Réseau REA-Raisin Surveillance des Infections Nosocomiales en Réanimation Adulte Protocole national 2018
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Réseau REA-Raisin Surveillance des Infections Nosocomiales en Réanimation Adulte Protocole national 2018 Janvier-Décembre 2018
REA-Raisin Surveillance des Infections Nosocomiales en Réanimation Adulte Contenu COORDINATION DU RESEAU REA-RAISIN ................................................................................... 3 Comité de pilotage REA-Raisin 3 Coordination nationale 3 PROTOCOLE NATIONAL DE SURVEILLANCE REA-RAISIN .............................................................. 4 Introduction 4 Objectifs 5 Méthodologie 6 Organisation pratique pour les établissements 7 Résultats attendus 8 Organisation du réseau et calendrier 10 Pour en savoir plus 11 GUIDE DE CODAGE REA-RAISIN................................................................................................ 12 Variables du questionnaire par service 12 Module optionnel "Evaluation des pratiques" 15 Variables de la fiche PATIENT 20 Variables de la fiche CATHETERISME VEINEUX CENTRAL 26 Variables de la fiche INFECTION NOSOCOMIALE 28 ANNEXES................................................................................................................................. 30 Pneumopathie nosocomiale 31 Bactériémie nosocomiale 33 Colonisation/infection liée au cathéter veineux central 34 Liste Raisin des codes micro-organismes 36 Classement des codes micro-organismes par ordre alphabétique 38 Indicateurs de la résistance aux antibiotiques 39 Calcul du score IGS II 40 Liste des variables du Questionnaire Service 41 Liste des variables du Questionnaire Evaluation des pratiques 42 Liste des variables de la Fiche Patient 43 Liste des variables de la Fiche Cathétérisme Veineux Central 45 Liste des variables de la Fiche Infection 47 Modèles des fiches de recueil 49 Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018
Coordination du réseau REA-Raisin Comité de pilotage REA-Raisin Le comité de pilotage national, pluridisciplinaire, a pour mission de coordonner et animer le réseau au niveau national, de proposer le protocole de surveillance, d'évaluer et optimiser la méthodologie du réseau, de contribuer à l'analyse, la discussion et la valorisation des résultats nationaux, le cas échéant de participer à l'élaboration de recommandations ou alertes suite à la discussion des résultats. Experts (réanimation, hygiène, épidémiologie, biostatistiques) ALFANDARI Serge Infectiologie/Hyg. CH Tourcoing AUPEE Martine Hygiéniste CPias Bretagne BAILLY Sébastien Biostatisticien CHU Grenoble BALDESI Olivier Réanimateur CH Aix-en-Pce BOLLAERT Pierre-Edouard Réanimateur CHU Nancy/Hôpital Central BRETONNIERE Cedric Réanimateur CHU Nantes DUGRAVOT Lory Biostatisticienne CPias Grand Est GAUZIT Rémy Réanimateur APHP / Hôtel Dieu GLORION Sophie Biostatisticienne CPias Bretagne LAVIGNE Thierry Hygiéniste CHRU de Strasbourg LEPAPE Alain Réanimateur HCL / CH Lyon-Sud LEPELLETIER Didier Hygiéniste CHU Nantes L'HERITEAU François Epidémiologiste CPias Ile de France MACHUT Anaïs Biostatisticienne CPias Auvergne-Rhône-Alpes NKOUMAZOK Béatrice Biostatisticienne CPias Ile de France PERRIGAULT Pierre-François Réanimateur CHU Montpellier / Guy de Chauliac REYREAUD Emmanuelle Biostatisticienne CPias Nouvelle Aquitaine ROBAUX Marie-Aline Réanimateur CH Côte Basque SAVEY Anne Hygiéniste CPias Auvergne-Rhône-Alpes STOECKEL Vincent Hygiéniste CPias Grand Est TIMSIT Jean-François Réanimateur CHU Grenoble Santé publique France (Agence nationale de santé publique) BERGER-CARBONNE Anne Département des maladies infectieuses, SpF Coordination nationale CPias Auvergne-Rhône-Alpes (par intérim en attendant la mise en place des missions nationales) SAVEY Anne Coordonnateur anne.savey@chu-lyon.fr MACHUT Anaïs Biostatisticienne anais.machut@chu-lyon.fr RUSSELL Ian Informaticien ian.russell@chu-lyon.fr CELLUPICA Valérie Secrétariat valerie.cellupica@chu-lyon.fr CPIAS ARA, Hôpital Henry Gabrielle, Villa Alice, 20 route de Vourles, 69 230 Saint Genis-Laval 04 78 86 49 20 Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 3
Protocole national de surveillance REA-Raisin des infections nosocomiales en réanimation adulte Janvier-Décembre 2018 Résumé des modifications REA-Raisin 2018 • La participation au niveau national nécessite une surveillance en continue sur l'année de janvier à décembre 2018 (saisie et transfert des données par période de 6 mois pour en faciliter la validation). Les services ne participant que 6 mois pourront utiliser l'outil de saisie et éditer leur rapport par service mais ne seront pas inclus dans le rapport national. • Module optionnel Evaluation des pratiques : à l'initiative de l'ECDC, poursuite de l’évaluation des pratiques (réalisable en une à deux semaines) afin de construire des indicateurs de processus concernant 5 domaines : hygiène des mains, ressources en personnel, deux dispositifs invasifs (intubation et CVC) et bon usage des antibiotiques. • La mise en culture systématique (en l’absence de suspicion d’infection) des cathéters veineux centraux à l’ablation n’est plus recommandée : elle était souhaitée à des fins épidémiologiques pour la surveillance au sein du réseau mais se révèle de plus en plus difficilement réalisable (acceptabilité des laboratoires, coût…). Il est important de noter que les données issues des cultures de CVC (colonisation/infection) faites dans le cadre du bilan bactériologique d’un état infectieux en réanimation seront toujours recueilles dans la surveillance. • Gestion des inscriptions et du suivi en 2018 - du fait de la restructuration du réseau CClin-Arlin en 17 centres régionaux d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPIAS), la surveillance fait désormais partie des missions nationales pilotées et financées via Santé publique France. Ces missions ont fait globalement l’objet d’un