Zoos humains, inventer " l'autre " - Musique et émotions Stages de carnaval - CC Dison
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Le mensuel d’éducation permanente du Centre culturel de Dison Numéro 434 | Février 2022
Dossier
Zoos humains,
inventer « l’autre »
Stages de carnaval
Musique
et émotions
Associations
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Anniversaires
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Présence no 434 — Février 2022 INTRO 3
Édito
Sommaire
4 Dossier
Zoos humains,
inventer « l’autre »
Quand une nouvelle année débute,
8 Culture beaucoup d’entre nous prennent pour
À venir au Centre résolution de se débarrasser de leurs
culturel de Dison
mauvaises habitudes, voire de les échanger
10 Le saviez-vous ? contre d’autres, plus bénéfiques.
Culte Antoiniste
S
à Andrimont i on tend l’oreille, on
entend presque le mur-
débats sont d’une grande impor-
tance. À nos listes de décisions
envie d’y croire, on se fait des pro-
messes à soi-même et parfois, on
mure de ce cortège de de début d’année, nous pour- y arrive… Bon mois de février !●
11
Adolphe Hardy bonnes intentions.
Arrêter les sucreries et
rions ainsi ajouter : faire preuve
de doute et de nuance, ne pas res-
Frédéric Muller, Directeur
Visite du musée manger équilibré, en finir avec
le tabac et prendre de grands
ter enlisé·e dans nos certitudes,
s’ouvrir aux différences, cher- Dans une société
bols d’air, préférer les escaliers à cher à comprendre plutôt que
de moins en
12 Associations l’ascenseur, éteindre la télé pour
ouvrir un livre, etc. Pourquoi ne
d’imposer nos convictions ou nos
croyances ? Qu’en pensez-vous ? moins apaisée,
Karaté Club Dison pas profiter de cet élan encou-
rageant pour se promettre aus-
Le magazine Présence ne manque-
ra pas en tout cas de vous sou-
nos attitudes lors
60e anniversaire si d’être plus attentif·ve à nos mettre des thèmes de réflexion des débats sont
façons de raisonner ? Dans une variés qui pourraient de temps
du jumelage société de moins en moins apai- à autre malmener vos opinions.
d’une grande
sée, qui fait la part belle, en par- Il y a dans nos résolutions de importance.
55e anniversaire ticulier sur les réseaux sociaux, début d’année, une forme assu-
de la Commission aux fausses affirmations et aux
jugements, nos attitudes lors des
mée de naïveté. On sait qu’elles
seront difficiles à tenir, mais on a
d’Ottomont
Tachnia Lee – Unsplash
13 Bibliothèque
Pierre Lemaitre
15 Wallon
Lu bîhe èt lu solo
16 Commune
PRÉSENCE
Le mensuel d’éducation permanente
du Centre culturel de Dison
6 200 exemplaires distribués en toutes boîtes
Rédaction : Laura Perez
Mise en page : CC Dison
Publicités : Amandine Moreau
Impression : Multi Print Ensival
Éditeur responsable :
Centre culturel de Dison
Rue des Écoles 2 – 4820 Dison
T. 087 33 41 81 – presence@ccdison.be
www.ccdison.be
ccdison
4 DOSSIER www.ccdison.be
Présence no 434 — Février 2022 DOSSIER 5
exposition
Zoos humains,
inventer « l’autre »
Montrer des êtres humains derrière un enclos, les observer
avec amusement, dédain ou curiosité ; cela pourrait être
une mauvaise fiction. Cela fait pourtant partie de notre
histoire, et même encore de notre réalité. Les enclos ont
disparu, mais les frontières invisibles tracées entre les
individus par les zoos humains persistent encore aujourd’hui.
Avec la venue prochaine à Verviers de l’exposition « Zoos
Humains, l’invention du sauvage » dans le cadre du
Festival Interculturalité, Présence explore le silence et
l’amnésie qui entourent le phénomène de l’exhibition.
