21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public

La page est créée Hervé Gregoire
 
CONTINUER À LIRE
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
ÉDITION NUMÉRIQUE
  Jeudi 11 janvier 2018
  Supplément spécial en partenariat
  avec le Conseil départemental de la Côte-d’Or

ILS SE SONT DISTINGUÉS EN 2017
21 Côte-d’Oriens
en lumière

■ Le Conseil départemental de la Côte-d’Or et Le Bien Public s’associent autour de leur volonté commune de mettre en lumière quelques habitants
de Côte-d’Or. Nous en avons choisi symboliquement 21. Photos archives LBP
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018
 02 SUPPLÉMENT
DI J ON VŒUX DE FR A NÇOIS S AUVA DE T

« Demain doit être meilleur qu’aujourd’hui »
Le président du conseil départe-
mental de la Côte-d’Or, François
Sauvadet (UDI), a présenté ses
vœux pour l’année 2018, mercre-
di soir, à Dijon. À cette occasion,
il a souhaité mettre des Côte-
d’Oriens méritants à l’honneur.

F   rançois Sauvadet, président du
    conseil départemental de la Cô-
te-d’Or, la mine réjouie et d’humeur
blagueuse, a adressé ses vœux, dans
la salle d’honneur du Département,
à un parterre d’élus, de représen-
tants des autorités judiciaires, mili-
taires et religieuses, de présidents
d’associations, ainsi qu’à la préfète
de Région.                                ■ Quelques « Côte-d’Oriens en or » étaient présents, hier soir, lors de la cérémonie des vœux de François
                                          Sauvadet. Photo Didier VANDECASTEELE
 Des Côte-d’Oriens qui font
 la fierté du Département                 François Sauvadet. Pour ouvrir le         “musher”, autrement dit un pilote      phe Pestel, professeur de sciences
                                          bal, le plus jeune, Thibaud Garnier,      de chiens, meneur d’attelage, parti-   et vie de la terre, qui « ont conduit
Très rapidement, il a fait monter sur     17 ans, porte-drapeau pour le Sou-        cipera en 2018 au championnat du       au Groenland, en 2017, une cin-
scène un à un des Côte-d’Oriens           venir français. « Passionné d’histoi-     monde en Suède. D’autres noms          quantaine d’élèves du collège de
mis à l’honneur dans ce supplé-           re, il assure sa mission dans le cadre    encore que vous retrouverez dans       Saulieu et du collège de Liernais
ment pour signifier une nouvelle          des cérémonies patriotiques, car il       ce supplément : Kessor Seang et        […] Prochain défi en 2018-2019 : la
fois, devant tout le monde, combien       est convaincu, comme nous, que            Paul-André Demurger, primés au         Norvège ».
le Département est fier de leur           rien de grand ne peut se construire       concours Lépine de Paris en 2017 ;     En conclusion, François Sauvadet
engagement et leur dévouement.            en oubliant l’histoire. » Jonathan        Jean-Marc Roulot, viticulteur à        s’est adressé à tous les invités pré-
« Ce sont des Côte-d’Oriens qui           Forey, 30 ans, et Nicolas Lariotte,       Meursault et acteur dans « le beau     sents dans la salle : « Je vous sou-
agissent, qui créent, qui mettent la      22 ans, « ont sauvé des flammes,          film de Cédric Klapisch, Ce qui        haite une année de projets et d’ini-
France en mouvement et qui incar-         avec héroïsme, le couple Monti à          nous lie » ; ou Véronique Cou-         tiatives en Côte-d’Or, au service de
nent des valeurs auxquelles nous          Hauteville-lès-Dijon. » Jason Four-       vreux, principale du collège Fran-     l’idée que demain doit être meilleur
sommes attachés », a souligné             nier, 23 ans, d’Is-sur-Tille, un          çois-Pompon à Saulieu, et Rodol-       qu’aujourd’hui ».

S AINT- JE AN -DE- LOS NE DISTINCTION [ 1/ 21]

À 17 ans, Thibaud Garnier est devenu
porte-drapeau du Souvenir français
En 2017, le Souvenir français     Souvenir français. Un voya-                                                                      vacant. Désormais, il sup-
du canton de Saint-Jean-de-       ge de 48 heures qui l’a                                                                          plée « presque à plein-
Losne a accueilli un nou-         mené sur les plages du Dé-                                                                       temps » Rachel Grivault-
                                  barquement, en Norman-                                                                           Laisne, vice-présidente de
veau porte-drapeau dans           die. Il a alors visité les cime-                                                                 l’association, quand celle-ci
ses rangs. Il s’agit d’un jeune   tières milit aires et le                                                                         ne peut pas être présente à
homme de 17 ans, passion-         Mémorial de Caen. Ce fut                                                                         deux manifestations simul-
né d’histoire, suppléant de       pour lui une révélation.                                                                         tanées.
l’actuel porte-drapeau.           Très impressionné par ce
                                  qu’il a vu, il a pris la déci-                                                                   Des envies
                                  sion de s’investir dans une                                                                      de Sciences Po
U   n jeune homme de
    17 ans est devenu porte-
drapeau du Souvenir fran-
                                  œuvre patriotique. L’occa-
                                  sion lui a été donnée lors
                                  d’une assemblée générale
                                                                                                                                   ou d’armée de l’air
                                                                                                                                   Thibaud Garnier est actuel-
çais, dans le canton de           du Souvenir français, à la-                                                                      lement en bac S au lycée
Saint-Jean-de-Losne. Il           quelle étaient conviés les                                                                       Gustave-Eiffel à Dijon. En
s’agit de Thibaud Garnier,        jeunes qui avaient participé                                                                     2018, il espère avant tout
résidant à Losne, impliqué        à ce voyage. Le jeune hom-                                                                       décrocher son bac pour en-
dans le Souvenir français         me, passionné d’histoire, et                                                                     suite intégrer « Sciences Po
du canton depuis près de          particulièrement des deux                                                                        ou l’armée de l’air, afin de
trois ans. Il a fait ses pre-     guerres mondiales, a été le                                                                      devenir pilote de chasse »,
miers pas le 11 novembre, à       seul de son groupe à se                                                                          tout en continuant d’assu-
Saint-Usage.                      rendre à cette assemblée. À                                                                      rer son rôle de porte-dra-
Ce désir de devenir porte-        la suite du décès de Claude                                                                      peau lors des commémora-
drapeau vient d’un voyage         Serres, le porte-drapeau du                                                                      tions, qu’il considère avant
effectué en 2015, avec sa         Souvenir français, le bu-          ■ Thibaud Garnier, en tenue officielle, devant le monument    tout comme « un plaisir et
classe de troisième et le         reau lui a confié le poste         aux morts de Saint-Jean-de-Losne. Photo Jean-François MERLE   une fierté ».

www.bienpublic.com                                                                                                                                          W21 - 0
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC
                                                                                                                SUPPLÉMENT              03
S EU R RE DISTINCTION [ 2/21]

Luc Antoine a porté le drapeau
sur les Champs-Elysées
Le lieutenant Luc Antoine, chef                                                                                 net, chez lui, le soir. Car la
du centre de secours de Seur-                                                                                   pression montait peu à peu.
re, a été porte-drapeau du                                                                                      « Mais c’est une bonne pres-
                                                                                                                sion. Je veux être parfait, à la
dixième bataillon des sapeurs-                                                                                  hauteur de la mission qui m’a
pompiers de France, qui a                                                                                       été confiée. Il y aura des mil-
défilé sur l’avenue des                                                                                         liers de personnes. Nous
Champs-Élysées le 14 juillet.                                                                                   n’aurons droit à aucune er-
                                                                                                                reur. Il ne faudra aucun relâ-

