Une PME sur trois redoute de succomber à la crise
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Une PME sur trois redoute de succomber à la crise Plus de 50 % des patrons de PME vivent un stress énorme de la crise: les PME wallonnes se sentent les plus touchées; les PME flamandes les plus pessimistes sur la relance et la politique; globalement, une sur trois continue de recruter. Bruxelles, le 13 décembre 2012 - Près d'un tiers des PME belges déclarent être insuffisamment armées pour survivre à la crise. Une situation très alarmante, qui suscite beaucoup de stress chez plus de la moitié des patrons et exploitants de PME, très pessimistes. Moins de 15 % d'entre eux font encore confiance aux décideurs européens, fédéraux ou régionaux et deux tiers déplorent l'actuel climat entrepreneurial en Belgique, médiocre. Les petites et moyennes entreprises se disent surtout handicapées par le coût du travail, les prix élevés de l'énergie, la législation complexe et les obligations administratives. Améliorer ce climat ambiant passe par une diminution des charges salariales et sociales, des perspectives économiques, des obligations administratives, de la flexibilité professionnelle des travailleurs, de la qualité de l'enseignement et de son adaptation par rapport au marché du travail. Plus étonnamment, l'adaptation de l'indexation des salaires et un transfert de compétences au profit des Régions sont rarement des facteurs considérés comme favorables à la croissance. Une lueur d'espoir tout de même : 36 % des PME ont toujours l'intention de recruter du personnel au cours des six prochains mois. Voici en résumé les principales conclusions d'une étude indépendante menée pour Tempo-Team quant à la perception des patrons de PME quant aux conséquences de la crise économique. L'étude a été menée en novembre 2012 auprès d'un échantillon représentatif de 386 PME, réparties de façon équilibrée entre Bruxelles, la Flandre et la Wallonie, selon le régime linguistique, la taille de l'entreprise et le secteur d'activité. Elle révèle aussi que les PME bruxelloises se trouvent généralement dans la moyenne nationale. C'est pourquoi elles ne sont pas mentionnées partout explicitement et que les résultats concernent surtout les différences plus significatives entre les PME flamandes et wallonnes. "Que les petites et moyennes entreprises belges courbent l'échine face à la crise économique n'est un secret pour personne. Pour Tempo-Team, partenaire des PME, il est vital, en cette période difficile, d'assister nos clients dans la gestion de leurs ressources humaines. En effet, en temps de crise, flexibilité du marché du travail, maîtrise absolue des coûts et processus opérationnels efficients sont des facteurs plus cruciaux que jamais. C'est pourquoi Tempo-Team a examiné quelles étaient les principales préoccupations des patrons de PME et quel leviers ils estiment nécessaires pour doper la croissance et créer de nouveaux postes de travail", explique Philippe Melis, public & social affairs manager de Tempo-Team.
La confiance au plus bas La confiance des PME est fragile. Un patron sur deux seulement croit dans l'avenir de sa propre société. La confiance placée dans le marché du travail (10 %), la politique de l'Union Européenne (15 %), du fédéral (10 %) et des Régions (15 %) est particulièrement faible. Une majorité de répondants (59 %) n'envisagent même pas d'amélioration économique avant 2015. 62 % des PME flamandes ne considèrent la relance possible qu'après 2014, étant en cela plus pessimistes que leurs compatriotes wallons et bruxellois, qui prévoient, pour moitié des cas, une reprise avant la fin 2014. Difficultés Comme il appert du graphique ci-dessous, le coût du travail et de l'énergie (68 et 66 %), la complexité de la législation (64 %), les obligations administratives (59 %) et l'écart trop ténu entre allocation de chômage et salaire minimum (54 %) sont les facteurs ayant l'impact le plus négatif sur les petites et moyennes entreprises. Assez étonnamment, les patrons flamands se plaignent davantage (70 %) que leurs homologues wallons et bruxellois du coût élevé du travail (64 %) et de la législation trop complexe (68 % des PME flamandes contre respectivement 61 et 51 % de leurs homologues wallonnes et bruxelloises). En revanche, l'impact de la crise économique est ressenti plus durement au sud du pays (64 %) qu'à Bruxelles et en Flandre (respectivement 52 et 50 %). Paradoxalement, les PME déclarent n'éprouver guère de difficultés envers les problèmes du marché du travail classiques, tels l'allongement de la durée de carrière et le vieillissement des travailleurs (59 %) ainsi que l'absence de statut unifié pour ouvriers/employés (57 %). Graphique : Facteurs ayant le plus fort impact négatif sur les PME Coût élevé de la main-d'œuvre 68% Prix de l'énergie 66% Complexité de la législation (fiscale, sociale etc) 64% Charges administratives et administration des salaires 59% Allocations de chômage trop élevées par rapport au salaire minimal 54% Crise économique 54% Imposition des voitures de société 50% Manque de personnel (en profils adaptés) 45% Délais de paiement des clients 44% Indexation des salaires 39% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% Outre une diminution des charges salariales, les PME aspirent surtout à une simplification administrative et de la législation (69 %), ainsi qu'à des réductions sur les charges patronales en cas d'embauche (58 %). Les PME flamandes accordent un peu plus d'intérêt à la simplification administrative que les PME wallonnes (72 contre 62 %), mais ces derniers sont plus attirés par une diminution des charges sociales lors du recrutement (62 contre 56 %).
