AFTER DARK MERCREDI WEDNESDAY - Verbier Festival

La page est créée Rémi Marty
 
CONTINUER À LIRE
AFTER DARK
                                                           MERCREDI WEDNESDAY
                                                           24 JUILLET JULY

THE LAB, KABARETT : THE DEGENERATES

Cigdem Tuncelli violon                                     Inspirés par le concert de Daniel Hope Berlin 1938, les talents
Thomas Chartre violoncelle                                 de la Verbier Festival Academy offrent un aperçu des styles
Samuel Sparrow clarinette                                  musicaux du cabaret berlinois des années 1920-30, injustement
Maggie O’Leary basson                                      qualifié de « dégénéré » ou « Entartete » par le Troisième Reich.
Arthur Escriva trompette                                   Inspired by Daniel Hope’s exploration of Berlin 1938, musicians of
Alexander Ullman piano                                      the Verbier Festival Academy provide a glimpse into the Berlin
Jeanne Gérard soprano                                       cabarets of the twenties and thirties with this late-night sampling of
Olivia Boen soprano
                                                            musical styles unjustly branded as ‘degenerate’ or ‘Entartete’ by
Quatuor Agate quatuor à cordes
Ema Nikolowska mezzo-soprano                                the Third Reich.
Daniel Gerzenberg piano

Avec la participation exceptionnelle de Thomas Quasthoff

bohuslav martinů (1890–1959)
La revue de cuisine
- Prologue. Allegretto (March)

kurt weill (1900–1950)
- J’attends un navire
- Je ne t’aime pas
- Youkali

bohuslav martinů
La revue de cuisine
- Tango. Lento

arnold schoenberg (1874–1951)
Quatuor à cordes N° 2 op.10
- Littanei. Langsam

hanns eisler (1898–1962)
- Solidaritätslied
- Hollywood Liederbuch :
- An den kleinen Radioapparat
- Über den Selbstmord
-Hölderlin-Fragmente :
- An eine Stadt
- Abortion is Illegal

bohuslav martinů
La revue de cuisine
- Charleston. Poco a poco Allegro
  (Tempo di Charleston)

