VIENS JE T'EMMÈNE 5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux www.cinemas-utopia.org 05 56 52 00 03 - Cinéma ...
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in ém a garanti sans 3D C 5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • bordeaux@cinemas-utopia.org VIENS JE T’EMMÈNE Alain GUIRAUDIE l’époque trouble et un rien inquiétante ter simultanément le rire et le sentiment France 2021 1h40 que nous traversons. Une époque où de toucher précisément aux zones sen- avec Jean-Charles Clichet, Noémie la suspicion généralisée remplace par- sibles de notre société. Avec l’histoire Lvovsky, Iliès Kadri, Michel Masiero, fois l’idée de « vivre ensemble », où l’ac- de Médéric, un trentenaire clermontois Doria Tillier… tualité saturée de menaces parasite nos en quête d’amour alors que des atten- Scénario d’Alain Guiraudie avec relations. Et quelle meilleure forme pour tats plongent la ville dans la stupéfac- l’aide de Laurent Lunetta traiter de choses sérieuses que celle de tion, Guiraudie signe (après L’Inconnu la comédie ? En la matière, il faut recon- du lac et Rester vertical) un retour à la Quelle providence ! Il fallait bien un ci- naître qu’Alain Guiraudie a l’art de po- pure comédie où les apparences se ren- néaste de la singularité d’Alain Guiraudie ser les situations avec juste ce qu’il faut versent à mesure que chacun assume pour jeter un regard libérateur sur de décalage et d’absurde pour susci- ses désirs les plus enfouis. No 220 du 2 mars au 5 avril 2022 / Entrée: 7€ / La 1re séance: 4,50€ / Abonnement: 50€ les 10 places
VIENS JE T’EMMÈNE À Bordeaux, Mercredi 23 MARS à 14h, UN PROCÈS POUR « VOL DE COMPTEUR LINKY » ET POUR « DÉLIT DE SOLIDARITÉ » Il y a un an, le 3 novembre 2020, notre ami Stéphane Lhomme a été appelé en urgence par une personne vulnérable de son vil- lage de Saint-Macaire, confron- tée aux sous-traitants d’Ene- dis qui voulaient lui imposer un compteur Linky. Arrivé sur place, Stéphane a alors « confisqué » le Linky pen- dant quelques minutes avant de le remettre volontairement aux gendarmes qui avaient été appe- lés auparavant. L’affaire semblait close – au- Lundi 28 Mars, après la jourd’hui encore cette dame bé- néficie de son bon vieux comp- projection de 20h15, discussion teur ordinaire ! – mais quelques à bâtons rompus entre les temps plus tard, Stéphane a été spectateurs et une ou plusieurs convoqué par la justice pour « vol de compteur Linky ». membres de l'équipe d'Utopia Après avoir refusé les mesures préalables à l’imposition d’un Comme toujours chez le réalisateur avey- quoi avoir laissé entrer cet intrus ? Si bracelet électronique (!) et rejeté ronnais, politique et sexualité ne sont ja- on commence, saura-t-on s’arrêter ? Et la « reconnaissance préalable de mais très éloignés. La preuve, une fois de maintenant qu’on en est là, ne devrait- culpabilité », Stéphane Lhomme plus, avec l’itinéraire d’un type parfaite- on pas lui fournir une couverture ? Alors passe en procès Mercredi ment ordinaire tiraillé entre un climat mo- que la menace plane sur la ville, chacun rose et le besoin de s’en évader… surréagit comme si le problème du ter- 23 mars à 14h. Les corps, chez Alain Guiraudie, sont rorisme tout entier se trouvait dans le De toute évidence, outre la toujours loin des stéréotypes cinémato- hall de l’immeuble… Médéric n’en ou- problématique du Linky, c’est graphiques. C’est même l’enjeu de ses blie pas pour autant son histoire d’amour aussi le « délit de solidarité » films : construire un autre rapport à nos naissante. Sa courte relation empêchée perceptions. En l’occurrence, le corps de qui est en jeu : de nos jours, avec Isadora a suffi à attiser son dé- Médéric est moyen en tout point : rien sir. D’autant que notre soupirant se met particulièrement en Macronie, il d’athlétique, survêtement moulant avec en tête de sauver cette femme qui lui est très mal vu d’être solidaire bandes réfléchissantes, cheveux clairse- semble prisonnière d’un mari tyrannique. de ses concitoyens, et c’est més assortis d’un bandeau en lycra, re- gard maussade… On peine à le croire, Il va lui falloir enquêter et traiter en paral- encore plus suspect lorsque lèle le cas du sans-abri qui, entre temps c’est bénévolement ! mais il vient d’interrompre son jogging et par des détours savoureux qu’on vous pour déclarer en pleine rue sa flamme à laisse découvrir, s’est retrouvé à squatter Si vous êtes disponible, n’hésitez Isadora, une prostituée d’une cinquan- son canapé… pas à venir soutenir notre « re- taine d’années qu’il ne connaît visible- ment pas plus que ça. Effet de surprise pris de justice » et surtout à dé- ou prime au culot, toujours est-il qu’Isa- De situations ordinaires en étrangetés noncer la mise à mal des libertés répétées, le film de Guiraudie brouille dora accepte de voir Médéric « hors tari- habilement l’intime et le politique pour fondamentales dans ce pays de fication ». Mais l’acte est interrompu par plus en plus sous contrôle. une terrible nouvelle : un attentat a été confronter tous les personnages à leurs commis à deux pas de là, au centre-ville. aspirations les plus profondes. La mise La nuit avance, les médias virent à la pa- en scène assume pleinement le registre 11h – Cinéma Utopia : ranoïa. Médéric rentre chez lui et trouve comique, voire