Pour La France - PRESIDENTIELLE 2012 - EURO : NOUS AVIONS RAISON !
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P N°85 - novembre - décembre - janvier 2012 - 3,50 pourlafrance.fr our La France Le magazine du Mouvement Pour la France - Président Philippe de Villiers PRESIDENTIELLE 2012 EURO : NOUS AVIONS RAISON ! P.5
HENRY DE LESQUEN A REMIS LE PRIX LYSSENKO 2012 À LUC CHATEL Le prix Lyssenko a été créé par le Club de l’Horloge en 1990. Il est attribué chaque année à un auteur ou une personnalité qui a, par ses écrits ou par ses actes, ap- ■ L’ÉDITORIAL porté une contribution exemplaire à la - de Patrick Louis désinformation en matière scientifique 3 ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques. P. Les lauréats sont choisis par un jury scien- tifique formé de spécialistes des diverses disciplines - mathématiques, physique, chimie, géologie, géographie, météo- rologie, biologie, démographie, éco- nomie, linguistique, ethnographie, sociologie, politologie, psychologie, ■ ACTUALITÉS psychiatrie, criminologie, histoire... La 4- La construction de l’Europe sans les peuples composition du jury reste secrète, de 5- Euro : Nous avions raison ! manière à protéger la liberté de juge- ment de ses membres. 6- Election présidentielle 4 8- Le génocide Arménien Maître de la biologie soviétique sous 9- Le génocide Vendéen Staline et Khrouchtchev, Lyssenko com- P. battit la génétique, en montrant que ses enseignements étaient contraires au marxisme. Selon son analyse, la science progressiste appelle à la transformation ■ PARLEMENT de la société et s’oppose à la science réactionnaire - bourgeoise, fasciste, na- zie -, qui justifie le conservatisme et l’iné- 10- Mariage homosexuel et union civile galité. Ceux qui s’attaquent aux théo- ries jugées par eux réactionnaires et 11- Intervention à la tribune de l’Assemblée Nationale dénoncent les auteurs qui soutiennent 12- Opposition à la suppression du Quotient Familial celles-ci dans les divers domaines de 13- La Hongrie et les valeurs Européennes 10 la science sont fidèles à l’inspiration de Lyssenko, à défaut de s’attacher à la lettre de sa pensée. P. Samedi 11 février 2012, Henry de Lesquen, président du Club de l’Hor- 14 loge, a remis le prix Lyssenko 2012 à Luc Chatel, ministre de l’éducation natio- nale, Eric Fassin, sociologue, Judith But- ■ ECONOMIE P. ler, philosophe, pour leur contribution - Les raisons de la crise économique remarquable à la promotion de la théo- par Henry de Lesquen rie du genre. ■ LIBRES PAROLES Voir également : Journal Pour la France, numéro 83, 16 pages 6 « l‘enseignement des gender - Dissuasion nucléaire theories à l’école : stop au lavage de cerveau ! » et 7 « courrier de Véronique P. Besse à Monsieur Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale » B.P. 197-07 - 75 327 Paris Cedex 07 Téléphone : 01.53.63.53.00 Fax : 01.53.63.53.01 ■ JEUNES POUR LA FRANCE P. 17 contact@pourlafrance.fr www.pourlafrance.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Philippe de Villiers ■ PAROLES D’ÉLUS 18 RÉDACTEUR EN CHEF : Patrick Louis Magazine édité par le P. Mouvement Pour la France, 16 bis avenue de la Motte-Picquet 75007 Paris Création et mise en page : ■ LE MOUVEMENT 19 www.aryup.com info@aryup.com - Vie des fédérations Impression : Roto Presse Numéris, P. 36 bd Robert Schumann 20 93190 Livry-Gargan N° de commission paritaire : 0411P11216 ■ PAROLE, PAROLE, PAROLE P. N° ISSN : 1268-2950
É D I T O RI A L Patrick Louis SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MOUVEMENT POUR LA FRANCE Dans notre pays en crise, tout ce passe comme l’avait annoncé notre président, tout ce passe conformément à ce qu’il a écrit. Hier assez isolés, nous osions dire ce qui, aujourd’hui, est devenu banal de dire. On peut lire : JE PENSE ... - Que le libre échange intégral est en contradiction avec nos exigences écologiques et sociales L’Euro qui devait nous sauver, a plombé nos économies Je pense à cette belle - Qu’il faut remplacer un seul fonctionnaire sur les trois qui partent à la retraite - Que la politique de déficit et d’endettement est une politique de gribouille histoire du MPF qui nous lie et un véritable mépris des générations à venir et nous précède. Je pense - Que la désindustrialisation est le vrai mal et fut accélérée par le passage aux 35 heures aux meetings de Philippe - Que les charges, les impôts et la paperasse administrative écrasent la petite de Villiers, aux collages entreprise libre, innovante et créatrice d’emplois - Que l’immigration n’est pas vraiment une chance pour la France d’affiches, aux actions - Que la Turquie se voit plus en nouvel empire Ottoman, qu’en supplétif d’un militantes quotidiennes, club Chrétien - Que les abeilles ne doivent pas mourir aux réunions, à l’amitié qui - Que la famille est le vrai, fondement de la vie sociale nous soude… aux soirées - Que la quête du beau et du vrai doivent primer sur la simple logique de l’utilité marchande électorales, aux joies, aux - Que la culture détermine l’infrastructure et non pas l’inverse défaites, et aux succès… - Que l’Etat ne doit plus être une impuissance publique - Qu’il est normal qu’une société, intégrant la raison critique au cœur de sa pensée, à le droit légitime d’estimer que celle qui refuse ce regarde lucide est d’une autre nature que la sienne - Que nous sommes fiers d’être Français et que la France c’est plus que les Français… Oui, notre président n’eu qu’un seul tort : « avoir raison trop tôt »… Ce coup là, il ne sera pas présent aux présidentielles. L’injustice est dure à avaler et le proverbe vrai : il y a ceux qui sèment et ceux qui moissonnent… Mais ne nous décourageons pas… Les idées et les valeurs portées par le MPF sont inscrites dans la réalité des choses, elles sont sans temps… Alors, laissons passer ce temps… Laissons ceux qui ont blessé la France, commencer à la réparer... Nous ne quittons pas le champ de bataille. Notre heure reviendra. Le MPF présentera des candidats aux législatives… Ne cherchons pas la quantité, ciblons les acteurs et les lieux où notre parole pourra résonner… OUI, JE PENSE… DONC JE CONTINUE ! plf I janvier 20121 I 3 pourlafrance.fr
