2/2015 106ème année - Publication du Syndicat Éducation et Sciences dans l'OGBL Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft am OGBL
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2/2015 106ème année Publication du Syndicat Éducation et Sciences dans l’OGBL Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft am OGBL
SOMMAIRE Rédaction: Direction syndicale du SEW/OGBL Les articles signés ne reflètent pas nécessairement la position du syndicat. Abonnement: 25 € par an No 2/ 2015 - 106e année - Paraît jusqu’à 4 fois par an Toute correspondance est à adresser au SEW/OGBL 1, rue Jean-Pierre Sauvage L-2514 Luxembourg ÉDITORIAL 3 Tél. 26 09 69 1 Fax 26 09 69 69 courriel: sew@ogbl.lu ÉLECTIONS 5 www.sew.lu ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL 8 Editrice responsable: Danièle Nieles Imprimeur: Fr. Faber, Mersch ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL / SECONDAIRE 41 Publication du Syndicat Education et Sciences dans l’OGBL ENSEIGNEMENT SECONDAIRE 43 Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft am OGBL Anciennement Journal des instituteurs RELATIONS INTERNATIONALES 64 1, rue Jean-Pierre Sauvage L-2514 Luxembourg FGIL 66 LE CERCLE DE COOPÉRATION DES ASSOCIATIONS LAÏQUES 70 2 SEWjournal
EDITORIAL Quel avenir pour l’école publique ? Patrick Arendt Président du SEW/OGBL Lors du scrutin pour les élections sociales, le SEW/OGBL a encore une fois pu progresser sur les 3 listes où il avait présenté des candidats. La représentativité du SEW/OGBL dans le secteur de l’enseignement de la Fonction publique a été conso- lidée de façon impressionnante et ne pourra plus être remise en question. Désormais les syndicats pourront à nouveau se concentrer exclusivement sur les sujets d’actualité quotidienne. Dans tous les ordres d’enseignement, celle-ci est dominée par la résistance des acteurs du terrain contre des mesures d’austérité imposées par leur gouvernement. Au niveau du secondaire, les négociations de l’intersyndicale dans le cadre de la procédure de litige vont se poursuivre dans les semaines à venir. Au fondamental, la proposition du ministre d’augmenter la tâche par l’introduction d’une nouvelle grille horaire a été reportée provisoirement. Le SEW/OGBL restera extrêmement vigilant quant aux suites de ce dossier. Une nouvelle augmentation de la tâche des institu- trices et des instituteurs ne pourra en aucun cas être acceptée. Et n’oublions pas non plus la mise en œuvre de l’accord salarial et de la réforme de la Fonction publique qui, sans doute en reconnaissance pour la parfaite collaboration de la CGFP, a été remis après les élections sociales. La hiérarchisation de la carrière, l’évaluation des enseignants, ainsi que l’organisation du nouveau stage d’entrée en fonction pour les enseignants du fondamental risquent de détériorer considérable- ment le climat de travail dans les écoles. Le fait que la politique éducative se limite et se concentre pour ainsi dire exclusive- ment sur ces sujets, montre clairement la situation dramatique dans laquelle l’école publique se trouve actuellement. Devant les immenses défis de notre enseignement public de qualité, comme la situa- tion des langues, l’hétérogénéité de la population scolaire, les nouvelles exigences du marché de travail, sans oublier l’énorme taux d’échec dans nos écoles, la politique ne semble même plus être à la recherche de réponses adéquates. Ce manque d’engagement pour l’école publique est néanmoins masqué par un discours politique qui d’un côté essaye habillement d’annoncer une plénitude de mesures qui ne sont jamais réalisées ou ne touchent pas le fond des problèmes et SEWjournal 3
EDITORIAL défis du système scolaire et d’autre côté cherche à rendre les enseignants respon- sables des difficultés actuelles. Nous nous retrouvons en présence d’une politique néolibérale qui depuis les années quatre-vingts a été progressivement mise en place au niveau mondial. Même si le credo du dogme néolibéral vise une privatisation de tous les services publics, aucun responsable politique de l’éducation n’a jamais osé, jusqu’à présent, prendre une telle initiative. L’école publique pour tous, qui depuis sa création a été à la base d’une certaine égalité de chances en proposant une instruction de qualité aux enfants issus des classes sociales plus faibles, avait toujours une bonne réputation parmi la population. La privatisation de l’école publique est un processus insidieux qui passe par une dégradation volontaire de la réputation de l’école publique et la volonté politique de créer des conditions nécessaires à l’essor d’écoles privées. C’était d’abord pendant l’ère Thatcher en Angleterre que les bases de l’enseigne- ment public en Europe furent progressivement sapées. L’introduction des principes du néolibéralisme, c’est-à-dire la concurrence et l’individualisme, ont fortement nui à la qualité et à l’image l’école publique. Avec son étude PISA, l’OCDE a d’ailleurs fait avancer le travail de la destruction de la réputation de l’école publique, et ceci surtout dans les pays développés. L’engagement pour une école publique de qualité pour tous, pour une école qui