Transformation et conditionnement de l'huile d'olive biologique - Janvier 2016
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SOMMAIRE SOMMAIRE .................................................................................................................................................... 2 1. FICHE SYNTHETIQUE DU PROJET .................................................................................................. 3 2. PRESENTATION DE L’ACTIVITE ET DEFINITIONS ........................................................................ 4 3. SITUATION NATIONALE ..................................................................................................................... 6 3.1. SECTEUR DE L’HUILE D’OLIVE EN TUNISIE ......................................................................................................... 6 3.2. L’HUILE D’OLIVE BIOLOGIQUE EN TUNISIE ...................................................................................................... 13 3.3. CADRE REGLEMENTAIRE ET INCITATIF ............................................................................................................ 16 4. SITUATION INTERNATIONALE ET PERSPECTIVES D’EXPORTATION ................................... 23 4.1. LE SECTEUR BIOLOGIQUE DANS LE MONDE ..................................................................................................... 23 4.2. OLEICULTURE BIOLOGIQUE DANS LE MONDE .................................................................................................. 24 4.3. MARCHES INTERNATIONAUX DE L’HUILE D’OLIVE BIOLOGIQUE ........................................................................... 25 4.4. CIRCUITS DE DISTRIBUTION ......................................................................................................................... 27 4.5. LABELLISATION BIOLOGIQUE........................................................................................................................ 28 4.6. CAS DU MAROC ....................................................................................................................................... 29 4.7. SITUATION EN SICILE ET SYNERGIES POTENTIELLES ........................................................................................... 30 5. PROCESS ET RESSOURCES .......................................................................................................... 32 5.1. PROCESS ET EQUIPEMENTS REQUIS ............................................................................................................... 32 5.2. MATIERES PREMIERES................................................................................................................................ 35 5.3. RESSOURCES HUMAINES............................................................................................................................. 35 6. INVESTISSEMENT ET RENTABILITE PREVISIONNELLE ........................................................... 36 6.1. INVESTISSEMENT ET SCHEMA DE FINANCEMENT .............................................................................................. 36 6.2. PREVISIONS D’ACTIVITE .............................................................................................................................. 37 6.3. PREVISIONS DE CHARGES ............................................................................................................................ 38 6.4. RENTABILITE PREVISIONNELLE...................................................................................................................... 38 7. FACTEURS CLEFS DE SUCCES ..................................................................................................... 39 8. ANNEXES ............................................................................................................................................ 40 8.1. ADRESSES UTILES ...................................................................................................................................... 40 8.2. SOURCES DE DONNEES SUR LA FILIERE OLEICOLE BIO EN TUNISIE ........................................................................ 42 8.3. AVANTAGES LIES AU DEVELOPPEMENT REGIONAL ............................................................................................ 43 8.4. AVANTAGES ACCORDES AUX NOUVEAUX PROMOTEURS ET PME......................................................................... 46 8.5. STATISTIQUES DETAILLEES ........................................................................................................................... 47 8.6. RENTABILITE PREVISIONNELLE...................................................................................................................... 50 2
1. FICHE SYNTHETIQUE DU PROJET Projet : Unité de trituration et de conditionnement d’huile d’olive biologique Trituration d’olives biologiques Description Conditionnement et commercialisation d’huile d’olive biologique Huile d’olive biologique conditionnée Produits Sous-produits : grignon humide Investissement 3,5 MDT Capital : 1 100 mDT Financement Crédit CMLT : 2 400 mDT Trituration : 50 T d’olives BIO par jour Capacité Conditionnement : 1 200 bouteille / heure (format 0,75 litre) CA en régime de croisière 12 790 mDT (2020) Emplois 45 dont 6 cadres TRI : 26% Rentabilité VAN : 2 217 mDT Retour sur investissement : 6 ans 3