appel à projets fin 2017 dont les résultats ne seront connus qu’à la fin du premier trimestre 2018. Aussi, la surveillance en réanimation est amenée à intégrer la mission « Surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs » dont le périmètre est plus large tant en termes de dispositifs invasifs que de secteurs de soins, et qui impliquera de nécessaires évolutions du système actuel. Afin d’assurer la continuité de la surveillance en 2018, le réseau Réa-Raisin demeure provisoirement sous la coordination du CPIAS Auvergne-Rhône-Alpes (anciennement CClin Sud-Est). Cet intérim cessera quand le CPIAS en charge de la mission nationale «Surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs » aura été nommé pour une durée de 5 ans. - pour le début 2018, les inscriptions se feront comme habituellement via l’annuaire national pour votre établissement. Les acteurs de l’inscription recevront un nouveau code établissement, qui sera automatiquement importé dans l’application WebREA (les données des années antérieures seront toujours visibles et le code service ne changera pas). L’accompagnement des inscriptions et le soutien méthodologique seront assurés par le CPIAS de chaque région. Vos questions d’ordre méthodologique ou technique pourront également trouver réponse directement auprès du centre coordonnateur (CPIAS Auvergne-Rhône-Alpes). Introduction Le risque d'infections nosocomiales en réanimation est bien supérieur à celui encouru par les patients en hospitalisation conventionnelle. L’enquête nationale de prévalence de 2012 portant sur 1 938 établissements révèle que plus d’un patient sur cinq (23,2 %) hospitalisé en réanimation est porteur d’une infection nosocomiale (contre 5,1 % pour la totalité des patients enquêtés, toutes spécialités confondues). Ce risque majoré résulte de deux catégories de facteurs : - facteurs endogènes propres au malade (âge, état immunitaire, pathologies sous-jacentes, gravité à l'entrée…) - facteurs exogènes : mise en place de prothèses respiratoires, de cathéters vasculaires et de sondes urinaires. Les comportements médicaux (méthode de pose, surveillance) ne font pas toujours l'objet d'un consensus et les structures (personnel, architecture, formation du personnel) ne sont pas partout comparables. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 4
Les méthodes de diagnostic des infections nosocomiales ne font également pas toujours l'unanimité (l'exemple le plus démonstratif est l'utilisation ou non de méthodes semi-quantitatives pour le diagnostic des infections pulmonaires acquises sous ventilation artificielle). La surveillance est une démarche interne d'évaluation pour une amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins. L'obtention de taux bruts (pourcentage de patients infectés) a un intérêt local non négligeable (valeur "pédagogique" et suivi de l'évolution dans le temps pour un service donné) ; mais les comparaisons inter-services sont difficiles, car les niveaux de risque sont très différents. Il faut donc inclure d'autres facteurs dans l'analyse des données (facteurs liés au patient, aux procédures invasives). Sur la base de ces difficultés et suivant les recommandations nationales, les CClin ont peu à peu développé depuis 1994 des réseaux de surveillance des IN auxquels peuvent adhérer les services de réanimation des établissements publics et privés. Depuis 2004, une méthodologie commune a été adoptée pour la surveillance des infections nosocomiales en réanimation dans le cadre de la coordination nationale RAISIN (Réseau nationale d'Alerte, d'Investigation et de Surveillance des Infections Nosocomiales) en collaboration avec l'Institut de Veille Sanitaire devenu Santé publique France. En 2018, la surveillance en réanimation fera désormais partie des 5 missions nationales pilotées et financées via Santé publique France. L’ensemble des missions a fait l’objet d’un appel à projets fin 2017 dont les résultats ne seront connus qu’à la fin du premier trimestre 2018. Afin d’assurer la continuité de la surveillance, le réseau Réa-Raisin demeure provisoirement sous la coordination du CPIAS Auvergne-Rhône-Alpes (anciennement CClin Sud-Est). Cet intérim cessera quand le CPIAS en charge de la mission nationale «Surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs » aura été nommé pour une durée de 5 ans. Il est probable qu’en 2019, la méthodologie de surveillance soit adaptée et/ou complétée par d’autres actions ciblant la réanimation et les dispositifs invasifs afin de répondre aux perspectives d’évolution du cahier des charges de la mission nationale. Objectifs de la surveillance en réseau Le présent objectif s'inscrit dans un projet national d'évaluation du risque d'infections nosocomiales (IN) en réanimation. La surveillance des infections nosocomiales en réanimation (en particulier les infections liées aux cathéters veineux centraux) constitue en effet un des objectifs prioritaires du programme national de la lutte contre les infections nosocomiales. Grâce à un système simple et validé, la surveillance des IN en réseau permet, • à l'échelon du service et de l'établissement : - de connaître les principales caractéristiques des IN de leurs services et les taux de base, - de décrire la population des patients de réanimation et les principaux facteurs de risques des IN, - de suivre l'évolution des taux dans le temps, - de se positionner par rapport à un ensemble de services et de patients comparables des autres établissements de l'inter-région, - de disposer d'outil d'évaluation pour cibler les priorités de prévention et apporter d’éventuelles corrections, - d'évaluer l'impact de la mise en place de nouvelles pratiques de soins (étude avant-après) … Les indicateurs de surveillance sont validant comme évaluation des pratiques professionnelles (EPP) dès lors le service fait état de l'utilisation des résultats pour des améliorations effectives des pratiques. • à l'échelon