LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN

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LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Les SCoT et l’aménagement
commercial de demain

        Septembre 2019
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Fédération nationale des SCoT
22 rue Joubert 75009 PARIS - 01 40 41 84 10

Directeur de la publication : Michel Heinrich, Président
Responsable de la rédaction : Stella Gass, Directrice
Rédaction : David Lestoux, Agence Lestoux et Associés
Responsable de l’édition : Cécile Gondard, Chargée de mission

Imprimerie : Lecaux
Dépôt légal : en cours / ISSN : en cours d’attribution
Date de parution : Septembre 2019

                 L’étude sur « Les SCoT et l’aménagement
                 commercial de demain » a été conduite et
                 financée en partenariat avec le Ministère de
                 la Cohésion des Territoires et des relations
                 avec les Collectivités Territoriales
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Sommaire

Édito                                             2
Les objectifs de la mission                       3

 1      2008 - 2018,
        Les bases d’un changement de modèle       5

        2018 - 2030,
 2
        Les défis de l’aménagement
        commercial de demain                      19

 3      2018 - 2030,
        Les leviers à mobiliser pour les SCoT
        et les territoires                        29

        Un virage,
 4
        L’aménagement commercial et
        les SCoT depuis la loi ELAN               33

 5      2018 - 2030,
        Les fondamentaux d’intervention
        pour les SCoT                             39

 6      2018 - 2030,
        Cinq axes de travail pour optimiser
        l’intégration du commerce dans les SCoT   47

 7      En conclusion,
        Des philosophies d’intervention
        différenciées selon les territoires ?     61

                                                       1
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Edito
            Cette étude sur « Les SCoT et l’aménagement
            commercial de demain » s’inscrit dans un contexte
            médiatique, juridique et institutionnel intense pour
            les questions commerciales et arrive à un moment
            clé pour la revitalisation des villes moyennes et des
            bourgs centres. Tout d’abord, le commerce lui-
            même fait face à des mutations importantes :
            développement         du    e-commerce      et     de
            l’omnicanalité*, modèles économiques et positions
            de marché chahutés, mutations sociétales et des
            comportements d’achat. Ces mutations auront des
            conséquences sur l’aménagement du territoire que
            nous devons anticiper collectivement. La
            multiplication des évolutions législatives, les
            recours et des interrogations sur la manière dont
            le commerce est traité dans les SCoT nous ont
            poussés, dès 2017, à lancer une étude sur ce
            thème. Elle vise principalement trois objectifs :
            • Comprendre les évolutions en cours et revisiter
            les enjeux de l’aménagement commercial
            d’aujourd’hui et de demain
            • Identifier les conditions d’un dialogue renforcé
            entre SCoT et acteurs du commerce
            • Débattre des mesures à mobiliser pour renforcer
            nos stratégies d’aménagement commercial, tout
            en garantissant leur agilité.
            Cette étude, menée par David Lestoux, nous invite
            à réinterroger nos pratiques, nous propose cinq
            axes de travail et 40 mesures pour réfléchir et
            optimiser        nos         stratégies
            d’aménagement commercial, en
            ayant        des         interventions
            différenciées selon les territoires.

                                                     Michel HEINRICH,
                                            Président de la FédéSCoT
            * Ensemble des canaux existants de distribution (magasin, vente en
2           ligne, livraison à domicile, drive)
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Les objectifs de la mission
La Fédération Nationale des SCoT       prospectifs et intégrateurs. Le con-
a initié depuis plusieurs années       tenu de cette étude s’appuie sur
une réflexion sur la place de l’amé-   les travaux déjà réalisés et sur l’ex-
nagement commercial dans les           périence de l’agence LA! - Lestoux
SCoT. Une réflexion essentielle tant   & Associés depuis 15 ans sur les
les évolutions sociologiques, digi-    sujets du commerce, de l’urba-
tales, écologiques, de mobilité…       nisme et des modes de vie. Elle
vont venir bousculer les schémas       s’organise en sept temps :
établis. Dans ce contexte, nous
avons axé l’accompagnement sur         1. Retour sur 10 ans d’évolution du
un apport en prospective autour           commerce : 2008 - 2018, les bases
des marqueurs qui nous semblent           d’un changement de modèle
nécessaires de réinjecter à la ré-     2. Regard prospectif sur la révolution
flexion soit parce qu’ils sont ab-        commerciale : 2018 - 2030, Les défis
sents soit parce que leur émer-           de l’aménagement commercial de
gence n’est pas suffisamment prise        demain
en compte dans les travaux menés       3. Les orientations pour des SCoT
jusqu’à présent. Les marqueurs à          adaptés aux défis : les leviers à
intégrer à la réflexion agiront           mobiliser pour les SCoT et les terri-
comme autant de balises, de               toires
points de passage obligés pour
                                       4. Un virage : l’aménagement com-
des préconisations qui ancreront
                                          mercial et les SCoT depuis la loi
les SCoT dans les réalités de de-         ELAN
main. Cette mission a pour objectif
de requestionner les évolutions du     5. 2018 - 2030, les fondamentaux
                                          d’intervention pour les SCoT
commerce, de la ville et des terri-
toires à partir d’une approche         6. 2018 - 2030, cinq axes de travail
prospective et de faire émerger la        pour optimiser l’intégration du
formulation de premiers axes de           commerce dans les SCoT
réflexion pour des volets com-         7. En conclusion, des philosophies
merce de SCoT robustes mais               d’intervention différenciées selon
agiles, prescriptifs mais évolutifs,      les territoires ?

