Exzess & Entsagung / Excès & sobriété - ArtHist.net

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Exzess & Entsagung / Excès & sobriété
             Eingabeschluss: 13.03.2016

             Agathe Mareuge

Excès et sobriété. Construire, pratiquer et représenter la mesure et la démesure
Dossier thématique du numéro 10 de trajectoires

L’excès est à portée de main. Comment ne pas voir en effet que le monde occidental regorge de
tout ? La société de consommation invente chaque jour de nouveaux produits et autant de
nouveaux besoins, les big data déferlent, les déchets abondent et les effets de la pollution se
multiplient. La croissance économique semble autant un dogme qu’une promesse, allant de pair
avec des logiques de performance – professionnelles, personnelles, financières… – dans
lesquelles la réussite se mesure à l’aune du dépassement de soi. Le gestionnaire d’entreprise fixe
des objectifs toujours plus rentables, le chercheur publie sans cesse pour élever ses indicateurs
de citation, le sportif pousse la performance de son corps toujours plus loin. Dans le même
temps, des voix s’élèvent pour critiquer les excès de certaines politiques économiques, les excès
de la consommation de masse, les excès d’alcool et de drogue, tout comme, plus prosaïquement,
les excès de vitesse ou les excès alimentaires des citoyens, jugés néfastes pour leur sécurité ou
leur santé. De nouvelles tendances, souvent caractérisées par des adjectifs comme « slow » ou «
durable », prennent également leur essor. Celles-ci valorisent la modération en toute chose, voire
la décroissance et la recherche de la frugalité plutôt que de l’abondance. Or, ces tendances
s’opposent-elles aux excès de notre temps ou constituent-elles d’autres formes d’excès – dans la
contrainte et l’autocontrôle ?

Il n’en demeure pas moins que, si l’excès semble dominer le mode de vie occidental, il ne semble
pas être lié à notre époque pour autant. Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire, les
contemporains se sont vus confrontés à des tendances excessives, au cours de l’Antiquité
comme au seuil de l’époque moderne. Partant du constat que les mesures et démesures
permettent de sonder les valeurs, les sensibilités et les normes d’une époque, ce dixième numéro
de Trajectoires se propose d’interroger la notion de l’excès dans les sciences humaines et
sociales. L’excès sera analysé sur un plan théorique, épistémologique, esthétique et empirique,
afin de saisir ses éléments constitutifs au même titre que ses mobilisations variables dans des
contextes spécifiques. Enfin, on s’intéressera aux stratégies et aux dispositifs mis en place pour
contrôler ou contenir les comportements ou les faits jugés excessifs. Le dossier abordera donc,
d’une manière interdisciplinaire, les différentes définitions, comme les usages et les statuts de
l’excès dans le passé et le présent, ainsi que la manière dont ces excès sont encadrés et
contrôlés par l’autorité publique, par le droit ou par les individus au cours des interactions
sociales.

Étant perçu comme le dépassement d’une limite « normale » ou, dans certains cas, « normative »,

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l’excès est investi d’une connotation péjorative. Il revêt cependant une fonction sociale dans la
mesure où il participe à la construction et à la réactualisation des normes collectives et
individuelles, sans être pour autant réductible à un simple acte de transgression. L’excès se
présente avant tout sous la forme d’une attribution : il est peu courant que les concernés
qualifient eux-mêmes leur comportement d’excessif. Invoquer l’étiquette de l’excès revient donc à
dénoncer une action ou un fait attentatoire à une norme. Or, l’excès peut également être
revendiqué comme un acte provocateur, voire de révolte, quand les acteurs y recourent pour
défier, implicitement et explicitement, les normes établies.

Si l’excès parcourt les différentes époques, on peut cependant identifier des « temps forts » et des
moments d’« accélération », à travers notamment les phases révolutionnaires, ou des courants
esthétiques enclins à mettre en scène l’abondance du détail, comme l’art du baroque, l’éclectisme
architectural, ou encore la littérature fin-de-siècle. Ces exemples indiquent déjà l’éventail des
champs mobilisés par la notion : l’excès interpelle toutes les disciplines des sciences humaines et
sociales (histoire, droit, sciences politiques, sociologie, arts…) par son impact sur la construction
et sur l’évolution des normes.