puisse au moins offrir la possibilité d’un ascenseur social aux enfants des milieux les plus démunis, passe par la résistance contre le démantèlement des services publics et de l’école en particulier. Nous devons veiller que l’école publique garde les moyens et ressources ainsi que l’autorité nécessaire pour assurer sa mission non seulement d’instruire tous les enfants, mais également de contribuer à la cohésion sociale. La transformation de la plupart des secteurs de l’économie privée selon l’idéologie prônée par les néolibéraux a déjà fait d’énormes dégâts. Ce processus qui n’est certes pas irréversible, est une réelle menace pour la paix sociale. Veillons ensemble à ce que l’école publique reste une école de qualité, qui soit respectée par tous les citoyens et qui puisse assumer son rôle pour l’instruction de nos enfants et la sauvegarde de notre démocratie. 4 SEWjournal
ELECTIONS Elections pour la chambre des fonctionnaires et employés publics Le SEW progresse fortement et remercie tous ses électeurs Jules Barthel Introduction Le SEW/OGBL tient à remercier toutes celles et tous ceux qui l’ont soutenu et qui lui ont fait confiance lors des élections pour le renouvellement de la Chambre des fonctionnaires et employés publics. Dans sa globalité, le SEW/OGBL se montre satisfait des résultats obtenus et les consi- dère comme le fruit de son engagement et de ses efforts en faveur du personnel enseignant et de l’école publique, tout autant au niveau du fondamental que du secondaire et du secondaire technique. Catégorie A des fonctionnaires de l’Etat – carrière supérieure de l’Enseignement Dans cette catégorie, il est très difficile de comparer les résultats 2015 avec ceux de 2010. En effet, en 2010, la catégorie A comprenait tous les fonctionnaires dans la carrière supérieure alors qu’en 2015, ces fonctionnaires ont été regroupés dans deux sous-catégories, - les fonctionnaires dans la carrière supérieure de l’Enseignement (A) - les autres fonctionnaires dans la carrière supérieure (A1). Les résultats 2015 de la FEDUSE/CGFP ne sont donc pas comparables à ceux de 2010, étant donné que seule la FEDUSE a fait le plein de voix, en 2010, dans la caté- gorie des « autres fonctionnaires dans la carrière supérieure » et que ces voix – plus d’un millier - ne sont plus comptabilisées dans la nouvelle catégorie A limitée aux seuls enseignants. On peut néanmoins affirmer que la FEDUSE/CGFP a certaine- ment perdu un certain nombre – limité - de voix au niveau de l’enseignement secondaire et secondaire technique, sachant que tant le SEW/OGBL que l’APESS ont augmenté le nombre de leurs voix. Le SEW/OGBL est ainsi passé de 9,72% à 16,52%, ce qui fait de lui le syndicat qui a connu de loin la plus forte progression en nombre de voix de tous les syndicats en présence. C’’est surtout au niveau des suffrages par liste que le SEW a fortement progressé. Il est en effet passé de 187 à 238 suffrages par liste, ce qui lui fait une augmentation de plus de 27%. Au niveau des suffrages nominatifs, par contre, les voix accordées au SEW/OGBL sont restées stables, passant de 159 suffrages nomi- natifs en moyenne par candidat en 2010 à 160 en 2015. Quant au troisième syndicat en lisse, l’APESS, il devient le syndicat le plus impor- tant en nombre de voix dans l’enseignement secondaire et secondaire technique, dépassant de peu la FEDUSE/CGFP (41,94% contre 41,55%). On ne doit toutefois pas considérer le résultat de l’APESS comme un raz-de-marée électoral en sa faveur. En effet, alors que l’APESS a effectivement progressé au niveau des suffrages nomi- natifs, passant de 268 suffrages nominatifs en moyenne par candidat en 2010 SEWjournal 5
ELECTIONS à 328 en 2015 (progression de 22,4%), sa progression en suffrages de liste a été très faible, passant de 666 à 677, soit une progression de seulement 1,7% - contre, rappelons-le, 27% pour le SEW. Il n’empêche, l’hégémonie de la CGFP dans l’enseignement secondaire et secon- daire technique est, aujourd’hui, définitivement brisée et la représentativité sectorielle de l’APESS et du SEW ne pourra dorénavant plus être contestée dans les négociations avec le Gouvernement. Catégorie D des institutrices et instituteurs de l’enseignement fondamental Dans cette catégorie, le SEW/OGBL est passé de 18,30% en 2005 et 25,80% en 2010 à 28,13% en 2015. Ce résultat démontre la confiance que les enseignants du fonda- mental portent au travail et à l’engagement de l’équipe du SEW/OGBL. Catégorie G, des employés de l’Etat et des établissements publics, chargés de cours de l’enseignement fondamental, secondaire et secondaire technique, supérieure et universitaire occupés de façon prépondérante par l’Etat, les volontaires de l’Armée ainsi que les volontaires de Police Dans cette catégorie, le SEW/OGBL, ensemble avec la FNCTTFEL/Landesverband, est passé de 11,97% à 13,60%, nonobstant la présence, en 2015, d’une troisième liste concurrente. Cette catégorie G est un bel exemple de la manière dont le Gouvernement, avec le soutien de la CGFP a, depuis toujours, cadenassé ces élections. - Elle représente un bric-à-brac de différentes catégories d’employés publics dont la plupart n’ont aucun lien avec l’enseignement, ce qui nuit bien évidemment à des syndicats sectoriels comme le SEW. - Elle comporte 10.343 électeurs sur un total de 43.642, représentant ainsi 23,7% du corps électoral. Par contre, en nombre de sièges, elle n’en vaut que 21 sur un total de 27, faisant tout juste 7,4%. 1 Pour information, alors que le bric-à-brac de 10.343 employés de l’Etat doit se contenter d’être représenté par deux membres dans la chambre des fonctionnaires et employés publics, les quelques 344 ministres du cultes ont droit à leur propre catégorie et sont également représentés par un membre à la Chambre. 6 SEWjournal
