INVITED PAPER PRESENTED AT THE 6TH AFRICAN CONFERENCE OF AGRICULTURAL ECONOMISTS, SEPTEMBER 23-26, 2019, ABUJA, NIGERIA - AGECON SEARCH

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INVITED PAPER PRESENTED AT THE 6TH AFRICAN CONFERENCE OF AGRICULTURAL ECONOMISTS, SEPTEMBER 23-26, 2019, ABUJA, NIGERIA - AGECON SEARCH
Invited paper presented at the 6th African
 Conference of Agricultural Economists,
 September 23-26, 2019, Abuja, Nigeria

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Niveaux de connaissance des ramasseuses et transformatrices sur les bonnes pratiques
post-récolte des noix de karité au Bénin.

 1 1 1
M.P. HESSAVI , B.Y.F. KOUTON-BOGNON , L.A.Y. ATACOLODJOU , P.Y.
ADEGBOLA 2, E.SISSINTO et N. ADEGBOLA 1
1
 Centre Internationale de Recherche en Science Sociale (CIRFoSS)
2
 Institut National de Recherche Agricole du Bénin (INRAB)

Auteur correspondant : hess.pelagie@gmail.com Tel:0022967310862
Résumé
La noix de karité est très prisé tant sur le marché national qu’international. Le Bénin a une
opportunité à saisir pour accroître ses revenus d’exportation et diversifier les sources de
revenus. Malgré ce potentiel, les pertes enregistrées le long de la chaine post récolte constituent
une contrainte majeure à l’essor des chaînes de valeur ajoutée du karité. L’utilisation de bonnes
pratiques s’avère impérieuse dans la mesure où elle contribuerait de façon substantielle à la
réduction des pertes post récolte du karité. L’étude s’est consacrée à l’évaluation des niveaux
de connaissances des ramasseuses et des transformatrices des noix de karité sur les bonnes
pratiques. Une enquête a été réalisée auprès des 82 ramasseuses et 55 transformatrices dans la
zone d’intervention de ICCO coopération. L’approche d’analyse descriptive et la méthode
d’évaluation du niveau de connaissance adopté par Ben Abdelaziz et al., (2007) ont été utilisés.
Plus de la moitié (60%) des ramasseuses a un niveau de connaissance satisfaisant dans la zone
d’étude. La majorité des transformatrices (80 %), a un niveau de connaissance insatisfaisant.
De même la participation des ramasseuses aux formations sur les bonnes pratiques a un effet
positif et significatif (P
Harvester’s knowledge levels of good post-harvest practices of shea nuts in Benin