george gershwin (1898–1937)
- By Strauss
- The Man I Love
- Vodka

bohuslav martinů
La revue de cuisine
- Final. Tempo di Marcia–Allegretto

kurt weill
Die Moritat von Mackie Messer
kurt weill (1900–1950)                             Je n’ai pas pleuré, je n’ai pas souffert
- J’attends un navire                              Ce n’était qu’un rêve et qu’une folie.
                                                   Il me suffira que tes yeux soient clairs
Beautiful girl! Bella Francesa!                    Sans regret du soir, ni mélancolie.
Deux dollars!                                      Il me suffira de voir ton bonheur
                                                   Il me suffira de voir ton sourire.
Tu seras content.                                  Conte-moi comment elle a pris ton cœur
Entre chez moi! Mets-toi à l’aise!                 Et même dis-moi ce qu’on ne peut dire.
Prends-moi, paye-moi                               Non, tais-toi plutôt... Je suis à genoux
Et va-t’en!                                        Le feu s’est éteint, la porte est fermée
Pars, ce n’est pas toi que j’attends.              Ne demande rien, je pleure... C’est tout.
                                                   Je ne t’aime pas, ô mon bien-aimé.
J’attends un navire qui viendra
Et pour le conduire, ce navire a                   ..............................................................................
Le vent de mon coeur qui soupire
L’eau de mes pleurs le portera                     kurt weill
                                                   - Je ne t’aime pas
Et si la mer veut le détruire
Ce navire qui viendra                              Retire ta main, je ne t’aime pas
Je le porterai, ce navire                          Car tu l’as voulu, tu n’es qu’un ami.
Jusqu’à Bordeaux entre mes bras!                   Pour d’autres sont faits le creux de tes bras
                                                   Et ton cher baiser, ta tête endormie.
Là-bas on m’appelait Marie                         Ne me parle pas, lorsque c’est le soir
Et les garçons au coin des champs                  Trop intimement, à voix basse même
Me chatouillaient pour que je rie                  Ne me donne pas surtout ton mouchoir :
Et que je cède en me battant.                      Il renferme trop le parfum que j’aime.
Mais toi pour qui je suis «Chérie»                 Dis-moi tes amours, je ne t’aime pas
Prends-moi, paye-moi                               Quelle heure te fut la plus enivrante ?
Et va-t’en!                                        Et si elle t’aimait bien, et si elle fut ingrate
                                                   En me le disant, ne sois pas charmant.
J’attends un navire qui viendra                    Je n’ai pas pleuré, je n’ai pas souffert
Et pour le conduire, ce navire a                   Ce n’était qu’un rêve et qu’une folie.
Le vent de mon coeur qui soupire                   Il me suffira que tes yeux soient clairs
L’eau de mes pleurs le portera                     Sans regret du soir, ni mélancolie.
                                                   Il me suffira de voir ton bonheur
Et si la mer veut le détruire                      Il me suffira de voir ton sourire.
Ce navire qui viendra                              Conte-moi comment elle a pris ton cœur
Je le porterai, ce navire                          Et même dis-moi ce qu’on ne peut dire.
Jusqu’à Bordeaux entre mes bras!                   Non, tais-toi plutôt... Je suis à genoux
                                                   Le feu s’est éteint, la porte est fermée
Deux dollars!                                      Ne demande rien, je pleure... C’est tout.
Chacun qui me prend                                Je ne t’aime pas, ô mon bien-aimé.
Est un marin de mon navire.
Torture-moi!                                       I don’t love you
Chaque tourment                                    Take away your hand -- for I don’t love you;
Est une voile à mon navire                         Because you have wished it, you are only a friend.
Bats-moi!                                          Your embrace is for other people,
Mon coeur saignant                                 Your dear kiss, your slumbering head.
Est le drapeau de mon navire                       Don’t talk to me when it is evening
De ce navire, mon amant!                           In that very low voice, for it is too intimate;
                                                   And especially don’t give me your handkerchief:
J’attends un navire qui viendra                    It holds too much of the scent I love.
Et pour le conduire, ce navire a                   Tell me of your loves -- for I don’t love you,
Le vent de mon coeur qui soupire                   Tell me of your most intoxicating moment.
L’eau de mes pleurs le portera                     And if she loved you well, or if she was ungrateful,
                                                   In telling me, don’t be charming --
Et si la mer veut le détruire                      I haven’t cried, I haven’t suffered,
Ce navire qui viendra                              It was only a dream -- a kind of madness.
Je le porterai, ce navire                          It is enough to see your clear eyes,
Jusqu’à Bordeaux entre mes bras!                   With neither the regret of evening nor melancholy.
                                                   It is enough to see your joy,
Retire ta main, je ne t’aime pas                   It is enough to see your smile.
Car tu l’as voulu, tu n’es qu’un ami.              Tell me how she stole your heart,
Pour d’autres sont faits le creux de tes bras      And tell me especially what shouldn’t be told.
Et ton cher baiser, ta tête endormie.              No, rather be silent... I am on my knees.
Ne me parle pas, lorsque c’est le soir             The fire has gone out, the door is closed.
Trop intimement, à voix basse même                 Don’t ask me anything, I’m crying... that’s all.
Ne me donne pas surtout ton mouchoir :             I don’t love you, oh my beloved!
Il renferme trop le parfum que j’aime.
Dis-moi tes amours, je ne t’aime pas
Quelle heure te fut la plus enivrante ?
Et si elle t’aimait bien, et si elle fut ingrate
En me le disant, ne sois pas charmant.
kurt weill                             Youkali,
- Youkali                              c’est le bonheur,
C’est presqu’au bout du monde,         c’est le plaisir.
ma barque vagabonde,                   Mais c’est un rêve, une folie,
errant au gré de l’onde,               il n’y a pas de Youkali!
m’y conduisit un jour.                 Mais c’est un rêve, une folie,
L’île est toute petite,                il n’y a pas de Youkali!
mais la fée qui l’habite
gentiment nous invite                  It’s almost at the end of the world
à en faire le tour.                    My vagabond boat,
Youkali,                               Drifting at the whim of the waves,
c’est le pays de nos désirs,           Brought me there one day.
Youkali,                               The island is tiny,
c’est le bonheur,                      But the Fairy who lives there
c’est le plaisir.                      Gently invites us
Youkali,                               To go around a trip.
c’est la terre où l’on                 Youkali,
quitte tous les soucis,                It is the land of our desires,
c’est dans notre nuit,                 Youkali,
comme une éclaircie.                   It is happiness,
l’étoile qu’on suit,                   It is pleasure.
c’est Youkali!                         Youkali,
Youkali,                               It is the land where
c’est le respect                       You quit all your troubles,
de tous les vœux échangés.             It is, in our night,