ELECTIONS D’après le nombre d’électeurs, la catégorie G devrait logiquement être représentée par 6 membres dans la chambre des fonctionnaires et employés publics. Dans ce cas, la répartition des sièges, aux élections 2015, aurait donné le résultat suivant : Listes Suffrages % SEW/OGBL 2.746 13,595 CGFP 14.172 70,162 ACEN 3.281 16,243 TOTAL 20.199 Nombre électoral 20.199 : (6+1) 2.886 Nombre de sièges SEW/OGBL 0 Nombre de sièges CGFP 5 Nombre de sièges ACEN 1 Selon cette répartition, plus démocratique, le SEW/OGBL aurait malheureusement loupé, de justesse, l’obtention d’un siège. L’ACEN, toutefois, aurait obtenu un siège au détriment de la CGFP. Conclusion En résumé, les résultats de ces élections confirment la représentativité du SEW/ OGBL dans l’enseignement et son rôle d’acteur important dans le secteur. Fort de cette progression, le SEW/OGBL continuera, tout au long des prochaines années - à se battre en faveur d’un enseignement public de qualité, permettant à tous nos jeunes de pouvoir se développer et de s’épanouir sous les meilleures conditions, - à s’opposer à toute détérioration supplémentaire des conditions de travail du personnel enseignant. SEWjournal 7
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Monsieur Claude Meisch Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse L-‐2926 Luxembourg Luxembourg, le 12 février 2015 de l’école publique eignement fondamental et qualité Objet : Stage des enseignants de l’ens Monsieur le Ministre, nombreuses discussions tant futurs instituteurs a fait l’objet de L’introduction d’un stage pour les ituteurs de l’enseignement gés de cours que parmi les inst parmi les étudiants et les char encore daigné accorder une vous n’avez jusqu’à présent pas fondamental. Malheureusement, é par l’avant-‐projet de qui s’est montré fortement préoccup entrevue à ce sujet à notre syndicat votre ministère. règlement grand-‐ducal élaboré par iants et chargés de se situ ent à plus ieur s nive aux alliant les préoccupations des étud Nos réflexion s ement de nos écoles et p our l ’acc ès à l a p rofe ssio n à celles concernant le bon fonctionn cours actue ls s estimons qu’il est nt l’évo lutio n du prof il professionnel de l’instituteur. Nou celles conc erna isque d’avoir sur le ssai re d e ré fléch ir au x no mbreuses implications que ce projet r absolum ent néce r l’Education nationale inst itute urs et inst itutr ices, ainsi qu’aux coûts générés pou futur trav ail des ue d’influencer négativement mbl e, avan t de met tre en place une structure qui risq dan s son ense ant à nouveau dans la ertio n prof essi onn elle des futu rs enseignants tout en investiss l’ins s. adrement des élèves dans les école superstructure au détriment de l’enc janvier 2015 le projet de loi vous avez déposé en date du 30 Or, nous venons de constater que consulter notre syndicat ation de l’Education nationale, sans portant création d’un Institut de Form futur stage doit pourtant être liens étroits avec l’organisation du au préalable. Ce projet ayant des retenues pour celui-‐ci. analysé ensemble avec les modalités lors d’une entrevue, nous soumettre nos réflexions de vive voix N’ayant pas eu l’occasion de vous à faire part de nos graves travers cette lettre ouverte destinée vous soumettons ces dernières à e l’école publique. inquiétudes au sujet de la qualité d el vous envisagez la mise en l’avant projet de RGD et pour lequ Le dispositif de formation prévu par mental dans le projet de loi seignants de l’enseignement fonda place d’une division du stage des en l’en seignement secondaire et ué sur le mod èle prév u pour les enseignants de 6773 est calq différentes. Vous le niqu e alor s que les form ations initiales sont totalement secondaire tech s permettons de citer lleu rs dan s le com men taire de l’article 4 que nous nou reconna isse z d’ai ces dispositifs comportent « B ien q ue l a s truc ture d es différents stages soit homogène, partielle men t : tre règlements grand-‐ nisa tion des diffé renc es notoires dont tiennent compte qua dans leur orga différences résultent de la chac une des qua tre catégories de personnels visées. Ces duca ux pou r es liées aux fonctions visées. » atio n i nitia le d e c es d iffér ents publics, ainsi que des caractéristiqu form 4 Luxembourg SEW/OGBL, 1 rue J.P. Sauvage, L-‐251 6 9 C ourr iel : sew@ogbl.lu Tel : 26 09 69 1 Fax : 26 09 69 SEWjournal 9