                                                                                  3
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
4
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
1
2008 - 2018
Les bases d’un
changement de modèle

                       5
LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
Phénomène 1 :
    Le décrochage quantitatif

    Sur la dernière décennie, la            une croissance de 10 % de popu-
    France a connu (hors région pari-       lation, le plancher commercial
    sienne) une croissance soutenue         s’est accru d’environ 50 % entre
    de ses surfaces commerciales.           2008 et 2017. La France a ainsi
    Les études menées sur des terri-        suivi un rythme de construction
    toires urbains et périurbains sou-      de surfaces commerciales plus
    lignent surtout le découplage           rapide que lors des périodes
    entre croissance des surfaces           d’émergence de la distribution
    commerciales et croissance de           de périphérie dans les trente glo-
    population dans un rapport de 1         rieuses… sans avoir la même
    à 5 en moyenne. C’est-à-dire que        croissance du pouvoir d’achat.
    sur des territoires ayant connu

    Courbe moyenne des évolutions des surfaces GMS par rapport à la
    population et à l’emploi dans la filière commerce (indice 100 en 2008)

                                         Source : Etudes LA ! 2017/2018 – Base 30 territoires

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Phénomène 2 :
La croissance de la vente à distance
Dans ce contexte déjà tendu,        équipement de la maison des
alors que la production des sur-    parts de marché oscillant entre
faces commerciales connaissait      13 et 18 % (il y a 10 ans la vente
une croissance sans précédent, le   par correspondance - VPC -
consommateur est devenu un          représentait de l’ordre de 1 à
adepte de la consommation hors      3%). C’est dans cet effet ciseau
magasin… alors que paradoxale-      que réside le principal effet dé-
ment il n’y a jamais eu autant de   clencheur de la transformation
points de vente. La Vente à Dis-    du commerce à accompagner.
tance (VAD) atteint, par exemple,
en équipement de la personne et

Chiffre d’affaires
du e-commerce
tous secteurs (en
milliards d’euros)

                                            Parts de marché et chiffre
                                            d’affaires du e-commerce
                                            par secteur du commerce
                                            (estimation)

                                            Source : FEVAD 2017

                                                                         7
Phénomène 3 :
    L’explosion du commerce de flux

    Si les acteurs du commerce et, par      si le taux de vacance du commerce
    capillarité les SCoT, se focalisent     de centre-ville est passé de 6 à
    majoritairement sur les rapports        13% en moyenne en 10 ans, le
    commerce de détail/grandes et           nombre de commerces de proxi-
    moyennes surfaces et sur les rap-       mité lui n’a pas baissé. Le com-
    ports centres/Zacom, le commerce        merce s’est simplement implanté
    lui connaît une autre évolution ter-    autrement.
    ritoriale. En 10 ans, ce sont 60 %
    des commerces de moins de               Évolution de la part du commerce
    300m² de surface de vente qui se        (moins de 300 m²) dans les centres
    sont créés hors des centres et hors     des villes
    des espaces de périphérie sur des
    espaces interstitiels : axes de flux,
    ronds points… Boulangerie drive,
    pharmacie, etc., y trouvent leur
    place avec un impact direct sur la
    vitalité des centralités. Ainsi, même              2018              2008
                                            Source : Études LA ! 2017/2018 -Base 30 territoires

    Exemple à l’échelle de Poitiers

                                                       Source :
                                                       Étude LA ! Réactualisation du sché-
                                                       ma de développement commercial
                                                       de la CU de Poitiers

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Phénomène 4 :
Les marchés bis et le hors magasin

Ressourceries, marché de l’occasion                 aussi les pratiques collaboratives
avec l’explosion du Bon Coin, des                   (achat en commun de bien, co-
sites collaboratifs de type Vinted                  voiturage…etc.). Ces circuits de con-
mais aussi de la vente directe… Le                  sommation voient leur part de mar-
marché du hors magasin pèse de                      ché augmenter chaque année. Un
plus en plus dans la consommation.                  changement à intégrer pour les
Son impact est direct sur le com-                   SCoT et qui réinterroge les besoins
merce, en particulier sur les secteurs              en commerce physique pour de-
de l’alimentaire (5% de part de mar-                main. En alimentaire, les passerelles
ché en alimentaire), sur le prêt-à-                 entre commerce et agriculture de-
porter et surtout sur le marché de                  viendront ainsi essentielles pour
l’équipement de la maison. Des                      équilibrer commerce alimentaire de
marchés bis dans lesquels s’incluent                centralité et vente directe.

Les transactions des biens                          Les circuits courts alimentaires
d’occasion en 2017 (part des ménages
acheteurs de biens d’occasion hors automobile)

                                                        Part de marché     Part de marché
                                                        des circuits       commerces
                                                        courts             alimentaires
                                                                           traditionnels

Répartition des ventes par circuit de distribution dans les marchés de
l’équipement de la personne et de la maison en 2017

Source : Observatoire Cetelem 2017 ; Études LA ! 2017/2018 -Base 30 territoires

                                                                                            9
Phénomène 5 :
     L’hyper segmentation de la distribution alimentaire
     Parmi les facteurs explicatifs de    fond qui s’accélère avec la multi-
     la croissance des surfaces, on       plication des croissances de sur-
     retrouve en alimentaire une nou-     faces alimentaires bio. Des évo-
     velle segmentation de l’offre et     lutions qui expliquent l’érosion
     une multiplication des formats,      de la part de marché des hyper-
     plus spécialisés capitalisant à la   marchés et qui obligera les SCoT
     fois sur des marchés de niche et     à intégrer la mutation de ce for-
     sur des nouveaux temps de con-       mat de distribution.
     sommation. Une tendance de

10
Phénomène 6 :
L’augmentation de la vacance
Depuis 2018, la vacance com-                         ̸  La vacance en zone commer-
merciale connaît une hausse ré-                      ciale vieillissante dans un effet de
gulière sur l’ensemble du terri-                     cycle commerce diversifié / sol-
toire, tant en périphérie des villes                 derie / vacance.
que dans leurs centres : 10,8% en
                                                     ̸  La vacance dans les nouveaux
2017 dans les centres commer-
                                                     pieds d’immeubles créés et dans
ciaux et 8,5% en pieds d’im-
                                                     les nouveaux retail-park.
meuble (Source : CODATA). Les
signes de surcapacité apparais-
sent, avec deux phénomènes de
vacance nouveaux :

Source : Etude interne LA ! 2018 / Procos / Codata

                                                                                            11
Phénomène 7 :
     La fin de la demande client

     Conséquence directe de la crois-               question ci-contre sont instruc-
     sance conjuguée des surfaces                   tives : il y a dix ans, seuls environ
     commerciales, du commerce de                   15 % des consommateurs n’ex-
     flux, du digital et des circuits bis,          primaient pas de souhaits de
     le comportement du consomma-                   nouveaux commerces. Ce chiffre
     teur change radicalement. Après                passe aujourd’hui à 40 / 50 %
     trente ans de demande en crois-                selon les territoires. Les besoins
     sance, le commerce doit faire                  des consommateurs sont aujour-
     face à un consommateur qui                     d’hui satisfaits par les offres pro-
     trouve qu’il dispose de suffisam-              posées en commerce physique…
     ment d’offre. Les réponses à la                ou en digital.

