DIRECTION DEPARTEMENTALE DES TERRITOIRES DE L'AVEYRON - Diagnostic prospectif du département de l'Aveyron à l'horizon 2030
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DIRECTION DEPARTEMENTALE DES TERRITOIRES DE L’AVEYRON ________________ Diagnostic prospectif du département de l’Aveyron à l’horizon 2030 ________________ Phase 1 Diagnostic multithématiques Approche Systémique DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 1
Février 2011 Sommaire Deux grandes constantes et problématiques de l’Aveyron ................. 4 1.1 Une surface importante à aménager et à valoriser …. une organisation du territoire.................................................................................................. 4 1.2 L’éloignement et un positionnement complexe.................................... 12 2. Le champ environnemental............................................................ 16 2.1 Biodiversité...................................................................................... 16 2.1.1 Les espaces naturels et ruraux .................................................... 16 2.1.2 Les outils de connaissance de la biodiversité ................................ 17 2.1.3 Les outils de gestion de la biodiversité ......................................... 18 2.2 Pollution .......................................................................................... 19 2.2.1 Qualité des eaux ........................................................................ 19 2.2.2 Ressources naturelles ................................................................. 21 2.2.3 Risques et sécurité ..................................................................... 22 2.2.4 Cadre de vie .............................................................................. 24 3. Le champ social.............................................................................. 26 3.1 La question démographique ............................................................. 26 3.2 Les principaux constats liés à la recomposition démographique de l’armature territoriale ............................................................................. 37 3.3 La pyramide des âges et les enjeux du vieillissement .......................... 38 3.4 La question du niveau de vie............................................................. 40 3.5 Le logement .................................................................................... 43 3.6 Caractérisation de l’armature territoriale............................................. 45 3.7 Caractérisation de l’armature territoriale............................................. 45 4. Le champ Economique ................................................................... 51 4.1 Le positionnement et la structure économique du département............ 51 4.2 L’économie aveyronnaise à l’international........................................... 52 4.3 L’emploi .......................................................................................... 53 4.3.1 Le taux de chômage ................................................................... 55 4.3.2 Le tissu d’entreprises ................................................................. 56 4.3.3 La recherche et développement................................................... 57 4.3.4 Les filières économiques ............................................................ 58 4.3.5 Le tourisme ............................................................................... 66 4.3.6 dynamiques économiques dans les territoires aveyronnais............. 67 5. La gouvernance.............................................................................. 75 6. AFOM de synthese.......................................................................... 78 7. Le MODELE AVEYRONNAIS ............................................................ 85 7.1 Les éléments constitutifs du Modèle Aveyronnais ................................ 86 7.1.1 Des éléments moteurs ................................................................ 86 7.1.2 Des dynamiques et des réponses d’ordre organisationnel ............ 86 7.2 Le modèle aveyronnais ..................................................................... 94 DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 2
DEUX GRANDES CONSTANTES ET PROBLEMATIQUES DE L’AVEYRON 1.1 Une surface importante à aménager et à valoriser …. une organisation du territoire Figure 0-1 : Le Cadre Physique DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 4
Avec 8 735 km ², l’Aveyron est le sixième département français en terme de superficie. Il est de loin le département le plus étendu en Midi-Pyrénées, mais aussi dans un contexte inter-régional (si l’on se référe comme ci-dessous aux départements limitrophes, excepté celui de la Haute-Garonne). Figure 0-2 : Superficies de l’Aveyron et des départements limitrophes Superficies des départements limitrophes 10 000 9 000 8 000 7 000 en Km ² 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 ne ne n d al rn t Lo ro ar nt Ta on on G ey Ca ar ar Av t-G G e- -e ut rn Ha Ta Source : Insee L’agriculture représente la partie la plus importante de la surface départementale : 523 524 ha soit 60 % du total. Comme pour les autres espaces massif centralien, la surface forestière est également importante : près d’un tiers de la surface du département est couvert par les forêts Figure 0-3 : Occupation du sol des départements de l’espace d’étude superficie superficie superficie superficie forêts et zones Départeme territoires territoires milieux humides et nts artificialisé agricoles, semi- surfaces en s, 2006 (ha) 2006 (ha) naturels, eau, 2006 2006 (ha) (ha) Aveyron 13 453 523 624 336 178 3 754 Cantal 7 939 330 464 234 432 3 873 Corrèze 14 407 284 291 286 090 4 178 Gard 35 374 229 734 301 866 20 609 Haute-Garonn 50 213 446 927 135 862 3 501 Hérault 40 963 251 769 307 011 23 687 Lot 8 103 254 684 256 119 3 293 Lozère 3 236 129 752 382 378 1 843 Tarn 15 886 387 274 172 831 2 404 Tarn-et-Garon 11 463 295 490 63 286 2 789 Source Corinne Land Cover DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 5
