STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES

 
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STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
L’ AC T UALI T E D E S CO N C ERTS E T D E L’ O PE R A
         © Perla Maarek

                                                         Stéphanie d’Oustrac     Le calen d ri e r
[ n° 321 février 2019 ]

                                                         mezzo-soprano           des   co nce rts
                                                         Mahler Les symphonies   à   p A ris   et en

                                                         + Wolfgang Rihm         Î le-de-Fr a n c e
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
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Anniversaire
                                                                                                                         sommaire
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                                                                      © Bernhard Buerklin
                                                                                                                         à Paris
               © D.R.

                                                                                                                         Portrait                                    8

                                                                                                              2          Stéphanie d’Oustrac

  Il y a 210 ans…                                                                                                        L’actualité des concerts                    6
  naissait Jakob Ludwig Felix Mendelssohn
                                                                                                                         contemporain                                4
  Bartholdy, le 3 février 1809 à Hambourg.
  Il s’illustra dans tous les genres musicaux,                                                                           Wolfgang Rihm
  restant dans les mémoires comme l’un des
                                                                     © Benjamin Ealovega

  plus grands musiciens de la période                                                                                    Opéra                                     10
  romantique. Il connut notamment un succès
  immense outre-Manche, où il rendait                                                                                    Alexandre Desplat et Solrey
  régulièrement visite à la Reine Victoria.
  Compositeur, chef d’orchestre, pianiste et
  organiste, le moins que l’on puisse dire c’est
                                                                                                              6          en famille                                12

  que Mendelssohn avait plusieurs cordes à son
  arc ! Plus encore qu’on pourrait le penser car il
  jouait également d’autres instruments comme                                                                            les concerts
  le violon et l’alto, parlait plusieurs langues,
  lisait le grec ancien et adorait dessiner. Il fut                                                                      à paris                                   13
  même l’élève de Hegel et côtoya Goethe…
                                                                     © Aurélie Lamachère

  Sa personnalité brillante nous rappelle ses                                                                            et en île-de-fr ance
  racines, car Felix Mendelssohn n’est pas né
  dans n’importe quelle famille : son ancêtre                                                                            CD                                        26
  Moses Mendelssohn fut l’un des plus grands
  philosophes allemands du mouvement
  des Lumières…                                E.G.
                                                                                                          10             Médias                                    28

     Cadences • ISSN 1760 - 9364 • édité par les Concerts Parisiens • SARL au capital de 10 000 euros • 21, rue Bergère 75009 Paris • Tél. 01 48 24 40
     63 • Fax 01 48 24 16 29 • Siret 44156960500013 • Directeur de la publication  : Philippe Maillard • Publicité  : Alexia Dufayet, tél. 01 48 24 40 63,
     adufayet@cadences.fr • Rédacteur en chef : Yutha Tep • Chef de rubrique : Élise Guignard • Ont participé à ce numéro : Floriane Goubault,
     Michel Fleury, Michel Le Naour • Conception graphique : Astrada design • Diffusion : Sophie Borgès, sborges@cadences.fr • Impression : RPN.
     Livry-Gargan • Tirage : 50 000 exemplaires • Abonnement : 9 nos 40 €

                                                                                                             .fr
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STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
DO s s i e r

                               Mahler
     Les symphonies
       En dehors de leur éblouissante écriture et de leur génie                                                           mise en scène : Cet homme de théâtre est d’ins-
        visionnaire, les outrances et le caractère théâtral des                                                           tinct un génial comédien et la plupart du temps
      symphonies de Mahler leur assurent un durable succès en                                                             à son insu. Admirable Kapelmeister, directeur
                               une époque friande de spectacle.                                                           prestigieux et adulé du Hofoper de Vienne, il

     M
                                                                                                                          fera mettre en scène et dirigera les opéras des
                   ahler est un                                                                                           autres, mais n’en écrira aucun : est-il sacrilège
                   écorché       vif,                                                                                     d’avancer qu’il s’est lui-même mis en scène
                   pour qui la sym-                                                                                       dans de vastes opéras-symphonies, la méta-
                   phonie consti-                                                                                         physique prenant parfois le relai pour conférer
     tue le cadre idéal pour laisser                                                                                      une dimension cosmique aux tribulations du
     déferler ses épanchements,                                                                                           héros ? Dans la vie courante, il « jouait » en per-
     une sorte de vaste journal in-                                                                                       manence, et avec beaucoup de talent et d’habi-
     time. Pour lui, composer une                                                                                         leté – le témoignage d’Alma est sans équivoque.
     symphonie est construire un                                                                                          Autoritaire jusqu’à la tyrannie, il d’adressait
                                         © Médiathèque Musicale Mahler, Paris

     univers, et cet univers est                                                                                          à ses interlocuteurs à la manière d’un acteur
     la somme des expériences                                                                                             dans une pièce, et parvenait toujours à ses fins.
     vécues, passées au tamis                                                                                             Cette perspective théâtrale confinant au Grand
     d’une solide formation phi-                                                                                          Guignol explique les outrances et les gesticula-
     losophique – à cette époque,                                                                                         tions de pages aussi admirables que le final de
     un savant « docteur en philo-                                                                                        la VIe. On était alors en pleine période vériste : il
     sophie » pointe l’oreille der-                                                                                       y a du vérisme dans les symphonies de Mahler,
     rière tout Allemand ou tout                                                                                          ce que l’on oublie trop souvent…
     Autrichien…

                                                                                Gustav Mahler sut concilier                    Les coups du destin
             De véritables                                                      une brillante carrière de chef

          opéras-symphonies
                                                                                d’orchestre avec une intense
                                                                                activité de compositeur.                  L    ’action de ces « opéras » se ramène presque
                                                                                                                               toujours aux expériences de Mahler lui-
                                                                                                                          même, et ces expériences sont foisonnantes,

     A     insi le chromo et la confidence se trouvent-
           ils « projetés » à la manière d’ombres
     chinoises sur un gigantesque écran, habillées
                                                                                Le 15 février – Philharmonie
                                                                                Bamberger Symphoniker. Chœur de
                                                                                                                          riches de malheurs et de déconvenues. Les
                                                                                                                          symphonies de Mahler (on serait alors tenté
                                                                                femmes et d’enfants de l’Orchestre de     d’écrire son nom « malheur ») sont directement
     de couleurs technicolor (Mahler a d’ailleurs                               Paris. Dir. : J. Hruša. B. Fink, mezzo-
                                                                                                                          sorties de ces tribulations. S’y superposent, à
     sensiblement influencé les musiques de film                                soprano. Mahler, Symphonie n° 3.
                                                                                                                          l’instigation du bon docteur Freud, les expé-
     d’Hollywood). Ce gigantisme est une marque de
                                                                                Le 16 février – Philharmonie              riences de la prime enfance censées marquer
     l’époque, tout particulièrement dans les pays
                                                                                Münchner Philharmoniker. Dir. :           l’adulte de manière indélébile. Au premier chef,
     germaniques. Il triomphe aussi dans l’industrie
                                                                                V. Gergiev. G. Kühmeier, soprano ;        celles accumulées à Iglau, ville de garnison où a
     (Kartel de la Ruhr) et, corrélativement, s’ins-                            C. Mahnke, alto ; S. O’Neill, ténor.      grandi ce fils d’aubergiste-bouilleur de cru : des
     talle la culture de masse : partout s’ouvrent de                           Mahler, Symphonie n° 4.
                                                                                                                          casernes parviennent les rumeurs de chants de
     vastes salles de concert ou d’opéra capables
                                                                                Le 18 février – Philharmonie              soldats, les rythmes des marches, les sonneries,
     d’accueillir les foules. Pour ces immenses halls,
                                                                                Philharmonischer Chor München,            les commandements, dans une atmosphère
     les musiciens composeront des œuvres colos-
                                                                                Orfeón Donostiarra, Augsburger            de grisaille, d’inquiétude et de contrainte évo-
     sales… L’heure est aussi au surhomme nietzs-                               Domsingknaben, Münchner                   quant Wozzeck – cette conjonction de la haute
     chéen, qui sommeille alors en chaque artiste.                              Philharmoniker. Dir. : V. Gergiev.
                                                                                                                          tragédie et des distractions de bas étage est au
     La nature même de Mahler le prédispose à cette                             Mahler, Symphonie n° 8.