L
es « zoos humains », sym- la construction d’une exclusion et Du racisme scientifique l’anormalité, séparées des vi-
boles oubliés de l’histoire du modèle du « zoo humain ». Cette au racisme populaire siteurs par une barrière réelle
contemporaine, ont été mécanique mondialisée a opéré à Les théories raciales, l’entre- ou imaginaire.
totalement refoulés de travers toute l’Europe, aux États- prise coloniale et la croyance en À la fois outil de propagande colo-
notre mémoire collective. Unis, au Japon, en Australie, en une supériorité de l’Occident niale, objet scientifique et moyen
L’étrange, le sauvage et le monstre Afrique du Sud… impliquant plu- vont trouver dans ces exhibi- de divertissement, les zoos hu-
ont été de tout temps l’objet sieurs centaines de millions de vi- tions une forme de légitimation. mains ont formé le regard de l’Oc-
d’une vive curiosité. L’Autre in- siteurs aussi bien dans les expo- Populations exotiques et étran- cident et ont ainsi suggéré l’exis-
terroge, étonne et permet de se si- sitions universelles ou coloniales, getés de la nature, acteurs de ce tence de deux humanités.●
tuer. Souvent originaire de zones dans les zoos, sur les scènes de ca- « théâtre du monde », se retrouvent Source :
lointaines, il a cristallisé les fan- fés-théâtres et de cirques ou sur sur scène côte à côte comme ap- a achac.com
tasmes, les peurs, mais aussi les les champs de foire. partenant au même univers de Exhibitions. L’invention du sauvage
ambitions de domination. Si tous
les peuples ont fabriqué leur al-
térité pour asseoir leur identi-
histoire
té, la pratique de l’exhibition de-
meure toutefois une pratique
unique, propre à l’Occident par 1958, une exposition universelle
son ampleur.
teintée de scandale
E
Un phénomène mondial
L’histoire des exhibitions dé- n 1958, Bruxelles orga- lages africains choque et attire
© Loustal
bute véritablement en 1492, au nise l’Exposition uni- de nombreuses critiques.
moment où l’Europe trouve son verselle dans un but Le village commencera à faire po-
« sauvage » dans l’Amérindien. Au précis. Tandis que les lémique après que des visiteurs
retour de son premier voyage, autres pays veulent se soient permis de proférer des
Christophe Colomb présente six montrer le nouvel ordre mon- injures racistes et de lancer des
Indiens à la cour d’Espagne. De dial instauré, la Belgique sou- bananes et des cacahuètes aux
quelques individus « exotiques » ou haite prouver au monde qu’elle Congolais. Certains Congolais,
« monstrueux » exhibés jusqu’au dé- reste une puissance coloniale. emmenés en Belgique pour l’oc-
but du xixe siècle, les spectacles Côtoyant l’Atomium, symbole casion, quitteront même l’expo-
ethniques seront à leur apogée de la modernité et des progrès sition plus tôt.
entre 1850 et les années 1930. techniques, la surface d’exposi- C’est la dernière fois que des fi-
Lorsque la monstration de l’Autre tion réservée au Congo est mo- gurants sont conviés à la mise en
devient alors l’expression d’une numentale. À l’heure des reven- scène générale d’une puissance à
mise à distance de tout un peuple, dications d’indépendance des cette échelle.●
alors commence une autre di- colonies, l’installation de vil- a Expo Zoos humains, l’invention du sauvage
mension de l’exhibition, celle de
6 DOSSIER www.ccdison.be
interview
« Ce qui a eu lieu
dans le passé résonne
dans le présent »
Pour parler des « zoos humains » en Belgique
et plus particulièrement des Congolais·es
exposé·es à Anvers, Tervuren et Bruxelles,
nous rencontrons Maarten Couttenier,
historien et anthropologue à l’AfricaMuseum.
C
e musée est histori- On manque encore de chiffres ajouté dans l’inconscient cet ef- vantes. Des « villages » sénégalais
quement lié aux zoos exacts, car la recherche a com- fet de dépersonnalisation. (Liège 1905, Gent 1913, Anvers
humains, puisqu’il est mencé dans les années 80-90. En 1897, des critiques virulentes 1930), japonais (Charleroi 1911),
né à l’endroit précis On continue à découvrir des élé- apparaissent dans la presse anti- philippin (Gent 1913) ou indien
où le souverain belge ments. coloniale, le « village congolais » (Bruxelles 1935) continueront
Léopold II avait recréé en 1897 sera donc absent pendant les ex- cependant d’exposer hommes,
trois « villages congolais » dans positions universelles belges sui- femmes et enfants en Belgique
une propriété de la famille royale. 1,5 milliard
Depuis plusieurs années, l’Africa-
Museum tend à proposer dans ses
de visiteurs,
collections une vision contempo- 30 000 personnes
raine et décolonisée de l’Afrique.
Avant de parler à proprement parler des
exhibées
zoos humains, on peut évoquer le phéno- et 500 morts.
mène de l’exhibition, qui est très ancien.
