1686 FMH La numérisation du point de vue du médecin (2e partie)
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BMS – SÄZ Schweizerische Ärztezeitung – Bollettino dei medici svizzeri – Gasetta dals medis svizzers Bulletin des médecins suisses 1685 Editorial 1691 college M 1720 «Et encore…» Les médecins suisses, Ärztliche Leadership – par Jean Martin 48 28. 11. 2018 un groupe de contrôle? die nächste Runde Vers le bonheur par l’IA et Big Data? 1686 FMH La numérisation du point de vue du médecin (2e partie) Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services Organ ufficial da la FMH e da la FMH Services Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 1683 Rédaction Rédaction Ethique Dr méd. et lic. phil. Bruno Kesseli, membre de la FMH (Rédacteur Prof. Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.; en chef); biol. dipl. Tanja Kühnle (Managing Editor); Dr phil., biol. dipl. Rouven Porz, p.-d. Dr méd. vét. Matthias Scholer (Rédacteur Print et Online); Rédaction Histoire de la médecine Dr méd. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr oec. Urs Brügger; Prof. Dr méd. et lic. phil. Iris Ritzmann; Prof. Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff Prof. Dr méd. Samia Hurst; Dr méd. Jean Martin, membre de la FMH; Rédaction santé publique, épidémiologie, biostatistique Dr méd. Jürg Schlup, président de la FMH; Prof. Dr méd. Milo Puhan Charlotte Schweizer, cheffe de la communication de la FMH; Rédaction Droit Prof. Dr méd. Hans Stalder, membre de la FMH; Dr iur. Ursina Pally, cheffe du Service juridique de la FMH Dr méd. Erhard Taverna, membre de la FMH FMH ÉDITORIAL:Yvonne Gilli 1685 Les médecins suisses, un groupe de contrôle? EHEALTH:Fabian Röthlisberger, Reinhold Sojer, Tarja Zingg, Oliver Rayki 1686 La numérisation du point de vue du médecin (2e partie) La FMH et KPMG ont mené une étude conjointe pour analyser le comportement du corps médical suisse face à la numérisation et à l’offre de services numériques de santé. La première partie publiée de l’étude a permis de montrer que le corps médical est de manière générale favorable aux services numériques de santé. Une deuxième étape a été consacrée à une analyse de cluster afin d’identifier des groupes homogènes de médecins ayant répondu de manière similaire. 1690 Nouvelles du corps médical Autres groupements et institutions COLLEGE M:Christof Schmitz, Matthias Egger, Peter Berchtold 1691 Ärztliche Leadership – die nächste Runde Courrier / Communications 1694 Courrier au BMS 1695 Examens de spécialiste / Communications FMH Services 1701 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement) Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
SOMMAIRE 1684 Tribune POINT DE VUE: Jürg Barben 1710 Légalisation du cannabis – qui en profite? POINT DE VUE: Rainer M. Kaelin 1713 Critique mondiale et suisse de la politique du tabac de notre pays Horizons PORTRAIT:Isabel Zwyssig 1715 Transmenschen brauchen ihren Platz im Gesundheitswesen NOTES DE LECTURE:Erhard Taverna 1719 Ikarien Et encore… Jean Martin 1720 Vers le bonheur par l’IA et Big Data? ANNA Impressum Bulletin des médecins suisses tél. +41 (0)61 467 86 08, ISSN: version imprimée: 0036-7486 / Note: Toutes les données publiées Organe officiel de la FMH fax +41 (0)61 467 85 56, version en ligne: 1424-4004 dans ce journal ont été vérifiées avec et de FMH Services stellenmarkt@emh.ch Paraît le mercredi le plus grand soin. Les publications Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, signées du nom des auteurs reflètent «Office de placement»: FMH Consul- © FMH Assistante de rédaction BMS, avant tout l’opinion de ces derniers, ting Services, Office de placement, Le Bulletin des médecins suisses est EMH Editions médicales suisses SA, pas forcément celle de la rédaction du Case postale 246, 6208 Oberkirch, actuellement une publication en libre Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, [BMS]. Les doses, indications et tél. +41 (0)41 925 00 77, accès (open access). Jusqu’à révoca- tél. +41 (0)61 467 85 72, formes d’application mentionnées fax +41 (0)41 921 05 86, tion, la FMH habilite donc EMH à ac- fax +41 (0)61 467 85 56, doivent en tous les cas être comparées mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch corder à tous les utilisateurs, sur la redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch aux notices des médicaments utilisés, base de la licence Creative Commons Abonnements membres de la FMH: en particulier pour les médicaments Editeur: EMH Editions médicales «Attribution – Pas d’utilisation com- récemment autorisés. s uisses SA, Farnsburgerstrasse 8, FMH Fédération des médecins merciale – Pas de modification 4.0 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, International», le droit, non limité dans Production: Die Medienmacher AG, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch tél. +41 (0)31 359 11 11, le temps, de reproduire, distribuer et Muttenz, www.medienmacher.com fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch communiquer cette création au public. Marketing EMH / Annonces: Le nom de l’auteur doit dans tous les Dr phil. II Karin Würz, responsable Autres abonnements: EMH Editions cas être indiqué de manière claire et marketing et communication, médicales suisses SA, Abonnements, transparente. L’utilisation à des fins tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41 Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, commerciales peut être possible (0)61 467 85 56, kwuerz@emh.ch tél. +41 (0)61 467 85 75, fax +41 uniquement après obtention explicite (0)61 467 85 76, abo@emh.ch «Offres et demandes d’emploi/Im- de l’autorisation de EMH et sur la base Photo de couverture: © Everything- meubles/Divers»: Matteo Domeniconi, Prix de l’abonnement: abonnement d’un accord écrit. possible | Dreamstime.com personne de contact, annuel CHF 320.–, port en sus. Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Editorial 1685 Les médecins suisses: un groupe de contrôle? Yvonne Gilli Dr méd., membre du Comité central de la FMH, responsable du département Numérisation / eHealth L’étude SISA publiée en 2015 présente une image plutôt le département a organisé un congrès sur cette théma- sombre de la numérisation au sein du corps médical tique dans le but de passer en revue l’avancée de la nu- ambulatoire [1], bien que le degré de numérisation aug- mérisation sur la base d’exemples concrets sur le ter- mente dans les cabinets médicaux suisses, selon une rain et de solliciter les échanges entre le corps médical enquête annuelle de l’OCDE. La part de médecins qui et l’industrie.1 Les présentations et les exposés ont sou- utilisent des dossiers patients informatisés est passée à ligné que la numérisation allait bien au-delà du seul 50% en 2018 [2]. L’étude SISA rappelle aussi que les mé- dossier électronique du patient. L’informatisation des decins en Suisse font partie d’une expérimentation processus au cabinet médical échoue souvent sur des globale: même si le système de santé de notre pays est choses apparemment banales, comme les échanges de comparable aux systèmes canadien ou américain pour données entre les applications de différents domaines son organisation ou sous l’aspect des principes de l’éco- tels que la comptabilité, les commandes ou la gestion nomie de marché, il ne connaît, inversement à eux, au- de la qualité. L’absence d’intégration et d’interopérabi- cun incitatif visant à améliorer l’acceptation et l’utili- lité rompt très rapidement la continuité des processus sation de solutions informatiques dans le domaine de au cabinet médical et, manifestement, nous en sommes encore au début de la recherche de solution: La numérisation va bien au-delà du seul dossier l’utilisabilité des systèmes informatiques médicaux électronique du patient. n’a guère évolué ces dernières années, comme le rap- pelle un sondage national réalisé régulièrement en la santé ou à promouvoir la cybersanté. Le corps médi- Finlande [3]. cal suisse joue donc en quelque sorte le rôle de groupe Le manque d’incitatifs s’est également traduit par un de contrôle qui fait avancer la numérisation sans que faible déploiement du dossier médical partagé (DMP) l’Etat n’instaure de système d’incitatifs. Les résultats en France [4]. Cinq ans après son lancement, seul 1,5% d’une étude de la FMH sur la numérisation de la prise de la population a ouvert un DMP et moins de 1% des en charge médicale du point de vue du m édecin (dans le présent numéro, pages 1685–1689) attestent Pour réussir la mise en œuvre de la cybersanté, d’une attitude sur le fond positive et d’une ouver- il est primordial d’associer les médecins et de ture du corps médical pour les services numé- développer un système d’incitatifs. riques de santé. Cependant, cette étude de la FMH ne laisse pas non plus le moindre doute sur le fait que médecins du secteur privé participe au DMP. Du côté les inquiétudes du corps médical quant à la numérisa- des médecins, ce manque d’intérêt réside dans les tion doivent être prises au sérieux et qu’il est primor- coûts d’investissement pour un système offrant une dial d’associer les médecins à la mise en œuvre de la cy- interface compatible avec le DMP. Ce n’est que dans bersanté pour en garantir le succès. En parallèle, il faut une deuxième phase que le programme a été fonda- encourager l’interopérabilité des systèmes pour qu’elle mentalement modifié avec la mise en place d’un sys- devienne une condition nécessaire à un processus de tème d’incitatifs. Le nombre de dossiers a alors aug- numérisation constant dans le domaine de la cyber- menté de 50% au cours des dix premiers mois après santé, qui inclut bien évidemment aussi l’informatique le lancement du nouveau DMP. Reste à espérer que au cabinet médical, sans oublier de créer des incitatifs. les médecins suisses franchiront le pas de groupe de 1 Pour accéder aux présentations et à de plus Cette année, le département Numérisation / eHealth a contrôle et deviendront un groupe d’intervention. amples informations: repris les travaux relevant de l’informatique au cabinet https://www.fmh.ch/ Références politik_themen/ehealth/ médical, lancés initialement par l’Institut pour l’infor- Les références se trouvent sous www.bullmed.ch → Numéro actuel praxisinformatik.html. matique au cabinet médical. Il y a quelques semaines, ou → Archives → 2018 → 48. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):SEITE–SEITE Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH eHealth 1686 La numérisation du point de vue du médecin (2e partie) Fabian Röthlisberger a , Reinhold Sojer b , Tarja Zingg c , Oliver Rayki d a collaborateur scientifique, division Numérisation / eHealth, FMH; b Dr rer. biol. hum, chef de la division Numérisation / eHealth, FMH; c Dr oec. publ. & BA of Arts in Design, direction de Lumina Health; d dipl. psych., conseiller scientifique indépendant, statistiques et gestion des données La FMH et KPMG ont mené une étude conjointe pour analyser le comportement du corps médical suisse face à la numérisation et à l’offre de services numériques de santé [1]. La première partie publiée de l’étude a permis de montrer que le corps médical est de manière générale favorable aux services numériques de santé. Les méde- cins qui les intègrent dans leur quotidien professionnel les utilisent surtout dans les domaines de l’administra- tion, de la communication et de l’information, mais aussi en tant que soutien pour les traitements. Pourtant, il est fréquent que ces services numériques ne soient pas encore embarqués dans les processus des cabinets faute d’incitatifs et de standards pour une u tilisation intégrée des données. La majorité des personnes interrogées se montrent également critiques face aux téléconsulta- tions. La forte corrélation de plusieurs résultats (qui dé- pendent davantage de l’âge que du secteur d’activité, p. ex.) et le fait que les valeurs moyennes ne reflètent pas suffisamment les multiples facettes de la réalité [2] Figure 1: Variables sociodémographiques des groupes constituent une limitation de cette étude. Pour y remé- de cluster (sans le groupe 1). dier, une deuxième étape a été consacrée à une analyse de cluster afin d’identifier des groupes homogènes de médecins ayant répondu de manière similaire. groupe ne seront pas approfondies. En revanche, l’iden- tification d’un groupe avec beaucoup de données man- Méthodes quantes permet de préciser les affirmations concer- Un regroupement hiérarchique (méthode de Ward) des nant les autres groupes. données collectées a d’abord été établi dans le but de Le groupe 2 (n = 202, 4,4%) et le groupe 3 (n = 1346, 29,5%) classifier les réponses selon une typologie reposant le représentent un corps médical souvent plus âgé exer- moins possible sur des hypothèses. Ensuite, une ana- çant la médecine de premier recours en ambulatoire. lyse discriminante a permis de vérifier la stabilité de la En comparaison, le groupe 2 réunit la plus grande part séparation entre les sous-groupes et d’examiner la pré- de médecins de Zurich (25%). cision prédictive des groupes identifiés par l’analyse de Le groupe 4 (n = 1116, 24,4%) et le groupe 5 (n = 514, 11,2%) cluster. Enfin, la stabilité de cette précision prédictive se caractérisent par un corps médical plus jeune exer- a été testée par une validation croisée1. çant en plus grande partie dans le secteur hospitalier. Le groupe 5 se distingue par ailleurs par une part éle- vée de médecins de la région lémanique (24%). Résultats Comparé aux groupes 4 et 5, le groupe 6 (n = 954, 20,9%) Six groupes homogènes ont été identifiés, qui se dis- représente un corps médical exerçant davantage en tinguent par leur mode de réponse et présentent des ambulatoire et davantage en médecine de premier re- 1 Le taux de réussite de la variables sociodémographiques différentes (fig. 1). cours. Par rapport aux groupes 2 et 3, le groupe 6 se dis- validation croisée est de 73%, ce qui correspond Le groupe 1 (n = 438, 9,6%) se distingue par un nombre tingue par une part importante de cabinets de groupe à un très bon résultat. important de données manquantes. Les réponses de ce et de médecins hospitaliers. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1686 –1689 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH eHealth 1687 Attitude générale et intégration des services tions concernant les réserves vis-à-vis des services numériques de santé numériques de santé. 82% redoutent que la gestion des Par rapport aux groupes 4 à 6, les groupes 2 et 3 font informations puisse conduire à des erreurs d’inter preuve de scepticisme pour les services numériques de prétation. 72% partagent l’inquiétude que les patients santé2. En effet, ils ne les intègrent que rarement dans consultent trop rarement ou trop souvent leur méde- leur quotidien au cabinet (groupe 2: 3%, groupe 3: 11%) et cin en raison des services numériques de santé. 68% ré- indiquent être rarement interpellés par leurs patients pondent que ces services n’offrent majoritairement à ce sujet. Dans le groupe 2, seuls 4% des médecins dé- aucune information valable. Dans tous les groupes, clarent que la qualité des données recueillies via les ser- une faible part des médecins interrogés expriment vices numériques de santé est plutôt ou très positive. leur inquiétude quant à la protection des données (21– Dans les groupes 2 et 3, ils sont moins de 15% à recom- 33%) ou à une charge de travail augmentée par ces ser- mander occasionnellement ou souvent l’utilisation de vices numériques (2–17%)4. ces services. S’agissant de l’emploi des services numériques dans les Les groupes 4 à 6 se distinguent par un faible scepticisme institutions de santé, le manque de possibilités tech- quant aux services numériques de santé, le groupe 5 fait niques est plus souvent considéré comme un obstacle même preuve à 99% d’une attitude plutôt positive ou par les médecins du groupe 2 (35%) que par ceux des très positive face aux services numériques de santé. Les autres groupes (12–21%). De plus, la prise en compte personnes interrogées du groupe 5 recommandent plus tarifaire insuffisante des services numériques de santé souvent ces services à leurs patients (73%) que celles des constitue un obstacle plus important pour les groupes 4 et 6 et s’attendent plus souvent à un change- groupes 2 et 3 que pour les groupes 4 à 6. Inversement, ment de leurs tâches (72%). Près des trois quarts d’entre deux tiers environ des personnes interrogées des elles intègrent de tels services dans leur quotidien pro- groupes 4 à 6 voient les conditions-cadres politiques fessionnel au cabinet (72%) . Comparé au groupe 6, le 3 comme un obstacle alors qu’elles sont un peu plus de la groupe 4 se distingue par un ensemble de médecins qui moitié dans les groupes 2 et 3 à partager cet avis. Dans déclarent à 98% être rarement ou jamais interpellés par tous les groupes, l’absence de standards et d’interopé- leurs patients sur les services numériques de santé. De rabilité entre les systèmes (et son propre système) est plus, les personnes du groupe 4 déclarent plus rarement considérée par une majorité comme un obstacle à l’uti- intégrer de tels services «occasionnellement ou sou- lisation des services numériques de santé (56–65%). vent» dans leur quotidien professionnel au cabinet que celles du groupe 6 (9% contre 71%). Inciter à la numérisation Les médecins du groupe 2 indiquent le plus souvent que Avantages les avantages supplémentaires générés pour les patients Plus de 90% des personnes interrogées du groupe 2 dé- sont un incitatif (46%) pour numériser leur institution clarent être sceptiques ou très sceptiques au sujet des de santé. Par rapport aux groupes 4 à 6 (plus de 70%), les avantages que les services numériques de santé pour- personnes du groupe 2 (31%) et du groupe 3 (62%) consi- raient apporter pour le soutien administratif, les télé- dèrent plus rarement que la pression de la concurrence consultations, les changements de comportement ou est un incitatif pour la numérisation de leur institution. l’information aux patients. Inversement, la moitié des Par ailleurs, les médecins du groupe 5 déclarent plus médecins du groupe 3 estiment que les avantages de souvent que les personnes interrogées des groupes 4 ces services sont plutôt positifs ou très positifs, à l’ex- et 6 qu’une tarification appropriée (22%) et des obli ception des téléconsultations (15%). gations légales (68%) constituent un incitatif pour la Les groupes 4 à 6 évaluent les avantages de ces services numérisation. de manière plus positive que les groupes 2 et 3. Plus de 95% des personnes interrogées du groupe 5 déclarent Discussion que les avantages pour le soutien administratif, les changements de comportement et l’information aux La comparaison entre les groupes montre que les 2 98% du groupe 2, patients sont plutôt positifs ou très positifs. Comparé groupes 2 et 3 avec une part importante de médecins respectivement 71% du groupe 3, font preuve de aux groupes 4 et 6, les médecins du groupe 5 évaluent de premier recours et de spécialistes plus âgés exerçant scepticisme ou d’un très de manière nettement plus positive les avantages pour en ambulatoire font état de réserves importantes face fort scepticisme. 