LES SCOT ET L'AMÉNAGEMENT COMMERCIAL DE DEMAIN
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Fédération nationale des SCoT 22 rue Joubert 75009 PARIS - 01 40 41 84 10 Directeur de la publication : Michel Heinrich, Président Responsable de la rédaction : Stella Gass, Directrice Rédaction : David Lestoux, Agence Lestoux et Associés Responsable de l’édition : Cécile Gondard, Chargée de mission Imprimerie : Lecaux Dépôt légal : en cours / ISSN : en cours d’attribution Date de parution : Septembre 2019 L’étude sur « Les SCoT et l’aménagement commercial de demain » a été conduite et financée en partenariat avec le Ministère de la Cohésion des Territoires et des relations avec les Collectivités Territoriales
Sommaire Édito 2 Les objectifs de la mission 3 1 2008 - 2018, Les bases d’un changement de modèle 5 2018 - 2030, 2 Les défis de l’aménagement commercial de demain 19 3 2018 - 2030, Les leviers à mobiliser pour les SCoT et les territoires 29 Un virage, 4 L’aménagement commercial et les SCoT depuis la loi ELAN 33 5 2018 - 2030, Les fondamentaux d’intervention pour les SCoT 39 6 2018 - 2030, Cinq axes de travail pour optimiser l’intégration du commerce dans les SCoT 47 7 En conclusion, Des philosophies d’intervention différenciées selon les territoires ? 61 1
Edito Cette étude sur « Les SCoT et l’aménagement commercial de demain » s’inscrit dans un contexte médiatique, juridique et institutionnel intense pour les questions commerciales et arrive à un moment clé pour la revitalisation des villes moyennes et des bourgs centres. Tout d’abord, le commerce lui- même fait face à des mutations importantes : développement du e-commerce et de l’omnicanalité*, modèles économiques et positions de marché chahutés, mutations sociétales et des comportements d’achat. Ces mutations auront des conséquences sur l’aménagement du territoire que nous devons anticiper collectivement. La multiplication des évolutions législatives, les recours et des interrogations sur la manière dont le commerce est traité dans les SCoT nous ont poussés, dès 2017, à lancer une étude sur ce thème. Elle vise principalement trois objectifs : • Comprendre les évolutions en cours et revisiter les enjeux de l’aménagement commercial d’aujourd’hui et de demain • Identifier les conditions d’un dialogue renforcé entre SCoT et acteurs du commerce • Débattre des mesures à mobiliser pour renforcer nos stratégies d’aménagement commercial, tout en garantissant leur agilité. Cette étude, menée par David Lestoux, nous invite à réinterroger nos pratiques, nous propose cinq axes de travail et 40 mesures pour réfléchir et optimiser nos stratégies d’aménagement commercial, en ayant des interventions différenciées selon les territoires. Michel HEINRICH, Président de la FédéSCoT * Ensemble des canaux existants de distribution (magasin, vente en 2 ligne, livraison à domicile, drive)
Les objectifs de la mission La Fédération Nationale des SCoT prospectifs et intégrateurs. Le con- a initié depuis plusieurs années tenu de cette étude s’appuie sur une réflexion sur la place de l’amé- les travaux déjà réalisés et sur l’ex- nagement commercial dans les périence de l’agence LA! - Lestoux SCoT. Une réflexion essentielle tant & Associés depuis 15 ans sur les les évolutions sociologiques, digi- sujets du commerce, de l’urba- tales, écologiques, de mobilité… nisme et des modes de vie. Elle vont venir bousculer les schémas s’organise en sept temps : établis. Dans ce contexte, nous avons axé l’accompagnement sur 1. Retour sur 10 ans d’évolution du un apport en prospective autour commerce : 2008 - 2018, les bases des marqueurs qui nous semblent d’un changement de modèle nécessaires de réinjecter à la ré- 2. Regard prospectif sur la révolution flexion soit parce qu’ils sont ab- commerciale : 2018 - 2030, Les défis sents soit parce que leur émer- de l’aménagement commercial de gence n’est pas suffisamment prise demain en compte dans les travaux menés 3. Les orientations pour des SCoT jusqu’à présent. Les marqueurs à adaptés aux défis : les leviers à intégrer à la réflexion agiront mobiliser pour les SCoT et les terri- comme autant de balises, de toires points de passage obligés pour 4. Un virage : l’aménagement com- des préconisations qui ancreront mercial et les SCoT depuis la loi les SCoT dans les réalités de de- ELAN main. Cette mission a pour objectif de requestionner les évolutions du 5. 2018 - 2030, les fondamentaux d’intervention pour les SCoT commerce, de la ville et des terri- toires à partir d’une approche 6. 2018 - 2030, cinq axes de travail prospective et de faire émerger la pour optimiser l’intégration du formulation de premiers axes de commerce dans les SCoT réflexion pour des volets com- 7. En conclusion, des philosophies merce de SCoT robustes mais d’intervention différenciées selon agiles, prescriptifs mais évolutifs, les territoires ? 3
Phénomène 1 : Le décrochage quantitatif Sur la dernière décennie, la une croissance de 10 % de popu- France a connu (hors région pari- lation, le plancher commercial sienne) une croissance soutenue s’est accru d’environ 50 % entre de ses surfaces commerciales. 2008 et 2017. La France a ainsi Les études menées sur des terri- suivi un rythme de construction toires urbains et périurbains sou- de surfaces commerciales plus lignent surtout le découplage rapide que lors des périodes entre croissance des surfaces d’émergence de la distribution commerciales et croissance de de périphérie dans les trente glo- population dans un rapport de 1 rieuses… sans avoir la même à 5 en moyenne. C’est-à-dire que croissance du pouvoir d’achat. sur des territoires ayant connu Courbe moyenne des évolutions des surfaces GMS par rapport à la population et à l’emploi dans la filière commerce (indice 100 en 2008) Source : Etudes LA ! 2017/2018 – Base 30 territoires 6