2. PRESENTATION DE L’ACTIVITE ET DEFINITIONS Le projet objet de la présente fiche concerne la création d’unité intégrant les activités de trituration des olives biologiques et le conditionnement de l’huile d’olive biologique. La norme COI (COI/T.15/NC nº /Rév.8 datant de février 2015) est la référence en vigueur en matière de définition et de classement des huiles d’olives. L’huile d’olive est définie comme : « L’huile d’olive est l’huile provenant uniquement du fruit de l’olivier (Olea europaea L.) à l’exclusion des huiles obtenues par solvant ou par des procédés de réestérification et de tout mélange avec des huiles d’autre nature » Elle est commercialisée selon les dénominations et définitions ci-après : Les huiles d’olive vierges sont les huiles obtenues du fruit de l’olivier uniquement par des procédés mécaniques ou d’autres procédés physiques dans des conditions, thermiques notamment, qui n’entraînent pas d’altération de l’huile, et n’ayant subi aucun traitement autre que le lavage, la décantation, la centrifugation et la filtration. Les huiles d’olive vierges propres à la consommation en l’état comportent : i) l’huile d’olive vierge extra : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 0,8 gramme pour 100 grammes et dont les autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI ; ii) l’huile d’olive vierge : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 2 grammes pour 100 grammes et dont les autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI ; iii) l’huile d’olive vierge courante : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 3,3 grammes pour 100 grammes et dont les autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI ; L’huile d’olive vierge non propre à la consommation en l’état dénommée huile d’olive vierge lampante est l’huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en acide oléique est supérieure à 3,3 grammes pour 100 grammes et/ou dont les caractéristiques organoleptiques et les autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la présente Norme. Elle est destinée aux industries du raffinage ou à des usages techniques. L’huile d’olive raffinée est l’huile d’olive obtenue des huiles d’olive vierges par des techniques de raffinage qui n’entraînent pas de modifications de la structure glycéridique initiale. Son acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 0,3 gramme pour 100 grammes et ses autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI. 4
L’huile d’olive est l’huile constituée par le coupage d’huile d’olive raffinée et d’huiles d’olive vierges propres à la consommation en l’état. Son acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 1 gramme pour 100 grammes et ses autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI. L’huile de grignons d’olive est l’huile obtenue par traitement aux solvants ou d’autres procédés physiques, des grignons d’olive, à l’exclusion des huiles obtenues par des procédés de réestérification et de tout mélange avec des huiles d’autre nature. Elle est commercialisée selon les dénominations et définitions ci-après : - l’huile de grignons d’olive brute est l’huile de grignons d’olive dont les caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la présente Norme. Elle est destinée au raffinage en vue de son utilisation pour la consommation humaine ou destinée à des usages techniques. - l’huile de grignons d’olive raffinée est l’huile obtenue à partir de l’huile de grignons d’olive brute par des techniques de raffinage n’entraînant pas de modifications de la structure glycéridique initiale. Son acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 0,3 gramme pour 100 grammes et ses autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI. - l’huile de grignons d’olive est l’huile constituée par le coupage d’huile de grignons d’olive raffinée et d’huiles d’olive vierges propres à la consommation en l’état. Son acidité libre exprimée en acide oléique est au maximum de 1 gramme pour 100 grammes et ses autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme COI. Ce coupage ne peut, en aucun cas, être dénommé « huile d’olive ». L’huile d’olive biologique est commercialisée souvent sous forme d’huile d’olive extra-vierge et/ou vierge. Elle devrait donc en premier lieu satisfaire les exigences requises pour ces catégories. La mention biologique est attribuée par la suite sur la base du respect de certaines exigences spécifiques fixées par les réglementations nationales en vigueur (voir partie cadre juridique et normatif). Ces exigences concernent le produit agricole et ses modes de transformation. La présente fiche concerne la création d’un projet intégré comportant : - Une huilerie - Une unité de conditionnement Les deux seront spécialisées dans l’huile d’olive biologique. 5
3. SITUATION NATIONALE 3.1. Secteur de l’huile d’olive en Tunisie Production agricole L’oléiculture en Tunisie s’étend sur près de 1,7 millions d’hectares comportant près de 82 millions d’oliviers répartis selon les zones comme suit : Source : ONH sur la base des données de la Direction Générale de la Production Agricole-2015 La densité moyenne est de l’ordre de 40 pieds par hectare et elle varie considérablement selon les zones en passant d’environ 100 pieds/ha au Nord à seulement 20 pieds/ha au Sud. Ce niveau reste très inférieur à la moyenne d’autres pays producteurs comme : - L’Espagne : 100 pieds / ha - L’Italie et la Grèce : 136 pieds / ha Cette différence s’explique en premier lieu par l’écart en termes de précipitations pluviométriques entre ces pays européens et la Tunisie notamment dans les régions du centre et du Sud. Par ailleurs, les modèles traditionnels de plantations adoptés en Tunisie augmentent cet écart en matière de densité. Des expériences ont montré qu’on pourrait améliorer les modèles suivis dans certaines zones de manière à augmenter la densité sans affecter le rendement des arbres. Plus de 95% des superficies dédiées à l’oléiculture sont en sec et leurs rendements dépendent énormément de la pluviosité locale. Les principales variétés locales sont Chemalali, Chetoui, Zalmati, Jerboui, Chemchali et Oueslati. Elles se caractérisent ainsi : 6