L   e week-end du 14-Juillet, il
    devait s’aligner sur le Ma-
rathon du Mont-Blanc. Mais
                                                                                                                chement », prévenait Luc An-
                                                                                                                toine.
                                                                                                                Pour que tout se déroule com-
le lieutenant Luc Antoine est                                                                                   me prévu, les pompiers se
finalement allé chercher le fa-                                                                                 sont entraînés au centre d’in-
meux drapeau sous l’Arc de                                                                                      tervention et de secours de
Triomphe, en tenue officielle.                                                                                  Dijon-Est à Chevigny-Saint-
À 52 ans, le chef du centre de                                                                                  Sauveur et à la base aérienne
secours de Seurre a été le                                                                                      102, la nouvelle école de gen-
porte-drapeau du dixième ba-                                                                                    darmerie à Longvic. Durant la
taillon des sapeurs-pompiers                                                                                    dernière phase, les pompiers
de France, qui a défilé sur                                                                                     sélectionnés se sont entraînés
l’avenue des Champs-Élysées,                                                                                    quotidiennement avec toutes
le 14 juillet, à Paris. Luc An-                                                                                 les autres unités qui ont défilé
toine ne s’attendait pas à être                                                                                 au camp militaire de Satory
sélectionné. « Je ne me voyais                                                                                  (Yvelines) pour être prêts le
même pas être pris dans le                                                                                      jour J.
bataillon. Être porte-drapeau,                                                                                  Près de six mois plus tard, les
c’est le Graal », a-t-il réagi à                                                                                souvenirs sont intacts. « Il n’y
l’annonce de la nouvelle.                                                                                       a eu que des points positifs
                                                                                                                lors de cette journée, estime le
Une préparation intense                                                                                         lieutenant. J’ai eu la chance de
Consciencieux, le lieutenant                                                                                    vivre une aventure humaine
s’est préparé à sa manière. Il a                                                                                extraordinaire. » Le drapeau
dévoré les vidéos des derniers          ■ Le lieutenant Luc Antoine a été porte-drapeau des pompiers            sera « précieusement conser-
défilés du 14-Juillet sur Inter-        lors du défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées. Photo Clea CARRE   vé », assure Luc Antoine.

BE AUNE DISTINCTION [3/21]

Dr Mourcia, leader du projet de la maison de santé
Dix-huit associés et trois                                                                                        d’un pôle de santé qui
collaborateurs sont regrou-                                                                                       compte désormais une mai-
pés dans une maison de                                                                                            son de spécialistes.
santé ultra-moderne, inau-                                                                                        « Le fait d’être regroupés
gurée en mars 2016, dans                                                                                          permet d’être plus efficaces
le quartier Saint-Jacques à                                                                                       et de faire dix fois plus de
Beaune, et construite sous                                                                                        choses », constate Sébas-
l’impulsion du Dr Mourcia.                                                                                        tien Mourcia. « En 2017,
                                                                                                                  nous avons par exemple
 Des nouveaux                                                                                                     lancé une campagne de
 praticiens attendus                                                                                              vaccination pour le téta-
                                                                                                                  nos. Nous avons vacciné
 en 2018                                                                                                          près de 400 personnes.
« On aurait presque envie                                                                                         Pour nous, c’était un test. »
de tomber malade. » C’est                                                                                         L’équipe est appelée à
une phrase que les visiteurs                                                                                      s’étoffer. « Nous sommes
ont souvent prononcée,                                                                                            en pourparlers avec plu-
lors de l’inauguration de la                                                                                      sieurs praticiens qui pour-
maison de santé pluridisci-                                                                                       raient venir s’installer à la
plinaire. Situé à proximité                                                                                       maison de santé au pre-
du palais des Congrès, le                                                                                         mier trimestre 2018, an-
bâtiment de 1 300 mètres                                                                                          nonce le généraliste. L’an-
carrés accueille, depuis                                                                                          née prochaine, le pôle
2016, vingt et un profes-                                                                                         santé va proposer des pres-
sionnels de santé, dont la                                                                                        tations qui seront de quali-
moyenne d’âge se rappro-          ■ Sébastien Mourcia (deuxième en partant de la gauche) et ses confrères         té. Une dizaine d’actions de
che des 35 ans. Cette mai-        lors de la visite du chantier de la maison de santé située dans le quartier     santé publique seront me-
son est la pierre angulaire       Saint-Jacques à Beaune. Photo Marie PROTET                                      nées. »

W21 - 0                                                                                                                       www.bienpublic.com
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018
 04 SUPPLÉMENT
ME U RS AU LT DISTINCTION [4/ 21]

Jean-Marc Roulot, comédien
et vigneron
Vigneron à Meursault, Jean-Marc
Roulot a presque joué son propre
rôle dans le dernier film de Cédric
Klapisch, Ce qui nous lie, sorti en
salles en juin 2017.

L    e film a été tourné chez lui, à
     Meursault : 15 hectares divisés
en 17 parcelles, 90 % de blanc.
Mais sur l’écran, il tient aussi son
rang. Né à Beaune, Jean-Marc Rou-
lot est également comédien. « C’est
la première fois que je suis acteur et
vigneron. D’habitude, je suis l’un
ou l’autre. Je dis à mon équipe que
je vais sur un tournage et eux, ils me
découvrent un an et demi plus tard
à la télé ou au cinéma. Quand je
vois Ce qui nous lie, ça me touche.
Je vois mon équipe, les lieux que je
connais par cœur, les bouteilles
anciennes de mon père », explique-
t-il.

 Le film, c’est un peu
 son histoire
Ce qui nous lie, une histoire de
transmission et de famille, ressem-      ■ François Civil, Cédric Klapisch, Ana Girardot et Jean-Marc Roulot, vigneron à Meursault. Photo Manuel DESBOIS
ble un peu à la sienne. Il se revoit,
fiston au destin tout tracé, faire son   réussit le conservatoire de Paris, la   les planches, il joue notamment         Marc Roulot assume sa double
coming out artistique à 20 ans,          classe de Michel Bouquet. Le vin,       Valère dans Tartuffe. « À l’époque, à   identité, vigneron et acteur. Sur
devant des parents consternés : « Je     pourtant, le rattrape. Comme dans       cause de l’héritage, on s’est retrou-   l’écran, c’était la deuxième fois,
quitte la maison, je veux devenir        le film, son père succombe à une        vés, avec ma sœur, à avoir les mê-      après Tu seras mon fils de Gilles
comédien ». Il rate l’entrée au Théâ-    maladie, le jeune comédien doit         mes discussions chez le notaire que     Legrand, que son vin tenait la
tre national de Strasbourg mais          rentrer s’occuper du domaine. Sur       dans le film. » Aujourd’hui, Jean-      vedette.