En matière d’occupation du sol, l’Aveyron présente un profil Massif Central Figure 0-4 : L’occupation du sol en 2006 Source Corinne Land Cover En 2006, l’Aveyron comptait 273 377 habitants et présentait une densité particulièrement faible de 31 hab / Km ² ce qui classe le département au 90ème rang des départements français en fonction de ce critère. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 6
Figure 0-5 : Les densités 2006 en Aveyron et des départements à proximité (en hab./km²) 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Lozère Cantal Aveyron Lot Corrèze Tarn-et- Tarn Gard Hérault Haute- Garonne Garonne Source INSEE Néanmoins, cette densité n’est pas uniforme sur l’ensemble du département. Des écarts importants existent entre les 304 communes composant le département. Figure 0-6 : La densité 2006 des communes aveyronnaises Source INSEE ; Cartographie : Géomip DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 7
73 communes, présentent une densité inférieure à 10 hab / Km ² et pour 160 autres la densité n’est comprise qu’entre 10 et 30 hab /km ². Ainsi, l’occupation démographique marque un réel déséquilibre puisque finalement 16 communes occupant 5 % de la surface départementale et concentrent près de 40 % de la population aveyronnaise. Si comme le montre la carte schématique ci-dessous, reliefs et autres espaces de faible densité occupent une part importante de la superficie départementale, l’Aveyron dispose d’une armature territoriale multipolaire constituée de pôles urbains et ruraux, relativement bien répartis dans l’espace départemental. Elle se compose : - de quatre pôles urbains structurants (Rodez, Millau, Villefranche de Rouergue, Decazeville) auxquels pour des raison évidentes de proximité et de place dans l’armature urbaine l’on pourrait ajouter le pôle de Figeac (situé dans le département voisin du Lot). - de trois pôles d’emplois de l’espace rural, auxquels pourraient être rajoutés d’autres bourgs-centres où unités urbaines, tous assurant une fonction de relais dans une logique de maillage territorial. Figure 0-7 : Une armature multipolaire du territoire DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 8
Figure 0-8 : Population 2007 des communes aveyronnaises Source INSEE ; Cartographie : Géomip Notons que si les aires urbaines sont une réalité statistique au sens de la définition de l’INSEE, elle méritent d’être relativisées dans le contexte aveyronnais. En effet, les couronnes périurbaines présentent des densités faibles et in fine, les communes qui les composent présentent un caractère rural indéniable. Cette organisation territoriale apparaît pour partie comme une réponse aux défis de l’aménagement d’un espace à la surface importante et aux faibles densités. Il n’en demeure pas moins qu’elle confère aussi à l’Aveyron un ancrage « rural », à ce titre notons que la population se répartit aujourd’hui équitablement entre l’espace rural et espace urbain. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 9
1.2 L’éloignement et un positionnement complexe Figure 0-9 : le zonage en aires urbaines et en pôles d'emplois de l'espace rural Pôle urbain Périurbain Espace Multi polarisé Pôle d’emploi rural Reste espace rural Source INSEE Le département et les acteurs aveyronnais ont toujours été confrontés à un éloignement par rapport aux grandes infrastructures de communication, aux grands flux économiques et aux pôles et équipements de niveau métropolitain de Toulouse, de Montpellier ou encore plus de Clermont-Ferrand. Notons que l’A 75, seule infrastructure autoroutière traversant le Département est relativement récente. Néanmoins, la répartition des pôles urbains offre des opportunités de connexions : - à l’A 75 via l’arc méditerranéen et à la région Rhône Alpes et peut-être à termes à l’A 20 ; - à Toulouse via la RN 88 dont l’amélioration devrait permettre de réduire le temps de parcours depuis Rodez de 2 H aujourd’hui à environ 1 H 30 à la fin des travaux ; DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 10
- à Montpellier situé à 2H15 de Rodez et à 1H00 de Millau ; Par ailleurs, si la situation géographique de l’Aveyron met en avant un positionnement sud-Massif central, le Massif n’en demeure pas moins une barrière physique. Les infrastructures routières contournent globalement le nord Aveyron et le Cantal. En matière d’offre de transport aérien, le département possède le troisième aéroport de la région : l’aéroport de Rodez-Marcillac. Il assure des vols vers Paris, Lyon, Londres, Porto (ouverture d’une ligne Ryanair en 2010). En 2009, le nombre de passagers atteignait 133 474 personnes et l’on pouvait observer une répartition équitable des passagers entre vols internationaux et nationaux (source CCI - Aéroports de Midi-Pyrénées). Dans le contexte actuel, cette offre constitue un point d’ancrage au territoire pour des entreprises implantées localement. Une partie de ces vols est assurée par des compagnies Low Coast. Si l’Aveyron dispose d’un réseau ferroviaire qui irrigue plus de la moitié du territoire, il n’est pas traversé par une ligne majeure et se trouve relativement éloigné des projets de LGV Toulouse-Bordeaux-Paris et Montpellier-Barcelone. Malgré les freins et les limites que génère cet