     Réponses moyennes
     à la question « quels
     commerces vous
     manquent vraiment
     sur votre territoire ? »

                      Source : Etudes LA ! 2017/2018 – Base 30 territoires – Environ 10 000 enquêtes

12
Phénomène 8 :
La nouvelle structure des dépenses des ménages

La structure de la répartition des     ̸  La croissance des dépenses de
dépenses des ménages met en            restauration et de loisirs qui de-
évidence, au-delà du poids             viennent deux moteurs majeurs
croissant des dépenses con-            de fréquentation des sites com-
traintes ou subies, trois phéno-       merciaux.
mènes :
                                       ̸ Le tassement fort des dépenses
̸  La baisse des dépenses alimen-       en biens d’équipement qui,
taires (pourtant tirées par la          ajouté au déport de consomma-
croissance du bio) liée essentiel-      tion vers le digital, va fragiliser
lement au report vers la restau-        fortement le commerce phy-
ration hors foyer (les actifs tra-      sique.
vaillant de plus en plus loin de
leur domicile, la consommation
hors foyer augmente).

    Répartition des dépenses des ménages et évolutions

    Source : Crédoc 2017

                                                                              13
Phénomène 9 :
     Les nouveaux temps sociaux
     La question du temps est deve-                   tement le besoin en commerces.
     nue un marqueur majeur des                       Cette situation va en effet géné-
     évolutions du commerce. La dé-                   rer moins de besoins en mètres-
     connexion horaires d’ouverture/                  carrés mais plus de besoins en
     temps disponible est l’un des                    services (livraison, concierge-
     facteurs explicatifs de la crois-                rie…), avec un impact direct sur la
     sance du digital en particulier,                 logistique. Il s’agit du marqueur
     voire de la vente directe. Cette                 d’une économie de proximité qui
     question est essentielle à pren-                 mute vers la dimension servi-
     dre en compte. Même si les SCoT                  cielle.
     n’ont pas vocation à réguler
     cette question d’horaires, ce su-
     jet va néanmoins impacter direc-

     Deux marqueurs des modes de consommation

     Source : Etude interne LA ! 2018 / Crédoc 2018

14
Phénomène 10 :
Une régulation peu opérante

Malgré les changements de con-        fondé sur le seul critère écolo-
sommation, d’attentes autant que      gique. Ce que les opérateurs ont
d’aspirations, le secteur de l’im-    bien compris en montant des
mobilier commercial continue sa       CDAC avec un habillage « vert ».
course à l’armement. L’effet de       Le tout étant renforcé par des
régulation fonctionne assez peu       SCoT souvent trop ouverts du
en CDAC avec 88% des projets          fait de la crainte des élus des ef-
acceptés en moyenne depuis 2008       fets négatifs sur l’investissement
malgré un petit reflux en 2014.       de règles trop « serrées ».

Ce faible effet de régulation des
CDAC s’explique en particulier
par un jugement trop souvent

Évolution des autorisations et des stocks d’opération (en millions de m²)

Source : Procos - 2018

                                                                            15
Phénomène 10 :
     Une régulation peu opérante (suite)
     Au-delà de l’effet de régulation    ̸ Un besoin de mètres carrés
     perfectible, la croissance conti-    d’opérateurs pour requalifier des
     nue des surfaces commerciales        espaces souvent vieillissants.
     s’explique, bien évidemment, par
                                         ̸  Une course à l’armement qui
     des facteurs propres aux straté-
                                         continue dans certains secteurs
     gies d’investissement, malgré des
                                         comme l’alimentaire.
     tensions de marché évidentes.
     4 facteurs peuvent être avancés :   ̸  Un effet de commerce déterri-
                                         torialisé conçu pour apporter des
     ̸ Une séparation croissante entre
                                         débouchés dans une stratégie
      propriété des murs et exploita-
                                         industrielle (ex. Décathlon).
      tion commerciale, marqueur
      d’une bulle autour de l’immobi-
      lier commercial.

     Les surfaces
     commerciales en
     France en 2017

     Source : Procos - 2018

16
En synthèse :
Un double changement de paradigme

La cohabitation de ces nouvelles
                                     ̸  De quitter le modèle de 30 ans
tendances, voire leur télescopage
                                     d’aménagement commercial par
tend à créer un nouvel écosys-
                                     lequel attractivité = croissance
tème dans lequel l’offre devient
                                     des surfaces pour réinventer un
supérieure à la demande. Un
                                     modèle qui pense requalification,
nouvel écosystème qui va néces-
                                     ré-enchantement et qui valorise
siter :
                                     le volet qualitatif.
̸   De mieux travailler la modéra-
                                     ̸  D’abandonner la commercialité
tion en s’appuyant sur la plus
                                     de certains secteurs commer-
forte opposabilité des SCoT et
                                     ciaux avec une perspective de
leur meilleure prise en compte
                                     croissance du digital et du hors
par les instances CDAC / CNAC
                                     magasin.
sous peine de voir le nombre de
friches commerciales augmenter.

Un nouveau contexte concurrentiel        Une nouvelle segmentation

Offre supérieure à la Demande
                                            Commerce
                                            territorial
                                                     VS

                                             Commerce
                                               digital

                                                                         17
18
2
2018 – 2030
Les défis de
l’aménagement
commercial de demain

                       19
Défi N°1 :
     Ré-enchanter face à la nouvelle segmentation

     Avec la nouvelle segmentation          merce physique ? Les réponses
     commerce territorial - commerce        seront multiples mais ne nécessi-
     digital, centre-ville et périphérie    tent pas toujours des surfaces
     vont, pour la première fois de-        commerciales supplémentaires, il
     puis trente ans, être embarqués        s’agira certainement de refaire le
     dans la même aventure, le même         commerce sur le commerce. A
     défi : celui de résister au digital.   ces quatre dimensions doit
     Avec une question majeure :            s’ajouter l’enjeu de l’omnicanalité
     Quel marqueur différenciant            qui pourra positionner le com-
     permettra de donner envie de           merce comme un espace sho-
     fréquenter un site de com-             wroom.