Phénomène 2 : La croissance de la vente à distance Dans ce contexte déjà tendu, équipement de la maison des alors que la production des sur- parts de marché oscillant entre faces commerciales connaissait 13 et 18 % (il y a 10 ans la vente une croissance sans précédent, le par correspondance - VPC - consommateur est devenu un représentait de l’ordre de 1 à adepte de la consommation hors 3%). C’est dans cet effet ciseau magasin… alors que paradoxale- que réside le principal effet dé- ment il n’y a jamais eu autant de clencheur de la transformation points de vente. La Vente à Dis- du commerce à accompagner. tance (VAD) atteint, par exemple, en équipement de la personne et Chiffre d’affaires du e-commerce tous secteurs (en milliards d’euros) Parts de marché et chiffre d’affaires du e-commerce par secteur du commerce (estimation) Source : FEVAD 2017 7
Phénomène 3 : L’explosion du commerce de flux Si les acteurs du commerce et, par si le taux de vacance du commerce capillarité les SCoT, se focalisent de centre-ville est passé de 6 à majoritairement sur les rapports 13% en moyenne en 10 ans, le commerce de détail/grandes et nombre de commerces de proxi- moyennes surfaces et sur les rap- mité lui n’a pas baissé. Le com- ports centres/Zacom, le commerce merce s’est simplement implanté lui connaît une autre évolution ter- autrement. ritoriale. En 10 ans, ce sont 60 % des commerces de moins de Évolution de la part du commerce 300m² de surface de vente qui se (moins de 300 m²) dans les centres sont créés hors des centres et hors des villes des espaces de périphérie sur des espaces interstitiels : axes de flux, ronds points… Boulangerie drive, pharmacie, etc., y trouvent leur place avec un impact direct sur la vitalité des centralités. Ainsi, même 2018 2008 Source : Études LA ! 2017/2018 -Base 30 territoires Exemple à l’échelle de Poitiers Source : Étude LA ! Réactualisation du sché- ma de développement commercial de la CU de Poitiers 8
Phénomène 4 : Les marchés bis et le hors magasin Ressourceries, marché de l’occasion aussi les pratiques collaboratives avec l’explosion du Bon Coin, des (achat en commun de bien, co- sites collaboratifs de type Vinted voiturage…etc.). Ces circuits de con- mais aussi de la vente directe… Le sommation voient leur part de mar- marché du hors magasin pèse de ché augmenter chaque année. Un plus en plus dans la consommation. changement à intégrer pour les Son impact est direct sur le com- SCoT et qui réinterroge les besoins merce, en particulier sur les secteurs en commerce physique pour de- de l’alimentaire (5% de part de mar- main. En alimentaire, les passerelles ché en alimentaire), sur le prêt-à- entre commerce et agriculture de- porter et surtout sur le marché de viendront ainsi essentielles pour l’équipement de la maison. Des équilibrer commerce alimentaire de marchés bis dans lesquels s’incluent centralité et vente directe. Les transactions des biens Les circuits courts alimentaires d’occasion en 2017 (part des ménages acheteurs de biens d’occasion hors automobile) Part de marché Part de marché des circuits commerces courts alimentaires traditionnels Répartition des ventes par circuit de distribution dans les marchés de l’équipement de la personne et de la maison en 2017 Source : Observatoire Cetelem 2017 ; Études LA ! 2017/2018 -Base 30 territoires 9
Phénomène 5 : L’hyper segmentation de la distribution alimentaire Parmi les facteurs explicatifs de fond qui s’accélère avec la multi- la croissance des surfaces, on plication des croissances de sur- retrouve en alimentaire une nou- faces alimentaires bio. Des évo- velle segmentation de l’offre et lutions qui expliquent l’érosion une multiplication des formats, de la part de marché des hyper- plus spécialisés capitalisant à la marchés et qui obligera les SCoT fois sur des marchés de niche et à intégrer la mutation de ce for- sur des nouveaux temps de con- mat de distribution. sommation. Une tendance de 10
Phénomène 6 : L’augmentation de la vacance Depuis 2018, la vacance com- ̸ La vacance en zone commer- merciale connaît une hausse ré- ciale vieillissante dans un effet de gulière sur l’ensemble du terri- cycle commerce diversifié / sol- toire, tant en périphérie des villes derie / vacance. que dans leurs centres : 10,8% en ̸ La vacance dans les nouveaux 2017 dans les centres commer- pieds d’immeubles créés et dans ciaux et 8,5% en pieds d’im- les nouveaux retail-park. meuble (Source : CODATA). Les signes de surcapacité apparais- sent, avec deux phénomènes de vacance nouveaux : Source : Etude interne LA ! 2018 / Procos / Codata 11
Phénomène 7 : La fin de la demande client Conséquence directe de la crois- question ci-contre sont instruc- sance conjuguée des surfaces tives : il y a dix ans, seuls environ commerciales, du commerce de 15 % des consommateurs n’ex- flux, du digital et des circuits bis, primaient pas de souhaits de le comportement du consomma- nouveaux commerces. Ce chiffre teur change radicalement. Après passe aujourd’hui à 40 / 50 % trente ans de demande en crois- selon les territoires. Les besoins sance, le commerce doit faire des consommateurs sont aujour- face à un consommateur qui d’hui satisfaits par les offres pro- trouve qu’il dispose de suffisam- posées en commerce physique… ment d’offre. Les réponses à la ou en digital. Réponses moyennes à la question « quels commerces vous manquent vraiment sur votre territoire ? » Source : Etudes LA ! 2017/2018 – Base 30 territoires – Environ 10 000 enquêtes 12