BE AUNE DISTINCTION [5/21]

Rémi Bergman fait son cinéma
Un Chinois, une Brésilien-                                                                                                      En parallèle, Rémi Berg-
ne, un Néo-Zélandais… et                                                                                                        man a décidé d’organiser
deux Beaunois. La secon-                                                                                                        un nouveau festival à
de promotion des Ateliers                                                                                                       Beaune avec deux amou-
du cinéma de Claude Le-                                                                                                         reux du jazz, Pierre Le-
louch, dirigés par Rémi                                                                                                         bourbouac’h et Gilles
Bergman, qui ont fait leur                                                                                                      Attard, pour « redonner la
rentrée en septembre, est                                                                                                       place que devait avoir le
à la fois locale et interna-                                                                                                    jazz à Beaune ».
tionale.                                                                                                                        Jazz O’verre s’est ainsi dé-
                                                                                                                                roulé les 30 septembre et
Une deuxième édition                                                                                                            1er octobre. « Nous som-
pour Jazz O’verre                                                                                                               mes très satisfaits de cette
Pendant dix-huit mois, les                                                                                                      première édition », affirme
quatorze apprentis âgés                                                                                                         Rémi Bergman. Si bien
de 16 à 41 ans travaille-                                                                                                       que l’édition 2018 est déjà
ront aux côtés du réalisa-                                                                                                      en préparation.
teur Claude Lelouch, no-                                                                                                        « Elle devrait avoir lieu à
tamment sur son 47e long-                                                                                                       la fin du mois de septem-
métrage intitulé Oui et                                                                                                         bre. Un concert sera aussi
non, dont le tournage se        ■ Rémi Bergman, directeur des Ateliers du cinéma, le cinéaste Claude Lelouch                    organisé après le Festival
déroulera principalement        et Alain Suguenot, maire de Beaune. Photo archives Marie PROTET                                 du film policier en avril »,
entre août et septem-                                                                                                           annonce-t-il. « Il y a inté-
bre 2018.                       métrage à l’automne. Ils        Le directeur se félicite de     vraie vie aux Ateliers. Tout    rêt à ce que 2018 soit une
« Ils travailleront égale-      ont beaucoup de travail »,      la partie événementielle        ce qu’on peut accueillir,       bonne année. 2019 sera
ment sur un autre long-         concède Rémi Bergman.           des Ateliers : « Il y a une     on le fait. »                   encore meilleure. »

www.bienpublic.com                                                                                                                                        W21 - 0
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC
                                                                                                                                            SUPPLÉMENT                      05
BE A UN E DISTINCTION [6/ 21]

Une vie au chevet des malades
Louise Duchini, 73 ans, a travaillé
pendant près de quarante ans
comme sœur hospitalière aux
Hospices civils de Beaune. Aujour-
                                                                                                                                        } J’ai énormément
d’hui à la retraite, elle a accepté                                                                                                     reçu : des leçons de
de raconter sa vie d’infirmière.                                                                                                        courage, de patience,
                                                                                                                                        d’ouverture aux autres
                                                                                                                                        de la part des malades
E   lle avait 4 ans lorsqu’elle est arrivée
    à Levernois, le 8 février 1948. Loui-
se Duchini, sœur hospitalière pendant                                                                                                   et de leur famille. ~
près de quarante ans aux Hospices ci-                                                                                                                     Sœur Louise Duchini
vils de Beaune, avait dû fuir l’Italie
avec toute sa famille. « J’ai migré en
France à cause du fascisme. À Lever-
nois, nous avons mené une vie simple,                                                                                                   commencé sa « formation religieuse »
à la campagne. »                                                                                                                        durant cette période.
À 14 ans, Louise, « qui ne [pouvait] pas                                                                                                Après le grand déménagement au cen-
payer ses études », a commencé par                                                                                                      tre hospitalier Philippe-le-Bon, sœur
garder les enfants d’une famille beau-                                                                                                  Louise a connu deux autres structures,
noise avant de travailler pour les sœurs                                                                                                à Villefranche-sur-Saône (Rhône),
de Saint-Vincent-de-Paul, rue des Ton-                                                                                                  puis à Chagny (Saône-et-Loire), avant
neliers. Soins à domicile, aide à la cuisi-                                                                                             de faire son retour définitif aux Hospi-
ne ou encore catéchèse ont été ses dif-                                                                                                 ces de Beaune, en 1979. Pendant quin-
férentes activités pendant cinq ans,                                                                                                    ze ans, elle a officié à l’école d’aides-soi-
avant de prendre des cours par corres-         ■ Louise Duchini a été sœur hospitalière aux Hospices civils de Beaune                   gnantes. En 1996, elle a constitué le
pondance pour devenir infirmière. Pa-          pendant près de quarante ans. Photo Thibault SIMONNET                                    service infirmier des consultations ex-
ri gagné : elle a été admise à l’école d’in-                                                                                            ternes de chirurgie et anesthésie et y est
firmières de Beaune en 1963.                   1968 et est ensuite devenue sœur hos-      çons de courage, de patience, d’ouver-        restée jusqu’à sa retraite, le 1er mai
                                               pitalière aux Hospices de Beaune,          ture aux autres de la part des malades        2006. Aujourd’hui, sœur Louise s’oc-
« On mettait du cœur                           principalement comme infirmière au         et de leur famille. J’ai des souvenirs ma-    cupe des six dernières sœurs hospita-
dans tout ce que l’on faisait »                bloc opératoire et aux urgences.           gnifiques. Les conditions de travail          lières de Beaune. « Mon rôle est de les
Deux ans plus tard, elle occupait son          « Dans la communauté de l’Hôtel-           n’étaient pas celles du XXIe siècle,          accompagner matériellement, mora-
premier poste dans une clinique pri-           Dieu, il n’y avait pas que les soins. On   mais on s’entraidait entre services. On       lement et spirituellement, jusqu’à la fin
vée, rue Louis-Blanc, à Dijon. Elle a          mettait du cœur dans tout ce que l’on      faisait corps. C’était une grande fa-         de leur vie. C’est un rôle dans lequel je
obtenu sa naturalisation le 1er mai            faisait. J’ai énormément reçu : des le-    mille », raconte sœur Louise, qui a           me sens bien. »

HAUTE VILLE-LÈS -DIJON DISTINCTION [7/21]

«Sans leur intervention, notre maison aurait été détruite »
Il est 12 h 45, lundi 6 mars,
quand un incendie se pro-
page dans le pavillon de Gi-
sèle et Henri Monti, situé rue
du Pied-de-Mont, à Haute-
ville-lès-Dijon. « Nous avons
été alertés par une odeur très
désagréable. En levant les
yeux, j’ai vu des flammes à la
jonction de la hotte de la che-
minée et du plafond », racon-
te Henri Monti. « J’ai utilisé
mon extincteur sans succès.
Je n’avais plus d’électricité,
donc plus de téléphone. C’est
le facteur qui passait qui a
alerté les pompiers. »
                                     ■ Gisèle et Henri Monti entourés des jeunes sauveteurs, Jonathan Forey, à gauche, et Nicolas Lariotte, à droite. Photo Michel HESS
Vingt minutes
de lutte contre le feu               courageusement contre les          Ils ont pu rejoindre leur do-       voisins qui nous ont témoi-           re, une partie des plafonds,
Heureusement, deux jeunes            flammes et les fumées pen-         micile vers 18 heures.              gné énormément de sympa-              les cloisons, les revêtements
hommes non loin de là, Jona-         dant une vingtaine de minu-                                            thie. »                               d’étanchéité… Le dernier
than Forey, 30 ans, et Nicolas       tes », poursuit Henri Monti.       Hébergés quatre mois                En attendant la remise en             coup de pinceau a été donné
Lariotte, 22 ans, originaires        À l’arrivée des pompiers, qui      chez leur fille                     état de son pavillon, le cou-         en octobre », détaille Henri
d’Hauteville-lès-Dijon, sont         ont rapidement maîtrisé le si-     Henri et Gisèle Monti ont te-       ple a été recueilli chez sa fille     Monti.
intervenus pour combattre            nistre, les deux sauveteurs,       nu à remercier Jonathan et          pendant plusieurs mois, à             D’un montant de 40 000 €,
l’incendie avec un autre             intoxiqués par les fumées,         Nicolas. « Sans leur inter-         150 mètres de là. Henri et            les travaux ont été financés
extincteur et un tuyau d’arro-       ont été pris en charge immé-       vention, notre maison aurait        Gisèle Monti ont pu rentrer           par l’assurance du couple.
sage. « Jonathan Forey, dans         diatement. Vers 15 heures, ils     été détruite. Nous tenons à         chez eux le 1er juillet. « Les        « Nous avons surmonté cet
les combles, et Nicolas La-          étaient acheminés aux ur-          rendre hommage également            travaux n’étaient même pas            épisode grâce à notre entou-
riotte, sur le toit, ont lutté       gences par les soldats du feu.     aux pompiers, gendarmes et          finis. Il a fallu refaire la toitu-   rage », conclut Henri Monti.