La dichotomie entre ordre et excès se révèle alors utile pour aborder tant des thèmes comme la
violence, la guerre, les génocides que pour décrire l’histoire de la consommation et de la culture
matérielle, qui oscille entre ostentation et simplicité, ou encore pour analyser le domaine de la
sexualité, dans lequel l’ordre et l’excès se sont toujours construits en lien avec une histoire
sociale et économique particulière. Toutes ces problématiques intègrent en outre une dimension
sociologique majeure dans la mesure où les couches privilégiées de la société semblent parfois
jouir du droit à l’excès alors que ces comportements et ces discours sont reprochés aux
membres des couches inférieures. Le rapport à la mesure et à la démesure touchant à la
représentation de l’homme dans la sphère sociale, la question de l’excès investit tant le discours
religieux que politique, allant de l’appel à la modération jusqu’à l’extrémisme et au fanatisme. En
témoignent les autoritarismes et totalitarismes des XIXe et XXe siècles caractérisés par leur abus
de domination ainsi que par leur impératif de sujétion à la norme.

Si les sciences sociales apportent des éclaircissements sur la construction des normes et, pour
les disciplines juridiques, sur l’encadrement légal de certaines pratiques, les sciences humaines
ne sont pas en reste : les sciences du langage et de l’audiovisuel permettent de comprendre les
structures du discours ainsi que les différentes expressions de l’excès, tandis que les études
littéraires, théâtrales et cinématographiques apportent des analyses théoriques et empiriques sur
les modalités de sa mise en scène ou de sa mise en œuvre (accumulation, exagération,
hyperbole, amplification… pour ne mentionner ici que quelques-uns des procédés qu’il recouvre).
En philosophie enfin, la réflexion sur l’excès est notamment mobilisée pour interroger la nature de
l’homme et son rapport au monde : de la théorie du juste milieu chez Aristote, en passant par
Friedrich Nietzsche jusqu’à Georges Bataille et Michel Foucault, nombreux sont les philosophes
qui ont exploré les notions de mesure et de démesure.

Pour le dossier thématique, trois angles d’analyse – non exclusifs – nous paraissent
particulièrement révélateurs :

1) la construction de l’excès : il s’agit dans ce cadre tout à la fois de définir les significations
multiples, et changeantes, de l’excès, tout en tenant compte de sa spécificité qui semble résider
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dans la réconciliation entre une quantification mesurable (un « trop », en l’occurrence) et un
jugement moral. Contrairement à la transgression, le dépassement semble donc être lié à la
mesure et, plus encore, à la mesurabilité. Il s’agit également, dans cet axe, d’interroger la manière
dont cet étiquetage peut être revendiqué par certains acteurs sociaux. Les procédures juridiques,
politiques et sociales qui définissent les normes permettent également, en creux, de dessiner les
figures des transgressions et tabous. De même, les autorités investies d’un pouvoir moral –
comme les Églises, mais aussi les intellectuels ou les partis politiques – définissent en
permanence des valeurs qui s’opposent aux excès jugés immoraux et révèlent ainsi l’horizon
d’attente de leur époque.

2) les pratiques de l’excès : il s’agit dans cet axe d’analyser les pratiques concrètes jugées
comme « excessives » à une période particulière, ou a posteriori, et de montrer comment ces
pratiques peuvent également reconfigurer les normes existantes. Si, par exemple, la profusion
alimentaire a pu être valorisée à une époque, comme signe d’opulence et de générosité, elle est
désormais jugée excessive, la critique du gâchis alimentaire tout comme celle de l’obésité et de la
« malbouffe » ayant progressivement transformé la définition sociale de cette pratique. D’autres
phénomènes tels que le hooliganisme se prêtent à une analyse de l’excès en termes de
transgression de normes et d’identité contestataire.