     La dimension loisirs                   La dimension servicielle

     Europa City,
     un marqueur
     d’une évolu-
     tion loisirs ?
                                                            Future Plateforme
                                                            Casino, Acquisition
                                                            par Aldi d’Instacart

     La dimension requalification           La dimension expérientielle
                                                           Requalification des
     Nouvelle zone
                                                           supermarchés et hyper-
     commerciale
                                                           marchés en lieux théâ-
     Avenue 83 à La
                                                           tralisés de type halles
     Valette Toulon

20
Défi N°2 :
Revitaliser les centralités par les facteurs de
commercialité

Le commerce, dans un modèle                           ter, agir sur ces facteurs de com-
qui tend à la surcapacité, ne sera                    mercialité pour que le centre-ville
plus suffisant pour créer des flux                    fonctionne correctement. Il fau-
et polariser. Ainsi, il ne suffira pas                dra impérativement mettre fin à
de mieux réglementer le com-                          la périphérisation des services
merce de périphérie pour que le                       publics, médicaux et la paupéri-
commerce de centre-ville se                           sation des populations de centre-
porte mieux. Le commerce aura                         ville pour que le commerce se
besoin de l’adjonction de fonc-                       porte bien, avec à la clé, un enjeu
tions nouvelles (services médi-                       majeur de transversalité.
caux, loisirs…) pour bénéficier de
flux. Il faudra surtout réglemen-

Matrice d’activité des centres-villes ou les 4 fonctions stratégiques

Source : Matrice d’attractivité des centres-villes. David Lestoux 2017

                                                                                            21
Défi N°3 :
     Organiser la mutation des zones commerciales

     Traduction directe de la question    s’y impliquent financièrement.
     de surcapacité, il est évident que   Une estimation de surcapacité à
     le nombre de zones commer-           hauteur de 15 % du parc actuel
     ciales et que le plancher com-       peut-être avancée pour calibrer
     mercial actuel sont trop impor-      l’importance de l’enjeu pour les
     tants. Des mutations vont devoir     territoires.
     s’opérer avec un défi majeur :
     faire en sorte que les opérateurs

     Trois perspectives d’évolution pour les zones commerciales

       Des zones à              Des zones à             Des zones à
       faire muter hors         faire muter             densifier pour
       commerce                 comme un                concentrer les
       Des zones avec           morceau de              efforts de ré-
       un fort taux de          ville                   enchantement
       vacance                  Des zones               Des zones à
       desquelles il            rattrapées par          finalité
       s’agira d’exfiltrer      l’urbanisation qui      commerciales et
       les derniers             deviendraient           loisirs avec une
       commerces pour           des pôles de            attractivité
       faire muter ces          quartiers en            urbaine majeure
       espaces vers de          développant de          à faire requalifier
       l’économie pro-          la multifonction-       par les
       ductive (artisanat       nalité                  opérateurs eux-
       ou de l’habitat)                                 mêmes

22
Défi N°4 :
Gérer le commerce de flux
Avec l’accentuation des trajets       et calquer leur implantation sur
domicile-travail, les potentialités   les politiques de transport ? Une
de développement du com-              problématique à traiter à la fois
merce de flux vont certainement       dans la localisation et dans la
se renforcer et générer une ap-       forme de ces commerces
pétence forte de la part des in-      (distributeurs automatiques ou
vestisseurs. Faut-il l’encourager     commerces physiques ?).
pour apporter de la praticité aux
usagers ? Faut-il la freiner pour
éviter la fragilisation des centra-
lités ? Faut-il l’organiser pour la
réserver à des lieux stratégiques
comme les espaces intermodaux

Trois problématiques pour le commerce de flux

                                                                          23
Défi N°5 :
     Re-Fonder la relation aux opérateurs

     La relation SCoT / investisseurs et          niveaux de risques plus importants
     plus généralement collectivités /            dans l’investissement vont changer
     investisseurs va entrer dans une             la posture historique des investis-
     nouvelle ère. L’influence de la Loi          seurs envers la règle. Signe d’une
     ELAN, les tensions de marché, des            meilleure convergence de point de
     effets de cycles plus courts dans le         vue entre investisseurs et acteurs
     renouvellement commercial, des               de la planification ?

     Les marqueurs de l’évolution de la relation investisseurs / territoires

             Marqueur                                   Conséquences
      Attention plus marquée      Prise de valeur des magasins existants qui favorisera le
      aux friches (Loi ELAN)      réinvestissement sur site et la « durabilité » des bâti-
                                  ments construits. Une nouvelle stratégie de valeur.

      Besoin de renouvellement    Besoin accru d’agilité des règles d’urbanisme pour ne
      plus rapide des concepts    pas figer un commerce qui évolue de plus en plus vite.
      commerciaux (cycles
      courts d’innovation)

      Baisse de fréquentation     Recherche croissante, par les promoteurs, de multifonc-
      des pôles commerciaux       tionnalité sur les zones (commerce, habitat, loisirs, services)
                                  avec le risque de faire émerger des centres-villes bis.

      Baisse de rentabilité des   Augmentation de la durée d’amortissement des murs
      grandes et moyennes         commerciaux (pour les indépendants en particulier) qui va
      surfaces                    réduire les effets de déplacement de point de vente et
                                  atténuer le process de déplacement / agrandissement.

      Baisse de rentabilité des   Changement de la relation à la règle d’urbanisme. La
      commerces de périphérie     règle va être attendue par les commerces existants pour
                                  être protégés d’arrivées de concurrents. La règle ne sera
                                  plus l’ennemie du développement.

      Besoin de requalification   Obligation de partenariats publics / privés et enjeu d’impli-
      des espaces commerciaux     quer les opérateurs dans la requalification des espaces.

24
Défi N°6 :
S’adapter à une nouvelle sociologie
Les questions sociologiques de        sions évoluent assez peu d’un
profils de consommateurs sont         territoire vers l’autre. Un phéno-
peu abordées par les SCoT au-         mène qui marque la fin d’un cer-
jourd’hui. Certes, la plupart des     tain modèle de développement.
analyses reposent sur la mesure       L’enjeu est certainement d’inté-
des flux, des évasions, des parts     grer plus finement les segments
de marché… Des indicateurs en-        de population à la réflexion.
core trop quantitatifs et qui favo-   Chaque territoire aura ses spéci-
risent globalement la course aux      ficités, néanmoins deux évolu-
mètres-carrés supplémentaires.        tions majeures vont impacter
D’ailleurs aujourd’hui, malgré des    l’ensemble des territoires.
croissances de surfaces, les éva-