W21 - 0                                                                                                                                                         www.bienpublic.com
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018
 06 SUPPLÉMENT
DI J ON DISTINCTION [8/ 21]

Le « bois du futur » de ce Dijonnais
primé dans le monde entier
Né à Dijon, l’architecte Timothée           vient lier les fibres ensemble », expli-     il a commencé à développer la tech-          Harvard (Cambridge, États-Unis),
Boitouzet a créé la start-up Woo-           que le P-dg. « Cela lui permet d’être        nologie il y a quatre ans, alors qu’il       en collaboration avec le Massachu-
doo en 2016. Depuis, il enchaîne            plus écologique, plus dense, plus            é t a i t               étudiant à           setts Institute of Technology (MIT),
                                            performant et plus résistant au feu.         l’univer                     sité de         situé dans la même ville.
les prix internationaux.                    Il a une empreinte carbone deux fois
                                                                                                                                      23 prix internationaux en un an
«N         ous voulons faire du bois
           “magique”, jamais vu et
avec des caractéristiques démen-
                                            plus faible que le béton et 130 fois
                                            moins élevée que celle de l’acier.
                                            Cette technologie n’existait pas jus-
                                                                                                                                      Aujourd’hui, l’entreprise a doublé
                                                                                                                                      ses effectifs. En 2017, elle a reçu 23
tes. » Tel était l’objectif de Timothée     qu’alors », ajoute-t-il.                                                                  prix internationaux de l’innovation
Boitouzet, 29 ans, originaire de Di-        S’il a déposé le                                                                          dont le CleanTech Open Global
jon, en créant la start-up Woodoo en        brevet de son                                                                             2017 San Francisco et le i-LAB 2017
2016, à Paris. En inventant un bois         innovation                                                                                (ministère de l’Enseignement supé-
translucide, le jeune homme ambi-           en 2015,                                                                                  rieur, de la Recherche et de l’Innova-
tionnait de révolutionner la filière.                                                                                                 tion). La start-up vient de signer ses
La même année, il remportait le prix                                                                                                  premiers contrats avec des entrepri-
de l’innovateur de l’année décerné                                                                                                    ses françaises dans le secteur du luxe
par la MIT Technology Review, la                                                                                                      (lunetterie et horlogerie). « Même si
revue de la prestigieuse université                                                                                                      2017 a été une excellente année,
technologique américaine.                                                                                                                  on espère faire encore mieux en
                                                                                                                                           2018. Nous allons lever des
 Une technologie inédite                                                                                                                   fonds, augmenter nos équipes
                                                                                                                                           et mettre en place la première
Avec son entreprise, Timothée Boi-                                                                                                         unité industrielle pilote dans la
touzet reconstruit le bois à l’échelle                                                                                                     région de Troyes (Aube). À ter-
moléculaire pour en faire « le bois                                                                                                        me, l’objectif est d’emmener le
du futur ». « Nous extrayons la ligni-                                                                                                     matériau dans le domaine de la
ne du bois (molécule qui permet de          ■ Timothée                                                                                      construction pour en rempla-
maintenir les fibres ensemble), ce          Boitouzet,                                                                                      cer d’autres comme le béton,
qui le rend plus poreux. Puis, nous         originaire de                                                                                   où il aura un impact environ-
remplissons les cavités avec une ma-        Dijon, P-dg de                                                                                  nemental fort », détaille Timo-
tière plastique végétale. Nous rem-         Woodoo. Photo                                                                                   thée Boitouzet. Quant à son
plaçons les 60 % à 90 % d’air que           Mehdi SEFRIOUI/                                                                                 retour dans la région, ce ne se-
contient le bois par un procédé qui         Woodoo                                                                                          ra « pas avant le printemps ».

DIJON DISTINCTION [9/21]

Des cadeaux pour les enfants démunis
Elles ont planché sur l’organi-                                                                                                                re Noël, à un clown et à des
sation pendant trois mois afin                                                                                                                 maquilleuses qui ont proposé
de récolter un maximum de                                                                                                                      des animations. Le tout, tou-
jouets auprès des donateurs.                                                                                                                   jours entièrement gratuit.
Pourtant, rien ne prédestinait                                                                                                                 « Tout s’est super bien passé »,
Hanane, Caroline et Charlè-                                                                                                                    raconte Charlène Lallement.
ne à devenir amies. Il aura suf-                                                                                                               « Comme l’année dernière, la
fi d’un mot posté sur les                                                                                                                      nourriture restante a été dis-
réseaux sociaux en décem-                                                                                                                      tribuée lors d’une maraude au
bre 2016 pour que les trois Di-                                                                                                                centre-ville. Nous avons éga-
jonnaises se trouvent une pas-                                                                                                                 lement donné des jouets à l’as-
sion commune : aider les                                                                                                                       sociation France Sénégal et
autres.                                                                                                                                        des vêtements et des peluches
                                                                                                                                               aux Restos du Cœur. »
Trois cents jouets
distribués                                                                                                                                      « On recommencera
À l’approche de Noël, Hana-                                                                                                                     en 2018 »
ne El-Houti décide de lancer
un appel aux dons sur le grou-                                                                                                                 « On recommencera l’année
pe de partage qu’elle gère. Elle                                                                                                               prochaine », annonce Char-
espère pouvoir collecter un                                                                                                                    lène. « Nous allons commen-
maximum de cadeaux pour             ■ Hanane, Caroline et Charlène ont emballé près de trois cents jouets. Photo Inès DE LA GRANGE             cer une collecte dès le mois de
les enfants démunis. La col-                                                                                                                   janvier. Les dons seront stoc-
lecte est un succès. Charlène       Plombières-lès-Dijon, com-         phare, à Dijon, a ainsi ac-         avaient collecté près de trois      kés dans des garages que nous
Lallement et Caroline               me lieu pour la remise des ca-     cueilli, à titre gracieux, diman-   cents jouets, des livres et des     louerons. » Si la collecte a du
Leblanc prennent alors con-         deaux aux enfants.                 che 10 décembre, près de            vêtements. Pour égayer la dis-      succès, les trois jeunes fem-
tact avec Hanane pour l’aider       Au vu du succès de la collecte     quatre-vingts enfants issus des     tribution des cadeaux, un goû-      mes envisagent de créer une
à organiser la collecte. À l’épo-   de 2016, elles ont décidé de re-   structures d’hébergement            ter réalisé par des bénévoles a     association et, « pourquoi pas,
que, Charlène propose son           conduire leur opération cette      d’urgence. Pour l’occasion,         été proposé. Les trois amies        organiser un tel événement
restaurant, Le Plaisancia, à        année. La salle de la Maison-      les trois jeunes femmes             ont réussi à faire appel à un Pè-   deux fois par an ! ».

www.bienpublic.com                                                                                                                                                       W21 - 0
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC
                                                                                                                                        SUPPLÉMENT                    07
QU E TIGN Y DISTINCTION [10/21]

Ses élèves font le tour du monde
grâce à des cartes postales
Professeure à l’école Les Huches,
à Quetigny, Marion Barcq s’est
lancé le défi de faire connaître la
géographie à ses élèves en rece-
vant des cartes postales du mon-
de entier. Depuis, le résultat a lar-
gement dépassé ses espérances.