Abstract
Shea nuts are very popular on both the national and international markets. Benin has an
opportunity to seize to increase its export revenues and diversify sources of income. Despite
this potential, losses along the post-harvest chain constitute a major constraint to the growth of
shea value-added chains. The use of good practices is imperative in that it contributes
substantially to the reduction of post-harvest shea losses. The study focused on assessing
knowledge levels of shea nut harvesters on good practices. A survey was carried out among the
82 collectors and 55 processors in the intervention area of ICCO cooperation. The descriptive
analysis approach and the method of assessment of the level of knowledge adopted by Ben
Abdelaziz and al., (2007) were used. More than half (60%) of the collectors have a satisfactory
level of knowledge in the study area. The majority of processors (80%) have an unsatisfactory
level of knowledge. Similarly, the participation of the collectors in training on good practices
has a positive and significant effect (P
Introduction
La demande mondiale de plus en plus croissante enregistrée par les industries alimentaires et
cosmétiques, constitue une grande opportunité pour les pays producteurs et exportateurs de
karité. Le Bénin au regard de la qualité des amandes produites localement et du potentiel de
production largement inexploité qu’il possède, constitue alors un pays à forte potentialité de
gain de devises (Association Karité Bénin (AKB),2015). Au cours des quatre (04) dernières
années, la quantité de noix exportée vers les pays hors Afrique est de 42. 778, 5 tonnes et le
Danemark est le principal demandeur suivi de l’Inde, de la Malaisie, de la France et du
Royaume Uni (INSAE, 2010). Considéré comme le troisième produit d’exportation derrière le
coton et l’anacarde, le karité occupe une grande partie des femmes rurales du Bénin. Les
produits du karité contribuent pour 40 à 50% au revenu des ménages ruraux des zones de
production du Bénin et ces produits permettent aux femmes de se prendre en charge et de
subvenir aux premiers besoins de leurs ménages (Dah-Dovonon et Gnanglè, 2006). Les produits
de cette culture (beurre, savon) s’insèrent parfaitement dans les habitudes de production des
paysans et contribuent pour une part importante dans la constitution du revenu notamment des
femmes rurales (Singbo et Ahouansou 2005). Le karité est une filière agricole dont les
immenses potentialités et avantages économiques sont encore peu exploités, mais qui est appelé
à contribuer au développement de l’économie nationale. En effet, il contribue à l’économie
nationale par l’exportation et joue un rôle fondamental en contribuant à l’alimentation, aux
soins et aux revenus des ménages (Idrissou, 2002). En raison de son importance en termes de
développement local et de marchés d’exportation, le karité a été donc identifié au rang des
filières agricoles à promouvoir dans le Plan d’Action du Gouvernement 2016-2021 (PAG,
2016). Malgré les nombreux atouts, la filière karité se heurte encore à de nombreuses
contraintes qui limitent et freinent son développement. L’une des principales contraintes est
liée aux pertes post-récoltes observées tout le long de la filière. En effet, aux assises du Comité
Sectoriel de Recherche et de Développement (CSRD) de 2002 et 2003, les pertes post-récoltes
ont été identifiées comme l’une des contraintes majeures au développement de la filière karité
au Bénin (Singbo et Sodjinou, 2004). De même, la filière karité fait très peu l’objet de projets
de recherche et de vulgarisation pour résoudre les problèmes liés aux pertes post-récoltes. De
ce fait, les technologies post-récoltes sont très peu connues voire inexistantes, ce qui amène les
acteurs à se contenter d’observer les pertes sans pouvoir y remédier comme il se doit.
L’utilisation de bonnes pratiques le long de la chaine post récolte du karité s’avère impérieuse
dans la mesure où elle contribuerait de façon substantielle à la réduction des pertes post récolte
du karité et par conséquent à l’amélioration de la qualité des produits du karité. Ainsi, face à
l’impuissance des acteurs de la filière karité en général et des acteurs à la base en particulier
(ramasseuses et transformatrices), l’AKB en collaboration avec divers partenaires dont ICCO a
axé une de ses interventions sur le renforcement des capacités des acteurs (formation, accès aux
infrastructures de stockage, équipements de transformation). Dans la réalisation des activités
de cette intervention, priorité est donnée aux bonnes pratiques de ramassage, du transport, de
traitement, de conservation, de stockage et de transformation des noix de karité. Des études
existantes sur le karité au Bénin se sont focalisées sur les pratiques traditionnelles (Savi, 2004
; Nouhoheflin et Coulibaly, 2005) et sur des analyses sociologique et économique de
l’utilisation de produits à base de karité. Cependant, l’étude de Ahouansou et al. (2012) a essayé
d’identifier les opérations permettant le respect des normes internationales et celles altérant la
qualité des amandes et du beurre. Cette dernière étude n’a pas été spécifique sur les niveaux de
connaissances des ramasseuses et transformatrices sur les bonnes pratiques de ramassage,
transport, traitement, conservation, stockage et transformation des noix de karité. Quels sont les
niveaux de connaissance des ramasseuses sur les bonnes pratiques post récolte du karité ? Quels
sont les niveaux de connaissance des transformatrices sur les bonnes pratiques post récolte du
karité ? Quel est l’effet de la participation aux formations sur les bonnes pratiques post-récolte
sur les niveaux de connaissance de ces acteurs ?
Pour permettre aux structures intervenant dans la filière karité de réorienter leur stratégies
d’intervention surtout au niveau des appuis techniques (formations) des acteurs à la base, la
présente étude s’est consacrée à l’évaluation des niveaux de connaissances des ramasseuses et
des transformatrices des noix de karité.

