21 Côte-d'Oriens en lumière - ÉDITION NUMÉRIQUE - Le Bien Public
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ÉDITION NUMÉRIQUE Jeudi 11 janvier 2018 Supplément spécial en partenariat avec le Conseil départemental de la Côte-d’Or ILS SE SONT DISTINGUÉS EN 2017 21 Côte-d’Oriens en lumière ■ Le Conseil départemental de la Côte-d’Or et Le Bien Public s’associent autour de leur volonté commune de mettre en lumière quelques habitants de Côte-d’Or. Nous en avons choisi symboliquement 21. Photos archives LBP
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018 02 SUPPLÉMENT DI J ON VŒUX DE FR A NÇOIS S AUVA DE T « Demain doit être meilleur qu’aujourd’hui » Le président du conseil départe- mental de la Côte-d’Or, François Sauvadet (UDI), a présenté ses vœux pour l’année 2018, mercre- di soir, à Dijon. À cette occasion, il a souhaité mettre des Côte- d’Oriens méritants à l’honneur. F rançois Sauvadet, président du conseil départemental de la Cô- te-d’Or, la mine réjouie et d’humeur blagueuse, a adressé ses vœux, dans la salle d’honneur du Département, à un parterre d’élus, de représen- tants des autorités judiciaires, mili- taires et religieuses, de présidents d’associations, ainsi qu’à la préfète de Région. ■ Quelques « Côte-d’Oriens en or » étaient présents, hier soir, lors de la cérémonie des vœux de François Sauvadet. Photo Didier VANDECASTEELE Des Côte-d’Oriens qui font la fierté du Département François Sauvadet. Pour ouvrir le “musher”, autrement dit un pilote phe Pestel, professeur de sciences bal, le plus jeune, Thibaud Garnier, de chiens, meneur d’attelage, parti- et vie de la terre, qui « ont conduit Très rapidement, il a fait monter sur 17 ans, porte-drapeau pour le Sou- cipera en 2018 au championnat du au Groenland, en 2017, une cin- scène un à un des Côte-d’Oriens venir français. « Passionné d’histoi- monde en Suède. D’autres noms quantaine d’élèves du collège de mis à l’honneur dans ce supplé- re, il assure sa mission dans le cadre encore que vous retrouverez dans Saulieu et du collège de Liernais ment pour signifier une nouvelle des cérémonies patriotiques, car il ce supplément : Kessor Seang et […] Prochain défi en 2018-2019 : la fois, devant tout le monde, combien est convaincu, comme nous, que Paul-André Demurger, primés au Norvège ». le Département est fier de leur rien de grand ne peut se construire concours Lépine de Paris en 2017 ; En conclusion, François Sauvadet engagement et leur dévouement. en oubliant l’histoire. » Jonathan Jean-Marc Roulot, viticulteur à s’est adressé à tous les invités pré- « Ce sont des Côte-d’Oriens qui Forey, 30 ans, et Nicolas Lariotte, Meursault et acteur dans « le beau sents dans la salle : « Je vous sou- agissent, qui créent, qui mettent la 22 ans, « ont sauvé des flammes, film de Cédric Klapisch, Ce qui haite une année de projets et d’ini- France en mouvement et qui incar- avec héroïsme, le couple Monti à nous lie » ; ou Véronique Cou- tiatives en Côte-d’Or, au service de nent des valeurs auxquelles nous Hauteville-lès-Dijon. » Jason Four- vreux, principale du collège Fran- l’idée que demain doit être meilleur sommes attachés », a souligné nier, 23 ans, d’Is-sur-Tille, un çois-Pompon à Saulieu, et Rodol- qu’aujourd’hui ». S AINT- JE AN -DE- LOS NE DISTINCTION [ 1/ 21] À 17 ans, Thibaud Garnier est devenu porte-drapeau du Souvenir français En 2017, le Souvenir français Souvenir français. Un voya- vacant. Désormais, il sup- du canton de Saint-Jean-de- ge de 48 heures qui l’a plée « presque à plein- Losne a accueilli un nou- mené sur les plages du Dé- temps » Rachel Grivault- barquement, en Norman- Laisne, vice-présidente de veau porte-drapeau dans die. Il a alors visité les cime- l’association, quand celle-ci ses rangs. Il s’agit d’un jeune tières milit aires et le ne peut pas être présente à homme de 17 ans, passion- Mémorial de Caen. Ce fut deux manifestations simul- né d’histoire, suppléant de pour lui une révélation. tanées. l’actuel porte-drapeau. Très impressionné par ce qu’il a vu, il a pris la déci- Des envies sion de s’investir dans une de Sciences Po U n jeune homme de 17 ans est devenu porte- drapeau du Souvenir fran- œuvre patriotique. L’occa- sion lui a été donnée lors d’une assemblée générale ou d’armée de l’air Thibaud Garnier est actuel- çais, dans le canton de du Souvenir français, à la- lement en bac S au lycée Saint-Jean-de-Losne. Il quelle étaient conviés les Gustave-Eiffel à Dijon. En s’agit de Thibaud Garnier, jeunes qui avaient participé 2018, il espère avant tout résidant à Losne, impliqué à ce voyage. Le jeune hom- décrocher son bac pour en- dans le Souvenir français me, passionné d’histoire, et suite intégrer « Sciences Po du canton depuis près de particulièrement des deux ou l’armée de l’air, afin de trois ans. Il a fait ses pre- guerres mondiales, a été le devenir pilote de chasse », miers pas le 11 novembre, à seul de son groupe à se tout en continuant d’assu- Saint-Usage. rendre à cette assemblée. À rer son rôle de porte-dra- Ce désir de devenir porte- la suite du décès de Claude peau lors des commémora- drapeau vient d’un voyage Serres, le porte-drapeau du tions, qu’il considère avant effectué en 2015, avec sa Souvenir français, le bu- ■ Thibaud Garnier, en tenue officielle, devant le monument tout comme « un plaisir et classe de troisième et le reau lui a confié le poste aux morts de Saint-Jean-de-Losne. Photo Jean-François MERLE une fierté ». www.bienpublic.com W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC SUPPLÉMENT 03 S EU R RE DISTINCTION [ 2/21] Luc Antoine a porté le drapeau sur les Champs-Elysées Le lieutenant Luc Antoine, chef net, chez lui, le soir. Car la du centre de secours de Seur- pression montait peu à peu. re, a été porte-drapeau du « Mais c’est une bonne pres- sion. Je veux être parfait, à la dixième bataillon des sapeurs- hauteur de la mission qui m’a pompiers de France, qui a été confiée. Il y aura des mil- défilé sur l’avenue des liers de personnes. Nous Champs-Élysées le 14 juillet. n’aurons droit à aucune er- reur. Il ne faudra aucun relâ- L e week-end du 14-Juillet, il