ACTU A L I T É S PHILIPPE DE VILLIERS DÉNONCE « LA CONSTRUCTION D’UNE EUROPE SANS LES PEUPLES » AU PARLEMENT EUROPÉEN EXPLICATION DE VOTE DU PRÉSIDENT DU MOUVEMENT POUR LA FRANCE, AU PARLEMENT EUROPÉEN Sur le fond, le projet de traité intergouver- nemental propose une gouvernance éco- nomique « sans cesse plus étroite » et des sanctions quasi-automatiques pour les Etats membres. Tout en affirmant qu’il « respecte pleinement les responsabilités des Parlements nationaux », le texte marginalise un peu plus les représen- Suite à un résolution du Résolution RC7-0003/2012 tants du peuple, place la Cour de Justice de l’UE au-dessus des Constitutions nationales et Parlement Européen, Strasbourg le 18 janvier 2012 contraint les Etats à conduire une politique adressée aux Etats économique déterminée de l’extérieur (la membres qui négocient politique de rigueur et de déflation). Cette résolution est une nouvelle fois hors Ni l’absence de zone monétaire optimale, un nouveau traité sujet. ni la surexposition du marché européen aux intergouvernemental Pour sortir de la crise, tant économique dumpings social et écologique des pays à sur la gouvernance qu’institutionnelle, le Parlement ne pro- bas coûts ne sont pris en compte. pose que le renforcement de la « mé- Avec un mauvais diagnostique de la crise économique thode communautaire », c’est-à-dire ainsi que de mauvais remèdes pour en sor- la construction d’une Europe sans les tir, les économies européennes n’auront pas peuples. la liberté dont elles ont besoin pour retrouver dynamisme et croissance. 4 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
ACT U A L I T É S EURO : NOUS AVIONS RAISON ! Tribune parue dans Valeurs Actuelles, le jeudi 5 janvier 2012 Avant qu’il ne soit trop tard: voici dix-neuf ans, Philippe de Villiers publiait, sous ce titre, chez Albin Michel, un livre en forme de cri d’alarme sur la conjonction, délétère à ses yeux, de l’entrée en vigueur de l’euro, institué l’année précédente par le traité de Maastricht, et l’avènement du libre-échangisme mondial, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce. Les dix ans de la monnaie unique européenne lui ont inspiré ces réflexions, qui sont aussi celles de ses amis au Parlement européen et à l’Assemblée L nationale. e XXIe siècle commençant ne se caractérise pas, comme certains l’avaient imprudemment prédit, par “la fin de l’histoire”. Au contraire, il est traversé de grandes évolutions qui devraient pleinement nous mobiliser : l’es- sor de l’Asie et l’apparition de nouvelles grandes puis- sances ; l’onde de choc qui traverse les pays arabes ; le grand défi environnemental… Mais face à ce champ largement ouvert, l’essentiel de notre éner- gie et de nos moyens se trouve absorbé par un problème interne, Notre malheur vient sans doute du fait que c’est la artificiel et lancinant. Un problème que les dirigeants européens même génération de dirigeants qui a lancé il y a dix ont créé de toutes pièces, qui nous ronge et affaiblit nos capaci- ans l’euro dans l’euphorie et qui en subit aujourd’hui la tés d’influence et d’intervention : “il faut sauver l’euro à tout prix”. crise existentielle. Une autre génération aurait sans doute Cette obsession nous amène à nous recroqueviller sur nous-mêmes. pu se dégager plus facilement du dogme. La généra- Le temps n’est-il pas enfin venu de tenir compte des mises en garde tion des dirigeants actuels semble vouloir tout faire pour que nous formulions déjà il y a près de quinze ans ? prolonger une euroagonie qui risque de coûter très cher La génération actuelle des dirigeants européens a établi le double aux Européens et de restreindre considérablement notre dogme de la monnaie unique européenne et du “libre-échan- liberté d’action. gisme mondial” à l’origine de la crise. Mais devant la contradiction Nous pourrions encore redresser la barre en lançant une des faits, elle est incapable de se désavouer. Placés aujourd’hui négociation pour une nouvelle organisation mondiale du face aux dégâts produits par la politique qu’ils ont mise sur les rails, commerce qui accepterait la régulation des échanges avec les traités de Maastricht et de Marrakech, ces dirigeants sont inéquitables et en inventant une union monétaire euro- aujourd’hui forcés d’en dénoncer les conséquences, mais en se péenne plus flexible qui tolérerait que les pays en diffi- gardant bien d’en désigner les causes réelles, parce qu’elles en- culté puissent se mettre en congé de la monnaie unique. gagent lourdement leurs propres responsabilités. Mais qui aura le courage d’engager ce combat ? Refusant de voir le vice constitutif de la monnaie unique et du libre-échangisme, feignant de croire que la crise de l’endettement résulte exclusivement de politiques budgétaires laxistes, ils nous pré- cipitent dans une course folle et sans issue vers des remèdes illu- Philippe de Villiers, Député Européen, soires : un fédéralisme budgétaire piétinant le cœur de la souverai- Dominique Souchet, Député neté ; une Banque centrale européenne qui devrait se gorger de et Georges Berthu, ancien Député Européen. créances douteuses ; un Fonds de soutien européen incapable de faire face à l’addition des pays défaillants ; un endettement euro- péen – les eurobonds – qu’il faudrait ajouter à l’endettement natio- nal ; une rigueur sans croissance qui creuse les déficits en préten- dant les combler. Tout, pourvu que l’on ne touche pas au dogme. plf I janvier 2012 I 5 pourlafrance.fr
ACTU A L I T É S ELECTION PRÉSIDENTIELLE P lus la date de l’élection présidentielle courent avec les difficultés que nous connaissons approchent, plus le nombre de candi- après leurs 500 signatures. dats déclarés augmente. • Les « publicitaires », ceux qui se servent de leur an- Ceux-ci ont jusqu’au vendredi 16 nonce de déclaration comme support médiatique, mars 2012 pour déposer leurs 500 par- moyen pour eux de diffuser un message ou de faire rainages auprès du Conseil constitu- leur propre publicité, certains de toute façon de ne tionnel. pas obtenir les 500 signatures. Après vérification de la conformité de ces parrainages par le Conseil, la liste des candidats Ainsi avons-nous pléthore de candidats déclarés : Chris- officiels à l’élection présidentielle sera publiée le mar- tophe Alévêque, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Ro- bert Baud, François Bayrou, Calixthe Beyala, Gérard Borgia, di 20 mars 2012. Jacques Borie, Gilles Bourdouleix, Patrick Bourson, Christine Aussi, il existe actuellement quatre types de candi- Boutin, Renaud Camus, Eric Cantona, Jacques Cheminade, dats : Hervé Couasnon, Nicolas Dupont-Aignan, Kenza Drider, • Les « grands », appartenant aux grands partis, assu- Gérard Gautier, Patrick Giovannoni, Brigitte Goldberg, Jean- rés d’obtenir leurs 500 signatures et plus de 5 % des Marc Governatori, Stéphane Guyot, François Hollande, Victor voix. Izrael, Eva Joly, Carl Lang, Laurent Lenne, Corinne Lepage, • Les « négociateurs », appartenant généralement Marine Le Pen, Patrick Lozès, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Miguet, Hervé Morin, Frédéric Nihous, Francis Rongier, Maxime aux petits partis, ceux-ci se déclarent candidats, dans Verner, Patrick de Villenoisy, Dominique de Villepin, Clément l’intention de négocier leur retrait. Wittman, etc. • Les « incertains », appartenant aux petits partis, ils 6 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