éloignement, ce dernier est aussi un élément moteur et fondateur du modèle aveyronnais. En effet, il a certainement favorisé : - la mise en place par les acteurs de stratégies pro-actives et de processus de développement endogènes. Au contraire de territoires qui mettent en place des stratégies d’opportunité s’appuyant sur des dynamiques exogènes telle que la métropolisation toulousaine ; - la mise en place de « singularités socioéconomiques » notamment un caractère productif et industriel dans un espace traditionnellement agricole. Enfin, les effets de cet éloignement sont à prendre en compte dans la lecture des dynamiques socio-économiques de ce territoire et dans les valeurs de références que nous déployons pour les analyser. Ce dernier point renvoie à la question pour le moins complexe du (ou des) positionnement(s) de l’Aveyron. D’abord, celui d’un cadre administratif régional qui le lie à la métropole toulousaine et avec laquelle les relations restent à ce jour majoritairement organisées autour de la filière aéronautique. Ce cadre administratif régional est le plus souvent considéré comme le cadre de référence du département, mais force est de constater qu’il percute considérablement le cadre géographique et/ou territorial « Massif Central » et perturbe la lecture des dynamiques aveyronnaises. Pourtant, dans un système Massif-Central, l’Aveyron présente une masse critique non négligeable et certainement une fonction sud Massif-Central plus lisible que dans un cadre Midi-Pyrénéen. Dans le graphique ci-après, il présente même une masse démographique non négligeable à l’échelle du Massif. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 11
Figure 0-10 : Population 2006 de l’Aveyron et des départements à proximité 1400000 1200000 1000000 800000 600000 400000 200000 0 Lozère Cantal Lot Tarn-et- Corrèze Aveyron Tarn Gard Hérault Haute- Garonne Garonne Source INSEE Néanmoins et comme le souligne la carte des infrastructures, la barrière physique du massif n’a pas permis la mise en place de relations fortes avec les autres territoires de cet espace. Et finalement si le positionnement sud-massif central est une réalité géographique, le développement de l’Aveyron s’inscrit dans des cadres multiples et complexes au travers : - des relations différenciées qu’il entretien avec des territoires de proximité, tels que Figeac ; - des relations avec Toulouse dans le domaine aéronautique et peut-être son aire métropolitaine dont l’emprise ne devrait pas s’étendre bien au-delà d’Albi malgré l’amélioration de la RN88 ; - des relations avec Montpellier qui reste une destination majeure en matière de grands équipements pour les populations du sud-est aveyronnais ; - sa capacité à rayonner aux niveaux national ou international par le biais de ses entreprises leaders et de ses produits emblématiques. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 12
Figure 0-11 : Un positionnement sud Massif Central ? Enfin, ces éléments de positionnement, de connexions et les cadres de lecture territoriaux ne présentent pas un caractère figé au regard des projets ou de nouvelles prises de conscience pouvant interpeller ou impacter le département et ses dynamiques : - la mise à 2X2 voie de la RN 88 Toulouse-Rodez pouvant générer certainement des dynamiques de recompositions internes au département ; - le renforcement de la connexion avec Rhône-Alpes notamment Lyon ; - à moyen terme, la question peut-être soulevée d’une connexion du département aux grands flux méditerranéens via l’A75 et la LGV au contraire d’une connexion aux grands flux atlantiques de la métropole toulousaine ; - un éventuel renforcement des politiques et projets liés au Massif Central facilitant l’articulation du département à son cadre géographique ; - Une modification des clefs de lecture du développement territorial mettant en avant d’autres éléments que le PIB mais pouvant aussi promouvoir de nouveaux modèles de développement autour d’aménités qui lui sont propres. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 13
2. LE CHAMP ENVIRONNEMENTAL Nous avons pris le parti méthodologique de nous baser sur le profil environnemental établi par la DREAL Midi-Pyrénées pour réaliser cette partie dont nous avons le plus possible départementalisé et actualisé les données. 2.1 Biodiversité L’Aveyron est un département à la biodiversité remarquable. Elle est présentée ci-dessous par grands milieux naturels et ruraux : - zones humides et milieux aquatiques, - Les milieux rocheux et falaises, - Les forêts, - Les prairies et pelouses sèches, - Le milieu souterrain naturel. 2.1.1 Les espaces naturels et ruraux Les zones humides et les milieux aquatiques L’Aveyron est traversé par plusieurs affluents (Tarn, Aveyron, Viaur, Lot, Truyère...) des grands cours d'eau (Garonne, Adour, Dordogne) du Bassin Adour Garonne. Ils sont des supports essentiels de la biodiversité régionale, notamment en constituant des corridors biologiques et des axes de migration pour les espèces piscicoles. L’Aveyron est aussi un territoire riche en zones humides (notamment des tourbières,…), qui associées aux cours d’eau présentent des milieux riches et divers, par leur fonctionnalité spécifique et la mosaïque d’habitats qu’ils « renferment ». Néanmoins, ces hydrosystèmes sont également fortement perturbés par : - la présence de nombreux ouvrages à vocation hydraulique ou d’irrigation, - le curage des cours d’eau au cours des dernières décennies. Les milieux rocheux et falaises L’Aveyron, territoire de massif, possède de nombreux sites de falaises et gorges. Ces sites accueillent des espèces de grande valeur patrimoniale : le lieu de nidification d’espèces d’oiseaux remarquables (vautour percnoptère, faucon pèlerin…). Les forêts La forêt aveyronnaise couvre une surface de 2 948 km², soit presque 34 % de l’ensemble du territoire Cette forêt est majoritairement composée de feuillus (68 % de la surface), cette part étant très inférieure à la moyenne régionale (82 %). DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 14