devait s’aligner sur le Ma- rathon du Mont-Blanc. Mais chement », prévenait Luc An- toine. Pour que tout se déroule com- le lieutenant Luc Antoine est me prévu, les pompiers se finalement allé chercher le fa- sont entraînés au centre d’in- meux drapeau sous l’Arc de tervention et de secours de Triomphe, en tenue officielle. Dijon-Est à Chevigny-Saint- À 52 ans, le chef du centre de Sauveur et à la base aérienne secours de Seurre a été le 102, la nouvelle école de gen- porte-drapeau du dixième ba- darmerie à Longvic. Durant la taillon des sapeurs-pompiers dernière phase, les pompiers de France, qui a défilé sur sélectionnés se sont entraînés l’avenue des Champs-Élysées, quotidiennement avec toutes le 14 juillet, à Paris. Luc An- les autres unités qui ont défilé toine ne s’attendait pas à être au camp militaire de Satory sélectionné. « Je ne me voyais (Yvelines) pour être prêts le même pas être pris dans le jour J. bataillon. Être porte-drapeau, Près de six mois plus tard, les c’est le Graal », a-t-il réagi à souvenirs sont intacts. « Il n’y l’annonce de la nouvelle. a eu que des points positifs lors de cette journée, estime le Une préparation intense lieutenant. J’ai eu la chance de Consciencieux, le lieutenant vivre une aventure humaine s’est préparé à sa manière. Il a extraordinaire. » Le drapeau dévoré les vidéos des derniers ■ Le lieutenant Luc Antoine a été porte-drapeau des pompiers sera « précieusement conser- défilés du 14-Juillet sur Inter- lors du défilé du 14-Juillet sur les Champs-Élysées. Photo Clea CARRE vé », assure Luc Antoine. BE AUNE DISTINCTION [3/21] Dr Mourcia, leader du projet de la maison de santé Dix-huit associés et trois d’un pôle de santé qui collaborateurs sont regrou- compte désormais une mai- pés dans une maison de son de spécialistes. santé ultra-moderne, inau- « Le fait d’être regroupés gurée en mars 2016, dans permet d’être plus efficaces le quartier Saint-Jacques à et de faire dix fois plus de Beaune, et construite sous choses », constate Sébas- l’impulsion du Dr Mourcia. tien Mourcia. « En 2017, nous avons par exemple Des nouveaux lancé une campagne de praticiens attendus vaccination pour le téta- nos. Nous avons vacciné en 2018 près de 400 personnes. « On aurait presque envie Pour nous, c’était un test. » de tomber malade. » C’est L’équipe est appelée à une phrase que les visiteurs s’étoffer. « Nous sommes ont souvent prononcée, en pourparlers avec plu- lors de l’inauguration de la sieurs praticiens qui pour- maison de santé pluridisci- raient venir s’installer à la plinaire. Situé à proximité maison de santé au pre- du palais des Congrès, le mier trimestre 2018, an- bâtiment de 1 300 mètres nonce le généraliste. L’an- carrés accueille, depuis née prochaine, le pôle 2016, vingt et un profes- santé va proposer des pres- sionnels de santé, dont la tations qui seront de quali- moyenne d’âge se rappro- ■ Sébastien Mourcia (deuxième en partant de la gauche) et ses confrères té. Une dizaine d’actions de che des 35 ans. Cette mai- lors de la visite du chantier de la maison de santé située dans le quartier santé publique seront me- son est la pierre angulaire Saint-Jacques à Beaune. Photo Marie PROTET nées. » W21 - 0 www.bienpublic.com
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018 04 SUPPLÉMENT ME U RS AU LT DISTINCTION [4/ 21] Jean-Marc Roulot, comédien et vigneron Vigneron à Meursault, Jean-Marc Roulot a presque joué son propre rôle dans le dernier film de Cédric Klapisch, Ce qui nous lie, sorti en salles en juin 2017. L e film a été tourné chez lui, à Meursault : 15 hectares divisés en 17 parcelles, 90 % de blanc. Mais sur l’écran, il tient aussi son rang. Né à Beaune, Jean-Marc Rou- lot est également comédien. « C’est la première fois que je suis acteur et vigneron. D’habitude, je suis l’un ou l’autre. Je dis à mon équipe que je vais sur un tournage et eux, ils me découvrent un an et demi plus tard à la télé ou au cinéma. Quand je vois Ce qui nous lie, ça me touche. Je vois mon équipe, les lieux que je connais par cœur, les bouteilles anciennes de mon père », explique- t-il. Le film, c’est un peu son histoire Ce qui nous lie, une histoire de transmission et de famille, ressem- ■ François Civil, Cédric Klapisch, Ana Girardot et Jean-Marc Roulot, vigneron à Meursault. Photo Manuel DESBOIS ble un peu à la sienne. Il se revoit, fiston au destin tout tracé, faire son réussit le conservatoire de Paris, la les planches, il joue notamment Marc Roulot assume sa double coming out artistique à 20 ans, classe de Michel Bouquet. Le vin, Valère dans Tartuffe. « À l’époque, à identité, vigneron et acteur. Sur devant des parents consternés : « Je pourtant, le rattrape. Comme dans cause de l’héritage, on s’est retrou- l’écran, c’était la deuxième fois, quitte la maison, je veux devenir le film, son père succombe à une vés, avec ma sœur, à avoir les mê- après Tu seras mon fils de Gilles comédien ». Il rate l’entrée au Théâ- maladie, le jeune comédien doit mes discussions chez le notaire que Legrand, que son vin tenait la tre national de Strasbourg mais rentrer s’occuper du domaine. Sur dans le film. » Aujourd’hui, Jean- vedette. BE AUNE DISTINCTION [5/21] Rémi Bergman fait son cinéma Un Chinois, une Brésilien- En parallèle, Rémi Berg- ne, un Néo-Zélandais… et man a décidé d’organiser deux Beaunois. La secon- un nouveau festival à de promotion des Ateliers Beaune avec deux amou- du cinéma de Claude Le- reux du jazz, Pierre Le- louch, dirigés par Rémi bourbouac’h et Gilles Bergman, qui ont fait leur Attard, pour « redonner la rentrée en septembre, est place que devait avoir le à la fois locale et interna- jazz à Beaune ». tionale. Jazz O’verre s’est ainsi dé- roulé les 30 septembre et Une deuxième édition 1er octobre. « Nous som- pour Jazz O’verre mes très satisfaits de cette Pendant dix-huit mois, les première édition », affirme quatorze apprentis âgés Rémi Bergman. Si bien de 16 à 41 ans travaille- que l’édition 2018 est déjà ront aux côtés du réalisa- en préparation. teur Claude Lelouch, no- « Elle devrait avoir lieu à tamment sur son 47e long- la fin du mois de septem- métrage intitulé Oui et bre. Un concert sera aussi non, dont le tournage se ■ Rémi Bergman, directeur des Ateliers du cinéma, le cinéaste Claude Lelouch organisé après le Festival déroulera principalement et Alain Suguenot, maire de Beaune. Photo archives Marie PROTET du film policier en avril », entre août et septem- annonce-t-il. « Il y a inté- bre 2018. métrage à l’automne. Ils Le directeur se félicite de vraie vie aux Ateliers. Tout rêt à ce que 2018 soit une « Ils travailleront égale- ont beaucoup de travail », la partie événementielle ce qu’on peut accueillir, bonne année. 