François Hollande, Parti Socialiste Il est adjoint au maire communiste de la ville de Tulle, 57 ans, ancien du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, il avant de lui succéder. Député de la Corrèze, étudie le droit, diplômé d’HEC Paris et de Sciences Po, Magistrat de la Cour des comptes, il exerce la où il milite à l’UNEF-Renouveau, proche du Parti commu- profession d’avocat. Premier secrétaire du niste français. Diplômé de l’ENA, il y rencontre Ségolène Parti Socialiste, il soutient Ségolène Royal lors Royal avec qui il vivra maritalement pendant de nom- de la campagne présidentielle de 2007, il breuses années. Directeur de cabinet de deux porte- annonce sa séparation avec cette der- paroles successifs du gouvernement Pierre Mauroy. nière au soir du second tour des élections Il participe alors à une manipulation politique : sur l’insti- législatives 2007. Conseiller général et pré- gation de François Mitterrand, Jacques Attali demande sident du conseil général de la Corrèze, à l’éditeur Fayard de publier un livre nommé « De la il n’est pas candidat à sa succession au reconquête » pamphlet contre la droite. Cet ouvrage poste de premier secrétaire du P.S. et sou- est publié sous le pseudonyme de « Caton », un soi- tient Bertrand Delanoë. disant dirigeant de la droite. François Hollande se fait * 20 minutes, le 6 juin 2008 ; Le Grand Journal, Ca- passer pour Caton, le faux dirigeant de la droite*. nal +, le 4 juin 2011 et lemonde.fr, le 16 octobre 2011 Nicolas Sarkozy, Union Pour un sévère défaite: la liste qu’il dirige arrive en troisième position avec 12,82 % des suffrages, derrière la liste sou- Mouvement Populaire verainiste menée par Philippe de Villiers (13,05 %) et 57 ans, étudiant en droit, il obtient un certificat d’apti- celle du Parti socialiste (21,95 %). Il démissionne alors de tude à la profession d’avocat (CAPA) ainsi qu’un DEA la présidence du RPR. Aux élections présidentielles de en sciences politiques. Il entre à Sciences Po, mais en 2002, il soutient la candidature de Jacques Chirac. Il est sort non diplômé suite à une note éliminatoire en nommé ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Intérieure et anglais. Très tôt il adhère à l’Union des Démocrates des Libertés locales, « numéro deux du gouvernement pour la République (UDR), puis dès sa création au ». Il est nommé ministre d’État, de l’Économie, des Fi- RPR. Il est élu conseiller-municipal de Neuilly sur nances et de l’Industrie dans le troisième gouvernement Seine, puis après le décès du maire Achille Pe- de Jean-Pierre Raffarin, en 2004. Fin 2004, il est élu pré- retti, il est chargé de préparer la campagne de sident de l’UMP et dès le lendemain de son élection, il Charles Pasqua. Nicolas Sarkozy prend de court présente sa démission à Jacques Chirac et Jean-Pierre ce dernier en présentant finalement sa propre Raffarin. Après la démission du gouvernement Raffarin, candidature. Il est élu maire de Neuilly, puis il est nommé ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de député des Hauts-de-Seine. Il est nommé ministre l’Aménagement du territoire, « numéro deux du gouver- du Budget sous le gouvernement d’Edouard Bal- nement », dans le gouvernement Dominique de Villepin. ladur et porte-parole du gouvernement. Lors de la Il cumule son poste ministériel, la présidence de l’UMP campagne présidentielle de 1995, il soutient Edouard et la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine. Balladur contre Jacques Chirac. En 1995, sous le pseu- En 2007, il quitte ses fonctions au ministère de l’Intérieur, donyme « Mazarin », il publie dans le journal Les Échos pour s’investir pleinement dans la campagne présiden- une série de lettres intitulées « Les Lettres de mon châ- tielle. Lors du premier tour des présidentielles, il arrive en teau » présentées comme la correspondance fictive de tête des douze candidats avec 31,18 % des suffrages Jacques Chirac avec diverses personnalités du monde exprimés, soit le record en nombre de voix pour un can- politique. En 2004 il reconnait publiquement qu’il était didat à une élection présidentielle. Il est élu Président de l’auteur de ces articles. En 1997 il devient secrétaire-gé- la République le 6 mai 2007 avec 53,06 % contre Ségo- néral du RPR, Philippe Seguin étant alors président. Suite lène Royal. à la démission soudaine de ce dernier, il le remplace par intérim et conduit alors la liste RPR-DL aux élections européennes de 1999. Ce scrutin est marqué par une François Bayrou, Mouvement Démocrate Marine Le Pen, Front National 60 ans, agrégé de lettres classiques, il est enseignant 43 ans, elle étudie le droit à l’univer- dans le public et devient rapidement conseiller-gé- sité Paris II-Assas où elle obtient un néral et député UDF des Pyrénées-Atlantiques. Il certificat d’aptitude à la profes- nommé ministre de l’Education Nationale sous le sion d’avocat (CAPA) et devient gouvernement Balladur. Il travaille au côté de avocate au barreau de Paris. Nicolas Sarkozy lors de la campagne présiden- Elle adhère à 18 ans au Front tielle d’Edouard Balladur. Il est nommé ministre ational et se présente à la dé- de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche putation à Paris contre Bernard et de la Formation Professionnelle par Alain Jup- Pons (17e arrondissement). Elle pé, alors premier ministre. Il perd la responsabilité recueille 11,1 % des voix. En 1998, de la Formation Professionnelle sous le deuxième elle est élue conseillère régionale du gouvernement Juppé, mais garde l’Education Na- Nord-Pas-de-Calais et prend la direc- tionale. Il est ensuite élu président du CDS puis créait tion du service juridique du Front Natio- Force Démocrate. Il devient président de l’UDF et se pré- nal. Elle devient ensuite membre du sente aux élections présidentielles de 2002 (6,84 % des bureau politique du FN. En 2004, elle est voix). Elu au Parlement Européen en 2004, il se représente élue député européen, puis quelques aux élections présidentielles de 2007 (18,57 des voix). En années plus tard, son père la nomme 2007 il créait le Mouvement Démocrate ou MoDem. Il se vice-présidente du Front National. En présente en 2008 aux élections municipales de Pau, qu’il 2011 elle est élue présidente du Front perd contre les socialistes. National, face à Bruno Gollnisch.