3 Occasionnellement ou les consultations (85% contre 32%). aux services numériques de santé. Le baromètre suisse souvent. de la cybersanté 2018 arrive à des résultats similaires 4 Le groupe 4 redoute le moins que la charge de Inquiétudes et obstacles pour ce qui concerne le dossier électronique du pa- travail augmente (2%). Le groupe 2 répond le plus souvent par oui aux ques- tient: 71% des médecins hospitaliers contre seulement BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1686 –1689 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH eHealth 1688 Figure 2: Classement des réponses par groupe de cluster (sans le groupe 1). 53% des médecins installés émettent un avis positif sur Une étude américaine menée de 2009 à 2013 [4] sur le dossier électronique du patient [3]. l’avancée de la numérisation chez les médecins ambu- En revanche, l’analyse de cluster met aussi en relief le latoires a déjà relevé que les jeunes médecins ont une fait que les médecins qui exercent en ambulatoire ne attitude plus positive vis-à-vis des applications numé- sont pas totalement sceptiques quant aux services riques que leurs collègues plus âgés. Par contre, une numériques de santé, car les trois quarts du groupe 6, étude réalisée sur l’utilisation de l’informatique dans 5 Status quo der IT-Nutzung composé d’une part importante de jeunes médecins, les cabinets en Suisse (étude SISA)5 auprès de 685 méde- in Schweizer Arztpraxen. se déclarent positifs. cins ambulatoires rappelle que l’âge n’est pas la seule BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1686 –1689 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH eHealth 1689 6 En 2017, le programme explication d’une attitude positive. D’autres facteurs réalisée en 2018 évoque différentes raisons à cela: per- Meaningful Use a intégré comme la discipline ou la taille du cabinet ont un im- sonnel dépassé par les avancées techniques, résis- le Merit-based Incentive Payment System pact beaucoup plus important lorsqu’il s’agit de numé- tances aux changements, incitatifs financiers insuffi- riser les processus au cabinet [5], ce qui expliquerait sants et âges différents ou niveau de formation des aussi la part plus importante de cabinets de groupe patients [12]. Une autre étude évoque la perte de contact dans les groupes 4 à 6 affichant une attitude positive personnel et l’attitude du patient comme étant un face aux services numériques. obstacle supplémentaire aux téléconsultations [13]. Grâce à l’analyse de cluster, il a cependant été possible Avantages avérés pour les patients de montrer que les groupes de médecins plus jeunes L’analyse du groupe émettant le plus de réserves exerçant plus souvent dans les hôpitaux sont très ré- (groupe 2) montre que la majorité des médecins qui le ceptifs aux avantages des téléconsultations. Des ana- composent remettent en question les avantages des lyses supplémentaires seront nécessaires pour mieux services numériques qu’ils connaissent. Il n’est donc comprendre les motivations et les différences dans pas surprenant qu’ils préfèrent attendre que les avan- l’évaluation des téléconsultations. tages pour les patients augmentent à leurs yeux avant Du point de vue des patients, le bilan est totalement de numériser leur institution de santé. Par ailleurs, différent: une grande majorité d’entre eux aimeraient les médecins installés en cabinet pointent du doigt le communiquer davantage avec leur médecin par voie manque d’interopérabilité, l’absence de possibilités électronique, via e-mail, messagerie instantanée, télé- techniques mais aussi la faible prise en compte tari- phone ou vidéo, sans devoir se rendre au cabinet mé- faire comme étant des obstacles à l’intégration numé- dical. C’est aussi ce que confirment l’étude de diffé- rique. rents sondages statistiquement représentatifs [3, 14] et les plus de six millions de téléconsultations qui ont eu Coûts d’investissement et prise en compte lieu depuis 2000 via le centre de télémédecine de tarifaire insuffisante Medgate [15]. Pour les cabinets individuels, les coûts d’investisse- ment élevés et une prise en compte tarifaire insuffi- Conclusion et perspective sante représentent un obstacle important pour l’inté- gration de services numériques de santé [6]. Un rapport L’étude montre que le corps médical adopte une atti- du Commonwealth Fund signale que les incitatifs tude fondamentalement positive face aux services financiers ne suffiraient pas à faire changer d’avis les numériques de santé mais qu’il existe des sous- médecins les plus réticents et recommande des me- groupes de médecins, généralement des praticiens sures supplémentaires: des services numériques of- plus âgés exerçant dans le domaine ambulatoire, qui frant des aides à la décision clinique ou des versements font preuve de plus de scepticisme. Pour les motiver à compensatoires aux médecins participant activement numériser leurs services pour les patients, il serait à des échanges de données peuvent inciter à une inté- important de réduire certains obstacles comme le gration accrue des services numériques de santé dans manque d’interopérabilité, l’absence de possibilités le quotidien des cabinets [7]. Les Etats-Unis proposent techniques et une prise en compte tarifaire insuffi- depuis plusieurs années un système d’incitatifs connu sante. De plus, les réserves émises doivent être prises sous le nom de Meaningful Use avec lequel les médecins au sérieux et le corps médical mieux sensibilisé aux sont récompensés financièrement pour tout ce qu’ils avantages des services numériques de santé. Parmi Les références se trouvent entreprennent dans le domaine de la numérisation les médecins ayant une attitude très positive, l’ana- sous www.bullmed.ch pour augmenter la qualité6 [8, 9]. Cependant, seul 1/5 du lyse de cluster a permis d’identifier un groupe com- → Numéro actuel ou corps médical américain croit à une amélioration de la posé d’une part importante de