SMART BETA DE PLUS EN PLUS COEUR DE PORTEFEUILLE - L'Agefi
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DÉBATS & SMART BETA OPINIONS DE PLUS EN PLUS COEUR DE PORTEFEUILLE Nicolas Just Bruno Taillardat Étienne Vincent Directeur gestion smart beta Responsable smart beta Responsable de la gestion quantitative globale Supplément publié dans l’édition de L’AGEFI Hebdo du 14 décembre 2017. Réalisé en collaboration avec L’AGEFI et avec le soutien de Amundi Smart Beta, BNP Paribas Asset Management, Seeyond.
P REUVE DE L’ENGOUEMENT DES INVESTISSEURS POUR LE SMART BETA ET L’INVESTISSEMENT FACTORIEL, CES STRATÉGIES NE SONT PLUS UTILI- SÉES UNIQUEMENT COMME SATELLITES. DE MÊME, TRADITIONNELLEMENT CONCENTRÉES SUR LES ACTIONS, CES STRATÉGIES SE DIFFUSENT DÉSOR- MAIS À L’OBLIGATAIRE, LA GESTION DIVERSIFIÉE MAIS AUSSI AU MULTI ET CROSS-ASSET. Le concept de smart beta a évolué au fur et à mesure de son développe- ment. Où en est-on aujourd’hui ? récents chocs de marché, les investis- seurs – en particulier institutionnels – ont pris conscience des enjeux de la gestion des risques, qui devient plus importante 16 % C’EST LE TAUX DE CROISSANCE Étienne Vincent : Les stratégies smart en cœur de portefeuille. MOYEN ANNUEL ENTRE 2016 ET beta ont été promues au départ comme 2021 DES STRATÉGIES SMART BETA apportant une nouvelle approche en Nicolas Just : Le smart beta découle de ET FACTORIELLES. matière de sélection et de pondération la recherche d’un moyen de s’exposer SOURCE : SPENCE JOHNSON, MARKET des valeurs dans les indices boursiers, de manière plus «smart » aux marchés INTELLIGENCE 2016 - SMART BETA FUNDS pour répondre aux critiques des indices actions, avec pour objectif de géné- pondérés par la capitalisation boursière. rer une surperformance des marchés Les premières stratégies ont été déve- actions sur le long terme tout en gérant mance nette de frais de transaction. loppées autour d’une approche défen- de façon plus optimale les scénarios Mais au-delà de ce débat, il est impératif sive (optimisation du couple rendement/ extrêmes. C’est aussi un outil pour de comprendre ce qu’ils attendent d’un risque) comme les stratégies minimum mieux discipliner l’exposition aux diffé- facteur en termes de comportement et variance ou maximum diversification, rents risques de marché. Je n’ai pas l’im- de pay-off. Par exemple, en investissant puis a suivi une philosophie d’investis- pression que la définition du smart beta sur une stratégie value, on achète des sement plus proche du quantitatif tradi- ait trop évoluée depuis l’origine. Mais en titres risqués avec un levier financier tionnel avec des stratégies plus multi- comprenant mieux cette appellation, les prononcé, et parfois un risque de crédit. factorielles qu’indicielles. Nos travaux de investisseurs définissent plus finement On en attend une surperformance quand recherche ont montré que l’exposition leurs besoins et objectifs. Pour répondre les marchés montent mais il faut accep- factorielle était la source de performance à une palette de demandes plus large, ter de sous-performer dans un environ- de ces stratégies. l’offre s’est, de ce fait, étoffée, avec des nement de marchés baissiers. À l’in- produits très différenciés, qu’ils soient verse, un facteur low vol ou quality aura Bruno Taillardat : Effectivement, les monofactoriels ou multifactoriels, qu’ils un comportement plus défensif, et pour- solutions smart beta ont longtemps soient actifs ou passifs. ra offrir un pay-off inversé par rapport à été considérées comme indicielles, les celui d’un facteur value. Donc au-delà de investisseurs pouvant dans un premier Sur les approches monofactorielle la question du timing qui nous semble temps préférer des ETF ou des fonds et multifactorielle que vous avez complexe à mettre en place de manière indiciels pour leur allocation mono ou évoquées, la question du timing des pérenne, pour les investisseurs l’enjeu