Phénomène 8 : La nouvelle structure des dépenses des ménages La structure de la répartition des ̸ La croissance des dépenses de dépenses des ménages met en restauration et de loisirs qui de- évidence, au-delà du poids viennent deux moteurs majeurs croissant des dépenses con- de fréquentation des sites com- traintes ou subies, trois phéno- merciaux. mènes : ̸ Le tassement fort des dépenses ̸ La baisse des dépenses alimen- en biens d’équipement qui, taires (pourtant tirées par la ajouté au déport de consomma- croissance du bio) liée essentiel- tion vers le digital, va fragiliser lement au report vers la restau- fortement le commerce phy- ration hors foyer (les actifs tra- sique. vaillant de plus en plus loin de leur domicile, la consommation hors foyer augmente). Répartition des dépenses des ménages et évolutions Source : Crédoc 2017 13
Phénomène 9 : Les nouveaux temps sociaux La question du temps est deve- tement le besoin en commerces. nue un marqueur majeur des Cette situation va en effet géné- évolutions du commerce. La dé- rer moins de besoins en mètres- connexion horaires d’ouverture/ carrés mais plus de besoins en temps disponible est l’un des services (livraison, concierge- facteurs explicatifs de la crois- rie…), avec un impact direct sur la sance du digital en particulier, logistique. Il s’agit du marqueur voire de la vente directe. Cette d’une économie de proximité qui question est essentielle à pren- mute vers la dimension servi- dre en compte. Même si les SCoT cielle. n’ont pas vocation à réguler cette question d’horaires, ce su- jet va néanmoins impacter direc- Deux marqueurs des modes de consommation Source : Etude interne LA ! 2018 / Crédoc 2018 14
Phénomène 10 : Une régulation peu opérante Malgré les changements de con- fondé sur le seul critère écolo- sommation, d’attentes autant que gique. Ce que les opérateurs ont d’aspirations, le secteur de l’im- bien compris en montant des mobilier commercial continue sa CDAC avec un habillage « vert ». course à l’armement. L’effet de Le tout étant renforcé par des régulation fonctionne assez peu SCoT souvent trop ouverts du en CDAC avec 88% des projets fait de la crainte des élus des ef- acceptés en moyenne depuis 2008 fets négatifs sur l’investissement malgré un petit reflux en 2014. de règles trop « serrées ». Ce faible effet de régulation des CDAC s’explique en particulier par un jugement trop souvent Évolution des autorisations et des stocks d’opération (en millions de m²) Source : Procos - 2018 15
Phénomène 10 : Une régulation peu opérante (suite) Au-delà de l’effet de régulation ̸ Un besoin de mètres carrés perfectible, la croissance conti- d’opérateurs pour requalifier des nue des surfaces commerciales espaces souvent vieillissants. s’explique, bien évidemment, par ̸ Une course à l’armement qui des facteurs propres aux straté- continue dans certains secteurs gies d’investissement, malgré des comme l’alimentaire. tensions de marché évidentes. 4 facteurs peuvent être avancés : ̸ Un effet de commerce déterri- torialisé conçu pour apporter des ̸ Une séparation croissante entre débouchés dans une stratégie propriété des murs et exploita- industrielle (ex. Décathlon). tion commerciale, marqueur d’une bulle autour de l’immobi- lier commercial. Les surfaces commerciales en France en 2017 Source : Procos - 2018 16
En synthèse : Un double changement de paradigme La cohabitation de ces nouvelles ̸ De quitter le modèle de 30 ans tendances, voire leur télescopage d’aménagement commercial par tend à créer un nouvel écosys- lequel attractivité = croissance tème dans lequel l’offre devient des surfaces pour réinventer un supérieure à la demande. Un modèle qui pense requalification, nouvel écosystème qui va néces- ré-enchantement et qui valorise siter : le volet qualitatif. ̸ De mieux travailler la modéra- ̸ D’abandonner la commercialité tion en s’appuyant sur la plus de certains secteurs commer- forte opposabilité des SCoT et ciaux avec une perspective de leur meilleure prise en compte croissance du digital et du hors par les instances CDAC / CNAC magasin. sous peine de voir le nombre de friches commerciales augmenter. Un nouveau contexte concurrentiel Une nouvelle segmentation Offre supérieure à la Demande Commerce territorial VS Commerce digital 17
18
2 2018 – 2030 Les défis de l’aménagement commercial de demain 19
Défi N°1 : Ré-enchanter face à la nouvelle segmentation Avec la nouvelle segmentation merce physique ? Les réponses commerce territorial - commerce seront multiples mais ne nécessi- digital, centre-ville et périphérie tent pas toujours des surfaces vont, pour la première fois de- commerciales supplémentaires, il puis trente ans, être embarqués s’agira certainement de refaire le dans la même aventure, le même commerce sur le commerce. A défi : celui de résister au digital. ces quatre dimensions doit Avec une question majeure : s’ajouter l’enjeu de l’omnicanalité Quel marqueur différenciant qui pourra positionner le com- permettra de donner envie de merce comme un espace sho- fréquenter un site de com- wroom. La dimension loisirs La dimension servicielle Europa City, un marqueur d’une évolu- tion loisirs ? Future Plateforme Casino, Acquisition par Aldi d’Instacart La dimension requalification La dimension expérientielle Requalification des Nouvelle zone supermarchés et hyper- commerciale marchés en lieux théâ- Avenue 83 à La tralisés de type halles Valette Toulon 20