jeunes médecins hos- → Archives → 2018 → 48. qualité grâce à cette initiative. Rapporté à l’insatisfac- pitaliers, qui, à l’inverse des résultats de la première tion suscitée par le dossier électronique du patient, partie de l’étude, indiquent être très réceptifs à la c’est ce qui explique pourquoi l’association de méde- communication en ligne avec les patients. D’autres Correspondance: cins à la mise en œuvre de tels programmes nationaux analyses de ce sous-groupe pourraient être intéres- Dr Reinhold Sojer Chef de la division est considérée comme un facteur de réussite [10, 11]. santes afin d’en savoir davantage sur les expériences Numérisation/eHealth positives avec les téléconsultations. L’étude permet FMH Elfenstrasse 18 Barrières quant à la télémédecine aussi de se rendre compte que les avantages et les in- Case postale 300 La première partie de cette étude a montré que la majo- convénients de la numérisation diffèrent en fonction CH-3000 Berne 15 Tél. 031 359 12 04 rité des médecins évaluent les avantages pour les télé- de l’attitude, de la taille de l’organisation concernée et reinhold.sojer[at]fmh.ch consultations de manière négative. Une méta-analyse du domaine d’application. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1686 –1689 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
FMH Nouvelles du corps médical 1690 Nouvelles du corps médical Todesfälle / Décès / Decessi Wolfgang Rohner (1947), † 28.10.2018, Ärztegesellschaft des Kantons Luzern Lorenz Richner (1957), † 10.10.2018, 8703 Erlenbach ZH Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft Sektion Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie, Stadt hat sich gemeldet: 3400 Burgdorf Paul Jerie (1927), † 29.10.2018, 4153 Reinach BL Ines Vaz, Fachärztin für Gynäkologie und Ge- Richard Ebner (1926), † 18.10.2018, burtshilfe, gyn-zentrum Haldenstrasse, Hal- Facharzt für Kinder- und Jugendmedizin, denstr. 11, 6006 Luzern Frank Severin Leutenegger (1941), † 30.10.2018, 4054 Basel Facharzt für Kardiologie und Facharzt für Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der A llgemeine Innere Medizin, 4410 Liestal Publikation schriftlich und begründet zu René Baumgartner (1930), † 23.10.2018, richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Facharzt für Chirurgie und Facharzt für Isaline Elisabeth Gerhard (1924), † 31.10.2018, Luzern, Schwanenplatz 7, 6004 Luzern Orthopädische Chirurgie und Traumatologie Spécialiste en gynécologie et obstétrique, des Bewegungsapparates, 8126 Zumikon 1814 La Tour-de-Peilz Klaus Erwin Frede (1938), † 28.10.2018, Christine Tüller-Siegfried (1937), † 3.11.2018, Facharzt für Chirurgie und Facharzt für Fachärztin für Ophthalmologie, Intensivmedizin, 4102 Binningen 3510 Konolfingen La qualité en médecine. En savo ir Les médecins s’organisent plus su www.as r qm.ch en faveur de la qualité. Soutien, collaboration et coordination grâce aux plateformes en ligne, newsletters ou projets qualité. BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1690 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS college M 1691 Ärztliche Leadership – die nächste Runde Christof Schmitz a,d , Matthias Egger b,e , Peter Berchtold c,d,e a Dr.; b Prof. Dr.; c PD Dr.; d college M, Bern; e Institut für Sozial- und Präventivmedizin, Universität Bern Spitäler treten in eine neue Epoche ein. Hatten in den letzten Jahren die noch bestehenden Wachstumsmöglichkeiten für common ground betriebswirtschaft licher und ärztlicher Führung gesorgt, sind nun intensivere Auseinandersetzun gen über Wirksamkeit, Wirtschaftlichkeit und Zweckmässigkeit zu erwarten. Kli niken und damit ärztliche Führung geraten unter mehrfachen Druck. Wie kann sich darin ärztliche Leadership weiterentwickeln? Und wie sind die verschiedenen Kaderstufen davon betroffen? 1982 sprach Harvard-Professor John Kotter erstmals nicht oder kaum mehr eingehalten werden. Erst von Leadership. Er wies damals darauf hin, dass die Un mals zeigte sich, dass das Wachstum, auf das man ternehmensumwelten nun rasch wandeln würden und seit Einführung der DRGs – auf betriebswirtschaft Führung sich darauf einzustellen hätte. Reines Mana licher wie ärztlicher Seite – erfolgreich gesetzt hatte, gen – er meinte damit ein Art Verwalten der gegebenen nicht mehr eintraf. Ohne exakt angeben zu können, Verhältnisse – würde nicht mehr ausreichen. Proakti was den Unterschied ausmacht (und das ist das ver Wandel sei nun gefragt, mit anderen Worten: Lea wirklich Beunruhigende), wurde spürbar, dass ein dership ist erforderlich. Seither ist das Thema Leader Plafond erreicht ist, aber noch wenig Lösungsideen ship, zuvor gänzlich der politischen Domäne zugehörig, vorhanden sind, was nun zu tun wäre. Getrieben in die Führung von Organisationen eingeschrieben. werden wird diese Entwicklung durch die zuneh Was die 80er Jahre für Unternehmen waren, bedeutet mende «Ambulantisierung» bislang lukrativer Ge die gegenwärtige Zeit für Spitäler und andere Organi schäftsfelder der Spitäler. Beispiele bieten ambu sationen des Gesundheitssystems: Eine neue Episode lante Operationszentren, die teils kooperativ, teils beginnt. Sie ist das Resultat einer seit Jahren laufenden konkurrenzierend mit den Spitälern von finanzstar Entwicklung, die nun immer unmittelbarer für die ken ambulanten Anbietern aufgebaut werden. beteiligten Akteure spürbar wird. So spürbar, dass pro – Symptom 2: Die grossen Spitäler, die die Speerspitze fessionelle Selbstverständnisse und ärztliche Führung der Spezialisierung der Medizin bilden, beginnen im Kern davon betroffen sind. Weniger denn je reicht sich aktuell neu zu positionieren und zu gruppieren. das blosse «Organisieren» des klinischen Betriebs, Exemplarisch zeigt sich das in zwei deutschsprachi mehr denn je ist Leadership gefragt. Und Leadership gen Universitätsspitälern, Bern und Basel, die sich in meint dabei nicht markante hierarchische Positions einer Reorganisation im Rahmen einer umfangrei bezüge, sondern die Gestaltung eines medizinischen chen Fusion befinden, oder an der Neuordnung der Angebots in den Spannungsfeldern der konkreten me kantonalen stationären Versorgung durch die Spi dizinischen, wirtschaftlichen, mitarbeiterbezogenen talverbunde St. Gallen. In allen drei Fällen spielt die und gesellschaftlichen Dynamiken. Frage