multi-factorielle. En parallèle, on voit un facteurs est cruciale… est de définir les facteurs auxquels ils essor de solutions actives qui se fondent ont envie de s’exposer, leurs objectifs, sur une conviction forte : la surperfor- Bruno Taillardat : Pour les investisseurs leur structure de portefeuille, les éven- mance de long terme peut s’obtenir en qui veulent mettre en place un timing tuelles contraintes réglementaires qu’ils gérant les risques. En effet, à la suite des des facteurs, il leur faut évaluer sa perfor- doivent intégrer, etc. DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA 2
Nicolas Just : La gestion smart beta les stratégies « minimum volatilité ». Le cherche à calculer ou estimer de manière facteur timing, par exemple, a été utili- un peu plus fine les équilibres entre les sé à cet effet, mais avec des résultats facteurs ou entre les différents biais souvent très décevants, puisque cela plutôt que de faire du facteur timing. fait quand même deux ou trois ans que Faire du facteur timing, cela veut dire l’on attend la hausse des taux d’intérêt, être vraiment capable de sélectionner voire même plus pour certains, sans des facteurs de la même manière que pour autant qu’elle ait eu lieu. En outre, l’on ambitionnait de faire de la sélection un fonds « minimum volatilité », qui est de valeurs il y a dix ans dans la gestion neutralisé sur une hausse de taux d’inté- fondamentale de stock picking. En toute rêt, cela pose un problème : en effet, le humilité, il faut reconnaître que cela est risque est que sa volatilité se rapproche difficile. En tout cas, nous ne considé- progressivement de celle des indices rons pas le facteur timing comme un axe plus classiques. Ce n’est donc plus un de recherche parmi les plus importants fonds « minimum volatilité ». Demain, la dans la construction de portefeuille et question se posera peut-être de s’immu- dans l’apport de solutions à nos clients. niser contre le rebond du pétrole… Chez Ce n’est d’ailleurs pas ce que les inves- Seeyond, nous ne souhaitons pas neutra- tisseurs nous demandent in fine dans la liser les biais de nos portefeuilles car cela gestion smart beta. risque de provoquer une confusion chez les investisseurs à qui nous expliquons Étienne Vincent : Il ne faut pas négliger nos stratégies depuis des années. Nous l’importance de la diversification entre préférons continuer de leur délivrer des les facteurs car ils sont souvent complé- stratégies disciplinées, aux biais bien mance d’un style en particulier selon mentaires. Le facteur value dont l’écueil identifiés et diversifiées qu’ils peuvent les configurations de marchés, et les peut consister à acheter bon marché des utiliser comme des briques pour bâtir facteurs de risque liés aux environne- actions sur lesquelles il vient d’y avoir leur allocation globale, et ainsi les aider à ments de marchés. En effet, le pétrole, une nouvelle très négative, peut être définir ce qu’ils veulent faire vis-à-vis de les taux d’intérêt, même l’inflation ou équilibré par d’autres facteurs comme la conjoncture liée aux banques centrales d’autres types d’éléments, sans être le momentum. Des processus « iso- et à l’évolution des taux d’intérêts. rémunérés en moyenne, ont des effets vol », c’est-à-dire proposant un niveau sur les stratégies dans un contexte de risque constant et prédéfini, peuvent Étienne Vincent : On peut classer les donné. On peut accepter ces risques aussi diversifier la performance d’un facteurs en deux types. Les facteurs de comme faisant partie de la stratégie ou portefeuille value. Il faut donc prendre style, qui visent à optimiser la perfor- les neutraliser, selon l’objectif recherché. en compte ce que l’on perd en termes Lorsque nous concevons nos modèles de diversification si on essaie de faire du pour répondre à certains objectifs, nous timing. Mais il y a une forte demande par ne pouvons évidemment pas en changer rapport au timing