3) les représentations de l’excès : il s’agit ici d’analyser les mises en scène de l’excès, qu’elles
soient littéraires, picturales, musicales, cinématographiques ou théâtrales. De Gargantua aux
performances corporelles de certains artistes contemporains, l’excès a souvent été mis en valeur
dans les arts, qu’il soit utilisé pour affirmer, ou au contraire pour transgresser les normes établies.
Cet axe invite par ailleurs à s’interroger sur l’horizon fixé aux individus par la société
contemporaine occidentale, dont l’une des valeurs centrales est la performance. Or, la course à la
performance déplace constamment les normes fixant l’excès, sans les abolir en aucune manière.
Cet axe de recherche interroge ainsi les formes de représentation de l’excès, leur évolution
historique révélant les normes de leur temps, ainsi que les rapports conflictuels et paradoxaux
existant entre l’impératif de performance et la censure d’une société qui honnit souvent le
dépassement des normes établies.

Cet appel pour le dossier thématique de la revue Trajectoires s’adresse à des jeunes chercheurs
(doctorants ou post-doctorants et éventuellement mastérants) en sciences humaines et sociales
en les invitant à penser l’excès dans une perspective interdisciplinaire. Les études cherchant à
proposer une définition ou conceptualisation de l’excès fondées sur des matériaux empiriques,
théoriques ou littéraires sont particulièrement bienvenues. Trajectoires s’attachant avant tout à
l’étude des mondes francophone et germanique, nous encourageons également les auteurs à
proposer des études comparatives.

Les propositions d’article en langue française ou allemande de 5.000 signes maximum (espaces
compris) devront faire apparaître clairement la problématique, la méthode, le corpus ou le terrain,
les éléments centraux de l’argumentation et la dimension franco-allemande. Elles sont à envoyer,
accompagnées d’un CV scientifique, au plus tard le 13 mars 2016 au comité de rédaction :
trajectoires@ciera.fr.

Les auteurs sélectionnés seront prévenus fin mars et devront envoyer leur texte avant le 1er juin
2016. Les articles seront ensuite soumis à une double peer review. Plus d’informations à
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destination des futurs auteurs sont disponibles sur le portail revues.org :
http://trajectoires.revues.org

Une journée d’étude consacrée à l’excès se tiendra le 29 avril 2016 à Paris. Tous les auteurs
retenus (qui le souhaitent) auront la possibilité d’y présenter leur recherche en lien avec le dossier
thématique. Les frais de voyage seront remboursés de manière forfaitaire. La participation au
colloque n’est ni nécessaire ni suffisante pour proposer un article dans le dossier thématique.
Nous remercions cependant tous les contributeurs potentiels de réserver cette date dans la
mesure du possible.

*

Exzess und Entsagung. Konstruktion, Praxis und Repräsentation von Maß und Maßlosigkeit
Themendossier der 10. Ausgabe von Trajectoires

Der Exzess ist allgegenwärtig. Es ist in der Tat kaum zu übersehen, dass sich die westliche Welt
durch Überfluss auszeichnet. Die Konsumgesellschaft erfindet täglich neue Produkte und
Bedürfnisse, die Datenströme sind kaum noch zu kanalisieren, die Abfallberge werden höher und
höher, und mit ihnen nimmt die Umweltverschmutzung unaufhaltsam zu. Das ökonomische
Wachstum scheint ein Dogma und ein Versprechen zugleich zu sein, das – auf professioneller,
finanzieller oder persönlicher Ebene – mit dem Primat der Leistung einhergeht, und das Erfolg an
der Fähigkeit bemisst, sich immer wieder selbst zu übertreffen. Der Betriebschef wird zu
steigender Rentabilität angehalten, der Wissenschaftler zu unausgesetzter Veröffentlichung
seiner Ergebnisse, der Sportler zu immer neuen Höchstleistungen. Zugleich wird der Protest
gegen die Allgegenwart der Exzesse immer vernehmlicher: er richtet sich gegen das Prinzip
permanenter Wertsteigerung, gegen die Auswüchse des Massenkonsums, gegen Alkohol- und
Drogengelage          ebenso       wie     gegen      alltäglichere        Phänomene,          etwa
Geschwindigkeitsüberschreitungen und Übergewicht – mit all den verheerenden Folgen, die diese
für Leib und Leben haben können. Im Fahrwasser dieser Kritik entstehen neue Trends, oft mit den
Adjektiven „slow“ oder „nachhaltig“ versehen, die auf weitestreichende Mäßigung, wenn nicht auf
die Umkehr von Wachstumsprozessen und auf künstliche Verknappung drängen. Aber gebieten
diese Trends den angeprangerten Exzessen tatsächlich Einhalt oder übersetzen sie diese nicht
vielmehr in andere, ebenfalls exzessiv betriebene Formen von Verzicht und Selbstkontrolle?