Figure 2-12 : Les forêts en Aveyron Forêts Surface boisée hors forêt Feuillus Bosquets Haies et Peupleraies Total hors Conifères Mixtes Total hors alignements Total peupleraies peupleraies (1) Aveyron 203,1 27,9 23,7 254,7 9,9 29,5 39,4 0,7 294,8 Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche - Scees Teruti-Lucas 2006 (unité 1000 ha) Les prairies et pelouses sèches Rappelons, que les prairies permanentes, les prairies humides et les pelouses sèches concentrent les principaux « habitats » d’intérêt communautaire de la directive « Habitats ». C’est également sur ces milieux que se retrouvent principalement les espèces qui bénéficient d’un statut de protection ou qui, au niveau du département, peuvent être considérées comme rares et vulnérables. La diversité biologique des milieux prairiaux repose essentiellement sur le maintien des pratiques agricoles extensives : pâturage avec des niveaux de chargement et de fertilisation faible ou des fauches tardives. Dans une partie du territoire aveyronnais, on a assisté à une intensification des pratiques se traduisant par un renouvellement fréquent des prairies, voire des pratiques de drainage pour les prairies humides et les tourbières. La progression de la SAU entre 1988 et 2000 s’est traduite par le développement de prairies temporaires. Il faudra attendre le nouveau recensement agricole (en cours de réalisation) pour vérifier si ce phénomène est toujours d’actualité. Au-delà des prairies, la biodiversité « agricole » départementale est principalement concentrée sur des zones de causses (pelouses et landes pour l’essentiel). La menace majeure est liée à la déprise agricole. Le milieu souterrain naturel Les causses aveyronnais sont des cavités naturelles très importantes. Elles renferment de très grandes réserves en eau. En outre, ces cavités abritent une faune remarquable (chauve-souris, invertébrés,…). 2.1.2 Les outils de connaissance de la biodiversité Bien que le niveau de connaissance de la biodiversité départementale soit perfectible, de nouveaux signaux apparaissent, comme le programme de modernisation de l’inventaire ZNIEFF engagé en 2003 et permettent de penser que le niveau de connaissance des milieux naturels s’améliore et s’améliorera. Au total, l’Aveyron, compte 246 zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I et II, qui couvrent 2 176 km², soit 25 % du territoire. On recense 4 zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) sur une superficie de 22 933 ha. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 15
2.1.3 Les outils de gestion de la biodiversité Le réseau Natura 2000 est bien évidement présent sur le département de l’Aveyron. Il concerne 103 413 Ha du territoire départemental. D’autres dispositions de protection des milieux naturels et des espèces ont été mises en application en Aveyron : - 2 arrêtés de protection de biotopes couvrant 18 ha, - 3 zones de protection spéciales couvrant 45 545 ha, La diversité des paysages et des milieux naturels a également permis la mise en place d’un parc naturel régional, celui des Grands Causses (315 640 ha) ; un autre parc trans-régional étant à l’étude sur l’Aubrac. Figure 2-13 : Les outils de gestion de la biodiversité en Aveyron Source : DREAL Midi-Pyrénées DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 16
Figure 2-14 : Les surfaces des outils de gestion de la biodiversité en Aveyron Superficie (en Ha) Part de la surface départementale (en %) Espaces sous protection réglementaire 514 0,06 Espaces Natura 2000 88 772 10,12 Espaces sous protection contractuelle 327 925 37,39 Espaces sous maîtrise foncière 56 0,01 Espaces sous engagements internationaux 18 0 Zico 22 882 2,61 Znieff de type I 59 544 6,79 TOTAL 499 711 57 Source : DREAL Midi-Pyrénées 2.2 Pollution 2.2.1 Qualité des eaux La qualité des eaux superficielles La qualité des eaux superficielles en Aveyron possède des profils différents suivant le bassin versant. L’Aveyron est une rivière faiblement alimentée en étiage et qui est donc sensible aux apports de pollution issus des agglomérations qu’elle traverse mais également des élevages et des activités associées (apports du Viaur bassin essentiellement agricole). Le Lot est globalement de bonne qualité dans sa partie aveyronnaise. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 17
Figure 2-15 : Les ressources en eau en Aveyron Source : DREAL Midi-Pyrénées La qualité des eaux souterraines La qualité des eaux souterraines en Aveyron est principalement marquée par les pollutions diffuses (nitrates et produits phytosanitaires) dans les nappes superficielles d’une part et par la grande vulnérabilité des aquifères karstiques aux pollutions diffuses et ponctuelles principalement d’origine anthropique, d’autre part. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 18