Défi N°2 : Revitaliser les centralités par les facteurs de commercialité Le commerce, dans un modèle ter, agir sur ces facteurs de com- qui tend à la surcapacité, ne sera mercialité pour que le centre-ville plus suffisant pour créer des flux fonctionne correctement. Il fau- et polariser. Ainsi, il ne suffira pas dra impérativement mettre fin à de mieux réglementer le com- la périphérisation des services merce de périphérie pour que le publics, médicaux et la paupéri- commerce de centre-ville se sation des populations de centre- porte mieux. Le commerce aura ville pour que le commerce se besoin de l’adjonction de fonc- porte bien, avec à la clé, un enjeu tions nouvelles (services médi- majeur de transversalité. caux, loisirs…) pour bénéficier de flux. Il faudra surtout réglemen- Matrice d’activité des centres-villes ou les 4 fonctions stratégiques Source : Matrice d’attractivité des centres-villes. David Lestoux 2017 21
Défi N°3 : Organiser la mutation des zones commerciales Traduction directe de la question s’y impliquent financièrement. de surcapacité, il est évident que Une estimation de surcapacité à le nombre de zones commer- hauteur de 15 % du parc actuel ciales et que le plancher com- peut-être avancée pour calibrer mercial actuel sont trop impor- l’importance de l’enjeu pour les tants. Des mutations vont devoir territoires. s’opérer avec un défi majeur : faire en sorte que les opérateurs Trois perspectives d’évolution pour les zones commerciales Des zones à Des zones à Des zones à faire muter hors faire muter densifier pour commerce comme un concentrer les Des zones avec morceau de efforts de ré- un fort taux de ville enchantement vacance Des zones Des zones à desquelles il rattrapées par finalité s’agira d’exfiltrer l’urbanisation qui commerciales et les derniers deviendraient loisirs avec une commerces pour des pôles de attractivité faire muter ces quartiers en urbaine majeure espaces vers de développant de à faire requalifier l’économie pro- la multifonction- par les ductive (artisanat nalité opérateurs eux- ou de l’habitat) mêmes 22
Défi N°4 : Gérer le commerce de flux Avec l’accentuation des trajets et calquer leur implantation sur domicile-travail, les potentialités les politiques de transport ? Une de développement du com- problématique à traiter à la fois merce de flux vont certainement dans la localisation et dans la se renforcer et générer une ap- forme de ces commerces pétence forte de la part des in- (distributeurs automatiques ou vestisseurs. Faut-il l’encourager commerces physiques ?). pour apporter de la praticité aux usagers ? Faut-il la freiner pour éviter la fragilisation des centra- lités ? Faut-il l’organiser pour la réserver à des lieux stratégiques comme les espaces intermodaux Trois problématiques pour le commerce de flux 23
Défi N°5 : Re-Fonder la relation aux opérateurs La relation SCoT / investisseurs et niveaux de risques plus importants plus généralement collectivités / dans l’investissement vont changer investisseurs va entrer dans une la posture historique des investis- nouvelle ère. L’influence de la Loi seurs envers la règle. Signe d’une ELAN, les tensions de marché, des meilleure convergence de point de effets de cycles plus courts dans le vue entre investisseurs et acteurs renouvellement commercial, des de la planification ? Les marqueurs de l’évolution de la relation investisseurs / territoires Marqueur Conséquences Attention plus marquée Prise de valeur des magasins existants qui favorisera le aux friches (Loi ELAN) réinvestissement sur site et la « durabilité » des bâti- ments construits. Une nouvelle stratégie de valeur. Besoin de renouvellement Besoin accru d’agilité des règles d’urbanisme pour ne plus rapide des concepts pas figer un commerce qui évolue de plus en plus vite. commerciaux (cycles courts d’innovation) Baisse de fréquentation Recherche croissante, par les promoteurs, de multifonc- des pôles commerciaux tionnalité sur les zones (commerce, habitat, loisirs, services) avec le risque de faire émerger des centres-villes bis. Baisse de rentabilité des Augmentation de la durée d’amortissement des murs grandes et moyennes commerciaux (pour les indépendants en particulier) qui va surfaces réduire les effets de déplacement de point de vente et atténuer le process de déplacement / agrandissement. Baisse de rentabilité des Changement de la relation à la règle d’urbanisme. La commerces de périphérie règle va être attendue par les commerces existants pour être protégés d’arrivées de concurrents. La règle ne sera plus l’ennemie du développement. Besoin de requalification Obligation de partenariats publics / privés et enjeu d’impli- des espaces commerciaux quer les opérateurs dans la requalification des espaces. 24
Défi N°6 : S’adapter à une nouvelle sociologie Les questions sociologiques de sions évoluent assez peu d’un profils de consommateurs sont territoire vers l’autre. Un phéno- peu abordées par les SCoT au- mène qui marque la fin d’un cer- jourd’hui. Certes, la plupart des tain modèle de développement. analyses reposent sur la mesure L’enjeu est certainement d’inté- des flux, des évasions, des parts grer plus finement les segments de marché… Des indicateurs en- de population à la réflexion. core trop quantitatifs et qui favo- Chaque territoire aura ses spéci- risent globalement la course aux ficités, néanmoins deux évolu- mètres-carrés supplémentaires. tions majeures vont impacter D’ailleurs aujourd’hui, malgré des l’ensemble des territoires. croissances de surfaces, les éva- 25