Au temps des Romains, déjà, les
troupes vaincues étaient captu- Bien que leur existence soit souvent mé-
rées et exhibées à Rome pendant connue du grand public, la Belgique a, elle
des parades. Christophe Colomb aussi, participé à ces expositions.
a fait la même chose en 1492, en
ramenant des Indiens de son
rarehistoricalphotos.com
voyage pour les présenter à la cour
d’Espagne. Ce phénomène per-
siste aujourd’hui, sous différentes
formes. Par exemple, au début des
années 2000, un zoo humain à
Yvoir avec des Pygmées came-
rounais a été organisé. Outre
Atlantique, des chaînes proposent
des téléréalités intitulées Human
Zoo. Malheureusement, nous Oui, la Belgique n’a pas fait excep-
n’avons pas encore vu le dernier tion. C’est dans le cadre des pre-
zoo humain, car nous continuons mières expositions universelles
à percevoir certaines personnes en Belgique que les premiers
comme différentes. Penser que Congolais, avec d’autres Africains,
l’on peut les observer, c’est très ont été présentés à Anvers et à
déshumanisant et stigmatisant. Tervuren. On en dénombre 12 à
Les zoos humains ont été très répan- Anvers en 1885, 144 en 1894 dans
dus en Europe, de la fin du xixe jusqu’à la la même ville et 327 à Tervuren en
moitié du xxe siècle, à quel point ? Quel a 1897. On constate que le nombre
été l’impact ? est de plus en plus élevé, au dé-
On compte 1,5 milliard de vi- but, c’était encore des personnes,
siteurs, environ 30 000 per- à la fin, c’était une troupe, cela a
sonnes exhibées et 500 morts.
Présence no 434 — Février 2022 DOSSIER 7
et en Europe. Ces exhibitions ne Il y a cette fabrication de « l’autre » et dans tie de ceux qui sont pour la resti- pour gagner de l’argent. Si on sait
se limitaient pas aux expos, mais ce cas, la représentation du « sauvage ». tution, mais ce n’est pas un avis ça et si on l’accepte, on peut avan-
aussi dans les sociétés savantes, Cette frontière se crée déjà par la unanime. Le Musée de Tervuren, cer dans cette déconstruction, et
les cirques, les théâtres… présence de l’enclos. Les exhibés devenu l’Africa Museum en 2018, donc dans ce processus de resti-
Le prétexte était de faire découvrir les sont séparés du public, dénudés a participé à cette propagande co- tution.
us et coutumes d’autres peuples, d’en ou en costumes dits tradition- loniale, c’était même le lieu prin- Qu’est-ce que vous diriez aux futurs visi-
savoir plus sur des parties inconnues du nels, il leur est interdit de parler, cipal. Je pense que le musée, qui a teurs de l’exposition Zoos humains ?
monde, mais la réalité est évidemment ils sont forcés de danser, de faire entamé un processus décolonial, Je pense qu’il faut y aller, d’abord
toute autre. de la musique… C’est fabriquer doit se réinventer comme forum, pour rendre hommage aux per-
Il y avait deux objectifs, le pre- une identité de toutes pièces. comme lieu de rencontre, mais il sonnes qui ont trouvé la mort
mier, c’est le divertissement. Si on peut comprendre que le grand public y a toute une génération au sein dans ces zoos humains, mais
Pour le grand public, c’était la se soit laissé fasciner, il est plus étonnant même du musée qui n’est pas for- aussi pour voir, pour comprendre
seule opportunité de voir des per- de savoir que le monde scientifique a lui cément de cet avis. De la même les effets du passé colonial hier
sonnes d’ailleurs à une époque où aussi été séduit par ces mises en scène. manière que ce sujet divise dans et aujourd’hui. C’est important
l’on ne voyageait pas. Le second, C’était un temps où la recherche la société belge, différentes opi- de comprendre comment s’est
c’est évidemment la propagande se faisait dans les bureaux, cer- nions coexistent au sein du mu- construit le racisme, pour être
coloniale. Le procédé était pensé tains anthropologues ont donc sée, ce n’est pas un bloc. convaincu qu’on a dépassé ce
pour humilier « l’autre », le rendre profité du passage des zoos hu- Vous pensez donc qu’il est possible de stade, qu’on n’en veut plus !●
inférieur, de sorte que l’on soit mains pour tenter de valider des faire un travail de décolonisation des
convaincu de la nécessité de la co- théories scientifiques sur la pré- esprits et des espaces publics tout en
lonisation. Si cet « autre » est infé- tendue « hiérarchie des races ». conservant ses vestiges ?
