A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS

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A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS
16.04.2018
                                                                         Service de presse de l’ambassade de France en Turquie

                                  A LA UNE DES GRANDS QUOTIDIENS
Les frappes aériennes réalisées contre le régime syrien continuent d’occuper la presse turque. Selon des sources russes, les
trois pays s’apprêtent à proposer un projet au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour « permettre d’établir un cessez-le-
feu immédiat et rapporter la paix en Syrie ». Les propos du président français, Emmanuel Macron, selon lequel « l’attaque
avait permis de séparer les Turcs et les Russes » sont également repris dans la presse.
Le président Recep Tayyip Erdoğan a déclaré qu’« aucun plan ne pouvait être mené sans la Turquie en Syrie ». Quant au
Premier ministre Binali Yıldırım, il a estimé « juste, mais tardive l’intervention réalisée en Syrie ».
Le leader du parti d’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu, a quant à lui critiqué l’intervention et a estimé « que les pays
participant à l’assaut ont essayé leurs nouvelles armes. Ceux qui soutiennent [cette opération] n’ont pas d’amour envers
l’humanité ».
Le président Erdoğan a critiqué « une guerre des changes lancée contre la Turquie ». Le Premier ministre Binali Yıldırım a
estimé que « la Turquie domine les sujets économiques, avec stabilité et sécurité ».
=== A L’AGENDA ===
Le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, se rend en Turquie. Il sera reçu par le président Erdoğan et tiendra une
réunion avec le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu, suivie d’une conférence de presse conjointe.
Le président Erdoğan se joindra au 10e congrès mondial de l'entrepreneuriat à Istanbul.
Le président Erdoğan et le Premier ministre Binali Yıldırım se joindront à la réunion au sommet des minorités musulmanes
organisée à Istanbul par la direction des affaires religieuses (Diyanet) avec 250 invités de 100 pays.
Le comité exécutif central de l'AKP tiendra une réunion présidée par le président Erdoğan.
Le Premier ministre Yıldırım se joindra à un panel de l'Université de Marmara pour discuter de la présidence exécutive un an
après le référendum constitutionnel.
Le CHP organise des manifestations contre l'état d'urgence dans toutes les provinces aujourd'hui à l’occasion de
l'anniversaire du référendum constitutionnel.