2019 sera ment sur un autre long- concède Rémi Bergman. des Ateliers : « Il y a une on le fait. » encore meilleure. » www.bienpublic.com W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC SUPPLÉMENT 05 BE A UN E DISTINCTION [6/ 21] Une vie au chevet des malades Louise Duchini, 73 ans, a travaillé pendant près de quarante ans comme sœur hospitalière aux Hospices civils de Beaune. Aujour- } J’ai énormément d’hui à la retraite, elle a accepté reçu : des leçons de de raconter sa vie d’infirmière. courage, de patience, d’ouverture aux autres de la part des malades E lle avait 4 ans lorsqu’elle est arrivée à Levernois, le 8 février 1948. Loui- se Duchini, sœur hospitalière pendant et de leur famille. ~ près de quarante ans aux Hospices ci- Sœur Louise Duchini vils de Beaune, avait dû fuir l’Italie avec toute sa famille. « J’ai migré en France à cause du fascisme. À Lever- nois, nous avons mené une vie simple, commencé sa « formation religieuse » à la campagne. » durant cette période. À 14 ans, Louise, « qui ne [pouvait] pas Après le grand déménagement au cen- payer ses études », a commencé par tre hospitalier Philippe-le-Bon, sœur garder les enfants d’une famille beau- Louise a connu deux autres structures, noise avant de travailler pour les sœurs à Villefranche-sur-Saône (Rhône), de Saint-Vincent-de-Paul, rue des Ton- puis à Chagny (Saône-et-Loire), avant neliers. Soins à domicile, aide à la cuisi- de faire son retour définitif aux Hospi- ne ou encore catéchèse ont été ses dif- ces de Beaune, en 1979. Pendant quin- férentes activités pendant cinq ans, ze ans, elle a officié à l’école d’aides-soi- avant de prendre des cours par corres- ■ Louise Duchini a été sœur hospitalière aux Hospices civils de Beaune gnantes. En 1996, elle a constitué le pondance pour devenir infirmière. Pa- pendant près de quarante ans. Photo Thibault SIMONNET service infirmier des consultations ex- ri gagné : elle a été admise à l’école d’in- ternes de chirurgie et anesthésie et y est firmières de Beaune en 1963. 1968 et est ensuite devenue sœur hos- çons de courage, de patience, d’ouver- restée jusqu’à sa retraite, le 1er mai pitalière aux Hospices de Beaune, ture aux autres de la part des malades 2006. Aujourd’hui, sœur Louise s’oc- « On mettait du cœur principalement comme infirmière au et de leur famille. J’ai des souvenirs ma- cupe des six dernières sœurs hospita- dans tout ce que l’on faisait » bloc opératoire et aux urgences. gnifiques. Les conditions de travail lières de Beaune. « Mon rôle est de les Deux ans plus tard, elle occupait son « Dans la communauté de l’Hôtel- n’étaient pas celles du XXIe siècle, accompagner matériellement, mora- premier poste dans une clinique pri- Dieu, il n’y avait pas que les soins. On mais on s’entraidait entre services. On lement et spirituellement, jusqu’à la fin vée, rue Louis-Blanc, à Dijon. Elle a mettait du cœur dans tout ce que l’on faisait corps. C’était une grande fa- de leur vie. C’est un rôle dans lequel je obtenu sa naturalisation le 1er mai faisait. J’ai énormément reçu : des le- mille », raconte sœur Louise, qui a me sens bien. » HAUTE VILLE-LÈS -DIJON DISTINCTION [7/21] «Sans leur intervention, notre maison aurait été détruite » Il est 12 h 45, lundi 6 mars, quand un incendie se pro- page dans le pavillon de Gi- sèle et Henri Monti, situé rue du Pied-de-Mont, à Haute- ville-lès-Dijon. « Nous avons été alertés par une odeur très désagréable. En levant les yeux, j’ai vu des flammes à la jonction de la hotte de la che- minée et du plafond », racon- te Henri Monti. « J’ai utilisé mon extincteur sans succès. Je n’avais plus d’électricité, donc plus de téléphone. C’est le facteur qui passait qui a alerté les pompiers. » ■ Gisèle et Henri Monti entourés des jeunes sauveteurs, Jonathan Forey, à gauche, et Nicolas Lariotte, à droite. Photo Michel HESS Vingt minutes de lutte contre le feu courageusement contre les Ils ont pu rejoindre leur do- voisins qui nous ont témoi- re, une partie des plafonds, Heureusement, deux jeunes flammes et les fumées pen- micile vers 18 heures. gné énormément de sympa- les cloisons, les revêtements hommes non loin de là, Jona- dant une vingtaine de minu- thie. » d’étanchéité… Le dernier than Forey, 30 ans, et Nicolas tes », poursuit Henri Monti. Hébergés quatre mois En attendant la remise en coup de pinceau a été donné Lariotte, 22 ans, originaires À l’arrivée des pompiers, qui chez leur fille état de son pavillon, le cou- en octobre », détaille Henri d’Hauteville-lès-Dijon, sont ont rapidement maîtrisé le si- Henri et Gisèle Monti ont te- ple a été recueilli chez sa fille Monti. intervenus pour combattre nistre, les deux sauveteurs, nu à remercier Jonathan et pendant plusieurs mois, à D’un montant de 40 000 €, l’incendie avec un autre intoxiqués par les fumées, Nicolas. « Sans leur inter- 150 mètres de là. Henri et les travaux ont été financés extincteur et un tuyau d’arro- ont été pris en charge immé- vention, notre maison aurait Gisèle Monti ont pu rentrer par l’assurance du couple. sage. « Jonathan Forey, dans diatement. Vers 15 heures, ils été détruite. Nous tenons à chez eux le 1er juillet. « Les « Nous avons surmonté cet les combles, et Nicolas La- étaient acheminés aux ur- rendre hommage également travaux n’étaient même pas épisode grâce à notre entou- riotte, sur le toit, ont lutté gences par les soldats du feu. aux pompiers, gendarmes et finis. Il a fallu refaire la toitu- rage », conclut Henri Monti. W21 - 0 www.bienpublic.com