Youkali,                               Like a clearing.
c’est le pays                          The star we follow,
des beaux amours partagés.             it’s Youkali !
C’est l’espérance                      Youkali,
qui est au cœur de tous les humains,   It is respect
la délivrance                          Of all the exchanged wishes.
que nous attendons tous pour demain.   Youkali,
Youkali,                               It is the country
c’est le pays de nos désirs,           Of the beautiful shared loves.
Youkali,                               It is hope
c’est le bonheur                       At the heart of all the humans,
c’est le plaisir,                      The relief
mais c’est un rêve, une folie,         We all await for tomorrow.
il n’y a pas de Youkali!               Youkali
mais c’est un rêve, une folie,         It is the land of our desires,
il n’y a pas de Youkali!               Youkali,
Et la vie nous entraîne,               It is happiness
lassante, quotidienne,                 It is pleasure,
mais la pauvre âme humaine,            But this is a dream, a folly,
cherchant partout l’oubli,             There is no Youkali !
a pour quitter la terre,               But this is a dream, a folly,
su trouver le mystère                  There is no Youkali !
où nos rêves se terrent                And life leads us,
en quelque Youkali...                  Tedious routine,
Youkali,                               But the poor human soul,
c’est le pays de nos désirs,           Seeking forgetfulness everywhere,
Youkali,                               In order to quit earth,
c’est le bonheur,                      resolved the mystery
c’est le plaisir.                      Where our dreams hide
Youkali,                               In some Youkali...
c’est la terre où l’on                 Youkali
quitte tous les soucis,                It is the land of our desires,
c’est dans notre nuit,                 Youkali,
comme une éclaircie,                   It is happiness
l’étoile qu’on suit,                   It is pleasure.
c’est Youkali!                         Youkali,
Youkali,                               It is the land where
c’est le respect                       You quit all your troubles,
de tous les vœux échangés,             It is, in our night,
Youkali,                               Like a clearing.
c’est le pays                          The star we follow,
des beaux amours partagés,             it’s Youkali !
C’est l’espérance                      Youkali,
qui est au cœur de tous les humains,   It is respect
la délivrance                          Of all the exchanged wishes.
que nous attendons tous pour demain.   Youkali,
Youkali,                               It is the country
c’est le pays de nos désirs,           Of the beautiful shared loves,
It is hope                                                                       Lend thy coolness,
At the heart of all the humans,                                                  quench the conflagration,
The relief                                                                       Cancel all hope,
We all await for tomorrow.                                                       vouchsafe the light!
Youkali,                                                                         Fires in the heart
It is the land of our desires,                                                   still glow openly,
Youkali,                                                                         Deep within me
It is happiness                                                                  a cry is still awake . .
It is pleasure.                                                                  Kill all longing,
But this is a dream, a folly,                                                    close the wound!
There is no Youkali !                                                            Take love from me.
But this is a dream, a folly,                                                    give me thy joy!
There is no Youkali !
                                                                                 ..............................................................................
..............................................................................
                                                                                 hanns eisler (1898–1962)
arnold schoenberg (1874–1951)                                                    - Solidaritätslied
Quatuor à cordes N° 2 op.10
- Littanei. Langsam                                                              Vorwärts und nicht vergessen,
                                                                                 worin unsere Stärke besteht!
Tief ist die trauer                                                              Beim Hungern und beim Essen,
die mich umdüstert,                                                              vorwärts und nie vergessen: die Solidarität!
Ein tret ich wieder
Herr! in dein haus …                                                             Auf ihr Völker dieser Erde,
Lang war die reise,                                                              einigt euch in diesem Sinn,
matt sind die glieder,                                                           daß sie jetzt die eure werde,
Leer sind die schreine,                                                          und die große Näherin.
voll nur die qual.
Durstende zunge                                                                  Vorwärts und nicht vergessen,
darbt nach dem weine.                                                            worin unsere Stärke besteht!
Hart war gestritten,                                                             Beim Hungern und beim Essen,
starr ist mein arm.                                                              vorwärts und nie vergessen: die Solidarität!
Gönne die ruhe
schwankenden schritten,                                                          Schwarzer, Weißer, Brauner,
Hungrigem gaume                                                                  Gelber! Endet ihre Schlächterei!
bröckle dein brot!                                                               Reden erst die Völker selber,
Schwach ist mein atem                                                            werden sie schnell einig sein.
rufend dem trauma,
Hohl sind die hände,                                                             Vorwärts und nicht vergessen,
fiebernd der mund . .                                                            worin unsere Stärke besteht!
Leih deine kühle,                                                                Beim Hungern und beim Essen,
lösche die brände,                                                               vorwärts und nie vergessen: die Solidarität!
Tilge das hoffen,
sende das licht!                                                                 Wollen wir es schnell erreichen,
Gluten im herzen                                                                 brauchen wir noch dich und dich.
lodern noch offen,                                                               Wer im Stich läßt seinesgleichen,
Innerst im grunde                                                                läßt ja nur sich selbst im Stich.
wacht noch ein schrei . .
Töte das sehnen,                                                                 Vorwärts und nicht vergessen,
schliesse die wunde!                                                             worin unsere Stärke besteht!
Nimm mir die liebe,                                                              Beim Hungern und beim Essen,
gieb mir dein glück!                                                             vorwärts und nie vergessen: die Solidarität!