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Or, là où le stagiaire de l’enseignement secondaire n’assure qu’une tâche de 12 d’enseignement pendant la durée du stage, le s leçons tagiaire de l’enseignement fondamental assume tâche de 21 leçons comprenant dans la majo une rité des cas la charge de titulaire de class SEW/OGBL est d’avis que cette charge de trava e. Le il dans l’école à laquelle est affecté le stagiaire incompatible avec les formations et évaluations est requises par les dispositions du stage telles qu apparaissent en filigrane dans le projet de loi ’elles 6773 et telles qu’elles sont définies dans l’avan de RGD. t-‐projet Dans les conditions prévues pour le nouveau stage des instituteurs, les stagiaires devront entre l’engagement dans leur tâche d’enseign choisir ement dans les écoles ou la poursuite de leur professionnelle à travers la rédaction d’un mém carrière oire et la préparation des épreuves. Ce choix apparaît profondément malsain, car il faudrait nous que le stagiaire puisse se consacrer entièreme tâche d’enseignement, aux relations avec les nt à sa élèves et les autres professionnels de son école consultation des parents d’élèves et à la , à la réflexion sur le développement de sa prati professionnelle. que Par ailleurs, les écoles accueillant des stagia ires risqueront d’être lésées par cette situa dehors de l’appui pédagogique que le stagiaire tion. En n’est pas tenu de prester et qui fera défaut aux qui en auraient besoin, il sera difficile de l’inté élèves grer dans les différents projets de l’école au vu d surcharge de travail. Au lieu d’être à l’écoute e sa de ses collègues plus expérimentés et d’appo propres réflexions à leurs analyses, le stagia rter s es ire restera un étudiant soumis aux exigences formateurs ce qui risque d’augmenter son manqu de ses e d’assurance dans son travail quotidien à l’écol e. Finalement, le SEW/OGBL se demande si cette entrée dans la profession où le stagiaire doit d assurer la pleine responsabilité de sa tâche d’ense ’un côté ignant tout en étant assujetti à une évaluation s des critères qui ne coïncident pas nécessairem ur ent avec les besoins de ses élèves et de l’éco laquelle il travaille, ne risque pas d’amener les le dans futurs enseignants à négliger la réalité concrète terrain. du En espérant que nous pourrons vous rencontrer dans les meilleurs délais, comme vous l’avez p aux étudiants et chargés de cours lors de votre romis réunion du 7 février dernier, nous vous prion d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de s nos sentiments les plus distingués. Pour le SEW/OGBL, Patrick Arendt président SEW/OGBL, 1 rue J.P. Sauvage, L-‐2514 Luxembourg Tel : 26 09 69 1 Fax : 26 09 69 69 Courriel : sew@ ogbl.l u 10 SEWjournal
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Le ministre de l’Education nationale est d’accord quant au fond, mais refuse de changer les textes au risque de déstabiliser les futurs enseignants du fondamental ! Après deux heures de débats entre les représentants Sous ces conditions, l’aide idéale à apporter au débu- du SEW/OGBL, les étudiants et chargés de cours se tant consisterait en une offre de cours parmi lesquels, préparant à l’entrée dans la fonction d’instituteur et le stagiaire choisirait ceux susceptibles de lui apporter le Ministre de l’Education nationale accompagné par le plus de réponses à ses questions. Par ailleurs, un Messieurs Camille Pepin et Jean Schram, ainsi que collègue plus expérimenté pourrait lui servir de Madame Myriam Bamberg, le Ministre constate que la conseiller pédagogique sous condition que celui-ci ne conception d’un stage utile pour l’entrée en fonction soit pas appelé à l’évaluer par la suite. de l’instituteur ne diffère guère entre les différents Si par ailleurs, comme le Ministre l’affirme, le but du interlocuteurs, mais contrairement au SEW/OGBL il stage ne peut consister à faire une sélection en écar- pense qu’un tel stage soit possible avec les textes tant un certain nombre de stagiaires, ceci constituant actuels. un non-sens du point de vue économique, il suffira de Les interlocuteurs s’étaient mis d’accord sur le fait que valider le stage à travers l’évaluation du travail effectué les jeunes diplômés avaient acquis les compétences sur le terrain. pour enseigner au cours de leur formation universitaire Pourtant, et c’est là où les points de vues divergent, alliant la théorie à la pratique à travers une multi- le Ministre est d’avis que les épreuves prévues dans tude de stages dans l’enseignement fondamental. Ils le RGD ne vont nullement à l’encontre d’une telle s’accordaient également sur le fait que les stagiaires logique, alors que le SEW/OGBL estime que ces avaient la pleine responsabilité de la gestion de leur épreuves détourneront l’attention du stagiaire de sa classe, respectivement des cours qu’ils assurent, dès tâche d’enseignement. leur entrée en stage. Ils convenaient même que la tâche d’enseignement du stagiaire, même compte D’ailleurs, le projet de loi portant création d’un Institut tenu d’une décharge de deux leçons d’enseignement de formation de l’Education national, déposé à la et de l’appui pédagogique dépassait de loin les 50 Chambre des Députés le 30 janvier dernier, apporte les heures de travail hebdomadaire, eu égard au fait que preuves éclatantes que ce qui est visé est bien un stage le temps de préparation des leçons des débutants dans à l’instar de celui pour les enseignants du secondaire la profession est plus important qu’après un certain qui eux n’ont cependant qu’une tâche d’enseignement nombre d’années d’expérience. de 12 leçons au cours des deux premières années. SEWjournal 11