national/régional, grâce à la constitution de bases de données importantes : - de décrire l'épidémiologie des infections et des micro-organismes responsables, - d'étudier les facteurs de risque d'infection, l'efficacité de méthodes de prévention, - d'étudier les tendances à un niveau régional ou national (évolution des taux dans le temps), - de comparer les résultats avec d'autres réseaux de méthodologie similaire (Raisin, Europe). - de réaliser des études épidémiologiques concernant les IN ou des évaluations de pratiques. Ces différentes étapes sont possibles grâce à une standardisation de la méthodologie de la surveillance (critères d’inclusion, définitions...), au respect strict du protocole et à la possibilité d’ajustement des taux d’infection en fonction des facteurs de risque. La finalité de ce cycle d’amélioration continue de la qualité couplant surveillance et prévention est la réduction du taux des infections nosocomiales en réanimation. L'objectif à long terme est également d'approcher la définition de critères de qualité d'un service de réanimation. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 5
de la coordination nationale REA-Raisin - s'accorder sur un minimum commun national pour l'obtention d'une base de données et des rapports nationaux, dans le but de produire des indicateurs de suivi sur l’une des priorités de surveillance définies par le programme national ; - assurer la compatibilité de ces données avec le réseau de surveillance européen (anciennement HELICS: Hospitals in Europe Link for Infection Control through Surveillance ; puis IPSE: Improving Patient Safety in Europe) géré depuis 2007 par l'ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) dans le cadre du programme HAI- net. Méthodologie Participation Le réseau est proposé à tous les services pratiquant la réanimation adulte des établissements publics, PSPH ou privés de France (à l'exclusion des réanimations néonatales et pédiatriques) selon les critères des décrets n° 2002-465 et 466 du 5 avril 2002 et la circulaire n° 2003/413 du 27 août 2003 concernant l'activité de réanimation. En cas de mixité, nous encourageons les services de réanimation à exclure de la surveillance épidémiologique leurs lits de surveillance continue. Les services de soins intensifs et de surveillance continue sont exclus de la base nationale. Sont donc exclus les services de réanimations néonatales et pédiatriques, les unités de surveillance continue (USC) et les unités de soins intensifs coronariens (USIC) ou autres. Période er La période de recueil REA-Raisin est de un an, du 1 janvier au 31 décembre 2018. Nous proposons en effet au niveau national une surveillance à l'année afin d'augmenter la pertinence des résultats et de ne pas briser la dynamique de surveillance dans les services, de pouvoir étudier d'éventuels effets saisonniers. La saisie et le transfert des données se fait par tranche semestrielle afin d'assurer un meilleur contrôle des données (2 périodes de 6 mois). Les services ne participant que 6 mois pourront utiliser l'outil de saisie et éditer leur rapport par service mais ne seront pas inclus dans le rapport national. Description La stratégie de surveillance est basée sur l'approche clinique : recueil simultané des facteurs de risque (FR), liés au patient et à sa prise en charge, et des complications infectieuses pouvant survenir. La surveillance des colonisations/infections de CVC se base non seulement sur le patient mais aussi directement sur les cathéters (une fiche CVC par cathéter). • Données séjour : dates d’entrée (service), de sortie, décès, • F.R. liés au patient : date de naissance, sexe, IGS II, traitement antibiotique à l’admission, traumatisme, immunodépression, type de réanimation, provenance du patient, • Exposition aux dispositifs invasifs : intubation, cathétérisme veineux central, sondage urinaire (présence/absence, date de début, date de fin) • Patient porteur de BMR ciblée : SARM, GISA, ERG, EBLSE, EPC, ABRI, PARC (dépisté/colonisé/infecté) • Infections : pneumopathie, bactériémie, colonisation/infection de cathéter veineux central, (date de survenue, micro-organismes) Seules les infections nosocomiales survenant plus de 2 jours après l'entrée du patient dans le service de réanimation sont prises en compte. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 6
La participation au réseau : - encourage la réalisation d'analyses semi-quantitatives pour le diagnostic microbiologique des pneumopathies (LBA, brosse, cathéters protégés, mini-LBA, aspiration…) - peut nécessiter l'envoi du cathéter veineux central au laboratoire de bactériologie dans le cadre du bilan bactériologique d’un état infectieux. La méthode de Brun-Buisson est fortement recommandée pour la culture du cathéter. Les pratiques (méthodes de pose, indication d'ablation, etc.) doivent par ailleurs être définies et consensuelles à l'intérieur d'un même service. Population incluse Pour un service participant, tout patient hospitalisé plus de 2 jours dans le service de réanimation sera inclus dans la surveillance (Date de sortie > Date d'entrée + 2) que le patient soit infecté ou non, et ce de manière ininterrompue er pendant la période de recueil. (ex : entrée le 1 février, sortie le 3 février ou après pour être inclus) La date de sortie sert de marqueur d’inclusion, c’est-à-dire que pour que ces patients soient inclus dans une période, leur date de sortie doit être comprise entre le 1er et le dernier jour de cette période. La surveillance du patient cesse une fois le patient sorti du service ou décédé. • Participation à l'année (saisir et valider les données pour transfert par périodes de 6 mois) • Surveillance des patients limitée à leur séjour dans le service. • Un questionnaire par service permettant d'établir un descriptif des services participant au réseau de surveillance (sur la même application informatique que les données "patient"). • Une fiche pour