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018 06 SUPPLÉMENT DI J ON DISTINCTION [8/ 21] Le « bois du futur » de ce Dijonnais primé dans le monde entier Né à Dijon, l’architecte Timothée vient lier les fibres ensemble », expli- il a commencé à développer la tech- Harvard (Cambridge, États-Unis), Boitouzet a créé la start-up Woo- que le P-dg. « Cela lui permet d’être nologie il y a quatre ans, alors qu’il en collaboration avec le Massachu- doo en 2016. Depuis, il enchaîne plus écologique, plus dense, plus é t a i t étudiant à setts Institute of Technology (MIT), performant et plus résistant au feu. l’univer sité de situé dans la même ville. les prix internationaux. Il a une empreinte carbone deux fois 23 prix internationaux en un an «N ous voulons faire du bois “magique”, jamais vu et avec des caractéristiques démen- plus faible que le béton et 130 fois moins élevée que celle de l’acier. Cette technologie n’existait pas jus- Aujourd’hui, l’entreprise a doublé ses effectifs. En 2017, elle a reçu 23 tes. » Tel était l’objectif de Timothée qu’alors », ajoute-t-il. prix internationaux de l’innovation Boitouzet, 29 ans, originaire de Di- S’il a déposé le dont le CleanTech Open Global jon, en créant la start-up Woodoo en brevet de son 2017 San Francisco et le i-LAB 2017 2016, à Paris. En inventant un bois innovation (ministère de l’Enseignement supé- translucide, le jeune homme ambi- en 2015, rieur, de la Recherche et de l’Innova- tionnait de révolutionner la filière. tion). La start-up vient de signer ses La même année, il remportait le prix premiers contrats avec des entrepri- de l’innovateur de l’année décerné ses françaises dans le secteur du luxe par la MIT Technology Review, la (lunetterie et horlogerie). « Même si revue de la prestigieuse université 2017 a été une excellente année, technologique américaine. on espère faire encore mieux en 2018. Nous allons lever des Une technologie inédite fonds, augmenter nos équipes et mettre en place la première Avec son entreprise, Timothée Boi- unité industrielle pilote dans la touzet reconstruit le bois à l’échelle région de Troyes (Aube). À ter- moléculaire pour en faire « le bois me, l’objectif est d’emmener le du futur ». « Nous extrayons la ligni- matériau dans le domaine de la ne du bois (molécule qui permet de ■ Timothée construction pour en rempla- maintenir les fibres ensemble), ce Boitouzet, cer d’autres comme le béton, qui le rend plus poreux. Puis, nous originaire de où il aura un impact environ- remplissons les cavités avec une ma- Dijon, P-dg de nemental fort », détaille Timo- tière plastique végétale. Nous rem- Woodoo. Photo thée Boitouzet. Quant à son plaçons les 60 % à 90 % d’air que Mehdi SEFRIOUI/ retour dans la région, ce ne se- contient le bois par un procédé qui Woodoo ra « pas avant le printemps ». DIJON DISTINCTION [9/21] Des cadeaux pour les enfants démunis Elles ont planché sur l’organi- re Noël, à un clown et à des sation pendant trois mois afin maquilleuses qui ont proposé de récolter un maximum de des animations. Le tout, tou- jouets auprès des donateurs. jours entièrement gratuit. Pourtant, rien ne prédestinait « Tout s’est super bien passé », Hanane, Caroline et Charlè- raconte Charlène Lallement. ne à devenir amies. Il aura suf- « Comme l’année dernière, la fi d’un mot posté sur les nourriture restante a été dis- réseaux sociaux en décem- tribuée lors d’une maraude au bre 2016 pour que les trois Di- centre-ville. Nous avons éga- jonnaises se trouvent une pas- lement donné des jouets à l’as- sion commune : aider les sociation France Sénégal et autres. des vêtements et des peluches aux Restos du Cœur. » Trois cents jouets distribués « On recommencera À l’approche de Noël, Hana- en 2018 » ne El-Houti décide de lancer un appel aux dons sur le grou- « On recommencera l’année pe de partage qu’elle gère. Elle prochaine », annonce Char- espère pouvoir collecter un lène. « Nous allons commen- maximum de cadeaux pour ■ Hanane, Caroline et Charlène ont emballé près de trois cents jouets. Photo Inès DE LA GRANGE cer une collecte dès le mois de les enfants démunis. La col- janvier. Les dons seront stoc- lecte est un succès. Charlène Plombières-lès-Dijon, com- phare, à Dijon, a ainsi ac- avaient collecté près de trois kés dans des garages que nous Lallement et Caroline me lieu pour la remise des ca- cueilli, à titre gracieux, diman- cents jouets, des livres et des louerons. » Si la collecte a du Leblanc prennent alors con- deaux aux enfants. che 10 décembre, près de vêtements. Pour égayer la dis- succès, les trois jeunes fem- tact avec Hanane pour l’aider Au vu du succès de la collecte quatre-vingts enfants issus des tribution des cadeaux, un goû- mes envisagent de créer une à organiser la collecte. À l’épo- de 2016, elles ont décidé de re- structures d’hébergement ter réalisé par des bénévoles a association et, « pourquoi pas, que, Charlène propose son conduire leur opération cette d’urgence. Pour l’occasion, été proposé. Les trois amies organiser un tel événement restaurant, Le Plaisancia, à année. La salle de la Maison- les trois jeunes femmes ont réussi à faire appel à un Pè- deux fois par an ! ». www.bienpublic.com W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC SUPPLÉMENT 07 QU E TIGN Y DISTINCTION [10/21] Ses élèves font le tour du monde grâce à des cartes postales Professeure à l’école Les Huches, à Quetigny, Marion Barcq s’est lancé le défi de faire connaître la géographie à ses élèves en rece- vant des cartes postales du mon- de entier. Depuis, le résultat a lar- gement dépassé ses espérances. F in septembre, Marion Barcq, professeure des écoles en clas- se de CM1 à l’école Les Huches- François-Mitterrand de Quetigny, poste un message sur Facebook dans le cadre de son projet de géographie intitulé “Le tour du ■ Paralysée depuis l’enfance, Marion monde des CM1” : elle demande Barcq est la seule professeure des de faire parvenir à l’école « des écoles du département à donner cartes postales de tous les dépar- ses cours dans son fauteuil tements français et peut-être du électrique. Photo F. J. monde