boulevardier, avec une Conférence de presse un sans-abri sur le pas de l’immeuble, maîtrise qu’on aurait tort de sous-esti- ouverte au public un « Arabe » comme il se présente lui- mer. Comme si Guiraudie endossait se- reinement l’exercice, confiant que son 12h45 (si le temps le permet) même, qui lui demande à pouvoir pas- Pique-nique devant le Tribunal ser la nuit dans la cage d’escalier. Et tout style franc-tireur percera inévitablement moyen qu’il est, Médéric hésite un ins- les codes du genre. Pari réussi tant le de Grande instance de Bordeaux tant : un peu emmerdé mais saisi d’un film affiche une fantaisie jubilatoire et un (rue des frères Bonie) élan d’humanité, un peu méfiant mais regard frondeur qu’on ne rencontre que 13h30 – Rassemblement de- atteint d’un vague sentiment de culpa- chez les grands cinéastes humanistes bilité. Il accepte de lui ouvrir la porte et (on pense notamment à l’humour d’un vant le Tribunal de Grande ins- c’est le début d’une situation qui va ga- Kaurismaki). Viens je t’emmène : comme tance de Bordeaux gner tout l’immeuble. S’en suit une dis- un appel de Guiraudie à lâcher les rênes 14h – Procès contre Stéphane cussion impayable entre voisins : pour- de nos désirs tétanisés. On le suit ! Lhomme, « voleur de Linky »
BELFAST Kenneth BRANAGH nos propres imaginations. On admire Cela bascule très vite, à l’heure du goû- GB 2021 1h39 VOSTF Noir & blanc la maestria de la photographie, tout en ter. Ce sont d’abord des images floutées avec Caitriona Balfe, Jamie Dornan, l’oubliant au fur et à mesure que le ré- dans la tête d’un Buddy soudain hale- Jude Hill, Ciarán Hinds, Judi Dench… cit nous submerge, comme l’Histoire tant, un incompréhensible brouhaha qui va engloutir la jovialité de la population bourdonne, puis dont émergent distinc- Kenneth Branagh réalisateur nous livre des « Interfaces », les quartiers mixtes tement deux phrases : « S’il vous plait ici l’une de ses œuvres les plus accom- habités à la fois par des catholiques et on a rien fait ! » et « Faites rentrer les plies, en même temps que la plus in- des protestants. Nous voilà ramenés en enfants ! ». En même temps qu’éclatent time : « Je me suis perdu pendant pas 1969, à hauteur de l’enfant que fut le ré- les cocktails Molotov, déferle un flot de mal de temps, je crois. Ça m’a pris alisateur. Buddy, son possible alter ego, violence larvée, trop longtemps accu- du temps pour retrouver mon chemin a 9 ans, respire au rythme de son micro- mulée. Les mères crient, celle de Buddy jusqu’à la maison, et avec ce film j’y cosme rassurant : une famille aimante, aussi, elle d’habitude si légère et gaie. suis arrivé », constate-il. Nous voilà par- bosseuse, des grands-parents déca- dessus les toits de sa ville natale, une pants auxquels on peut tout confier… La toile de fond est installée, constituée Belfast très photogénique, majestueuse Les seules images qui lui parviennent de cette joie de vivre mâtinée d’une ten- et gentrifiée, loin de sa réputation de na- du vaste monde le font rêver. Tandis que sion qui va aller en s’amplifiant, entre guère, avec ses sculptures, ses musées, L’Homme qui tua Liberty Valance l’im- deux moments de liesse populaire qui son port industriel à la géométrie bigar- pressionne sur grand écran, un homme font sens. Car les fins de mois ont beau rée. On ne voit plus guère de traces de la marche sur la lune à la télé. Dans la rue être difficiles, elles resteront néanmoins classe ouvrière paupérisée, sinon dans grouillante, les mioches jouent à être longtemps joyeuses et solidaires, ca- quelques fresques murales commémo- cowboy, footballeur ou super héros. Ici tholiques et protestants dansant cœur ratives. C’est Belfast la résiliante que tout le monde se salue, se connait, veille contre cœur, main dans la main. D’autant nous découvrons, loin des images de sur la progéniture des voisins. La poli- que pour notre jeune héros sonne aus- guerre civile gravées durant les trois dé- tesse domine, même si l’on garde ra- si le temps des amours, les toutes pre- cennies des « troubles » qui ont déchiré rement la langue dans sa poche, et le mières où l’on est trop novice pour l’Irlande du Nord jusqu’à la signature de garçon a un vrai sens de la répartie, un aborder l’objet de son cœur, sans pour l’accord du Vendredi saint, en 1998. humour et un accent bien irlandais déjà autant savoir cacher ses sentiments. empreints de fierté ouvrière. Au travers du récit intime, se dessine un Puis l’œil de la caméra plonge dans une Mais ces souvenirs idylliques vont s’enta- pan d’Histoire collective et il n’est pas autre temporalité, franchit l’un des murs cher d’un sentiment d’incompréhension anodin que ce merveilleux film soit por- de la paix qui sépare deux époques et d’injustice, premier exil loin des terres té par des acteurs qui, comme leur réa- comme il séparait jadis les pratiquants insouciantes de l’enfance. Les boucliers lisateur, ont vécu cette période trouble, de deux religions ennemies. On est sai- improvisés des chevaliers pourfendeurs tels Jamie Dornan et Ciarán Hinds… Le si par un noir et blanc si limpide et sin- de dragons imaginaires vont s’avérer de tout bercé par la musique d’un autre ori- cère qu’il s’enlumine des couleurs de frêles protections contre la froide réalité. ginaire du lieu : Van Morrison.