rieur, il a besoin d’un blanc pour le Une étape à nouveau très hu- Le musée a été payé par Léopold II,
« civiliser ». Il s’agissait donc avec miliante pour les exhibés, scru- il a été financé par le caoutchouc,
les zoos humains de légitimer les tés, mesurés et étudiés sous tous l’ivoire, etc. Le sang coule des
colonies et maintenir la supréma- les angles. murs ! C’est un lieu très probléma-
tie occidentale. Pourquoi ce pan de l’histoire et plus par- tique, et c’est selon moi pour cela
ticulièrement le lien entre la Belgique et qu’il est important de s’en servir
la colonisation restent des sujets mécon- pour regarder le passé en face et
Le procédé était nus, qui ne s’inscrivent pas dans le cursus montrer l’échec de la colonisation
scolaire par exemple ? et le génocide qui a été perpétré.
pensé pour hu- Car ce qui a eu lieu dans le passé
rarehistoricalphotos.com
milier et infério- a une résonance dans le présent.
Les Belges n’étaient pas au Congo
riser « l’autre » pour civiliser ses habitants, mais
© Roland Bonaparte – Musée du quai Branly
en lien
Bruxelles, 1958
Exposition : « Zoos humains,
Cela montre que la propagande
coloniale a bien fonctionné ! En
Belgique, sous Léopold II, il y avait
l’invention du sauvage »
un service spécial dédié à mon- Pour la première fois à Verviers,
trer les bienfaits de la colonisa- découvrez l’exposition Zoos humains,
tion. La colonie était présentée
comme bienfaitrice, civilisatrice, un parcours qui éclaire un pan
où il n’y a ni morts ni malades. oublié de notre Histoire !
P
Ces idées ont continué à circuler
jusque dans les années 60. Après, endant près de
il y avait comme un sentiment cinq siècles et jusque
de tromperie par rapport à la fa- dans les années 50, des
çon dont l’histoire avait été ra- hommes, femmes et
contée, on n’a plus parlé du tout enfants ont été exhi-
de la colonisation jusque dans les bé·es et livré·es au regard de plus
années 80. On redécouvre le pas- d’un milliard de personnes en
sé colonial à ce moment-là, mais Occident.
les archives sont encore difficiles Comment ce phénomène est-il
d’accès. Un travail énorme reste né et pourquoi ? Quels impacts
à faire, très peu d’historiens se ces exhibitions ont-elles en- Infos
consacrent à ce sujet. core aujourd’hui sur nos ima- Pl. Général Jacques 16 – Verviers
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Présence no 434 — Février 2022 CULTURE 9
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de la rue des Jardins et de la rue des Hautes Mezelles,
un monument religieux est identifié par l’inscription
peinte sur la façade « Culte antoiniste ». Il s’agit
d’un bâtiment conçu pour accueillir les fidèles et
y expliquer la philosophie de cette religion.
U
n homme nommé
Antoine y expliquait
chaque dimanche, à
10 h, sa philosophie. Il
dénomma ses fidèles
« Antoinistes », tandis qu’il se fai-
sait appeler « Père Antoine » et son
épouse, « Mère Antoine ».
Après le décès de son époux, Mère
Antoine prit le relais et continua à
mettre en valeur les textes sacrés.
L’office commence par la lec-
ture des principes de base. Des
textes encadrés sont accrochés
aux murs de la salle, ils déve-
loppent quelques règlements de
cette philosophie.
La salle, modestement meublée, qui nous sont proches, les vivants gote noire, accompagné de son
n’est décorée que de cadres men- et ceux à nos yeux disparus, de épouse, se rendait à pied à l’of-
tionnant des chapitres religieux. même que tous nos frères hu- fice du dimanche. Ils habitaient
On y défend l’idée que cet amour mains existant de par le monde, une maison ayant une façade as-
est le seul remède à pouvoir gué- quelle que soit leur nationalité et sez étroite, mais un grand prolon-
rir l’humanité. leur religion particulière. gement vers l’arrière, près de la
C’est de la Foi que naît l’amour de place centrale du village.
chacun, ne pas aimer ses ennemis Des disciples turbulents Modestes et rangés, ils ne trou-
serait ne pas aimer Dieu, car ce À Mont, le couple Tesson s’était blaient pas souvent les activités
sentiment nous rend dignes de Le converti à ces idées. Lui, coiffé aux fêtes au village. Deux de leurs
servir. Il faut aimer tous les êtres d’un haut-de-forme et en redin- fils ont pourtant fait l’objet de laPrésence no 434 — Février 2022 LES AMIS D’ADOLPHE HARDY 11
chronique locale. Ernest, âgé de
Visite du musée
16 ans, était allé se promener avec
son oncle Robert Tasquin dans
la campagne. Arrivé à la grotte
Bebronne, Ernest trouve une gre-
Adolphe Hardy
nade, la ramasse et va la montrer
à son oncle. Celui-ci lui conseille
de la reporter où il l’a trouvée.