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Car il est évident que le projet permet aux formateurs d’en apprendre beaucoup sur les difficultés rencon- trées par les stagiaires. Ils croiront bien faire en leur conseillant des cours et des recherches supplémen- taires sans voir que le temps pour les entreprendre ne leur est pas accordé. Ainsi, ils mettront toujours plus de pression sur des stagiaires déjà surmenés, ce qui ne servira en fin de compte qu’à les déstabiliser, car ils seront dans l’impossibilité d’accomplir leur tâche en accord avec tout ce qu’ils auront appris. Les plus cyniques parmi eux apprendront à faire semblant et réussiront dans la profession, les autres quitteront l’enseignement ou resteront à jamais des chargés de cours faisant de leur mieux, mais n’ayant pas voix au Le parallélisme entre les deux stages est frappant et chapitre. les enseignants du fondamental, appelés par ailleurs à Le Ministre dira évidemment que telle n’est pas son assurer une tâche complète en feront les frais. intention et que le stage est destiné à épauler les Toutes les promesses du Ministre visant à rassurer les futurs enseignants. Pourtant, les enseignants du futurs instituteurs en signalant que les épreuves ne terrain lui ont dit qu’il est en train de faire le contraire. consisteront qu’en la rédaction de quelques réflexions Il peut passer outre et n’écouter que ses conseillers très en relation avec les difficultés rencontrées et les intéressés par tous les postes qu’il crée dans la supers- apports des cours et qu’il y aura une version « light » tructure. Réfléchit-il aussi à l’avenir de l’école publique du mémoire résumant en une vingtaine de pages une ? Alors il ferait bien d’amender le Règlement Grand- petite recherche sur un point particulier de la tâche Ducal et de ramener les dimensions de l’Institut de de l’enseignant ne permettront plus tard qu’à railler le formation à des proportions plus raisonnables ! stage des enseignants du fondamental en le compa- rant à celui de leurs collègues du secondaire, sans qu’il soit tenu compte de la situation tout à fait différente qu’ont à affronter les instituteurs avec une tâche d’en- seignement quasi complète en pleine responsabilité. Par ailleurs il est à craindre, au vu du projet très coûteux de l’IFEN, que les personnes engagées dans le cadre de cet institut ayant à motiver leurs missions et leurs salaires, se mettent à développer une version « hard » du stage tout à fait incompatible avec le déve- loppement professionnel des stagiaires. 12 SEWjournal
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Solidaresch mat den zukünftege Kolleginnen a Kollegen D’Studente vun der Uni Letzebuerg, aus der Belge an aus der Schwaiz sou wei Chargés de cours déi sech dem Concours nach musse stellen, zesumme mam SEW kennen de geplangte Stage net akzeptéieren a fuerderen de Minister Meisch op, a Verhandlung ze trieden an eng sennvoll Formule fir de Stage ze fannen. Leider huet de Minister Meisch bis elo all Verhandlung refuséiert. Déi zukunffeg Kolleginnen a Kollegen zielen op ar Solidaritéit an Ënnerstëtzung datt hir berechtegt Fuerde- runge gehéiert an erfëllt ginn. Si sollen ennert de beschtméigleche Konditiounen en positive Start an de Beruff erliewen, a vun Ufank un hire Responsabilitéite vis-à-vis vun de Kanner gerecht ginn. No enger exigenter theoretescher a praktescher Ausbildung, ass deen neien Enseignant prett fir de Besoine vun de Kanner gerecht ze ginn. Déi éischt Joren am Enseignement sinn emmer schwéier, an déi nei Ensei- gnantë kennen hir Missioun nemmen dann erfelle wann de Fokus um Schoul halen, àn, net haaptsachlech op der Reussite vum Stage lait. Deem neien Enseignant soll d’Offer vun enger individualiséierter Ennerstëtzung amplaz vun enger opgesater theoretescher Formatioun, zur Verfugung stoen. An der Annexe fannt dir eisen Argumentaire. D’Petitioun kann entweder um Pabeier oder awer och online ënnerschriwwe ginn op www.petitioun.lu Merci fir Ennerstëtzung! Syndikat Erzéiung a Wëssenschaft am OGBL zesumme mat de Studenten a diploméierte Chargé-e-s de cours Petitioun n° 492 Fir ë sennvolle «Stage d’entrée en fonction» an der Grondschoul Fir ë sënnvolle «Stage d’entrée en fonction» an der Grondschoul 1650 Ënnerschreften ënnerstëtzen folgend Fuerderunge vun de Studenten a Chargé(e)s de cours: • De Projet de Loi iwwert de «stage d’entrée en fonction» fir d’Enseignante vun der Grondschoul muss funda- mental nei diskutéiert ginn. • De Minister Meisch soll mat de Betraffenen an hirer Gewerkschaft a Verhandlungen trieden. • Am Stage sollen d’Begleedung an d’Berodung fir di nei Kolleginnen a Kollegen fakultativ sinn. • Di nei Enseignanten solle keng weider Hindemisser a Form vu Mémoire, Coursen an Examen octroyéiert kréien. • Keng Reduktioun vun der Pai am Stage a keng Spuerpolitik op Käschte vun deene jonke Kolleginnen a Kollegen. Lëtzebuerg, de 4. März 2015 SEWjournal 13