Défi N°7 : Intégrer les conséquences d’une économie servicielle La transformation digitale du de la logistique urbaine, visant à commerce, si elle va impacter les mieux optimiser les flux de besoins en commerce marchandises dans les villes et physique, va aussi transformer le réduire les externalités négatives rôle du commerce physique. induites va se renforcer. Sujet L'e-commerce aura besoin du souvent oublié, l'étalement commerce physique, car il urbain réduit l'efficacité de la apporte une proximité des livraison des marchandises et produits permettant de livrer participe à un bilan plus vite, d'essayer, de retourner, environnemental négatif. de retirer des commandes en click & collect. La problématique Les enjeux de la logistique urbaine Une attente des Des attentes des Une attente pour transporteurs citoyens les collectivités Fonciers adaptés, Une distribution Gérer l’espace voies réservées à « invisible » (sans pour des l’approche des bruit, sans activités très villes, livraisons sur double file, sans consommatrices de larges plages congestion). Des de foncier mais horaires et avec produits livrés avec un ratio des emplacements rapidement et en surface / emploi dédiés et libres, bon état peu important, pas de réduire les effets «relivraison» (si des pollutions absent) 26
En synthèse : Vers un changement de rôle des SCoT / Volets commerce Compte-tenu des évolutions ma- SCoT de demain en s’appuyant jeures à venir du commerce, des sur des débats d’hier pour au évolutions de la force d’une ré- contraire saisir les mutations. volution, les volets commerce des SCoT vont devoir évoluer. Il conviendra d’éviter de faire les Jusqu’à 2018 2018-2030 Des SCoT qui Des SCoT qui modèrent et accompagnent > gèrent les (déclenchent) la équilibres transformation (SCoT du modèle modérateurs) commercial (SCoT transformateurs) 5 27
28
3 2018 – 2030 Les leviers à mobiliser pour les SCoT et les territoires 29
Les scenarii : Quatre scenarii pour une évolution du rôle du volet commerce des SCoT Scenario 1 Scenario 2 Des SCoT/volets Des SCoT/volets commerce commerce modérateurs transformateurs La poursuite des dynamiques Une prise en compte plus actuelles avec une attention forte des modes de vie et des plus marquée à la réduction nouveaux modes de des possibilités foncières en consommation avec une périphérie et à la maîtrise du inflexion marquée vers la commerce de flux. transformation des espaces commerciaux de périphérie et la réduction du nombre d’espaces commerciaux. 30
Scenario 3 Scenario 4 Des SCoT/volets Des SCoT/volets commerce défenseurs commerce catalyseurs des centralités des règles des PLUi Un rôle modérateur toujours Un rôle du SCoT centré sur prégnant mais un rôle plus des orientations, les localisa- marqué dans le renforcement tions préférentielles et une des centralités avec une prise approche plus prospective en en compte du commerce et laissant au PLUi le rôle pres- des facteurs de commercialité criptif en matière de typologie (un volet centralité du SCoT). d’activités etc… 4 mots-clés pour les volets commerce des SCoT de demain Agilité / Transversalité / Prospective / Attractivité 31
32
4 Un virage L’aménagement commercial et les SCoT depuis la loi ELAN 33
Premier effet : Le renforcement du SCoT comme document intégrateur La loi ELAN est venue rappeler et commercial (DAAC) déterminant renforcer le rôle intégrateur des les conditions d'implantation des SCoT en matière d’aménagement équipements commerciaux qui, en commercial. Le SCoT est ainsi le raison de leur importance, sont document d’urbanisme de réfé- susceptibles d'avoir un impact si- rence en matière de planification gnificatif sur l'aménagement du d’aménagement commercial et territoire, le commerce de centre- artisanal. Le DOO du SCoT est op- ville et le développement durable. posable aux autorisations d’ex- Le DOO doit, en tout état de ploitation commerciale (AEC) et cause, définir à l’échelle du terri- aux permis de construire valant toire intercommunal ou inter- AEC. Le DOO comprend un docu- communautaire, les localisations ment d'aménagement artisanal et préférentielles des commerces. Les rapports entre SCoT, PC et AEC 34
Second effet : L’obligation de DAAC dans le DOO Le rapport de présentation com- d’orientations et d’objectifs (DOO). porte un diagnostic établi au re- Le PADD fixe, lui, les objectifs de gard des prévisions économiques diverses politiques publiques no- et démographiques, notamment tamment en matière d’urbanisme, au regard du vieillissement de la d’implantations commerciales, population, et des besoins en ma- d’équipements structurants, de tière de développement écono- développement économique, de mique, d’aménagement de l’es- lutte contre l’étalement urbain. Le pace, d’environnement (bio- DOO détermine les conditions d’un diversité), d’agriculture, de préser- développement urbain maîtrisé et vation du potentiel agronomique, les principes de restructuration des d’équilibre social de l’habitat, de espaces urbanisés, de revitalisation transports, d’équipements et de des centres urbains et ruraux, de services. Ce rapport de présenta- mise en valeur des entrées de ville, tion explique les choix retenus de valorisation des paysages et de pour établir le projet d’aménage- prévention des risques. ment et de développement du- rables (PADD) et le document Le DOO (d’un point de vue commerce) comprend : ̸ Les orientations relatives à l'équipement commercial et artisanal. Il défi- nit les localisations préférentielles des commerces en prenant en compte les objectifs : de revitalisation des centres-villes, de maintien d'une offre commerciale diversifiée de proximité, de cohérence entre la localisation des équipements commerciaux et la maîtrise des flux de personnes et de marchandises, de consommation économe de l'espace et de préserva- tion de l'environnement, des paysages et de l'architecture. ̸ Un document d'aménagement artisanal et commercial (DAAC). 35