ACTU A L I T É S Ainsi, les autorités turques ont exigé le silence absolu sur la question du génocide arménien comme une condition nécessaire pour en- gager la négociation de normalisation avec l’Arménie. Nous connaissons aussi l’usage qui est fait de l’article 301 du Code pénal turc pour criminaliser dans ce pays toute forme de reconnais- génocide sance du génocide arménien. Usage que vient de condamner à l’unanimité, fin octobre, la Cour européenne des droits de l’homme. Les livres scolaires turcs continuent à rester muets sur le génocide arménien. La formation des jeunes diplomates turcs au discours de la négation est maintenu intact. Les autorités turques continuent à proposer la réunion d’une « commission historique mixte », comme si Arménien la réalité du génocide était encore sujette à caution. Comme l’a dit le Président de la République à Erevan, « 1915-2011, c’est un temps suffisant pour la réflexion ». Les réactions menaçantes et disproportionnées des représentants officiels turcs, leur chantage indigne et insupportable, pour tenter d’empêcher l’adoption de cette proposition de loi par notre As- INTERVENTION DE DOMINIQUE SOUCHET semblée montrent en eux-même leur attachement à cette poli- tique d’Etat négationniste et leur incapacité à regarder leur histoire À LA TRIBUNE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE en face. Ce négationnisme d’Etat pose un problème de conscience à tous LORS DE LA DISCUSSION GÉNÉRALE SUR LA les responsables politiques qui dépasse très largement les frontières PROPOSITION DE LOI SUR LA CONTESTATION de la Turquie. DE L’EXISTENCE DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN Cependant, à côté de cette politique d’Etat ancrée dans la déné- gation, on peut constater certaines évolutions positives au sein de la société civile turque. Des pétitions circulent demandant pardon pour la « grande catastrophe » subie par les Arméniens ottomans Monsieur le Président, en 1915. Monsieur le Ministre, Le vote de notre proposition de loi peut constituer un signal impor- Madame le Rapporteur, tant pour tous ceux qui, au sein de cette société civile, tentent Mes chers collègues, courageusement de secouer le joug du négationnisme d’Etat, afin qu’un jour le déni soit définitivement brisé. L’échéance du centenaire de 2015 pourrait alors jouer un rôle d’ai- guillon, analogue peut-être à celui qu’a joué le bicentenaire de L’Assemblée Nationale peut s’honorer d’avoir contribué à 1993 à propos de la Vendée, même si la reconnaissance officielle conférer au génocide arménien la place qui doit lui revenir dans de ce génocide originel, ordonné par la Convention, reste encore l’histoire collective de l’humanité : celle du premier génocide du à finaliser. XXe siècle. En témoignent à la fois l’inaboutissement de la proposition de loi déposée par notre collègue Lionnel LUCA en 2007, invitant la Ré- publique « à reconnaître le génocide vendéen de 1793-1794 » et l’amendement proposé par Jacques REMILLER à la présente pro- position de loi, qui va dans le même sens. Cette initiative devra être reprise sur la base des révélations des fouilles du Mans et de la redécouverte des archives de la Défense, qui confirment de manière éclatante l’intention génocidaire. Notre légitimité à légiférer sur le déni du génocide arménien est en- tière, le génocide étant l’élément fondateur de la relation franco- arménienne. « De la tragédie du génocide est née notre alliance », comme l’a rappelé Nicolas SARKOZY au Mémorial d’Erevan. Je vois dans cette loi l’aboutissement du combat persévérant et courageux mené par les survivants de la diaspora arménienne et leurs descendants pour donner un sens à leur survie, à travers une lutte permanente contre la facilité de l’oubli. Appartenant à une région, la Vendée, qui doit une bonne part de son identité à la volonté exterminatrice dont elle a été l’objet, je puis attester des conséquences profondes et durables qu’entraîne, par delà le temps du génocide lui-même, la persistance de son déni. Ce n’est pas un hasard si c’est sur ce fondement même que s’est nouée une coopération étroite et profonde entre la Vendée et l’Ar- ménie, en l’absence de toute communauté d’origine arménienne Mais la portée de la loi de 2001, symboliquement importante, dans notre région. reste purement déclaratoire. Nous nous trouvons donc dans une situation où seule la contestation du génocide juif perpétré Pénaliser le déni de génocide, ce n’est pas se substituer aux histo- pendant la seconde guerre mondiale constitue un délit. D’où la riens. C’est reconnaître que cette dénégation n’est pas une simple nécessité de légiférer à nouveau pour étendre le champ de la opinion, mais la poursuite dans le présent de l’acte génocidaire. pénalisation. C’est mettre en œuvre la notion d’imprescriptibilité spécifiquement Mais pourquoi se battre avec autant d’acharnement contre le attachée au génocide et contribuer ainsi à la prévention de toute négationnisme à propos du génocide arménien ? duplication. C’est attester que notre Parlement place au premier rang des valeurs qu’il entend défendre, celle de la dignité humaine. C’est parce que nous faisons face à un négationnisme d’Etat, jusqu’ici inébranlable. Un négationnisme nullement platonique, Pénaliser le déni de génocide, c’est souligner le rôle particulier de la mais qui inspire directement la politique actuelle de la Turquie. France dans la défense du droit fondamental des personnes à leur histoire et du droit des peuples à la justice. 8 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