eine zentrale Rolle, wie sich eine weiter spezia lisierende Medizin unter enger werdenden ökono mischen Parametern und unter Druck von Fallzah Symptome des Wandels len und Spitallisten erfolgreich aufstellen kann. Die Drei Beispiele sollen symptomatisch zeigen, wie viel Frage betrifft unmittelbar ärztlich-professionelle fältig der Wandel verläuft und warum nun von einer Selbstverständnisse: Wie können Netzwerke von neuen Episode zu sprechen ist. Spezialisten sinnvoll und effektiv organisiert wer – Symptom 1: Letztes Jahr war es so weit. In auffällig den? Wie kann das Zusammenspiel zwischen Spital, vielen Spitälern konnten die projizierten Budgets Zuweisenden und nachgelagerten Versorgungsein BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1691–1693 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS college M 1692 richtungen bzw. zwischen Zentrum und Peripherie neue, für Nachwuchstalente und die jüngeren Genera neu gedacht werden? tionen motivierende Führungskonzepte zu finden sind. – Symptom 3: Sowohl Studien wie konkrete Rekrutie rungsschwierigkeiten in einigen Disziplinen lassen Wandel ärztlicher Führung erkennen, dass Chefarztpositionen an Attraktivität verlieren. Das ist Grund für ernsthafte Sorge. Will Ohne Zweifel ist die ärztliche Führung in den letzten der Nachwuchs nicht mehr aufsteigen, ist in Tat und Jahren in Bewegung gekommen. Auch wenn heute we Wahrheit Not am Mann / an der Frau. Dann müssen niger hierarchisches Gehabe als in den Dekaden davor sich Stellen und Stellenprofile oder, dramatischer, die Regel ist, bleibt das Modell der medizinischen wie ganze Berufsbilder ändern. Weil die bisherigen At ökonomischen Letztverantwortung durch den Chefarzt traktoren wie Autonomie, Status und Einkommen bestehen. Die Chefärztin fungiert als Referenzpunkt so nicht mehr hinreichend wirken, sind neue zu finden. wohl der Sicherheit, der Setzung und der Einhaltung Innovative Konzepte dafür wären vorhanden. Exem von Leistungs- und Qualitätsstandards als auch des be plarisch zeigen Beispiele einer distributed oder triebswirtschaftlichen Erfolgs der Klinik. Dieses Fungie shared leadership, dass Aufgaben und Verantwort ren als doppelter Referenzpunkt kann zögern lassen, lichkeiten über verschiedene Führungsebenen und Verantwortlichkeiten zu teilen. Das ist unproblema -funktionen hinweg verteilt werden können. tisch, solange sich fachliche Kompetenzen sowie ökono Diese drei Symptome – Spezialisierung, verstärkter mische Entwicklungen überblicken und gut vorherse ökonomischer Druck, Attraktivitätsverlust ärztlicher hen lassen. Die Anforderungen an medizinische wie Leitungspositionen – sind wesentliche Treiber eines ökonomische Verantwortlichkeit befinden sich nun Wandels ärztlicher Führung (siehe Abb. 1). Der Treiber aber, wie gezeigt, in dramatischer Veränderung. «Spezialisierung» betrifft sowohl die Ausgestaltung des Die Frage ist nicht nur, wie Chefärzte und -ärztinnen Leistungsangebots (welche Patienten, welche Krank ihren Weg in dieser neuen Welt finden, sondern ebenso heitsbilder, welche Qualität?) als auch Vernetzungsnot was das für die Kaderärzte insgesamt bedeutet. Was wendigkeit mit und zwischen Spezialisten (Stichworte: sind die Beiträge und der Stellenwert von Leitenden Interdisziplinarität, Interprofessionalität). Der Treiber und Oberärztinnen unter diesen neuen Bedingungen? «ökonomischer Druck» verschärft die Führungsauf Sind beispielsweise die Leitenden Ärzte für eine Sub gabe, betriebswirtschaftliche und medizinische An spezialität der Klinik zuständig und verantworten sie sprüche zu balancieren. Die Kernfrage hier lautet: Wie diese? Sind sie Teil der Klinikleitung? Sind Sie Stell kann Leistung gesteigert werden, wenn Wachstum vertreter des Chefs oder fristen sie quasi in einer ökolo kaum mehr möglich ist? Mit welchen Prozessen und gischen Nische die Existenz eines «Unberührbaren»? welcher Medizin kann man nachhaltig erfolgreich sein? A ktuell finden wir in den Kliniken unterschiedliche Der dritte Treiber «Attraktivitätsverlust» bedeutet, dass historisch gewachsene und teilweise stark personen getriebene Formen. Oftmals bleibt die Position der Lei tenden Ärzte zwischen Chef- und Oberärzten unscharf. Ausgestaltung Leistungsangebot Vernetzung Und wie steht es um die Oberärztinnen? Sie bilden die Basis des klinischen Geschäfts und supervidieren die Assistentinnen und Assistenten. Aber wie weit reicht Spezialisierung ihr Handlungsspielraum, wie viel Verantwortung kön nen, wollen und sollen sie übernehmen? Welche Initia tiven gehen von ihnen aus? Balancierung wirt- Ging traditionell chefärztliche Verantwortlichkeit mit Ärztliche ökonomischer schaftlicher und grosser Autonomie, hohem Status und gutem Einkom Führung Druck medizinischer Ansprüche men einher – und war es entsprechend attraktiv, Ver antwortung zu akkumulieren –, finden sich mittler weile Chefärztinnen und -ärzte eng in spital- und Attraktivitäts- medizinübergreifende Führungskonfigurationen ein verlust gesponnen. Das verkleinert ihre Kapazitäten, sich um Medizin zu kümmern, verringert ihre Autonomie und verändert die Möglichkeiten zu gestalten. Das setzt Entwicklung alternativer nicht nur sie selbst unter Druck, sondern wird auch auf Führungskonzepte den anderen Kaderebenen beobachtet und löst dort Abbildung 1: Treiber des Wandels ärztlicher Führung. Fragen aus wie «Warum sollte ich mir solches antun?» BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1691–1693 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