des facteurs et il est si le contexte n’est plus porteur temporai- difficile de sensibiliser les investisseurs rement. En revanche, la politique moné- à l’importance de la diversification et taire est incontournable pour une autre des équilibres de long terme plutôt que famille de stratégies, celles du smart la recherche de la performance à court beta fixed income. Les taux sans risque terme. très bas et le manque de liquidité ont incité beaucoup d’investisseurs à passer L’évolution des politiques monétaires LA POLITIQUE de stratégies indexées sur le marché, – qui va évoluer vers une hausse des taux – pèse-t-elle sur ces stratégies ? MONÉTAIRE dépendant fortement du rendement de la classe d’actifs, vers plus d’alpha EST INCONTOURNABLE systématique. Certains investisseurs ont Nicolas Just : L’objectif d’une approche smart beta est de construire des porte- POUR UNE même sauté le pas de la diversification de leurs actifs pour aller justement vers feuilles dont on connaît parfaitement AUTRE FAMILLE plus d’actions, mais défensives. Chez les biais et dont on arrive à estimer la diversification. On pourrait imaginer DE STRATÉGIES, BNP Paribas Asset Management, nous avons tendance à considérer que ces immuniser les portefeuilles de manière CELLES DU SMART sujets (allocations avec plus de diversi- structurelle ou conjoncturelle contre les hausses de taux d’intérêts, comme BETA FIXED INCOME ” fication et benchmark) font partie de ces événements rares qui ne peuvent pas cela a pu être le cas de certaines stra- Etienne Vincent être gérés de manière statistique mais tégies smart beta, et notamment dans plutôt de manière discrétionnaire. Même 3 DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA
sa forme obligataire. C’est une façon de faire sauter les barrières entre les diffé- rents marchés et de combiner les indi- cateurs qui les concernent pour créer de la valeur en maîtrisant les risques par facteur. DANS LE Bruno Taillardat : Le smart beta et l’in- CADRE DE vestissement factoriel se diffusent en effet à l’obligataire et à la gestion diver- SOLUTIONS sifiée. Dans ce cadre, l’investissement MULTIFACTORIELLES, factoriel peut être utilisé pour mieux structurer et diversifier le portefeuille. LA COMBINAISON DE Toute la difficulté réside dans l’identifica- FACTEURS « PURS » tion des facteurs, car ce qui est discri- minant sur les actions ne le sera pas PERMET DE DIVERSIFIER sur d’autres classes d’actifs. Selon leur LES RISQUES nature, d’autres critères comme la liqui- dité, le risque crédit, la volatilité seront EN COMBINANT à prendre en compte. Sur l’obligataire, LES PAY-OFF ” Amundi a développé des solutions de type risk parity : la construction des Bruno Taillardat portefeuilles prend ici en compte les critères de diversification, de volatilité et de corrélation. Les solutions de smart si notre approche est quantitative au de politique monétaire en faisant claire- beta et d’investissement factoriel adap- sein des classes d’actifs, nous parlons ment partie. Le risque ESG et le risque tées à l’obligataire restent minoritaires davantage de processus « quantamen- carbone sont aussi des facteurs qui aujourd’hui, mais il y a bel et bien un inté- tal » avec des overlay sur des allocations selon nous vont gagner en importance rêt croissant, notamment auprès d’inves- entre l’alpha et le beta, ou entre les diffé- auprès des investisseurs, car ce sont des tisseurs ayant appliqué ces stratégies à rentes classes d’actifs. risques qui peuvent pénaliser à terme les leur allocation actions. Nous recevons performances des portefeuilles. aussi de nombreuses demandes de Bruno Taillardat : Par définition, chaque solutions smart beta et d’investissement facteur a son propre comportement et Le smart beta se diffuse-t-il à d’autres factoriel pour du multi-asset et notam- sera donc impacté différemment par classes d’actifs que les actions ? ment pour du multi-asset long short. les