Ernest, qui récupérait souvent
des munitions pour les faire ex-
ploser, céda à sa manie. Il dégou-
pilla la grenade et la lança contre
un rocher. Des éclats de pierre fu- En dépit de la situation sanitaire, nous te-
sèrent dans tous les sens et Ernest
fut gravement atteint. nons à vous rappeler que le musée consacré
Son oncle le fit transporter à la
clinique Sainte Élisabeth où un à Adolphe Hardy est toujours ouvert.
chirurgien le prit immédiate-
N’
ment en main. Affaibli par ses
hémorragies, il succomba, hélas, hésitez donc pas
publication appel
le soir même. à pousser la porte
Il était fréquent, à la fin de la de la maison place Les Annales 2021 Nous avons besoin
guerre, de trouver dans les cam- du Sablon, no79 Dans ce 32e volume des Annales, de vous !
pagnes des armes ou des mu- pour vous plon- plongez dans le passé de votre Comme indiqué avant, nous
nitions que des soldats avaient ger dans une page de l’histoire commune et découvrez l’his- avons eu le plaisir d’étudier
abandonnées. Des avions avaient de votre commune ! toire de quatre sociétés locales le Tronc des Vieillards et des
dispersé en certains endroits des L’ASBL est ouverte le lundi, mar- animées notamment par un ob- Orphelins de Dison, œuvre de
objets dangereux – faux bijoux, di, mercredi et jeudi de 8 h 30 à jectif philanthropique : le Tronc charité et de bienfaisance fon-
jouets, crayons… – fabriqués pour 12 h 30 et de 13 h à 16 h 30 et le des Vieillards et des Orphelins dée en 1879. Nous aimerions
exploser au contact de la chaleur vendredi de 8 h 30 à 12 h 30. de Dison, le Cercle Royal Les poursuivre nos recherches
humaine. Beaucoup de jeunes Bons-Vivants Dramatique et concernant cette société locale.
gens, malgré les recomman- Philanthropique de Dison, Dès lors, si vous disposez de do-
exposition
dations des adultes, sont tom- la Comœdia de Dison et la cuments, de photos ou d’objets
bés dans le piège et ont gardé de Exposition Fédération Nationale des Anciens ayant trait à cette œuvre, nous
graves plaies. Nicolas Pitot Prisonniers de Guerre – Section serions ravis de vous rencontrer
Un des frères d’Ernest a égale- La deuxième partie de l’exposi- de Dison. Vous aurez également et de récolter les précieuses in-
ment fait parler de lui, mais son tion dédiée à Nicolas Pitot débu- l’opportunité de vous laisser gui- formations que vous pourrez
accident fut sans gravité. tera le vendredi 4 février 2022 à der par Georges Zeyen pour une nous apporter.●
Il descendait la route de Mont Comblain-au-Pont (4170), place balade dans votre Commune.
à vélo lorsque son frein céda ! Leblanc, no1. Elle est accessible Cet exemplaire est disponible au Infos : 087 33 25 08
Arrivé au sommet de la rue de du mercredi au dimanche de prix de 20 euros. fondationhardy@gmail.com
14 h à 18 h (3 euros).
En outre, le 23 février à 20 h, le
commissaire de l’exposition,
Dominique Jeangette, donne-
ra dans l’Église Saint-Martin
(Comblain-au-Pont) une confé-
rence consacrée à la vie et à
l’œuvre du peintre disonais.
Infos : exposition-pitot.be
affiliation
Devenez membres !
Pour celles et ceux d’entre
vous qui désireraient devenir
membres de l’ASBL Les Amis
d’Adolphe Hardy pour 2022, la
cotisation s’élève à 20 ou 5 euros.