Troisième effet : Un DAAC renforcé L’élaboration d’un DAAC a été DAAC. La loi ELAN renforce deux rendue obligatoire par l’article dimensions du DAAC au-delà de 169 de la loi ELAN. Dans un souci son caractère obligatoire : la pré- de simplification, il aurait été servation des centralités et un plus pertinent que le volet com- rôle d’orientation sur les typolo- merce soit traité dans un seul gies de commerce. Déjà utilisées document du SCoT et non répar- dans beaucoup de DAAC, ces ti entre le DOO lui-même et le définitions de typologies per- Le DAAC doit ainsi : ̸ Déterminer les conditions d'implantation des équipements com- merciaux qui, du fait de leur importance, sont susceptibles d'avoir un impact significatif sur l'aménagement du territoire, le commerce de centre-ville et le développement durable*. ̸ Localiser les secteurs d'implantation périphérique ainsi que les cen- tralités urbaines dans lesquels se posent des enjeux spécifiques (revitalisation des centres-villes, maintien d’une offre commerciale di- versifiée de proximité, cohérence de localisation des équipements et maîtrise des flux, consommation économe de l’espace et préservation des paysages…). ̸ Au sein de ces secteurs, prévoir les conditions d'implantation, le type d'ac- tivités et la surface de vente maximale des équipements commerciaux . * Ces conditions privilégient la consommation économe de l'espace, notamment en entrée de ville, par la compacité des formes bâties, l'utilisation prioritaire des surfaces commerciales vacantes et l'optimisation des surfaces dédiées au stationnement. Elles portent également sur la desserte de ces équipements par les transports collectifs et leur accessibilité aux piétons et aux cyclistes ainsi que sur leur qualité environne- mentale, architecturale et paysagère (performance énergétique). 36
mettent de travailler sur les équi- Au-delà de la localisation des libres Centre/Périphérie. D’un centralités et des SIP, le rôle du point de vue plus technique, les DAAC est étendu, et surtout sé- ZACOM disparaissent au profit curisé, sur les éléments de typo- de SIP (Secteurs d’Implantations logie de commerces et de rôle Périphériques). des centralités. Il ouvre la porte à la maîtrise du commerce de flux et du commerce interstitiel. Le DAAC peut désormais : ̸ Définir les conditions permettant le développement ou le main- tien du commerce de proximité dans les centralités urbaines et au plus près de l'habitat et de l'emploi, en limitant son développement dans les zones périphériques. ̸ Prévoir les conditions permettant le développement ou le main- tien de la logistique de proximité dans les centralités urbaines. ̸ Déterminer les conditions d'implantation des constructions com- merciales et de constructions logistiques commerciales en fonction de leur surface, de leur impact sur les équilibres territoriaux, de la fré- quence d'achat ou des flux générés. ̸ Conditionner l'implantation d'une construction à vocation arti- sanale ou commerciale à l'existence d'une desserte en transports collectifs, de son accessibilité aux piétons et cycles. ̸ Conditionner l'implantation d'une construction logistique com- merciale à la capacité des voiries. 37
38
5 2018 – 2030 Les fondamentaux d’intervention pour les SCoT 39
La coopération entre élus et acteurs du commerce Les effets croisés des évolutions La Fédération des SCoT et les législatives et des mutations ac- Grandes Fédérations du com- célérées du modèle commercial merce, Conseil du Commerce font émerger des caractéristiques de France, Fédération du Com- fondamentales à respecter pour merce et de la Distribution, PRO- le volet commerce des SCoT. Ces COS, Fédération du Commerce caractéristiques ne constituent ni Coopératif et Associé, Alliance du des points de droit, ni des orien- Commerce, Conseil National des tations en matière de contenu Centres Commerciaux souhaitent mais renvoient davantage à la concourir à un aménagement du posture de l’élu, du technicien en territoire qui permette la ren- charge du SCoT et à la philoso- contre de leurs préoccupations phie d’écriture du document. Il mutuelles dans une logique de conviendra de renforcer aussi le performance des activités écono- rôle d’instance de débat du SCoT miques et d’efficacité territoriale. avec les différents acteurs de Elles souhaitent poursuivre les l’aménagement commercial dans efforts en faveur d’une prise en la dynamique initiée par la compte de l’environnement dans Charte de confiance signée leurs préoccupations et leurs entre la Fédération des SCoT et pratiques afin d’œuvrer à un les acteurs du commerce. monde plus durable. Elles souhaitent enfin répondre aux attentes des consommateurs en participant à la satisfaction de leurs besoins à travers un amé- nagement du territoire issu de réflexions partagées. C’est pourquoi elles se fixent 7 engagements. FÉDÉRATION POUR L’URBANISME ET LE DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE SPECIALISÉ 40
Les 7 engagements de la charte de confiance Favoriser une collaboration le plus en amont possible Renforcer nos capacités mutuelles d’observation des dynamiques d’aménagement commercial Identifier les interlocuteurs des SCoT et du Commerce dans les territoires et fixer les grands principes du dialogue entre acteurs S’associer et dialoguer aux différentes phases et tout au long du travail d’élaboration de la stratégie d’aménagement commercial Prendre en considération les mutations et les nouveaux besoins de la population Œuvrer à l’agilité de la politique d’aménagement commercial S’engager à sensibiliser nos membres 41