                                               I. POLITIQUE ETRANGERE

  Situation en Syrie/Opération FR-GB-US : « après les missiles, la proposition » titre en Une le journal libéral
  Hürriyet, qui rapporte que selon la presse russe, après les frappes aériennes menées contre le régime syrien,
  « les États-Unis, le Royaume-Uni et la France se préparent à présenter au Conseil de Sécurité des Nations Unies
  (NU) un projet de proposition de « la dernière chance pour la paix en Syrie, qui consiste à établir un cessez-le-
  feu et à rapporter une paix permanente ».
  Le président Recep Tayyip Erdoğan, qui a affirmé soutenir l’intervention, a ajouté : « Nous avons vu une fois de
  plus avec cette opération qu’aucun plan ne peut être mené sans la Turquie en Syrie. Il y a des plans établis sur
  le pétrole en Syrie. Nous allons casser ces jeux également ».
  Le Premier ministre Binali Yıldırım a déclaré que « la Turquie est aux côtés des civils » : « Nous protégerons les
  civils victimes de massacre par armes chimiques ou conventionnelles utilisées par le régime assassin ». Selon
  lui, « l’opération a été menée trop tardivement » mais «c'est quand même une réponse donnée au régime et
  aux assassins qui sont responsables de massacres. Nous considérons cette intervention comme positive ». Le
  quotidien Yeni Şafak relève en première page ces déclarations considérées comme « critiques » du Premier
  ministre qui aurait accusé l’Occident d’être resté « spectateur » du massacre commis par le régime de Bachar al
  Assad depuis 7 ans en Syrie. « Et subitement, cette oppression leur vient à l’esprit », s’est-il exclamé.
  Le président du principal parti d’opposition CHP, Kemal Kılıçdaroğlu, a réagi contre l’intervention : « ils
  essayent leurs nouvelles armes en Syrie, ceux qui les soutiennent n’ont pas d’amour envers l’humanité. (…) Les
  représentants des pays de la région n’arrivent pas à trouver de solutions à leurs propres problèmes et sont
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devenus les marionnettes des forces dominantes. Le pétrole et les ressources de gaz ne leur rapportent que des
ennuis ». Il a également critiqué le président R.T. Erdoğan : « si la Turquie collabore avec la Syrie, l’Iran, et
l’Irak alors ils pourront trouver une solution très facilement. Mais la Turquie chancelle tellement sur la
politique étrangère qu’elle est du côté des États-Unis le matin, et du côté de la Russie l’après-midi. Une
politique sans principe est observée » rapporte le journal Hürriyet.
La presse d’opposition estime que « contrairement au gouvernement AKP qui se félicite des frappes aériennes
contre la Syrie, le peuple turc réagit contre celles-ci ». Les quotidiens BirGün (syndicaliste de gauche) et
Evrensel (socialiste radical) consacrent leur Une aux manifestations hier à Istanbul et à Izmir par les partis
politiques et les ONG de gauche qui se sont rassemblés pour condamner les frappes aériennes contre la Syrie.
Sous le titre « Nous sommes aux côtés du peuple syrien », BirGün publie la photographie des manifestants
rassemblés devant le Consulat général de France à Istanbul et brandissant la pancarte « Non aux attaques
impérialistes contre la Syrie ». Le quotidien reprend les propos du journaliste et écrivain expert du Moyen-
Orient, Hüsnü Mahalli, convaincu que « ces attaques sont le résultat de la perte de contrôle des puissances
impérialistes occidentales sur la région. Elles ne savent plus quoi faire ».
Quant à Evrensel, le quotidien appelle les « occupants à quitter la région ». Le quotidien se fait l’écho des
propos de l’universitaire Berk Esen, expert des relations internationales à l’Université Bilkent, qui estime que
« l’AKP est coincé entre les Etats-Unis et la Russie. Il ne s’entend ni avec l’un ni avec l’autre. C’est la raison
pour laquelle le parti au pouvoir joue un double jeu dans sa politique syrienne ».
Le quotidien nationalo-kemaliste Aydınlık publie en Une l’interview réalisée avec un « haut dirigeant de l’AKP »
préférant rester dans l’anonymat qui réagit à son tour contre le soutien apporté par l’administration de l’AKP
aux frappes américaines, françaises et britanniques. Soulignant que « les cadres dirigeants du parti au pouvoir
ne parviennent pas à expliquer à leur base la raison de leur soutien aux Etats-Unis, qui protègent et gardent le
terroriste en chef, Fethullah Gülen, et qui ont envoyé cinq mille poids lourds remplis d’armes au PKK », le
« haut dirigeant de l’AKP » indique que « le soutien du parti à ces attaques lui fait perdre tout le gain électoral
de l’opération ‘Rameau d’olivier’, autrement dit au moins 5% des intentions de votes. Nous avons mis en danger
l’élection présidentielle 2019 ». Le quotidien ajoute que « les marchandages des dirigeants AKP avec les
autorités américaines, menés derrière des portes fermées, sont source de malaise au sein de l’AKP ».
Annonçant que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont demandé à la Russie, dans leur projet de
résolution soumise au Conseil de Sécurité de l’ONU, de « forcer le régime syrien à prendre sa place lors des
négociations de Genève », Cumhuriyet critique les trois pays qui ont « attaqué la Syrie avant de l’inviter à la
table des négociations ».
Déclarations du Secrétaire général de l’OTAN : Jens Stoltenberg, s’est entretenu avec la presse avant sa
visite à Ankara. Me journal libéral Vatan indique qu’il a dit « avoir fait appel aux pays alliés de l’OTAN à
soutenir davantage la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme ». J. Stoltenberg a également déclaré « être
content de l’attitude transparente de la Turquie s’agissant de l’opération « Rameau d’olivier ».
Situation en Méditerranée orientale : sous le titre « vigilance en Méditerranée », le quotidien
progouvernemental Yeni Şafak rapporte que « face à Athènes, qui a multiplié ses provocations avec le soutien
des flottes des américaine, britannique et française, qui essayent de s’installer en Méditerranée orientale en
prenant Assad comme prétexte, la Turquie a pris une initiative importante et déployé 2 sous-marins et au
moins 12 bâtiments de guerre dans la région, qui surveilleront 24h/24 les agissements de ces pays ».
Le quotidien fait remarquer que « les pays occidentaux et Israël s’intéressent de plus en plus à la Méditerranée
orientale en raison de ses potentielles ressources en hydrocarbures » et rappelle que l’armée turque avait
récemment « éloigné de la zone un navire de forage italien ».
Selon le journal, l’attaque chimique du régime de Bachar al Assad a servi de prétexte pour les puissances
occidentales pour s’installer dans la région. Il note que la Turquie a renforcé ses mesures de sécurité face à la
« guerre énergétique » de ce pays et les provocations d’Athènes qui se sont multipliées après l’intervention
turque à Afrin.