Ceux dont la cotisation s’élève à
la Montagne, il parvint à s’enga- 20 euros ou plus bénéficieront
ger à gauche, dans la rampe qui de l’envoi gratuit de notre re-
conduit au cimetière. Le choc de vue annuelle, Les Annales, ain-
son vélo contre la grille du ci- si que de la possibilité de louer
metière le projeta en avant et sa du matériel à prix démocratique
tête passa entre deux barreaux. et, pour tous, l’accès à la salle
Quelques fiers à bras du village de lecture, l’invitation gratuite
sont intervenus pour le dégager à toutes nos manifestations…
en forçant sur les barreaux.● G.Z. N’hésitez pas à nous contacter
pour plus d’informations.12 ASSOCIATIONS www.ccdison.be
sport
En 2022, je fais
jumelage
60e anni-
versaire
du karaté ! Audincourt-
Dison !
Le Karaté Club Dison vous souhaite une Avec un peu de
retard dû à la
bonne et heureuse année ainsi qu’une bonne pandémie, nous
santé, qui rime étrangement avec Karaté. sommes invité·es
à Audincourt ces
maine d’entraînement est gra- 4, 5 et 6 juin.
V
tuite ! Suite à cette semaine, le
nouveau candidat ainsi que l’en- ous qui avez la nos-
traîneur prendront la décision de talgie de ces voyages
continuer ou non. ou qui souhai-
tez connaître
Un sport pour toutes et tous l’ambiance des
La pratique du karaté est acces- manifestations du jumelage
sible à tout le monde bien en- à Audincourt ; vous les associa-
tendu, mais demande certaines tions sportives, mouvements
aptitudes et surtout de bonnes re- de jeunesse et jeunes en géné-
lations entre les différents prati- ral… vous avez envie de ren-
quants et l’entraîneur. contrer des sociétés ou des
N’ayez pas peur de venir faire jeunes Audincourtois ? Alors,
une semaine d’essai gratuite. inscrivez-vous pour ce nouveau
L’approche du Karaté peut être voyage en Franche-Comté !
très différente d’un dojo à l’autre. Tout sera mis en place afin que
Les places sont limitées, nous pri- vous puissiez participer à toutes
P
vilégions la qualité des échanges les manifestations.
our éviter de tomber le karaté à tout moment de l’an- entre les membres en limitant le Durant le week-end de la Pente-
dans la déprime alors née, les portes de notre dojo sont nombre de participants. côte, du 4 au 6 juin 2022, nos
que nos contacts sociaux ouvertes chaque mardi et jeu- Le tout dans le respect des règles amis d’Audincourt vont nous
sont très limités, il n’a di, à partir de 19 h pour filles et covid en vigueur. accueillir dans leur ville, dans
jamais été aussi impor- garçons dès l’âge de 10 ans, sans Les entraînements ont lieu leur région.
tant de faire une activité sportive autre limite d’âge pour hommes chaque mardi et jeudi dès 19 h Pour participer, veuillez vous
et de garder des contacts avec un et femmes. dans le gymnase de l’école du inscrire par SMS ou par mail
même groupe de personnes. Nos entraînements se font sur Husquet – 27, rue du Husquet à (voir infos plus loin) en rensei-
Nous rappelons à toutes et tous tatamis. Nos cotisations sont Dison.● gnant le nombre de place, voi-
qu’il est possible de commencer accessibles et la première se- Info : 0496 23 95 76 ture ou car.
Ce voyage vous est proposé pour
le prix de : 70 € (-12 ans) ; 100 €
(de 12 à 18 ans) ; 130 € (+18 ans),
voyage en car et séjour com-
solidarité
pris (sauf boissons et repas du
Venez fêter le 55e anniversaire voyage aller).
Un courrier confirmera votre ré-
de la Commission d’Ottomont ! servation et vous invitera à ver-
ser le montant de votre voyage.
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tacle vous sera quartier d’Ottomont à faire des 087 33 52 34 – 0496 48 59 54 Présence et informerons les dif-
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aurons également la remise de à Andrimont Secrétariat de l’ASBL Comité des Fêtes
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lades et les plus démunis, aidez compte BE64 0682 4131 9152 commissiondesfetes@gmail.comPrésence no 434 — Février 2022 BIBLIOTHÈQUE 13
lire
Un nouveau roman
pour Pierre Lemaitre
L’auteur revient en ce début d’année avec Le grand
monde, qui se déroule pendant les Trente Glorieuses.