F  in septembre, Marion Barcq,
   professeure des écoles en clas-
se de CM1 à l’école Les Huches-
François-Mitterrand de Quetigny,
poste un message sur Facebook
dans le cadre de son projet de
géographie intitulé “Le tour du                                                                                                      ■ Paralysée depuis l’enfance, Marion
monde des CM1” : elle demande                                                                                                        Barcq est la seule professeure des
de faire parvenir à l’école « des                                                                                                    écoles du département à donner
cartes postales de tous les dépar-                                                                                                   ses cours dans son fauteuil
tements français et peut-être du                                                                                                     électrique. Photo F. J.
monde entier ».
Depuis que l’enseignante a lancé                                                                                                     vacances scolaires de Noël.
son cours de géographie, les en-             ■ Grâce au projet de Marion Barcq, la Côte-d’Or est connue                              « Aujourd’hui, nous avons reçu
fants en redemandent. « Ils                  dans le monde entier. Photo Anne-Françoise BAILLY                                       vingt-six bonbons à la bergamote
avaient hâte de revenir de vacan-                                                                                                    de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
ces pour voir où ça en était »,              les enfants rangent les cartes                Le cap des 2 800                          C’est super ! » Mais le nombre de
confiait la maîtresse en novem-              pour les mémoriser et lire le                                                           lettres s’essouffle petit à petit.
bre. « Ils ont repris les cours avec         courrier. » Le puzzle à reconsti-
                                                                                           cartes postales franchi                   « On en reçoit encore une dizaine
le sourire aux lèvres ! […] Je               tuer est presque complet. « Il               Des banderoles de cartes postales          par jour. » Malgré le succès du
prends vraiment plaisir à le faire.          nous manque encore Wallis-et-                ont été accrochées au plafond              projet, la professeure des écoles
J’ouvre les cartes en dehors du              Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon             pour chaque région de France et            n’envisage pas de renouveler l’ex-
temps scolaire, car il faut bien             et l’île de Saint-Martin. À cause            chaque continent. « On doit être           périence l’année prochaine :
continuer à apprendre à lire et à            de l’ouragan, les cartes ne sont             à 2 800 cartes postales », a an-            « J’aime bien changer de pro-
compter. Je fais le classement et            toujours pas arrivées. »                     noncé Marion Barcq, le jour des            jets », explique Marion Barcq.

DIJON DISTINCTION [11/21]

Une société dijonnaise a développé
un jeu vidéo pour les aveugles
Quatre geeks de génie qui ta-       Dijon. Très vite, j’ai eu trop de
potent sur leur clavier d’ordi-     travail », se rappelle Aymeric.
nateur. Devant eux, deux ou
trois écrans sur lesquels s’affi-
che un langage que 99 % de la
                                     Un jeu qui dépasse
                                     le million
                                                                                                                                              170 000
                                                                                                                                              C’est, en euros, le chiffre
population ne comprendra ja-                                                                                                                  d’affaires réalisé par la
mais. Nous voilà au cœur du          de téléchargements                                                                                       société Da Viking Code en
studio de développement de la       En 2015, Da Viking Code a                                                                                 2017. Elle compte aujour-
société Da Viking Code, hé-         franchi un niveau, en dévelop-                                                                            d’hui quatre salariés.
bergée dans l’hôtel d’entrepri-     pant, en partenariat avec Ra-
ses dijonnais Hope !. Ici, on       dio France, le premier jeu vi-
fait de la programmation pour       déo pour aveugles : A Blind
des applications mobiles.           Legend. « C’est un jeu qui n’a                                                                            dans le cadre d’une exposition
Créée en 2013 par le Franc-         aucun graphisme et dans le-                                                                               itinérante. Elle a aussi déve-
Comtois Aymeric Lamboley,           quel tout se fait grâce à une his-                                                                        loppé un projet de réalité vir-
en hommage aux pays d’Euro-         toire narrée et du son binaural,                                                                          tuelle qu’Aymeric Lamboley
pe du Nord, à sa culture de la      des bruitages que l’on peut en-                                                                           préfère garder secret.
musique métal et à Léonard de       tendre devant, derrière, à droi-                                                                          La société planche actuelle-
Vinci, la société Da Viking Co-     te ou à gauche », explique Ay-                                                                            ment sur un serious game
de est en train de marquer des      meric.                                                                                                    pour le compte d’une associa-
points sur un marché en pleine      Les non-voyants, qui doivent         ■ Aymeric Lamboley a créé sa société en 2013. Photo M. MO.           tion, destiné à un centre de for-
croissance. « Après ma forma-       jouer avec un casque audio,                                                                               mation à Paris, qui simulera
tion à l’école des Gobelins, à      peuvent progresser dans le jeu       jeu, qui a demandé un an de        pour la société dijonnaise. En    des crises d’asthme et sortira à
Annecy (Haute-Savoie), je me        et se livrer à des combats en ef-    développement, a franchi le        2017, Da Viking Code a pro-       la rentrée 2018, comme l’ap-
suis lancé, d’abord seul, après     fectuant des mouvements sur          cap du million de télécharge-      duit un jeu vidéo et une appli-   plication Smokitten, qui vous
avoir rejoint ma compagne à         l’écran de leur téléphone. Le        ments. Une jolie carte de visite   cation de réalité augmentée       aidera à arrêter de fumer.

W21 - 0                                                                                                                                                    www.bienpublic.com
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018
 08 SUPPLÉMENT
IS -S U R- TILL E DISTINCTION [ 12 / 21 ]

Meneur de chiens de traîneau,
Jason Fournier se prépare au Mondial
En février dernier, le jeune Issois      neau et canicross, sport qui asso-       de faire des championnats et dé-           riens ont été très rapides. Nous
Jason Fournier, 23 ans, double           cie un coureur et son chien, reliés             tient de nombreux titres. À         sommes partis comme des flèches
champion de France, a remporté,          par un harnais, une ligne et un                     la maison, il y a vingt-        et nous avons terminé avec six
en tant que musher, le titre de          baudrier, pour effectuer le                           deux chiens et c’est          minutes d’avance. Je pensais que
                                         même effort physique.                                 mon père qui s’occu-          les chiens allaient être épuisés
champion d’Europe mi-distance            « C’était un garçon frêle, ré-                         pe d’eux. Lors des           mais non. Ils ont été extraordinai-
avec dix chiens de traîneau à In-        servé, timide. Aujourd’hui,                            championnats d’Eu-           res. C’est une discipline extrême-
zell, en Allemagne. En mars 2018,        c’est un grand champion de                                 rope, mes dix            ment physique. Nous fournissons
il participera au championnat du         chiens de traîneau. Il a rem-                                  huskies si-             autant d’efforts que les chiens.
monde qui aura lieu en Suède.            porté une première compéti-                                       b é -                  Mais c’est tellement passion-
                                         tion à l’âge de 10 ans. Il a                                                             nant ».