                                                                           25
Défi N°7 :
     Intégrer les conséquences d’une économie
     servicielle

     La transformation digitale du          de la logistique urbaine, visant à
     commerce, si elle va impacter les      mieux optimiser les flux de
     besoins        en       commerce       marchandises dans les villes et
     physique, va aussi transformer le      réduire les externalités négatives
     rôle du commerce physique.             induites va se renforcer. Sujet
     L'e-commerce aura besoin du            souvent      oublié,   l'étalement
     commerce physique, car il              urbain réduit l'efficacité de la
     apporte une proximité des              livraison des marchandises et
     produits permettant de livrer          participe      à      un      bilan
     plus vite, d'essayer, de retourner,    environnemental négatif.
     de retirer des commandes en
     click & collect. La problématique

     Les enjeux de la logistique urbaine

       Une attente des
                                 Des attentes des         Une attente pour
       transporteurs
                                 citoyens                 les collectivités
       Fonciers adaptés,
                                 Une distribution         Gérer l’espace
       voies réservées à
                                 « invisible » (sans      pour des
       l’approche des
                                 bruit, sans              activités très
       villes, livraisons sur
                                 double file, sans        consommatrices
       de larges plages
                                 congestion). Des         de foncier mais
       horaires et avec
                                 produits livrés          avec un ratio
       des emplacements
                                 rapidement et en         surface / emploi
       dédiés et libres,
                                 bon état                 peu important,
       pas de
                                                          réduire les effets
       «relivraison» (si
                                                          des pollutions
       absent)

26
En synthèse :
Vers un changement de rôle des SCoT / Volets
commerce

Compte-tenu des évolutions ma-     SCoT de demain en s’appuyant
jeures à venir du commerce, des    sur des débats d’hier pour au
évolutions de la force d’une ré-   contraire saisir les mutations.
volution, les volets commerce
des SCoT vont devoir évoluer. Il
conviendra d’éviter de faire les

     Jusqu’à 2018                             2018-2030
   Des SCoT qui                            Des SCoT qui
   modèrent et                            accompagnent

                               >
    gèrent les                           (déclenchent) la
    équilibres                            transformation
      (SCoT                                 du modèle
    modérateurs)                            commercial
                                                (SCoT
                                          transformateurs)

                                                                     5
                                                                     27
28
3
2018 – 2030
Les leviers à mobiliser
pour les SCoT et les
territoires

                          29
Les scenarii :
     Quatre scenarii pour une évolution du rôle du
     volet commerce des SCoT
               Scenario 1                      Scenario 2

           Des SCoT/volets                 Des SCoT/volets
             commerce                        commerce
           modérateurs                   transformateurs

     La poursuite des dynamiques      Une prise en compte plus
     actuelles avec une attention     forte des modes de vie et des
     plus marquée à la réduction      nouveaux      modes        de
     des possibilités foncières en    consommation     avec     une
     périphérie et à la maîtrise du   inflexion marquée vers la
     commerce de flux.                transformation des espaces
                                      commerciaux de périphérie et
                                      la réduction du nombre
                                      d’espaces commerciaux.

30
Scenario 3                        Scenario 4

     Des SCoT/volets
                                       Des SCoT/volets
commerce défenseurs
                                 commerce catalyseurs
    des centralités
                                   des règles des PLUi

Un rôle modérateur toujours      Un rôle du SCoT centré sur
prégnant mais un rôle plus       des orientations, les localisa-
marqué dans le renforcement      tions préférentielles et une
des centralités avec une prise   approche plus prospective en
en compte du commerce et         laissant au PLUi le rôle pres-
des facteurs de commercialité    criptif en matière de typologie
(un volet centralité du SCoT).   d’activités etc…

4 mots-clés pour les volets commerce des SCoT de demain

  Agilité / Transversalité / Prospective / Attractivité

                                                                   31
32
4
Un virage
L’aménagement
commercial et les SCoT
depuis la loi ELAN

                         33
Premier effet :
     Le renforcement du SCoT comme document
     intégrateur

     La loi ELAN est venue rappeler et   commercial (DAAC) déterminant
     renforcer le rôle intégrateur des   les conditions d'implantation des
     SCoT en matière d’aménagement       équipements commerciaux qui, en
     commercial. Le SCoT est ainsi le    raison de leur importance, sont
     document d’urbanisme de réfé-       susceptibles d'avoir un impact si-
     rence en matière de planification   gnificatif sur l'aménagement du
     d’aménagement commercial et         territoire, le commerce de centre-
     artisanal. Le DOO du SCoT est op-   ville et le développement durable.
     posable aux autorisations d’ex-     Le DOO doit, en tout état de
     ploitation commerciale (AEC) et     cause, définir à l’échelle du terri-
     aux permis de construire valant     toire intercommunal ou inter-
     AEC. Le DOO comprend un docu-       communautaire, les localisations
     ment d'aménagement artisanal et     préférentielles des commerces.

     Les rapports entre
     SCoT, PC et AEC

34
Second effet :
L’obligation de DAAC dans le DOO
Le rapport de présentation com-             d’orientations et d’objectifs (DOO).
porte un diagnostic établi au re-           Le PADD fixe, lui, les objectifs de
gard des prévisions économiques             diverses politiques publiques no-
et démographiques, notamment                tamment en matière d’urbanisme,
au regard du vieillissement de la           d’implantations commerciales,
population, et des besoins en ma-           d’équipements structurants, de
tière de développement écono-               développement économique, de
mique, d’aménagement de l’es-               lutte contre l’étalement urbain. Le
pace,      d’environnement      (bio-       DOO détermine les conditions d’un
diversité), d’agriculture, de préser-       développement urbain maîtrisé et
vation du potentiel agronomique,            les principes de restructuration des
d’équilibre social de l’habitat, de         espaces urbanisés, de revitalisation
transports, d’équipements et de             des centres urbains et ruraux, de
services. Ce rapport de présenta-           mise en valeur des entrées de ville,
tion explique les choix retenus             de valorisation des paysages et de
pour établir le projet d’aménage-           prévention des risques.
ment et de développement du-
rables (PADD) et le document

 Le DOO (d’un point de vue commerce) comprend :

    ̸ Les orientations relatives à l'équipement commercial et artisanal. Il défi-
     nit les localisations préférentielles des commerces en prenant en compte
     les objectifs : de revitalisation des centres-villes, de maintien d'une offre
     commerciale diversifiée de proximité, de cohérence entre la localisation
     des équipements commerciaux et la maîtrise des flux de personnes et de
     marchandises, de consommation économe de l'espace et de préserva-
     tion de l'environnement, des paysages et de l'architecture.

    ̸ Un document d'aménagement artisanal et commercial (DAAC).