2.2.2 Ressources naturelles Eau L’eau n’est pas rare en Aveyron. Néanmoins, en été sur le sud du département, cette eau peut venir à manquer. Les prélèvements annuels de l’ensemble des usages sont pour l’année 2007, de l’ordre de 0,3 milliard de m3 sur l’Aveyron, dont environ 10 % sont liés à l’irrigation (chiffre très inférieur à la moyenne régionale). Le bilan par bassins est le suivant : - Le Lot est classé rivière déficitaire sur l’ensemble de son cours. Cette situation a conduit depuis 1989, l’Entente Lot à organiser le soutien des étiages de la rivière dans le cadre d’une convention pluriannuelle de déstockage des réserves EDF du bassin de la Truyère. - L’Aveyron (à partir de Rodez) est classé rivière très déficitaire. Energie La consommation d’énergie Les chiffres les plus récents sur la consommation énergétique au niveau départemental datent de 1999. En 1999, la consommation d'énergie finale pour l'Aveyron était de 590 ktep ce qui correspondait à 9,9% de la consommation de la région Midi-Pyrénées. Le secteur agricole représentait 7% du bilan énergétique de l'Aveyron alors qu'il ne constituait que 4% du bilan régional et 2% du bilan national. La vocation agricole du département reste largement affirmée. Néanmoins les postes les plus importants sont le transport et le logement avec 32% et 43%. La production d’énergie Tout comme la consommation, les données sur la production d’énergie sont anciennes et datent de 1999. En 1999, la production énergétique pour l'Aveyron est de 564 ktep ce qui correspond à 8,6% de la production de la région Midi-Pyrénées. L'hydroélectricité représente 62% de la production énergétique de l'Aveyron. Le bois-énergie représentait 15% de la production énergétique du département. Avec 86 ktep, la production aveyronnaise de bois énergie représentait 19% de la production régionale de bois1. 1 Les chiffres relatifs au bois énergie sont difficiles à approcher étant donné le caractère non marchand de cette énergie et les données sont à considérer avec précaution. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 19
Les énergies renouvelables Les énergies renouvelables sont très développées en Aveyron. L’énergie hydroélectrique est le premier secteur de production d'électricité (2360 MW de puissance ), soit environ 9,2 % de la puissance hydroélectrique nationale. Le département compte au total 17 barrages (principalement situés sur les bassins de la Truyère et du Tarn) qui alimentent 16 centrales hydrauliques, ce qui représente plus de 30 % du nombre de barrages en Midi-Pyrénées. Il existe également 150 micro- centrales en activité. L’éolien est très présent en Aveyron. 88 éoliennes sont déjà implantées représentant une puissance de 193,2 mégawatts (MW) pour une production de 61 644GWh . Le Parc éolien de Salles-Curan est l’un des plus importants en France : 29 éoliennes. L’Aveyron représente les 2/3 de la production d’énergie éolienne en Midi-Pyrénées. Enfin, le photovoltaïque représente 13 MW actuellement installés, soit en 2009 une production de 5,9 Gwh équivalent à 3,6 % de la production nationale et 50% de la production régionale. 2.2.3 Risques et sécurité Risques naturels Plusieurs territoires du département sont soumis à un ou plusieurs risques naturels majeurs : inondation, mouvementa de terrain. Figure 2-16 : Les risques naturels par commune en 2010 Nombre de communes en 2010 Risque inondation 99 Risque mouvement de terrain 36 Risque sismique 0 Risque avalanche 0 Risque volcanique 0 Risque feux de forêt 3 Risque phénomènes atmosphérique 0 Risque industriel 2 Risque nucléaire 0 Risque barrage 66 Risque transport de matières dangereuse 39 Risque engins de guerre 0 Risque minier 0 Risque affaissement minier 0 Source : GASPAR (Gestion Assistée des Procédures Administratives relatives aux Risques naturels) DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 20
Depuis plusieurs années une politique de prévention des risques a été développée : un des exemples les plus emblématiques est le Plan de Prévention des Risques (PPR). Figure 2-17 : cartographie communale des zones inondables Source : PRIM NET DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 21
Figure 2-18 : Les zones inondables, évolution de la population et du nombre de logements, période 1999- 2006 Surface Nombre de Population Taux de Surface estimée en logements estimée en zone représentativité2 totale zone estime en zone inondable (1) inondable inondable 2010 2010 1999 2006 1999 2006 2010 hectares hectares Nombre Nombre Nombre Nombre % AVEYRON 877 010 20 611 16 100 16100 9300 9700 99.6 MIDI- PYRENEES 4 562 543 289 083 310300 334600 158500 176500 95.7 France métropolitaine 54 850 754 2640015 5371100 5637800 2789200 3010700 73.4 Producteur : MEDDTL (CGDD/SOeS) Sources : Corine Land Cover , CARTO RISQUE Risques industriels et technologiques Le département compte 2 sites SEVESO (1 site « seuil haut » et 1 site « seuil bas »). Ces établissements sont soumis à la réalisation d'études de danger et à des mesures de sécurité prescrites par directive. Ils font notamment l’objet d’une à deux visites par an. Par ailleurs, l’Aveyron compte 342 installations classées (hors carrières) soumises à autorisation. Enfin, 16 grands barrages (sur les 66 que compte la région) sont des sites présentant un risque et dont l’exploitation est réglementée par l’Etat. 2.2.4 Cadre de vie Paysages, Sites remarquables et Patrimoine Les paysages Le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) de l’Aveyron a réalisé une analyse remarquable des paysages aveyronnais3. L’étude a pris le parti d’une approche globale en regroupant les entités paysagères en trois grandes familles : - Les paysages quotidiens des Ségalas, paysages vécus, faciles d’accès, traversés et intégrés à une économie agricole actuelle forte. - Les paysages emblématiques de l’Aubrac et des Grands Causses qui sont inscrits dans les mémoires et l’iconographie et qui sont porteurs d’une image mythique. 2 La cartographie des zones inondables est incomplète. Ce taux représente la part des surfaces inondables prises en compte dans le tableau sur la surface totale des zones inondables Il s'agit des cartographies disponibles en 2010 pour lesquelles on estime la population et le nombre de logements aux recensements de 1999 et 2006. 3 http://www.caue-mp.fr/12-aveyron-pages-statiques/entites-paysageres-de-laveyron/itemid- 390.html DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 22