 Méthodologie

 Zone de l’étude
L’étude a été menée dans la zone d’intervention de ICCO coopération. Les noix de karité sont
produites dans six (06) départements répartis dans cinq (05) Pôles de Développement Agricole
(PDA). La zone d’intervention de ICCO couvre les communes qui abritent les parcs à karité au
Bénin à l’exception de celui de Bohicon. Il s’agit des parcs de Kandi, de Bembèrèke, de Parakou
et de Savè. Les parcs à karité de ces communes regroupent les peuplements naturels de karité
autour desquels les activités de ramassage, de transformation et de commercialisation du karité
sont intenses.
Échantillonnage

Population cible et unités d’observation
La population cible est l’ensemble des acteurs intervenant dans la chaine post récolte de la
filière karité en général et les unités d’observation sont constituées des acteurs à la base (acteurs
directs) au niveau desquels sont enregistré les plus grandes quantités de pertes le long de la
chaîne post récolte. Il faut noter que les pertes des noix le long de la chaîne post récolte
s’observent uniquement au niveau des acteurs directs et plus précisément les ramasseuses, les
collectrices et les transformatrices. C’est pour cela que les acteurs indirects qui rendent les
services d’appui technique, matériels et financiers aux acteurs directs accentuent leurs actions
aux niveaux des ramasseuses et des transformatrices. En effet, ces structures d’appui estiment
que le reste des acteurs directs (industries de transformations, collectrices, acheteurs,
exportateurs) sont déjà techniquement et financièrement outillés et que leurs activités dépendent
des produits livrés par les ramasseuses et les transformatrices dont la qualité des produits
obtenus nécessite des appuis techniques et financières. De même, lorsque les ramasseuses et les
transformatrices se portent bien c’est-à-dire sont outillées techniquement, le développement de
la filière est assuré et les pertes de noix sont réduits le long de la chaîne de production. C’est
pour les raisons sus-citées que les acteurs directs de la filière ont constitués l’unité d’observation
dans cette étude. Cependant, les collecteurs d’amandes n’ont pas été pris en compte dans la
mesure où ceux-ci ne reçoivent aucune formation de la part des acteurs indirects dont les
structures intervenant dans la filière sur les bonnes pratiques de collecte d’amandes de karité.

Choix des communes d’enquêtes
A partir de la documentation et après la phase d’enquête qualitative, la zone de production de
karité (présence des parcs à karité) et de zone de transformation du karité (présence des usines
de transformation du karité) ont été prises en considération dans le choix des communes.
L’activité de ramassage est effectuée aussi bien dans la zone de production que dans la zone de
transformation du karité. Les ramasseuses ont été sélectionnées dans les communes se
retrouvant dans la zone de production alors que les transformatrices ont été sélectionnées dans
les communes se retrouvant dans la zone de transformation.
La zone de production du karité est répartie sur trois (03) Pôles de Développement Agricoles
(PDA) que sont : PDA 2, PDA3 et PDA 4. Il a été retenu de façon aléatoire une (01) commune
par Pôle de Développement Agricole (PDA) pour les ramasseuses. Il s’agit respectivement des
communes de Bembèrèkè, Natitingou et Savè (tableau 1).
La présence de plusieurs usines est notée dans la zone de production de karité. Dans le cadre de
cette étude il a été retenu celles qui emploient le plus grand nombre de femmes. Il s’agit de
Fludor et de Wakapou.

Taille de l’échantillon de l’unité d’observation
La taille de l’échantillon de chaque acteur par commune a été obtenue en utilisant la formule
proposée par Dillman (2007) et exprimée par :

 (1)

Ns = Taille totale de l’échantillon par acteur
Np = Effectif total des acteurs potentiels dans l’ensemble de la commune
p = Probabilité de réponse (0.5)
B = Erreur de l’échantillonnage (5%)
C = Statistique associée à l’intervalle de confiance (C = 1,96 pour 95 % d’intervalle de
confiance).

Tableau 1: Taille de l'échantillon par acteurs

 Taille de
 Acteurs PDA Département Commune
 l’échantillon
 2 Borgou Bembèrèkè 22
 3 Atacora Natitingou 30
Ramasseuses
 4 Colline Savè 30
 Sous-total 82
 Borgou Tchaorou 28
 4
Transformatrices Donga Djougou 29
 Sous-total 57
TOTAL 139

Méthode de collecte des données
La collecte des données s’est faite essentiellement en trois (03) phases. La phase de
documentation, la phase qualitative et la phase quantitative.