2    cadences février 2019
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
paris

                                                                                                                    visant au grandiose (Bruckner, Wagner et Bee-
                                                                                                                    thoven) sont contrebalancées par celle de Schu-
                                                                                                                    bert et du lied, perceptible dans la naïve spon-
                                                                                                                    tanéité et la fraîcheur de certaines sections ou
                                                                                                                    idées mélodiques.

                                                      © Bernhard Buerklin
                © Zbynek Maderyc

                                                                                                                        Un tempérament
                                                                                                                     puissamment innovant
                                                      Jakub Hrůša dirigera la
                                                      3e symphonie et Valery
                                                                                                                    M      ahler affirme aussi un tempérament puis-
                                                                                                                           samment innovant, qui s’exerce aussi
                                                                                                                    bien dans les recherches de forme que dans la
                                                      Gergiev les 4e et 8e.
cœur de la symphonie mahlérienne, avec son                                                                          texture et l’orchestration. La texture concrétise
alliage paradoxal de pureté et d’élévation avec                                                                     une rupture avec le modèle postromantique et
une vulgarité d’accents en laquelle Romain                                                                          impressionniste de prééminence de l’harmo-
Rolland entendait l’écho des défilés syndicaux                                                                      nie. Les impressions d’enfance sont également
et de leurs flonflons sur le Prater. Une vulga-                                                                     à l’origine de cette conception : cette prédilec-
rité volontaire, un effet de distanciation, un                                                                      tion pour la polyphonie a été éveillée par le
regard au second degré : l’ironie, le grotesque                                                                     brouhaha de la fête populaire, avec le recou-
et le parodique sont un élément central de cette                                                                    vrement de ses orphéons et le contrepoint libre
vision du monde. Images inquiétantes s’impo-                                                                        apporté par les rumeurs lointaines. Souvent, le
sant à un tempérament hanté par la mort, qui                                                                        dialogue des voix confine au collage, anticipant
assombrissent même les nombreuses pages ins-                                                                        sur la musique concrète. D’autre part, et cela
pirées par la nature, comme le titanesque pre-                                                                      est lié, Mahler est l’un des premiers à travail-
mier mouvement de la IIIe, traduisant l’éveil de                            repères                                 ler directement sur le timbre des instruments.
la nature au printemps. Cette vision s’inscrit en                                                                   Les timbres se détachent nettement les uns des
négatif des extases panthéistes des musiciens                               7 juillet 1860 : naissance à Kalischt   autres, à l’opposé des mélanges et des effets
                                                                            en Bohême
impressionnistes (Debussy, Delius, Bridge, …).                                                                      de flou alors recherchés par les impression-
                                                                            1875-1878 : études au conservatoire
L’arrivée du printemps possède ici une réson-                                                                       nistes au moyen de la division des groupes de
                                                                            de Vienne
nance intimidante, angoissante, terrifiante,                                                                        l’orchestre. Cette précision méticuleuse confère
                                                                            1888-1891 : directeur de l’opéra de
qui éveille l’effroi irrésistible que le dieu Pan                                                                   à la texture orchestrale une clarté mettant en
                                                                            Budapest
se complaisait à inspirer. Dans ce contexte, la                                                                     relief les différentes parties ; elle accuse les frot-
                                                                            1888 : symphonie n° 1 Titan
« marche des syndicats » de Romain Rolland                                                                          tements et les dissonances nées de la rencontre
                                                                            1891-1897 : premier chef d’orchestre
prend sa véritable valeur : celle d’un cortège                              à Hambourg
                                                                                                                    des lignes mélodiques. À l’inverse, le contenu
de Bacchus contrefait et revu dans l’esprit des                                                                     harmonique des symphonies n’affiche pas
                                                                            1896 : symphonie n° 3
gravures les plus inquiétantes de Callot ou                                                                         d’avancées notoires ; il se situe en retrait vis-
                                                                            1897-1907 : directeur de l’opéra de
de Goya. Souvent, chez Mahler, la caricature                                Vienne                                  à-vis de contemporains tels que Delius, Florent
tourne au sinistre. À l’opposé, le mouvement                                                                        Schmitt ou Debussy.
                                                                            1900 : symphonie n° 4
suivant (« Ce que racontent les fleurs ») est un                                                                    Visionnaire jusqu’à la névrose, cosmique, à la
                                                                            1904 : symphonie n° 6, Kindertoten
moment de bonheur insouciant témoignant                                     Lieder                                  fois convulsif, excessif et raffiné, juxtaposant
de la pureté et de l’innocence dont Mahler se                                                                       audacieuses trouvailles et vulgaires lieux com-
                                                                            1908 : Das Lied von der Erde
montre parfois capable… Presque toutes ses                                                                          muns, Mahler multiplie les contrastes sinon les
                                                                            1910 : symphonie n° 9
symphonies abondent en onomatopées styli-                                                                           contradictions, preuve de son absolue sincéri-
                                                                            18 mai 1911 : mort à Vienne
sées de cette « musique de la nature » qui plon-                                                                    té. Sa musique traduit expériences, sentiments
geait l’auteur dans le ravissement. À la suite de                                                                   et aspirations avec la fidélité et la sensibilité
Bruckner, il montre aussi de profondes affinités                                                                    d’un sismographe. Sa mainmise permanente
avec l’âme rustique des paysans qui peuplent                                                                        sur les programmes parisiens s’exerce, hélas,
la montagne autrichienne : Laendler, valses                                                                         au détriment des symphonistes français de la
ou danses sont ainsi de constants leitmotive ;                                                                      même génération (d’Indy, Ropartz, Koechlin,
mais, moins fidèle à l’original que son grand                                                                       Schmitt), laissés actuellement pour compte
devancier, il pétrie sans relâche cette matière                                                                     bien que leurs grandes œuvres ne le cèdent
première pour lui conférer des formes sophis-                                                                       en rien à celles de Mahler. Ce dernier n’en est
tiquées et stylisées adaptées à son propos (« La                                                                    pas responsable : l’actuelle « mahleromania »
mort conduit le bal » dans la IVe). Élargissant la                                                                  est une preuve supplémentaire qu’en musique
portée de ces musiques, il les coupe du folklore                                                                    comme dans les autres domaines, les Français
et de leur terroir d’origine. Enfin, les influences                                                                 ne semblent guère s’aimer…
                                                                                                                                                      •   Michel Fleury

                                                                                                                                                  février 2019 cadences      3
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
contemporain

    Wolfgang Rihm
                                             poète prolixe
                                                                                           tivement vertigineuse. On compte à son actif
                                                                                           plusieurs centaines d’œuvres abordant tous les
                                                                                           genres et tous les effectifs instrumentaux ou
                                                                                           vocaux et l’on imagine sans peine les difficultés
                                                                                           auxquelles le Festival Présences a dû se heurter
                                                                                           pour brosser son portrait en quelques concerts.
                                                                                           Il est impossible d’aborder de façon exhaustive
                                                                                           un geste créateur qui refuse tout cloisonnement
                                                                                           et tout systématisme. De même, il a sans doute
                                                                                           été ardu d’arracher quelques propos à un musi-
                                                                                           cien rechignant régulièrement à parler de sa
                                                                                           musique, préférant inciter l’auditeur à écouter
                                                                                           ses œuvres plutôt que d’en lire des présenta-
                                                                                           tions de nature musicologique. On se souvient
    © Radio France / Christophe Abramowitz

                                                                                           d’un programme de salle fort drôle, dans le
                                                                                           cadre du Festival d’Automne 2003, dans lequel
                                                                                           Rihm ne mâchait guère ses mots : « Un composi-
                                                                                           teur qui « dit » quelque chose sur sa musique en
                                                                                           employant des mots est dans le meilleur des cas
                                                                                           un charmant idiot, dans le pire un imposteur ».
                                                                                           Et de livrer tout de même un texte confondant
                                                                                           de virtuosité sur les partitions alors abordées,
                                                                                           dont Blick auf Kolchis (donné le 13 février par
                                                                                           l’Ensemble Court-Circuit).