UTOPIA PASSE À DROITE... (... de la Garonne) tantes avant de vous en parler, no- tamment une procédure légale de mise en concurrence qui a pris fin en décembre dernier par la valida- tion à l’unanimité de notre propo- sition en conseil municipal, et sur- tout l’assurance que les structures occupant actuellement le Château, regroupées dans l’Office Culturel et d’Animation de Cenon, se verraient proposer des solutions satisfai- santes pour poursuivre leurs activi- tés dans d’autres locaux : c’est dé- sormais en bonne voie. Alors, où en sommes-nous, et c’est pour quand ? Ça va demander ima- gination, prudence et engagement. On avance par pallier. Il va d’abord falloir qu’on aille voir de plus près comment ce château est fait et si on peut raisonnablement y faire ce qu’on a imaginé sur le papier : à savoir environ 250 sièges répar- Que les amoureux du centre histo- comme prisme pour comprendre le tis en trois petites salles au charme rique de Bordeaux et les habitués monde, comme outil de réflexion et intemporel dans l’esprit d’Uto- de nos vieux murs se rassurent : de remise en question. pia, avec certainement un petit ca- on ne va pas vous annoncer qu’on fé donnant sur ce parc magnifique abandonne notre chère église Ces quelques idées ont trouvé écho qu’on prendra soin de préserver. Saint-Siméon… sur les hauteurs de Cenon à l’oc- L’implantation telle qu’on la conçoit Mais ça nous trottait dans la tête casion de collaborations répétées sera nécessairement raisonnée, hu- depuis un moment et voilà que avec le Rocher de Palmer, avec qui maine et écologique. Il va aussi fal- maintenant, l’idée prend des allures nous organisons depuis 2016 des loir confirmer ce qu’on a imaginé concrètes. Alors on va vous racon- séances hors les murs. À un rythme pour financer le projet, à commen- ter, si on arrive à retrouver le début modeste, quelques dimanches par cer par le soutien des mécanismes (il y a eu de grosses interruptions an, on a peu à peu découvert une et partenaires qui ont historique- dues à la situation sanitaire), ce qui population dynamique, un fort an- ment permis à Utopia de consoli- nous amène à envisager une drôle crage culturel et un tissu associa- der ses actions (le fonds de sou- d’aventure, aussi enthousiasmante tif local remarquablement dense. tien du Centre National du Cinéma, qu’intimidante : franchir la Garonne En un mot, l’aventure s’est révélée l’IFCIC et le Crédit Coopératif), mais et créer un Utopia dans le Château humainement passionnante. Ce fut aussi en sollicitant des coups de Palmer, perché au cœur du parc du aussi l’avis d’une équipe commu- pouces locaux pour nous aider à même nom à Cenon, sur les coteaux nale motivée, réceptive à notre fa- mettre le bateau à flots. Avec pour de la rive droite qui surplombent çon d’envisager les choses et prête idée d’ouvrir à l’horizon 2025 ce ci- Bordeaux. Nous-mêmes, on se à nous proposer des lieux où nous néma qui fonctionnera main dans frotte les yeux quand on y pense, installer de manière plus pérenne, la main avec celui du centre ville de on se demande si on n’a pas un peu parmi lesquels le Château Palmer. Bordeaux, dans la même ligne édi- trop baigné dans la fiction. C’est On apprit alors que cette belle bâ- toriale, étoffée de toutes les pers- bien possible, après tout… Et c’est tisse, ancien château viticole de la pectives qu’offre ce nouveau site. sûrement ça qui nous plaît ! Car il y fin du 18e siècle, nécessitait une Vous en savez un peu plus mainte- a dans ce projet quelque chose qui importante mise aux normes que nant, l’aventure s’annonce formi- s’écrit, un élan qui aurait commen- la ville ne pouvait assumer. On ima- dable. Elle ne se construira pas sans cé aux premières expérimentations gina alors conclure un bail emphy- vous à nos côtés. Dans la gazette, utopiennes il y a bientôt 50 ans et téotique afin que la ville reste pro- nous vous donnerons régulière- dont la cohérence nous semble au- priétaire des lieux tout en nous ment des nouvelles du projet. Nous jourd’hui toujours intacte : propo- permettant de rénover le château serons aussi présents au Rocher ser un cinéma sur mesure, loin des et de le transformer en petit ciné- de Palmer pour les deux prochains complexes dévitalisés, un cinéma ma, pour rien de moins que les 99 rendez-vous les dimanches 10 avril indépendant, de qualité, abordable prochaines années (oui les projec- avec la projection du film Gagarine et sans pub, nourri (sans pop-corn) tions, c’est notre truc…). Il restait et 15 mai avec le documentaire de toutes les cultures. Un cinéma à lever quelques questions impor- Indes Galantes. À suivre !
LICORICE PIZZA Écrit et réalisé par Paul Thomas ANDERSON USA 2021 2h13 VOSTF avec Alana Haïm, Cooper Hoffman, Sean Penn, Bradley Cooper, Benny Safdie, Tom Waits… Flash back en 1973 dans la San Fernando Valley, le cœur du rêve californien. Nous sommes dans un lycée américain typique et on découvre au fil d’un superbe plan séquence le long rang d’oignons des élèves mâles sur leur 31 pour la photo annuelle de classe. Et là, remontant la file, s’avance une fille plus âgée qui fait s’écarquiller les yeux et se clouer les becs. Alana est l’assistante (à qui on ne la fait pas) du photographe. C’est alors qu’un des élèves, Gary, pourtant pas forcément le dragueur attendu (il est rouquin et un peu rondouillard) sort du rang et entreprend la belle pour l’inviter au restaurant, lui le morveux de quinze ans alors qu’elle déclare en avoir 25, avec une assurance complètement décalée, déclarant être un jeune acteur prodige, lui faisant un baratin éhonté tandis que le génial travelling se poursuit… On est constamment sous le charme de ce boy meets girl qui nous fait croire que c’est la première fois qu’une histoire d’amour est racontée au cinéma comme ça, sous le charme des deux personnages et de leurs interprètes : la musicienne Alana Haïm et Cooper Hoffman, fils du regretté Philip Seymour. C’est leur premier rôle au cinéma et ils sont à tomber. LA