risques macroéconomiques. Dans Pour répondre à cette demande, nous le cadre de solutions multifactorielles, Étienne Vincent : Oui, car BNP Pari- avons récemment développé des stra- la combinaison de facteurs « purs » bas Asset Management est historique- tégies de primes de risque alternatives. permet de diversifier les risques en ment très présent sur le fixed income, combinant les pay-off. En revanche, la nous avons des modèles smart beta à la Nicolas Just : Déjà, nous observons en notion de risques top-down et bottom- fois sur le Forex, les obligations d’État, Europe un besoin d’aller plus loin sur les up est incontournable quand il s’agit le crédit corporate et high yield, dont actions avec des stratégies de type long de solutions défensives, telles que les certains depuis 2009. Je pense qu’il short ou market neutral. La question est approches minimum variance. Dans ce existe une similitude dans les sources de savoir si c’est une tendance pérenne cas, il est nécessaire de déterminer les de surperformance. Nous retrouvons provenant d’une opportunité identifiée ou risques pouvant impacter négativement des concepts très équivalents aux simplement la recherche d’une solution la performance du portefeuille. Les titres facteurs connus sur les actions. Dès à moindre risque répondant au contexte low vol, par exemple, sont bien adaptés lors, nous avons tendance à accentuer de taux bas. Nous avons récemment dans un environnement de taux très bas cette similitude. Tenir un discours sur lancé un nouveau fonds Seeyond géré et sont parfois même perçus et utilisés à le security picking sans procéder à une selon une stratégie market neutral sur la tort comme un substitut des obligations. analyse fondamentale au préalable, base du factor investing qui s’insère tota- Si les taux venaient à remonter, les stra- culturellement, c’est une approche lement dans notre démarche continue tégies low vol auront moins la capacité à assez nouvelle et différenciante sur le de réponse aux besoins spécifiques de minimiser les baisses de marché, contrai- fixed income. Sur le multi-asset, il est nos clients. Concernant l’impact sur les rement à ce qu’en attendent les investis- intéressant d’avoir une vision transverse autres classes d’actifs, je suis beaucoup seurs. Les stratégies factorielles actives aux classes d’actifs. On va, par exemple, plus mesuré car l’essentiel des lance- peuvent, elles, prendre en compte un utiliser le momentum de l’action pour ments concerne surtout l’univers du spectre de risques plus large, le risque déterminer s’il faut acheter le titre dans crédit. C’est une niche qui a un peu les DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA 4
mêmes caractéristiques que le marché prendre en compte des contraintes qui lité. Sont aussi réalisés des calculs de actions sur le thème du factor investing, leur sont propres. Nous disposons d’une sensibilité sur des portefeuilles modèles bien protégée par les deux principes boîte à outils où il est possible d’intégrer tels que les investisseurs souhaiteraient que sont la diversification et la liquidité. des objectifs, des budgets de risque, les voir. Dans ce cadre-là, la gestion Au-delà, il y a le multi ou cross asset des considérations réglementaires, des smart beta a un boulevard d’opportuni- qui est très intéressant. Une demande critères ESG ou carbone, etc... Cette tés puisque le risk budgeting en est le est en train d’émerger depuis quelques flexibilité de l’investissement factoriel point de départ. En fonction des besoins années à la suite d’une demande du et nos capacités de création sur mesure des investisseurs, nos produits peuvent fonds de pension norvégien sur ce genre nous permettent aujourd’hui de mieux être utilisés dans cette voie de manière d’activité. Cependant, il faut noter que répondre aux besoins très spécifiques plus facile que des produits classiques les investisseurs intéressés par du factor