- La déclinaison de multiples paysages concentrés sur le département et contribuant à la diversité de ce territoire. Ces paysages de liaison comprennent les Rougiers de Marcillac et de Camarès, les Monts du Lévezou et de Lacaune ainsi que les petits Causses du Villefranchois et du Comtal. La carte ci-dessous illustre ces différentes entités paysagères. Figure 2-19 : les paysages aveyronnais Source : CAUE 12 Plusieurs outils de connaissance et protections ont vu le jour depuis 1994. Citons parmi ceux-ci l’inventaire départemental du Paysage. Un bilan des 5 sites classés et des 81 sites inscrits a été engagé en 2002, avec pour objectif d’évaluer leur évolution, d’adapter les protections, d’établir des documents de gestion. Parallèlement, de nouvelles protections ont été réalisées : Gorges du Tarn et de la Jonte, grottes et milieux souterrains… Le Parc Naturel Régional des Grands Causses est également un outil efficace de gestion, d’action et de préservation des milieux naturels et des paysages. D’autres outils existent tels que les documents de gestion des sites classés, les mesures contractuelles de type agri-environnemental, les opérations grands sites (OGS - Gorges du Tarn en Aveyron) - les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager… DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 23
3. LE CHAMP SOCIAL 3.1 La question démographique Le département a souvent été décrit comme un territoire en déclin démographique depuis plus d’un siècle. La dynamique démographique de l’Aveyron a bien souvent été analysée dans un cadre statistique Midi-Pyrénéen lequel est en grande partie influencé par l’attractivité de la Métropole toulousaine. Le recensement de 2006 marquerait un « renouveau » de la dynamique démographique aveyronnaise. Ce renouveau remettrait même en question les projections démographiques relativement alarmistes établies il y a quelques années. Si l’on suit l’évolution démographique de l’Aveyron depuis 1968 dans un contexte Sud- Massif Central, on observe que : - l’Aveyron perd en près de 40 ans près de 8 200 habitants soit 3 % de sa population ; - la Corrèze et le Lot qui présentaient la même tendance que l’Aveyron entre de 1968 à 1990, affichent des variations démographiques légèrement plus favorables probablement en raison de l’effet A 20 ; - le Cantal pendant cette même période perd 13 % de sa population. Entre 1999 et 2006, la population aveyronnaise présente une croissance brute de 9 453 habitants. Le graphique ci-dessous permet d’observer que l’évolution de la population, celle des soldes migratoire et naturels sont proches de ceux observés dans le département du Lot. Pour ce qui concerne le Gard, la Haute-Garonne et même le Tarn et le Tarn-et-Garonne, il convient de remarquer que ces départements connaissent des dynamiques de métropolisation. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 24
Figure 3-20 : Evolution de la population depuis 1982 Source INSEE Il convient donc de relativiser ces analyses démographiques. Tout d’abord « l’éloignement aveyronnais » dans le contexte de ces quarante dernières années ne peut que limiter la croissance démographique. L’évolution de la population aveyronnaise ne peut pas être comparée à celle de la région Midi-Pyrénées. Ensuite, parce que comme le montre les cartes suivantes, l’évolution démographique du département est finalement ténue, très dépendante de l’évolution des facteurs d’attractivité et surtout des « ruptures » économiques et sociales (chocs pétroliers, crises industrielles). Enfin, parce que ces évolutions sont finalement différenciées d’un territoire aveyronnais à l’autre. Les cartes ci-après retracent l’historique démographique de ces quarante dernières années marquées par la transformation du modèle agricole, par des périodes de crise économique (choc pétrolier entre 1968 et 1975 , crises des industries traditionnelles de 1982 à 1999) et par une période de croissance économique entre 1999 et 2006. Ainsi, elles mettent en avant : De 1968 à 1999 : - Des pôles urbains industriels impactés par les transformations économiques (chocs pétroliers, crise des activités extractives et traditionnelles), - Au niveau de l’espace rural, une évolution classique marquée par l’exode rural. Depuis 1999, un « renouveau » différencié selon les types de territoires : DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 25
- La question des équilibres rural/urbain : chiffre 1990-1999 et 1999-2006, - L’affirmation de l’urbain malgré, des dynamiques contrastées et une recomposition de l’armature urbaine mais aussi un « renouveau du rural », - Un renouveau du rural en articulation avec les pôles d’emplois ruraux. En revanche certains espaces, par exemple le nord ouest du département et le Lévézou, présentent un décrochage démographique durable. Sur un espace en bande délimitée au sud par les communes de Meljac, Durenque et au nord par celles de Ségur et Vézins de Lévézou, la population est passée de 13 450 habitants en 1968 à 8 780 habitants en 2006 (soit un taux de variation de - 1,1 % durant près de 40 ans). De manière similaire, l’unité urbaine de Decazeville a quant à elle, perdu près de 9 300 habitants entre 1968 et 2006 (soit - 38 % de sa population). Notons qu’entre 1999-2006, l’économie de l’Aveyron n’a pas connu de grand bouleversement. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 26