entier ». Depuis que l’enseignante a lancé vacances scolaires de Noël. son cours de géographie, les en- ■ Grâce au projet de Marion Barcq, la Côte-d’Or est connue « Aujourd’hui, nous avons reçu fants en redemandent. « Ils dans le monde entier. Photo Anne-Françoise BAILLY vingt-six bonbons à la bergamote avaient hâte de revenir de vacan- de Nancy (Meurthe-et-Moselle). ces pour voir où ça en était », les enfants rangent les cartes Le cap des 2 800 C’est super ! » Mais le nombre de confiait la maîtresse en novem- pour les mémoriser et lire le lettres s’essouffle petit à petit. bre. « Ils ont repris les cours avec courrier. » Le puzzle à reconsti- cartes postales franchi « On en reçoit encore une dizaine le sourire aux lèvres ! […] Je tuer est presque complet. « Il Des banderoles de cartes postales par jour. » Malgré le succès du prends vraiment plaisir à le faire. nous manque encore Wallis-et- ont été accrochées au plafond projet, la professeure des écoles J’ouvre les cartes en dehors du Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon pour chaque région de France et n’envisage pas de renouveler l’ex- temps scolaire, car il faut bien et l’île de Saint-Martin. À cause chaque continent. « On doit être périence l’année prochaine : continuer à apprendre à lire et à de l’ouragan, les cartes ne sont à 2 800 cartes postales », a an- « J’aime bien changer de pro- compter. Je fais le classement et toujours pas arrivées. » noncé Marion Barcq, le jour des jets », explique Marion Barcq. DIJON DISTINCTION [11/21] Une société dijonnaise a développé un jeu vidéo pour les aveugles Quatre geeks de génie qui ta- Dijon. Très vite, j’ai eu trop de potent sur leur clavier d’ordi- travail », se rappelle Aymeric. nateur. Devant eux, deux ou trois écrans sur lesquels s’affi- che un langage que 99 % de la Un jeu qui dépasse le million 170 000 C’est, en euros, le chiffre population ne comprendra ja- d’affaires réalisé par la mais. Nous voilà au cœur du de téléchargements société Da Viking Code en studio de développement de la En 2015, Da Viking Code a 2017. Elle compte aujour- société Da Viking Code, hé- franchi un niveau, en dévelop- d’hui quatre salariés. bergée dans l’hôtel d’entrepri- pant, en partenariat avec Ra- ses dijonnais Hope !. Ici, on dio France, le premier jeu vi- fait de la programmation pour déo pour aveugles : A Blind des applications mobiles. Legend. « C’est un jeu qui n’a dans le cadre d’une exposition Créée en 2013 par le Franc- aucun graphisme et dans le- itinérante. Elle a aussi déve- Comtois Aymeric Lamboley, quel tout se fait grâce à une his- loppé un projet de réalité vir- en hommage aux pays d’Euro- toire narrée et du son binaural, tuelle qu’Aymeric Lamboley pe du Nord, à sa culture de la des bruitages que l’on peut en- préfère garder secret. musique métal et à Léonard de tendre devant, derrière, à droi- La société planche actuelle- Vinci, la société Da Viking Co- te ou à gauche », explique Ay- ment sur un serious game de est en train de marquer des meric. pour le compte d’une associa- points sur un marché en pleine Les non-voyants, qui doivent ■ Aymeric Lamboley a créé sa société en 2013. Photo M. MO. tion, destiné à un centre de for- croissance. « Après ma forma- jouer avec un casque audio, mation à Paris, qui simulera tion à l’école des Gobelins, à peuvent progresser dans le jeu jeu, qui a demandé un an de pour la société dijonnaise. En des crises d’asthme et sortira à Annecy (Haute-Savoie), je me et se livrer à des combats en ef- développement, a franchi le 2017, Da Viking Code a pro- la rentrée 2018, comme l’ap- suis lancé, d’abord seul, après fectuant des mouvements sur cap du million de télécharge- duit un jeu vidéo et une appli- plication Smokitten, qui vous avoir rejoint ma compagne à l’écran de leur téléphone. Le ments. Une jolie carte de visite cation de réalité augmentée aidera à arrêter de fumer. W21 - 0 www.bienpublic.com
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018 08 SUPPLÉMENT IS -S U R- TILL E DISTINCTION [ 12 / 21 ] Meneur de chiens de traîneau, Jason Fournier se prépare au Mondial En février dernier, le jeune Issois neau et canicross, sport qui asso- de faire des championnats et dé- riens ont été très rapides. Nous Jason Fournier, 23 ans, double cie un coureur et son chien, reliés tient de nombreux titres. À sommes partis comme des flèches champion de France, a remporté, par un harnais, une ligne et un la maison, il y a vingt- et nous avons terminé avec six en tant que musher, le titre de baudrier, pour effectuer le deux chiens et c’est minutes d’avance. Je pensais que même effort physique. mon père qui s’occu- les chiens allaient être épuisés champion d’Europe mi-distance « C’était un garçon frêle, ré- pe d’eux. Lors des mais non. Ils ont été extraordinai- avec dix chiens de traîneau à In- servé, timide. Aujourd’hui, championnats d’Eu- res. C’est une discipline extrême- zell, en Allemagne. En mars 2018, c’est un grand champion de rope, mes dix ment physique. Nous fournissons il participera au championnat du chiens de traîneau. Il a rem- huskies si- autant d’efforts que les chiens. monde qui aura lieu en Suède. porté une première compéti- b é - Mais c’est tellement passion- tion à l’âge de 10 ans. Il a nant ». J ason Fournier est conducteur de travaux publics mais aussi musher (meneur de chiens de traî- déjà été double cham- pion d’Europe, en 2010 et 2011 « Faire mieux » qu’en 2015 neau) de haut niveau. Originaire chez les juniors, d’Is-sur-Tille, il vit aujourd’hui du avec deux chiens de Jason Fournier ne compte pas côté de la Saône-et-Loire. Le jeu- traîneau. Je suis fier s’arrêter là. Il se prépare d’ores et ne homme a ajouté une ligne à de mon fils », com- déjà au championnat du monde son palmarès au début du mois de mente Patrick qui aura lieu en Suède les 8, 9 et février dernier en devenant cham- Fournier, avec qui 10 mars, mais aussi à la course par pion d’Europe mi-distance. Sa Jason partage sa étapes de Lekkarod, à Bonneval- passion pour les courses en traî- passion. sur-Arc et Bessans, en Savoie, qui neau, le jeune musher la pratique Le