des investisseurs, qu’ils soient assu- pour construire des portefeuilles qui ne investing sur une classe d’actifs ne sont reurs, fonds de pension, fonds souve- soient pas directement liés à la simple pas les mêmes que ceux qui sont en rains, etc. recherche de performance. Du coup, multi ou cross asset. ces produits sont naturellement utilisés Nicolas Just : L’utilisation du smart pour répondre à des contraintes régle- Comment implémentez-vous ces stra- beta de façon stratégique pour certains mentaires. tégies smart beta dans les allocations objectifs ou calculs de ratio rendement/ de vos clients ? risque s’est beaucoup développée. Étienne Vincent : C’est souvent une Certains investisseurs utilisent nos question d’historique. Des investisseurs Bruno Taillardat : Il y a quelques solutions pour construire leurs porte- appréhendent le smart beta comme un années, les investisseurs voulaient feuilles en fonction d’un budget de sujet ETF et ils vont continuer à le faire mettre en place ces stratégies de façon risque plutôt que d’un objectif de perfor- sous ce format. D’autres comme une satellite. Désormais, le smart beta et mance. Accorder la primauté au risque, façon de sauter le pas en changeant de l’investissement factoriel font partie c’est aussi l’approche développée par classes d’actifs ou en remplacement des des stratégies d’allocation stratégique l’équipe Portfolio Research & Consulting hedge funds. Nous constatons que les plutôt cœur de portefeuille. Ce reposi- Group de Natixis Investment Managers. stratégies smart beta sont de plus en tionnement permet aux investisseurs Basée à Londres, elle réalise des études plus présentes en cœur de portefeuille de mieux utiliser les budgets de risque de portefeuilles pour tous types de clien- long only. Il y a beaucoup de façons de pour une réallocation vers des stratégies tèle. Les portefeuilles sont passés au les utiliser avec des objectifs et des plus alpha, plus satellites. Par ailleurs, crible, analysant les interactions entre raisons différentes. Certains investis- nos clients utilisent beaucoup les solu- chacun de ses constituants et quanti- seurs sont venus au smart beta unique- tions d’investissement factoriel pour fiant les sources de risque et de volati- ment parce que cela leur permettait de gérer des contraintes fiscales qu’ils ne savaient pas aborder avec des stratégies non systématiques. En ce moment, le low carbon est un facteur d’adhésion, car certaines stratégies factor value peuvent présenter une empreinte carbone trop élevée. Cela semble logique car acheter une action peu cher peut s’avérer moins judicieux eu égard aux investissements de l’entreprise dans la décarbonation. Si on veut ajouter une composante low L’UTILISATION carbon à un portefeuille, on se doit de DU SMART BETA DE passer à une approche plus factorielle. On ne peut pas juste le faire en gardant FAÇON STRATÉGIQUE un gérant value. POUR CERTAINS Vous avez évoqué les contraintes OBJECTIFS OU réglementaires. Certaines sont-elles CALCULS DE RATIO plus impactantes sur le smart beta ? RENDEMENT/ RISQUE Nicolas Just : Ces stratégies étant S’EST BEAUCOUP très disciplinées, nous avons une capa- DÉVELOPPÉE ” cité à adapter les produits en fonction des contraintes spécifiques des régle- Nicolas Just mentations par les clients, et notam- ment des contraintes qu’ils veulent voir 5 DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA
respectées dans leurs fonds. Dans le mentaire représente un inconvénient les gestions quantitatives et systéma- cadre de Bâle III, nous proposons des important pour les stratégies fondamen- tiques. En effet, nous réalisons beau- fonds pour gérer les buffers de liqui- tales basées sur du stock picking, ce coup de simulations, d’analyses d’uni- dité des banques. Quant à Solvabilité II, n’est pas le cas pour le smart beta et l’in- vers très larges de données. L’avantage nous travaillons en partenariat avec les vestissement factoriel, notre approche du machine learning ou de tout ce qui compagnies d’assurance, notamment en étant basée sur la gestion, la diversifica- est intelligence artificielle en général est termes de documentations et d’explica- tion et la réduction des risques. qu’on dispose de nouveaux outils pour tions selon les trois piliers de Solvabilité, mieux interpréter ces données. Le but qui permettent aussi de répondre aux En quoi l’intelligence artificielle est- n’est pas forcément de découvrir un besoins des assureurs. De même, l’ISR elle importante dans vos approches ? nouveau facteur, mais plutôt de mieux peut être vue comme une opportunité structurer nos convictions, pour mieux mais aussi comme une contrainte régle- Étienne Vincent : Selon moi, même comprendre des données qui sont quand mentaire pour de plus en plus de fonds s’il s’agit pour l’instant de buzz, le déve- même très nombreuses et en tirer des de pension, notamment en France. Nous loppement du robo-advising pousse informations sur les facteurs de manière savons intégrer des critères ESG ou low aussi en faveur du smart beta. Récem- plus pertinente. Ces stratégies smart carbon dans nos stratégies. Pour cela, ment, BNP Paribas Asset Management beta et d’investissement factoriel sont nous nous appuyons sur l’expertise de a pris une participation majoritaire basées sur l’innovation et la recherche. Mirova, société de gestion spécialisée dans Gambit, fournisseur européen de L’innovation d’aujourd’hui permettra de en investissement responsable au sein premier plan de solutions digitales de délivrer demain des performances plus du pôle de gestion d’actifs de Natixis. conseil en investissement. Cela prouve robustes pour nos investisseurs. Mais notre grand intérêt pour les plateformes j’émettrai un bémol important. Nous Étienne Vincent : Il est vrai que les digitales de construction de portefeuilles exploitons des outils quantitatifs et rien demandes accrues de transparence au et de conseil pour s’adresser aux clients. ne remplacera l’expérience des gérants niveau des stratégies, mais également Le mode de construction des porte- sur les marchés et dans l’utilisation de au niveau des frais et de l’adéquation feuilles par ces plateformes étant plus ces outils. Mais ce ne sera jamais non des stratégies par rapport au profil systématique, cela aboutit naturelle- plus totalement systématique dans le des investisseurs, est un élément qui ment en amont à l’utilisation de straté- sens où il faudra toujours quelqu’un pousse indirectement vers l’indiciel et le gies systématiques. C’est peut-être cela pour vérifier que les données extraites smart beta. Le point commun entre les qui a le plus d’impact sur le quant au font sens et que la gestion est robuste différentes réglementations, que ce soit sein de la myriade de sujets autour de dans le temps. Solvabilité, MiFID, IFRS ou Bâle, porte l’intelligence artificielle, du big data et de principalement sur une demande plus toutes les nouvelles technologies. L’en- Nicolas Just : Nous apportons une grande de transparence. Les stratégies jeu du quant est d’arriver à expliquer les attention très particulière à l’intelligence systématiques devraient donc devenir stratégies créées, à les rendre utilisables artificielle. Nous séparons l’approche en de plus en plus utilisées par tous les par les clients, à démontrer leur trans- deux parties : les données et le traite- investisseurs. parence. En revanche, sur la gestion au ment des données. Chez Seeyond, nous sens strict, le big data est présent depuis travaillons tout particulièrement sur l’in- Bruno Taillardat : Nos solutions smart longtemps. Il y a aussi de nombreuses terprétation des données brutes. D’ail- beta et d’investissement factoriel sont recherches autour des nouveaux indica- leurs, comme nous n’aurons jamais tous construites de façon très disciplinée et teurs. Twitter permet-il d’avoir une