de Sodi, Les Jardiniers ou Les Ciseaux, c'est une tragédie un peu différente qui Mondonville. En 1747, Leclair lui-même Cette version effectivement représentée de qui avait été créée avec succès l'année fut représentée devant le public de l'Opéra fit jouer son œuvre dans sa ville natale, Scylla et Glaucus, quelque peu simplifiée, précédente, en 1745. Aucune source de Paris à l'automne 1746. Il est manifeste en concert, sous la direction de son visait comme de juste à l'efficacité n'en est conservée : on sait juste que c'est que les autorités de l'Opéra intervinrent frère, également prénommé Jean-Marie, dramatique ; elle ne témoigne pas celle d'Hippolyte et Aricie qui lui servait sur le texte de d'Albaret et Leclair, à toujours avec de nombreuses coupes, forcément de l'inexpérience de d'Albaret d'ouverture. Il n'est pas exact, comme on commencer par François Rebel, principal et Leclair, puisque à la même époque, mais avec une « seconde ouverture de la batteur de mesure à la fin des années 1740 le lit souvent, que la scène finale de Scylla Rameau lui aussi se confirmait plutôt de composition de M. Leclair l'aîné » pour (et également violoniste et compositeur, et Glaucus ait été coupée à son profit, ce bonne grâce aux exigences du spectacle, et introduire la deuxième des deux soirées comme Leclair, Mondonville ou qui aurait été absurde ; elle avait en fait été n'hésitait pas à couper et récrire autant que prévues pour cette exécution. Leclair Dauvergne), dont la main se trouve un peu abrégée et récrite par Leclair dès avant la nécessaire. publia également des versions de chambre partout dans la partition de production première représentation. Mais le fait qu'on manuscrite conservée à la Bibliothèque- Néanmoins, ces retouches en vue de la ait pu enchaîner le cataclysme final de la de plusieurs morceaux, notamment musée de l'Opéra. L'intervention la plus production ne suffirent pas à assurer tragédie avec une aimable pantomime l'ouverture, adaptée pour deux violons et spectaculaire consista dans un grand le succès de Scylla et Glaucus. L'œuvre dénuée de rapport en dit long sur la basse continue, dans son recueil op. 13, où il 12 13
la veut « plus facile », mais « sans être John Eliot Gardiner pour que l'œuvre soit Glaucus; the genre had truly fallen into also turned into a rock for spurning the affaiblie » (Avertissement). ressuscitée dans son intégralité, en 1979, decline, with only Montéclair's Jephté advances of Glaucus. D'Albaret remains en concert, à Londres, puis sur scène, à (1732) and Rameau's tragedies (Hippolyte largely faithful to Ovid's version of the Dès 1909, Léon Vallas fit exécuter à Lyon et Aricie, 1733; Castor et Pollux, 1737; myth, in which Scylla is transformed l'Opéra de Lyon, en 1986, suscitant depuis des extraits de cet opéra si injustement Dardanus, 1739 and 1744) encountering by the jealous sorceress Circe, who l'admiration du public. oublié. Les années 1950 virent les premiers some success, although all of these had harboured unrequited love for Glaucus. enregistrements d'extraits instrumentaux, Stefan Plewniak, ici, a choisi d'enregistrer happy endings. For Leclair, composing D'Albaret's invention lies not only in notamment sous l'impulsion de la première version de l'œuvre, celle qui a tragedy rather than a ballet – the creating a dialogue from Ovid's third- Laurence Boulay, puis de Jean- contient le maximum de musique de fashionable genre at the time – meant person narrative, but also in placing it François Paillard. Mais il fallut attendre Leclair, et surtout dans sa forme originale. returning to Lully's dramatic tradition within the dramatic and choreographic and measuring up to Rameau. setting of the French opera. The libretto of this ambitious tragedy D'Albaret makes a partial return to the is by a certain d'Albaret, about whom Quinaultian form that made Lully's very little is known – not even his first operas so successful: a romantic storyline name – except for the fact that he was a based on a love triangle typical of the T he full origins of Scylla et Glaucus are still unknown. Leclair came to opera very late, and may never even have written was already famous throughout Europe for his instrumental body of work, wanted to achieve the same level of fame at the royal censor from 1762 to 1776. He too was new to