Quatre fondamentaux pour le volet commerce des SCoT L’agilité Gouvernance Évaluation Avec une inscription dans un temps long (15 ans, 20 ans, 30 ans) alors que le commerce s’inscrit plus que jamais dans une écono- mie de cycle court, les volets commerce de SCoT devront s’ap- puyer sur des objectifs et des orientations évolutives ou des prin- cipes de conditionnalité. Il sera impossible de figer dans le long terme, mais il conviendra de prévoir des zonages futurs (à l’image de l’organisation 1AU, 2AU dans les PLU) ou des assouplissements, voire des renforce- ments de règles appuyés sur l’atteinte de tel ou tel objectif (peut -être ouverture d’un nouveau SIP si réduction du taux de va- cance du centre-ville). Ces principes de conditionnalité ne pourront fonctionner que si : ̸ Les indicateurs sont connus à l’avance. ̸ Les indicateurs sont mesurés par une méthode définie à l’avance et mise à jour régulièrement. ̸ Les indicateurs sont accessibles au public et doivent être pré- sents dans le rapport de présentation. 42
La transversalité Habitat Équipements En faisant le lien entre commerce et habitat, la loi ELAN ouvre la porte à davantage de transversalité. Le plan Action Cœur de Ville promeut aussi la vision globale commerce / habitat / services des centralités. Les effets de développement des circuits bis (vente directe agricole) soulignent l’enjeu de penser l’attelage com- merce-agriculture. Les perspectives de mutations des zones commerciales en quartiers habités doivent être organisées pour éviter des centralités bis. Tous ces signes montrent le besoin de quitter le seul silo « commerce » dans les SCoT pour aborder le sujet avec plus de transversalité et en intégrant : ̸ La multifonctionnalité des espaces (des bonus commerciaux pour les espaces multifonctionnels ?). ̸ Une dimension cohérence des équipements non marchands / implantations d’équipements marchands. ̸ En intégrant la réalité des flux de demain qui seront davantage créés par les équipements de services (médicaux, publics, de loi- sirs …) que par le commerce. ̸ En intégrant au SCoT un volet « centralités ». 43
Quatre fondamentaux pour le volet commerce des SCoT La vision prospective Digital Renouvellement Les volets commerce des SCoT dans leurs cahiers des charges et dans leurs écritures in fine tendent à placer les questions de prospective uniquement autour de « combien de mètres-carrés supplémentaires pour demain ? ». Ce paradigme doit impérativement changer pour se placer dans une logique de : ̸ Diminution des besoins en surfaces commerciales. ̸ Intégration des nouveaux modes de consommation. ̸ Intégration des enjeux liés à la logistique. ̸ Recomposition des fonctions commerciales de périphérie pour retrouver une attractivité urbaine. ̸ Complexification de la gestion des implantations commerciales qui ne se limite plus à l’opposition périphérie / centralité mais qui doit intégrer une troisième voie : les espaces interstitiels et les lieux de flux. 44
L’attractivité Forme urbaine Aménagement Si les volets commerces de SCoT ont pleinement abordé la ques- tion de la quantité de surface, un sujet a été trop souvent oublié : celui de l’attractivité des espaces commerciaux. Les SCoT ont peu participé à la requalification des zones commerciales et des en- trées de villes. Il est essentiel de ré-intégrer cette dimension pour trois raisons majeures : ̸ Les collectivités n’auront plus les moyens de porter les requali- fications d’espaces commerciaux. Les objectifs et les orientations des SCoT devront fixer des obligations en contrepartie d’agran- dissement. ̸ La résilience ou la résistance du commerce physique face au commerce digital passe par la capacité à offrir une expérience, un confort plus marqué au consommateur. ̸ Le commerce rentre dans une période nouvelle avec ce nou- veau paradigme « offre supérieure à la demande ». De facto, l’at- tractivité commerciale ne sera plus la résultante de la seule quantité d’offre présente mais de l’innovation urbaine, servicielle qui sera proposée. 45
46
6 2018 – 2030 Cinq axes de travail pour optimiser l’intégration du commerce dans les SCoT 47
Avant Propos : Cinq volets d’amélioration à intégrer aux réflexions SCoT Cinq volets, 40 mesures à décli- Ces cinq leviers s’appuient sur un ner dans le volet commerce de champ lexical dont la définition SCoT comme autant de leviers est proposée ci-contre. En effet il d’action pour passer de SCoT est important de bien définir le modérateurs à des SCoT trans- terme commerce pour anticiper formateurs en matière de com- les changements de modèle merce. Les trois premiers volets commercial. De même le terme concernent spécifiquement les « centralité », souvent utilisé, objectifs et les orientations. Les mais peu souvent défini, peut deux derniers volets concentrent être sujet à interprétation sans le plus spécifiquement des pra- cadrage proposé. tiques nouvelles d’élaboration et de gouvernance. 48
Définitions Proposition de définition du Proposition de définition du terme « commerce » terme « centralité » Sous le terme « commerce » s'en- Sous le terme « centralité » s'en- tend « toute activité de vente de tend « les centres-villes, centres- biens ou services dans des condi- bourgs, pôles de quartiers qui se tionnements adaptés à une clien- caractérisent de manière simultanée tèle de particuliers générant des par une densité en habitat parmi les flux de véhicules particuliers ou de plus élevées de la commune, par transports en commun que la tran- l'existence de services non- saction soit réalisée sur place ou marchands (services-publics, ser- par voie dématérialisée. Sont exclus vices médicaux…), par la présence de cette définition, les restaurants d'un lieu de sociabilisation public dont les caractéristiques d'insertion (lieu de culte, place, plage, espace urbaine et d'animation locale sont public), par une offre commer- spécifiques, les concessions auto- ciale ». mobiles et espaces de ventes de véhicules de loisirs compte-tenu Définition du terme « SIP » de besoins en foncier spécifiques et d'une influence réduite sur les flux Utilisation de la terminologie de circulation, les show-rooms, proposée par l’Ordonnance de magasins d'usines sous réserve 2015 et reprise par la loi ELAN de que leur surface ne dépasse pas Secteur d’Implantation Périphé- 15% de la surface de l'unité bâtie rique pour désigner les espaces et que l'impact sur les flux de véhi- commerciaux en dehors des cen- cule soit réduit ». tralités. 49