AUTRES GROUPEMENTS ET INSTITUTIONS college M 1693 (Originalzitat). Resultat dieser Dynamik ist momentan Entwicklung von Leistungsstandards und das Monitoring gelegentlich eine Art Patt zwischen eventuell «abgabe ihrer Einhaltung nicht mehr nur Chefsache sind, sondern willigen» Chefärzten und irgendwie «unwilligen» ande eine gemeinsame Aufgabe werden; drittens zeigt das ren Kaderärzten. Eine wenig erfreuliche Situation, die Martini-Modell, dass die Ausrichtung auf eine gute Ausdruck einer allseits ambivalenten Perzeption ist. Medizin, die sich konsequent auf patientenzentrierte Feedbacks stützt, wirtschaftlichen Erfolg bringen kann. Auch wenn das Modell nicht beliebig kopierbar ist, die In Auf der Suche nach Alternativen gredienzen seines Erfolgs – klare Ausrichtung, datenge Bilden die aktuellen Modelle die einzige Möglichkeit? stütztes Lernen, patientenorientierte Abläufe und Team Diskutiert finden wir zwei Alternativen. Zum einen die modelle – können auch in anderen Klinikentwicklungen angelsächsische Variante des Consultant-Systems mit hilfreich sein und helfen, einer zusehends problemati einem Chairman, der vor allem koordinative Funktio scheren Polarität von Medizin und Ökonomie zugunsten nen wahrnimmt, nicht aber die Sicherheits- und Ver einer medizingestützten Strategie zu entkommen. antwortlichkeitsfunktion des deutschsprachigen Pen dants erfüllen muss. Das ist ein wichtiger struktureller Shared Leadership Unterschied. Die einzelnen Leitenden sind dann typi scherweise für medizinische Teilgebiete zuständig, Im Martini-Modell ist nicht mehr ein Chefarzt, eine Spezialisierung kann so organisiert und Verantwor Chefärztin für Leistung und Qualität letztverantwort tung auf mehrere Schultern verteilt werden. Das birgt lich. Verantwortung wird von einer Faculty getragen. die Chance höherer Kollegialität, kann aber auch eine Die Basis dafür liegt in der Messung und Transparenz Perpetuierung der üblichen ärztlichen Führung nun der Ergebnisqualität und in der gemeinsamen Klarheit Literatur eben auf Abteilungsebene bedeuten. über den Umgang damit. Exakt in dieser Gemeinsam – Deerberg-Wittram J, Eine weitere Alternative stellt das Faculty-System dar, bei keit liegt ein wesentlicher Unterschied zu traditionel Huland H, Graefen M (Hrsg.). Das Martini- spielsweise der Martini-Klinik in Hamburg, in dem meh len ärztlichen Führungsformen. Ähnliches lässt sich Prinzip. Spitzenmedizin rere «Chefärzte» gleichzeitig und gemeinsam für ein eng auch in den aktuellen Entwicklungen in Wirtschafts durch Spezialisierung, Ergebnistransparenz umgrenztes Gebiet – im Falle der Martini-Klinik ist es das organisationen zu Themen wie «Agile» und «Selbst und Patientenorientie Prostatakarzinom – verantwortlich zeichnen. Die Beson organisation» beobachten. Abbau von Hierarchie ist rung. Berlin 2018. derheit dieser Variante besteht darin, dass mit hochgradi dann sinnvoll und funktioniert, wenn Führungsauf – Schmitz C, Zwahlen M, Berchtold P. Das Ma ger Spezialisierung, konsequent auf das Patientenwohl gaben, die klassischerweise in die Vorgesetzten-Mitar nagement der Medizin. ausgerichteten Strukturen, Abläufen und Kultur sowie beiter-Beziehung eingebettet sind, lateral – zwischen Schweiz Ärzteztg. 2018;99(33): der systematischen und transparenten Nutzung von Er Peers – wahrgenommen werden können. Exempla 1078–80. gebnisqualitätsmessungen (z.B. PROMS) gemeinsames risch: Leistungsbeurteilung kann von der Chefin vorge Lernen und kollektiv getragene Entwicklung möglich nommen werden oder zwischen Peers stattfinden. Die werden. Das Martini-Modell findet hier Erwähnung, weil Funktionalität von Leistungsbeurteilung (Sind wir ent Korrespondenz: es auf dreierlei Dinge aufmerksam macht. Erstens dass al sprechend unseren Erwartungen unterwegs? Wo wei Dr. Christof Schmitz ternative Führungsformen ein verändertes Gesamtset chen wir warum ab? Was können wir tun?) ist nicht an college M Haus der Akademien ting einer Klinik (Angebotsspektrum, Organisation) be Hierarchie gebunden, erfordert im lateralen System aber Laupenstrasse 7 dingen können; zweitens dass gemeinsames Lernen, klare Spielregeln. Schon diese Klarheit entlastet von hie CH-3001 Bern christof.schmitz[at] basierend auf Qualitätsdaten und Patientenrückmeldun rarchischen Abhängigkeitsbezügen. Die entstehende college-m.ch gen, neue Führungsformen ermöglichen kann, weil die Freiheit hat natürlich die Bereitschaft zu vermehrter Verantwortungsübernahme und Transparenz zur Folge. CAS Leadership in Health Care Organisations Führungsaufgaben können über die Klinik «verteilt» Leadership im medizinischen Kerngeschäft ist heute erfolgskritisch. Qualität, Effektivität und werden. Die Folge ist, dass weniger Führungslast auf den Wirtschaftlichkeit der Patientenbehandlung brauchen funktionierende Führung. Das ist evidenz- Schultern des einen Chefs, der einen Chefin ruht und basiert. Leadership stärker auf gemeinschaftliches Engagement Der Studiengang vermittelt eine an Organisationen des Gesundheitswesens orientierte Lea- aufbaut. So kann neue Attraktivität für «hohe» Positio dership und fokussiert passende Formen der Integration von Medizin und Management. Im Fokus stehen neben Wissensvermittlung persönliches wie gemeinsames Lernen. Leadership nen entstehen – wenn man sich gemeinsam mit ande meint mehr als das Beherrschen von Führungsinstrumenten. ren dafür engagiert, hohe medizinische Qualität, die Ein Angebot der Medizinischen Fakultät der Universität Bern unter Leitung des Instituts für Rendite erzeugt, zu liefern. Da können selbst jüngere Sozial- und Präventivmedizin, durchgeführt in Zusammenarbeit mit college M. Ärztegenerationen (Y, Z, …) wieder «weich» werden. Es richtet sich an Ärzte und Ärztinnen mit leitenden Funktionen sowie Führungskräfte ande- rer Berufsgruppen in Spitälern und weiteren Einrichtungen. Die nächste Durchführung startet am 14. Januar 2019. Detaillierte Informationen unter www. Bildnachweis cas-leadership.ch Grafik erstellt von den Autoren BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1691–1693 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
COURRIER 1694 Courrier au BMS irectives de l’ASSM «Attitude face à la fin d gie, CAS, MAS und was immer man wünscht. Was mehr kann man «zu guter Letzt» de vie et à la mort», en particulier le chapitre Man kann also von einem Gutachter, der über noch tun? concernant l’assistance au suicide. solche Patienten urteilt, verlangen, dass er Brief zu: Stalder H. Nützliche und unnütze Diagnosen – oder: Au lieu d’affirmer le bien fondé des nouvelles etwas davon versteht. Manchmal gilt less is more. Schweiz Ärzteztg. 