ACT U A L I T É S GÉNOCIDE VENDÉEN Communiqué de presse Dominique SOUCHET, député de la Vendée, annonce qu’il va déposer Les députés de la Convention Projet de loi de finances : Véronique BESSE veut lutter une proposition de loi dont l’article unique prévoira que « La République ayant été à contre l’origine dudecadre la fraude avant juri- taxes créer de nouvelles française reconnaît publiquement le génocide vendéen de 1793-1794 ». dique qui a légalisé le génocide, il appartient Véronique aux députésBESSE est intervenue d’au-mercredi à la tribune de l’Assemblée nationale lors de la discussion du A l’heure où le Parlement légifère sur la pénalisation du négationnisme jourd’hui de projetprendre de loi de financesl’initiative de de la Sécurité sociale. pour des génocides extérieurs à notre pays, la France doit pouvoir regar- mettre fin au déni« Le budgetquide lapèse encore Sécurité sociale prévoit un déficit de 14 milliards d’euros, il n’est pas normal que la règle d’or der son histoire en face. sur cette page essentielle de l’équilibre deà notre ne soit pas appliquée ce budget », a-t-elle histoire. estimé. Comme le génocide arménien, le génocide vendéen a longtemps fait « Il n’est pas non plus normal de créer de nouvelles taxes alors que la fraude aux allocations sociales et l’objet d’un déni. Pourtant, le renouvellement récent des recherches Pour Dominique SOUCHET, cette familiales coûte toujours 20 milliards d’euros chaque année. » historiques a fait apparaître, sans contestation possible, que les événe- proposition dePlutôtloiquen’a pas pour ob- de taxer une nouvelle fois les classes ments de Vendée réunissent toutes les composantes constitutives d’un jectif de diviser, mais au contraire moyennes et les familles, la priorité doit être la lutte contre la fraude. Véronique BESSE a déposé des amendements génocide : de réconcilier la France avec elle en ce sens avec plusieurs de ses collègues députés. - une volonté politique de destruction systématique d’une population même. Elle prévoira donc une re- Véronique BESSE, Député de la Vendée stigmatisée ; connaissance officielle, mais sans - une extermination planifiée et organisée ; pénalisation du négationnisme. - un bilan humain équivalent, en proportion de population, à celui du génocide cambodgien. Dominique Souchet Malgré cela, les historiens eux-mêmes constatent qu’en dépit de leurs Député de la Vendée travaux, le sacrifice des Vendéens n’a toujours pas été vraiment intégré dans l’histoire de la nation. Si le génocide arménien, premier génocide du XXe siècle, a été juste- ment reconnu par le Parlement français, pourquoi le génocide vendéen, premier génocide de l’ère moderne, ne l’est-il pas lui aussi ? plf I janvier 2012 I 9 pourlafrance.fr
PAR L E M E N T MARIAGE HOMOSEXUEL ETUNION CIVILE : N’OUBLIONS PAS LES DROITS DE Communiqué de presse L’ENFANT ! P aris, le 1er février 2012 Alors que le mariage ou l’union civile entre personnes du même sexe et le droit à l’adop- tion qui en découle animent déjà la cam- pagne électorale, Véronique BESSE rappelle la position du Mouvement Pour la France à ce sujet. Si le mariage civil prévoit la complémentarité homme-femme, c’est essentiellement car l’en- fant a besoin d’un père et d’une mère. Le pri- ver du bénéfice de l’altérité sexuelle de ses parents n’est conforme ni à sa nature, ni à son intérêt. Cela revient à l’exposer volon- tairement à des difficultés d’identification et de structuration de sa personnalité. D’un point de vue juridique, le mariage civil ne relève pas du domaine sentimen- tal ni d’un désir de reconnaissance visant à satisfaire à des revendications particulières. Il est un cadre juridique offrant les garanties d’un environnement le plus stable possible pour la croissance de l’enfant, en vue de l’intérêt général de la société. C’est la raison pour laquelle le mariage interdit par exemple la polygamie, l’union entre personnes de la même famille. Faut-il y voir là aussi des discriminations ? Véronique BESSE rappelle qu’à travers ces deux questions intimement liées du mariage et de l’adoption, c’est un choix de société qui est en jeu. Le Mouvement Pour la France, contrairement à d’autres partis politiques, n’a jamais changé de position sur ce point et n’en changera pas. Il continuera à défendre la famille, composée d’un père et d’une mère. Véronique BESSE, Député de la Vendée 10 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
PAR L E ME N T VÉRONIQUE BESSE, Intervention à la tribune de l’Assemblée Nationale A l’occasion de l’examen du projet vivante et tournée vers l’avenir. Ainsi la mémoire per- met à chacun de se situer dans la communauté na- de loi relatif aux commémorations du tionale, à la fois comme héritier et comme garant de 11 novembre, Véronique Besse s’est la transmission. exprimée à la tribune de l’Assemblée Je considère que la mémoire de nos morts est un élément vital pour notre société. Faut-il pour autant Nationale, le 10 janvier 2012, pour sa- transposer le Memorial Day américain à la société luer tous les morts pour la France. Elle française ? Je ne le crois pas. Dans une société déjà fortement désorientée, prenons garde de ne pas ali- a demandé et obtenu que la Grande menter la perte de repères ni d’aggraver l’amnésie Guerre reste au cœur des commé- d’une partie de notre histoire nationale. morations du 11 novembre et que La Grande guerre est au cœur de notre histoire natio- nale et doit rester au cœur des commémorations du l’ensemble des dates de commémo- 11 novembre. Si une célébration commune des morts rations soient maintenues. Elle a égale- pour la France peut-être envisagée, ce ne doit être ment demandé que nos soldats morts en aucun cas au détriment des hommages spéci- fiques, en particulier pour les combattants, les morts dans les conflits récents puissent rece- et les disparus d’Indochine et d’Algérie. voir publiquement les honneurs de la Je pense aussi à tous ceux qui, du Tchad au Liban, du Kosovo à l’Afghanistan, ont donné leur vie en opéra- nation. Extraits. tion extérieure. A ce jour, ils sont plus de 600. Veillons à ce qu’ils ne deviennent pas des soldats inconnus mais des héros reconnus. Le projet de loi que nous étudions aujourd’hui est une Avec plusieurs de mes collègues, j’ai proposé que occasion précieuse de rendre hommage à nos an- leurs noms puissent désormais être inscrits sur les mo- ciens combattants. numents aux morts de nos communes. De même, je Il nous permet également de nous replonger dans souhaite que puisse voir le jour un grand monument notre roman national et de méditer ses enseigne- national dédié à nos soldats morts au cours des ments. conflits récents. Notre société, en ne regardant plus d’où elle vient, Ces initiatives permettraient