Volet d’amélioration N°1 : Améliorer la prise en compte des centres-villes Réflexion prioritaire des terri- Des évolutions seront nécessaires toires, la revitalisation des centra- pour éviter de poursuivre l’ineffi- lités occupe une part importante cacité des mesures proposées au des diagnostics et est affirmée au stade de la planification. stade PADD. Cependant, elle souffre d’une insuffisance de moyens au stade réglementaire. Jouer la carte de la complémentarité des Introduire la notion de formes de commerce, simplification de d’habitat, de service l’investissement en entre centralités et centre-ville périphéries. Intégrer l’enjeu de Mieux maîtriser ou multifonctionnalité des organiser le commerce centres-villes et ne pas sur les lieux de flux et limiter la réflexion au multi modaux commerce 50
…. et centres-bourgs Mesure 1 : Localiser les centralités (lieu de Jouer la carte mixité de fonctions) de la complé- Mesure 2 : Définir les typologies de com- mentarité des merces restreintes hors des centralités Prise en formes de com- Mesure 3 : Définir les typologies d’habitat compte merce, d’habitat, restreintes hors des centralités pour travail- actuelle : de service entre ler la complémentarité. centralités et Mesure 4 : Améliorer la prise en compte périphéries de la localisation des équipements non mar- chands dans les SCoT Mesure 5 : Préconiser un allégement des contraintes à l’investissement en centre-ville Introduire la pour le commerce (stationnements, formes Prise en notion de urbaines, hauteurs…) compte simplification Mesure 6 : Faciliter les opérations de renou- actuelle : de vellement urbain en centre-ville et de recon- l’investissement figuration des linéaires commerciaux (fusion) en centre-ville Mesure 7 : Augmenter ou supprimer les plafonds de surfaces des unités commer- ciales en centre-ville Mieux maîtriser Mesure 8 : Limiter le commerce sur les axes Prise en ou organiser le de flux en secteur interstitiel compte commerce sur Mesure 9 : Définir des typologies de com- actuelle : les lieux de flux merces à favoriser/à privilégier ou non dans et multi modaux les gares, sur les aires de co-voiturage… Mesure 10 : Intégrer un volet transversal Intégrer l’enjeu Prise en « centralités » dans les SCoT pour prendre de multifonc- compte en compte l’interaction entre commerce / tionnalité des actuelle : habitat / services non marchands / mobilité centres-villes 51
Volet d’amélioration N°2 : Recomposer la fonction commerce de périphérie Besoin moindre en commerce, devront intégrer de nouvelles risque majeur de croissance formes d’aménagement pour des friches commerciales, vieil- acquérir une dimension expé- lissement d’espaces hérités des rientielle. Une mutation qui ne années 1970, la fonction com- pourra pas se faire simplement merciale de périphérie devra en maniant un moratoire. nécessairement évoluer. Cer- taines zones devront fermer, d’autres, trouver des usages Réduire le nombre complémentaires parce que d’espaces et faciliter le leur rôle a changé dans l’arma- déplacement de ture urbaine, d’autres encore, commerces des zones en dévitalisation vers les zones d’avenir Impliquer les opérateurs Re-corréler croissance dans le nécessaire des surfaces et ré-enchantement des croissance de espaces de périphérie et population pour éviter la les inciter à faire mieux destruction d’emploi Privilégier la Encourager, sécuriser, densification de zones protéger les aujourd’hui peu denses investisseurs et face au développement impliquer dans la extensif requalification de SIP 52
Mesure 11 : Réduire le nombre de SIP pour prévenir l’apparition de friches et éviter la Réduire le dispersion de l’offre commerciale Prise en nombre d’espaces Mesure 12 : Permettre la mutation de zones compte et faciliter le commerciales à forte déqualification vers actuelle déplacement vers d’autres fonctions les SIP d’avenir Mesure 13 : Faciliter le déplacement d’opéra- teurs vers les SIP prioritaires en contrepartie du démentellement des équipements libérés Mesure 14 : Conditionner les agrandissements Impliquer les Prise en de surfaces à des gains d’attractivité : mutuali- opérateurs dans compte sation des espaces de stationnement, désartificia- le réenchantement actuelle lisation de sol… des espaces de périphérie et les Mesure 15 : Renforcer les prescriptions sur la inciter à faire mieux qualité architecturale du bâti Mesure 16 : Fixer des volumétries de surfaces Adapter la autorisées sur la durée du SCoT en fonction des Prise en croissance des objectifs de population compte surfaces aux Mesure 17 : Mettre en œuvre un véritable suivi actuelle croissances de des évolutions de surfaces sur la durée du SCoT population Mesure 18 : Intégrer une mesure régulière des friches commerciales existantes Mesure 19 : Limiter l’ouverture à l’urbanisation Privilégier la de nouveaux SIP à l’atteinte d’un niveau de Prise en densification de densification des SIP existantes compte zones face au actuelle Mesure 20 : Favoriser la densification des par- développement celles et fixer des objectifs en matière de sta- extensif tionnement en ouvrage Encourager, sécu- Mesure 21 : Sécuriser en évitant l’ouverture à Prise en riser, protéger les l’urbanisation de nouvelles SIP sur la durée de compte investisseurs impli- la période de requalification actuelle qués dans la re- Mesure 22 : Instaurer des bonus de surfaces qualification de SIP sur les SIP en requalification commerciale 53
Vous pouvez aussi lire