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Remise de la pétition „Fir e sënnvolle Stage an der Grondschoul” En date du 26 février, une délégation du SEW/OGBL La pétition sera portée à l’ordre du jour de la Commis- et des représentants des étudiants et des chargés sion de pétitions qui invitera, le cas échéant, les de cours diplômés a remis les 1650 signatures de la représentants du SEW à rencontrer les membres de pétition «Fir e sënnvolle Stage an der Grondschoul» à la Commission des pétitions ou les membres de la M Mars di Bartolomeo, président de la Chambre des Commission parlementaire. Députés et M Marco Schank, président de la Commis- Le SEW se tient prêt à répondre aux questions des sion des pétitions. députés et à proposer des alternatives. Le président du SEW a rappelé l’argumentaire des étudiants et des chargés de cours et les soucis des enseignants dans les écoles plaidant pour une redéfi- nition des objectifs et des formalités du stage d’entrée en fonction. 14 SEWjournal
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ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Session ordinaire 2014-2015 Fir e sënnvolle Stage am Fondamental AT,CH/vg P.V. PETI 14 Echange de vue vum SEW/OGBL P.V. ENEJ 11 mat de Vertrieder vun der Commission des Pétitions Educatiouns- a Petitiounskom- et Commission de l'Education nationale, de l'Enfance et de la missioun vun der Chamber Jeunesse Procès-verbal de la réunion du 25 mars 2015 De 25. Mäerz 2015 war eng Delegatioun vum SEW/OGBL zesumme mam Minister Ordre du jour : vun der Educatioun an d’Petitiouns- an Educatiounskommissioun vun der Chamber invitéiert fir en Pétition n° 492Echange - Fir edesënnvolle vue iwwert de geplangte « Stage d'entrée « en Stage d’entrée fonction en der » an fonction » Grondschoul am Fondamental. A Präsenz vun 32 Deputéierte konnten d’Vertrieder - Echange de vues avec Monsieur le Ministre de l'Education nationale, de vum SEW/OGBL d’Kritike vun de Studenten un dem geplangte Stage nach eng l'Enfance et de la Jeunesse et avec des représentants des pétitionnaires Kéier am Detail presentéieren. Et hunn sech eng Rei Piste fir sënnvoll Verbesserunge * vum Projet erginn. D’Deputéiert waren sech zimlech all eens, datt de Stage virun allem eng ënnerstët- Présents : M. Guy Arendt, M. André Bauler remplaçant M. Gusty Graas, M. Max Hahn, zend Funktioun muss kréien an datt de neien Enseignant esou séier wéi méiglech M. Jean-Marie Halsdorf, Mme Martine Hansen, Mme Cécile Hemmen, Mme (am beschten nom éischten Josée Lorsché a net eréischt remplaçant am leschte M. Roberto Joer)M.muss Traversini, d’Gewëssheet Roger Negri, M. Marcel hunn, datt hien de Stage Oberweis, gepackt M. Marco huet firM.sech Schank, kënnen Justin a Rou Turpel, op säin membres dezukünftege la Commission des Pétitions Beruff ze preparéieren. Den SEW/OGBL bedauert M. Claude an dem Adam, Mme Kontext, Sylvie datt och bei dëser Andrich-Duval, Entrevue M. Gilles de Minister Baum, M. Eugène Berger,war Meisch net bereet Mme Tess Burton,am fir konstruktiv M.Sënn Lex Delles, vun derM. Georges Saach matt Engel, Mme Martine ze diskutéieren, Hansen, Mme Françoise Hetto-Gaasch, M. Fernand Kartheiser, M. Laurent mee stur seng Positioun wollt duerchsetzen. Zeimet, membres de la Commission de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse Den detailléierte Rapport vun dëser Sëtzung kënnt dir op eisem Internetsite noliesen : M. Justin Turpel, observateur M. Claude Meisch, Ministre de l'Education nationale, de l'Enfance et de la http://goo.gl/LEs1A0 Jeunesse M. Camille Peping, du Ministère de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse M. Patrick Arendt, Mme Monique Adam, Mme Martine Burg, M. Marvin Caldarella Weis, M. Yannick Frantz, pétitionnaires Mme Christiane Huberty, de l’Administration parlementaire 1 / 10 16 SEWjournal
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL Commission des Pétitions et Commission de l’Education Session ordinaire 2014-2015 nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse AT,CH/vg P.V. PETI 14 Procès-verbal de la réunion du 25 mars 2015 P.V. ENEJ 11 Ordre du jour : Commission Pétition n° 492 - Fir e sënnvolle des Pétitions « Stage d’entrée en fonction » an der Grondschoul - Echange de vues avec Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et et de la Jeunesse et avec des représentants des pétitionnaires Commission de l'Education nationale, * de l'Enfance et de la Présents : Jeunesse M. Guy Arendt, M. André Bauler remplaçant M. Gusty Graas, M. Max Hahn, M. Jean- Marie Halsdorf, Mme Procès-verbal de la Mme Martine Hansen, réunion du 25 Cécile mars 2015 Hemmen, Mme Josée Lorsché remplaçant M. Roberto Traversini, Ordre M. Roger Negri, du jour : M. Marcel Oberweis, M. Marco Schank, M. Justin Turpel, membres de la Commission des Pétitions, M. Claude Adam, Mme Pétition Sylvien°Andrich-Duval, 492 - Fir e M. sënnvolle « Stage Gilles Baum, M. d'entrée en fonction Eugène Berger, Mme» Tess an der Grondschoul Burton, M. Lex