J   ason Fournier est conducteur
    de travaux publics mais aussi
musher (meneur de chiens de traî-
                                         déjà été double cham-
                                         pion d’Europe,
                                         en 2010 et 2011
                                                                                                                                « Faire mieux »
                                                                                                                                qu’en 2015
neau) de haut niveau. Originaire         chez les juniors,
d’Is-sur-Tille, il vit aujourd’hui du    avec deux chiens de                                                                 Jason Fournier ne compte pas
côté de la Saône-et-Loire. Le jeu-       traîneau. Je suis fier                                                              s’arrêter là. Il se prépare d’ores et
ne homme a ajouté une ligne à            de mon fils », com-                                                                 déjà au championnat du monde
son palmarès au début du mois de         mente Patrick                                                                       qui aura lieu en Suède les 8, 9 et
février dernier en devenant cham-        Fournier, avec qui                                                                  10 mars, mais aussi à la course par
pion d’Europe mi-distance. Sa            Jason partage sa                                                                    étapes de Lekkarod, à Bonneval-
passion pour les courses en traî-        passion.                                                                             sur-Arc et Bessans, en Savoie, qui
neau, le jeune musher la pratique        Le jeune Issois,                                                                      aura lieu dans la foulée, du 14 au
à Échevannes, où il a l’habitude         également vice-                                                                       22 mars. « Mon père entraîne les
d’entraîner ses chiens, des huskies      champion de Fran-                                                                     chiens la semaine et moi le week-
de Sibérie, sur de petits parcours       ce en sprint, expli-                                                                end. Je les connais et je connais
dans des chemins boisés et des           que : « Je suis né                                                                  mes entraînements. » Troisième
chemins blancs. Là, les animaux          dedans et j’ai conti-                                                 ■ Jason       du Mondial en 2015, en Autriche,
tirent un quad, deux à trois fois        nué. C’est devenu une                                                 Fournier      Jason Fournier espère « faire
par semaine. Les chiens avalent          histoire de famille,                                                 et deux        mieux ». « On a manqué la pre-
des distances allant jusqu’à 50 km       puisque mon père élève                                               de ses         mière place de peu il y a deux ans.
par jour.                                des chiens de traîneau                                              huskies.        Cette année, il faut qu’on se rat-
À l’automne et au printemps, Ja-         depuis trente-deux ans.                                            Photo Muriel     trape », conclut le jeune homme,
son Fournier jongle entre traî-          Il continue, lui aussi,                                            AVRIL            confiant.

                                   SELONGE Y DISTINCTION [13/21]

                                      À 17 ans, Mickaël Rousseau décroche
                                      le titre de Meilleur apprenti de France
                                C’est avec « beaucoup de          parents, Grégory et Stépha-      cours du Meilleur apprenti         s’arrêter en si bon chemin.
                                fierté et d’émotion » que         nie, et de sa sœur, Carla.       de France. Un moniteur m’a         Mickaël a obtenu son bac en
                                      Mickaël Rousseau,           Originaire de Véronnes et        sélectionné avec deux autres       juillet. En septembre, il a inté-
                                          17 ans, a reçu, le      scolarisé à la Maison familia-   élèves. Nous sommes allés à        gré un BTS Aménagements
                                            8 février der-        le rurale (MFR) de Chargey-      l’épreuve régionale, près de       paysagers à la MFR et réalise
                                             nier, le diplôme     lès-Gray, en Haute-Saône,        Belfort. Sur les six concur-       de nouveau son alternance
                                             de Meilleur ap-      Mickaël Rousseau était à         rents, nous n’étions plus que      aux Jardins de Xa. « J’aime
                                             prenti de Fran-      l’époque élève en terminale      deux à être sélectionnés pour      l’ambiance qui y règne et je
                                              ce (MAF),           de bac pro. Il effectuait son    l’épreuve nationale, organi-       connais bien le personnel. »
                                               dans la caté-      apprentissage aux Jardins de     sée en septembre (2016,
                                                gorie “amé-       Xa, à Selongey, depuis trois     ndlr) à Bordeaux, où vingt-        Les Olympiades des
                                                 nagements        ans. Le patron de l’entreprise   huit autres candidats nous at-     métiers en ligne de mire
                                                 paysagers”.      paysagère, Xavier Piroddi,       tendaient. Il y avait un test de   Aujourd’hui âgé de 18 ans, il
                                                 Le jeune         indiquait : « Il est très sé-    reconnaissance de végétaux,        se prépare, avec son binôme,
                                                 homme a          rieux, motivé, et a un com-      des questions techniques à         aux sélections régionales des
                                                  récupéré        portement exemplaire. Je         l’oral et une épreuve de réali-    Olympiades des métiers qui
                                                 son prix à la    suis très content de l’avoir     sation d’un aménagement.           auront lieu en avril, à Dijon.
                                                 Sorbonne, à      comme apprenti. Il ira loin ».   Au final, nous sommes dix à        Le principe : « réaliser en
                                               Paris, sous                                         avoir décroché le titre ».         duo un jardin en une jour-
                                              les yeux de ses     Seul MAF de la région            Détail important, Mickaël          née », explique Mickaël, qui
                                                                  dans sa catégorie                est le seul Meilleur apprenti      espère se qualifier pour la fi-
                                                                  L’intéressé, aussi déterminé     de France de Bourgogne-            nale nationale à Caen puis in-
                                          ■ En février, Mickaël   qu’il apparaît réservé, résu-    Franche-Comté dans sa caté-        ternationale, en Russie.
                                         Rousseau a été primé     mait ainsi son parcours :        gorie. Une sacrée ligne sur        « Décrocher ce titre, c’est en-
                                         dans la catégorie        « Au départ, nous étions huit    son CV qui lui ouvrira de          core mieux que celui de
                                         “aménagements            élèves de mon établissement      nombreuses portes. Mais le         Meilleur apprenti de Fran-
                                        paysagers”. Photo DR      à vouloir participer au con-     jeune homme ne compte pas          ce. »

www.bienpublic.com                                                                                                                                               W21 - 0
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC
                                                                                                                         SUPPLÉMENT                  09
DI J ON DISTINCTION [14 /21]

Il soigne des enfants au Burkina Faso
Fin novembre, le professeur                                                                                            ces enfants. » Pour reconstruire
Narcisse Zwetyenga, 49 ans,                                                                                            un visage, il faut compter au
spécialiste de la reconstruction                                                                                       moins trois opérations. « Pour les
                                                                                                                       fentes faciales, une seule peut
faciale, est parti au Burkina Faso                                                                                     suffire. Pour le noma, c’est mini-
pour sa huitième mission                                                                                               mum trois : il faut d’abord soigner
humanitaire.                                                                                                           les lésions, avant de s’occuper des
                                                                                                                       aspects esthétiques. La phase de

D   u 29 novembre au 9 décem-
    bre, le professeur Narcisse
Zwetyenga, 49 ans, chef du servi-
                                                                                                                       rééducation se déroule durant
                                                                                                                       tout le processus. »
                                                                                                                       « Ces enfants sont souvent mal
ce de chirurgie maxillo-faciale du                                                                                     vus par leur famille et les habi-
centre hospitalier universitaire                                                                                       tants du village. La majorité des
(CHU) de Dijon, s’est rendu à                                                                                          enfants opérés sortent de l’ombre
Ouagadougou, au Burkina Faso,                                                                                          et retrouvent le sourire mais,
son pays d’origine, pour soigner                                                                                       quelquefois, ils sont obligés de
des enfants atteints de noma et de                                                                                     partir de leur village car ils restent
fentes faciales.                                                                                                       psychologiquement fragiles »,
                                                                                                                       poursuit le professeur.
 « Notre mission                                                                                                       Son plus beau souvenir ? « Lors-
 est de leur rendre                                                                                                    que les enfants, en salle de réveil,
                                                                                                                       nous disent merci, quand ils dé-
 leur visage »                                                                                                         couvrent leur visage dans le mi-
« Il s’agit de ma huitième mission                                                                                     roir. Même dans la souffrance, ils
au Burkina Faso. Depuis 2014, je                                                                                       font preuve d’une grande maturi-
pars deux fois par an entre deux                                                                                       té. » En novembre, Narcisse
et trois semaines, à l’automne et        ■ Le professeur Narcisse Zwetyenga part deux fois par an au Burkina           Zwetyenga et son équipe ont em-
au printemps. Le noma est une            Faso pour soigner des enfants atteints de noma. Photo Stéphane RAK            porté près de deux tonnes de
infection qui touche le visage, une                                                                                    matériel et opéré une soixantaine
sorte de gangrène. Elle survient         général et à une mauvaise hygiène       patients. « Je n’ai jamais compté     d’enfants. La prochaine mission
surtout chez les enfants en pério-       bucco-dentaire », explique le pro-      le nombre d’interventions prati-      de l’équipe est d’ores et déjà pré-
de de sevrage. C’est une maladie         fesseur.                                quées. Je ne les opère pas tous. Je   vue : elle devrait se dérouler en
spectaculaire liée à la malnutri-        À chaque déplacement, Narcisse          forme aussi le personnel. Notre       avril. Deux jeunes praticiens du
tion, à un mauvais état de santé         Zwetyenga traite une centaine de        mission est de rendre leur visage à   CHU rejoindront l’équipe.