opera; moreover, he had no poetic experience and appears not to pastoral or novel; long psychological developments in often very long recitative scenes (whereas Rameau endeavoured one: at the time of its creation, in 1746, opera and perhaps even embark upon a have written anything else subsequently. to keep them as short as possible, for Leclair was the same age as Rameau – “new career” (as per the dedication in the In a preface that nevertheless proves his example); a prologue celebrating the nearly fifty – when he created Hippolyte engraved edition) as a lyrical composer, extensive knowledge of the genre, its glory of the king and the dauphin – it is et Aricie in 1733. On the contrary, following in Rameau's footsteps. history and its dramatic tenets, d'Albaret true that Louis XV's military successes in Mondonville, another virtuoso violinist, explains that he borrowed both the the War of the Austrian Succession had had just created his first opera, Isbé, in Leclair may have simply wanted to make subject of the prologue and of the tragedy brought the genre back into fashion after 1742 at the age of thirty. At a time when a splash. Indeed, in 1746 there was from Ovid's Metamorphoses, finding an it had become largely obsolete following the stage was practically the only place something rather bold about choosing interesting connection between the two the reign of Louis XIV. But d'Albaret also where a poet or composer could find to compose a musical tragedy, especially fables: that of the Prophetesses, turned to added some very lengthy divertissements, success, one can imagine that Leclair, who with such an unhappy ending as Scylla et stone for defying Venus, and that of Scylla, as in contemporary Rameau-esque opera, 14 15
and made full use of the common scenes the poisoned fountain, in an interesting accompany the chorus. Leclair, indeed of engraving on copper took a great deal of of the pastoral (act I), the enchanted anticipation of many Romantic fountains. like Mondonville and Dauvergne, often time. As always, however, once completed place (act II), the maritime divertissement takes his attention to detail as far as the work continued to evolve over the In his score, Leclair remains a virtuoso (act III), the infernal scene (act IV) and specifying the fingering for several course of rehearsals and performances, and of the violin first and foremost; not the final cataclysm (act V). There is a passages for violin. But the vocal music this tragedy is somewhat different to that only is Scylla et Glaucus replete with certain, possibly juvenile, spiritedness in is not to be outdone: Leclair also reveals performed for the public at the Opéra de choreographic music, and more widely d'Albaret's constant attempts to renew his talents as a contrapuntist in the Paris in the autumn of 1746. It is clear that instrumental music that is highly the elocutio of tragedy in music, which choruses (double choruses of Shepherds the authorities of the Opéra intervened in refined and formidably difficult, but the is somewhat reminiscent of Voltaire's and Sylvans in act I, choruses of demons d'Albaret and Leclair's text, starting with vocal music is accompanied in a very endeavours in this arena: the choice in act IV, etc.), as well as a melodist François Rebel, principal conductor in the original way by violin parts that are no of vocabulary that is at times more and harmonist in the recitatives. On late 1740s (and a violinist and composer, less refined and difficult, both for the uncommon, at others more trivial; the reading the score, one cannot help but be like Leclair, Mondonville and Dauvergne), protagonists' monologues and arias avoidance of the stereotypical periphrasis struck by the precision of the rhythmic whose handwritten notes appear more or and for the choruses, where Leclair of classical poetry (at the expense of inflexions, the variety and subtlety of the less throughout the manuscript held at systematically splits the violins into two. clumsiness, no doubt); more natural chords, the ingenuity of the modulations; the Bibliothèque-musée de l'Opéra. The While the second violins double the high and prosaic syntax and rhythm. The here, Leclair is a match for Rameau many most remarkable intervention consisted of voices of the chorus, as per tradition, greatest