Delles, M. Georges Engel, Mme Martine Hansen, Mme Françoise - Echange de vues avec Monsieur le Ministre de l'Education nationale, de Hetto-Gaasch, M. Fernand l'Enfance et de la Kartheiser, Jeunesse etM. Laurent avec Zeimet, membres des représentants de la Commis- des pétitionnaires sion de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse M. Justin Turpel, observateur * M. Claude Meisch, Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse Présents : M. Guy Arendt, M. André Bauler remplaçant M. Gusty Graas, M. Max Hahn, M. Camille Peping, du Ministère M. Jean-Marie deMme Halsdorf, l’Education Martine nationale, Hansen, Mme de l’Enfance et de laMme Cécile Hemmen, Jeunesse, M.Josée Patrick Arendt, Lorsché Mme Monique remplaçant Adam, M. Roberto Mme Martine Traversini, Burg, M. Roger M. Marvin Negri, M. Marcel Oberweis, Caldarella Weis, M. Marco M. Yannick Schank, Frantz, M. Justin Turpel, membres de la Commission pétitionnaires des Pétitions Mme Christiane Huberty, de l’Administration parlementaire M. Claude Adam, Mme Sylvie Andrich-Duval, M. Gilles Baum, M. Eugène Excusés : Berger, Mme Tess Burton, M. Lex Delles, M. Georges Engel, Mme Martine Hansen, M. Marc Angel, Mme Françoise Mme Nancy Arendt, M.Hetto-Gaasch, M.Roberto Gusty Graas, M. FernandTraversini, Kartheiser, M. Laurent membres Zeimet, membres de la Commission de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Commission des Pétitions M. Claude Haagen, Mme Martine Mergen, membres de la Jeunesse de la Commission de Turpel, M. Justin l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse observateur Présidence :M. Claude Meisch, Ministre de l'Education nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse M. Marco Schank, Président de la Commission des Pétitions, M. Lex Delles, Président M. Camille Peping, du Ministère de l'Education nationale, de l'Enfance et de la de la Commission de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse Jeunesse M. Patrick Arendt, Mme Monique * Adam, Mme Martine Burg, M. Marvin Caldarella Weis, M. Yannick Frantz, pétitionnaires PétitionMme n° 492 Christiane Huberty, de l’Administration parlementaire Fir e sënnvolle « Stage d’entrée en fonction » an der Grondschoul - Echange de vues avec Monsieur le Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et avec des représentants des pétitionnaires 1 / 10 Après des mots de bienvenue, M. le Président de la Commission des Pétitions expose que lors de sa réunion du 10 mars 2015, la Commission des Pétitions a examiné la pétition sous rubrique, qui a recueilli 1.650 signatures (cf. annexe). Elle a alors décidé d’organiser, dans le cadre d’une réunion jointe avec la Commission de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, un échange de vues en présence de M. le Ministre de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse et de représentants des pétitionnaires. SEWjournal 17
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL • Prise de position par les pétitionnaires Les représentants des pétitionnaires expliquent que dès que les modalités du nouveau stage d’insertion professionnelle prévu pour les instituteurs de l’ensei- gnement fondamental étaient connues, les étudiants en sciences de l’éducation se destinant à cette profession ont signalé que ce stage serait susceptible de leur compliquer sensiblement le début de la vie professionnelle en durcissant les conditions et en ne leur permettant pas de se focaliser pleinement sur le travail avec leur classe. Comme le dialogue avec M. le Ministre n’a pu être établi qu’assez tardivement, les pétitionnaires apprécient particulièrement de pouvoir présenter leurs arguments aux deux commissions parlementaires. Rappelons que la réforme de la Fonction publique introduit l’obligation d’un stage d’insertion professionnelle de trois ans pour tous les nouveaux agents de l’Etat. En résulte la nécessité d’introduire un tel stage pour les nouveaux instituteurs de l’en- seignement fondamental, ainsi que de réorganiser et de porter à trois ans l’actuel stage de deux ans des enseignants de l’enseignement secondaire et secondaire technique. Les projets de règlement grand-ducal afférents, prévus en exécution du projet de loi 6773 portant création d’un Institut de formation de l’Education nationale, intro- duisent à peu près les mêmes modalités pour le stage des deux catégories d’ensei- gnants précitées, alors que, selon les pétitionnaires, l’on se trouve en présence de deux situations de départ fondamentalement différentes. Les stagiaires de l’en- seignement secondaire et secondaire technique ont suivi une formation initiale centrée sur une discipline donnée, de sorte qu’ils présentent un réel besoin en matière de formation pédagogique et didactique. Les stagiaires de l’enseignement fondamental ont par contre accompli, dans le cadre de leur formation initiale, un bachelor de quatre ans en sciences de l’éducation. Il s’agit d’une formation aussi bien théorique que pratique, comprenant au total quelque 32 semaines de stages. Cela vaut à la fois pour les étudiants qui suivent le programme afférent à l’Univer- sité du Luxembourg que pour ceux qui fréquentent