Chemlali : Elle domine les oliveraies du centre et du Sud et représente 56% de la superficie et 69% des pieds. Elle contribue à hauteur de 81% dans la production nationale. Elle est bien adaptée aux climats aride et semi-aride. Cependant, l’huile correspondante est figeable et plate. Chetoui : Elle représente 12% de la superficie totale des oliveraies et 30% du nombre de pieds mais, ne contribue qu’à hauteur de 10% de la production nationale. Elle peuple la plus grande partie des oliveraies du Nord. L’huile de cette variété est infigeable et fruitée avec un bon niveau d’acidité. En plus des deux dominantes, les oliveraies tunisiennes englobent d’autres variétés plus au moins représentatives telles que : - Jerboui : dans les régions de Béja, Jendouba et le Kef - Zalmati : localisée principalement au Sud Est (Zarzis et Djerba) - Oueslati : qui peuple certaines régions du centre (Siliana, Nasrallah,…) - Chemchali : dans les zones du Sud Ouest (Tozeur, Gafsa,…) Depuis quelques années, la présence de variétés étrangères se développe de plus en plus en Tunisie. Il s’agit principalement de l’Arbequina importée de l’Espagne qui est considérée comme plus adaptée aux modèles de production intensifs et permettant un retour sur investissement assez court. Transformation La transformation des olives est assurée par près de 1750 huileries totalisant une capacité journalière de trituration de 34 000 T1. Cette capacité se répartie ainsi : - Nord : 18% - Sahel (Sousse, Monastir et Mahdia) : 28% - Sfax : 33% - Centre et Sud-Ouest (Kairouan, Kasserine, Gafsa et Sidi Bouzid) : 15% - Sud Est : 6% La part des huileries équipées de chaines continues ne cesse d’augmenter. Elles représentent actuellement plus de 50% de la capacité. Le tissu industriel de la filière comporte également d’autres activités : - L’extraction d’huile de grignons : 7 unités - Raffinage (principalement huile de graine) : 11 unités - Conditionnement : plus de 30 unités Sur les 30 dernières années, la production tunisienne de l’huile d’olive a évolué comme le montre le graphique suivant. 1 Source : ONH 7
Source : Ministère de l’Agriculture et COI Le graphique illustre la grande fluctuation de la production tunisienne d’une saison à l’autre. Cette production reste fortement dépendante de la pluviométrie avec des rapports pouvant atteindre de 1 à 4 comme c’était le cas entre les deux dernières campagnes. Marché local de l’huile d’olive Le marché local de l’huile d’olive est estimé selon différentes sources 2 entre 30 000 et 40 000 T. Une estimation plus précise est difficile à établir compte tenu de la multitude des pratiques et des modes de commercialisation et de consommation. En effet, l’autoconsommation et les approvisionnements directs auprès des huileries ou à travers des circuits informels dominent le marché local. La consommation locale de l’huile d’olive a accusé globalement une stagnation voire une baisse au cours des dernières années sous l’effet de deux facteurs : - La hausse des prix de l’huile d’olive qui devient inaccessible à une grande frange de la population tunisienne. En effet, le prix moyen a dépassé les 8 DT par litre. - Le développement de la commercialisation des huiles végétales (Tournesol et Maïs surtout) dont le raffinage et le conditionnement locaux ont été encouragés depuis le milieu des années 2000 pour alléger l’intervention de l’état en matière de soutien de l’huile compensée (Soja). L’huile d’olive conditionnée ne devrait pas représenter plus de 5% de ce marché soit environ 2000T commercialisées principalement à travers les GMS. 2 Dont le Conseil Oléicol Inernational 8
Pour la plupart des opérateurs qui y sont présent, le marché local est considéré comme un circuit résiduel qui ne fait pas l’objet d’une politique de développement ciblée. En effet, les efforts de ces opérateurs sont orientés vers l’export qui offre des possibilités plus intéressantes en termes de quantité et de rentabilité. Les principales marques de l’huile d’olive conditionnée présentes sur le marché local sont : - Ruspina - Châal - Hikma - El Oued (rivière d’or) - Barka - Diwen - Sarra Huiles - Olives & Oliviers (groupe UTIC) A l’exception de quelques-unes, la présence de ces marques sur le marché local est de plus en plus irrégulière. La pression exercée par les GMS et la dégradation des marges ont incité plusieurs d’entre elles à abandonner ce marché et à se consacrer entièrement à l’export. La dernière marque appartient à l’un des principaux groupes tunisiens qui a mis en place un modèle totalement intégré de l’olivier jusqu’à la distribution finale. Outre sa marque propre, il propose une offre très compétitive en 1er prix dans sa chaîne de distribution ce qui a mis une pression supplémentaire sur les autres conditionneurs tunisiens. Les exportations tunisiennes de l’huile d’olive A l’image de la production, les exportations de l’huile d’olive 3 affichent des grandes fluctuations. L’année 2015 a enregistré un record jamais atteint en matière d’exportations de l’huile d’olive qui ont avoisiné à fin Août 1,6 Milliards de dinars en valeur et 250 Mille tonnes en quantité. Les exportations ont été composées à hauteur de 73% en quantité par la qualité extra-vierge sur la moyenne des 5 dernières années. Cette part n’était que de 32% entre 1999 et 2003. Cela témoigne de l’amélioration de la qualité de l’huile d’olive tunisienne exportée. 3 NSH Huile d’olive : 1509 9