originality no doubt lies in the times over. The accompanied recitatives, a large number of cuts of the (admittedly the first violins play a host of strokes many magical scenes, which appear to and particularly the devastating final at times interminable) recitative scenes. and bariolage to an extent that Rameau confirm Cahusac or Marmontel's theory scene, attest to such a remarkable sense of Leclair recomposed certain passages, himself, who was known as the first great on the way in which the supernatural theatre that one regrets that Leclair did not changed others to give way to cuts, orchestrator in the history of music, never have the opportunity to compose another added symphonies, etc. Overly original can lend structure to opera: in act II, dared attempt, or at least never took quite opera. when Glaucus asks Circe for her help as far. The most significant and delightful words and overly unusual expressions in winning Scylla's affections, it is he example is undoubtedly the chorus and It is not known when the libretto or score were often normalised in favour of who is enchanted by Circe, before being coryphée “Viens, Amour, quitte Cythère” were completed, but it must have been more conventional constructions. One liberated by his confidant, like Renaud in [“Come, Love, leave Cythera”], with its rather a long time before the creation of of d'Albaret and Leclair's most original act V of Armide; in act IV, Circe procures alternating triple or quadruple plucked Tuesday 4 October 1746, as the engraved techniques was also rejected: where they a deadly herb from Hecate; in act V, strings to accompany the coryphée, and score (by Leclair's wife) was probably had generally divided the secondary Scylla is transformed when she enters semi- and demisemiquaver arpeggios to published around this date, and the work roles of the divertissements into two, 16 17
they were systematically reduced to one; management proposed to put on one of in the years 1750-1760, as with music In 1909, Léon Vallas performed excerpts the role of Lichas, Glaucus' confidant, Sodi's pantomimes, Les Jardiniers ou Les by Rameau and Mondonville. In 1747, of this so unfairly forgotten opera in was (probably) cut altogether. As to Ciseaux, which had been a success when Leclair himself put on his work in Lyon. The 1950s saw the first recordings of be expected, this somewhat simplified it was created the previous year, in 1745. his home town, in concert, under the instrumental excerpts, in particular at the version of Scylla et Glaucus – the one that No source of this remains; all that we direction of his brother, also named Jean- instigation of Laurence Boulay and then was performed – strived for dramatic know is that it featured the same overture Marie, with the same large number of Jean-François Paillard. But it was not until effect; it is not necessarily an indication of as that of Hippolyte et Aricie. It is not 1979 that John Eliot Gardiner became cuts but with a “second overture from the d'Albaret and Leclair's inexperience, as at quite accurate, as one often reads, that the the first to revive the work in its entirety, composition of Mr. Leclair the Elder” to that same time Rameau was conforming final scene of Scylla et Glaucus was cut in in concert in London, then on stage at introduce the second of the two evenings to the demands of the live spectacle with favour of the pantomime, which would the Opéra de Lyon in 1986, winning general good grace, freely cutting and have been absurd; in fact, it had been planned for the performance. Leclair also published chamber versions of several the admiration of the public ever since. rewriting as necessary. shortened and rewritten by Leclair before the first performance. But the fact that the pieces, particularly the overture, adapted Here, Stefan Plewniak has chosen to Nevertheless, these edits with a view to for two violins and basso continuo, in his record the first version of the work, the final cataclysm of the tragedy could have the production itself were not enough to volume op. 13, intending it to be “easier” one that features the most of Leclair's been immediately followed by a pleasant ensure the success of Scylla et Glaucus. and entirely unrelated pantomime speaks but “not weakened” (Foreword). music and, above all, in its