                         Le Festival Présences de Radio
                    France rend cette année hommage
                                                            Wolfgang Rihm est l’auteur
                                                            d’un catalogue d’œuvres
                                                                                              Poétique protéiforme
                                                            colossales abordant tous

                                                                                           N
                       à l’un des géants de la création                                          é en 1952 à Karlsruhe, Wolfgang Rihm part
                                                            les genres musicaux.
                       musicale, l’Allemand Wolfgang                                             à Cologne en 1972 suivre l’enseignement
                        Rihm. Véritable gageure quand                                      de Stockhausen (il avoue lui-même avoir éprou-
                            on sait que Rihm est l’un des                                  vé quelques difficultés face à une personnalité
                     compositeurs les plus prolifiques                                     aussi singulière) puis à Fribourg-am-Brisgau
                                 de l’histoire musicale.                                   pour étudier notamment auprès de Klaus Hu-

    O
                                                                                           ber, sans oublier un passage à Darmstadt. Très
               n déplore régulièrement le manque                                           vite, il prend une relative distance vis-à-vis d’un
                                                            Du 12 au 17 février – Maison
               de fécondité marquant la création                                           avant-gardisme trop corseté, revendiquant le
                                                            de la Radio
               musicale, jusqu’à comparer – défavo-                                        droit à l’expressivité (sa musique possède une
                                                            Festival Présences
               rablement, bien sûr – les catalogues         Wolfgang Rihm, un portrait.    énergie vitale viscérale), au point qu’on lui attri-
    des compositeurs vivants à ceux des grands              www.maisondelaradio.fr         bue trop hâtivement un certain attachement à
    maîtres des siècles passés. Or, et l’Allemagne                                         la Nouvelle Simplicité, à son grand damn. Très
    s’en est assurément fait une spécialité, nombre                                        vite il retourne à Karlsruhe : tel Bach à Leipzig,
    de figures peuvent se targuer d’une produc-                                            Rihm fait de sa ville natale l’épicentre de son
    tion prolifique et, à l’image de certains de ses                                       activité créatrice, enseignant rapidement à la
    maîtres, Karlheinz Stockhausen et Klaus Huber,                                         Musikhochschule de Karlsruhe.
    ou du regretté Hans Werner Henze, Wolfgang                                             Sa musique est à l’image de sa culture phéno-
    Rihm est l’auteur d’une production quantita-                                           ménale : protéiforme, d’une épaisseur histo-

4   cadences février 2019
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
paris

rique impressionnante. Wolfgang Rihm puise
largement dans les arts plastiques, la photogra-
phie, le cinéma ou, surtout, la littérature et la    Les Pages & les Chantres
philosophie. Ces dernières constituent le socle      Maîtrise du CMBV – Direction Olivier Schneebeli
poétique sur lequel s’appuie l’édifice scénique
de Rihm : Georg Büchner pour Jakob Lenz (son
opéra le plus connue, devenu un classique de-        Recrutement de chanteuses
puis sa création en 1979 et que l’on reverra par     et chanteurs de 18 à 30 ans pour
exemple au Festival d’Aix-en-Provence), aussi
Sophocle que Friedrich Nietzsche ou Heiner           la rentrée de septembre 2019
Müller pour Oedipus (1987), le français Antonin      Français et étrangers, tous pupitres

Artaud pour Die Eroberung von Mexico (1991)
et, plus récemment, Nietzsche pour Dionysos
(2009). Cette dimension théâtrale constitue en       Formation professionnelle
soi une profession de foi, Rihm passant outre        supérieure de chant baroque
les polémiques qui ont fait rage au sujet de         Cours théoriques et                    Sélection sur dossier
l’opéra, genre dont d’aucuns ont stigmatisé          pratiques, masterclasses,              avant le 19 avril 2019,
                                                     mises en situation                     auditions et entretiens
le passéisme et les implications sociales. Elle
                                                     professionnelle                        les 10 et 11 juin 2019
manque certes à l’hommage que Présences              (3 ans, statut étudiant,
rend à Wolfgang Rihm mais on pourra cepen-           temps plein)                           01 39 20 78 19

dant entendre plusieurs partitions fondamen-                                                maitrise@cmbv.com
                                                                                            WWW.CMBV.FR
tales ainsi que des commandes passées par
Radio France.

      Tradition et liberté

C   omme pour l’opéra, Wolfgang Rihm n’a nul-
    lement hésité à écrire concertos et sympho-
nies, quitte à prendre parfois le contrepied de
ce que l’on attendrait de lui. Ainsi, du Concerto
pour piano n° 2 (20 février, avec l’Orchestre
National de France) : dédiée à Tzimon Barto,
qui sera le soliste du 20 février, cette partition
exploite surtout les demi-teintes d’un pianiste
comptant pourtant parmi les colosses de l’ins-
trument. Quel autre compositeur vivant aurait
accepté, comme lui, de répondre avec les quatre
mouvements de la Symphonie « Nähe fern » aux
quatre symphonies de Brahms (Festival de Lu-
cerne en 2012) ? Il doit sans doute à son passé
de petit chanteur du chœur d’oratorio de Karls-
ruhe, son affection pour les partitions sacrées
(on entendra son De profundis le 15 février et
sa Missa brevis le 17) et, plus largement, pour
la musique vocale – sa production dans ce do-
maine est l’une des plus considérables de notre
époque. Car Rihm n’est guère un partisan de la
tabula rasa et s’inscrit dans la volonté de filia-
tion revendiquée en son par un Arnold Schön-
berg (un compositeur cher à son cœur, mais
qui prend place dans un panthéon personnel
étourdissant de diversité et comprenant pêle-
mêle Debussy, Elgar, Monteverdi). Il est tentant
de dresser de nouveau un parallèle avec Bach,
s’agissant d’un musicien qui semble ne jamais
être plus libre que lorsqu’il se confronte à la
tradition.
                                    •  Yutha Tep

                                                                                                       février 2019 cadences   5
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les concerts
    du mois

         CHÂTEAU DE VERSAILLES

                                                                                                            Monteverdi, Vêpres de la Vierge
                                                                                                            9 & 10 février (Chapelle Royale de Versailles)
                                                                                                                                       Monument suprême du corpus reli-
                                                                                                                                       gieux de Claudio Monteverdi, les
                                                                                                                                       Vespro della Beata Vergine captivent
                                                                                                                                       par la synthèse des styles qu’elles réa-

                                                                                                            © François Berthier
                                                                                                                                       lisent. Le compositeur jette en même
                                                                                                                                       temps les bases d’un langage musical
                                                                                                                                       proche de l’opéra, révolutionnant la
                                                                                                                                       musique sacrée. Il emprunte des élé-
                                                                                                                                       ments à sa musique profane, notam-
                                                                                                            ment à l’Orfeo récemment composé, pour arriver à un style
                                                                                                            très expressif, malgré l’interdiction de l’église. Pour ce concert,
                                                                                                            ce sont les meilleurs chanteurs de la jeune génération qui ont
                                                                                                            été réunis : Les Desandre, Eva Zaïcik, Lucile Richardot, Zachary
                                                                                                            wilder… L’ensemble Pygmalion, dirigé par Raphaël Pichon,
                                                                                                            les accompagne dans cette aventure.