jeune Issois, aura lieu dans la foulée, du 14 au à Échevannes, où il a l’habitude également vice- 22 mars. « Mon père entraîne les d’entraîner ses chiens, des huskies champion de Fran- chiens la semaine et moi le week- de Sibérie, sur de petits parcours ce en sprint, expli- end. Je les connais et je connais dans des chemins boisés et des que : « Je suis né mes entraînements. » Troisième chemins blancs. Là, les animaux dedans et j’ai conti- ■ Jason du Mondial en 2015, en Autriche, tirent un quad, deux à trois fois nué. C’est devenu une Fournier Jason Fournier espère « faire par semaine. Les chiens avalent histoire de famille, et deux mieux ». « On a manqué la pre- des distances allant jusqu’à 50 km puisque mon père élève de ses mière place de peu il y a deux ans. par jour. des chiens de traîneau huskies. Cette année, il faut qu’on se rat- À l’automne et au printemps, Ja- depuis trente-deux ans. Photo Muriel trape », conclut le jeune homme, son Fournier jongle entre traî- Il continue, lui aussi, AVRIL confiant. SELONGE Y DISTINCTION [13/21] À 17 ans, Mickaël Rousseau décroche le titre de Meilleur apprenti de France C’est avec « beaucoup de parents, Grégory et Stépha- cours du Meilleur apprenti s’arrêter en si bon chemin. fierté et d’émotion » que nie, et de sa sœur, Carla. de France. Un moniteur m’a Mickaël a obtenu son bac en Mickaël Rousseau, Originaire de Véronnes et sélectionné avec deux autres juillet. En septembre, il a inté- 17 ans, a reçu, le scolarisé à la Maison familia- élèves. Nous sommes allés à gré un BTS Aménagements 8 février der- le rurale (MFR) de Chargey- l’épreuve régionale, près de paysagers à la MFR et réalise nier, le diplôme lès-Gray, en Haute-Saône, Belfort. Sur les six concur- de nouveau son alternance de Meilleur ap- Mickaël Rousseau était à rents, nous n’étions plus que aux Jardins de Xa. « J’aime prenti de Fran- l’époque élève en terminale deux à être sélectionnés pour l’ambiance qui y règne et je ce (MAF), de bac pro. Il effectuait son l’épreuve nationale, organi- connais bien le personnel. » dans la caté- apprentissage aux Jardins de sée en septembre (2016, gorie “amé- Xa, à Selongey, depuis trois ndlr) à Bordeaux, où vingt- Les Olympiades des nagements ans. Le patron de l’entreprise huit autres candidats nous at- métiers en ligne de mire paysagers”. paysagère, Xavier Piroddi, tendaient. Il y avait un test de Aujourd’hui âgé de 18 ans, il Le jeune indiquait : « Il est très sé- reconnaissance de végétaux, se prépare, avec son binôme, homme a rieux, motivé, et a un com- des questions techniques à aux sélections régionales des récupéré portement exemplaire. Je l’oral et une épreuve de réali- Olympiades des métiers qui son prix à la suis très content de l’avoir sation d’un aménagement. auront lieu en avril, à Dijon. Sorbonne, à comme apprenti. Il ira loin ». Au final, nous sommes dix à Le principe : « réaliser en Paris, sous avoir décroché le titre ». duo un jardin en une jour- les yeux de ses Seul MAF de la région Détail important, Mickaël née », explique Mickaël, qui dans sa catégorie est le seul Meilleur apprenti espère se qualifier pour la fi- L’intéressé, aussi déterminé de France de Bourgogne- nale nationale à Caen puis in- ■ En février, Mickaël qu’il apparaît réservé, résu- Franche-Comté dans sa caté- ternationale, en Russie. Rousseau a été primé mait ainsi son parcours : gorie. Une sacrée ligne sur « Décrocher ce titre, c’est en- dans la catégorie « Au départ, nous étions huit son CV qui lui ouvrira de core mieux que celui de “aménagements élèves de mon établissement nombreuses portes. Mais le Meilleur apprenti de Fran- paysagers”. Photo DR à vouloir participer au con- jeune homme ne compte pas ce. » www.bienpublic.com W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC SUPPLÉMENT 09 DI J ON DISTINCTION [14 /21] Il soigne des enfants au Burkina Faso Fin novembre, le professeur ces enfants. » Pour reconstruire Narcisse Zwetyenga, 49 ans, un visage, il faut compter au spécialiste de la reconstruction moins trois opérations. « Pour les fentes faciales, une seule peut faciale, est parti au Burkina Faso suffire. Pour le noma, c’est mini- pour sa huitième mission mum trois : il faut d’abord soigner humanitaire. les lésions, avant de s’occuper des aspects esthétiques. La phase de D u 29 novembre au 9 décem- bre, le professeur Narcisse Zwetyenga, 49 ans, chef du servi- rééducation se déroule durant tout le processus. » « Ces enfants sont souvent mal ce de chirurgie maxillo-faciale du vus par leur famille et les habi- centre hospitalier universitaire tants du village. La majorité des (CHU) de Dijon, s’est rendu à enfants opérés sortent de l’ombre Ouagadougou, au Burkina Faso, et retrouvent le sourire mais, son pays d’origine, pour soigner quelquefois, ils sont obligés de des enfants atteints de noma et de partir de leur village car ils restent fentes faciales. psychologiquement fragiles », poursuit le professeur. « Notre mission Son plus beau souvenir ? « Lors- est de leur rendre que les enfants, en salle de réveil, nous disent merci, quand ils dé- leur visage » couvrent leur visage dans le mi- « Il s’agit de ma huitième mission roir. Même dans la souffrance, ils au Burkina Faso. Depuis 2014, je font preuve d’une grande maturi- pars deux fois par an entre deux té. » En novembre, Narcisse et trois semaines, à l’automne et ■ Le professeur Narcisse Zwetyenga part deux fois par an au Burkina Zwetyenga et son équipe ont em- au printemps. Le noma est une Faso pour soigner des enfants atteints de noma. Photo Stéphane RAK porté près de deux tonnes de infection qui touche le visage, une matériel et opéré une soixantaine sorte de gangrène. Elle survient général et à une mauvaise hygiène patients. « Je n’ai jamais compté d’enfants. La prochaine mission surtout chez les enfants en pério- bucco-dentaire », explique le pro- le nombre d’interventions prati- de l’équipe est d’ores et déjà pré- de de sevrage. C’est une maladie fesseur. quées. Je ne les opère pas tous. Je vue : elle devrait se dérouler en spectaculaire liée à la malnutri- À chaque déplacement, Narcisse