original form. The work was only performed 18 times volumes about the public's lack of appetite in October and November 1746, a for tragedies with unhappy endings. respectable but rather disappointing total. For all that, the meagre income garnered The failure of Scylla et Glaucus prevented Ü by the work can also be explained by the both d'Albaret and Leclair from making competition from the court performances a return to the stage of the Opéra. ber die Entstehung von Scylla et Gegensatz dazu hatte Mondonville, ein at Versailles, in the second half of the However, Leclair's music would not be Glaucus ist nichts bekannt. Leclair anderer Geigenvirtuose, seine erste Oper, 1740s, which monopolised the stars of forgotten anytime soon: as proof of its kam sehr spät zur Oper und hätte Isbé, 1742 im Alter von dreißig Jahren the Opéra de Paris – and therefore a large quality, the Opéra's management reused vielleicht sogar nie eine schreiben können: uraufgeführt. In einer Zeit, in der der portion of its audience – and threatened many excerpts to enrich subsequent 1746, zur Zeit der Uraufführung, war Erfolg eines Dichters oder Komponisten to bankrupt it on several occasions. In performances of key works in the Leclair genauso alt wie Rameau bei der fast zwangsläufig über die Bühne führte, an attempt to win back the public, at repertoire, such as Lully's Thésée, Marais' Uraufführung von Hippolyte et Aricie kann man sich vorstellen, dass Leclair, the end of Scylla et Glaucus the Opéra's Alcione or Gervais' Hypermnestra, im Jahr 1733: fast fünfzig Jahre. Im der durch sein Instrumentalwerk bereits 18 19
in ganz Europa berühmt war, einen ist, außer dass er von 1762 bis 1776 Mitteln der französischen Oper möglicherweise jugendlichen Elan in Erfolg an der Oper erzielen wollte und, königlicher Zensor war. Auch er war ein auszustatten. der Art und Weise, wie d'Albaret ständig warum nicht, eine „neue Karriere“ Anfänger an der Oper, aber zudem ohne versucht, die elocutio der Tragödie in D'Albaret knüpft teilweise an die (Widmung der gestochenen Ausgabe) als poetische Erfahrung; er scheint später Musik zu erneuern, was ein wenig an Quinaultische Form an, die den Erfolg Opernkomponist in den Fußstapfen von nichts anderes mehr geschrieben zu Voltaires Versuche in diesem Bereich von Lullys Opern begründet hatte: Rameau beginnen wollte. haben. In einem Vorwort, das beweist, erinnert: Wahl eines mal selteneren, galante Handlung, in deren Mittelpunkt dass er dennoch das Genre, die Geschichte mal trivialeren Vokabulars; Vermeidung Leclair könnte versucht haben, einen eine für die Pastorale oder den Roman und die dramatischen Herausforderungen typische Dreiecksbeziehung steht; der stereotypen Umschreibungen der Coup zu landen. 1746 war es in der Tat beherrscht, erklärt d'Albaret, dass lange psychologische Entwicklungen in klassischen Dichtung (zweifellos eine gewagte Idee, eine Tragödie mit er sowohl das Thema des Prologs manchmal sehr langen Rezitativszenen auf Kosten von Schwerfälligkeiten); Musik zu komponieren, vor allem mit als auch das der Tragödie aus Ovids (wo Rameau sie beispielsweise auf natürlichere, prosaischere Syntax und einem unglücklichen Ende wie dem von Metamorphosen entlehnt hat, wo er eine ein Minimum reduzieren wollte); ein Scylla et Glaucus: Das Genre war wirklich Rhythmus. Am originellsten ist zweifellos interessante Verbindung zwischen zwei Prolog, der den Ruhm des Königs und in Verfall geraten, und nur Montéclairs die Vielzahl magischer Szenen, die die Fabeln gefunden hat: die der Propetiden, des Dauphins feiert - es stimmt, dass Jephté (1732) und die Tragödien von Thesen von Cahusac oder Marmontel die in Steinstatuen verwandelt werden, die militärischen Erfolge Ludwigs XV. Rameau (Hippolyte et Aricie, 1733; Castor über den strukturierenden Charakter des weil sie Venus herausfordern, und die im Österreichischen Erbfolgekrieg dazu et Pollux, 1737; Dardanus, 1739 und 1744) Wunderbaren in der Oper zu bestätigen von Scylla, die in gleicher Weise in einen tendierten, dieses Genre, das nach der hatten etwas Erfolg gehabt, und auch scheint: Im zweiten Akt, als Glaucus Circe Felsen verwandelt wird, weil sie Glaucus' Herrschaft Ludwigs XIV. weitgehend diese hatten alle ein glückliches Ende. um Hilfe bittet, um von Scylla geliebt zu „Seufzer verschmäht“. D'Albaret