Source : INS Comme le montre le graphique ci-dessous, 5 marchés représentent près de 90% des exportations tunisiennes. Pour l’Italie, l’Espagne et à moindre échelle les Etats Unis, les exportations sont réalisées en vrac et sont destinées à la mise en bouteille sur place après coupage (mélange) avec d’autres huiles européennes. En effet, l’huile d’olive tunisienne est utilisée dans la composition des plus grandes marques mondiales en association à d’autres huiles. Source : INS Pour les exportations de l’huile d’olive conditionnée, l’année 2007 a constitué un vrai tournant avec l’adoption d’une stratégie visant à développer sa part dans les exportations globales. En effet, jusqu’à 2005/2006, l’huile d’olive conditionnée 10
représentait moins de 1% des exportations. Le FOPRHOC4 a été le principal instrument de cette stratégie avec les incitations octroyées aux exportateurs de l’huile d’olive conditionnée. Le graphique suivant montre l’évolution des exportations tunisiennes de l’huile d’olive conditionnée depuis 2006. Ainsi, la part de l’huile d’olive conditionnée est passée de 0,7% en 2006 à une moyenne de 10% entre 2011 et 2013. En 2014 et avec la baisse des exportations globales de l’huile d’olive, la part du conditionnée a dépassé même les 20%. Par contre en 2015 et avec le record d’exportation, l’huile d’olive conditionnée a représenté environ 5%. Néanmoins, il est important de signaler qu’en tonnage les exportations de l’huile d’olive conditionnée ne cessent de croitre atteignant 21 000 T en 2014. Source : Données INS retraitées Près de 90% des exportations de l’huile d’olive conditionnée sont de qualité extra- vierge. Ces exportations se répartissent par format comme suit : 4 FOPRHOC : Fonds de Promotion de l’Huile d’Olive Conditionnée 11
Source : Données INS retraitées Ces exportations de l’huile d’olive conditionnée sont assurées par une quarantaine d’opérateurs dont moins d’une dizaine qui font plus de 80% des ventes. Les principaux marchés ciblés sont les Etats Unis, La France, l’Arabie Saoudite, la Russie, les Emirats et la Chine. En termes de prix et comme le montre le graphique ci-dessous, l’huile d’olive conditionnée permet de générer une marge additionnelle variant entre 30% et 50% du prix du vrac selon les années. L’année 2014 a enregistré une exception dans la mesure où le prix moyen à l’export de l’huile d’olive conditionnée a enregistré une baisse significative notamment sur le format inférieur à 1 litre. Probablement, il pourrait s’agir d’opérations promotionnelles exceptionnelles et/ou d’imprécisions au niveau des déclarations douanières. Source : Données INS retraitées 12
3.2. L’huile d’olive biologique en Tunisie5 Aperçu générale sur l’agriculture biologique en Tunisie La Tunisie est le premier pays en Afrique ayant mis en place un cadre juridique spécifique à l’agriculture biologique et ce, à partir de 1999. Avec 140 000 hectares de surface agricole en BIO, la Tunisie se classe 5ème en Afrique et 40ème à l’échelle mondiale. Le nombre d’opérateurs certifiés BIO a avoisiné les 3300 en 2014. Les exportations des produits biologiques tunisiens ont enregistré une tendance haussière très nette depuis 2004. La baisse constatée en 2014 est due à la campagne très médiocre de l’huile d’olive. Source : Données DGAB Oléiculture biologique en Tunisie L’oléiculture représente près de 90% des superficies agricoles biologiques en Tunisie. Les superficies et la production oléicole biologique en Tunisie ont évolué depuis 2004 comme le montre le graphique ci-dessous. 5Les données sur la filière BIO en Tunisie ont été collectées auprès de la DGAB : voir sources détaillées en Annexes 13
Source : Données DGAB La répartition des superficies oléicoles biologiques par gouvernorat pour la campagne 2013/2014 est présentée dans le graphique suivant. Source : Données DGAB Exportations tunisiennes de l’huile d’olive biologique Les exportations tunisiennes ont atteint 13 500 T en 2015 (jusqu’à mars) contre environ 10 700 T en 2014. La valeur des exportations a avoisiné les 70 MDT en 2014 et a dépassé les 90 MDT en 2015 (Mars). L’évolution des exportations est présentée dans le graphique suivant. 14
Source : DGAB L’huile d’olive conditionnée a représenté 22% des exportations en 2014. Comme le montre le graphique suivant, 4 marchés accaparent la quasi-totalité des exportations tunisiennes du BIO. Source : Données DGAB Pour la campagne 2013/2014, les prix moyens à l’export ont été comme suit : - Prix moyen de l’huile d’olive biologique en vrac : 6,1 DT/kg - Prix moyen de l’huile d’olive biologique conditionnée : 7,9 DT/kg 15
Sur la période 2012-2014, le prix d’exportation de l’huile d’olive biologique a été en moyenne 15% à 30% plus élevé que celui de l’huile d’olive conventionnelle. 