tout patient hospitalisé plus de 2 jours en réanimation (et dont la date de sortie est comprise dans la période de surveillance) + une fiche CVC s'il est porteur d'un cathéter central (CVC, PICC, cathéter d'hémodialyse) + une fiche infection s'il présente d'une infection nosocomiale (PNE et/ou BAC) Organisation pratique pour les établissements Les inscriptions en ligne doivent être réalisées chaque année dans l’annuaire national disponible via le site Internet national du réseau CPIAS (http://www.cpias.fr/annuaire/annuaire.html) ou du CPIAS de votre région. Ce réseau a fait l'objet d'une déclaration auprès de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) et a reçu un avis favorable (n° 588909 v1). Par ailleurs, afin d'être en conformité avec la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, il appartient à chaque établissement de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et la confidentialité des données, ainsi que pour les patients l'accès aux informations qui les concernent. La conception du réseau est dominée par un souci de simplicité pour réduire le plus possible la charge de travail des équipes participantes. Le référent surveillance (désigné dans l'accord de participation) est chargé de coordonner et superviser (voire réaliser) les différentes étapes. La collecte des données peut être réalisée : - soit en temps réel (recueil journalier), soit à la sortie du patient - et effectuée par : soit les médecins ou cadres infirmiers de réanimation, soit les médecins ou infirmières du service d'hygiène en collaboration étroite avec la réanimation. L'organisation de la collecte de l'information est fondamentale. Plus celle-ci est proche du patient "dans le temps et dans l'espace" et plus la charge de travail sera réduite et les données fiables. Pour pouvoir mener à bien une surveillance, il est recommandé que la collecte des données soit réalisée par des personnes bien identifiées, reconnues par l'ensemble de l'équipe, formées et averties de l'intérêt et de la qualité des informations recherchées. L’exhaustivité (= inclusion de tous les patients concernés) est fondamentale pour la qualité de la surveillance. Afin de s'assurer de l'exhaustivité du recueil, le référent devra vérifier la concordance entre le nombre de fiches remplies et le nombre de patients hospitalisés plus de 48h dans le service (en comparant le fichier de surveillance avec d’autres sources : registres administratifs, données du DIM…). Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 7
En cas de surveillance par une personne extérieure au service, des visites régulières sur le terrain doivent être organisées, améliorant la qualité des informations recueillies et sensibilisant le personnel soignant à la surveillance et à la prévention des IN. Une discussion régulière des cas d'infections ou cas à problèmes doit être menée avec l'équipe médicale afin de valider les infections. Cette étape de validation, organisée par le référent avec une périodicité prédéfinie, est indispensable afin d'obtenir des données de qualité et d'avoir confiance dans les résultats obtenus. Ces séances de validation peuvent être l'occasion d'analyses complémentaires dans une démarche de gestion des risques en réanimation (analyse des facteurs de risque, du caractère évitable ou non de l'infection, critique de la prise en charge du patient, analyse des causes, recherche d'éventuels dysfonctionnements et mise en place de mesures correctives adaptées…). Le codage des données est effectué à l'aide du protocole de surveillance, avant ou pendant la validation des données. Après validation, la saisie des données sur informatique est réalisée par chaque service participant (guide informatique fourni), par la personne chargée de la surveillance ou par une secrétaire formée à la surveillance. Il est indispensable que les étapes de codage et de saisie aient été correctement menées au préalable, garantissant la qualité de l'information. Le questionnaire par service est également rempli par chaque service participant et saisi grâce à l'application informatique. Avant le transfert des données, un contrôle des données est réalisé par le référent surveillance à l’aide d’un programme spécifique contenu dans l’application informatique. Il existe également un programme d'analyse afin de produire le rapport spécifique du service. Il est nécessaire de valider les données et de les valider/transférer par période de 6 mois. A la fin de chaque période, un délai de 3 mois est accordé au service pour cette validation. Ce délai doit être respecté afin de ne pas pénaliser la bonne marche du réseau. Résultats attendus L'analyse des données permet de fournir : • une description de la population de patients surveillés • une description de l'exposition au risque essentiellement en termes d'exposition aux dispositifs invasifs Outre la durée et le pourcentage d'exposition, une façon d'exprimer l'exposition au risque est le "Device Utilisation Ratio" ou "Ratio d'exposition à un dispositif invasif". Il tient compte à la fois de la proportion de patients exposés et de la durée de leur exposition puisqu'il se calcule ainsi (ex : pour le sondage urinaire) : Somme des journées de sondage urinaire x 100 / Somme des durées de séjour des patients Il illustre donc pour un service donné la proportion de journées d'hospitalisation durant lesquelles un dispositif donné a été utilisé pour le patient (pour tout patient ou plus spécifiquement pour tout patient exposé au dispositif). Les tests statistiques utilisés sont : - pour les comparaisons de pourcentages : le test Chi-2 de Pearson, - pour les comparaisons de moyennes : l'analyse de variance ou le test non paramétrique de Kruskall-Wallis (en cas de variances non homogènes). • une description des infections surveillées Des renseignements cliniques sont nécessaires pour l'analyse des données notamment les moyens diagnostiques des pneumopathies pour distinguer les pneumopathies cliniques de celles qui sont bactériologiquement documentées ; de même les nombres de cathéters ôtés dans le service et cultivés permettent de mieux cerner l'incidence des colonisations de cathéters. Les délais d'apparition, la description des micro-organismes rencontrés et leur sensibilité aux antibiotiques sont également étudiés. • le calcul des indicateurs d'incidence le taux d'incidence cumulée des patients infectés correspond aux "vraies infections" (PNE, BAC et ILC/BLC) à l'exclusion des colonisations de CVC - au numérateur : les patients ayant présenté au moins une infection au cours de leur séjour - au dénominateur : tous les patients renseignés Ex : taux de patient infecté pour 100 patients Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 8