Scheint die Maßlosigkeit unseren westlichen Lebensstil auch zu kennzeichnen, so ist sie dennoch
nicht an die Jetztzeit gebunden. Soweit die Geschichte zurückreicht, wähnten sich die Vertreter
unterschiedlichster Epochen Zeugen eines von Exzessen durchzogenen Zeitalters, von der Antike
bis in die Moderne. Ausgehend von der Überzeugung, dass Maß und Maßlosigkeit Konstruktionen
sind, mithilfe derer wir die Werte, Befindlichkeiten und Normen vergangener Zeiten eruieren
können, möchten wir in der 10. Ausgabe von Trajectoires den Exzess aus der Perspektive der
Geistes- und Sozialwissenschaften in Vergangenheit und Gegenwart beleuchten. Der Exzess soll
dabei auf theoretischer, epistemologischer, ästhetischer und empirischer Ebene analysiert
werden, um seine wesentlichen Strukturmerkmale ebenso zu erfassen wie seine situativen
Einschreibungen in einen spezifischen Kontext. Darüber hinaus sollen auch die Verfahren und
Dispositive in den Blick genommen werden, die zur Kontrolle oder Unterdrückung der als exzessiv
ausgewiesenen Praktiken herangezogen wurden. Das Themendossier setzt sich also zum Ziel,
einerseits die verschiedenen Definitionen, Aneignungen und Strukturen des Exzesses aufzuzeigen,
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und andererseits die Reaktionen und Bewältigungsstrategien seitens der öffentlichen Gewalt, des
Rechts, aber auch der betroffenen Individuen aus einer interdisziplinären Perspektive zu
analysieren.

Der Exzess kann als das Überschreiten einer Grenze verstanden werden, die gemeinhin als
„normal“ und „normativ“ angesehen wird, weswegen er in der Regel negativ konnotiert ist. Ihm ist
allerdings insofern eine soziale Funktion eingeschrieben, als er maßgeblich an der Konstruktion,
aber auch an der Reaktualisierung von kollektiven und individuellen Normen beteiligt ist – ohne
dass er deshalb auf den bloßen Akt der Grenzüberschreitung reduziert werden könnte. Der Exzess
ist in erster Linie eine Fremdzuschreibung – ist es doch eher unüblich, dass die Beteiligten ihr Tun
selbst als exzessiv beschreiben. Ein Verhalten wird in aller Regel dann als exzessiv kritisiert, wenn
einer Handlung unterstellt wird, sie unterlaufe oder zersetze gängige Norm- und
Wertvorstellungen. Das subversive Potential des Exzesses kann allerdings auch als bewusste
Provokation oder Auflehnung eingesetzt werden, wenn die Akteure sich seiner bedienen, um
gültige Wertvorstellungen und Normen explizit wie implizit in Frage zu stellen.

Zieht sich der Exzess durch alle Zeiten, so können dennoch Momente der „Verdichtung“ oder
„Beschleunigung“ ausgemacht werden, etwa in revolutionären Umbrüchen oder in einzelnen
Epochen, in denen die Anhäufung des Details zum ästhetischen Prinzip erhoben wird – etwa in
der Kunst des Barock, im Eklektizismus der Architektur des 19. Jahrhunderts oder auch in der
Literatur des Fin-de-siècle. Die Beispiele verweisen bereits auf ein breites Untersuchungsspektrum
des Phänomens: der Exzess kann aus nahezu allen Perspektiven der Geistes- und
Sozialwissenschaften (Geschichte, Recht, Politik, Soziologie, Kunst…) untersucht werden, nicht
zuletzt infolge seiner Bedeutung für die Entstehung und Entwicklung von gesellschaftlichen
Normvorstellungen.