3.3. Cadre réglementaire et incitatif Cadre réglementaire et normatif Tout produit biologique (en état naturel ou transformé) obéit aux textes généraux régissant la production, la commercialisation et la mise à la consommation des produits alimentaires tels que : - Loi 92-117 du 17 décembre 1992 relative à la protection du consommateur ; - Loi 2005-95 du 18 octobre 2005 relative à l’élevage et aux produits animaux ; - Arrêté du 22 juillet 1985 portant homologation des normes tunisiennes relatives à la présentation et à l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées ; - Arrêté du 3 septembre 2008 relatif à l’étiquetage et la présentation des denrées alimentaires préemballées ; Toutefois, il existe des textes spécifiques régissant la production et la transformation des produits biologiques en Tunisie dont les principaux sont : La loi n°99-30 du 5 Avril 1999 relative à l’agriculture biologique: Cette loi définit le cadre réglementaire général de l’agriculture biologique en Tunisie. Ce texte s’applique aux produits agricoles (naturels ou transformés) biologiques définis, par la présente loi, comme étant des produits dont la production ou la transformation est faite sans utilisation de produits chimiques de synthèse. Cette loi précise également les règles à respecter dans les différentes maillons de la production biologique tels que : - La production, la préparation et la commercialisation des produits. Ces aspects sont détaillés dans les cahiers des charges (voir plus loin) - Le contrôle et la certification sont assurés par des organismes agréés par le ministre chargé de l’agriculture après avis de la Commission Nationale de l’Agriculture Biologique. - Les conditions d’agrément des organismes de certification et les procédures de contrôle et de certification dans le domaine de la production biologique ont été fixées par le décret N°2000-409 du 14 février 2000. - Les sanctions administratives et pénales prévues en cas d’infractions, constatées par des agents de contrôle économique et des agents de l’autorité compétente conformément aux procédures de contrôle édictées. Il y a lieu de noter que la Tunisie a conclu un accord de reconnaissance mutuelle avec l’Union Européen depuis 2009. Cet accord a été reconduit en 2015 pour une durée indéterminée. En vertu de cet accord, la certification biologique octroyée en Tunisie est reconnu sur le marché européen et les produits biologiques tunisiens ne 16
sont plus obligés d’avoir une certification européenne pour être commercialisés sur le marché européen. Cahiers des charges La production de l’huile d’olive selon le mode biologique en Tunisie est régie par deux cahiers des charges : - Cahier des charges pour la production végétale selon le mode biologique : arrêté du ministre de l’agriculture du 28 février 2001 modifié par l’arrêté du 4 janvier 2013 - Cahier des charges de la préparation des produits agricoles produits selon le mode biologique : arrêté du ministre de l’agriculture du 3 décembre 2005 Le cahier des charges pour la production végétale selon le mode biologique définit les règles de production et donne la période nécessaire à la conversion à l’agriculture biologique. Cette période de conversion est fixée à au moins deux ans avant l’ensemencement dans le cas de cultures annuelles et au moins trois ans avant la première récolte des produits pour les autres cultures (cette période peut être réduite ou prolongée dans certains cas et sous certaines conditions par l’organisme de contrôle et de certification). Les règles de production (semences et plants, fertilisation, protection phytosanitaire et lutte contre les mauvaises herbes, les plantes spontanées…) sont précisées par ce cahier des charges. Le cahier des charges relatif à la préparation précise les conditions et les procédures à suivre dans la transformation et le conditionnement des produits biologiques en termes de : - Intrants autorisés - Séparation des flux avec les produits conventionnels et dispositions à prendre dans ce sens - Traçabilité - Les procédés de transformation autorisés - Etiquetage et utilisation de la mention biologique - … Autres textes6 D’autres textes sont en vigueur et régissent le dispositif de pilotage du secteur biologique, le rôle et les prérogatives des intervenants, les conditions d’octroi de certains avantages,… Parmi ces textes, nous citons : Décret n° 2000-544 du 6 mars 2000, fixant la liste des équipements, instruments et moyens spécifiques à la production conformément au mode de production biologique. 6 La liste exhaustive est disponible sur le site du CTAB (voir adresse en annexes) 17
Décret n° 2010-153 du 1er février 2010, complétant le décret n° 96-1563 du 9 septembre 1996, fixant les règles d'organisation, de fonctionnement et les modes d'intervention du fonds de développement de la compétitivité dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche. Décret n° 2010-625 du 5 avril 2010, modifiant et complétant le décret n° 2001- 420 du 13 février 2001, portant organisation du ministère de l'agriculture. Décret 2011-4801 du 10 décembre 2011, modifiant et complétant le Décret n° 2010-1547 du 21 juin 2010, portant création d'un logo pour les produits de l'agriculture biologique tunisiens et fixant les conditions et les procédures de son octroi et de son retrait. Décret n°2010-2013 du 16 août 2010, complétant les décrets portants organisation spécifique des commissariats régionaux au développement agricole. Décret n° 2012-438 du 26 mai 2012, fixant la composition et les modalités de fonctionnement de la commission nationale de l'agriculture biologique Cadre institutionnel Le Ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche est la structure de tutelle du secteur biologique en Tunisie. Les principales institutions intervenant dans ce secteur relèvent de ce ministère. Les principaux intervenants institutionnels dans le secteur de l’agriculture biologique en Tunisie sont les suivants : La Commission Nationale Consultative de l’Agriculture Biologique (CNAB) La Commission Nationale Consultative de l’Agriculture Biologique (CNAB) a été créée par la loi N°99-30 du 5 avril 1999. Son objectif est d’assurer le suivi du secteur biologique et d’œuvrer pour son développement. Les missions de cette commission ont été définies par la loi du 5 avril 1999 comme suit : - Donner des propositions pour développer le mode de production biologique et appuyer son encadrement; - Etudier les dossiers relatifs à l’exercice de l’activité de production biologique et en émettre son avis; - Emettre un avis concernant l’octroi ou le retrait des agréments aux organismes de contrôle et de certification. La Direction Générale de l’Agriculture Biologique (DGAB) Au sein du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques, cette direction générale est le responsable de l’organisation et du développement du secteur biologique en Tunisie. Ses missions sont précisées comme suit : 18