MÉNÉTREUX-LE-PITOIS/POUILLENAY DISTINCTION [15/21]

Ils se mobilisent en hommage à leur collègue décédé
Samedi 21 janvier, alors
qu’il effectuait une descen-
te à ski au Grand-Bornand
(Haute-Savoie), Aymeric
Gonzalez, 26 ans, a fait une
chute à laquelle il n’a pas
survécu. Père de deux en-
fants, il travaillait au sein
de l’entreprise BigMat Pis-
sot de Ménétreux-le-Pitois
depuis 2011.
Trois jours de travaux
N’ayant pas eu le temps
d’achever les travaux de sa
maison, ce sont ses collè-
gues qui ont pris le relais au
mois d’avril. « Durant son
activité au sein de l’entre-
prise, il avait fait faire des
devis pour refaire le toit de
son habitation située à           ■ Les familles Clement-Gonzalez et les amis ayant participé aux travaux. À droite en noir, Malou, la compagne
Pouillenay », se souvient         d’Aymeric. Les enfants Thaïs et Mathis sont devant leur oncle Mickaël. Photo Jean-Marc TRIMBALET
un collègue.
« Le groupe BigMat Stoker         jamais que les collègues et     Un joli cadeau de Pâques       avait réagi sa compagne       déjà bien avancée, surtout
a souhaité offrir ce cadeau       proches d’Aymeric Gonza-        pour la petite famille, très   Malou, très reconnaissan-     à l’intérieur, explique Jérô-
à la famille du disparu et        lez se sont donné rendez-       touchée par cette action.      te. « Nous sommes très tou-   me », un ancien collègue
livrer les matériaux néces-       vous pour effectuer les tra-    « Son entreprise a souhaité    chés par ce geste et cette    proche de la famille. « Un
saires pour la réfection de       vaux et refaire la toiture de   participer à la rénovation     preuve de générosité. »       an après la disparition
la toiture », annonçait-on        la maison pour sa compa-        de notre maison en offrant     « Ce week-end nous a per-     d’Aymeric, nous nous réu-
du côté de l’entreprise.          gne et ses deux enfants         le matériel pour la toiture,   mis d’effectuer les travaux   nirons entre nous en sa
Mi-avril, c’est donc armés        (Mathis, 5 ans, et Thaïs,       ainsi que des volets rou-      nécessaires, qui sont quasi   mémoire », annonce ce
d’outils et motivés comme         2 ans).                         lants pour nous sécuriser »,   terminés. La maison était     dernier.

W21 - 0                                                                                                                                    www.bienpublic.com
21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018
 10 SUPPLÉMENT
DR É E DISTINCTION [16 / 21 ]

Ils décrochent l’or au concours Lépine
En mai 2017, Paul-André
Demurger et Kessor Seang
ont remporté la médaille
d’or du concours d’invention
                                                                                                    100 000                         C’est, en euros, le chiffre
                                                                                                    d’affaires réalisé par la société l’Art à 4 mains, dirigée
Lépine, à Paris. Leur spécia-                                                                       par Paul-André Demurger, en 2017
lité ? L’ébénisterie.

“T    ablabielle”. C’est le
      nom de l’invention qui
a valu à Paul-André Demur-
                                                                                                    point deux autres inven-
                                                                                                    tions primées : un système
                                                                                                                                      Claude Dumas, ébéniste
                                                                                                                                      d’art récompensé plus d’une
ger et Kessor Seang, 21 et                                                                          pour tendre les toiles sur        centaine de fois au
19 ans, de recevoir le Prix                                                                         leur châssis et un lot de ta-     concours Lépine. « Durant
Léonard-de-Vinci, médaille                                                                          bourets et de tables, empila-     nos études, nous avons eu la
d’or au concours Lépine, à                                                                          bles par huit, le tout en mini-   possibilité de reprendre son
Paris, en mai. Une surprise                                                                         misant l’encombrement.            atelier. Il nous conseille et
pour ces deux habitants de                                                                                                            nous guide », souligne le
Drée. Et ce, d’autant plus                                                                           « Les concours                   couple. Après le concours
qu’il s’agissait de leur pre-                                                                        sont une bonne                   Lépine de Paris, ils ont de
mière participation à ce                                                                                                              nouveau décroché l’or au
grand rendez-vous des in-                                                                            vitrine »                        concours Lépine européen
venteurs.                                                                                           Les deux ébénistes ont obte-      de Strasbourg, en septem-
Leur création ? Une table                                                                           nu leur CAP en août 2016.         bre, ainsi que l’argent pour
basse, en bois massif, qui se                                                                       Attirés par la matière, le        le “Verti’30”, des modules
transforme en table haute                                                                           design et l’art en général, ils   juxtaposables.
grâce à un système de biel-                                                                         se sont tournés vers la créa-     Pour vendre ses créations,
les qui permet au plateau de                                                                        tion et l’invention. « On         le couple a multiplié les
rester horizontal. De plus,                                                                         maîtrise tout, de la fabrica-     foires, notamment à Dijon,
« la table passe d’1,10 m à                                                                         tion à la commercialisation.      en novembre.
2,20 m [de longueur], pour                                                                          Les concours sont une re-         En avril 2018, il participera
huit couverts. Idéal quand                                                                          connaissance de notre tra-        de nouveau au concours Lé-
on a peu d’espace chez soi.                                                                         vail et une bonne vitrine. Ça     pine dans le cadre de la
Nous fabriquons beaucoup                                                                            nous permet d’être visi-          foire de Paris et espère rem-
de meubles basés sur l’éco-                                                                         bles », explique Paul-André       porter « au moins l’argent ».
nomie d’espace. »                    ■ Paul-André Demurger et Kessor Seang, fiers de leur           Demurger.                         « L’invention n’est pas en-
Outre la “tablabielle”, ces          récompense pour leur première participation au concours        Ils ont pu compter sur le         core sur pied mais on y
derniers ont aussi mis au            Lépine à Paris, en mai 2017. Photo Christelle POMMERET         soutien du père de Kessor,        réfléchit. »

ALISE-S AINTE-REINE DISTINCTION [17/21]