Phase de documentation
L’exploitation de la documentation existante a permis de collecter les statistiques et toutes les
données secondaires relatives à la filière karité. Elle a permis de faire la synthèse et l’analyse
des travaux réalisés dans le domaine pour identifier les acquis existants. Ces données ont été
collectées dans des documents, des rapports d’études similaires et autres rapports jugés utiles.
Cette phase de documentation s’est aussi penchée sur tous les résultats des études faites par le
ProCGRN, l’AKB, le ProAgri et le PARASEP. Les résultats de cette phase ont servi de base à
l’élaboration des guides d’entretien utilisés pour la phase qualitative.

Phase qualitative
La phase qualitative a été réalisée à travers des entretiens Individuels avec les responsables des
structures intervenantes dans la filière et des entretiens de groupes avec les acteurs à la base
(ramasseuses et transformatrices) à l’aide du guide d’entretien. Cette phase nous a aussi permis
de répertoriées toutes les sources d’information et d’établir les contacts pour la collecte de
données.
  Entretiens individuels
Cette étape a été réalisée avec les structures et les organisations ciblées (AKB, ONG locales,
WAKAPOU, FLUDOR, NATURA, KNAR, ZIKORA etc.) intervenant dans la filière karité.
Elles ont été interviewées de façon individuelle. Cette étape nous a permis de prendre
connaissance des types d’appuis techniques dont les acteurs ont bénéficié en générale et en
particulier les thèmes et le contenu des formations sur les bonnes pratiques. Par ailleurs, ces
organisations ont été questionnées sur les causes de rejet de noix de karité. Ces informations
ont permis de compléter celles déjà recueillies et de vérifier la validité de celles collectées
auprès des groupements.

 ▪ Entretiens de groupe

En collaboration avec les structures intervenant dans la filière karité, les ramasseuses et
transformatrices impliqués dans les activités de ramassage, traitement et transformation
artisanale de même que les groupements/coopératives des ramasseuses et
groupements/coopératives de transformatrices ont été interviewés en groupe. Un guide
d’entretien préalablement conçu a été utilisé à cet effet. Les informations provenant de cette
enquête ont également servi à affiner les questionnaires structurés qui ont été utilisés au cours
des enquêtes quantitatives.

Phase quantitative
L’enquête quantitative a été réalisée à partir d’un questionnaire structuré préalablement conçu
à cet effet. Des enquêteurs ont été recrutés et formés sur comment administrer les questionnaires
et la méthodologie de collecte des données. Après la formation des enquêteurs, le questionnaire
a été testé afin de permettre aux enquêteurs et aux chercheurs de mettre en pratique les
différentes étapes de collecte de données pour s’assurer de la faisabilité afin de déceler les
éventuelles erreurs avant le démarrage des enquêtes proprement dites. L’enquête quantitative
s’est déroulée avec de manière individuelle avec les acteurs sélectionnés. A titre indicatif, une
liste de questions concernant les pratiques de ramassage, transport, traitement , conservation,
stockage et transformation des noix de karité été adressé aux ramasseuses et aux
transformatrices et pour chaque question ils ont été appelé à choisir une réponse dans la liste de
choix des réponses. Des informations ont été également collectées sur les caractéristiques
sociodémographiques des enquêtés telle que : âge ; part sur 10 du revenu concernant le
ramassage/transformation ; appartenance à un groupement ; participation à une formation sur
les bonnes pratiques ; nombre d’année d’expérience dans l’activité ; accès à l’éducation
formelle. Les enquêteurs ont disposé de matériels de collecte (tablettes) sur lesquels les
questionnaires ont été préalablement installés à partir du logiciel Cspro7.0.

Méthode d’analyse des données

L’approche d’analyse descriptive et la méthode d’évaluation du niveau de connaissance adoptée
par Ben Abdelaziz et al., (2007) ont été adoptées.
Statistiques descriptives
Les statistiques descriptives calculées sont relatives aux moyennes, écart-types, fréquences, aux
tableaux croisés. Elles ont été appuyées de tests non paramétriques tels que le test de Chi-deux
pour la comparaison de proportions entre deux ou plusieurs.