Figure 3-21 : Les variations brutes de population par communes depuis 1968 Variation 1968-75 : - 3 262 hab Variation 1975-1982 :+ 348 hab Variation 1982-90 : - 8 513 hab Variation 1990-99 :+ 6 217 hab Variation 1999-2006 : + 9 453 hab Source INSEE DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 27
Figure 3-22 : Une évolution démographique ténue Variation 1968-75 : - 0,2 % Variation 1975-1982 :+ 0 % Variation 1982-90 : - 0,4 % Variation 1990-99 : - 0,4 % Variation 1999-2006 : + 0,5 % Source INSEE DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 28
Figure 3-23 : Répartition de la population 2006 entre espace rural et espace urbain 34% 43% P ôles urbains Couronnes périurbaine E spac e m ultipolaris é P ôles ruraux Res te es pace rural 15% 7% 1% Source INSEE 2006 En 2006, les 273 377 habitants de l’Aveyron se répartissent à parité entre espace rural et espace urbain. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 29
Figure 3-24 : Analyse des dynamiques de recomposition démographique au niveau de l’armature de l’Aveyron depuis 1982 Source : INSEE Sur une période de 24 ans, espace rural et espace urbain montrent des tendances inversées. Ainsi, le taux de variation annuel de l’espace urbain est de +0,18 % contre -0,33 % pour l’espace rural. Ces variations inversées amènent à se questionner sur le maintien ou non de cet équilibre démographique urbain-rural à plus ou moins long terme. Enfin, au niveau de l’espace urbain, la croissance périurbaine compense une perte démographique des « pôles urbains » (Rodez, Millau, Decazeville et Villefranche-de- Rouergue). Nous verrons ci-après qu’entre les pôles urbains et même les aires urbaines, les évolutions sont nettement différenciées et qu’une dynamique de recomposition est à l’œuvre ces dernières années en Aveyron. Au niveau de cette armature territoriale, il convient d’identifier des tendances lourdes puis d’éventuels facteurs de changement. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 30
Figure 3-25 : Variations annuelles 1982-2006 et dynamique de recomposition au niveau de l’armature urbaine Source INSEE Cette carte montre les principales évolutions de l’armature urbaine de l’Aveyron qui comprend les pôles urbains et les couronnes périurbaines (telles que définies par l’INSEE en 1999), les pôle d’emplois de l’espace rural (Saint-Affrique, Capdenac Gare, Espalion) et l’unité urbaine de Sévérac-le-Château. Les unités urbaines de Luc et Sébazac-Concourès sont intégrées dans l’aire urbaine de Rodez. Il est intéressant de noter qu’un espace multi polarisé s’est développé entre les aires urbaines de Decazeville et de Rodez. Cet espace semble bénéficier de l’attractivité du pôle Ruthénois. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 31
Figure 3-26 : Evolutions démographiques des quatre aires urbaines de l’Aveyron 80000 70000 60000 50000 1982 1990 40000 1999 30000 2006 20000 10000 0 Rodez Millau decazeville Villefranche de Rouergue Source Insee Des tendances lourdes sont à l’œuvre sur le territoire : - Rodez et à un moindre niveau Millau, s’affirment démographiquement au niveau de leur pôle urbain qui respectivement progressent de 1 690 habitants et 599 habitants et au niveau de leur fonction polarisante. En effet, les couronnes périurbaines de Rodez et de Millau enregistrent des gains démographiques considérables : + 7 604 habitants à Rodez (soit + 34 %) et + 1 686 habitants à Millau (soit + 41 %). Par ailleurs, la croissance des couronnes périurbaines est continue depuis 1982. Notons qu’à Millau cette période de croissance démographique compense des pertes importantes observées sur la période 1968 - 1982. - L’aire urbaine de Villefranche-de-Rouergue s’inscrit dans une logique de maintien puisque cet espace gagne seulement 150 habitants en 24 ans. Néanmoins, pendant cette période, le pôle urbain perd environ 500 habitants (soit – 3,5%) alors que la couronne périurbaine gagne près de 650 habitants (soit + 17,5%). - Enfin, force est de constater le décrochage démographique du pôle urbain et de la couronne périurbaine de Decazeville avec respectivement – 5 674 habitants (-26 %) et - 414 habitants (-14%). - Notons la bonne tenue démographique de Figeac dont le pôle urbain progresse légèrement avec près de 465 habitants en plus. Globalement, les pôles urbains présentent une variation 1982-2006 largement négative avec près de 3 882 habitants en moins (soit - 4,2 %) . Cette variation est la résultante d’une forte déprise du pôle urbain de Decazeville que ne compensent pas les gains observés au niveau des pôles urbains de Millau et Rodez. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 32
Figure 3-27 : Evolution du nombre d’habitants au niveau de l’espace rural 140000 120000 100000 80000 1982 1990 1999 2006 60000 40000 20000 0 Capdenac-Gare Espalion Saint-Affrique Séverac-le-Château Reste espace rural Source INSEE Depuis 1982, toutes les unités urbaines de l’espace rural ainsi que le reste de l’espace rural montrent une baisse démographique. Globalement, l’espace rural enregistre une perte de 11 057 habitants soit - 7,5 %. Par ailleurs, il demeure intéressant d’observer pour chaque espace décrit ci-dessus : - une période de décroissance démographique entre 1982 et 1999. En valeurs cumulées ces espaces perdent 15 354 habitants. - une période de croissance démographique qui marque une rupture pouvant être porteuse d’un renouveau de l’espace rural au recensement de 2006. Ces espaces gagnent en cumulé 4 297 habitants pendant la période 1999-2006. Notons des gains importants sur les pôles de Saint-Affrique et d’Espalion, ce dernier bénéficiant de la dynamique Ruthénoise. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 33