Juliette Rouxel dans les pas de Reine
Le Mystère de sainte Reine se renou-                                                                                         danse… Certaines tirades ne m’ont
velle régulièrement depuis des siècles,                                                                                      pas fait peur car je les connaissais déjà
au gré des générations, dans l’antique                                                                                       par cœur. J’ai mis un peu plus de deux
cité témoin du martyre de la jeune ber-                                                                                      semaines pour [savoir le texte] correc-
gère. Cette année, les spectateurs ont                                                                                       tement. »
fait la connaissance d’une nouvelle                                                                                          Connaissant la pièce depuis sa plus
personnalité, celle de Juliette Rouxel,                                                                                      tendre enfance, Juliette a apporté sa
qui a incarné la sainte. « J’ai 16 ans,                                                                                      touche en portant une robe en lin
l’âge de la jeune bergère. J’ai commen-                                                                                      « avec une sorte de cape de couleur
cé comme figurante dans la pièce                                                                                             vieux rose ». « C’est Élie Laffage qui
(jouée tous les étés, ndlr) dès que j’ai su                                                                                  m’a conseillée. Pour la coiffure, j’ai op-
marcher. »                                                                                                                   té pour une coiffe “à l’ancienne”, sim-
Et chez les Rouxel, la scène, c’est une                                                                                      ple. »
histoire de famille puisque la mère de
Juliette, Fabienne Rouxel, a été figu-                                                                                       « Toutes les jeunes filles
rante. « Elle a également incarné sain-                                                                                      d’Alise rêvent de jouer un jour
te Reine et d’autres rôles comme celui                                                                                       sainte Reine »
de Philomène », raconte la jeune co-                                                                                         Quatre mois après la représentation,
médienne. De même, son père s’occu-                                                                                          Juliette en garde un excellent souve-
pe de la sonorisation depuis plus de                                                                                         nir : « Cela a fait plaisir à ma famille et
quinze ans. « J’ai le sentiment que la                                                                                       surtout à ma grand-mère, Chantal Laf-
vie de ma famille, tournée vers la repré-                                                                                    fage. C’est une tradition familiale. Je
sentation du martyre, ne pouvait que                                                                                         pense que toutes les jeunes filles d’Ali-
m’encourager dans cette voie ! »                                                                                             se rêvent de jouer un jour sainte Reine.
Le long texte n’a pas effrayé Juliette,                                                                                      J’ai eu cette chance cet été et je remer-
amatrice d’arts et bonne élève, aujour-                                                                                      cie ma famille et mes amis de m’avoir
d’hui inscrite en première S (scientifi-                                                                                     aidée et encouragée. » La jeune Reine
que) au lycée Montchapet, à Dijon.            ■ Juliette Rouxel a interprété le rôle de sainte Reine, la jeune bergère,      devrait remonter sur les planches l’été
« J’ai pris une option langue des signes.     dans Le Mystère, pièce de théâtre jouée depuis l’an 866.                       prochain. « Quand on signe, c’est pour
Je fais de la peinture, du dessin, de la      Elle a remplacé Léa Meunier. Photo Chantal BLANCHER                            cinq ou six ans », explique sa mère.

www.bienpublic.com                                                                                                                                                W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC
                                                                                                                            SUPPLÉMENT                 11
S AULIEU/LIERN AIS DISTINCTION [18/21]

“Faune de demain” : 50 collégiens
en voyage au pays des icebergs
Une cinquantaine d’élèves de troi-
sième des collèges François-Pom-
pon, de Saulieu, et François-de-la-
Grange, de Liernais, sont partis au
Groenland, en 2017, dans le cadre
du projet “Faune d’ici, faune
d’ailleurs, faune de demain”, porté
par deux de leurs professeurs.

L
m
    a première équipée côte-
    d’orienne est partie, début
       a    r     s   ,      d     u
collège François-de-la-Grange de
Liernais, la seconde en avril.
C’était alors l’aboutissement d’un
projet Erasmus unique en Fran-
ce, portant sur la biodiversité et
le réchauffement climatique. Cin-
quante élèves de troisième de
Saulieu et de Liernais sont ainsi
partis en deux groupes, en mars
et en avril, direction Ilulissat, au
Groenland, le pays des icebergs
géants.                                   ■ Les collégiens se sont rendus au Groenland par groupes, en mars et en avril. Photo Facebook Faune de demain
« Une aventure humaine                    oublier la subvention exception-          Un nouveau voyage                     qui poursuivent le projet jusqu’à
et scientifique                           nelle de l’Union européenne, ac-          en préparation                        la fin de l’année scolaire.
exceptionnelle »                          cordée en 2016 dans le cadre                                                    Mais pour eux, pas d’expédition
Cet incroyable périple a été              d’Erasmus, le programme euro-             Quinze élèves groenlandais de         au Groenland en vue : « Nous
« rendu possible grâce à des ac-          péen pour l’éducation, la jeunes-         14 ans ont à leur tour passé une      finissons le projet avant d’envisa-
tions de collecte de fonds sans           se et le sport. « Emmener cin-            semaine aux côtés des élèves de       ger un autre voyage », indiquent
précédent dans la région », souli-        quante collégiens au Groenland,           cinquième des collèges de Sau-        les organisateurs. « Nous aime-
gnent d’une même voix les pro-            c’était fabuleux et unique », ra-         lieu et de Liernais, au mois          rions partir en Norvège pendant
fesseurs Sandrine Jacquot (histoi-        conte Sandrine Jacquot. « Une             d’avril. Plusieurs actions concrè-    l’année scolaire 2018-2019. Nous
re-géographie) et Rodolphe                aventure humaine et scientifique          tes sont ainsi menées auprès des      avons jusqu’au 23 mars pour pré-
Pestel (sciences de la vie et de la       exceptionnelle », ajoute Rodol-           élèves de cinquième 1 de Saulieu      parer le dossier. Et ça, c’est un
Terre), porteurs du projet. Sans          phe Pestel.                               et de cinquième A de Liernais,        autre défi ! »

DIJON DISTINCTION [19/21]

Le “clown du bon Dieu” parcourt la France
Elle voulait devenir profes-      Hélène se rend à un cours        pris simplement pour des          avril et juin pro-          le “clown du bon Dieu” ! ».
seure de physique-chimie          de clown, au Cercle laïque       amuseurs. Après, on s’est         c h a i n s ,                      Elle donnera égale-
mais rencontre le chef scout      dijonnais. « Le Saint-Esprit     aperçu que c’était très im-       « pour té-                         ment des cours de dé-
qui va devenir son mari et le     m’a poussée là ! » Trois ans     portant pour le moral des         moigner                             veloppement per-
père de ses six enfants. Était-   plus tard, à la fin d’un stage   enfants. Je me souviens de        de la foi,                          sonnel aux soignants
ce écrit ? Cette Parisienne       avec “Kinou le clown” à la       tout comme si c’était               mais en                       du CHU de Beaune en
débarque à Dijon le soir de       Maison des jeunes et de la       hier. Il m’est arrivé                clown :                      janvier. « Si on m’appelle
ses noces, à l’hôtel La Clo-      culture (MJC) Balzac, elle se    de pleurer avec les                                                 quelque part, j’irai… »
che. « “La cloche du bon          porte volontaire aux côtés       parents venant
Dieu” deviendra mon nom           de trois autres personnes        d’apprendre le dé-
de scène ! », souligne Marie-     pour intervenir comme            cès de leur en-
Hélène Valdant, aujour-           clown au CHU de Dijon.           fant. »
d’hui âgée de 72 ans et           « Voilà comment, à quatre
grand-mère de douze petits-       femmes, nous avons créé, en       Transmettre
enfants. « Je suis aussi mar-     1998, “Le Trèfle à quatre         son expérience
raine de la cloche du prieuré     clowns” », raconte-t-elle.
de Domois (dans la commu-         Pendant douze ans, tous les      Basée à Venasque,
ne de Fénay, ndlr), la plus       jeudis après-midi, avec son      dans le Vaucluse, depuis
petite, mais la plus élevée       chapeau coloré, ses anten-       juillet, elle multiplie les in-                                                  ■ Marie-
dans le ciel ! » Quoi d’éton-     nes sur la tête et son nez       terventions dans toute la                                                        Hélène
nant pour celle qui affirme       rouge en forme de cœur, elle     France : dans les écoles, les                                                  Valdant,
que sa vie est « guidée par le    n’a jamais raté ce rendez-       hôpitaux et les lycées com-                                                  surnommée
ciel ».                           vous, allant de chambre en       me à Carpentras, au mois de                                             “le clown du bon
La semaine suivant le décès       chambre à l’hôpital des en-      décembre. Elle se rendra à                                              Dieu”. Photo Anne-
de son mari, en 1994, Marie-      fants. « Au début, on nous a     Oyonnax et Marseille en                                                 Françoise BAILLY

W21 - 0                                                                                                                                      www.bienpublic.com
Vous pouvez aussi lire