Amoureux des bons mots et de Couleurs de l’incendie
la littérature autant que du ci- En 1927, à la mort de son père, Bibliothèque pivot
néma, Pierre Lemaitre a le don Madeleine Péricourt se retrouve Rue des Écoles 2 – 4820 Dison
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ver. Et par ailleurs, vous retrou- Montparnasse. Pour découvrir le Mardi 15 h › 18 h
vez la plupart de ses ouvrages secret de famille qui l’a jetée là, Bibliothèque d’Ottomont
dans les bibliothèques commu- Louise devra plonger dans une Rue de Verviers 203 – 4821 Andrimont
nales dont deux romans adap- autre folie : cette période où la 087 33 71 89 – biblio.fdl@skynet.be
tés en bande dessinée par Pierre France sombre dans le chaos. Lundi et jeudi 14 h › 19 h
Lemaitre et Christian De Metter
(Rue de Sèvres). Travail soigné Catalogue en ligne : mabibli.be
P
Camille Verhoeven enquête sur bibliodison
ierre Lemaitre poursuit Au revoir là-haut un meurtre à Courbevoie, mais www.bibliotheques.dison.be
son œuvre littéraire Rescapés de la Grande Guerre, l’affaire se complique lorsqu’il for-
consacrée au xxe siècle, Albert et Édouard comprennent mule une hypothèse hors-norme
inaugurée avec la trilo- que le pays ne veut plus d’eux. La qui le place seul face à l’assassin.
gie Les enfants du désastre, France glorifie ses morts et ou-
à savoir Au revoir là-haut (Prix blie les survivants. Condamnés à Trois jours et une vie
Goncourt 2013, largement méri- l’exclusion et refusant de céder Révolté après avoir vu son voisin
té), Couleurs de l’incendie et Miroir de à l’amertume, ils imaginent en- abattre son chien blessé, Antoine,
nos peines. Pour celles et ceux qui semble une arnaque gigantesque un adolescent de 12 ans, tue un
n’auraient pas encore ouvert un qui va mettre tout le pays en ef- petit camarade. Paniqué, il décide
de ces livres, les bibliothécaires fervescence… de dissimuler le crime.●
vous les recommandent vive-
ment.
Amoureux des bons mots
Écrivain autodidacte, il a débu-
té avec des romans noirs, par
exemple Robe de marié et Cadres
noirs ou relevant du genre poli-
cier avec sa série Verhoeven. Il est de
ceux qui savent raconter des his-
toires et vous parler de la grande
Histoire, celle des hommes.
activités
Grainothèque
de bibliothèque
du Village
Le mardi de 15 h à 18 h
Permanence à la bibliothèque
pivot le 26 février 2022.●BOUCHERIE TRAITEUR
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Langues
Le coin du Wallon
Lu bîhe èt lu solo, une adaptation en wallon verviétois
d'un texte écrit en français – auteur non connu – à la
demande d'un chercheur de la Sorbonne à Paris qui faisait
des études sur les langues régionales en Wallonie.
comme ces grands sapins, ici, au bord de
Gustavo Quepon – Unsplash
notre clairière que, en grondant comme
un enragé, vous avez renversés. En ce
qui me concerne, reprit le soleil, je ne
fais pas tant de bruit et l’ouvrage que je
fais, comme vous pouvez le constater ici
même, est plaisant. Voyez-vous toutes
les fleurs qui garnissent la nature ? Il y en
a déjà beaucoup ici même, à nos pieds ;
des pivoines, des digitales, de la bruyère,
encore des autres et des autres… Et je ne
parle pas de ces fruits que je fais mûrir
comme ces sorbiers rouges qui nourri-
ront les petits oiseaux au cours de l’hi-
ver. Enfin, arrêtons là, entre l’ouvrage
que j’abats sans faire de bruit et les dé-
gâts que vous faites en hurlant comme
un sauvage, il y a cent pieds de mau-
vais chemins. »
La bise commençait à grogner et
s’apprêtait à répondre quand on
aperçut un homme s’avançant au
bord de la clairière. Le voyageur
est enveloppé d’un gros et grand
manteau vert. Une idée surgit
Lu bihe èt lu solo ri come cès rodjes peûs du håvurnå qui pus nole noûlêye, adon, sins pus dans la tête des deux querelleurs