D'autres mesures semblent nettement moins cruciales pour les PME interrogées: 'obtention d'une aide publique et l'assouplissement pour l'obtention de financements et de crédits (32 %) ou le soutien public à l'innovation et à l'exportation (16 %). Adaptation de l'indexation des salaires : souhaitée, mais pas prioritaire L'indexation salariale, sujet d'actualité brûlant, semble tracasser beaucoup moins les patrons de PME qu'on ne pourrait le penser (39 %), même s'ils ne sont que 7 % à penser que ce dispositif ne doit pas être revu. S'ils pouvaient choisir entre plusieurs formes d'adaptation du système, la préférence irait à son maintien en échange d'une réduction des charges sociales – ce qui montre bien à quel point les exploitants souhaitent avant tout réduire le coût du travail. Cette mesure est souhaitée aussi ardemment au nord qu’au sud du pays. Cependant, pour les autres pistes moins demandées, des écarts significatifs sont relevés. Ainsi, 20 % des patrons flamands souhaitent la suppression totale de l'index, contre seulement respectivement 12 et 13 % de leurs homologues wallons et bruxellois. Graphique : Mesure d'adaptation de l'indexation salariale préférée Conservation de l'index en échange d'un abaissement des 51% charges sociales Indexation annuelle en fonction de la croissance économique 35% Indexation uniquement du salaire net (hors cotisations 33% ONSS) Index forfaitaire (et non plus en pourcentage) quel que soit 22% le salaire ; indexation seulement des barèmes minima Conservation de l'index moyennant l'aménagement du panier 19% de la ménagère (autres que les coûts de l'énergie) Indexation annuelle en fonction de la hausse salariale des 19% pays voisins Conservation de l'index en échange d'un renforcement de la 18% flexibilité du personnel Suppression de l'index 16% Index hors coûts énergétiques 9% Conservation de l'index en échange d'un allongement de la 8% semaine de travail L'indexation ne doit pas être adaptée 7% Conservation de l'index en échange d'une baisse des salaires 6% 0% 20% 40% 60% Des leviers de croissance Tempo-Team a également évalué les facteurs susceptibles de donner une nouvelle impulsion aux PME, et ce faisant, de créer de l'emploi. L'amélioration des charges salariales et sociales (75 %), des perspectives économiques (64 %), des obligations administratives (57 %), de l'attitude et de la flexibilité des travailleurs (56 %) ainsi que de l'adaptation de l'enseignement envers le marché du travail (53 %) apparaissent avec clarté comme étant les principaux leviers. On remarquera que les thèmes qui, outre le coût du travail, interviennent le plus fréquemment dans le débat public, comme l'adaptation de l'indexation automatique des salaires, le renforcement de l'autonomie des Régions, l'allongement de la durée de carrière et le vieillissement des travailleurs, semblent avoir sur les PME interrogées un impact nettement moindre sur la croissance et l'emploi que ce que l'on pourrait en attendre.