Estimation du niveau de connaissance
Dans cette étude, la connaissance des ramasseuses et transformatrices a été évaluée à travers
respectivement vingt-trois (23) et vingt-et-un (21) questions fermées ayant pour objet la
connaissance des bonnes pratiques de ramassage, du transport, de traitement, de conservation,
de stockage et de transformation. A chacune de ces questions il a été proposé une liste de
réponse allant jusqu’à cinq mais dont une seule était la bonne réponse. Cette évaluation est
basée sur l’hypothèse selon laquelle toutes les questions sont égales dans leur importance
(équiprobabilité des évènements). La méthode d’évaluation de connaissance adoptée par Ben
Abdelaziz et al., (2007) a été adaptée et utilisée pour la présente étude. Ainsi, une question
ayant obtenue une note supérieure ou égale à cinq sur dix (5/10) a été cotée « 1 », une question
ayant obtenue une note strictement inférieure à cinq sur dix a été cotée « 0 ». Il faut rappeler
qu’un expert a au préalable jugé chaque réponse donnée par les acteurs aux différentes questions
en lui attribuant une note allant de 0 à 10 sur la base des contenus de formation sur les bonnes
pratiques (les références) bien définis. Un score global (dit d’origine) des connaissances, allant
de 0 à 23 pour les ramasseuses et de 0 à 21 pour les transformatrices, a été donc établi pour
chaque acteur. Pour faciliter l’interprétation des résultats, les scores d’origine ont subi une
transformation linéaire selon la formule suivante (Ben Abdelaziz et al., 2007) :
 � ′ − �
 = × 100 (2)
 
Avec "plus petit score possible" = 0 et "Etendue possible" = 24 pour les ramasseuses et
Avec "plus petit score possible" = 0 t score possible"=0 "Etendue possible" = 22 pour
les transformatrices
Ainsi, les nouveaux scores obtenus varient de 0 à 100. Le niveau des connaissances d’une
ramasseuse ou d’une transformatrice a été considéré « satisfaisant » si la ramasseuse ou la
transformatrice avait obtenu un score final supérieur à 75 %, ce niveau a été considéré comme
« moyen » si le score final a été compris entre 50 % et 75 %, et enfin le niveau a été considéré
comme « insuffisant » si la ramasseuse ou la transformatrice a obtenu un score final inférieur
à 50%.
Résultats et discussions
Caractéristiques sociodémographique des acteurs enquêtés
Plus de la moitié des deux acteurs enquêtés (ramasseuses et transformatrices) n’a pas reçu de
formation sur les bonnes pratiques post-récolte (figure 1). Seulement 38% des ramasseuses et
33% des transformatrices ont reçus une formation sur les bonnes pratiques de ramassage,
transport, traitement, conservation, stockage et transformation.
La part sur 10 du revenu issu de l’activité de ramassage des noix de karité est supérieure au
niveau des ramasseuses formées sur les bonnes pratiques post-récolte comparativement à celles
non formées (Tableau 2). La différence de part sur 10 du revenu issus du ramassage des noix
entre les ramasseuses formées et celles non formées est significative (p
Tableau 2 : Caractéristiques socioéconomiques des ramasseuses