de souligner la continuité finit par ne plus savoir ni qui elle est, ni ou elle va. En d’un sacrifice auquel tant d’hommes continuent à voulant remettre en lumière le sacrifice de ceux qui se préparer aujourd’hui. Ces initiatives permettraient ont vécu le don de soi jusqu’au bout, nous voulons de redire que l’histoire de notre pays est toujours à rendre à nos morts leur humanité, mais aussi, d’une l’œuvre et qu’il faut pour cela le faire aimer, au lieu certaine manière, retrouver la nôtre. de laisser s’installer la haine de soi, qui ne débouche Le message ultime que nous livrent tous les combat- que sur la haine de l’autre. tants, c’est qu’il n’y a pas de vie sans douleur, sans sacrifice. La mort fait partie de la vie. Vouloir l’occul- Pour honorer tous nos morts pour la France, pour ho- ter, c’est à coup sûr prendre le risque du traumatisme norer nos anciens combattants, pour honorer ceux quand la mort survient. Apprendre à vivre avec elle, qui continuent de combattre et de mourir pour notre c’est au contraire être libre. Nos soldats le savent bien. pays, je souhaite que ces initiatives voient le jour. Elles Mais un véritable travail de mémoire ne peut pas se constituent des repères indispensables à notre nation. réduire à un simple exercice émotionnel. Il doit aussi Il en va du respect de notre histoire. Il en va de notre être œuvre de volonté et de projection. Si le souvenir avenir. est tourné vers le passé, la mémoire, elle, reste bien plf I janvier 2012 I 11 pourlafrance.fr
PAR L E M E N T VÉRONIQUE BESSE S’OPPOSE AVEC VIGUEUR à la SUPPRESSION DU QUOTIENT FAMILIAL proposée par le PS P aris, le 11 JANVIER 2011 Communiqué de presse Pour Véronique BESSE, « le quotient familial, est un des fondements de notre solidarité natio- nale. Il constitue un encouragement et une reconnaissance de la Nation à l’attention de toutes les familles. » « La suppression du quotient familial, c’est un coup d’arrêt au dynamisme démographique. Et ce sont les classes moyennes et les familles nombreuses qui vont d’abord être pénalisées », précise Véronique BESSE : « Avoir des enfants ne doit pas être réservé aux plus riches ». Véronique BESSE s’oppose avec vigueur à sa suppression : « Le soutien aux familles n’est pas la variable d’ajustement de la dette publique ! La France a besoin d’une politique familiale ambitieuse, généreuse et assumée ». « Il ne peut y avoir non plus de solidarité sans les familles sur qui repose la pérennité de notre système de retraites », rajoute-t-elle. « Il faut cesser d’avoir une vision comptable et à court terme de la famille, qui est le socle et l’avenir de notre société ». Véronique BESSE, Député de la Vendée 12 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
PAR L E ME N T E UR O P É E N la Hongrie et les valeurs Européennes Le groupe du PPE, dont est membre le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, a timi- dement défendu le premier Ministre en s’en remettant à l’arbitrage de la Commission européenne mais nous avons assisté à un débat surréaliste. Des Libéraux à l’extrême gauche, tous étaient sur la même ligne, défen- seurs de la démocratie et de l’état de droit soit disant menacés, des valeurs européennes violées. Valeurs que per- sonne n’a d’ailleurs pris soin de définir ou de lister. Pour l’ancien commissaire européen belge, le très libéral Louis Michel, « la politique actuelle en Hon- grie est mortifère pour la démocratie » car « cette majorité arithmétique dis- suade le peuple d’exercer son droit à la liberté d’opinion », tandis que selon Marie-Christine Vergiat (du Front de gauche), « les valeurs européennes : ce n’est pas les valeurs chrétiennes, c’est la liberté de conscience... » « Les minorités ont le droit de ne pas avoir peur » selon Daniel Cohn-Ben- dit dont les amis «sans-abris, intellec- L tuels et juifs de Hongrie ont peur ! » Il a par ailleurs accusé Viktor Orbán de a nouvelle Constitution Européen, est principalement mise prendre la direction d’un Chavez ou hongroise est entrée en en cause par des députés socialistes, d’un Castro (sic). vigueur le 1er janvier 2012 verts et libéraux qui l’accusent de ainsi que de nombreuses ne pas respecter les « valeurs euro- lois, dites cardinales, qui péennes », les traités, les minorités, Seuls les Députés du groupe Europe l’accompagnent. Ces ré- etc. Libertés Démocratie (ELD) ont dé- formes profondes ont été Si les réformes techniques de la fendu le gouvernement hongrois. rendues possibles par le large succès retraite des juges, de l’indépendance M. Ziobro affirme que « Nous utilisons électoral du Fidesz de Viktor Orbán en des médias ou de certaines institu- le pouvoir de l’Union européenne 2010. tions sont mises en avant, c’est en pour limiter le choix démocratique réalité les valeurs chrétiennes qui sont et souverain de la nation hongroise » La Commission européenne a lancé attaquées. La Constitution recon- avec une comparaison à 1956 le 17 janvier trois procédures d’infrac- naît en effet l’origine chrétienne de lorsque, l’Union soviétique cette fois, tions accélérées aux règles com- la Hongrie, garantit la protection de a étouffé les aspirations hongroises munautaires contre la Hongrie. Sont la vie depuis le commencement et à la liberté et l’autodétermination. en question les atteintes possibles à précise (s’il en était besoin) que le Il fait également remarquer à ceux la protection des données person- mariage est l’union d’un homme et qui n’osaient pas l’avouer que ces nelles, la pleine indépendance de d’une femme. attaques ne sont qu’un prétexte mais la Banque centrale et la nouvelle portent en réalité non pas sur les as- règlementation concernant la mise à La Commission européenne par la pects techniques, mais sur les valeurs la retraite des juges. La Hongrie a un voie de son Président José-Manuel chrétiennes comprises dans le texte mois pour répondre. Selon M. Orbán, Durao Barroso, a précisé que la Com- constitutionnel. ces quelques réserves légales oppo- mission, gardienne des traités doit en sées par la Commission pourront être faire appliquer la lettre et « l’esprit ». En conclusion, M. Orbán a invité les levées