                                                                                                            Maxim Vengerov, violon
                                                                                                            12 février (Philharmonie)
                                                                                                                                      Doué d’une virtuosité qui semble
                                                                                                                                      sans limite, le violoniste Maxim Ven-
                                                                                                                                      gerov propose un programme d’une
                                                                                                                                      grande variété, qu’il interprète avec
                                                                                                            © Benjamin Ealovega

                                                                                                                                      le pianiste franco-russe Roustem Saït-
                                                                                                                                      koulov. On y entendra la deuxième
                                                                                                                                      Partita pour violon seul de Bach, stu-
                       RAPHAËL PICHON
                                                                                                                                      péfiante pour sa longue Chaconne
                         PYGMALION                                                                                                    finale, la Sonate pour violon et piano
              Chefs-d’œuvre à Versailles                                                                    K 454 de Mozart, qui ouvre la trilogie ultime des sonates pour
                                                                                                            violon et piano du compositeur, la Fantaisie de Schubert, avec
                                                                                                            toutes ses variations brillantes sur un thème tiré du lied « Sei
         MONTEVERDI : VESPRO DELLA BEATA VERGINE                                                            mir gegrüsst », le Scherzo de la Sonate F. A. E. de Brahms et les
         Lea Desandre, Eva Zaïcik, Lucile Richardot,
         Emiliano Gonzalez Toro, Zachary Wilder                                                             très colorées Danses hongroises n°1, n° 2 et n° 5.
         Sam. 9 février, 19h – Dim. 10 février, 16h – Chapelle Royale

                                                                                                            Eva Zaicik, mezzo-soprano
         STRAVAGANZA D’AMORE                                                                                13 février (Cité de la musique)
         Lea Desandre, Eva Zaïcik, Lucile Richardot, Davy Cornillot,
         Emiliano Gonzalez Toro, Zachary Wilder, Renaud Bres,
         Nicolas Brooymans                                                                                                           C’est en 1707 que Händel composa
         Lun. 11 février, 20h – Galerie des Glaces                                                                                   le Dixit Dominus. Ce motet, consti-
                                                                                                                                     tué de huit parties, reprend le texte
                                                                                                                                     du psaume 110 du Nouveau Testa-
         BACH : MESSE EN SI MINEUR
         Joanne Lunn, Lea Desandre, Lucile Richardot,
                                                                                                                                     ment. Particulièrement émouvant,
         Emiliano Gonzalez Toro, Thomas E. Bauer                                                                                     il est sans conteste l’un des sommets
         Mer. 13 et jeu. 14 mars, 20h – Chapelle Royale                                                                              de la musique religieuse baroque.
                                                                                                            © D.R.

                                                                                                                                     On se réjouit d’avance de l’entendre
                                                                                                                                     par les Arts Florissants aux côtés de
                                                                        Raphël Pichon © François Berthier

                      INFORMATIONS – RÉSERVATIONS                                                           chanteurs éblouissants dans ce répertoire, comme la soprano
              01 30 83 78 89 • www.chateauversailles-spectacles.fr
                                                                                                            Emöke Baráth, mais également la jeune Eva Zaïcik. Révélation
                      @chateauversailles.spectacles   @OperaRoyal
                                                                                                            lyrique aux Victoires de la Musique 2018, la mezzo française
                                                                                                            a conquis le milieu lyrique par la beauté d’un timbre rond et
                                                                                                            lumineux. On pourra également l’entendre à la salle Cortot le
                                                                                                            19 février pour un concert de cantates françaises.

6   cadences février 2019
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
paris

Prades à Paris
22 février (Théâtre des Champs-Élysées)
                          Le Festival Pablo Casals de Prades
                          pose une nouvelle fois ses valises à
                          Paris pour un concert au Théâtre des
                          Champs-Élysées, comme c’est mainte-
                          nant la coutume. On y retrouvera des
© Jeanne Brost

                          chambristes incomparables, le clari-
                          nettiste Michel Lethiec en tête, dans
                          un programme unissant la France et
                          les états-Unis du XXe siècle : la Sonate
n° 1 pour violoncelle et piano de Debussy, entre poésie et iro-
nie, le Trio avec piano que Ravel composa après s’être engagé
à l’aube de la Première Guerre Mondiale, des extraits de West
Side Story de Bernstein et enfin une suite pour clarinette et
cordes arrangée par Franck Villard à partir de Porgy & Bess de
Gershwin. Elégance et swing en perspective !

François Dumont, piano
24 février (Philharmonie)
                         François Dumont fait partie des pia-
                         nistes les plus dévoués à leur art, ne
                         cherchant pas à se mettre sous le feu
                         des projecteurs, développant sa car-
                         rière au gré de son immense sensibi-
                         lité. C’est avec un lyrisme presque vo-
                         cal qu’il conçoit son jeu pianistique,
© D.R.

                         idéal pour le répertoire romantique.
                         Avec l’Orchestre Pasdeloup, passion-
nant également dans ce répertoire, il donne l’unique Concer-
to pour piano de Schumann. L’œuvre, tout en intériorité, est
bien loin d’autres concertos pour piano à la virtuosité parfois
gratuite. On pourra également entendre la Symphonie n° 4 de
Brahms et les Miniatures n° 2 et n° 3 d’Elzbieta Sikora.

Françoise Enock, viole de gambe
24 février (38Riv’)
                         Dans le Marais, une cave voutée du
                         xiie siècle est devenue le repère des

                         amateurs de jazz : le 38Riv. Mais loin
                         de se cantonner à un seul style de mu-
                         sique, ce lieu si séduisant et atypique
                         accueille également des « thés ba-
                         roques » qui raviront les mélomanes
© D.R.

                         en quête de dépaysement, lassés peut-
                         être des grandes salles de concert. La
viole de gambe y est souvent à l’honneur, comme le 24 février
où l’on pourra entendre Françoise Enock. La gambiste fait
toujours de ses concerts des moments de partage et de décou-
verte, jouant avec un plaisir communicatif. Elle sera accom-
pagnée au clavecin par Pascale Chochod pour interpréter des
pièces de Tobias Hume et de John Playford.