Deep is the sorrow                                                               Unsre Herrn, wer sie auch seien,
that darkens around me,                                                          sehen unsre Zwietracht gern,
Once more I enter,                                                               denn solang sie uns entzweien,
Lord! thy house…                                                                 bleiben sie doch unsre Herrn.
Long was the journey,
weary now the limbs.                                                             Vorwärts und nicht vergessen,
Empty the altars,                                                                worin unsere Stärke besteht!
full only the torment.                                                           Beim Hungern und beim Essen,
The parched tongue                                                               vorwärts und nie vergessen: die Solidarität!
longs for the wine.
Hard was the struggle,                                                           Proletarier aller Länder,
numb is my arm.                                                                  einigt euch und ihr seid frei.
Grant sweet repose                                                               Eure großen Regimenter
to faltering footsteps,                                                          brechen jede Tyrannei!
For hungry mouths
crumble your bread!                                                              Vorwärts und nicht vergessen
Weak is my breath                                                                und die Frage korrekt gestellt
calling forth the dream,                                                         beim Hungern und beim Essen:
Hands are empty,                                                                 Wessen Morgen ist der Morgen?
feverish the mouth . .                                                           Wessen Welt ist die Welt?
Forward, and never to forget                                                     Denn angesichts dieses Elends werfen die Menschen In einem
what our strength consists of!                                                   Augenblick
While starving and while eating,                                                 Ihr unerträgliches Leben fort.
forward, not to forget
solidarity!                                                                      About suicide
                                                                                 In this country and in these times,
Stand up, you, peoples of this Earth!                                            Dreary evenings should not be allowed;
Unite in the sense which here is:                                                Also high bridges over the rivers,
That she now become yours,                                                       Even the hours between nightfall and morning, And the whole of
and the big foster mother.                                                       wintertime as well.
                                                                                 That is dangerous!
Black, White, Swarthy, Yellow!                                                   Because, in view of this misery,
End up their bloodbaths!                                                         People throw away,
Once the peoples themselves speak,                                               In a single moment,
they rapidly will be united.                                                     Their unendurable life.