Die Dichotomie von Ordnung und Exzess erlaubt es damit gleichermaßen, Themen wie Gewalt,
Krieg und Völkermord in den Blick zu nehmen wie Fragen von Konsum und Wohlstandskultur oder
auch der Sexualmoral, deren Normen und Überschreitungen sich an jeweils zeitspezifische,
wirtschafts- und sozialgeschichtliche Kontexte zurückbinden lassen. In all diesen Fragen klingt
zudem insofern eine soziologische Kernproblematik an, als dem Exzess auch eine
schichtspezifische Logik zu eigen sein scheint – nehmen die Vertreter der höheren Klassen doch
für sich zuweilen ein Recht auf exzessives Verhalten in Anspruch, das den niederen Schichten
verwehrt wird. Das Verhältnis zu Maß und Maßlosigkeit ist also nicht ohne Einfluss auf die
Position und das Selbstverständnis des Einzelnen im sozialen Gefüge, weswegen der Exzess
auch auf religiöse und politische Gesellschaftsentwürfe zurückwirkt. Diese können die Form von
Appellen zur Mäßigung annehmen und bis zur Ausbildung von Extremismen und Fanatismen
reichen, von denen die autoritären und totalitären Regime des 19. und 20. Jahrhunderts mit ihrem
Unterdrückungsapparat und der unbedingten Pflicht zum Gehorsam zeugen.

Ebenso wie die Sozialwissenschaften die Konstruktion von Normen sowie, aus juristischer
Perspektive, deren legale Rahmung und Praxis im Rechtssystem erhellen, setzen sich die
Geisteswissenschaften mit den normativen Aspekten des Exzesses in der Gesellschaft
auseinander: Linguistik und Kommunikationswissenschaften ermöglichen eine Analyse der
Diskursstrukturen und der sprachlich vermittelten Konstruktion des Exzesses, während Literatur-,
Theater- und Filmwissenschaften verstärkt auf theoretische und empirische Aspekte seiner

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Inszenierung oder seiner ästhetischen Umsetzung abheben (Reihung, Übertreibung, Steigerung,
Verstärkung…, um nur einige der möglichen Verfahren zu benennen). In der Philosophie
schließlich wird der Exzess herangezogen, um die Natur des Menschen und seine Beziehungen zu
der Umwelt zu ergründen: Von der aristotelischen Ethik der Mäßigung über Friedrich Nietzsche bis
hin zu Georges Bataille und Michel Foucault haben Philosophen aller Epochen die Fragen von
Maß und Maßlosigkeit problematisiert.

Für das Dossier thématique scheinen uns drei analytische Zugänge besonders einschlägig, die
allerdings keinen Anspruch auf eine erschöpfende Erfassung des Themas erheben:

1) die Konstruktion des Exzesses: In diesem Rahmen soll der Exzess in seinen verschiedenen und
sich wandelnden Bedeutungen erfasst werden, unter gleichzeitiger Berücksichtigung dessen, was
möglicherweise seine Besonderheit ausmacht, nämlich die Verbindung von quantitativer
Bemessung (in diesem Falle ein „Zuviel“) und moralischer Beurteilung. Anders als die Übertretung
scheint der Exzess an ein Maß und, mehr noch, an die grundsätzlich mögliche Messbarkeit
gebunden zu sein. Ferner soll in dieser Achse die Art und Weise untersucht werden, in der
verschiedene soziale Akteure den Exzess für sich vereinnahmen. Die rechtlichen, politischen und
sozialen Prozesse, welche normative Verbindlichkeiten festlegen, definieren im Umkehrschluss
auch die sozialen Verfehlungen und Tabus. In gleicher Weise reagieren moralische Autoritäten –
Kirchen, aber auch Intellektuelle oder politische Parteien – auf Exzesse mit der Formulierung
entgegengesetzter Wertvorstellungen, die ihrerseits Rückschlüsse auf den Erwartungshorizont
ihrer jeweiligen Zeit erlauben.