des universités ou des instituts de formation à l’étranger, notamment en Belgique. Ces derniers ont d’ailleurs en principe la possibilité d’accomplir les stages dans des écoles luxembourgeoises. Il résulte de ce qui précède que grâce à leur formation initiale, les nouveaux instituteurs sont dès le départ préparés de façon optimale et ciblée au travail dans les écoles fondamentales luxembourgeoises. Or, le projet de règlement grand-ducal y relatif prévoit un stage comprenant un important volet de formation, y compris théorique. Ce stage risquera ainsi de faire double emploi avec la formation initiale. S’y ajoute que le stage revê- tira une envergure considérable, alors que les stagiaires ne se verront accorder que des décharges modestes, à raison de deux leçons hebdomadaires en première et en deuxième année et d’une leçon hebdomadaire en troi- sième année. A noter au demeurant que la charge de travail sera quasi identique à celle imposée aux stagiaires de l’enseignement secondaire et secondaire technique. Ces derniers bénéficieront toutefois de décharges nette- ment plus importantes, à savoir de sept leçons hebdo- madaires en première et en deuxième année et de cinq leçons hebdomadaires en troisième année. Par ailleurs, le stage fera peser une pression considé- rable sur les stagiaires qui pourront être écartés suite 18 SEWjournal
ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL à un échec. Le projet de règlement grand-ducal en question prévoit des modalités d’évaluation assez précises. Ainsi, conformément aux dispo- sitions applicables pour l’ensemble de la Fonc- tion publique, une année est considérée comme réussie si le stagiaire a obtenu dans chacune des épreuves une note supérieure ou égale à la moitié du maximum des points et au moins deux tiers du total des points pouvant être obtenus dans les épreuves prévues pour l’année en question. Il semble évident qu’au vu du volume de travail et de l’obligation de réussite auxquels se verront confrontés les stagiaires, ceux-ci seront amenés, bon gré mal gré, à accorder la priorité aux tâches à réaliser dans le cadre du stage, au détriment du travail quotidien avec leur classe. Or, aux yeux des pétitionnaires, le nouvel enseignant devrait pouvoir se focaliser entièrement sur sa tâche d’enseignement et les nombreuses obligations et respon- sabilités que celle-ci implique. Les pétitionnaires constatent que les responsables politiques ne manquent pas de souligner que dans l’enseignement fondamental, il sera misé sur un stage « à la carte », qui sera adapté aux besoins individuels de chaque stagiaire, de sorte à en compléter la formation initiale. Comme les différents éléments du stage feront toutefois l’objet d’une évaluation, l’on peut se demander si les stagiaires n’auront pas tendance à choisir, pour leur parcours individuel, les éléments de formation où ils auront le plus de chances de réussite et non pas les domaines dans lesquels ils présentent des faiblesses. Un autre aspect qui semble problématique aux yeux des pétitionnaires réside dans le fait que le conseiller pédagogique du stagiaire participera aussi à l’évalua- tion de ce dernier. Il existe ainsi le risque que le stagiaire, qui sait pertinemment que son conseiller pédagogique jouera un rôle important dans l’évaluation, n’ose pas aborder tous les sujets avec celui-ci ou montrer ouvertement ses faiblesses. En ce sens, les pétitionnaires demandent de mettre à la disposition des stagiaires un véritable accompagnateur, auquel ils peuvent s’adresser en toute confidentialité, sans devoir craindre des conséquences négatives pour l’évaluation, et qui les aide à surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Les pétitionnaires se disent conscients du fait que les projets de loi portant réforme de la Fonction publique ont été votés le 24 mars 2015 et que les dispo- sitions concernant la durée du stage et l’indemnité de stage, qui sera désormais fixée à 80% du troisième échelon du grade du début de carrière pour les deux premières années et à 90% du quatrième échelon pour la troisième année, ne peuvent plus guère être remises en question. Dès lors, ils plaident pour la mise en place d’un stage « raisonnable et utile » (« sënnvoll ») au niveau de l’enseignement fondamental. Il s’agit de prévoir un stage qui représente une véritable aide pour le stagiaire, et non pas une source de pression. Il serait envisageable d’inviter le stagiaire à choisir, en fonction de ses besoins individuels, un certain nombre de formations, qui seraient éventuellement docu- mentées dans un portfolio. Par ailleurs, un collègue plus expérimenté pourrait lui servir de conseiller pédagogique, à condition que celui-ci ne soit pas amené à l’évaluer par la suite. Sur base de son portfolio, le stagiaire serait évalué par l’ins- pecteur responsable et un jury ad hoc. En tout cas, il faudrait éviter de prévoir de nombreuses évaluations se succédant à un rythme semestriel ou annuel, à la suite de chaque élément de formation. Les pétitionnaires considèrent en outre qu’il est problématique de dire que le stage SEWjournal 19
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