très rapidement. Barroso appelle « la Hongrie à modi- députés européens à lire la consti- fier sa Constitution pour la rendre tution avant de la critiquer et a Un débat sur « les événements poli- compatible avec le droit européen ». parfaitement assumé sa politique : tiques récents en Hongrie » a néan- C’est donc que ce dernier doit préva- « Nous avons des sentiments chré- moins eu lieu à Strasbourg le 18 jan- loir sur les constitutions nationales ! La tiens et considérons que faire partie vier. Initialement, le débat devait se justification avancée est « le respect d’une nation est important et que faire entre les députés sans le Premier des valeurs démocratiques et l’inté- la famille est importante également. Ministre hongrois qui est venu spécia- rêt des citoyens hongrois ». Nul doute Sans doute beaucoup d’entre vous lement assister au débat et éviter le que le portugais Barroso et sa bande pensent autrement, mais c’est une lynchage dans son dos. La politique de technocrates connaissent mieux position européenne et nous sommes du premier ministre Viktor Orbán, que personne l’intérêt des citoyens libres de la représenter ». Vice-président du Parti Populaire hongrois ! Hugues Barthélémy plf I janvier 2012 I 13 pourlafrance.fr
E CON O M I E Les raisons de la crise é Par Henry de Lesquen Pourquoi sommes-nous plongés dans une crise économique mondiale depuis 2008 ? Et pourquoi cette « crise de 2008 » est-elle si grave qu’on la compare à la crise de 1929 ? La réponse à cette double question relève d’abord de la science économique, ensuite de l’analyse politique. La première nous permet de comprendre pourquoi certaines décisions des Etats ont eu de telles conséquences, la seconde pourquoi de telles décisions ont été prises. Il est vain de chercher à comprendre d’expansion euphorique suivies d’une La clé du cycle économique réside les faits sans s’appuyer sur une théo- crise brutale. C’est le Français Clément par conséquent dans la capacité des rie. Encore faut-il que celle-ci soit Juglar (1819-1905) qui a le premier banques commerciales, qui exercent correcte ! La pensée économique se décrit ce cycle économique et qui par nature une activité privée, de partage aujourd’hui entre trois écoles en a donné d’emblée le principe : la créer de la monnaie publique, puisque principales. Les deux premières, le phase d’expansion excessive résulte «les crédits font les dépôts» et que ces keynésianisme qui doit sont nom à d’un excès de création de monnaie dépôts sont de la monnaie, laquelle John Maynard Keynes (1883-1946), et et de crédit par les banques, qui ne a cours légal en vertu de la loi. L’ori- le monétarisme de Milton Friedman peut continuer indéfiniment et qui doit gine du mal est là, dans le fait que (1912-2006), sont des frères jumeaux, s’achever par une correction brutale. les banques ont des réserves fraction- apparemment antagonistes, mais Le Suédois Knut Wicksell (1859-1926) naires, en ce sens que le montant total d’accord sur l’essentiel. Elles ne s’inté- a perfectionné cette interprétation des comptes courants n’est couvert ressent qu’aux quantités globales que en montrant que le taux d’intérêt du que très partiellement par de la mon- traite la macroéconomie. Pour elles, la marché tombait pendant l’expansion naie émise par la banque centrale. croissance de l’endettement total des au dessous du «taux d’intérêt naturel», Pour guérir ce mal et mettre fin au agents économiques, publics et privés, en raison de l’abus de crédit auquel cycle économique, il n’y a dans son ne peut être un véritable problème procédaient les banques. C’est au- principe que deux solutions. Soit, se- que pour un pays particulier, si celui-ci jourd’hui l’école autrichienne, illustrée lon la proposition d’Allais, obliger les doit trop d’argent au reste de la pla- au XXe siècle par Ludwig von Mises banques de dépôt à se couvrir par nète et risque de se trouver en cessa- (1881-1973) et Friedrich-August von des réserves à 100 %, ce qui revient à tion de paiement, comme la Grèce Hayek (1899-1992), qui a poursuivi cet leur interdire de créer de la monnaie. en 2011. Mais il ne faut pas s’en sou- enseignement. Elle s’est penchée sur Soit, selon la proposition de Hayek, cier autrement, car un emprunt est un les distorsions des structures de l’éco- supprimer le cours légal de la monnaie contrat synallagmatique et que toute nomie qui résultaient de la modifica- créée par les banques commerciales dette d’un agent constitue la créance tion des prix relatifs induite par la baisse et les laisser courir le risque de la faillite, d’un autre. Ces deux théories - keyné- des taux d’intérêt, laquelle favorise sans intervention de l’Etat. En pratique, sienne et monétariste - n’expliquent l’allongement des détours de produc- dans le contexte politique que nous pas les crises économiques en général tion, donc un excès d’investissement. connaissons, seule la première solution, ni celle-ci en particulier. En France, le regretté Maurice Allais celle d’Allais, est envisageable. Or, depuis que le capitalisme s’est (1911-2010), prix Nobel de sciences Cependant, l’offre de monnaie peut formé, on assiste à une succession, économiques, esprit indépendant, a théoriquement être maîtrisée par la sans cesse recommencée, de phases défendu une opinion voisine. banque centrale, qui refinance les 14 I janvier 2012 I plf pourlafrance.fr