                                                                     février 2019 cadences   7
STÉPHANIE D'OUSTRAC MEZZO-SOPRANO MAHLER LES SYMPHONIES - LE CALENDRIER DES CONCERTS ÀPARIS ETEN ÎLE-DE-FRANCE - CADENCES
les concerts
    do
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    Stéphanie d’Oustrac
                               Tragédienne
    Au sommet de sa carrière, Stéphanie d’Oustrac incarne tous                                          d’ailleurs pour héritage la tragédie lyrique :
    ses rôles avec une puissante intensité théâtrale. Nouvelle                                          « J’ai toujours eu l’impression que Cassandre
                                                                                                        ressemblait aux tragédiennes baroques que
     preuve ce mois-ci à l’Opéra de Paris où on la retrouve pour
                                                                                                        j’ai pu incarner. Ce sont des personnages très
        une prise de rôle à sa mesure : la Cassandre des Troyens
                                                                                                        grands, et même extrêmes. Je pense d’ailleurs
                                                d’hector Berlioz.
                                                                                                        que c’est ce qui m’a attiré au départ dans ce rôle-
                                                                                                        là. Mon travail sur Cassandre est un peu dans la
                                                          Du 25 janvier au 12 février –                 continuité de mes tragédiennes baroques. » Mais
                                                          Opéra Bastille                                musicalement bien sûr, Berlioz est sur une pla-
                                                          Hector Berlioz, Les Troyens.                  nète différente : « J’aime beaucoup son écriture,
                                                          Chœurs & Orchestre de l’Opéra de Paris.       et j’ai déjà abordé beaucoup de ses œuvres. Le
                                                          Dir. : P. Jordan. D. Tcherniakov, mise
                                                                                                        rôle de Cassandre me fait d’ailleurs penser à
                                                          en scène. Avec S. d’Oustrac, M. Losier,
                                                          V. Gens, S. Degout…                           un autre de ses ouvrages : Cléopâtre. L’écriture
                                                                                                        est très théâtrale et aboutie. Elle peut être aussi
                                                                                                        très instrumentale, ce qui n’est pas facile pour
                                                                                                        les chanteurs, mais c’est une musique qui me
                                                                                                        parle beaucoup. Je l’ai tellement étudiée qu’elle
                                                                                                        m’est assez familière aujourd’hui. Il y a des pas-
                                                                                                        sages absolument magnifiques dans mon rôle, et
                                                                                                        j’écoute souvent aussi les répétitions de la deu-
                                                                                                        xième partie, Les Troyens à Carthage, dont le
     © Perla Maarek

                                                           du tac au tac                                cinquième acte me bouleverse, surtout le rôle de
                                                            Quel aurait été votre métier si             Didon qui est extrêmement touchant. C’est tout
                                                            vous n’aviez pas été chanteuse ?            simplement sublime. »
                                                            Professeur de chant, mais
                                                            cela aurait été dommage
                                                                                                          Une Cassandre inédite

    L
                                                            de ne pas avoir été
               a mezzo française assume les réper-          chanteuse avant !
               toires les plus divers avec la même
               flamme et le même engagement, de la
               musique ancienne qui l’a fait connaître
                                                            Quel est le compositeur que vous auriez
                                                            aimé rencontrer ? Francis Poulenc.
                                                            Y a-t-il une œuvre dont vous ne vous
                                                                                                        P    our cette production des Troyens, Sté-
                                                                                                             phanie d’Oustrac retrouve le metteur en
                                                                                                        scène Dmitri Tcherniakov avec qui elle a déjà
    et dont elle ne s’est jamais lassée à la musique        lassez jamais ? Toutes. Je ne me            travaillé. Une collaboration qu’elle apprécie :
                                                            suis jamais lassée de quelque
    romantique, avec notamment plusieurs Car-                                                           « L’interprétation que je donne à Cassandre a été
                                                            chose.
    men mémorables à son actif. Le rôle si élo-                                                         dictée par la mise en scène. J’avais au départ ma
                                                            Quelle est la qualité que vous
    quent et profondément tragique de Cassandre             appréciez le plus chez un musicien ?        propre idée du personnage mais la Cassandre
    semble taillé pour cette amoureuse de théâtre :         La passion, mais aussi                      de cette production, qu’on a créée avec Dmitri
    « C’est un rôle intense, même si le rôle d’Enée est     la curiosité.                               Tcherniakov et Philippe Jordan, n’a en fait rien
    bien plus lourd que le mien comme il est présent        Quel est votre livre préféré ? Mon          à voir ! Pour avoir déjà travaillé avec Dmitri,
    dans les deux parties de l’opéra. Je trouve très        bel oranger, de José Mauro                  je savais qu’il aurait forcément une idée sur-
    excitant de travailler sur un projet d’une telle        de Vasconcelos.                             prenante, et en tant que comédienne il est très
    ampleur. J’avais chanté Ascagne il y a plus de          À quelle époque vous auriez-voulu vivre ?   dynamisant de devoir incarner le personnage
                                                            L’époque actuelle, je ne vais
    15 ans au Théâtre du Chatelet, et je rêvais depuis                                                  qu’on nous propose quand il n’est pas à pre-
                                                            pas me plaindre !
    ce temps-là d’incarner Cassandre. » La mezzo                                                        mière vue ce qu’on aurait imaginé. C’est ce que
                                                            Quel est votre plus grand rêve ? Que
    fait le lien entre ce rôle et le répertoire baroque     ça continue !
                                                                                                        je trouve excitant dans mon métier. » La Cas-
    qu’elle aime tant interpréter, Les Troyens ayant                                                    sandre de cette production a donc une histoire

8   cadences février 2019
en couverture

                                                                                               de Berlioz n’est pas la plus compréhensible qui
                                                                                               soit de prime abord. Quand on lit le texte, même
                                                                                               en étant Français, on trouve parfois les phrases
                                                                                               alambiquées. Pour que le texte soit clair, il ne
                                                       3 DVD                                   faut pas chanter trop fort. Il faut trouver avec
                                                                                               le chef et l’orchestre un juste équilibre. Dans une
                                                                                               salle comme Bastille et avec l’orchestre énorme
                                                                                               que requiert Berlioz, c’est un challenge. »

                                                                                               D’une aventure à l’autre
© Werther Lorraine

                                                       Jean-Baptiste Lully
                                                       Atys
                                                       Les Arts florissants,
                                                       William Christie (direction),
                                                                                               A    près Les Troyens, on pourra entendre Sté-
                                                                                                    phanie d’Oustrac à Zurich dans le rôle de
                                                                                               Phèdre d’Hippolyte et Aricie de Rameau et on
                                                       Jean-Marie Villégier (mise en scène).   ne peut qu’admirer l’aisance avec laquelle la
                                                       Avec B. Richter,
                                                                                               mezzo chante aujourd’hui tous les répertoires.
un peu différente de celle du mythe : « Dmitri         1 DVD FraMusica
                                                                                               Cette aisance est le fruit d’une grande sagesse :
Tcherniakov a imaginé un drame familial et
                                                                                               « Étant donné que notre instrument est un
social. Cassandre voit la chute d’un peuple en
                                                                                               muscle, on ne peut pas passer rapidement d’un
déliquescence mais vit aussi son drame person-
                                                                                               style à un autre sans un travail approprié. Il
nel puisqu’elle a sans doute été abusée par son
                                                                                               faut se respecter, et heureusement on a toujours
père dans son enfance. Elle a énormément de
                                                                                               le temps des répétitions pour réajuster notre
colère en elle, mais elle n’est pas entendue dans      Hector Berlioz                          corps au style qu’on doit chanter, et aussi aux
sa peine et dans sa fureur. On veut la marier en       Béatrice & Bénédict                     différentes salles. À l’Opéra de Paris et à Zurich,
espérant la calmer mais elle est sans arrêt en         London Philharmonic,
                                                       The Glyndebourne Chorus,
                                                                                               ma manière de chanter ne sera pas tout à fait
révolte. C’est la grande idée du premier acte. Au
                                                       Antonello Manacorda (direction),        la même. » Pour les mois et les années à venir,
deuxième acte, comme elle a perdu ses parents,
                                                       Laurent Pelly (mise en scène).          la mezzo a beaucoup d’envies : « Ce sont avant
Cassandre n’a plus de raison de se battre. Elle        Avec P. Appleby, P. Sly, F. Caton,      tout des aventures humaines qui m’attirent plus
souffre tellement de cette situation qu’elle n’a       K. Bradic, S. Karthäuser.               que des rôles. Je choisis souvent mes projets au
pas d’autre solution que de mourir à son tour,         1 DVD Opus Arte.
                                                                                               fil des rencontres que je fais. Mais il y a bien
entrainant avec elle toutes les femmes. »
                                                                                               sûr des rôles que j’ai très envie de faire, comme
                                                                                               Octavian dans Le Chevalier à la rose ou le rôle
                     Relever le défi                                                           du Compositeur dans Ariane à Naxos. J’ai dû
                                                                                               reporter cette prise de rôle parce que j’avais