folgt außer Gebrauch gekommen war, wieder Die Komposition einer Tragödie anstelle werden, ist er es, den Circe verzaubert, eng der ovidischen Version des Mythos, in Mode zu bringen. Aber d'Albaret hat eines Balletts, das damals in Mode war, bevor er von seinem Nachfolger befreit in der die Eifersucht der Zauberin auch sehr große unterhaltende Teile, wie bedeutete für Leclair, an die dramatische wird, wie Renaud im fünften Akt von Circe, die Glaucus liebt, ohne von ihm in der zeitgenössischen ramistischen Tradition von Lully anzuknüpfen und Armide; im vierten Akt erhält Circe von geliebt zu werden, die Ursache für seine Oper, und nutzt die Gemeinplätze der sich mit Rameau zu messen. Hekate ein tödliches Kraut; im fünften Verwandlung ist. D'Albarets Erfindung Pastorale (1. Akt), des verzauberten Ortes Das Libretto dieser anspruchsvollen besteht nicht nur darin, Ovids Erzählung (2. Akt), des maritimen Divertissements Akt verwandelt sich Scylla durch den Tragödie stammt von einem gewissen in der dritten Person in einen Dialog (3. Akt), der Höllenszene (4. Akt), aber Blick in den vergifteten Brunnen, der d'Albaret, über den bis auf seinen zu verpacken, sondern sie auch mit den auch des finalen Kataklysmus (5. Akt) auf interessante Weise viele romantische Vornamen so gut wie nichts bekannt spektakulären und choreografischen voll aus. Man spürt einen gewissen, Brunnen vorwegnimmt. 20 21
In seiner Partitur bleibt Leclair in Arpeggien in doppelten und dann in aber es muss ziemlich lange vor der änderte andere, um diesen Kürzungen erster Linie ein Geigenvirtuose: dreifachen Achteln zur Begleitung Uraufführung am Dienstag, dem 4. zu entsprechen, fügte Symphonien hinzu Scylla et Glaucus ist nicht nur voll des Chors. Leclair, wie übrigens auch Oktober 1746, gewesen sein, da die usw. Die Rezitativszenen wurden von von choreographischer Musik und Mondonville und Dauvergne, treibt die gestochene Partitur (von Leclairs Frau) Leclair in der Folgezeit immer wieder generell von Instrumentalmusik einer Liebe zum Detail manchmal so weit, dass wahrscheinlich um dieses Datum herum neu zusammengestellt. Allzu originelle großen Raffinesse und gefürchteter er für mehrere Passagen die Fingersätze veröffentlicht wurde und die Arbeit des Wörter und ungewöhnliche Ausdrücke Schwierigkeit, auch die Vokalmusik für die Violine angibt. Aber auch die Kupferstichs sehr zeitaufwendig war. wurden oft zugunsten konventionellerer wird auf sehr originelle Weise von nicht Vokalmusik kommt nicht zu kurz: Wie immer jedoch entwickelte sich das Wendungen banalisiert. Eine der weniger raffinierten und schwierigen Leclair zeigt seine kontrapunktischen einmal fertiggestellte Werk im Laufe der originellsten Maßnahmen von d'Albaret Geigenstimmen begleitet, sowohl die Fähigkeiten in den Chören (Doppelchöre Proben und Aufführungen weiter, und so und Leclair wurde ebenfalls verworfen: Monologe und Arien der Protagonisten der Hirten und der Waldgeister im wurde im Herbst 1746 eine etwas andere Während sie die Nebenrollen in als auch die Chöre, in denen Leclair die ersten Akt, Dämonenchöre im vierten Tragödie vor dem Publikum der Pariser den Divertissements normalerweise Violinen systematisch in zwei Hälften Akt...) sowie sein Talent als Melodiker Oper aufgeführt. Es ist offensichtlich, verdoppelt hatten, wurden sie teilt: Während die zweiten Violinen und Harmonist in den Rezitativen. dass die Opernbehörden in den Text systematisch auf eine einzige reduziert; die Oberstimmen des Chors auf Wenn man die Partitur liest, ist man von d'Albaret und Leclair eingriffen, die Rolle von Glaucus' Vertrautem Lichas traditionelle Weise verdoppeln, von der Präzision der rhythmischen angefangen bei François Rebel, dem wurde (wahrscheinlich) gestrichen. Diese vervielfachen die ersten Violinen die Wendungen, der Vielfalt und Subtilität wichtigsten Taktschläger der späten etwas vereinfachte Version von Scylla Striche und Bariolagen in einer Weise, der Akkorde und dem Einfallsreichtum 1740er Jahre (und ebenfalls Violinist und et Glaucus, die tatsächlich aufgeführt die selbst Rameau, der als erster großer der Modulationen beeindruckt; Leclair Komponist wie Leclair, Mondonville oder wurde, zielte verständlicherweise auf Orchestrator der Musikgeschichte gilt, zieht hier oft mit Rameau gleich. Die Dauvergne), dessen Hand