If we want to obtain it rapidly                                                  ..............................................................................
we still need you and you.
Who abandons fellow beings,                                                      hanns eisler (1898–1962)
solely, that is clear, abandons himself.                                         Hölderlin-Fragmente :
                                                                                 An eine Stadt
Our masters, whoever they are
like to see our disunity,                                                        Lange lieb’ ich dich schon, möchte dich, mir zur Lust,
for, as long as they divide us,                                                  Mutter nennen, und dir schenken ein [kunstlos]1 Lied,
it’s true that they stay our masters.                                            [Du, der]2 Vaterlandsstädte
                                                                                 Ländlichschönste, so viel ich sah.
Proletarians of all countries                                                    Wie der Vogel des Walds über die Gipfel fliegt,
unite and you will be free!                                                      Schwingt sich über den Strom, wo er vorbei dir glänzt,
Your big regiments                                                               Leicht und kräftig die Brücke,
smash any tyranny.                                                               Die von Wagen und Menschen tönt.
                                                                                 [Wie von Göttern gesandt, fesselt’ ein Zauber einst
Forward, and never to forget,                                                    Auf die Brücke mich an,]3 da ich vorüber ging,
the question asked to anybody:                                                   [Und herein in die Berge ]4
Do you want to starve or to eat?                                                 Mir die reizende Ferne schien,
Whose morning is the morning?                                                    [Und der Jüngling, der Strom, fort in die Ebne zog,
Whose world is the world?                                                        Traurigfroh, wie das Herz, wenn es, sich selbst zu schön,
                                                                                 Liebend unterzugehen,
..............................................................................   In die Fluten der Zeit sich wirft.]3
                                                                                 [Quellen hattest du ihm, hattest dem Flüchtigen
hanns eisler (1898–1962)                                                         Kühle Schatten geschenkt, und die Gestade sahn
Hollywood Liederbuch :                                                           All’ ihm nach, und es bebte
An den kleinen Radioapparat                                                      Aus den Wellen ihr lieblich Bild.]5
                                                                                 [Aber schwer in das Tal hing die gigantische,
Du kleiner Kasten, den ich flüchtend trug,                                       Schiksalskundige Burg nieder bis auf den Grund,
Daß meine Lampen mir auch nicht zerbrächen,                                      Von den Wettern zerrissen;
Besorgt vom Haus zum Schiff, vom Schiff zum Zug,                                 Doch die ewige Sonne goß
Daß meine Feinde weiter zu mir sprächen,                                         Ihr verjüngendes Licht über das alternde
An meinem Lager und zu meiner Pein,                                              Riesenbild, und umher grünte lebendiger
Der letzten nachts, der ersten in der Früh,                                      Epheu; freundliche Wälder
Von ihren Siegen und von meiner Müh:                                             Rauschten über die Burg herab.]3
Versprich mir, nicht auf einmal stumm zu sein!                                   Sträuche blühten herab, bis wo im heitern Tal,
                                                                                 An den Hügel gelehnt, oder dem Ufer hold,
Oh, you little box I carried as I fled                                           Deine fröhlichen Gassen
Carefully so that no valve breaks                                                Unter duftenden Gärten ruhn.
Fleeing from house to train, from train to ship                                  Du hast dem Flüchtigen
So that my enemies might still address me.                                       kühlenden Schatten geschenkt
At my bedside and to torment me                                                  und die Gestade sahen
From dawn until last thing at night,                                             ihm alle nach und es tönte
Shouting their victories and my worst fears:                                     aus den Wellen das liebliche Bild.
Promise at least you won’t go silent again!
                                                                                 Long have I loved you. I should like, for my pleasure,
..............................................................................   To call you «Mother» and to present to you an artless song,
                                                                                 To you, the most beautiful city of the Fatherland,
hanns eisler (1898–1962)                                                         As far as I have seen.
Hollywood Liederbuch :                                                           As the bird of the forest flies over the peaks,
Über den Selbstmord                                                              so the bridge lightly and strongly swings itself
                                                                                 across the river, there where [the river] gleams past you -
In diesem Lande und in dieser Zeit                                               [the bridge] ringing with wagons and people.
Dürfte es trübe Abende nicht geben,                                              As if sent by gods, an enchantment once bound me
auch hohe Brücken über die Flüsse.                                               to the bridge, as I walked the past,