                                                                                     35
Troisième effet :
     Un DAAC renforcé
     L’élaboration d’un DAAC a été                            DAAC. La loi ELAN renforce deux
     rendue obligatoire par l’article                         dimensions du DAAC au-delà de
     169 de la loi ELAN. Dans un souci                        son caractère obligatoire : la pré-
     de simplification, il aurait été                         servation des centralités et un
     plus pertinent que le volet com-                         rôle d’orientation sur les typolo-
     merce soit traité dans un seul                           gies de commerce. Déjà utilisées
     document du SCoT et non répar-                           dans beaucoup de DAAC, ces
     ti entre le DOO lui-même et le                           définitions de typologies per-

      Le DAAC doit ainsi :

           ̸ Déterminer les conditions d'implantation des équipements com-
          merciaux qui, du fait de leur importance, sont susceptibles d'avoir un
          impact significatif sur l'aménagement du territoire, le commerce de
          centre-ville et le développement durable*.

            ̸ Localiser les secteurs d'implantation périphérique ainsi que les cen-
          tralités urbaines dans lesquels se posent des enjeux spécifiques
          (revitalisation des centres-villes, maintien d’une offre commerciale di-
          versifiée de proximité, cohérence de localisation des équipements et
          maîtrise des flux, consommation économe de l’espace et préservation
          des paysages…).

          ̸ Au sein de ces secteurs, prévoir les conditions d'implantation, le type d'ac-
           tivités et la surface de vente maximale des équipements commerciaux .

     * Ces conditions privilégient la consommation économe de l'espace, notamment en entrée de ville, par la
     compacité des formes bâties, l'utilisation prioritaire des surfaces commerciales vacantes et l'optimisation
     des surfaces dédiées au stationnement. Elles portent également sur la desserte de ces équipements par les
     transports collectifs et leur accessibilité aux piétons et aux cyclistes ainsi que sur leur qualité environne-
     mentale, architecturale et paysagère (performance énergétique).

36
mettent de travailler sur les équi-       Au-delà de la localisation des
libres Centre/Périphérie. D’un            centralités et des SIP, le rôle du
point de vue plus technique, les          DAAC est étendu, et surtout sé-
ZACOM disparaissent au profit             curisé, sur les éléments de typo-
de SIP (Secteurs d’Implantations          logie de commerces et de rôle
Périphériques).                           des centralités. Il ouvre la porte à
                                          la maîtrise du commerce de flux
                                          et du commerce interstitiel.

 Le DAAC peut désormais :

    ̸ Définir les conditions permettant le développement ou le main-
     tien du commerce de proximité dans les centralités urbaines et au
     plus près de l'habitat et de l'emploi, en limitant son développement
     dans les zones périphériques.

    ̸ Prévoir les conditions permettant le développement ou le main-
     tien de la logistique de proximité dans les centralités urbaines.

    ̸ Déterminer les conditions d'implantation des constructions com-
     merciales et de constructions logistiques commerciales en fonction de
     leur surface, de leur impact sur les équilibres territoriaux, de la fré-
     quence d'achat ou des flux générés.

    ̸ Conditionner l'implantation d'une construction à vocation arti-
     sanale ou commerciale à l'existence d'une desserte en transports
     collectifs, de son accessibilité aux piétons et cycles.

    ̸ Conditionner l'implantation d'une construction logistique com-
     merciale à la capacité des voiries.

                                                                                 37
38
5
2018 – 2030
Les fondamentaux
d’intervention pour
les SCoT

                      39
La coopération entre élus et acteurs du
     commerce
     Les effets croisés des évolutions                          La Fédération des SCoT et les
     législatives et des mutations ac-                          Grandes Fédérations du com-
     célérées du modèle commercial                              merce, Conseil du Commerce
     font émerger des caractéristiques                          de France, Fédération du Com-
     fondamentales à respecter pour                             merce et de la Distribution, PRO-
     le volet commerce des SCoT. Ces                            COS, Fédération du Commerce
     caractéristiques ne constituent ni                         Coopératif et Associé, Alliance du
     des points de droit, ni des orien-                         Commerce, Conseil National des
     tations en matière de contenu                              Centres Commerciaux souhaitent
     mais renvoient davantage à la                              concourir à un aménagement du
     posture de l’élu, du technicien en                         territoire qui permette la ren-
     charge du SCoT et à la philoso-                            contre de leurs préoccupations
     phie d’écriture du document. Il                            mutuelles dans une logique de
     conviendra de renforcer aussi le                           performance des activités écono-
     rôle d’instance de débat du SCoT                           miques et d’efficacité territoriale.
     avec les différents acteurs de                             Elles souhaitent poursuivre les
     l’aménagement commercial dans                              efforts en faveur d’une prise en
     la dynamique initiée par la                                compte de l’environnement dans
     Charte de confiance signée                                 leurs préoccupations et leurs
     entre la Fédération des SCoT et                            pratiques afin d’œuvrer à un
     les acteurs du commerce.                                   monde plus durable.
                                                                Elles souhaitent enfin répondre
                                                                aux attentes des consommateurs
                                                                en participant à la satisfaction de
                                                                leurs besoins à travers un amé-
                                                                nagement du territoire issu de
                                                                réflexions partagées.
                                                                C’est pourquoi elles se fixent
                                                                7 engagements.
                      FÉDÉRATION POUR L’URBANISME ET
                      LE DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE SPECIALISÉ

40
Les 7 engagements de la charte de confiance

            Favoriser une collaboration le plus en amont
            possible

            Renforcer nos capacités mutuelles
            d’observation des dynamiques
            d’aménagement commercial

            Identifier les interlocuteurs des SCoT et du
            Commerce dans les territoires et fixer les
            grands principes du dialogue entre acteurs

            S’associer et dialoguer aux différentes
            phases et tout au long du travail
            d’élaboration de la stratégie d’aménagement
            commercial

            Prendre en considération les mutations et les
            nouveaux besoins de la population

            Œuvrer à l’agilité de la politique
            d’aménagement commercial

            S’engager à sensibiliser nos membres

                                                            41
Quatre fondamentaux pour le volet commerce
     des SCoT

             L’agilité               Gouvernance        Évaluation

      Avec une inscription dans un temps long (15 ans, 20 ans, 30 ans)
      alors que le commerce s’inscrit plus que jamais dans une écono-
      mie de cycle court, les volets commerce de SCoT devront s’ap-
      puyer sur des objectifs et des orientations évolutives ou des prin-
      cipes de conditionnalité.