Figure 3-28 : Variation démographique brute 1999-2006 de l’espace rural Variations démographiques brutes 1999-2006 5000 4500 4297 4000 3500 3421 3000 2500 2000 1500 1000 531 500 241 87 17 0 U.U Capdenac-Gare U.U Espalion U.U Saint-Affrique U.U Séverac-le-Château Reste espace rural Ensemble DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 34
3.2 Les principaux constats liés à la recomposition démographique de l’armature territoriale L’espace aveyronnais, s’inscrit dans une logique de déprise démographique relativement limitée (-3 % en quarante ans) d’autant plus lorsque l’on observe les décrochages démographiques majeurs de certains espaces (Decazeville ou encore le Lévézou). Pendant, ces quarante années la recomposition territoriale n’est pas loin de répondre à cet enjeu de compensation démographique et les évolutions d’un recensement à l’autre demeurent ténues. Plusieurs facteurs, expliquent pour partie ce semi-succès ou semi-échec : - L’existence d’une armature multipolaire qui non seulement crée des opportunités de compensation mais aussi plusieurs points de fixation démographique dans un espace très étendu et de faible densité. Il est intéressant ci-après de mieux caractériser cette armature en s’appuyant sur des informations autres que celle fournies par les données démographiques, - La présence du pôle de Rodez qui constitue un moteur démographique. En ce qui concerne Millau, la dynamique démographique positive reste à confirmer ; - Une évolution 1999-2006 propice démographiquement, notamment pour les espaces ruraux et qui marque un renouveau ; excepté pour les espaces en fort décrochage démographique. Il reste à savoir si ce renouveau s’inscrira dans la durée. En effet, depuis 1968, les évolutions démographiques semblent fortement dépendantes de l’économie dont les cycles favorisent le départ ou le maintien de la population. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 35
3.3 La pyramide des âges et les enjeux du vieillissement La pyramide des âges 2006 et sa comparaison avec la pyramide de 1990, met en avant la tendance lourde du vieillissement du département comme au niveau national. Par ailleurs, l’allongement de l’espérance de vie scinde en deux grandes catégories les besoins en services des retraités, le troisième et le quatrième âge. Ces évolutions renvoient à quelques grands enjeux : - celui de la recomposition des besoins et donc d’une adaptation des services notamment pour les tranche d’âges supérieure à 60 ans ; - celui d’un nouveau modèle économique et social reposant sur un nombre d’actifs en baisse ; - celui du renouvellement de la ressource humaine dans les entreprises et les exploitations. Figure 3-29 : La pyramide des âges et son évolution entre 1990 et 2006 Source INSEE Selon, les récentes projections démographiques, en 2040, après la Creuse, le Lot serait le deuxième département le plus âgé de France. Le Gers, les Hautes-Pyrénées et l'Aveyron feraient toujours partie des départements les plus âgés de métropole. Le profil par âge des migrants accentuerait les écarts du vieillissement entre les départements. Ainsi, le Lot est proportionnellement plus attractif pour les retraités que les autres départements de la région (Source INSEE). En Aveyron et selon le scénario central de l’INSEE établi en 2010, la représentation des 20 ans à 64 ans devrait progressivement décroître puis passer en dessous des 50 % à horizon 2030 (47,4% en 2040). A contrario, près d’un habitant sur trois aurait plus de 64 ans en 2030. En 2007 cette classe d’âge concentre près d’un habitant sur quatre. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 36
Figure 3-30 : Projection de l’âge moyen à 2040 60,0 50,0 47,8 46,8 45,7 44,8 44,1 43,7 43,7 42,5 42,6 41,0 41,2 39,3 40,0 Age moyen en 2007 Age moyen en 2020 30,0 Age moyen en 2030 Age moyen en 2040 20,0 10,0 0,0 Aveyron Midi-Pyrénéés France Source Insee Figure 3-31 : Projection des classes d’âge pour le département de l’Aveyron selon un scénario central 10 0% 7 ,6 9,1 1 0,2 12 ,8 16,2 17,9 8 0% 2 0,1 20 ,0 6 0% 8 0 a ns et plus 6 5-79 ans 55,2 2 0-64 ans 52,1 4 9,5 47 ,4 Moin s de 20 an s 4 0% 2 0% 21,0 20,9 2 0,2 19 ,9 0% 200 7 2020 2030 2 040 Source Insee Le niveau de vieillissement démographique et de la population active en Aveyron dépend du profil par âge des migrants. Pendant la période 2001-2006, l‘Aveyron apparaît comme un département attractif pour les actifs, contrairement au Lot par exemple. DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 37
Concernant la tranche d’âge des 25-64 ans, on compte globalement un peu plus de 3 entrées pour deux sorties. L’enjeu majeur pour résoudre la question démographique est bien le maintien de ces flux d’actifs. Figure 3-32 : Solde des arrivés-départs en Aveyron entre 2001 et 2006 Soldes des arrivées-départs en Aveyron entre 2001 et 2006 2000 1500 Compte de personne de référence 1000 500 0 15 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 39 ans 40 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 79 ans 80 ans ou Hors Ensemble plus logement ordinaire -500 -1000 Classes d'âges Source INSEE 3.4 La question du niveau de vie Le niveau de vie en Aveyron, en prenant comme indicateur les revenus fiscaux, est en deçà de la moyenne Midi-Pyrénéenne mais au dessus des départements ruraux voisins du Massif Central (Cantal, Lozère). Ces chiffres s’expliquent par l’importance de la population agricole, celle des ouvriers et par la faible part des PCS (professions et catégories socioprofessionnelles supérieures) dans le département (4,3 % contre 12,7% par exemple en Haute-Garonne). DDT12-R06_NOTE_DETAILLEE_MODIFS_DDT12_1.doc CRP Consulting - AMENIS• 38
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