                                           II. POLITIQUE INTERIEURE
Lutte contre « FETÖ » (« organisation terroriste de Fethullah Gülen »): le journal libéral Hürriyet
indique que le Président de la République, Recep Tayyip Erdoğan, a déclaré que la lutte contre les membres de
« FETÖ » à l’étranger allait continuer : « Nous avons extradé 80 membres de FETÖ jusqu’à présent. Toi aussi
[Ndr : Fethullah Gülen] tu reviendras de Pennsylvanie. ‘George’ (les EU) te protégera un moment, mais ensuite
il se lassera de toi et te laissera ».
Le quotidien progouvernemental Karar rapporte que l’Allemagne « mène une enquête pénale » contre Adil
Öksüz, un haut responsable de la confrérie Gülen qui aurait joué un rôle important dans la tentative de coup
d’Etat contre le gouvernement AKP le 15 juillet 2016. En cavale après une brève arrestation le lendemain du
putsch, Adil Öksüz se cacherait selon les autorités turques en Allemagne. La Turquie réclame son extradition.
L’Allemagne aurait promis à la Turquie de l’arrêter s’il était retrouvé.
Lutte contre « FETÖ »             / Rapport de la Commission européenne : plusieurs quotidiens
progouvernementaux se félicitent que la Commission européenne, dans un rapport sur la Turquie qu’elle devrait
publier demain, qualifierait la confrérie Gülen d’organisation terroriste. Selon Türkiye, les gülénistes seraient
« sous le choc » de ce changement de position de l’UE à leur égard. « L’UE a vu FETÖ », titre satisfait un autre
quotidien progouvernemental Star.
Le quotidien nationalo-kémaliste Sözcü reprend en Une les propos du président du parti islamo-conservateur
Saadet Partisi, Temel Karamollaoğlu, qui a mis, lors de son discours à Erzurum [Nord-Est du pays], l’accent sur
les étroites relations à l’époque de membre de l’AKP avec les membres de la confrérie Gülen, considérée
aujourd’hui par le gouvernement comme organisation terroriste. « Si les critères utilisés par l’Etat pour la
détection des membres de FETÖ s’appliquaient aux membres de l’AKP, au moins 75% d’entre eux iraient en
prison. Avant, je disais qu’ils constituaient au moins 60%, mais je comprends maintenant que je dois me
corriger. Le problème numéro un de notre pays est cette injustice. Une tentative de coup d’Etat a eu lieu dans
notre pays. Qui en étaient les auteurs? Les gens que tu [Erdoğan] as placés [dans les hauts rangs] de l’Etat. Tu
es allé jusqu’à avouer ‘mais qu’est-ce qu’ils [FETÖ] nous ont demandé que nous n’avons pas fait’ ».
Économie : les propos du président Erdoğan concernant l’économie sont repris par le journal libéral Habertürk.
Selon le président, « une guerre des changes a été lancée contre la Turquie » : « Oh ceux qui sont dans le
secteur de la finance, n’essayez pas de nous menacer avec cela, car vous ne pourrez trouver le droit de vivre en
Turquie. Si vous ne trahissez pas la Turquie, alors nous vous soutiendrons ». Le journal Milliyet (libéral)
rapporte les propos du Premier ministre Binali Yıldırım qui estime qu’ « une propagande économique est menée
par l’opposition ces dernières semaines » : « si le dollar et l’inflation augmentent, ils vont se mettre à crier de
joie. Mais la Turquie domine le sujet avec stabilité et sécurité » a-t-il dit.
Procès du pasteur américain : Yeni Şafak rapporte que le procès du pasteur américain Andrew Craig Brunson
s’ouvre aujourd’hui à la cour d’assises n°2 d’Izmir. Le pasteur risque, selon le journal, jusqu’à 35 ans de prison
pour « collecte d’informations à des fins d’espionnage militaire et politique ». D’après le quotidien, des liens du
pasteur avec des membres de la confrérie Gülen, qualifiée par le gouvernement turc aujourd’hui d’organisation
terroriste, et des membres du PKK auraient été établis.
Privatisation des usines de sucre : Cumhuriyet déplore en Une la vente par l’Etat de l’usine de sucre de
Kırşehir à la société Tutgu Alimentation qui, selon le quotidien, « n’a poursuivi aucune activité commerciale
depuis cinq ans. Cette société fondée avec un capital de trois cent mille livres turques vient d’acheter une
usine à 330 millions TL. Le propriétaire de cette société, soupçonnée d’être une ‘société fictive’, est un proche
du propriétaire du géant de la construction turque, Cengiz Construction, une des sociétés favoris de l’AKP ».
Sport : la presse d’opposition relaie en première page la victoire 2-0 de l’équipe de football de Galatasaray
contre l’équipe de Başakşehir, soutenue par le président Erdoğan. Indiquant que le président Erdoğan a
« ouvertement encouragé le club de Başakşehir », lors de son récent discours dans cette ville, Cumhuriyet
critique le président pour avoir « mélangé la politique et le sport ». Sous le titre « Ce n’est pas le palais
(présidentiel), mais Galatasaray qui a gagné », le quotidien indique qu’à cinq semaines de la fin de la saison,
Galatasaray a récupéré la tête du classement. Le quotidien relaie également le tweet de la présidente du IYI
parti, Meral Akşener, « Galatasaray 2 – 0 Recep Tayyip Erdoğan ». Sözcü souligne que les supporters présents
dans le stade de Galatasaray ont crié durant les dernières minutes de la rencontre le slogan kémaliste : « Nous
sommes les soldats de Mustafa Kemal ».
                                          III.    IMAGE DE LA FRANCE :
Syrie : Le journal Hürriyet rapporte en pages intérieures les déclarations du président français, Emmanuel
Macron, qui a indiqué que « l’opération menée en Syrie avait permis de séparer les Turcs et les Russes » et a
déclaré qu’ « il faut s’entretenir avec la Turquie, l’Iran, la Syrie et la Russie pour permettre de construire une
paix permanente ».
Selon le quotidien progouvernemental Yeni Şafak, en Une, le Président Emmanuel Macron a « avoué le but de
l’attaque » en disant « Nous avons réussi à séparer les Turcs des Russes ». Selon le journal, « la France a ainsi
clairement mis en évidence que la cible de l’attaque était l’alliance formée par la Turquie, l’Iran et la
Russie ». Selon le journal, le président français souhaite organiser un sommet quadripartite avec ses homologues
turc, russe et iranien, et a indiqué qu’il avait envisagé de se rendre à Istanbul pour participer au sommet sur la
crise syrienne [NDR, du 4 avril dernier] mais que la situation dans la Ghouta orientale s’était entre temps
aggravée.
The Color Run à Paris : le journal Milliyet rapporte en pages intérieurs la course « The Color Run » organisée
à Paris, et indique que la tour Eiffel a été colorée grâce aux participants qui se sont aspergés de poudre de
couleur tout le long des 5 km de la course.
Manifestations contre le gouvernement à Marseille et Nantes : le journal Habertürk indique que
plusieurs personnes ont été arrêtées lors des manifestations contre le gouvernement organisées par des
syndicats à Marseille et à Nantes.
« La liberté »,                                                                          « Le Porte-parole »,                               « Info turque »,
                                                     « Le matin »,
Quotidien de référence, libéral                                                            opposition, nationalo-kémaliste                       pro-gouvernemental,
                                                 pro-gouvernemental,
 Groupe Doğan (324 000 ex.)                                                                         (291 000 ex.)                             Groupe Bilgin (214 000 ex.)
                                              groupe Çalık (302 000 ex.)