L'analyse s'intéressera surtout aux infections en lien avec un dispositif invasif (= "device-related") pour lesquelles la démarche de prévention doit être la plus intense : pneumopathies reliées à l'intubation, colonisations, infections ou bactériémies liées aux cathéters veineux centraux. Une pneumopathie est considérée comme liée à l'intubation (PNEi) si elle survient après le début de l'intubation et max. dans les 2 j qui suivent l'extubation : début intub. < date pneumop. < fin intub. + 2. Pour mesurer leur fréquence de survenue dans une unité ou globalement dans le réseau, on s'appuie sur : les taux d'incidence cumulée pour une infection donnée - au numérateur : les patients exposés ayant présenté au moins un épisode infectieux concerné - au dénominateur : les patients exposés Ex : Taux de pneumopathies (PNEi) pour 100 patients intubés les taux d'incidence pour une infection donnée Ils tiennent compte de l'exposition au principal dispositif invasif en cause mais aussi de la durée d'exposition. Pour chaque catégorie de patients exposés, le calcul implique : - au numérateur : les patients exposés ayant présenté au moins un épisode infectieux concerné - au dénominateur : les journées d'exposition au dispositif invasif concerné (en censurant les jours d'exposition postérieurs à ce premier épisode) Ex : Taux de pneumopathies (PNEi) pour 1000 jours d'intubation les indicateurs CVC L'information est collectée directement au niveau du cathéter veineux central (CVC) et non plus au niveau patient : - pourcentage de CVC cultivés : nombre de CVC envoyés au laboratoire pour mise en culture rapporté au nombre total de CVC (y compris ceux laissés en place à la sortie du patient) - pourcentage de culture + de CVC : avec au numérateur le nombre de CVC à culture positive (COL ou ILC ou BLC) et au dénominateur uniquement les CVC réellement cultivés. - incidence des ILC et BLC / 1000 j de CVC en conservant au numérateur tous les épisodes et au dénominateur la totalité des journées d'exposition au CVC. les distributions des services Pour ces différents indicateurs, une distribution des services est réalisée dans le rapport annuel permettant à chaque participant de se situer au sein du réseau. A partir des valeurs calculées pour chaque service, il est possible de repérer les valeurs minimum, maximum, médiane et quartiles, nécessaires à la représentation de la distribution des services. La médiane est un paramètre de position tel que la moitié des observations lui sont inférieures (ou égales) et la moitié supérieures (ou égales). C'est donc la valeur qui "sépare" les services en deux groupes égaux. La définition des quartiles d’une série statistique ou d’une distribution de fréquences est analogue à celle de la ème médiane. Le deuxième quartile ou 50 percentile est appelé médiane puisqu’il correspond à la valeur centrale qui partage les données en deux parties égales (ici données par service). Les autres percentiles qui partagent encore les ème ème er ème deux sous-groupes en deux ont un nom spécial : les 25 et 75 sont appelés respectivement 1 et 3 quartile. Un service connaissant ses données peut donc savoir à quel "quart" il appartient. Les données de chaque service sont traitées par l'application informatique qui fournit en retour : - les résultats spécifiques correspondant aux données de chaque service. L’archivage est sous la responsabilité du service participant. - un rapport annuel national résultant de l'analyse de l'ensemble des données anonymisées. Sa réalisation est sous la responsabilité du centre de coordination REA-Raisin, avec la collaboration des membres du groupe de travail national. Il fait l’objet d’une diffusion plus large : professionnels de l’hygiène et de la réanimation, coordonnateur de la LIN et de la gestion des risques, CPias, tutelles, DGOS, DGS, SpF... Par respect évident de la confidentialité, aucun résultat spécifique d’un service n’y figure. Seule la liste des participants au réseau y est mentionnée. - des résultats régionaux correspondant aux données agrégées de l’ensemble des participants du réseau accompagnent le rapport annuel national. Les destinataires des résultats (identifiés dans l'accord de participation) sont le chef de service de réanimation ainsi que le référent pour la surveillance et le contact au sein de l'équipe opérationnelle d'hygiène. La responsabilité de l'interprétation et de la diffusion des résultats au sein de l'établissement leur est confiée. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 9