2) die Praxis des Exzesses: Diese Achse thematisiert konkrete Praktiken, die zu einer bestimmten
Zeit (oder im Nachhinein) als exzessiv bewertet werden, und an denen gezeigt werden kann, wie
der Exzess auf bestehende Normen zurückwirkt. Wurden beispielsweise in vergangenen Zeiten
Wohlstand und Freigiebigkeit an Prasserei und am Überfluss von Nahrungsmitteln festgemacht,
so werden diese heute aus Gründen der Verschwendung, ungesunder Ernährung und Junkfood als
exzessiv abgelehnt. Andere Phänomene wie der Hooliganismus bieten sich ebenfalls für eine
Untersuchung des Exzesses mit Blick auf die Verletzung von Normen und der Konstruktion von
Protestidentitäten an.

3) die Repräsentation des Exzesses: Schließlich sollen die Darstellungsverfahren des Exzesses in
den Blick genommen werden, sei es in literarischer, bildlicher, musikalischer, audiovisueller oder
theatralischer Form. Von Gargantua bis zum zeitgenössischen Tanz haben sich Künstler
sämtlicher Epochen um – normenbestätigende wie normenzersetzende – Darstellungsformen
des Exzesses bemüht. Die Frage der Repräsentation lädt darüber hinaus zu einer Infragestellung
der aktuellen Muster der Selbstverwirklichung ein, die durch die westlichen Gesellschaften
vorgegeben werden und auf das Primat der Leistung fokussiert scheinen. Tatsächlich verschiebt
der Leistungsdruck die Koordinaten des Exzessiven, ohne diese allerdings jemals zum
Verschwinden zu bringen. Folglich werden in dieser Achse Vorstellungen und Darstellungen des
Exzesses auf ihre historische Entwicklung befragt, um die Normen der jeweiligen Zeit auszuloten
und zugleich die Widersprüchlichkeit der modernen Gesellschaft aufzuzeigen, in denen zu
beharrlicher Leistungssteigerung aufgerufen, das Überschreiten bestehender Normen aber
zugleich geahndet wird.

Der Call for articles für das Themendossier der 10. Ausgabe von Trajectoires richtet sich an
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Nachwuchswissenschaftler/innen (Doktoranden, Post-Doktoranden und eventuell Master-
Studenten) aus allen Geistes- und Sozialwissenschaften, die den Exzess in einer interdisziplinären
Perspektive untersuchen. Wir begrüßen insbesondere Beiträge, die eine Konzeptualisierung oder
Definition des Exzesses auf der Grundlage von Fallbeispielen oder von empirischen, theoretischen
oder literarischen Quellen vornehmen. Wir freuen uns zudem über vergleichende Untersuchungen
aus dem deutsch- und französischsprachigen Raum. Die Artikelvorschläge in französischer oder
deutscher Sprache (nicht länger als 5000 Zeichen, inkl. Leerzeichen) sollten die Fragestellung, die
Methode, den Quellenkorpus bzw. das Terrain, den deutsch-französischen Bezug und die
zentralen Argumente deutlich machen.

Wir bitten um Zusendung der Vorschläge und eines akademischen Lebenslaufs bis zum 13. März
2016 an die Redaktion (trajectoires@ciera.fr). Die ausgewählten Beiträger werden Ende März
benachrichtigt; der Abgabetermin für die Artikel ist der 1. Juni 2016. Die Beiträge werden
anschließend in einem doppelten Peer-Review begutachtet. Weiterführende Informationen sind
auf der Homepage von Trajectoires verfügbar: http://trajectoires.revues.org.

Ein dem Exzess gewidmeter Workshop wird am 29. April 2016 in Paris stattfinden. Alle
zukünftigen Autoren haben dort die Möglichkeit, ihren geplanten Beitrag vorzustellen. Die
Reisekosten werden pauschal erstattet. Die Teilnahme an der Tagung ist weder eine notwendige
noch eine hinreichende Bedingung für die Veröffentlichung eines Artikels im Themendossier. Wir
danken aber allen potenziellen Autoren dafür, sich dieses Datum nach Möglichkeit freizuhalten.

              Quellennachweis:

              CFP: Exzess & Entsagung / Excès & sobriété. In: ArtHist.net, 09.02.2016. Letzter Zugriff 03.11.2021.

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