        « Turquie »,                                « La Nation »,                              « Nouvelle aurore »,
    pro-gouvernemental,                          pro-gouvernemental,                  islamo-conservateur, progouvernemental,                  « La Patrie », nationaliste,
  Groupe Ihlas (133 000 ex.)                      Groupe Demirören                                Groupe Albayrak                                  Groupe Demirören
                                                     (132 000 ex.)                                  (110 000 ex.)                                     (103 000 ex.)

                                                                                                                                                  « La République »,
        Conservateur,                               « La décision »,                                « La Clarté »,                               opposition, kémaliste
     progouvernemental                 conservateur, dissident de Star, proche                   nationalo-kémaliste                                 (38 000 ex.)
        (102 000 ex.)                    de l’ex-Premier ministre Davutoğlu                           (50 000 ex.)
                                                    (52 000 ex.)

         « Un Jour »,                                                             Edition anglophone de Sabah (progouvernemental),      Edition anglophone de Hürriyet (libéral)
    syndicaliste de gauche                         « Universel »,                                   Groupe Çalık                                     Groupe Doğan
         (12 000 ex.)                             Socialiste radical                                 (6 700 ex.)                                      (5 700 ex.)
                                                     (5 500 ex.)

          CE DOCUMENT A ETE REALISE A PARTIR D’UNE TRADUCTION LIBRE DES ARTICLES DE LA PRESSE TURQUE ET NE REFLETE PAS LA POSITION OFFICIELLE DES AUTORITES FRANÇAISES.
                                                  SON CONTENU N’ENGAGE PAS LA RESPONSABILITE DE L’AMBASSADE DE FRANCE.
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