überall in der dramatische Effizienz ab und zeugt nicht Accompagnato-Rezitative, insbesondere handschriftlichen Produktionspartitur unbedingt von der Unerfahrenheit von nie gewagt oder zumindest nicht so die erschütternde Schlussszene, zeugen d'Albaret und Leclair, denn zur gleichen weit getrieben hat. Am bezeichnendsten zu finden ist, die in der Bibliothèque- von einem bemerkenswerten Sinn für Zeit stellte sich auch Rameau bereitwillig und hinreißendsten ist zweifellos der musée de l'Opéra aufbewahrt wird. Der Dramatik und lassen einen bedauern, den Anforderungen des Schauspiels und Chor mit Koryphäe „Viens, Amour, spektakulärste Eingriff bestand in einer dass Leclair keine Gelegenheit hatte, eine zögerte nicht, so viel wie nötig zu kürzen quitte Cythère“ [Komm, Amor, verlass großen Anzahl von Kürzungen von weitere Oper zu komponieren. und umzuschreiben. Kythera], mit seinen abwechselnden Rezitativszenen, die zugegebenermaßen gezupften Tripel- oder Quadrupelsaiten Es ist nicht bekannt, wann das Libretto manchmal endlos lang waren; Leclair Dennoch reichten diese Änderungen zur Begleitung der Koryphäe und und die Partitur fertiggestellt wurden, komponierte einige Passagen neu, im Hinblick auf die Produktion nicht 22 23
aus, um Scylla et Glaucus zum Erfolg gekürzt und umgeschrieben worden. l'aîné“ als Einleitung der zweiten von Instrumentalauszüge auf Tonträger zu verhelfen. Das Werk wurde im Aber die Tatsache, dass man den zwei für diese Aufführung vorgesehenen eingespielt, vor allem unter der Leitung Oktober und November 1746 nur 18 Mal finalen Kataklysmus der Tragödie mit Soireen. Leclair veröffentlichte ebenfalls von Laurence Boulay und später von Jean- aufgeführt, was zwar eine ansehnliche, einer freundlichen Pantomime ohne Kammerversionen mehrerer Stücke, François Paillard. Doch erst John Eliot aber doch recht enttäuschende Zahl Zusammenhang verknüpfen konnte, sagt darunter die Ouvertüre, bearbeitet für Gardiner ließ das Werk 1979 in London war. Die geringen Einnahmen aus dem viel über die Abneigung des Publikums zwei Violinen und Basso continuo, und 1986 an der Opéra de Lyon in voller Werk waren auch auf die Konkurrenz gegen Tragödien mit unglücklichem in seiner Sammlung op. 13, wo er sie Länge wieder auferstehen und rief seitdem durch die Hofaufführungen in Versailles Ausgang aus. „leichter“ haben wollte, aber „ohne die Bewunderung des Publikums hervor. in der zweiten Hälfte der 1740er Jahre geschwächt zu sein“ (Avertissement). Der Misserfolg von Scylla et Glaucus Stefan Plewniak hat sich hier entschieden, zurückzuführen, die die Stars der verhinderte, dass sowohl d'Albaret als Bereits 1909 ließ Léon Vallas in die erste Version des Werkes einzuspielen, Pariser Oper und damit einen Großteil auch Leclair auf die Bühne der Oper Lyon Auszüge aus dieser zu Unrecht die Version, die am meisten von Leclairs ihres Publikums an sich rissen und die zurückkehrten. Leclairs Musik geriet vergessenen Oper aufführen. In den Musik enthält, und vor allem in ihrer Oper mehrmals in den Bankrott zu jedoch nicht so schnell in Vergessenheit: 1950er Jahren wurden die ersten ursprünglichen Form. treiben drohten. Um zu versuchen, das Als Beweis für ihre Qualität verwendete Publikum zurückzugewinnen, schlug die Administration der Oper in den 1750er die Verwaltung der Oper vor, am Ende und 1760er Jahren zahlreiche Auszüge von Scylla et Glaucus eine Pantomime daraus, um die Wiederaufnahmen von Sodi, Les Jardiniers ou Les Ciseaux, großer Repertoirewerke wie Lullys aufzuführen, die im Jahr zuvor, 1745, mit Thésée, Marais' Alcione oder Gervais' Erfolg uraufgeführt worden war. Es gibt Hypermnestre zu bereichern, ähnlich wie keine erhaltene Quelle dafür: Wir wissen die Musik von Rameau oder Mondonville. nur, dass es die aus Hippolyte et Aricie war, 1747 ließ Leclair selbst sein Werk in die als Ouvertüre diente. Es stimmt nicht, seiner Heimatstadt in einem Konzert wie oft zu lesen ist, dass die Schlussszene unter der Leitung seines Bruders, der aus Scylla et Glaucus zu Sodis Gunsten ebenfalls den Vornamen Jean-Marie trug, herausgeschnitten wurde, was absurd aufführen, immer noch mit zahlreichen gewesen wäre; tatsächlich war die Szene Kürzungen, aber mit einer „seconde Les Propétides changées en rocher, Alexandre-Denis Abel de Pujol, 1819. von Leclair bereits vor der Uraufführung ouverture de la composition de M. Leclair 24 25