LÉGENDE DU ROI CRABE Écrit et réalisé par Alessio RIGO DE RIGHI et Matteo ZOPPIS Italie / Argentine 2021 1h45 VOSTF avec Gabriele Silli, Maria Alexandra Lungu, Severino Sperandio, Bruno Di Giovanni… La Légende du roi crabe renoue avec le bonheur des fables, des histoires qu’on se raconte autour d’une table ou devant un feu de bois… Au xixe siècle dans l’Italie rurale, Luciano, saint buveur devant dieu et diable, défie les paysans du coin et l’autorité du Prince. Seule Emma, la plus belle fille du village, accepte de l’aimer, malgré l’interdiction de son père. Après avoir commis, dans un accès de fureur, un acte de rébellion irréparable envers l’autorité, Luciano est exilé outre-Atlantique, en Terre de Feu argentine. A la fable paysanne succèdent alors la quête aventureuse et le motif de la perte de soi au cœur de l’immensité, digne du cinéma de Werner Herzog. Entouré de mercenaires et d’orpailleurs, Luciano, sous une fausse défroque de prêtre, cherche un trésor dans les solitudes de paysages arides, avec pour seule boussole un animal totem : un crabe dont la rumeur dit qu’il doit lui montrer le chemin… Les somptueuses compositions des cadres, la picturalité des plans composent un film qui est non seulement une joie pour l’œil, mais une formidable agrégation de la réalité et de l’imaginaire. (d’après M. Macheret, Le Monde) AFTER BLUE (PARADIS SALE) Écrit et réalisé par Bertrand MANDICO France 2021 2h07 avec Paula Luna, Elina Löwensohn, Vimala Pons, Agata Buzek, Michaël Erpelding… Des visions fantasmagoriques puissantes, des aventures d’une fantaisie radicale : après Les Garçons sauvages, l’étonnant Bertrand Mandico s’impose en alchimiste du cinéma, à la fois inventeur d’images et conteur un peu sorcier. Il faut tous ces talents pour nous emmener sur la planète After Blue, lieu d’exil pour une humanité qui a dû quitter la Terre, pourrie par la pollution et les écrans connectés. Les mâles n’ont pas survécu au changement : sur After Blue, leurs poils poussaient à l’intérieur… Mais les femmes, qui avaient réussi à maintenir une politique zéro agression, sont débordées par une créature violente, une cavalière « capable d’égorger son cheval en écoutant du disco ». Elle se nomme Kate Bush. Porté par un réjouissant délire, le film ne perd pourtant jamais son sérieux et parvient à rendre vraiment troublante l’étrangeté omniprésente. En pleine science-fiction, un western presque classique se met en place : coiffeuse sur After Blue, Zora part pour une équipée vengeresse avec sa fille Roxy, tombée sous le charme dangereux de Kate Bush, dont la tête est mise à prix. Le voyage aura tout d’initiatique pour la jeune femme… (F. Strauss, Télérama)
Lundi 21 MARS à 20h15 SÉANCE « PSYCHÉDÉLIQUE » proposée et présentée par l’artiste Nina CHILDRESS dans le cadre de son exposition Body Body au Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA Projection de LA PRISONNIÈRE Plusieurs films courts (clips musicaux et publicités) auxquels Nina Childress a participé pour les décors ou la figuration seront diffusés en première partie. Henri-Georges Clouzot, suite à l’impossibilité de terminer son film L’Enfer (1964), avec Romy Schneider, reprend pour La Prisonnière ses expérimentations cinétiques. Le début du film se situe dans une galerie d’art dont le modèle est la galerie Denise René, spécialisée dans l’Op-art. La séquence finale évoque un trip psychédélique. Nina Childress a peint en 1985 et 1986 trois tableaux se référant explicitement à la La Prisonnière. Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Vendredi 11 Mars LA PRISONNIÈRE Henri-Georges CLOUZOT se dit tout. » France 1968 1h47 Elle tombe sur l’inquiétant Stan (Laurent avec Elizabeth Wiener, Laurent Terzieff, Terzieff), qui va l’attirer dans son trip SM. Reporté au Vendredi 11 mars Bernard Fresson, Dany Carrel, Michel À cet égard, la toute première scène, où Etcheverry, Claude Piéplu… il manipule et déshabille des poupées, à 19 h 30 - Marché des Douves Scénario de H.G. Clouzot, fait redouter un symbolisme excessif. Prix libre - ni gratuit ni payant avec la collaboration de Monique Mais Clouzot évite magistralement cet En partenariat avec l'UPB Lange et Marcel Moussy écueil en mettant en scène la relation de soumission consentie qui se noue entre Le titre n’est pas une référence prous- Josée et Stan avec un art consommé de tienne. L’emprisonnement dont il est l’expérimentation graphique… Ce qui in- question ici est accepté. Le décor est téresse profondément Clouzot, c’est l’as- Mettez votre PUB celui de la libertaire fin des sixties (le tournage a lieu en plein mai 68). Josée pect pervers que prend inéluctablement toute relation passionnelle. Il conclut sur dans la gazette (Elisabeth Wiener, alors à la mode) et Gilbert (Bernard Fresson) forment un un constat amer : une histoire d’amour est faite de deux fictions qui ont peu de couple affranchi : « Chacun est libre et on chance de coïncider. 05 56 52 00 15
Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par Monoquini — lunenoire.org TRAÎNÉ SUR LE BITUME (DRAGGED ACROSS CONCRETE) Dimanche 6 MARS Scénario, musique et réalisation à 20h de S. Craig ZAHLER USA /Canada 2018 2h39 VOSTF Couleur avec Mel Gibson, Vince Vaughn, Tory Kittles, Michael Jai White, Jennifer Carpenter, Laurie Holden, Udo Kier, Thomas Kretschmann, Don Johnson… Inédit en salle Tout juste sorti de prison, Henry Johns revient chez lui pour découvrir que sa mère, endettée jusqu’au cou, doit se prostituer pour subvenir aux besoins de son plus jeune fils handicapé. En paral- lèle, deux inspecteurs de police che- vronnés sont mis à pied suite à l’inter- pellation brutale d’un suspect qu’un anonyme a filmée et diffusée sur inter- net. Mis sur la piste d’un trafic de stu- péfiants auquel Henry a accepté de par- ticiper, ils décident de se mettre à leur propre compte pour doubler les truands et ramasser le pactole… Après le western horrifique Bone toma- hawk (2015) et le thriller carcéral Section 99 (Brawl in cell block 99, 2017), S. Craig Zahler confirme avec ce formidable Traîné sur la bitume sa position de favo- ri dans le cinéma américain contempo- rain. Mais ici, américain n’équivaut pas à hollywoodien, ou bien vraiment à sa marge. Un rapide coup d’œil au choix de ses acteurs – Kurt Russell dans son pre- mier long-métrage et Mel Gibson pré- sentement, deux énormes stars deve- nues infréquentables suite à des prises de position controversées – suffit déjà (To live and die in L.A.), tout en élaborant inconditionnel pour un proche transpa- à percevoir le peu d’intérêt que Zahler un style éminemment personnel et d’une raît dans tous les interstices d’une toile porte à la bienséance et au politique- grande efficacité. de fond résolument sombre, chacun ment correct. Et la vision de ses films en- Le duo composé par Vince Vaughn et portant la croix de ses espérances, aspi- fonce le clou de son indépendance plus Mel Gibson – dans un de ses meilleurs rant à un bonheur et à une dignité que la à la massue qu’au marteau : languides rôles en flic bougon et opiniâtre – ne doit société lui refuse. et secs, tirés au cordeau, ils jouent sur surtout pas cacher l’implacable partition Déjà rompu en tant qu’écrivain (il est une attente proprement infernale avant chorale jouée par une galerie de person- l’auteur de plusieurs romans parus en un point de rupture aussi inévitable que nages parfois furtifs mais qui marquent France chez Gallmeister) à l’art de bros- libérateur. Loin, très loin des canons de le récit d’une empreinte absurde ou tra- ser avec un sens maniaque du détail des plus en plus formatés du cinéma domi- gique. Aucun manichéisme ici : pas de individus tiraillés par leurs désirs et leurs nant made in USA. Adepte de la com- bons, pas de méchants, chacun se dé- contradictions, Zahler excelle ici à dé- bustion lente, Zahler atteint avec ce bat dans l’immense zone grise de l’exis- ployer sur un ton parfois désinvolte des troisième long-métrage un point d’incan- tence où il serait illusoire d’attendre du situations inextricables, capables de descence ultime et propose une expé- sens ou de la justice. Dans un tel climat susciter autant le rire que l’effroi. rience en tous points singulière et jouis- de tension, de désespoir et d’affirmation Ainsi, nourri par l’humanité de person- sive, renouant avec un certain cinéma virile de la violence, ce sont paradoxale- nages prêts à tout pour s’en sortir, le des années 70-80 dans la veine abrasive ment les liens affectifs qui motivent les suspense complexe de Traîné sur le bi- et amorale des polars de Michael Mann choix extrêmes auxquels les multiples tume se dérobe pour mieux nous saisir (Thief, Manhunter) et de William Friedkin protagonistes doivent se plier. L’amour dans ses surgissements sauvages.
DEUX FILMS DOCUMENTAIRES DÉCOUVERTS À L’OCCASION DU FIFIB 2021 SOY LIBRE Film documentaire de Laure PORTIER avec Arnaud Gomez et Jacqueline Puygrenier C’est son frère Arnaud que Laure Portier a choisi de filmer dans son premier et très étonnant long métrage, Arnaud qui ne tient pas en place : malgré ses nombreux démêlés avec la justice, il ne peut s’empêcher de récidiver. Il tague un RER, vole un scooter et prépare son exil en Espagne. Entre Arnaud et Laure s’engage un face-à-face où chacun re- discute la position de l’autre. Le frère se demande pourquoi la sœur filme un moment qui lui paraît particulièrement anodin, ricane à l’idée d’une scène qui plaira aux « babas cool de la culture » (en l’occurrence, nous). Quant à la sœur, elle rappelle à l’ordre le frère lorsque celui-ci s’emporte dans des discours qui ne lui ressemblent pas : « Arrête Arnaud, c’est à moi que tu parles, pas à la caméra, qu’est-ce que j’en ai à foutre de Sarkozy… » Après avoir été cet adolescent sociologiquement déterminé, Arnaud mute, à la faveur de son exil. Il s’enfuit à Alicante, dé- laisse le français subi pour l’espagnol choisi, prend le relais de sa sœur et se filme lui-même. Il vit de menus larcins, devient SDF, on le retrouve au Pérou en train de piller des magasins. Très vite, les repères se brouillent : selon les scènes, le jeune garçon a les cheveux courts ou longs. C’est que, faisant fi de la chronologie, la cinéaste filme son frère tel qu’elle le voit, NOUS un héros épique qui parcourt le monde. Dans son errance, Arnaud se réinvente : ce n’est plus son environnement qui le détermine, mais cet élan vital qui le porte jusqu’au Pérou, à la recherche d’une chose indéterminée, une forme d’apaise- ment qui l’attendrait à un endroit du monde – il en est cer- tain… Si Soy libre est le cadeau d’une sœur à un frère, il se formulerait sans doute ainsi : tu es seul, mais je te regarde. Film documentaire d’Alice DIOP (M. Macheret, Le Monde) France 2020 1h57 Un voyage le long de la ligne B du RER, à la rencontre de découv celles et ceux qui habitent ces lieux indistincts que l’on ap- rix Utopia • P e rt pelle la banlieue… PRIX e d es s p DÉCOUVERTE Que désigne ce « nous », dont Alice Diop fait le titre de son 2022 documentaire, inspiré plus qu’adapté d’un récit de voyage d’ ect ateurs de François Maspero ? De la randonnée que celui-ci a effec- tuée à travers la banlieue parisienne, il a rapporté en 1990 Les Passagers du Roissy-Express, livre inclassable et d’une grande justesse. Trente ans après, la cinéaste de La Permanence a suivi à son tour la ligne B du RER qui traverse l’Île-de-France, du Nord populaire où elle a grandi au Sud inconnu, qu’elle a appris à découvrir. Prenant ses distances avec le texte, le film dépasse la linéarité du road-movie et opte pour une forme éclatée, à l’image d’une région dont les populations vivent sans se mélanger les unes avec les autres. De ses rencontres avec des mondes qui s’ignorent, Alice Diop tire une douzaine de séquences parfaitement saisies, pareilles à des tableaux. Le montage les confronte comme les parties d’un tout, qui serait cette France chantée par Jean Ferrat à la fin du film. Et l’on mesure alors l’ampleur du geste ciné- matographique, qui aura réuni en moins de deux heures un mécanicien malien d’Aubervilliers, les jeunes d’une cité écou- tant Édith Piaf, la sœur de la réalisatrice, infirmière libérale ef- fectuant sa tournée, des royalistes commémorant la mort de Louis XVI dans la basilique Saint-Denis, le souvenir de Juifs internés à Drancy dans l’attente de leur déportation vers les camps de la mort… ou des chasseurs à courre de la vallée de Chevreuse on ne peut plus exotiques, mais néanmoins partie prenante de notre nation au même titre que tous les autres. Tournant le dos à notre société gravement fracturée, Nous ac- corde une place à chacun, dans un élan d’une grande audace qui tient de l’utopie politique. (F. Ekchajzer, Télérama)