Graphique : Les leviers susceptibles d'améliorer la croissance et l'emploi Salaires et charges sociales 75% 25% Mauvaises perspectives économiques 64% 36% Obligations administratives 57% 43% Attitude et flexibilité du personnel trop faibles 56% 44% Inadéquation entre l'enseignement et le marché du travail 53% 47% Attitudes des syndicats 50% 51% Carences sur le marché du travail 46% 54% L'indexation 45% 55% Prix élevé de l'énergie 43% 57% Instabilité politique 38% 62% Renforcement de l'autonomie des Régions (bruxelloise, flamande, wallonne) 31% 69% Allongement de la durée de la carrière pour atteindre l'âge de la retraite 31% 69% Vieillissement du personnel 25% 75% Impact Pas d'impact 0% 20% 40% 60% 80% 100% Toutes les PME accordent des niveaux de priorité très similaires aux leviers de croissance et d'emploi, mais comme le montre le graphique ci-dessous, les patrons wallons sont nettement plus nombreux que leurs homologues flamands et bruxellois à attendre un salut par l'amélioration de tous les facteurs qui leur sont soumis. Graphique : Les leviers susceptibles d'améliorer la croissance et l'emploi – Bruxelles – Flandre - Wallonie 85% Salaires et charges sociales 71% 78% 76% Mauvaises perspectives économiques 58% 67% 70% Obligations administratives 52% 60% 67% Attitude et flexibilité du personnel trop faibles 53% 49% 72% Inadéquation entre l'enseignement et le marché du travail 44% 58% 65% Attitudes des syndicats 42% 56% 65% Carences sur le marché du travail 37% 53% 59% L'indexation 40% 47% 64% Prix élevé de l'énergie 34% 45% 59% Instabilité politique 29% 41% Renforcement de l'autonomie des Régions (bruxelloise, 37% 27% flamande, wallonne) 36% Allongement de la durée de la carrière pour atteindre l'âge de 37% 27% la retraite 36% Wallonie 38% Vieillissement du personnel 16% 40% Flandre Bruxelles 0% 20% 40% 60% 80% 100%
Les PME continuent de recruter Malgré les échos pessimistes et le taux de confiance médiocre dans la politique et la conjoncture, plus d'un tiers des PME (36 %) affirment vouloir recruter prochainement. Cette intention est la plus forte en Flandre (38 %), un peu moins à Bruxelles et en Wallonie (respectivement 33 et 32,5 %). C'est surtout le cas des grandes PME (51-250 personnes, 56 %) et des moyennes (11 à 50 personnes, 48 %), alors que seulement 21 % des toutes petites entreprises (jusque 10 travailleurs) envisagent d'embaucher. On remarquera par ailleurs que près de la moitié (45 %) de toutes les PME du pays (45 % en Flandre, 49 % en Wallonie et 39 % à Bruxelles) déclarent éprouver beaucoup de difficultés à trouver les profils professionnels adéquats. Malgré le taux de chômage élevé, la guerre des talents sur le marché du travail belge reste vive. Outre cette pénurie de spécialistes, une PME sur trois affirme également souffrir du manque de mobilité professionnelle de la part du personnel. "D'après notre analyse, il semble que les PME wallonnes soient les plus durement touchées par la crise. Ce sont donc elles qui ont le plus confiance dans les effets positifs potentiels d'une politique de relance. Les PME flamandes ont davantage confiance dans leurs propres moyens, mais leur état d'esprit par rapport à la politique est nettement plus négatif. Au nord du pays, on est bien plus pessimiste quant à la relance et l'impact potentiels des mesures prises pour enrayer la crise. Il est clair que le coût du travail, les obligations administratives et la législation complexe sont les trois éléments suscitant les plus grandes désapprobations. L'amélioration des deux premiers est d'ailleurs la mesure demandée la plus fréquemment. En comparaison à ces pierres d'achoppement, on remarque toutefois que la révision de l'indexation salariale, la lutte contre le vieillissement, l'unification du statut des salariés et le transfert des compétences vers les Régions sont des mesures que les PME considèrent comme étant nettement moins prioritaires qu'on ne pourrait le croire. En ce sens, nous constatons une fracture entre les sujets abordés par le débat public et l'agenda des patrons et gérants de PME", conclut Philippe Melis. Contact de presse : Karin Struys Tél: 0499 03 57 22 e-mail : pr@tempo-team.be A propos de Tempo-Team Tempo-Team est l'un des plus grands prestataires en services HR de Belgique, d'Allemagne et des Pays-Bas spécialisé en travail intérimaire et services HR. Il détient 10 % de parts de marché belge dont il occupe le deuxième rang. S'appuyant sur 450 collaborateurs, 46 agences et 48 implantations inhouse en Belgique, Tempo-Team engage quelque 72.000 candidats par an. C'est l'une des principales sociétés dans les domaines du travail intérimaire, des services inhouse et de l'aide à domicile par le biais des titres-services. Tempo-Team est également partenaire professionnel des entreprises dans les domaines des contrats, recrutement et sélection, tests et évaluations, formations et développement. Via Exselsia, Tempo-Team Professionals est en outre présent dans la sous-traitance de services front office et de réception. Actif au Benelux, en Allemagne et au Portugal, Tempo-Team fait partie de Randstad Holding, le deuxième plus grand prestataire mondial de services HR occupant des positions de premier rang en Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Espagne, France, Inde, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suisse ainsi que dans le sud-est des États-Unis. www.tempo-team.be
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