Selbst die Stunden zwischen Nacht und Morgen Und die ganze                       the magic captured me as well
Winterzeit dazu;                                                                 when the bewitching distance shone into the mountains for me.
Das ist gefährlich!
And the youth, the river, travelled off into the lowlands,                       george gershwin (1898–1937)
sadly happy, as the heart, when, finding itself too beautiful,                   - By Strauss
throws itself, to perish in love,
into the floodwaters of time.                                                    Away with the music of Broadway
[...]1                                                                           Be off with your Irving Berlin
                                                                                 Oh I give no quarter to Kern or Cole Porter
But heavily into the valley hung the gigantic                                    And Gershwin keeps pounding on tin
castle that knows fate - down to the valley floor,                               How can I be civil when hearing this drivel
rent by the weather;                                                             It`s only for nightclubbin` souses
but the eternal sun poured                                                       Oh give me the free `n` easy waltz that is Vienneasy and
its rejuvenating light over the aging                                            Go tell the band If they want a hand
colossal edifice, and all about it grew living                                   The waltz must be Strauss`s
ivy, friendly forests                                                            Ya, ya ya, give me oom-pa-pah
soughed down over the castle.                                                    When I want a melody
Shrubs bloomed downward to the joyful valley                                     Lilting through the house
where, leaned against the hills or caressing the shore,                          Then I want a melody
your merry streets                                                               By Strauss
rest under scented gardens.                                                      It laughs, it sings, the world is in rhyme
                                                                                 Swinging to three-quarter time
..............................................................................   Let the Danube flow along
                                                                                 And the Fledermauss
hanns eisler (1898–1962)                                                         Keep the wine and give me song
Hölderlin-Fragmente :                                                            By Strauss
- Abortion is Illegal                                                            By Jove, by Jing, by Strauss is the thing
                                                                                 So I say to ha-cha-cha, heraus!
“Please, doctor. I’ve missed my monthly...”                                      Just give me your oom-pa-pah, by Strauss!
Why, this is simply great!                                                       Let the Danube flow along
If I may put it bluntly                                                          And the Fledermauss
You’re raising our birthrate.                                                    Keep the wine and give me song
“Please, doctor, now we’re homeless...”                                          By Strauss
But you’ll have a bed somewhere                                                  By Jove, by Jing, by Strauss is the thing
So best put your feet up, moan less                                              So I say to ha-cha-cha, heraus!
And force yourself to grin and bear.                                             Just give me your oom-pa-pah,
You’ll make a simply splendid little mummy                                       By Strauss
Producing cannon-fodder from your tummy
That’s what your body’s for, and you know it,                                    ..............................................................................
what’s more
And it’s laid down by law                                                        george gershwin (1898–1937)
And now get this straight:                                                       - The Man I Love
You’ll soon be a mother, just wait.
“But, doctor, no job or dwelling:                                                Someday he’ll come along
My man would find kids the last straw...”                                        The man I love
No, rather a new compelling                                                      And he’ll be big and strong
Objective to work for.                                                           The man I love
“But, doctor...” Really, Frau Griebel                                            And when he comes my way
I ask myself what this means                                                     I’ll do my best to make him stay
You see, our state needs people                                                  He’ll look at me and smile
To operate our machines.                                                         I’ll understand
You’ll make a simply splendid little mummy                                       And in a little while
Producing factory fodder from your tummy                                         He’ll take my hand
That’s what your body’s for,                                                     And though it seems absurd
and you know it, what’s more                                                     I know we both won’t say a word
And it’s laid down by law                                                        Maybe I shall meet him Sunday, maybe Monday, maybe not
And now get this straight:                                                       Still I’m sure to meet him one day
You’ll soon be a mother, just wait.                                              Maybe Tuesday will be my good news day
“But, doctor, there’s such unemployment...”                                      He’ll build a little home
I can’t follow what you say.                                                     Just meant for two