Mercredi 9 MARS à 20h30, première projection du film - CINÉMARGES CLUB #41 Projection du film suivie d’un échange avec Christine Larrazet, Maître de Conférences à l’Université de Bordeaux en sociologie et science politique comparatives. découv rix Utopia • P e rt PRIX e d es s p DÉCOUVERTE 2022 d’ ect ateurs LES MEILLEURES lisent les affrontements à coup de discus- sions, d’écoute, de défis musicaux. Et c’est là que Nedjma va véritablement découvrir Zina, sa nouvelle voisine, l’antithèse de ce qu’elle est : plus extravertie, plus assu- rée, plus féminine, plus cultivée… et quelle Écrit et réalisé par pénètrent sur certaines chasses gardées voix ! Les deux s’observent, mues par une Marion DESSEIGNE-RAVEL sans avoir été dûment cooptées. Pour son attirance irrépressible, mais tout de même France 2021 1h21 premier long métrage, Marion Desseigne- en chiennes de faïence, puisqu’après tout, avec Lina El Arabi, Esther Bernet- Ravel s’attaque à une part d’intimité sociale elles font partie de deux bandes rivales. Rollande, Mahia Zrouki… jamais franchement dévoilée à l’écran, un Mais certaines choses semblent en défi- monde sans concessions où l’on peut voir nitive plus fortes, des choses que Nedjma Ici règnent des codes – ceux de l’adoles- détruire en quelques secondes une réputa- ne sait pas nommer, reconnaitre, encore cence, ceux des réseaux sociaux, ceux tion forgée longuement. En témoignent les moins assumer. Le dilemme sera terrible. du wesh, langage à part – qui tentent de tags de l’immeuble où réside Nedjma avec Comment vivre au grand jour cette rela- s’émanciper de ceux des adultes. On se sa mère sur-occupée et Leila, sa petite tion sans tout perdre ? Leur premier ren- colle des défis drôles, idiots, parfois re- sœur à la complicité indéfectible… À l’ado- dez-vous se fera loin des yeux indiscrets, doutables. On se fout la honte et on a peur lescence, on ne se construit déjà plus dans sur le toit de leur immeuble, sous les étoiles qu’elle retombe sur soi. Souvent au ciné- le regard des parents, mais bien plus dans d’une nuit complice… ma étaient sur-représentées les aventures celui des camarades du même âge, qui masculines, voici que les réalisatrices d’une ne font pas de cadeau. Alors, dans ce mi- Dans une ambiance pop et bigarrée, la nouvelle génération essaient de combler cro-univers impitoyable, où nulle n’est sûre trame de l’intrigue est plantée, complexe, le manque de représentations féminines, d’échapper très longtemps à la rumeur et intelligente. Jamais il ne sera question de loin des modèles préformatés. « Les meil- aux caméras des téléphones portables, véritable homophobie. Tout est plus dif- leures », ce pourrait-être un surnom que Nedjma file doux, sans raser les murs mais fus que cela. Il n’empêche que Nedjma des adolescentes se donnent pour se gal- en se coulant dans le moule de la fille cool, s’éloigne de ses amies, ne parle pas à sa vaniser, affronter les arènes de la vie, celles un brin asexuée, tantôt traînant avec son mère… Et même si les temps changent, il de leur quartier, pour se renforcer mutuel- cercle de copines, tantôt jouant au foot a été difficile de trouver de jeunes comé- lement. À l’instar des blancs-becs qui es- avec quelques gars des immeubles. diennes pour interpréter certains rôles, par saient de faire la loi sur leur territoire, les Le seul havre de paix véritable semble peur d’être stigmatisées. C’est à coup d’hu- filles désormais se regroupent en bandes être le local de l’association de quartier mour et de courage que les filles devront à accès très limité. Malheur à celles qui où les éducateurs et éducatrices cana- conquérir encore plus de place pour exister !
Et puis on a sauté ! mar 8 > sam 12 mars Texte Pauline Sales Mise en scène Odile Grosset-Grange [ à partir de 8 ans ] Kind mer 9 > ven 11 mars Invasion création Un spectacle de Peeping Tom Mise en scène Gabriela Carrizo jeu 17 > sam 26 mars et Franck Chartier Un spectacle du collectif Crypsum Séance en audiodescription 11 mars Texte Luke Rhinehart En partenariat avec l’Opéra National de Bordeaux Traduction Francis Guévremont Conception, adaptation, mise en scène Harlem Quartet Alexandre Cardin, Olivier Waibel En partenariat avec le Glob Théâtre dans le cadre de leur saison Ici&là et l’IDDAC mar 15 > ven 18 mars La Mouette D’après le roman Just Above My Head de James Baldwin Adaptation et mise en scène Élise Vigier Traduction, adaptation et dramaturgie mar 22 > sam 26 mars Kevin Keiss D’après Anton Tchekhov Traduction Olivier Cadiot People Under Mise en scène Cyril Teste - Collectif MxM Séance en audiodescription 25 mars No King création P.U.N.K. mar 15 > sam 19 mars design Franck Tallon Un spectacle de Renaud Cojo Direction musicale David Chiesa Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine En partenariat avec l’Opéra National de Bordeaux Direction Catherine Marnas