      Il sera impossible de figer dans le long terme, mais il conviendra
      de prévoir des zonages futurs (à l’image de l’organisation 1AU,
      2AU dans les PLU) ou des assouplissements, voire des renforce-
      ments de règles appuyés sur l’atteinte de tel ou tel objectif (peut
      -être ouverture d’un nouveau SIP si réduction du taux de va-
      cance du centre-ville).

      Ces principes de conditionnalité ne pourront fonctionner que si :

       ̸ Les indicateurs sont connus à l’avance.

       ̸ Les indicateurs sont mesurés par une méthode définie à
      l’avance et mise à jour régulièrement.

       ̸ Les indicateurs sont accessibles au public et doivent être pré-
      sents dans le rapport de présentation.

42
La transversalité                 Habitat          Équipements

En faisant le lien entre commerce et habitat, la loi ELAN ouvre la
porte à davantage de transversalité. Le plan Action Cœur de Ville
promeut aussi la vision globale commerce / habitat / services des
centralités. Les effets de développement des circuits bis (vente
directe agricole) soulignent l’enjeu de penser l’attelage com-
merce-agriculture. Les perspectives de mutations des zones
commerciales en quartiers habités doivent être organisées pour
éviter des centralités bis. Tous ces signes montrent le besoin de
quitter le seul silo « commerce » dans les SCoT pour aborder le
sujet avec plus de transversalité et en intégrant :

̸ La multifonctionnalité des espaces (des bonus commerciaux
pour les espaces multifonctionnels ?).

 ̸ Une dimension cohérence des équipements non marchands /
implantations d’équipements marchands.

 ̸ En intégrant la réalité des flux de demain qui seront davantage
créés par les équipements de services (médicaux, publics, de loi-
sirs …) que par le commerce.

̸ En intégrant au SCoT un volet « centralités ».

                                                                     43
Quatre fondamentaux pour le volet commerce
     des SCoT

           La vision
          prospective                      Digital      Renouvellement

      Les volets commerce des SCoT dans leurs cahiers des charges et
      dans leurs écritures in fine tendent à placer les questions de
      prospective uniquement autour de « combien de mètres-carrés
      supplémentaires pour demain ? ».
      Ce paradigme doit impérativement changer pour se placer dans
      une logique de :
       ̸ Diminution des besoins en surfaces commerciales.
       ̸ Intégration des nouveaux modes de consommation.
       ̸ Intégration des enjeux liés à la logistique.
       ̸ Recomposition des fonctions commerciales de périphérie pour
      retrouver une attractivité urbaine.
       ̸ Complexification de la gestion des implantations commerciales
      qui ne se limite plus à l’opposition périphérie / centralité mais
      qui doit intégrer une troisième voie : les espaces interstitiels et
      les lieux de flux.

44
L’attractivité              Forme urbaine      Aménagement

Si les volets commerces de SCoT ont pleinement abordé la ques-
tion de la quantité de surface, un sujet a été trop souvent oublié :
celui de l’attractivité des espaces commerciaux. Les SCoT ont peu
participé à la requalification des zones commerciales et des en-
trées de villes. Il est essentiel de ré-intégrer cette dimension pour
trois raisons majeures :
 ̸ Les collectivités n’auront plus les moyens de porter les requali-
fications d’espaces commerciaux. Les objectifs et les orientations
des SCoT devront fixer des obligations en contrepartie d’agran-
dissement.
 ̸ La résilience ou la résistance du commerce physique face au
commerce digital passe par la capacité à offrir une expérience,
un confort plus marqué au consommateur.
 ̸ Le commerce rentre dans une période nouvelle avec ce nou-
veau paradigme « offre supérieure à la demande ». De facto, l’at-
tractivité commerciale ne sera plus la résultante de la seule
quantité d’offre présente mais de l’innovation urbaine, servicielle
qui sera proposée.

                                                                        45
46
6
2018 – 2030
Cinq axes de travail pour
optimiser l’intégration
du commerce dans
les SCoT
                            47
Avant Propos :
     Cinq volets d’amélioration à intégrer aux
     réflexions SCoT

     Cinq volets, 40 mesures à décli-     Ces cinq leviers s’appuient sur un
     ner dans le volet commerce de        champ lexical dont la définition
     SCoT comme autant de leviers         est proposée ci-contre. En effet il
     d’action pour passer de SCoT         est important de bien définir le
     modérateurs à des SCoT trans-        terme commerce pour anticiper
     formateurs en matière de com-        les changements de modèle
     merce. Les trois premiers volets     commercial. De même le terme
     concernent spécifiquement les        « centralité », souvent utilisé,
     objectifs et les orientations. Les   mais peu souvent défini, peut
     deux derniers volets concentrent     être sujet à interprétation sans le
     plus spécifiquement des pra-         cadrage proposé.
     tiques nouvelles d’élaboration et
     de gouvernance.

48
Définitions

Proposition de définition du            Proposition de définition du
terme « commerce »                      terme « centralité »
Sous le terme « commerce » s'en-        Sous le terme « centralité » s'en-
tend « toute activité de vente de       tend « les centres-villes, centres-
biens ou services dans des condi-       bourgs, pôles de quartiers qui se
tionnements adaptés à une clien-        caractérisent de manière simultanée
tèle de particuliers générant des       par une densité en habitat parmi les
flux de véhicules particuliers ou de    plus élevées de la commune, par
transports en commun que la tran-       l'existence   de    services    non-
saction soit réalisée sur place ou      marchands (services-publics, ser-
par voie dématérialisée. Sont exclus    vices médicaux…), par la présence
de cette définition, les restaurants    d'un lieu de sociabilisation public
dont les caractéristiques d'insertion   (lieu de culte, place, plage, espace
urbaine et d'animation locale sont      public), par une offre commer-
spécifiques, les concessions auto-      ciale ».
mobiles et espaces de ventes de
véhicules de loisirs compte-tenu
                                        Définition du terme « SIP »
de besoins en foncier spécifiques et
d'une influence réduite sur les flux    Utilisation de la terminologie
de circulation, les show-rooms,         proposée par l’Ordonnance de
magasins d'usines sous réserve          2015 et reprise par la loi ELAN de
que leur surface ne dépasse pas         Secteur d’Implantation Périphé-
15% de la surface de l'unité bâtie      rique pour désigner les espaces
et que l'impact sur les flux de véhi-   commerciaux en dehors des cen-
cule soit réduit ».                     tralités.