P   our cette prise de rôle, la mezzo espère
    transmettre sa passion de l’œuvre au pu-
blic : « J’espère réussir à rendre le personnage
                                                       Maurice Ravel
                                                       L’Heure espagnole,
                                                                                               pris du retard en raison de problèmes de santé.
                                                                                               C’était un rendez-vous manqué et j’espère que
                                                                                               j’aurai une autre occasion de le faire. D’autre
                                                       L’Enfant & les Sortilèges.
le plus lisible possible, et montrer au public que                                             part je n’ai fait qu’une seule fois le rôle de Char-
                                                       London Philharmonic,
Les Troyens ne sont pas une œuvre aussi écra-          The Glyndebourne Chorus,                lotte dans Werther et j’aimerais beaucoup le
sante qu’elle ne paraît. Au delà de son aspect tita-   Kazushi Ono (direction),                reprendre. Je ne me lasse jamais non plus de
nesque, l’opéra est très humain et touchant. C’est     Laurent Pelly (mise en scène).          Carmen parce que j’ai eu la chance de faire des
du théâtre, de l’envie, de la passion. » Les défis à   Avec E. Madore, F. Piolino, P. Gay,     Carmen très différentes. » On attend avec impa-
                                                        K. Gadela, E. Méchain...
relever sont nombreux : « Je veux bien entendu                                                 tience les prochains rendez-vous !
                                                       1 DVD FraMusica
qu’on puisse comprendre le texte. La prosodie
                                                                                                                               • élise Guignard
                                                                                                                            février 2019 cadences     9
opéra

     Alexandre Desplat e
                                                  opéra en silenc
                                                                                                     de son expression artistique, son thème a par-
                                                                                                     ticulièrement touché Solrey : « Cette nouvelle
                                                                                                     n’a pas été choisie par hasard, elle fait écho au
                                                                                                     silence de mon violon ». C’est en même temps
                                                                                                     une œuvre « très proustienne » qui propose une
                                                                                                     réflexion « sur le temps, le passé, la mémoire,
                                                                                                     la création ». L’adaptation de l’œuvre en opéra
                                                                                                     ne fut pas une mince affaire et aura pris du
                                                                                                     temps. L’élaboration du livret s’est avérée être
                                                                                                     un exercice difficile du fait d’un sujet abstrait
                                                                                                     sans réelle narration ni action. De ce récit trai-
                                                                                                     tant de l’invisible, où l’omniprésence des fan-
                                                                                                     tômes côtoie le conte fantastique, il a fallu « fa-
                                                                                                     çonner les mots, les construire » en passant par
                                                                                                     la création d’un narrateur, assumant le rôle
                                                                                                     d’un « personnage qui se transforme et traverse
                                                                                                     le récit tout au long de l’opéra, comme un pas-
                                                                                                     seur ». Il en résulte un livret en 3 actes (chacun
                                                                                                     composé de 5 à 7 tableaux) où tout s’enchaîne,
     © Aurélie Lamachère

                                                                                                     une forme traditionnelle qui correspond néan-
                                                                                                     moins à l’esthétique de cette nouvelle tenant
                                                                                                     du classicisme. « Nous sommes très attachés à
                                                                                                     la période classique » déclare Solrey, pour qui
                                                                                                     les opéras de Mozart restent des chefs-d’œuvre
                                                                                                     incontournables.

           Collaborant sur de multiples                 Sur scène comme à la
            projets depuis de nombreuses                ville, Dominique « Solrey »                       Effleurer les choses
                                                        Limonier et Alexandre
           années, Alexandre Desplat et

                                                                                                     C
                                                        Desplat forment un                                omposer un opéra était une grande pre-
      Solrey abordent pour la première
                                                        couple d’une inventivité                          mière pour Alexandre Desplat, et ce n’est
         fois l’univers lyrique avec leur               exceptionnelle.
                                                                                                     pas sans crainte qu’il s’est attaqué à cet univers
     opéra En silence. Ils signent à deux
                                                                                                     bien particulier. Il a su trouver dans l’esthé-
        le livret, adapté de la nouvelle
                                                                                                     tique japonaise un écrin idéal pour sa musique
          éponyme de l’écrivain japonais                                                             épurée « qui est proche de l’œuvre de Kawaba-
          Yasunari Kawabata. Rencontre                                                               ta dans sa délicatesse, dans l’effleurement des
               avec Solrey, qui en réalise              Les 2 & 3 mars – Théâtre des
                                                                                                     choses, sans jamais accentuer le pathos ni le
                                                        Bouffes du Nord
              également la mise en scène                                                             drame de l’histoire ». L’orchestre de chambre
                                                        Ensemble United Instrument of Lucilin.

     D
                                                        A. Desplats, composition ; Solrey, mise en   (3 flûtes, 3 clarinettes, trio à cordes et percus-
               epuis quelque temps déjà, l’idée d’un    scène. C. Poul, soprano ; M. Timoshenko,     sions) évoque les ensembles du Japon tels que
               projet pour scène avec voix faisait      baryton ; S. Lolov, acteur narrateur.        le gagaku, mais la musique en elle-même ne
               son chemin chez Solrey et Alexandre                                                   s’enferme pas dans une référence trop évidente
               Desplat. Tous deux amateurs de l’es-                                                  aux sonorités japonaises : « la relation au japo-
     thétique japonaise, ils ne pouvaient que tom-                                                   nisme est là, dans la musique et la mise en scène,
     ber sous le charme de cette nouvelle de Kawa-                                                   mais on peut l’oublier ou la voir. Rien n’est im-
     bata, de petite forme et au titre si musical.                                                   posé. » Le traitement de la voix rappellera plus
     Contant l’histoire d’un écrivain paralysé, privé                                                volontiers Pelléas et Mélisande de Debussy :

10   cadences février 2019
paris

t Solrey
                                                                                           SALLE

e                                                                    D ER
                                                                X AN LEY
                                                             LE    PA
    « à la française », avec peu de vocalises, c’est                                                     NO
                                                                                                   PIA
    « un chant qui suit la phrase et qui n’étire pas
    les mots ».
                                                         A
    Tout aussi épurée est la mise en scène de                                    8
    Solrey, divisée en trois plans. À l’avant-scène                        FÉV
    l’espace symbolique du récit et du narrateur.                         20:30
    Au centre, le huis clos blanc de la maison où se                      SALLE
    tient le maître écrivain. De dos, il fait face aux                   G AV E A U
    musiciens, placés au fond : partie intégrante
    de la mise en scène et vêtus de costumes colo-
    rés, ils symbolisent le verger et « représentent
    l’amour que Kawabata avait pour la nature ».                          CHOPIN
                                                                       PROKOF
    Une disposition de conception zen qui laisse                              IEV
    tout l’espace libre au chant des interprètes.
    Une création vidéo réalisée par la metteuse en