forme aussi le personnel. Notre avril. Deux jeunes praticiens du tion, à un mauvais état de santé Zwetyenga traite une centaine de mission est de rendre leur visage à CHU rejoindront l’équipe. MÉNÉTREUX-LE-PITOIS/POUILLENAY DISTINCTION [15/21] Ils se mobilisent en hommage à leur collègue décédé Samedi 21 janvier, alors qu’il effectuait une descen- te à ski au Grand-Bornand (Haute-Savoie), Aymeric Gonzalez, 26 ans, a fait une chute à laquelle il n’a pas survécu. Père de deux en- fants, il travaillait au sein de l’entreprise BigMat Pis- sot de Ménétreux-le-Pitois depuis 2011. Trois jours de travaux N’ayant pas eu le temps d’achever les travaux de sa maison, ce sont ses collè- gues qui ont pris le relais au mois d’avril. « Durant son activité au sein de l’entre- prise, il avait fait faire des devis pour refaire le toit de son habitation située à ■ Les familles Clement-Gonzalez et les amis ayant participé aux travaux. À droite en noir, Malou, la compagne Pouillenay », se souvient d’Aymeric. Les enfants Thaïs et Mathis sont devant leur oncle Mickaël. Photo Jean-Marc TRIMBALET un collègue. « Le groupe BigMat Stoker jamais que les collègues et Un joli cadeau de Pâques avait réagi sa compagne déjà bien avancée, surtout a souhaité offrir ce cadeau proches d’Aymeric Gonza- pour la petite famille, très Malou, très reconnaissan- à l’intérieur, explique Jérô- à la famille du disparu et lez se sont donné rendez- touchée par cette action. te. « Nous sommes très tou- me », un ancien collègue livrer les matériaux néces- vous pour effectuer les tra- « Son entreprise a souhaité chés par ce geste et cette proche de la famille. « Un saires pour la réfection de vaux et refaire la toiture de participer à la rénovation preuve de générosité. » an après la disparition la toiture », annonçait-on la maison pour sa compa- de notre maison en offrant « Ce week-end nous a per- d’Aymeric, nous nous réu- du côté de l’entreprise. gne et ses deux enfants le matériel pour la toiture, mis d’effectuer les travaux nirons entre nous en sa Mi-avril, c’est donc armés (Mathis, 5 ans, et Thaïs, ainsi que des volets rou- nécessaires, qui sont quasi mémoire », annonce ce d’outils et motivés comme 2 ans). lants pour nous sécuriser », terminés. La maison était dernier. W21 - 0 www.bienpublic.com
LE BIEN PUBLIC JEUDI 11 JANVIER 2018 10 SUPPLÉMENT DR É E DISTINCTION [16 / 21 ] Ils décrochent l’or au concours Lépine En mai 2017, Paul-André Demurger et Kessor Seang ont remporté la médaille d’or du concours d’invention 100 000 C’est, en euros, le chiffre d’affaires réalisé par la société l’Art à 4 mains, dirigée Lépine, à Paris. Leur spécia- par Paul-André Demurger, en 2017 lité ? L’ébénisterie. “T ablabielle”. C’est le nom de l’invention qui a valu à Paul-André Demur- point deux autres inven- tions primées : un système Claude Dumas, ébéniste d’art récompensé plus d’une ger et Kessor Seang, 21 et pour tendre les toiles sur centaine de fois au 19 ans, de recevoir le Prix leur châssis et un lot de ta- concours Lépine. « Durant Léonard-de-Vinci, médaille bourets et de tables, empila- nos études, nous avons eu la d’or au concours Lépine, à bles par huit, le tout en mini- possibilité de reprendre son Paris, en mai. Une surprise misant l’encombrement. atelier. Il nous conseille et pour ces deux habitants de nous guide », souligne le Drée. Et ce, d’autant plus « Les concours couple. Après le concours qu’il s’agissait de leur pre- sont une bonne Lépine de Paris, ils ont de mière participation à ce nouveau décroché l’or au grand rendez-vous des in- vitrine » concours Lépine européen venteurs. Les deux ébénistes ont obte- de Strasbourg, en septem- Leur création ? Une table nu leur CAP en août 2016. bre, ainsi que l’argent pour basse, en bois massif, qui se Attirés par la matière, le le “Verti’30”, des modules transforme en table haute design et l’art en général, ils juxtaposables. grâce à un système de biel- se sont tournés vers la créa- Pour vendre ses créations, les qui permet au plateau de tion et l’invention. « On le couple a multiplié les rester horizontal. De plus, maîtrise tout, de la fabrica- foires, notamment à Dijon, « la table passe d’1,10 m à tion à la commercialisation. en novembre. 2,20 m [de longueur], pour Les concours sont une re- En avril 2018, il participera huit couverts. Idéal quand connaissance de notre tra- de nouveau au concours Lé- on a peu d’espace chez soi. vail et une bonne vitrine. Ça pine dans le cadre de la Nous fabriquons beaucoup nous permet d’être visi- foire de Paris et espère rem- de meubles basés sur l’éco- bles », explique Paul-André porter « au moins l’argent ». nomie d’espace. » ■ Paul-André Demurger et Kessor Seang, fiers de leur Demurger. « L’invention n’est pas en- Outre la “tablabielle”, ces récompense pour leur première participation au concours Ils ont pu compter sur le core sur pied mais on y derniers ont aussi mis au Lépine à Paris, en mai 2017. Photo Christelle POMMERET soutien du père de Kessor, réfléchit. » ALISE-S AINTE-REINE DISTINCTION [17/21] Juliette Rouxel dans les pas de Reine Le Mystère de sainte Reine se renou- danse… Certaines tirades ne m’ont velle régulièrement depuis des siècles, pas fait peur car je les connaissais déjà au gré des générations, dans l’antique par cœur. J’ai mis un peu plus de deux cité témoin du martyre de la jeune ber- semaines pour [savoir le texte] correc- gère. Cette année, les spectateurs ont tement. » fait la connaissance d’une nouvelle Connaissant la pièce depuis sa plus personnalité, celle de Juliette Rouxel, tendre enfance, Juliette a apporté sa qui a incarné la sainte. « J’ai 16 ans, touche en portant une robe en lin l’âge de la jeune bergère. J’ai commen- « avec une sorte de cape de couleur cé comme figurante dans la pièce vieux rose ». « C’est Élie Laffage qui (jouée tous les étés, ndlr) dès que j’ai su m’a conseillée. Pour la coiffure, j’ai op- marcher. » té pour une coiffe “à l’ancienne”, sim- Et chez les Rouxel, la scène, c’est une ple. » histoire de famille puisque la mère de Juliette, Fabienne Rouxel, a été figu- « Toutes les jeunes filles rante. « Elle