L’impact de la surveillance sur les taux d’infections nosocomiales est étroitement lié à la restitution des résultats aux équipes concernées dans les délais les plus brefs et à l’analyse de ces résultats pour mettre en œuvre les éventuelles mesures correctives. Organisation du réseau et calendrier Année n Année n+1 J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D Inclusion P1 P2 des patients Saisie, validation données / services Correction données services / CPias Validation base nationale Production rapport + synthèse Publication du rapport (SpF) • er Participation minimale : 1 an 1 janvier – 31 décembre • er er Date limite de saisie / validation des données par les services : 1 octobre (1 semestre) er e 1 avril (2 semestre) • er er Date limite de validation des données par le CPias coordonnateur 1 décembre (1 semestre) er e 1 juin (2 semestre) • Rapport REA-Raisin dernier trimestre année n+1 La qualité et la validité des données sont sous la responsabilité du CPias coordonnateur de la surveillance en réanimation. Il mettra en œuvre les moyens nécessaires pour contrôler la qualité des données qui lui seront fournies. Les critères devront porter sur : l'exhaustivité de l'inclusion (comparaison au nombre estimé d'admissions de plus de 48h), la complétude et l'exactitude des données saisies, et la qualité du numérateur (sensibilité, spécificité). Des échanges d'informations pourront être nécessaires entre le centre de coordination et les services afin de valider la base nationale (notamment pour les données incohérentes). La base de données nationale est coordonnée par le CPias Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon (intérim assuré jusqu’à la mise en route de la mission nationale suite à l’appel à projet 2017, pour une durée de 5 ans). Les données de surveillance alimentent enfin la base de données européenne coordonnée par l'ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control). Les conditions d’accès et l’utilisation de la base de données sont celles définies par la charte du RAISIN adoptée autrefois par les 5 CClin et l'InVS devenu Santé publique France. La documentation et les rapports REA-RAISIN sont disponibles sur le site de SpF : http://www.invs.santepubliquefrance.fr/raisin/ Un comité de pilotage national REA-RAISIN, pluridisciplinaire, a pour mission de coordonner et animer le réseau au niveau national, de proposer le protocole de surveillance, d'évaluer et optimiser la méthodologie du réseau, de contribuer à l'analyse, la discussion et la valorisation des résultats nationaux, le cas échéant de participer à l'élaboration de recommandations ou alertes suite à la discussion des résultats (voir composition en page 2). Une journée d'échanges est organisée annuellement selon les besoins d'information, afin de présenter les résultats, évaluer le réseau et discuter de nouvelles options avec tous les participants, et présenter l'actualité dans le domaine de la réanimation. Attention : il n'y a pas d'item optionnel. Si un service est réellement dans l'impossibilité de remplir un item, il existe toujours la possibilité de coder en données manquantes. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 10
Pour en savoir plus Autres documents utiles • SFAR-SRLF 2017. Recommandations formalisées d’experts : Pneumonies associées aux soins de réanimation. 32 pages. • SFAR 2017. Recommandations formalisées d’experts. Actualisation de recommandations : Antibioprophylaxie en chirurgie et médecine interventionnelle (patients adultes). 37 pages. • SFAR-SRLF 2016. Recommandations Formalisées d’Experts : Pertinence de la prescription des examens biologiques et de la radiographie thoracique en réanimation. 26 pages. • SFAR 2009. Prévention des infections nosocomiales en réanimation (transmission croisée et nouveau-né exclus). Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 28 (2009) 912–920. • SFAR 2008. Prévention des infections à bactéries multirésistantes en réanimation (actualisation de la conférence de consensus de 1996). 6 pages. • • Communiqué de l’antibiogramme de la SFM/EUCAST. Recommandations 2017 (127 pages). www.sfm-microbiologie.org/UserFiles/files/casfm/CASFM%20V2_0_Mai2017.pdf • Décret n° 2002-465 du 5 avril 2002 (champ et règles d’organisation en réanimation) • Décret n° 2002-466 du 5 avril 2002 (conditions techniques de fonctionnement) • Circulaire DHOS/SDO n° 2003-413 du 27 août 2003 relative aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation, les soins intensifs et la surveillance continue http://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2003/03-45/a0453485.htm Sites utiles • Santé publique France http://www.santepubliquefrance.fr/ • RAISIN http://invs.santepubliquefrance.fr//Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Infections-associees-aux- soins/Surveillance-des-infections-associees-aux-soins-IAS • Réseau CPias national http://www.cpias.fr/ • HAS https://www.has-sante.fr/ • SFAR http://sfar.org/ • SRLF https://www.srlf.org/ Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 11
Guide de codage REA-Raisin Variables du questionnaire par service Ce questionnaire est intégré dans l'application informatique de surveillance. Il est à saisir par chaque service de réanimation participant. Un dictionnaire de variables en annexe résume les caractéristiques (libellé, format, taille …) des différentes variables et rend possible l'extraction automatisée de données à partir des bases informatisées hospitalières. ETABLISSEMENT Code d'anonymat de votre établissement attribué par le réseau via l’annuaire. SERVICE Code d'anonymat de votre service STATUT DE L'ETABLISSEMENT saisi lors de l'inscription Renseigner le statut de l'établissement où est situé votre service. PUB = public PRI = privé PIC = privé d'intérêt collectif (ex-PSPH) NPR = non précisé TYPE D'ETABLISSEMENT saisi lors de l'inscription Renseigner le type d'établissement où est situé votre service. CHU centre hospitalier universitaire CH centre hospitalier non universitaire (public) MCO centre privé de court séjour (médecine, chirurgie, obstétrique…) CAC centre de lutte contre le cancer MIL centre de santé des armées (militaire) DIV divers NPR non précisé (inconnu) NOMBRE DE LITS DE COURT SEJOUR DE L'ETABLISSEMENT Renseigner la taille de l'établissement participant : inscrire le nombre de lits d'hospitalisation complète installés de court séjour (capacité mise en œuvre). De 1 à 9998 (inconnu = 9999) STATUT DU SERVICE Renseigner le statut du service participant : 1 = réanimation 2 = surveillance continue 3 = soins intensifs Les statuts des services (réanimation, surveillance continue, soins intensifs) sont précisés par les décrets n° 2002-465 et 466 du 5 avril 2002 et la circulaire n° 2003/413 du 27 août 2003 concernant l'activité de réanimation. En cas de mixité, nous encourageons les services de réanimation à exclure de la surveillance leurs lits de surveillance continue, ou s'ils souhaitent les surveiller également, de créer une nouvelle entité de surveillance (= 2e participation et 2e code). Seuls les services de réanimation seront inclus dans la base nationale (les autres pourront néanmoins participer à la surveillance). Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 12