You’re all out for enjoyment                                                     From which I’d never roam
Then grumble at having to pay.                                                   Who would, would you?
If we make a prohibition                                                         And so all else above
You bet we’ve a purpose in mind.                                                 I’m waiting for the man I love
Better recognize your condition                                                  He’ll build a little home
And once you’ve agreed to put yourselves in                                      Just meant for two
our hands, you’ll find                                                           From which I’d never roam
You’re a simply splendid little mummy                                            Who would, would you?
Producing cannon fodder from your tummy                                          And so all else above
That’s what your body’s for,                                                     I’m waiting for
and you know it, what’s more                                                     The man I love
And it’s laid down by law
And now get this straight:
You’ll soon be a mother,
just wait.
george gershwin (1898–1937)                                                      Ballad of Mack the Knife (1948 version)
- Vodka                                                                          And the shark, he has teeth;
                                                                                 he has them in his face.
Of all concoctions alcoholical                                                   And Macheath, he has a knife,
I know, but one that’s diabolical                                                but no one sees the knife.
I simply thrive on old Champagne and sparkling Burgundy                          And the shark’s fins are
Whiskey, Cointreau, Moselle                                                      red when he sheds blood;
Or Eau de Vie are just like tea                                                  Mack the Knife wears a glove
But, vodka, dont give me vodka,                                                  on which no sign of a crime can be seen.
For when I take a little drink                                                   On a beautiful, blue-skied Sunday
I forget to think                                                                a dead man lies on the Strand
What a little drink can do to me                                                 and someone turns the corner,
                                                                                 the one they call Mack the Knife.
Vodka, dont give me vodka,                                                       And Schmul Meier’s still not been found,
For when I take a little nip, I begin to slip                                    and many such a rich man
And I start romancing with the man that I am dancing with                        and his money has Mack the Knife,
For vodka, makes me feel oddka                                                   against whom no one can prove anything.
I go and grab a six foot two, anyone will do                                     Jenny Towler was found
If he’s only wise enough to see                                                  with a knife in her chest
I’ll not scream should he kiss me                                                and on the embankment there’s Mack the Knife,
Couldn’t if I would, wouldn’t if I could                                         who knows nothing of any of it.
Vodka, you ruin me.                                                              And the great fire in Soho,
                                                                                 seven children and an old man.
..............................................................................   In the crowd Mack the Knife, whom
                                                                                 one asks nothing, and who knows nothing.
kurt weill                                                                       And the underage widow,
Die Moritat von Mackie Messer                                                    whose name everyone knows,
                                                                                 woke up and was defiled.
Die Moritat von Mackie Messer :                                                  Mack, what was your price?
1. Und der Haifisch, der hat Zähne                                               And the [little] fish, they disappear.
und die trägt er im Gesicht                                                      But to the dismay of the court:
und Macheath, der hat ein Messer,                                                The shark is ultimately summoned,
doch das Messer sieht man nicht.                                                 but the shark knows nothing.
                                                                                 And he cannot remember,
2. Ach, es sind des Haifischs Flossen                                            And one can’t get hold of him:
Rot, wenn dieser Blut vergiesst!                                                 For a shark is no shark,
Mackie Messer trägt ‘nen Handschuh                                               When one can’t prove it.
Drauf man keine Untat liest.

3. An der Themse grünem Wasser
Fallen plötzlich Leute um!
Es ist weder Pest noch Cholera
Doch es heisst: Maceath geht um.

4. An ‘nem schönen blauen Sonntag
Liegt ein toter Mann am Strand
Und ein Mensch geht um die Ecke
Den man Mackie Messer nennt.

5. Und Schmul Meier bleibt verschwunden
Und so mancher reiche Mann
Und sein Geld hat Mackie Messer
Dem man nichts beweisen kann.
6. Jenny Towler ward gefunden
Mit ‘nem Messer in der Brust
Und am Kai geht Mackie Messer
Der von allem nichts gewusst.

7. Wo ist Alfons Glite, der Fuhrherr?
Kommt das je ans Sonnenlicht?
Wer es immer wissen könnte-
Mackie Messer weiß es nicht.

8. Und das grosse Feuer in Soho
Sieben Kinder und ein Greis-
In der Menge Mackie Messer, den
Man nicht fragt und der nichts weiss.

9. Und die minderjährige Witwe
deren Namen jeder weiss
Wachte auf und war geschändet,
Mackie, welches war dein Preis
Vous pouvez aussi lire