le célèbre violoniste Locatelli à Kassel, où Leclair entre en 1748 au service de son les deux interprètes se produisent dans le élève, le duc de Gramont, comme premier même concert. violon de l'orchestre de son théâtre de Puteaux. Il lui restera fidèle jusqu'à Jean-Marie Leclair Ses succès à la ville lui ouvrent les portes sa mort. (1697-1764) de la cour et, en 1734, il intègre la Musique Par Julien Dubruque de la Chapelle et de la Chambre du roi, à Ses relations avec sa femme, Louise Roussel, qui a gravé toutes ses œuvres laquelle il n'appartiendra que quelques depuis son opus II, se détériorent et années. Leclair effectue encore plusieurs mènent à une séparation en 1758. La voyages en Hollande où il se produit au mort le surprend en 1764 : le 23 octobre, château de Loo dans les célèbres concerts on le retrouve assassiné de trois coups organisés par la princesse Anne d'Orange, de couteaux dans sa propre maison du J ean-Marie Leclair naît à Lyon le 10 mai 1697. Il reçoit probablement sa formation initiale de danseur et de définitivement abandonner la danse pour le violon. Entre ces deux séjours piémontais il se rend à Paris en 1723, où ou à la cour de Chambéry à l'invitation de l'infant Philippe d'Espagne. quartier de la Courtille. L'enquête ne révèlera jamais le nom de son meurtrier. musicien auprès de son père qui, outre son il publie son premier livre de sonates pour J métier de passementier, exerce l'activité violon et basse continue. ean-Marie Leclair was born in Lyon There he was also taught by the violinist de joueur de basse de violon et de maître on 10 May 1697. He was probably Giovanni Battista Somis, a pupil of the Sa carrière ne débute vraiment qu'en 1728 à danser. En 1716, à l'âge de 19 ans, Jean- first taught to dance and play music by famous Corelli. He was so gifted that he lorsqu'il revient à Paris pour se produire Marie Leclair est danseur à l'Opéra de his father who, in addition to his job as a decided to abandon dance definitively au Concert Spirituel. Son temps se partage Lyon. lacemaker, worked as a bass violin player for the violin. In 1723, between these two alors entre l'enseignement, la composition and dance master. In 1716, at the age of stays in Piedmont, he visited Paris, where En 1722, puis en 1726, il se rend à Turin et la publication de ses œuvres (sonates 19, Leclair joined the Opéra de Lyon as a he published his first book of sonatas for où il est engagé comme danseur et maître pour violon et basse continue, sonates dancer. violin and basso continuo. de ballet à la cour de Piémont. Il y reçoit pour deux violons, sonates en trio, par ailleurs l'enseignement du violoniste concertos pour violon) et ses apparitions In 1722, then again in 1726, he travelled to His career did not really begin until 1728, Giovanni Battista Somis, élève du fameux au Concert Spirituel, toujours saluées Turin, where he was employed as a dancer when he returned to Paris to perform at Corelli. Ses dons en la matière lui font avec engouement. Il rencontre en 1728 and ballet master at the court of Piedmont. the Concert Spirituel. He then divided 26 27
his time between teaching, composing of Chambéry at the invitation of Infante Battista Somis unterrichtet, einem er in die Musique de la Chapelle et de and publishing his works (sonatas for Philip of Spain. Schüler des berühmten Corelli. Seine la Chambre du Roi aufgenommen, der violin and basso continuo, sonatas for Begabung auf diesem Gebiet führte dazu, er jedoch nur wenige Jahre angehörte. two violins, sonatas for trios, concertos In 1748, Leclair went to work for his pupil, dass er den Tanz endgültig zugunsten der Leclair unternahm noch mehrere Reisen, for violin) and performing at the Concert the Duke of Gramont, as first violinist in Geige aufgab. Zwischen diesen beiden nach Holland, wo er im Schloss Loo bei Spirituel, which was always extremely the orchestra of his theatre at Puteaux. He piemontesischen Aufenthalten reiste den berühmten von Prinzessin Anna well-received. In 1728 he met the famous would remain in the duke's service until er 1723 nach Paris, wo er sein erstes von Oranien organisierten Konzerten violinist Locatelli in Kassel, where the two his death. Buch mit Sonaten für Violine und Basso auftrat, oder zum Hof von