NOMBRE DE LITS DU SERVICE Renseigner la taille du service participant : inscrire le nombre de lits installés (capacité mise en œuvre) et qui font l'objet de la surveillance REA-Raisin. De 1 à 98 (inconnu = 99) TYPE DE REANIMATION DU SERVICE Renseigner le type de réanimation du service 1 = polyvalente 2 = médicale 3 = chirurgicale 4 = brûlés 5 = cardiologique 6 = neurologique 9 = inconnu METHODE DE CULTURE DES CVC AU LABORATOIRE Renseigner la méthode de culture des cathéters veineux centraux couramment pratiquée par votre laboratoire : 1 = Maki (méthode semi-quantitative, seuil de significativité > 15 UFC). 3 2 = Brun-Buisson (méthode quantitative, seuil de significativité > 10 UFC/ml) 9 = inconnu Rappel : la méthode de Brun-Buisson est celle qui est fortement recommandée au sein du réseau. INSERTION DES CVC SOUS ECHOGUIDAGE A renseigner par le réanimateur responsable du service Coder 1 = oui si les insertions de CVC du service sont réalisées majoritairement ou systématiquement sous échoguidage 2 = non si les insertions de CVC sont rarement ou jamais réalisées sous échoguidage. Argumentaire Les études et recommandations actuelles plaident en faveur de la pose échoguidée des CVC car elle améliore le taux de succès de pose, diminue le nombre de ponctions avant cathétérisation veineuse et diminue le nombre de complications liées à la pose du cathéter. Le site de ponction (veines jugulaire interne, sous-clavière, et fémorale) est choisi en fonction de différents facteurs (durée prévue de l’utilisation de l’accès, sites disponibles, habitudes et expérience de l’opérateur. . .). Ces vaisseaux présentent de grandes variations anatomiques de position, de taille et de profondeur, en particulier au niveau jugulaire interne. Par ailleurs, les patients de réanimation ont des facteurs de risque de thrombose multiples (immobilisation, troubles de coagulation, déshydratation. . .) et ces thromboses sont souvent cliniquement muettes. Dans ce contexte, l’échographie bidimensionnelle « temps réel » permet l’analyse des troncs veineux, décrit leurs éventuelles anomalies structurales, dépiste les TVP et peut ainsi aider à la pose des CVC. Le plus souvent, les CVC posés sous échographie le sont en jugulaire interne, ce qui risque de modifier la répartition des sites d'insertion au détriment de la voie sous-clavière. - CDC, HICPAC / Guidelines for the prevention of intravascular catheter-related infections. 2011. - Practice Guidelines for Central Venous Access: A Report by the American Society of Anesthesiologists Task Force on Central Venous Access Anesthesiology 2012,116: 539 –573. DEPISTAGE REALISE A L'ADMISSION DU SERVICE POUR SARM, EBLSE A renseigner par le réanimateur responsable du service et d'après le protocole de dépistage du service. Coder 1 réalisé systématiquement pour tous les patients admis dans le service de réanimation 2 réalisé non systématiquement (= certaines catégories de patients, période restreinte dans l'année …) 3 non réalisé. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 13
Argumentaire Il existe des recommandations de dépistage en réanimation pour SARM, EBLSE, P. aeruginosa et A. baumannii qui peuvent être décidées en fonction de l'existence de situation d’épidémie récente ou endémo-épidémique (épidémie installée) impliquant une espèce ou une souche épidémique, ou pour des patients à risque de portage (service, hôpitaux ou pays en situation épidémique ou endémique)… Elles peuvent s'étendre dans des contextes particuliers aux BHRe (GISA, ERV, EPC). Les pratiques de dépistage à l'entrée ont ainsi besoin d'être connues pour les différents services participant au réseau afin de mieux interpréter les variations de résultats concernant l'antibiorésistance (cf. patient porteur de BMR ou marqueurs de résistance des M-O responsables des IN). - J. Merrer, A. Carbonne. Recommandations nationales pour la prévention de la transmission croisée : quoi de neuf pour la pratique quotidienne en réanimation ? Réanimation (2010) 19, 361—365. - Guide SF2H / Prévention de la transmission croisée : précautions complémentaires contact - 2009. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 14
Module optionnel "Evaluation des pratiques" Design de l'étude EPP Une orientation prioritaire de l'ECDC (European Centers for Disease Control and Prevention) est de coupler l'évaluation et la prévention à la démarche de surveillance au sein du ARHAI-Network (antimicrobial resistance and healthcare-associated infection Network) auquel REA-Raisin participe pour la composante "ICU". Une démarche identique sera proposée pour la réanimation (ICU-surveillance), les infections du site opératoire en chirurgie (SSI- surveillance) et les enquête de prévalence (PPS). Un panel d’items pour la réanimation a été développé pendant des réunions du réseau ECDC HAI-Net ICU en octobre 2013 et en février 2014 et par un groupe d'experts restreint constitué a cet effet [M. Palomar (Esp) , M. Hiesmayr (Aut), A. Agodi (It), A. Savey, A. Lepape (Fr) et C. Suetens (ECDC)]. Ils ont été testés en 2015 et validés officiellement au niveau européen en 2016. L'objectif est de proposer des indicateurs ciblés "prévention" intégrés à la surveillance des IAS/antibiorésistance (ARHAI network) afin de : • suivre les "evidence-based guidance" ECDC et du Conseil (2009/C 151/01) • sensibiliser les acteurs à la prévention des IAS/AR à travers la surveillance • donner une plus-value locale et nationale à la surveillance au moyen de comparaisons inter-établissements ou inter-pays et du suivi de mesures-clés de prévention • à long terme : relier l'évolution des indicateurs-prévention avec les tendances d'indicateurs de résultats Cinq topiques ont été retenus, en ne conservant qu'un nombre minimal d'items par topiques en priorisant leur faisabilité : • Hygiène des mains = consommation annuelle de solutions hydro-alcooliques • Effectifs en personnel = ratio infirmier/patient et aide-soignante/patient • Bon usage des antibiotiques = réévaluation de l'antibiothérapie à 3 jours (% conformité) • Intubation = position du patient, pression du ballonnet, décontamination orale (% conformité) • CVC = suivi du pansement de CVC (% conformité) Le recueil des différents items fait appel à plusieurs méthodes (cf. consignes de remplissage) : 1) La consommation annuelle des solutions hydro-alcooliques en réanimation est calculée sur l'année précédant la période de surveillance concernée (année n-1 = 2014 dans le cas présent). 2) Le ratio personnel/patient calculé à partir du planning réel sur une durée de 7 jours dans la période d'évaluation. 3) La réévaluation de l'antibiothérapie à 3 jours correspond à une étude rétrospective sur 20 à 30 dossiers de prescriptions consécutives d’antibiothérapie de plus 3 jours (précédant la période d'évaluation). 4) La pression du ballonnet et la décontamination orale sont recueillis par 20 à 30 revues de dossiers de patients intubés (chaque dossier-patient est observé 1 fois par jour, un même patient pouvant être observé plusieurs jours de suite) au cours de la période d'évaluation. 5) La position du patient et l'état du pansement de CVC sont recueillis par 20 à 30 observations directes de patients concernés par ces dispositifs invasifs (chaque patient est observé 1 fois par jour, un même patient pouvant être observé plusieurs jours de suite) au cours de la période d'évaluation. La période d'évaluation ne devrait pas excéder une à 2 semaines en pratique (selon le nombre de patients concernés). Elle est à déterminer au choix du service au cours de l’année. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 15
Consignes de remplissage "module EPP" HYGIENE DES MAINS Consommation de solutions hydro-alcooliques Source : données issues de la pharmacie ou des services économiques - Nombre de litres de SHA délivrés au service de réanimation par la pharmacie sur l'année précédente Source : données issues du service de réanimation ou de l'administration - Nombre de journées d'hospitalisation en réanimation (tous patients) sur l'année précédente Remarque : si la consommation de SHA du secteur réanimation ne peut être distinguée de celle du secteur "surveillance continue", alors considérer la consommation globale et en ce cas, faire coïncider le dénominateur sur les mêmes patients pour le nombre de journées d'hospitalisation sur l'année précédente. Argumentaire La consommation des solutions hydro-alcooliques est considérée comme un proxy de l'observance de l'hygiène des mains des professionnels de santé (indicateur en litres de SHA / 1000 patients-jour). Elle peut être ramenée en nombre de frictions par patients et par jour en considérant qu'une friction correspond à une dose de 3 ml de SHA. Ex. consommation moyenne en Allemagne (HAND-Kiss) = environ 80 L / 1000 p-J en réanimation PROHIBIT ICU > 60 L/1000 p-J France : objectif ICHA2 = 40 frictions / patients / j en réanimation = 120 L / 1000 p-J en réanimation - Behnke M, Gastmeier P, Geffers C et al. Establishment of a national surveillance system for alcohol-based hand rub consumption and change in consumption over 4 years. Infect Control Hosp Epidemiol 2012, 33(6): 618-20. - John M. Boyce. Hand hygiene compliance monitoring: current perspectives from the USA. J Hosp Infect 2008, 70(S1) 2–7. - Silvana Sicoli et al. Estimating the volume of alcohol-based hand rub required for a hand hygiene program. Am J Infect Control 40 (2012) 810-814. EFFECTIFS Ratio personnel/patient sur une période de 7 jours Source : données issues du planning du personnel du service (heures de nuit incluses). - Nombre total réel d'heures d'infirmièr(e)s présent(e)s sur une période de 7 jours - Nombre total réel d'heures d'aide-soignant(e)s présent(e)s sur une période de 7 jours Ne pas prendre en compte les cadres de santé ni les élèves-stagiaires. Il s'agit uniquement des infirmières ou aides- soignantes "au lit du malade". Source : données issues du service de réanimation ou de l'administration - Nombre total de jours de patients présents sur la même période de 7 jours Ne pas prendre en compte les courtes interruptions. Les journées partielles comptent pour 1 jour. Argumentaire L'objectif est d'obtenir des ratios infirmier/patient et aide-soignant/patient, indicateurs de la ressource en soins en regard de la charge de travail. Un sous-effectif peut être un facteur favorisant la non-qualité des soins (désorganisation, stress, urgence, non observance des procédures …) et augmentant le risque d'infections ou de transmission croisée. En France, il est règlementairement de 1 infirmier(e) pour 2,5 patients. Ex : USA : 1 infirmier(e) pour 2 patients Suisse, Suède : 1 infirmier(e) pour 1 patients sévère - Schwab F, Meyer E, Geffers C, Gastmeier P. Understaffing, overcrowding, inappropriate nurse: ventilated patient ratio and nosocomial infections: which parameter is the best reflection of deficits? J Hosp Infect 2012, 80(2): 133-139. - West E, Mays N, Rafferty AM, Rowan K, Sanderson C. Nursing resources and patient outcomes in intensive care: a systematic review of the literature. Int J Nurs Stud 2009, 46(7): 993-1011. Surveillance REA-Raisin / Protocole national 2018 16
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