                                                                                                                              www.philippemaillardproductions.fr
    scène vient parfaire le tout : « la vidéo est un
    plus qui permet aux metteurs en scène d’alléger
    les décors et les costumes, et d’offrir un espace
    mental différent. Je tenais à réaliser cette vidéo
    et à ne la confier à personne d’autre car c’est
    une partie intégrante de la scénographie ». Cette
    expérience de mise en scène est également un
    exercice inédit pour Solrey, ses créations avec
    le Traffic Quintet relevant jusqu’ à présent da-
    vantage de la mise en espace. L’artiste recon-                                                               15
    naît que ce fut « un travail immense, global, de                                                            FÉV
                                                                                                                20:30
    créer tout un monde, tout un imaginaire, et de
                                                                                                               SALLE
    l’offrir sous forme d’opéra ». Mais elle avoue
                                                                                                              G AV E A U
    que ce fut avant tout une expérience passion-
    nante, magique, et se dit prête à recommen-
    cer : « Je suis très contente de faire une mise en
    scène pour le spectacle vivant. Ça me ramène à
    mes premières amours : la scène avec le violon.
    Je me sens chez moi dans un théâtre, une salle
                                                                                                  L
                                                                                         MICHE
    de concert. Je suis heureuse de revenir à cette
    forme-là. »
    L’ensemble Lucilin se voit confier la création
                                                                                        A L B E RTO
    de l’opéra après avoir proposé à Alexandre
    Desplat une collaboration musicale. En silence
                                                                                      D                             PIANO

    sera ainsi crée au Grand Théâtre du Luxem-
    bourg avant sa création française aux Bouffes
    du Nord. Une prochaine présentation au Ja-                                     SCHUBE
                                                                                          RT
    pon n’est ensuite pas à exclure : « nous avons                               SCHUMA
                                                                                         NN
                                                                                    BRAHMS
    très envie de voyager avec ce spectacle. Le Japon
                                                                                      LISZT
    nous a déjà contacté. »

                               • Floriane Goubault       PRIX DES PLACES
                                                         R É S E R VAT I O N S
                                                                                       55   38    22 €
                                                                                     01 48 24 16 97

                                                                                                                février 2019 cadences                              11
les concerts
 edn
   u fmaomi si ll e

                              La musique classique à découvrir en famille

                                            Pédagogique                     Initiatique
                                           Dès 9 ans                       Dès 6 ans

                                           Symphonie
     © Olivier Tallec

                                           pour une
                                                                           © Chen Jiang Hong - l’Ecole des loisirs
                                           plume
     Inspirée du texte théâtral Dilun, la Symphonie pour une plume
     nous plonge dans le monde de l’enfance. Plume est un garçon
     rêveur et solitaire qui s’invente un ami imaginaire incarné par
     un orchestre, ici le merveilleux Orchestre national d’Île-de-
     France. Le compositeur brestois Benoît Menut et la metteuse
     en scène Florence Lavaud ont mêlé intelligemment texte et
     musique pour créer une œuvre poétique qui fait découvrir l’or-
     chestre symphonique et ses différents instruments au fil d’une
     histoire. Le jeune public sera captivé aussi bien par cette décou-
                                                                           Mon premier festival d’opéra
     verte que par la délicatesse de la musique elle-même.                 Du 27 janvier au 24 février, l’Opéra Comique ouvre ses portes
     Le 16 février – Philharmonie                                          au jeune public pour son festival « Mon premier festival d’opé-
     Orchestre national d’Île-de-France. Dir. : Aurélien Azan-Zielinski.   ra ». Après les portes ouvertes qui se sont tenues fin janvier, la
     Florence Lavaud, mise en scène. Georgi Varbanov, percussions ;        maison accueille trois spectacles en février qui raviront petits
     Jérémy Barbier d’Hiver, comédien. — Tél. : 01 44 84 44 84.            et grands. Les festivités s’ouvrent avec Gretel & Hänsel les 9
                                                                           et 10 février. Il s’agit d’une adaptation en français par Henri-
                                                                           Alexis Baatsch et Sergio Menozz de l’opéra d’Engelbert Hum-
                                           Ludique                         perdinck. Le conte de Grimm est toujours un succès garanti

                                           Dès 3 ans
                                                                           auprès des enfants, et il le sera d’autant plus dans cette ver-
                                                                           sion où légèreté, humour et merveilleux sont au rendez-vous.
                                                                           Les jeunes artistes de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique
                                                                           mettent tout leur entrain et leur cœur à interpréter l’ouvrage,
                                                                           insufflant beaucoup de fraicheur et d’énergie au spectacle. Les

                                           Vox, le mot
     © Marleen-Rocher

                                                                           13, 16 et 17 février, c’est ensuite une Petite Balade aux Enfers qui
                                                                           sera proposée. Librement inspiré du chef-d’œuvre de Gluck, le
                                           sur le bout                     spectacle conçu par la plasticienne Valérie Lesort mêle marion-

                                           de la langue                    nettes et voix lyriques, ce qui permettra d’initier les néophytes
                                                                           à l’opéra tout en douceur. La musique pour vaincre la mort et
     La compagnie La Balbutie imagine un spectacle qui revient à           ressusciter l’amour, quel meilleur que thème que celui-ci pour
     la naissance même des mots et du langage. Vox fait de la voix         aborder l’opéra ? Un spectacle autour des contes chinois conclu-
     un champ d’expérimentation infini, une sorte de chasse au tré-        ra le festival les 23 et 24 février. On y découvrira Le Prince Tigre
     sor jubilatoire où l’on découvre ses possibilités et ses limites.     et Le Cheval magique. Ils seront mis en musique et illustrés par
     Les deux interprètes Juliette Plihon et Nicolas Perrin (une           Chen Jiang Hong, fabuleux dessinateur de livres pour enfants
     chanteuse-comédienne et un créateur sonore) jouent avec une           qui travaille notamment pour L’école des loisirs. Ses peintures
     grande liberté sur toutes les formes d’expressions vocales, du        à l’encre entre tradition et modernité donneront un éclairage
     murmure au hurlement, des balbutiements à la phrase chan-             féérique aux histoires contées.
     tée. Le spectacle est accessible même aux plus jeunes par son         Du 27 janvier au 24 février – Opéra Comique
     format court (environ 35 minutes).                                    Avec la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique, Marie Lenormand,
     Du 6 au 11 février – Opéra de Paris, Amphithéâtre                     Judith Fa, Marine Thoreau la Salle, Micha Calvez Richer, Marthe
     Compagnie La Balbutie. Camille Roux, mise en scène. Avec Juliette     Leon, Rachel Masclet, Suzanne Debureaux Estelle Meyer, Sami
     Plihon et Nicolas Perrin. — Tél. : 08 92 89 90 90.                    Adjali, Christian Hecq… — Tél. : 01 70 23 01 31.