Å cour dè grand bwès vont rupâhî lès putits-oûhês ås trèvint du nole a-stok so s'vôye, i pôrèt do- qui trouvèrent, là, la manière de
d'Årdène, lu bîhe èt lu solo l'îvièr. Anfin, lèyans-l'bouf, înte l'ovrèdje guer du tote su fwèce èt, l'ame, se mettre d’accord. Ils décidèrent
su quèrlît come dès martchands quu dju bouhe djus sins fér nou brut èt lès sèfocant du tchôd, nu todjirèt nin que celui d’entre eux qui arrive-
du clicotes. makårs quu vos féz tot beûrlant come on a dusfé su mantê… C-è-st'insi quu rait, le premier, à faire enlever le
« Dju vus dit, mi, quu dju so lu pus fwèrt ! såvadje, i-n'a co cint pîds du måle vôye. » çoula çu passa… manteau au promeneur serait vu
N'èst-ce nin mi qui tchôke lès batês so Lu bîhe atakéve a groûler èt s'apô- Lu bîhe, on sâr ria so sès lèpes, comme le plus fort. Tout de suite,
l'grante êwe… qui fêt tourner lès éles du téve a rèspôde cwand on apôrçûha duva ruc'nohe quu lu solo èst lu la bise se mit à souffler de toutes
lès molés… qui fêt souwer lu bouwêye st'on ame s'avancî å bwèrd dèl clé- pus fwèrt. ses forces, les arbres pliaient la
quu lès feûmes du manèdje ont pindou risse. Lu voyèdjeûs è-st'èwalpé 'nn' Gustave Defechereux tête, dans le ciel les nuages s’en-
so dès cwèdes èmé lu djårdé ? » assèr- on gros èt grand vèrt mantê.One fuient. Le voyageur, lui, enfon-
tinéve-t-èle lu bîhe. îdêye supita èl tièsse du lès deûs La bise et le soleil ça son chapeau sur sa tête et re-
Lu solo, lu, riyéve è s'båbe, èt, po chicaneûs qui trovît, la, lu ma- Au cœur de la forêt d’Ar- ferma son paletot. Voyant cela, la
n'né fér dè l'pône al'ôte l'î rèspô- nîre du su mète d'acwèrd. I dèci- denne, la bise et le soleil se bise souffla plus fort ; brisant des
da : « Vos èstéz carap'mînt fwèrt, si dît quu lu ci du zèls qu'arivreût, querellaient comme des chiffon- branches, arrachant les feuilles
tél'mint fwèrt quu vos nu vos mêstrihéz lu prumî, a fér wèster lu man- niers. aux arbres : l’homme a relevé le
nin èt vos cumêsbrudjîz tot çou qu'èst tê å pormineûs, sèreût lokî com' « Je vous dis, moi, que je suis le plus fort ! col de son manteau et rentré la
so vosse vôye ; come cès grands sapés, lu pus fwèrt. Tot f î dreût, lu bîhe N’est-ce pas moi qui pousse les bateaux tête entre les épaules. Le soleil, lui,
voci å bwèrd du nosse clérisse quu, tot su mèta-st-a sofler du totes sès sur les mers, qui fait tourner les ailes des rit de bon cœur, car, là-haut, dans
groûlant come 'n'arèdjî, vos-avez bouhî fwèces, lés-åbes ployîs l'tièsse, è moulins… qui fait sécher la lessive que le ciel, il n’y a plus de nuage ; alors ;
djus. Po çou q'èst du mi – ruprinda lu cîr, lès noûlêyes corèt-st-èvôye. les ménagères ont pendue sur des cordes sans aucun obstacle sur son che-
solo – dju nu méne nin tant d'arèdje èt Lu voyèdjeûs, lu, rèfôça su tcha- au milieu des jardins », affirmait-elle, min, il pourra chauffer de toutes
l'ovrèdje quu dju fê, come vos l'poléz vèyî pê so s'tièsse èt rèssèra su pale- la bise. ses forces et l’homme, étouffant
voci même, èst plêhant. Vèyéz-ve totes tot. Vèyant çoula, lu bîhe sofla co Le soleil, lui, rit dans sa barbe, de chaud, ne tardera pas à enle-
lès fleûrs qui gåyelotèt lu nateûr ? Ènn'a pé ; supiyant dès cohes, råyant dès et, pour ne pas faire de peine à ver son manteau…
dédja bråmint voci a nos pîds ; dès crès' fåyes ås-åbes : L'ame a rulèvé l'col l’autre lui répondit : « Vous êtes ex- C’est comme cela que ça se pas-
du coq, dès deûkèts du Notru Dame, dèl du s'mantê èt rîntré l'tièsse înte cessivement fort ; tellement fort que vous sa. La bise, un sourire amer aux
brouwîre, èco dès ôtes… Èt dju nu djåse du lès spales. Lu solo, lu, rêye du ne vous maîtrisez pas et vous démolis- lèvres, dût reconnaître que le so-
nin du lès frûtèdjes quu dju fê mawe- bon coûr, ca, la d'zeûr, è cîr, i-n'a sez tout ce qui est dans votre chemin ; leil est le plus fort.●Vous pouvez aussi lire