Chambery performed in the same concert. His relationship with his wife, Louise continuo veröffentlichte. auf Einladung des Infanten Philipp von Spanien. His success in the city opened the doors Roussel, who engraved all his works from Seine Karriere begann erst richtig 1728, to the court and, in 1734, he joined the his Opus II onwards, deteriorated and they als er nach Paris zurückkehrte, um im 1748 trat Leclair als erster Geiger im King's Chapel and Chamber Orchestra, separated in 1758. He died unexpectedly Concert Spirituel aufzutreten. Seine Zeit Orchester des Theaters in Puteaux in to which he only belonged for a few years. in 1764 on 23 October, when he was teilte er zwischen dem Unterrichten, den Dienst seines Schülers, des Herzogs Leclair travelled several more times to found dead from three stab wounds in his Komponieren und Veröffentlichen seiner von Gramont. Er blieb ihm bis zu seinem Holland, where he performed at Het Loo own house in the Courtille area of Paris. Werke (Sonaten für Violine und Basso Tod treu. Palace in the famous concerts put on by Despite investigations, his murderer was continuo, Sonaten für zwei Violinen, Die Beziehungen zu seiner Frau Louise Princess Anne of Orange, or at the court never identified. Triosonaten, Violinkonzerte) und seinen Roussel, die seit seinem Opus II alle Noten Auftritten im Concert Spirituel, die stets seiner Werke stach, verschlechterten sich mit Begeisterung begrüßt wurden. In und führten 1758 zur Trennung. Der Tod Kassel begegnete er 1728 dem berühmten überraschte ihn 1764: Am 23. Oktober J ean-Marie Leclair wurde am 10. im Alter von 19 Jahren, war Jean-Marie Geiger Locatelli, beide Interpreten traten fand man ihn mit drei Messerstichen Mai 1697 in Lyon geboren. Seine im selben Konzert auf. Leclair Tänzer an der Oper von Lyon. ermordet in seinem eigenen Haus im Grundausbildung als Tänzer und Seine Erfolge in der Stadt öffneten ihm Viertel La Courtille. Sein Mörder konnte Musiker erhielt er wahrscheinlich von 1722 und 1726 reiste er nach Turin, wo er die Türen zum Hof, und 1734 wurde nie ermittelt werden. seinem Vater, der neben seinem Beruf als Tänzer und Ballettmeister am Hof von als Posamentierer auch als Bassgeiger Piemont angestellt wurde. Dort wurde und Tanzmeister tätig war. Im Jahr 1716, er außerdem von dem Geiger Giovanni 28 29
Stefan Plewniak Chef d'orchestre & violoniste S tefan Plewniak est un chef d'orchestre et un violoniste polonais. Il dirige l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles pour le label discographique Château de Versailles Spectacles, entre autres : Giulietta e Romeo de Zingarelli pour et est l'ancien directeur musical de l'Opéra l'anniversaire des 250 ans de Napoléon, de chambre de Varsovie. Il est également avec la participation de Franco Fagoli, le le fondateur et directeur musical de CD & DVD Les Trois contre-ténors avec l'orchestre Il Giardino d'Amore et de Valer Sabadus, Filippo Mineccia et Samuel la Cappella dell'Ospedale della Pietà Marino, ainsi que les Concert di Parigi de de Venise. En 2016, il fonde l'orchestre Vivaldi. symphonique FeelHarmony. En 2020, Plewniak dirige l'Orchestre de Son label discographique exclusif l'Opéra Royal dans un concert pour la Ëvoe Records, suscite l'attention et la chaîne France 5 avec la participation du reconnaissance de prestigieux magazines chanteur MIKA, et des solistes invités tels et radios à échelle internationale. que Gautier Capuçon ou J.J.Orliński. En tant que chef d'orchestre et violoniste, Il dirige Castor et Pollux de Rameau (2020) il a acquis une réputation de « maître et Orfeo et Euridice de Gluck (2019) à de la chimie émotionnelle », l'« ouragan l'Opéra de chambre de Varsovie et la Flûte sur scène». enchantée de Mozart pour l'Opera Studio d'Oslo (2019). En 2021, Plewniak realise une tournée en Espagne avec le soliste Jakub Józef Orliński En juin 2019, il dirige le gala d'ouverture et l'ensemble Il Giardino d'Amore. Au du XXIXe Festival international Mozart cours de cette année, il réalise plusieurs de Varsovie. Il est également invité par Stefan Plewniak projets d'enregistrement fascinants avec l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles l'Orchestre de l'Opéra Royal de Versailles lors du Mayshad Festival à Marrakech. Fin 30 31
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