a également incarné sain- d’Alise rêvent de jouer un jour te Reine et d’autres rôles comme celui sainte Reine » de Philomène », raconte la jeune co- Quatre mois après la représentation, médienne. De même, son père s’occu- Juliette en garde un excellent souve- pe de la sonorisation depuis plus de nir : « Cela a fait plaisir à ma famille et quinze ans. « J’ai le sentiment que la surtout à ma grand-mère, Chantal Laf- vie de ma famille, tournée vers la repré- fage. C’est une tradition familiale. Je sentation du martyre, ne pouvait que pense que toutes les jeunes filles d’Ali- m’encourager dans cette voie ! » se rêvent de jouer un jour sainte Reine. Le long texte n’a pas effrayé Juliette, J’ai eu cette chance cet été et je remer- amatrice d’arts et bonne élève, aujour- cie ma famille et mes amis de m’avoir d’hui inscrite en première S (scientifi- aidée et encouragée. » La jeune Reine que) au lycée Montchapet, à Dijon. ■ Juliette Rouxel a interprété le rôle de sainte Reine, la jeune bergère, devrait remonter sur les planches l’été « J’ai pris une option langue des signes. dans Le Mystère, pièce de théâtre jouée depuis l’an 866. prochain. « Quand on signe, c’est pour Je fais de la peinture, du dessin, de la Elle a remplacé Léa Meunier. Photo Chantal BLANCHER cinq ou six ans », explique sa mère. www.bienpublic.com W21 - 0
JEUDI 11 JANVIER 2018 LE BIEN PUBLIC SUPPLÉMENT 11 S AULIEU/LIERN AIS DISTINCTION [18/21] “Faune de demain” : 50 collégiens en voyage au pays des icebergs Une cinquantaine d’élèves de troi- sième des collèges François-Pom- pon, de Saulieu, et François-de-la- Grange, de Liernais, sont partis au Groenland, en 2017, dans le cadre du projet “Faune d’ici, faune d’ailleurs, faune de demain”, porté par deux de leurs professeurs. L m a première équipée côte- d’orienne est partie, début a r s , d u collège François-de-la-Grange de Liernais, la seconde en avril. C’était alors l’aboutissement d’un projet Erasmus unique en Fran- ce, portant sur la biodiversité et le réchauffement climatique. Cin- quante élèves de troisième de Saulieu et de Liernais sont ainsi partis en deux groupes, en mars et en avril, direction Ilulissat, au Groenland, le pays des icebergs géants. ■ Les collégiens se sont rendus au Groenland par groupes, en mars et en avril. Photo Facebook Faune de demain « Une aventure humaine oublier la subvention exception- Un nouveau voyage qui poursuivent le projet jusqu’à et scientifique nelle de l’Union européenne, ac- en préparation la fin de l’année scolaire. exceptionnelle » cordée en 2016 dans le cadre Mais pour eux, pas d’expédition Cet incroyable périple a été d’Erasmus, le programme euro- Quinze élèves groenlandais de au Groenland en vue : « Nous « rendu possible grâce à des ac- péen pour l’éducation, la jeunes- 14 ans ont à leur tour passé une finissons le projet avant d’envisa- tions de collecte de fonds sans se et le sport. « Emmener cin- semaine aux côtés des élèves de ger un autre voyage », indiquent précédent dans la région », souli- quante collégiens au Groenland, cinquième des collèges de Sau- les organisateurs. « Nous aime- gnent d’une même voix les pro- c’était fabuleux et unique », ra- lieu et de Liernais, au mois rions partir en Norvège pendant fesseurs Sandrine Jacquot (histoi- conte Sandrine Jacquot. « Une d’avril. Plusieurs actions concrè- l’année scolaire 2018-2019. Nous re-géographie) et Rodolphe aventure humaine et scientifique tes sont ainsi menées auprès des avons jusqu’au 23 mars pour pré- Pestel (sciences de la vie et de la exceptionnelle », ajoute Rodol- élèves de cinquième 1 de Saulieu parer le dossier. Et ça, c’est un Terre), porteurs du projet. Sans phe Pestel. et de cinquième A de Liernais, autre défi ! » DIJON DISTINCTION [19/21] Le “clown du bon Dieu” parcourt la France Elle voulait devenir profes- Hélène se rend à un cours pris simplement pour des avril et juin pro- le “clown du bon Dieu” ! ». seure de physique-chimie de clown, au Cercle laïque amuseurs. Après, on s’est c h a i n s , Elle donnera égale- mais rencontre le chef scout dijonnais. « Le Saint-Esprit aperçu que c’était très im- « pour té- ment des cours de dé- qui va devenir son mari et le m’a poussée là ! » Trois ans portant pour le moral des moigner veloppement per- père de ses six enfants. Était- plus tard, à la fin d’un stage enfants. Je me souviens de de la foi, sonnel aux soignants ce écrit ? Cette Parisienne avec “Kinou le clown” à la tout comme si c’était mais en du CHU de Beaune en débarque à Dijon le soir de Maison des jeunes et de la hier. Il m’est arrivé clown : janvier. « Si on m’appelle ses noces, à l’hôtel La Clo- culture (MJC) Balzac, elle se de pleurer avec les quelque part, j’irai… » che. « “La cloche du bon porte volontaire aux côtés parents venant Dieu” deviendra mon nom de trois autres personnes d’apprendre le dé- de scène ! », souligne Marie- pour intervenir comme cès de leur en- Hélène Valdant, aujour- clown au CHU de Dijon. fant. » d’hui âgée de 72 ans et « Voilà comment, à quatre grand-mère de douze petits- femmes, nous avons créé, en Transmettre enfants. « Je suis aussi mar- 1998, “Le Trèfle à quatre son expérience raine de la cloche du prieuré clowns” », raconte-t-elle. de Domois (dans la commu- Pendant douze ans, tous les Basée à Venasque, ne de Fénay, ndlr), la plus jeudis après-midi, avec son dans le Vaucluse, depuis petite, mais la plus élevée chapeau coloré, ses anten- juillet, elle multiplie les in- ■ Marie- dans le ciel ! » Quoi d’éton- nes sur la tête et son nez terventions dans toute la Hélène nant pour celle qui affirme rouge en forme de cœur, elle France : dans les écoles, les Valdant, que sa vie est « guidée par le n’a jamais raté ce rendez- hôpitaux et les lycées com- surnommée ciel ». vous, allant de chambre en me à Carpentras, au mois de “le clown du bon La semaine suivant le décès chambre à l’hôpital des en- décembre. Elle se rendra à Dieu”. Photo Anne- de son mari, en 1994, Marie- fants. « Au début, on nous a Oyonnax et Marseille en Françoise BAILLY W21 - 0 www.bienpublic.com
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