DEUX PROJECTIONS-RENCONTRES AVEC LE GRAND RÉALISATEUR UKRAINIEN SERGEI LOZNITSA organisées par l’Université Bordeaux Montaigne et ALCA Nouvelle-Aquitaine En présence du réalisateur Sergei Loznitsa, de Joël Chapron, traducteur, et de Clément Puget, Maître de conférences en cinéma et audiovisuel, Université Bordeaux Montaigne. Comme chaque année, depuis sa création en 2005, le Master « Documentaire et archives » de l’université Bordeaux Montaigne reçoit un documentariste pour évoquer son œuvre et la manière dont son geste cinématographique relève autant d’une démarche de recherche que d’un désir de création artis- tique. Sensible aux usages de l’archive en documentaire, notre invité, Sergei Loznitsa, est tout aussi connu de la critique internationale pour ses films de fiction sélectionnés notamment au Festival de Cannes (My joy, Une femme douce, Donbass…) que pour son œuvre documentaire débutée en 1996. Passionné par la porosité manifeste entre « documentaire et fiction », le cinéaste ukrai- nien témoigne, film après film, d’une volonté constante d’interroger les images qu’il monte – particulièrement dans le cas de celles dites d’archives – plus que de les asséner au spectateur en tant que preuves (illusoires) du passé. Les deux projections prévues – de deux de ses documentaires les plus récents – nous offriront de (re)découvrir certains pans de l’Histoire de l’URSS durant la Seconde Guerre mondiale d’une part et au début des années 1950 d’autre part. Mais au-delà de l’Histoire, c’est bien de la manière dont le cinéma documentaire accueille le réel qu’il sera question au cours de ces projections-rencontres. Mercredi 9 Mars à 20h BABI YAR. CONTEXT Film documentaire de Sergei LOZNITSA Ukraine 2021 2h01 VOSTF 29 et 30 septembre 1941 : plus de 33 000 Juifs sont assas- sinés par les membres de l’Einsatzgruppe C, de l’Armée alle- mande, dans le ravin de Babi Yar, à proximité de Kiev. Le documentariste est parti à la recherche d’images et d’ar- chives multiples pour donner à voir un des événements les plus marquants mais également invisible de la Seconde Guerre mondiale. Soucieux d’offrir au regard du public un matériau à interroger, le film retrace le moment Babi Yar dans toute sa complexité terrifiante et originelle. (Clément Puget) Jeudi 10 Mars à 20h FUNÉRAILLES D’ÉTAT Film documentaire de Sergei LOZNITSA Russie 2019 2h15 VOSTF Joseph Vissarionovitch Djougachvili, dit Staline, meurt le 5 mars 1953. Il est enterré le 9 mars. Quatre jours de deuil sé- parent ces deux dates, dont Sergei Loznitsa choisit de rendre compte à l’aide des images filmiques tournées par les opé- rateurs officiels du pouvoir au cœur de l’événement. Ce film de montage d’archives donne à voir l’immense émotion du peuple soviétique à l’aune de l’extraordinaire culte de la per- sonnalité qui était en vigueur sous Staline. (Clément Puget)
Vendredi 11 MARS à 20h15 SOIRÉE-DÉBAT SUR L’ADOPTION organisée par l’association Enfance et Familles d’Adoption (EFA 33) Projection de C’EST TOI QUE J’ATTENDAIS suivie d’un débat avec Eva Sanz, Présidente d’EFA 33, et Mireille Chatelard, Vice-Présidente d’EFA 33. Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Mardi 1er Mars. C’EST TOI QUE J’ATTENDAIS Film documentaire de Stéphanie PILLONCA France 2020 1h27 Sentiment censément universel dans nos civilisations, le dé- sir d’enfant peut générer une écrasante tension quand il se LA MOUETTE heurte aux obstacles qui peuvent l’entraver. C’est à ce croi- sement où s’enchevêtrent joies et souffrances, espérances et désillusions, miroirs de qui l’on est et de qui l’on sera, que la réalisatrice a choisi de se placer, privilégiant une approche plurielle à travers quatre trajectoires d’adoption. ET LE CHAT Côté pile se trouvent deux couples engagés dans un proces- sus d’adoption, l’un encore aux prémisses, dans l’anxiété des entretiens et des visites évaluant sa candidature, l’autre ayant déjà reçu un agrément mais attendant depuis près de trois an- nées qu’un enfant lui soit confié. Deux couples qui racontent des parcours personnels touchants, voire très émouvants. Fim d’animation d’Enzo D’ALO Côté face, le film donne la parole à une mère ayant accouché Italie 1999 1h20 sous X : récit bouleversant d’une adolescente anglaise de 16 D’après la nouvelle de Luis Sepulveda, ans tombant enceinte à son premier rapport sexuel, réussis- Histoire d’une mouette et du chat sant à cacher sa grossesse, accouchant seule dans l’appar- qui lui apprit à voler (Editions Métailié) tement des vacances de ski familiales en France et, en état de choc, convaincue par ses parents de renoncer à son bébé. DESSIN ANIME EN VERSION FRANCAISE Elle rêve de retrouver ce fils près de 30 ans après. Une volon- POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 6 ANS té poignante de renouer le lien qui est aussi celle d’un père de famille français menant une enquête difficile sur la femme Epuisée, empoisonnée et couverte de goudron par une nappe inconnue qui lui a donné naissance sous X en 1972. de pétrole, une mouette s’effondre et pond un œuf, qu’elle a tout juste le temps de confier à Zorbas, un brave matou qui passait par là… Avant de mourir, elle a la force de lui faire promettre trois choses : il ne mangera pas l’œuf, il en pren- dra soin jusqu’à éclosion et il apprendra à voler au nouveau- né. Vous parlez d’une mission pour un chat ! Mais Zorba n’a qu’une parole et le voilà obligé de couver, puis bientôt papa d’un oisillon piailleur… Inspiré d’un classique de la littérature enfantine signé Luis Sepulveda et traduit en 12 langues, ce dessin animé est vrai- ment très sympa. Scénario farfelu et pas bête, graphisme chaleureux et original, ça fonctionne d’un bout à l’autre. L’éclosion du bébé mouette est un grand moment : l’oisillon sorti de l’œuf se jette au cou du matou en l’appelant maman ! La chasse aux mouches (pour le nourrir) et les travaux pra- tiques (pour lui apprendre à voler) sont tout aussi hilarants. Ce mélange d’humour, de gentillesse… et de suspense, avec une armée de rats affamés qui guettent le zoziau, évite tout dérapage vers la niaiserie. Cela vaut aussi pour la bande son. Pour une fois, les comé- diens qui prêtent leur voix aux humains et aux animaux ne se sentent pas obligés de bêtifier. Ajoutons que la musique et les chansons, mêmes traduites en Français, sont épatantes.