e économiqu banques commerciales et a donc le le moment doit finalement venir où il tionale. Sans la relative sagesse des pouvoir de les empêcher d’entraîner n’est plus possible d’accroître davan- indices de prix, les autorités monétaires le pays vers la crise pour assouvir leur tage la circulation des instruments auraient dû réagir en restreignant le avidité sans limite. C’est ce qu’elle a fiduciaires. C’est alors que se produit la crédit. La mondialisation a fait que ce su faire souvent, en France et dans catastrophe, et ses conséquences sont laxisme n’a pas produit l’inflation des le monde, en bravant l’impopularité, d’autant plus graves, et la réaction prix des biens de consommation, mais puisqu’il faut de la lucidité et du cou- contre la tendance exubérante du l’inflation des prix des actifs, immeubles rage pour arrêter un jeu fatal où tout marché est d’autant plus forte, que la et actions. Et quand la crise est appa- le monde en apparence est gagnant. période durant laquelle le taux d’inté- rue, on a tenté de la régler par un sur- Quand les dirigeants des banques rêt des emprunts a été inférieur au taux croît de laxisme et on a demandé aux centrales sont conscients de leurs res- d’intérêt naturel a été plus longue, et contribuables de payer le rachat des ponsabilités et qu’ils s’appuient sur un que l’emploi de détours de production «actifs toxiques» des banques et autres corpus théorique réaliste, ils prennent qui ne sont pas justifiés par l’état pré- établissements financiers, ce qui illus- les mesures nécessaires pour arrêter sent du marché des capitaux aura été trait mieux que jamais la formule : «pri- les frais au plus tôt, sans attendre que plus important.» (1) vatiser les profits, étatiser les pertes». l’économie soit au bord du gouffre. Cette analyse est la clé pour com- La gravité de la crise de 2008 est le C’est ce qu’a fait en 1979 Paul Volcker, prendre la crise actuelle. La crise de symptôme d’un système et d’une poli- président du Federal Reserve System 2008 est d’une ampleur exceptionnelle tique économique qui ont été voulus (banque centrale américaine), pour parce que les banques sont allées et imposés par les membres les plus arrêter l’inflation, en déclenchant une au contraire, cette fois-ci, «aussi loin éminents de la super-classe mondiale, sévère récession. qu’elles le pouvaient» dans le déve- et d’abord par les banquiers. La crise Dans son livre de 1912, Théorie de la loppement du crédit. Elle n’ont pas été n’est pas une calamité naturelle. Elle monnaie et du crédit, Mises écrit : retenues d’aller jusqu’au bout parce a été produite par les mauvaises dé- «Si notre doctrine des crises doit être que la plupart des économistes se ré- cisions des Etats et plus précisément appliquée à l’histoire la plus récente féraient à des théories erronées, issues de ces organes de l’Etat que sont [Mises écrit cela en 1912], il faut alors de la pensée de Keynes ou de Fried- les banques centrales, qui ont per- observer que les banques ne sont man, et que les autorités monétaires, mis et favorisé la folie financière des jamais allées aussi loin qu’elles le pou- en particulier aux Etats-Unis, avec les banques commerciales. On peut avoir vaient dans le développement du cré- funestes Alan Greenspan et Benjamin confiance dans l’avenir de l’économie dit et dans l’expansion de l’émission Bernanke, successeurs de Paul Volcker, mondiale à long terme, compte tenu des instruments fiduciaires. Elles ont n’ont pas eu la sagesse de ce dernier, du potentiel de croissance qui résulte toujours battu en retraite longtemps mais ont au contraire constamment des innovations techniques et du dé- avant d’avoir atteint cette limite, soit nourri la folie et la cupidité des ban- collage des pays du tiers monde. Mais à cause d’une inquiétude croissante quiers. Greenspan pendant de lon- on doit être très inquiet pour les dix de leur part et de la part de ceux qui gues années, puis Bernanke, ont fait «la prochaines années. Les «remèdes» mis n’avaient pas oublié les crises précé- politique de Wall Street», c’est-à-dire la en œuvre par la puissance publique dentes, soit parce qu’elles ont dû se politique d’argent facile qui permettait sont inspirés à peu près partout par conformer aux réglementations fixant aux banques et établissements finan- des théories fausses et néfastes et ne un plafond à la circulation des instru- ciers de gagner le maximum d’argent. peuvent obtenir de résultats qu’à court ments fiduciaires. [N’est-ce pas juste- La crise de 2008 est grave, parce que terme. Ils consistent à soigner le mal ment la différence avec la crise ac- quand une crise s’est amorcée, en par le mal, l’excès de liquidités et de tuelle et aussi, sans doute, avec celle 1997, en 2000, en 2004..., à chaque dettes par un surcroît de facilités faites de 1929 ?] Et c’est ainsi que les crises fois, Greenspan a accru les facilités aux banques commerciales. La France éclatent avant qu’elles aient besoin monétaires pour relancer l’économie, aurait tout intérêt, dans ces condi- d’éclater. C’est seulement dans ce au lieu de se résigner, comme il aurait tions, à s’affranchir au plus vite de la sens que l’on peut interpréter l’affirma- fallu, à une courte récession. L’endet- tutelle des autorités européennes, à tion qui est vraie en apparence, après tement total (dette privée plus dette recouvrer une monnaie nationale et à tout, que la restriction des emprunts publique) est ainsi passé aux Etats-Unis mener pour son compte la politique de est la cause des crises économiques, de 260 % du PIB en 2000 à 370 % en rigueur monétaire et budgétaire qui ou du moins la raison immédiate de 2008. Dans la zone euro, le compor- est la seule réponse sensée à la crise. leur déclenchement ; c’est-à-dire tement de Jean-Claude Trichet a été que, si les banques avaient conti- aussi irresponsable, puisque l’endette- Traduction anglaise, The Theory of nué à réduire le taux d’intérêt des ment total est passé de 270 % du PIB money and credit, Liberty Press, emprunts, elles auraient continué à en 2000 à 370 % en 2008. Nous payons Liberty Classics, Indianapolis, Etats-Unis différer l’effondrement du marché. Si aujourd’hui les conséquences de ce d’Amérique, 1981 (page 404). L’origi- l’on met l’accent sur le mot différer, on laxisme incroyable et de cette fuite en nal est en allemand peut alors accepter l’argument sans avant permanente. trop de difficulté. Sans aucun doute, Mais cela n’a été possible, et c’est là Par Henry de Lesquen, président du les banques seraient en mesure de que la mondialisation a été détermi- Club de l’Horloge, patron d’émission à différer l’effondrement ; mais, cepen- nante, que parce que l’inflation a été Radio Courtoisie, conseiller municipal dant, comme nous l’avons montré, contenue par la concurrence interna- de Versailles. plf I janvier 2012 I 15 pourlafrance.fr
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