12   cadences février 2019
paris

        [ janvier ]                                [ février ]                         Gay, The Beggar’s Opera
                                                                                       Les Arts Florissants. Dir. : F. Carré. R.
                                                                                       Carsen, mise en scène. Avec R. Burt,
                                                                                       B. Klein, K. Batter, B. Purkiss, E. K.
                                                                                       Nelson…
                                                                                       20h00. Opéra, Massy. • 91
    31 jeudi                                   1 vendredi                              51-55,5 €. Tél. : 01 60 13 13 13.
Concert-Rencontre                          Ensemble Hexaméron                          Evgeny Kissin, piano
Avec les artistes de l’Opéra de Paris      Beethoven/Hummel, Sedlatzek, Ries.          Chopin, Schumann, Debussy,
13h00. Opéra Bastille, Studio.             12h15. Amphithéâtre Richelieu - Sorbonne.   Scriabine.
5 €. Tél. : 08 92 89 90 90.                12 €. Tél. : 06 89 17 49 35.                20h00. Théâtre des Champs-Élysées.
                                           Eugen Indjic, piano                         5-110 €. Tél. : 01 49 52 50 50.
Berlioz, Les Troyens
Chœurs & Orchestre de l’Opéra de           Schumann, Kreisleriana ; Chopin,            Ton Koopman, direction
Paris. Dir. : P. Jordan. D. Tcherniakov,   Ballade op. 23…                             Philharmonique de Radio France.
mise en scène. Avec S. d’Oustrac, M.       19h00. Musée Jacquemart-André.              Bach, Mozart, Händel.
                                           45-80 €. Tél. : 01 43 71 60 71.             20h00. Maison de la Radio.
Losier, V. Gens, S. Degout…
18h00. Opéra Bastille.                     Dvořák, Rusalka                             10-65 €. Tél. : 01 56 40 15 16.
5-210 €. Tél. : 08 92 89 90 90.            Chœurs & Orchestre de l’Opéra               Pianos viennois 1800-1850.
                                           de Paris. Dir. : S. Mälkki. R. Carsen,      A. Planès, E. Torbianelli, F. Albrecht,
Scarlatti, Il Primo Omicido overo Cain
                                           mise en scène. Avec K. F. Vogt, K.          C. Mastropriminao, L. Montebugnoli,
B’Rock Orchestra. Dir. : R. Jacobs.        Mattila, C. Nylund, T. J. Mayer…
R. Castelluci, mise en scène. Avec                                                     L. Fernandez Granero, piano ;
                                           19h30. Opéra Bastille.                      C. Banchini, violon ; P. Langot,
K. Hammarström, O. Vermeulen, B.           5-145 €. Tél. : 08 92 89 90 90.
Christensen, T. Walker…                                                                violoncelle.
19h30. Palais Garnier.                     Heptaméron                                  20h00. Salle Cortot.
                                           Dir. & création musicale : Geoffroy         25 €. Tél. : 06 70 20 67 34
10-185 €. Tél. : 08 92 89 90 90.
                                           Jourdain. Benjamin Lazar, mise en           Berio, Sinfonia
Franck Braley, piano                       scène. Avec F. Blondeau, G Carey,           Orchestre National des Pays de la
Orchestre de Picardie. Dir. : A. Van       M. de La Tullaye, T. Gonzalez, Les          Loire. Neue Vocalsolisten Stuttgart.
Beek. Beethoven, Concerto n° 4 ;           Cris de Paris.                              Dir. : P. Rophé. A. Schuen, baryton.
Mendelssohn, Symphonie n° 1.               20h30. Théâtre des Bouffes du Nord.         20h30. Philharmonie.
20h00. Musée de l’Armée, Cathédrale.       14-32 €. Tél. : 0 1 46 07 34 50.            5-25 €. Tél. : 01 44 84 44 84.
20-40 €. Tél. : 01 44 42 54 66.
                                           Emőke Baráth, soprano                       Ensemble Correspondances
Alexandre Malofeev, piano                  Il Pomo d’Oro, clavecin & dir. : F.         Dir. : S. Daucé. Toutes les nuits :
Liszt, Prokofiev, Tchaïkovski,             Corti. Händel, Strozzi, Cesti.              Boesset, Chambonnières, Guédron,
Rachmaninov, Balakirev.                    20h30. Salle Gaveau.                        Moulinié, Couperin…
20h30. Fondation Vuitton.                  22-55 €. Tél. : 01 48 24 16 97.             20h30. Château, Versailles. • 78
15-25 €. Tél. : 01 40 69 96 00.            Orchestre Philharmonique                    30-130 €. Tél. : 01 30 83 78 89.
Orchestre de Paris                         de Radio France                             Heptaméron
Dir. : D. Harding. C. Stotijn, mezzo-      Dir. : MW. Chung. SJ. Cho, piano.           Voir au 1er février.
soprano ; M. Stone, baryton. Adès,         Tchaïkovski, Concerto pour piano            20h30. Théâtre des Bouffes du Nord.
Totentanz ; Mozart, Symphonie n° 40.       n° 1, Symphonie n° 6 « Pathétique ».
                                           20h30. Philharmonie.
20h30. Philharmonie.
                                           10-75 €. Tél. : 01 44 84 44 84.
                                                                                           3 dimanche
10-50 €. Tél. : 01 44 84 44 84.
                                           Berio, Orfeo                                Prokofiev, Pierre et le loup
Puccini, Madame Butterfly                                                              D’après Tim Burton. Les
                                           La Venexiana. Estudiantina d’Argenteuil.
Orchestre Les Métamorphoses.                                                           Dissonances, Ensemble Ouranos, E.
                                           Orchestre du CRR. Dir. : M. Dini Ciacci.
Dir. : A. du Closel. P. Thirion-Vallet,    L. Lagarde, scénographie.                   Jenicot, narrateur.
mise en scène. Avec N. Urata, M.           20h30. Cité de la musique.                  11h00. Théâtre des Champs-Élysées.
Paliès, A. Blodan, J.M. Salzmann…          20-25 €. Tél. : 01 44 84 44 84.             15-30 €. Tél. : 01 49 52 50 50.
20h30. Théâtre, Poissy. • 78
                                                                                       Berlioz, Les Troyens
30-35 €. Tél. : 01 39 22 55 92.                2 samedi                                Voir au 31 janvier.
Dvorak, Messe en Ré                                                                    14h00. Opéra Bastille.
                                           Jeunes Talents                              5-231 €. Tél. : 08 92 89 90 90.
Chœur Elisabeth Brasseur ; Quintette
                                           N. Natorp, violoncelle ; JB. Doulcet,
Anacrouse. Dir. : S. Boucheron. V.
                                           piano. Debussy, Stravinsky, Strauss.        Scarlatti, Il Primo Omicido overo
Champdavoine, alto. Scherzo et Lento                                                                                               Bach, Motets & messe
                                           19h00. Lycée Louis-le-Grand.                Cain
des Quatuors de Dvorak ; Rhapsodie                                                                                                 Les Muses Galantes, Chœur de Paris.
                                           5-16 €. Tél. : 01 40 20 09 20.              Voir au 31 janvier.
pour alto et voix d’hommes de                                                                                                      Dir. : T. Aly. Bach, Motets BWV 227 et
                                                                                       14h30. Palais Garnier.
Brahms ; Messe en Ré, op. 86 de            Paul Badura-Skoda, piano                                                                BWV Anh.159, Missa brevis BWV 232.
Dvorak.                                    Schubert, Impromptu D.899,                  Michael Barenboim, violon                   16h00. Église Notre-Dame des Blancs
20h30. Église Notre-Dame du Liban.         Sonates D.959 & D.960                       Tartini, Sciarrino, Berio, Paganini.        Manteaux.
20 €. Rens. : billetterie.ceb@gmail.com.   19h00. Musée Jacquemart-André.              15h00. Cité de la musique,                  27-32 €. Tél. : 06.77.58.30.40
                                           45-80 €. Tél. : 01 43 71 60 71              Amphithéâtre.
                                                                                                                                   Sergei Babayan, piano
                                                                                       20 €. Tél. : 01 44 84 44 84.
                                           Cordes et hautbois                                                                      Chopin, Polonaise, Polonaise-
                                           Mozart, Britten.                            Gay, The Beggar’s Opera                     fantaisie, Valse…
                                           20h00. Opéra Bastille, Amphithéâtre.        Voir au 2 février.                          16h00. Maison de la Radio.
                                           25 €. Tél. : 08 92 89 90 90.                16h00. Opéra, Massy. • 91                   10-45 €. Tél. : 01 56 40 15 16.

                                                                                                                                               février 2019 cadences        13
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