                                                                               49
Volet d’amélioration N°1 :
     Améliorer la prise en compte des centres-villes

     Réflexion prioritaire des terri-        Des évolutions seront nécessaires
     toires, la revitalisation des centra-   pour éviter de poursuivre l’ineffi-
     lités occupe une part importante        cacité des mesures proposées au
     des diagnostics et est affirmée au      stade de la planification.
     stade PADD. Cependant, elle
     souffre d’une insuffisance de
     moyens au stade réglementaire.

            Jouer la carte de la
            complémentarité des                 Introduire la notion de
            formes de commerce,                 simplification de
            d’habitat, de service               l’investissement en
            entre centralités et                centre-ville
            périphéries.

                                                Intégrer l’enjeu de
            Mieux maîtriser ou
                                                multifonctionnalité des
            organiser le commerce
                                                centres-villes et ne pas
            sur les lieux de flux et
                                                limiter la réflexion au
            multi modaux
                                                commerce

50
…. et centres-bourgs

                    Mesure 1 : Localiser les centralités (lieu de
Jouer la carte      mixité de fonctions)
de la complé-       Mesure 2 : Définir les typologies de com-
mentarité des       merces restreintes hors des centralités          Prise en
formes de com-      Mesure 3 : Définir les typologies d’habitat       compte
merce, d’habitat,   restreintes hors des centralités pour travail-   actuelle :
de service entre    ler la complémentarité.
centralités et      Mesure 4 : Améliorer la prise en compte
périphéries         de la localisation des équipements non mar-
                    chands dans les SCoT

                    Mesure 5 : Préconiser un allégement des
                    contraintes à l’investissement en centre-ville
Introduire la       pour le commerce (stationnements, formes         Prise en
notion de           urbaines, hauteurs…)                              compte
simplification      Mesure 6 : Faciliter les opérations de renou-    actuelle :
de                  vellement urbain en centre-ville et de recon-
l’investissement    figuration des linéaires commerciaux (fusion)
en centre-ville     Mesure 7 : Augmenter ou supprimer les
                    plafonds de surfaces des unités commer-
                    ciales en centre-ville

Mieux maîtriser     Mesure 8 : Limiter le commerce sur les axes
                                                                     Prise en
ou organiser le     de flux en secteur interstitiel
                                                                      compte
commerce sur        Mesure 9 : Définir des typologies de com-        actuelle :
les lieux de flux   merces à favoriser/à privilégier ou non dans
et multi modaux     les gares, sur les aires de co-voiturage…

                    Mesure 10 : Intégrer un volet transversal
Intégrer l’enjeu                                                     Prise en
                    « centralités » dans les SCoT pour prendre
de multifonc-                                                         compte
                    en compte l’interaction entre commerce /
tionnalité des                                                       actuelle :
                    habitat / services non marchands / mobilité
centres-villes

                                                                                  51
Volet d’amélioration N°2 :
     Recomposer la fonction commerce de périphérie

     Besoin moindre en commerce,        devront intégrer de nouvelles
     risque majeur de croissance        formes d’aménagement pour
     des friches commerciales, vieil-   acquérir une dimension expé-
     lissement d’espaces hérités des    rientielle. Une mutation qui ne
     années 1970, la fonction com-      pourra pas se faire simplement
     merciale de périphérie devra       en maniant un moratoire.
     nécessairement évoluer. Cer-
     taines zones devront fermer,
     d’autres, trouver des usages
                                          Réduire le nombre
     complémentaires parce que            d’espaces et faciliter le
     leur rôle a changé dans l’arma-      déplacement de
     ture urbaine, d’autres encore,       commerces des zones
                                          en dévitalisation vers
                                          les zones d’avenir

            Impliquer les opérateurs      Re-corréler croissance
            dans le nécessaire            des surfaces et
            ré-enchantement des           croissance de
            espaces de périphérie et      population pour éviter la
            les inciter à faire mieux     destruction d’emploi

            Privilégier la                Encourager, sécuriser,
            densification de zones        protéger les
            aujourd’hui peu denses        investisseurs et
            face au développement         impliquer dans la
            extensif                      requalification de SIP

52
Mesure 11 : Réduire le nombre de SIP pour
                        prévenir l’apparition de friches et éviter la
Réduire le              dispersion de l’offre commerciale
                                                                             Prise en
nombre d’espaces        Mesure 12 : Permettre la mutation de zones           compte
et faciliter le         commerciales à forte déqualification vers            actuelle
déplacement vers        d’autres fonctions
les SIP d’avenir        Mesure 13 : Faciliter le déplacement d’opéra-
                        teurs vers les SIP prioritaires en contrepartie du
                        démentellement des équipements libérés

                        Mesure 14 : Conditionner les agrandissements
Impliquer les                                                                Prise en
                        de surfaces à des gains d’attractivité : mutuali-
opérateurs dans                                                              compte
                        sation des espaces de stationnement, désartificia-
le réenchantement                                                            actuelle
                        lisation de sol…
des espaces de
périphérie et les       Mesure 15 : Renforcer les prescriptions sur la
inciter à faire mieux   qualité architecturale du bâti

                        Mesure 16 : Fixer des volumétries de surfaces
Adapter la              autorisées sur la durée du SCoT en fonction des
                                                                             Prise en
croissance des          objectifs de population
                                                                             compte
surfaces aux            Mesure 17 : Mettre en œuvre un véritable suivi       actuelle
croissances de          des évolutions de surfaces sur la durée du SCoT
population              Mesure 18 : Intégrer une mesure régulière des
                        friches commerciales existantes

                        Mesure 19 : Limiter l’ouverture à l’urbanisation
Privilégier la          de nouveaux SIP à l’atteinte d’un niveau de          Prise en
densification de        densification des SIP existantes                     compte
zones face au                                                                actuelle
                        Mesure 20 : Favoriser la densification des par-
développement
                        celles et fixer des objectifs en matière de sta-
extensif
                        tionnement en ouvrage

Encourager, sécu-       Mesure 21 : Sécuriser en évitant l’ouverture à
                                                                             Prise en
riser, protéger les     l’urbanisation de nouvelles SIP sur la durée de
                                                                             compte
investisseurs impli-    la période de requalification
                                                                             actuelle
qués dans la re-        Mesure 22 : Instaurer des bonus de surfaces
qualification de SIP    sur les SIP en requalification commerciale

                                                                                        53
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