JEAN-MICHEL LE CARIBOU ET LES HISTOIRES D’AMOUR INTERDITES Film d’animation de Matthieu AUVRAY France 2020 42 mn Librement inspiré des albums de Magali Le Huche (Ed. Actes Sud) Pour les enfants à partir de 4 ans - Tarif unique : 4 euros Aïe, aïe, aïe !!! Marcel, le maire, décide d’interdire les histoires d’amour : ça n’engendre que des problèmes et ça rend tout le monde malheureux ! Interdire les histoires d’amour ? Jean-Michel n’est pas trop pour et sa petite amie Gisèle non plus… Hélas, la répression commence. Notre super-héros est fort et courageux, mais il y a tout de même une chose qui peut le rendre vulnérable, comme le commun des mortels : l’amour ! Le film aborde avec beaucoup d’humour la question des premiers émois amoureux, mais surtout les questions de handicap et de communication. Les dialogues jouent sur la prononciation et le langage, la besace du film est pleine de gags qui vont enchanter les enfants, tout en les entraînant vers un propos très sérieux, et avec le plus grand respect. Une jolie leçon à partager en famille ! PAS PAREIL... ET POURTANT ! Programme de 4 petits films d’animation Suisse Allemagne Croatie 2021 Durée totale : 40 mn Pour les enfants à partir de 3 ans - Tarif unique : 4 euros Quatre histoires qui montrent que la différence est une richesse, et qu’il ne faut surtout pas en avoir peur. Que notre couleur ne soit pas la même, que l’on soit plus petit ou plus grand, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice et cohabiter pour le meilleur. Noir et blanc : Malgré le rejet dont il est victime, un petit mouton noir va aider un troupeau de moutons blancs à échapper aux vautours qui les menacent... La Corneille blanche : un corbeau blanc n’est pas le bienvenu dans la famille des corbeaux noirs. Tout le groupe se moque de lui, mais rira bien qui rira le dernier. Le Moineau et l’avion de papier : un petit moineau se retrouve seul pendant que sa maman est partie à la recherche de nourriture. Pendant ce temps, il fait la connaissance d’un avion de papier... Le Renard et l’oisille : un renard solitaire fait la connaissance d’un oisillon à peine sorti de l’œuf. Drôle de rencontre, qui va s’avérer tout à fait bénéfique... PETIT VAMPIRE Film d’animation de Joann SFAR d’après ses albums de bande dessinée France 2020 1h20 Pour les enfants à partir de 6 ans Petit Vampire vit dans une maison hantée avec une joyeuse bande de monstres plus ou moins craignos et néanmoins formidablement intelligents et sympathiques… mais il s’ennuie sévère. Cela fait maintenant 300 ans qu’il a 10 ans, il commence à se lasser. Son rêve ? Aller à l’école pour se faire des copains et sortir de cette maison qui a tout de la prison dorée. Mais ses parents ne l’entendent pas de cette oreille : le monde extérieur est bien trop dangereux, même et surtout pour un p’tit gars qui est un p’tit vampire. Accompagné par Fantomate, son fidèle bouledogue, notre héros décide alors de s’échapper du manoir en cachette, bien déterminé à rencontrer d’autres enfants… Pour cette nouvelle réalisation haut de gamme, Joann Sfar a assemblé un casting vocal quatre étoiles avec notamment Jean-Paul Rouve, Camille Cottin et Alex Lutz… L’auteur-dessinateur-réalisateur s’est quant à lui octroyé le rôle d’un des amis de Petit Vampire, Marguerite, un monstre de 200 kilos !
Vendredi 25 MARS à 20h, SOIRÉE-DÉBAT : QUAND L’ENFANT ÉLÈVE L’ÉCOLE… organisée par le Collectif des Associations Partenaires de l’Ecole Publique (CAPE) « Ce que les enfants feront, c’est ce qu’on aura fait avec eux, pas ce qu’on leur aura dit de faire. » Philippe Meirieu Projection de ÊTRE PLUTÔT QU’AVOIR suivie d’un débat : comment pré- parer l’enfant à remplir ses devoirs envers ses proches et l’humanité dans son ensemble ? Notre école, si décriée, si malmenée, est-elle adaptée et/ou adaptable aux enfants d’aujourd’hui ? Peut-on, au quotidien, dans et autour de l’école, aider les enfants à construire leur humanité, leur citoyenneté ? Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Mardi 15 Mars ÊTRE PLUTÔT QU’AVOIR ? À L’ÉCOLE AUTREMENT Film documentaire et rassemblements. Maria Montessori, d’Agnès FOUILLEUX Celestin Freinet, Gustave Monod, Rudolf France 2017 1h28 Steiner… L’école de Summerhill voit le jour… Agnès Fouilleux, dans un film nourri, vi- En écho, les voix actuelles d’ensei- vant, passionnant, interroge l’évolution gnants, de psychologues, chercheurs… de l’éducation à travers notre histoire et, accompagnent et ponctuent les images tout en faisant un état des lieux actuel et paroles de gamins en situation d’ap- des questionnements, nous plonge dans prentissage. les alternatives… Et toujours cette interrogation qui sous- En 1921, à peine sortis des horreurs et tend le formidable engagement passion- des dévastations de la « grande guerre », né et passionnant de tous ceux qui in- pacifistes, éducateurs et autres per- terviennent devant la caméra curieuse sonnes engagées dans l’éducation des d’Agnès Fouilleux : quel projet de vie chères têtes blondes s’interrogent : donnons-nous à nos enfants, pour quel « changer l’éducation pour changer le monde les préparons-nous ? Quel monde monde ». Il y aura de nombreux échanges souhaitons nous leur transmettre ? Cette soirée est associée à une mise en pratique à travers des ateliers, le samedi 26 mars de 10h à 13h, salle Amédée Larrieu, place Amédée Larrieu à Bordeaux. Ateliers ouverts à toutes et tous, qui vous permettront de découvrir quelques modestes outils d’émancipation que vous pourrez transmettre à votre tour.
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