- Elaborer les stratégies et les concepts pour le développement de l’agriculture biologique - Préparer les plans de développement de l’agriculture biologique - Exécuter les plans de développement et développer les filières et les relations contractuelles - Appuyer les projets et les investissements réalisés dans le secteur er assurer leur suivi - Assurer le secrétariat permanent de la commission nationale de l’agriculture biologique - Assurer et développer la coopération internationale et représenter le ministère auprès des organismes internationaux de l’agriculture biologique. La DGAB comporte les sous-structures suivantes : La Direction des études, de la vulgarisation et de l’information La Direction du contrôle et de la traçabilité La sous-direction de la veille biologique Le service du guichet unique pour l’orientation et la facilitation de la commercialisation et de l’exportation des produits biologiques La DGAB s’appuie également sur un réseau de divisions de l’agriculture biologique situées dans les commissariats régionaux du développement agricole. A travers ces différentes structures, la DGAB peut orienter et accompagner les nouveaux promoteurs désirant investir dans le secteur biologique et leurs faciliter les différentes démarches. Centre Technique de l’Agriculture Biologique Ce centre a été créé par arrêté du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Hydrauliques du 2 octobre 1999, dans le cadre de la loi 96-04 du 19 janvier 1996 relative aux centres techniques dans le secteur agricole. Il intervient notamment sur le volet technique et peut offrir dans ce domaine un appui important aux promoteurs dans le secteur biologique Centre régional des recherches en horticulture et agriculture biologique Le centre a été créé en 2006. Il couvre les gouvernorats de Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax. Ses missions portent essentiellement sur les travaux de recherche et d’expérimentation relatifs aux systèmes de production horticole et biologique. 19
Cadre incitatif Le projet pourrait bénéficier de plusieurs mécanismes incitatifs7 pendant les phases de création et d’exploitation dont notamment : Incitations spécifiques à l’investissement dans le secteur biologique Les principales subventions sont : - une subvention de 30% accordée aux producteurs, transformateurs et industriels pour l’achat d’équipements et d’instruments spécifiques à la production biologique en vertu du décret 99-2027 du 13 septembre 1999. La liste des équipements, instruments et moyens spécifiques à la production biologique est fixée par décret (voir cadre légal) - une subvention de 70% des frais de contrôle et de certification plafonnée à 5000 dinars, sous forme de prime annuelle pendant cinq années en vertu du décret n° 99-2361 du 27 octobre 1999. - Augmentation du plafond de la subvention annuelle consacrée au contrôle et à la certification en faveur des producteurs membres des groupements de développement, des coopératives et des groupements professionnels, de 5 mille à 10 mille dinars par an Incitation spécifique à l’exportation de l’huile d’olive tunisienne biologique Le décret N°2005-2177 du 9 août 2005 a permis aux intervenants privés d’exporter sans plafond de l’huile d’olive conditionnée et de l’huile d’olive biologique dans le cadre du contingent tarifaire avec l’Union Européenne dans la limite du quota autorisé. Les incitations accordées dans le cadre du développement régional8 Les projets réalisés dans les zones de développement régional peuvent bénéficier d’une prime allant de 8% à 25% de l’investissement avec un plafond pouvant aller à 2 MDT dans les zones prioritaires pour les nouveaux promoteurs. Une prime variant de 25% à 85% est aussi accordée au titre de participation de l’Etat aux dépenses d’infrastructure. Une prise en charge de la cotisation patronale au régime légal de la sécurité sociale (CNSS) est aussi accordée. 7 Ces mécanismes pourraient connaître des changements importants avec l’adoption du nouveau code d’investissement 8 Voir détails en annexes et sur le site de l’APII : www.tunisieindustrie.nat.tn 20
Exonération de l'impôt sur les sociétés (IS) et de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pendant les 10 premières années et abattement de 50% de ces revenus ou bénéfices durant les 10 années suivantes. Déduction totale des revenus ou bénéfices réinvestis dans la souscription du capital initial ou à son augmentation y compris les bénéfices réinvestis au sein de la société elle-même. Exonération de la contribution au FOPROLOS (Fonds de Promotion de Logement pour les Salariés) pendant les 5 premières années d'exercice. Les incitations accordées aux nouveaux promoteurs et PME9 Les nouveaux promoteurs peuvent bénéficier de soutiens divers sous forme de : - Participation au capital par des Sicars et le FOPRODI - Plusieurs primes d’études et d’investissement - Prise en charge de la cotisation patronale au régime de sécurité sociale Les soutiens accordés en matière de promotion des exportations Les bénéfices provenant des exportations sont assujettis à un taux d’imposition