2018;99(46):1638. directives qui ont été acceptées et publiées Nebenbei sei hier auch wieder einmal die après une étude approfondie de plus de trois Frage nach der Neutralität gestellt. Wie neu Sehr geehrter Herr Professor Hans Stalder ans il ouvre une grande porte à un éventuel tral sind die Gutachter, wenn sie von einem Ihr Artikel ist ein Highlight. Sie fassen bril changement dans la direction du refus de la Auftraggeber bezahlt sind, von dem sie wis lant zusammen, an was die heutige Medizin FMH. Il cite même un point soulevé par cette sen, dass er möglichst sparen will. Und wenn krankt. Sie analysieren und regen zum Den dernière «la souffrance subjectivement res sie wissen, dass sie bei zu vielen positiven ken an. Was mehr kann man «zu guter Letzt» sentie comme insupportable» qui ne figure Gutachten auf einer schwarzen Liste landen?? noch tun? pas dans la version de l’ASSM qui se contente Wann und wie wird die Qualität der Gutach Die Aufgabe von uns ausbildenden Ärzten de parler d’une «souffrance insupportable» ten kontrolliert? Ich habe seit Anfang Jahr von muss es sein, dem Nachwuchs zu vermitteln, sans faire allusion au côté subjectif de cette einem halben Dutzend Patienten Gutachten was wichtig und was nichtig ist. Wo Geld ein souffrance qui est soulevé par les opposants gesehen, deren psychiatrische Qualität zum gesetzt werden soll und darf und wo nicht. de la FMH. Himmel schreit. Vor Gericht sind sie aber, wie Dass die Anamnese der Schlüssel zur Dia Ce billet en pleine page du BMS me paraît bekannt, allen Berichten von Behandelnden gnose ist und Hilfsuntersuchungen nur bei extrêmement léger et contreproductif pour la vorgezogen worden. Im letzten Fall, einem k larer Fragestellung einzusetzen sind. Wenn véracité des nouvelles directives et tous ceux sequen tiell traumatisierten Patienten mit wir es nicht tun, werden es uns die Kassen qui ont travaillé pour qu’elles correspondent à einer schweren dissoziativen Störung, lagen «abnehmen». Auch wenn das Sammeln von une évolution inévitable vers plus de recon der IV und dann auch dem Gericht Berichte morphologischen Befunden, welche neuen naissance de l’autodétermination du patient von mindestens 2 verschiedenen ambulanten Diagnosegräten entstammen, und das Kre dans toutes décisions médicales et également Behandlern und von mindestens 2 verschie ieren von neuen Diagnosenamen – ohne en fin de vie. denen Fachkliniken vor. All diese Fachleute therapeutische Relevanz und ohne Kenntnis C’est à la FMH de se remettre en question et de kamen zum selben Schluss: Posttraumatische der Pathophysiologie – einem menschlichen faire un pas en avant. Belastungsstörung und schwere dissoziative Trieb entgegenkommen (und dabei noch kar Le pouvoir médical a décidément la peau Episoden. Der Gutachter hat den Mann eine rierefördernd sind), so muss der Sinn einer dure! Stunde lang gesehen. Dass der Patient ständig solchen Tätigkeit doch in Frage gestellt wer Dr. Béatrice Deslarzes, Vessy daran war, sich zu kontrollieren, um nicht zu den. Insbesondere wenn dafür Krankenkas dissoziieren, hat er nicht gemerkt. Dann sengelder eingesetzt werden. schrieb er im Gutachten: Er habe keine disso Im Weiteren müssen wir vermitteln, dass die ziativen Symptome beobachtet, also habe der Angst vor Juristen nicht die Maxime des ärzt Die Botschaft hör ich wohl ... Patient keine Dissoziationen. Im Übrigen sei lichen Handelns sein darf. Gut informierte er nur krank, wenn er in der Klinik sei (sic!), und aufgeklärte Patienten klagen selten. Brief zu: Weiss M. Der Arzt als Gutachter. Schweiz Ärzteztg. 2018;99(42):1463–5. ansonsten könne er 100% arbeiten. Urteilen Dem Herrn Bundesrat Berset sollte klarge Sie selbst… macht werden, dass Redezeit für Anamnese Soltermann B, Ebner G. Ausbildung der medizinischen Wenn einem Menschen aufgrund eines nicht so drastisch beschränkt werden darf, Gutachter und Qualität der Gutachten. Schweiz Ärzteztg. 2018;99(42):1466–8. schlechten Gutachtens Leistungen verweigert wie das im neuen TARMED der Fall ist. werden, ist das höchst frustrierend, für die Das Gesundheitswesen könnte genesen, die Die Botschaft hör ich wohl … Die medizini Patienten und die Behandelnden. Wenn bei Qualität würde gesteigert und der Beruf schen Gutachten hätten sich in den letzten einem Rekurs so eklatante Unterschiede be würde interessanter. 10 Jahren deutlich verbessert, lesen wir da. stehen zwischen allen Behandlern auf einer Danke für Ihre klaren Überlegungen und die Und die Qualität werde kontrolliert. Das ist ja Seite und einem Gutachten auf der anderen gut gewählten Worte. schön, aber nach meiner Erfahrung wesent Seite: Wann, wenn nicht in dieser Situation, lich komplizierter und weniger schön, als in wäre es angebracht, die Qualität des Gutach Prof. Dr. Hanspeter E. Killer, Suhr den beiden Artikeln gesagt. tens zu hinterfragen und zu überprüfen?! Ich arbeite vorwiegend mit traumatisierten Auch über die Qualifikationen der Gutachter Menschen, darunter grossteils Migranten. Ich wird in den beiden Artikeln geschrieben. Un grand pas en arrière urteile also aus der Sicht der Psychotraumato Insbeson dere seien bei Psychiatern soziale Lettre concernant: Scheidegger D. Directives de l’ASSM logie, und da ist die Bilanz ernüchternd. Ja, Kompetenzen wichtig. Auch da gibt es unzäh «Attitude face à la fin de vie et à la mort». Bull Med Suisses. formal sind die Gutachten deutlich besser ge lige negative Beispiele, die allerdings naturge 2018;99(46):1613. worden (mit Ausnahmen!), aber psychiatrisch mäss nur aus den Erzählungen der Patienten inhaltlich, insbesondere in Bezug auf Psycho zutage treten. Oft sind die Patienten nach Dans le Bulletin des Médecins Suisses (BMS) traumatologie, lassen sie noch sehr zu wün solchen, oft weniger als eine Stunde dauern un message très étonnant et pour le moins schen übrig. Viele Gutachter haben keine den Untersuchungen nachhaltig verstört. Die ambigu du président de l’Académie Suisse des A hnung von Psychotraumatologie. Dies lässt letzte Patientin, die beim Vertrauensarzt war, Sciences Médicales (ASSM) qui répond à la sich anhand von vielen Details in den Gutach musste 20 Minuten warten, während dem das décision de la Fédération des Médecins Suis ten zeigen. Es gibt unterdessen genügend Wei Personal für sie sicht- und hörbar Kaffee ses (FMH) qui vient de refuser les nouvelles ter- und Fortbildungen in Psychotraumatolo trank! Im Anschluss war sie bereits im Modus BULLETIN DES MÉDECINS SUISSES – SCHWEIZERISCHE ÄRZTEZEITUNG – BOLLETTINO DEI MEDICI SVIZZERI 2018;99(48):1694–1695 Published under the copyright license “Attribution – Non-Commercial – NoDerivatives 4.0”. No commercial reuse without permission. See: http://emh.ch/en/services/permissions.html
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