meil- les angles de vue nécessaires, nous transparente, ce qui nous permet de les leure analyse du momentum par rapport maximisons les contacts avec toutes adapter à toute demande spécifique. à une simple constatation de l’évolution les start-up avec lesquelles nous pour- De plus, faire partie du groupe Amundi des prix ? Peut-être, mais cela comporte rions être amenés à collaborer. Nous nous permet de bénéficier, entre autres, aussi un certain nombre de défauts, d’in- travaillons avec elles sur des sujets de l’expertise des équipes ESG, des terprétations erronées du fait des algo- précis, nous les aidons aussi à tester équipes de recherche quantitative mais rithmes. Il ne faut pas se laisser aveugler leurs interprétations de données. Cela aussi de tout le savoir-faire Solvency par la nouveauté. étant dit, les résultats restent encore pour répondre aux contraintes régle- très modestes. Au point de ne pas être mentaires de nos clients. En outre, si ne Bruno Taillardat : Je vois l’évolu- totalement convaincus de lancer un plus pouvoir investir sur un titre ou un tion technologique de manière plutôt fonds. Tout reste à démontrer dans ce secteur en raison d’une restriction régle- favorable, en particulier pour toutes domaine. Cette table ronde a été réalisée le 9 novembre 2017. Les performances passées ne préjugent en rien des performances futures et la valeur d’un investissement peut varier à la hausse, comme à la baisse, en fonction notamment de l’évolution des marchés financiers. Il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l’intégralité de leur placement. Les informations sur les valeurs ne sauraient être assimilées à des recommandations d’acheter ou de vendre ces valeurs. Avant de souscrire, vous devez lire la version la plus récente du prospectus et DICI des fonds, pour avoir notamment une description plus complète des risques. DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA 6
AMUNDI SMART BETA Contact : Infoline : +33 (0) 1 76324774 – info@amundietf.com Amundi est le premier asset manager européen en termes d’actifs sous gestion, et se classe dans le top 10 mondial. Avec l’acquisition de Pioneer Investments, le groupe gère désormais 1.400 milliards d’euros et compte six plateformes de gestion principales. Les solutions Smart Beta & Investissement Factoriel d’Amundi sont gérées par une équipe d’experts dédiés affichant un track record solide depuis 2007, pour un encours de gestion de plus de 18 milliards d’euros. La plateforme regroupe une large gamme de solutions actives et passives d’investissement factoriel et efficientes en risque afin de répondre aux besoins et contraintes des investisseurs, disponibles en fonds ouverts ou en mandat de gestion. BNP PARIBAS ASSET MANAGEMENT Contact : Sébastien Denry, spécialiste investissement – sebastien.denry@bnpparibas.com – www.bnpparibas-am.com BNP Paribas Asset Management est le métier gestion d’actifs de BNP Paribas, une des institutions financières les plus importantes au monde. Fort d’un encours sous gestion et conseillé de 571 milliards d’euros au 30 septembre 2017, BNP Paribas Asset Management offre une gamme complète de solutions d’investissement actif, passif et quantitatif, dans un large spectre de classes d’actifs et de zones géographiques. Avec plus de 700 professionnels de l’investissement et près de 600 collaborateurs dédiés à la relation clients, BNP Paribas Asset Management s’adresse aux particuliers, aux entreprises et aux institutions dans 73 pays. Depuis 2002, BNP Paribas Asset Management est un acteur majeur de l’investissement durable et responsable. SEEYOND Contact : Christiaan Kraan, product specialist Seeyond – christiaan.kraan@am.natixis.com – +33178409733 – www.seeyond-am.com Avec plus de 16 milliards d’euros sous gestion au 30 septembre 2017, Seeyond* est le pôle de gestion quantitative active de Natixis Asset Management. Seeyond met en œuvre une gamme de stratégies allant au-delà de la gestion active traditionnelle, reposant sur des modèles quantitatifs sous supervision humaine. Seeyond propose des solutions qui cherchent à combiner génération de performance, optimisation du risque et diversification autour de trois expertises phares : actions, multi-asset, volatilité. Les équipes de Seeyond sont composées de spécialistes reconnus en gestion quantitative disposant d’une longue expérience de marché. * Seeyond est une marque de Natixis Asset Management 7 DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA
Etienne Vincent Bruno Taillardat Nicolas Just Responsable de la gestion quantitative Responsable smart beta, Directeur gestion smart beta, globale, BNP Paribas Asset Management Amundi Smart Beta Seeyond Etienne Vincent a contribué depuis 2011 à dé- Bruno Taillardat rejoint Amundi en septembre Nicolas Just possède plus de vingt ans velopper l’expertise de gestion quantitative, en 2016 en tant que responsable smart beta. d’expérience sur les marchés actions. Il particulier autour des stratégies smart beta. Il a Il a débuté en 1998 chez BNP Paribas AM où il est directeur gestion actions smart beta de rejoint BNP Paribas AM en janvier 2004 en tant est devenu responsable de la recherche quan- Seeyond depuis 2012 et gérant des fonds de que responsable des investissements dans les titative au sein de l’équipe International Equity la gamme Seeyond MinVariance. Expert en fonds structurés, comprenant les fonds à for- Investments. Bruno Taillardat a ensuite intégré gestion actions modélisée et core, il a com- mule et les fonds indiciels. Précédemment, il Unigestion en 2007 en tant que gérant de por- mencé sa carrière en trading, puis en analyse a travaillé trois ans en tant qu’inspecteur pour tefeuille senior, avant de devenir directeur des actions sell-side. le groupe BNP Paribas sur des missions d’or- investissements actions et responsable de la Nicolas Just est diplômé d’HEC Paris, et titut- ganisations internationales et cinq ans trader recherche quantitative et fondamentale. Bruno laire d’un master de la CEMS (Community of spécialisé dans les swaps de taux d’intérêt à est titulaire d’un master en mathématiques de European Business Schools), et du CFA Ins- Tokyo, Singapour et Paris. Etienne est diplômé l’Université Aix-Marseille et d’un Executive Pro- titute. des Mines de Paris (1996). gram de l’IMD Business School de Lausanne. L’Agence économique et financière fondée en 1911, Immeuble Le Malesherbes 102-116 rue Victor Hugo Nos prochaines thématiques CS 20106 - 92686 Levallois-Perret Cedex Tel. : 01 41 27 47 00 - Site Internet : www.agefi.fr irecteur général, directeur de la publication, directeur éditorial : Philippe Mudry (4758) D Directeur général délégué en charge de la gestion et du développement : François Robin (4768) Directeur commercial : Laurent Luiset (4748), Directeur de la Publicité : Anne-Sophie Belin (4708) Directeur de Clientèle : Angélique Bertaut (4710), Justine Drouard (4729) High Yield Les perspectives Directeur de Clientèle Publicité financière : Adeline Tisseyre (4779) Marchés émergents de marché 2018 Directeur (Publicité internationale) : David Caussieu (06 07 40 54 53) Produits structurés Assistante commerciale : Saliha Modugno (4757) Gestion flexible Inflation Actions françaises L’Agefi Hebdo est édité par : AGEFI SA au capital de 7.029.000 euros - Siège social : Immeuble Le Malesherbes 102-116 rue Victor Hugo CS 20106 - 92686 Levallois-Perret Cedex Actifs réels Prévoyance et retraite RCS : Paris B 334 768 652 - N° Siret : 33476865200052 - N° TVA intracommunautaire : FR 75 334 768 652, De l’ISR à l’impact Principal actionnaire : FININTEL Impression : Imprimerie de Compiègne - 2, avenue Berthelot - ZAC des mercières - BP 60524 - 60205 Compiègne investing Cedex - N° CPPAP : 0215 T 87083 - N° ISSN : 1777-165X DÉBATS & OPINIONS I SMART BETA 8
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