de 10% à partir du 01 janvier 2013. Par ailleurs, les dépenses réalisés par l’entreprise au titre de promotion des exportations peuvent bénéficier des soutiens prévus dans le cadre du : FOPRODEX10 : qui accorde des primes variant de 30% à 50% avec des plafonds selon la nature des actions réalisées et visant à promouvoir les exportations. FAMEX III: la troisième version du Fonds d’Accès aux Marchés d’Exportation est en phase de mise en place et devrait être fonctionnelle début 2016. Le FAMEX accorde primes couvrant 50% du budget dépensé au titre de promotion des exportations. Une prime spécifique à l’implantation commerciale à l’étranger a été même intégrée dans le FAMEX II. FOPROHOC : La loi de finance de 2006 a mis en place un dispositif de promotion spécifique à l’huile d’olive conditionnée dont les modalités d’intervention et de fonctionnement ont été fixées par le décret N°2006-2095. Il s’agit du Fonds de Promotion de l’Huile d’Olive Conditionnée (FOPROHC). Ainsi, les entreprises exportant l’huile d’olive biologique conditionnée pourraient bénéficier de l’appui financier de ce fonds pour leurs actions de promotion dans les marchés étrangers. Les soutiens accordés dans le cadre de la mise à niveau11 9 Voir détails en annexes et sur le site de l’APII : www.tunisieindustrie.nat.tn 10 Voir le site du CEPEX pour plus de détails sur les barèmes et les modalités du FOPRODEX : www.cepex.nat.t 11 Voir le site du PMN pour plus de détails : www.pmn.nat.tn 21
Après une année de son entrée en production, le projet peut bénéficier des avantages accordés dans le cadre du programme de mise à niveau pour diversifier sa gamme de produits et/ou développer sa présence à l’export. Il s’agit principalement des mécanismes suivants : Programme de mise à niveau : après 2 ans de son entrée en production, l’entreprise peut bénéficier des soutiens accordés dans le cadre de la mise à niveau comportant des primes variant de 10% à 20% pour les investissements matériels et une prime de 70% sur les investissements immatériels. Investissements Technologiques à caractère prioritaire (ITP) : après une année de son entrée en production, l’entreprise peut bénéficier des primes prévues dans le cadre de l’ITP couvrant jusqu’à 50% du coût des investissements matériels (avec un plafond de 100 mDT) et 70% du coût des investissements immatériels (avec un plafond de 70 mDT). 22
4. SITUATION INTERNATIONALE ET PERSPECTIVES D’EXPORTATION 4.1. Le secteur biologique dans le monde L’agriculture biologique connait un essor remarquable depuis plusieurs années comme en témoignent plus d’un indicateurs : Les superficies BIO ont presque quadruplé au cours des 25 dernières années passant de 11 millions d’hectares en 1999 à 43 millions d’hectares en 2013. La superficie BIO représente 1% des terres agricoles dans le monde et près de 2 millions de producteurs sont certifiés biologiques dans le monde Le marché des produits BIO a presque quintuplé en 25 ans passant de 15 Milliards de $ en 1999 à 72 Milliards $ en 2013. Les principaux marchés sont : USA : 31,3 Milliards $ Allemagne : 9,8 Milliards $ France : 5,7 Milliards $ La moyenne de consommation mondiale des produits biologique a atteint 10 $/habitant/an. Plus de 90% de la consommation est réalisée en Europe et en Amérique du Nord. Les principaux consommateurs des produits biologiques sont : Suisse : 271 $/hab/an Danemark : 210 $/hab/an Luxemburg : 203 $/hab/an Le graphique suivant présente l’évolution de la consommation des produits alimentaires biologiques dans le monde qui croit à plus de 12% par an depuis 1999. La consommation mondiale par zone se répartie ainsi : 23
4.2. Oléiculture biologique dans le monde Les oliveraies bio représentent 5,7 % des oliveraies mondiales. Elles sont essentiellement situées dans le pourtour méditerranéen (Espagne, Italie, Tunisie et Grèce). 611 000 ha d’oliveraies étaient certifiées bio et en conversion en 2013. Le graphique suivant présente l’évolution des superficies oléicoles biologiques dans le monde. Source : DGAB En 2012, 79% des surfaces d’oliveraies bio étaient localisées en Europe et 19% en Afrique. Les principaux producteurs d’olives bio sont : - L’Espagne : 168 039 ha (6,7% des oliveraies) 24
- L’Italie : 164 488 ha (14,4% des oliveraies) - La Tunisie : 100 505 ha (5,6% des oliveraies) La France est le pays dont la part des surfaces d'oliveraies BIO est la plus importante soit 24,5% en 2012. 4.3. Marchés internationaux de l’huile d’olive biologique De façon générale, on peut distinguer trois types de marchés pour l’huile d’olive. Les pays producteurs Se caractérisant par une forte consommation par habitant et des traditions de consommation très ancrées. Il s’agit de marchés relativement matures avec des marques bien implantées et/ou des traditions de consommation en vrac. Parmi les principaux pays de cette catégorie, nous citons : - L’Italie : 700 000 T - L’Espagne : 550 000 T - La Grèce : 240 000 T - La Syrie : 115 000 T - La Turquie : 110 000 T - La Tunisie : 36 000 T - Le Maroc : 80 000 T - L’Algérie : 42 000 T - Le Portugal : 80 000 T La consommation dans ces marchés est assez stable et le marché est relativement verrouillé (marques locales, traditions de consommation spécifique, droits de douane à l’entrée,…). L’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal sont les marchés où il y a une consommation d’huile biologique assez significative contrairement au reste où la consommation est négligeable. Pays consommateurs non ou peu producteurs La consommation de l’huile d’olive dans ces marchés s’est introduite dans les habitudes de consommation depuis quelques années avec néanmoins, une consommation par habitant qui reste relativement faible. Le marché local est principalement approvisionné par les importations. Parmi ces marchés, nous citons : - Les USA : 263 000 T - La France : 109 000 T - Le Brésil : 68 000 T - L’Angleterre : 57 000 T - L’Allemagne : 52 000 T - L’Australie : 38 000 T - Le Japon : 34 000 T 25
- Le Canada : 34 000 T Les niveaux de maturité de ces marchés sont très différents avec certains qui enregistrent encore une forte croissance de la demande (Ex : USA) et d’autres qui sont plus ou moins stagnants depuis quelques années (Ex : France et Japon). En effet, le marché américain reste celui qui enregistre la plus forte croissance à l’échelle internationale (9% au cours des 5 dernières années) et qui offre le plus de potentiel de développement avec une consommation qui a avoisiné les 300 000 T en 2013. Cette demande est stimulée par une tendance vers les produits diététiques et bio. A l’exception du Brésil, tous ces marchés offrent des perspectives intéressantes pour l’huile d’olive biologique. En 2012, le marché de l'huile d'olive bio s'est élevé à 142 millions $ aux Etats-Unis. Pour l’Allemagne, le marché actuel devrait se situer à environ 35 millions $ (la dernière estimation disponible situe le marché à 31 millions $ en 2011). Les marchés émergents Il s’agit de marchés où la consommation de l’huile d’olive est très récente. La consommation par habitant est encore très faible mais, les importations enregistrent une forte hausse. Parmi ces marchés, nous citons : - La Chine : 40 000 T - La Russie : 24 000 T - Inde : 3 000 T Il s’agit de marchés offrant des perspectives de croissance très prometteuses et surtout des possibilités d’implantation pour des nouveaux fournisseurs et marques. En effet, les consommateurs sur ces marchés n’ont pas encore d’habitudes de consommation et sont par conséquent, très ouverts sur les nouvelles marques. Par ailleurs, les circuits de distribution sont très dynamiques avec l’émergence continue de nouveaux opérateurs à la recherche de nouveaux fournisseurs. Les prix et les marges sont généralement confortables et les coûts d’accès limités, notamment dans les circuits autres que la GMS classique. La consommation du BIO par habitant reste très négligeable. Mais, compte tenu de la taille des marchés, certains pays comme la Chine constituent un marché très attrayant qui génèrent quelques milliers de tonnes de demande sur l’huile d’olive biologique par an. Les circuits de distribution des produits biologiques intègrent les circuits classiques des produits conventionnels mais, aussi, les magasins spécialisés en produits biologiques qui sont très développés notamment en Amérique du Nord et en Europe. Souvent, ces différents circuits sont desservis par des importateurs/distributeurs qu’il faudrait viser par les exportateurs tunisiens. 26
4.4. Circuits de distribution Les intervenants dans la chaîne de distribution de l’huile d’olive conditionnée de façon générale sont multiples. On peut distinguer deux niveaux : Les intervenants de niveau intermédiaire Ils sont généralement positionnés entre l’exportateur et le circuit final de distribution. On peut distinguer : - Le courtier ou agent commercial - La société de commerce international - L’importateur ou importateur/distributeur ou grossiste - Les plateformes de distribution : qui remplissent une fonction purement logistique Le passage par un ou plusieurs intervenants intermédiaires dépend des pratiques sur le marché ciblé et des choix des distributeurs finaux. Ainsi, le passage par un importateur « capitaine de catégorie » est quasiment une obligation en Angleterre. A partir de 2006, l’UE a adopté un règlement (N°1301/2006 du 31 août 2006) établissant des règles communes pour l’administration des contingents tarifaires d’importation dont celui de l’huile d’olive. Ce nouveau règlement a imposé certaines règles contraignantes notamment au niveau des conditions à remplir par les demandeurs européens du contingent qui devraient répondre à certains critères tels que avoir un historique d’importation d’huile d’olive au cours des deux années précédentes. Ce règlement a compliqué davantage la mission des opérateurs tunisiens pour identifier et prospecter de nouveaux clients sur ces marchés. Plusieurs sont obligés de passer par des « prêtes noms » ce qui se traduit par des frais supplémentaires. Les distributeurs finaux Il s’agit du dernier maillon dans le circuit de distribution avant le consommateur final et comporte essentiellement pour l’huile d’olive biologique conditionnée : - Les grandes chaînes de distribution : supermarchés, hypermarchés, warehouse Clubs (USA), les discounts,…. Ces circuits sont dominés par les grandes marques internationales et les MDD. Les marges sont très serrées et requièrent une maîtrise parfaite des coûts de la part des fournisseurs. Les coûts d’accès matérialisés par des frais de référencement et des budgets marketing sont très élevés. - Les Magasins Gourmet : la taille et l’accessibilité des chaînes positionnées sur ce circuit sont très variables. En effet, les magasins gourmet sont à la recherche de produits très spécifiques présentant des éléments de différenciation qui pourraient intéresser le consommateur « gourmet ». Les prix et les marges sont plus intéressants que la GMS classique mais les coûts d’accès sont très élevés notamment dans les grandes chaînes. - Les magasins spécialisés en BIO : ils pourraient être également classés dans la catégorie de GMS ou des gourmets selon le positionnement de chaque chaîne. 27
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