 Variables Participation à une Non-participation à Test de chi2
 formation sur les une formation sur les
 bonnes pratiques bonnes pratiques
 (N=31) (N=51)
 Age 36 (1,68) 40 (2,30) 35,71
 Année d’expérience 17 (1,64) 21 (2,73) 30,96
 Part sur 10 4 (0,31) 3 (0,27) 13,54*
 Education formelle 0,096 (0,05) 0,096 (0,04) 0,98***
 Appartenance au 1 (0) 0,03 (0,02) 74***
 groupement
Contrairement aux ramasseuses, les transformatrices formées sur les bonnes pratique de
production de beurre de karité sont plus âgées que les transformatrices non formées. Les
transformatrices formées ont un âge moyen de 38 ans contre 35 ans pour les transformatrices
non formées (Tableau 3). Il existe une différence statistique significative (p
Niveaux de connaissance des ramasseuses de noix de karité (production d’amande)
Les niveaux de connaissance des ramasseuses de noix de karité sont présentés dans le tableau
4. Il ressort de l’analyse de ce tableau que plus de la moitié (60%) des ramasseuses a un niveau
de connaissance satisfaisant avec un score moyen de 21,83, ce qui équivaut à 94,94 % de
réponses justes sur l’ensemble des questions posées sur les bonnes pratiques post-récolte au
niveau de ces acteurs. 33% des ramasseuses ont un niveau de connaissance moyen, avec un
score moyen de 14,51 équivalent à 63,12% de réponses justes. Enfin, seulement 7 % des
ramasseuses ont un niveau de connaissance insatisfaisant. Ces derniers totalisent un score
moyen de 8,16 correspondants à 35,50 % de réponses correctes.

Tableau 4: Niveaux de connaissance des ramasseuses sur les bonnes pratiques post-récolte
des noix du karité

 Fréquences
 Score moyen Score moyen
 Niveau de connaissance
 (sur 23) (%) Fréquence Fréquence
 absolue relative (%)
 Satisfaisant 21,83 94,94 49 60
 Moyen 14,51 63,12 27 33
 Insatisfaisant 8,16 35,50 6 7

Les niveaux de connaissances en fonction de la participation des ramasseuses aux séances de
formation sur les bonnes pratiques sont renseignés dans le tableau 5. De l’analyse du tableau,
il ressort que la quasi-totalité (94%) des ramasseuses ayant reçu une formation ont niveau de
connaissance satisfaisant avec un score moyen de 22,51 soit 97% de réponses justes sur les
questions posées. Aucune des ramasseuses formées n’a eu un niveau de connaissance
insatisfaisant. Cependant près de la moitié des ramasseuses non formées 549%) ont un niveau
de connaissance moyen avec un score moyen de 14,44 équivalent à 62,78% de réponses justes.
En somme, il est à retenir que la majorité des ramasseuses ont un niveau de connaissance
satisfaisant des bonnes pratiques de ramassage, transport, traitement , conservation et stockage
des noix de karité dans la zone d’étude. Toutefois, pour une meilleure performance de la filière
avec un taux de perte tendant vers zéro, il est impératif de renforcer le niveau de connaissance
des ramasseurs ayant les scores moyens en dessous de 75 % (de réponses correctes). Aussi, le
score moyen obtenu au niveau des ramasseuses formées est supérieur à celui des ramasseuses
non formées. Cette différence de niveau de connaissance entre les ramasseuses formées et les
ramasseuses non formées est statistiquement significative (p
insatisfaisant. Les séances de formation sur les bonnes pratiques doivent être élargis dans les
autres communes qui ne sont pas encore bénéficiaires de ces interventions afin d’améliorer le
niveau de connaissance des ramasseuses non formées.
Tableau 5 : Niveaux de connaissance des ramasseuses sur les bonnes pratiques post-récolte
des noix du karité en fonction de la participation aux formations

 Fréquences
 Score moyen (sur
 Niveau de Score moyen (%) Fréquence Fréquence
 23)
 connaissance absolue relative (%)
 Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non
 Satisfaisant 22,51 20,85 97,90 90,65 29 20 94 39
 Moyen 15,5 14,44 63,39 62,78 2 25 6 49
 Insatisfaisant -- 8,16 -- 35,50 0 6 0 12
Test de Chi 2 : (46,62***)

Niveaux de connaissance des transformatrice d’amande en beurre de karité
Le niveau de connaissance des transformatrices de noix de karité est présenté dans le tableau 6.
Il ressort de l’analyse de ce tableau qu’aucun des transformatrices n’a obtenu le score minimal
pour avoir un niveau de connaissance satisfaisant. Les résultats indiquent que la grande majorité
des transformatrices (80 %) à un niveau de connaissance insatisfaisant avec un score moyen de
8,56 correspondants à 40,8 % de réponses justes. Ainsi, seulement 20 % des transformatrices
ont un niveau de connaissance moyen. Ces derniers totalisent un score moyen de
11,63 équivalents à 55,41 % de réponses correctes. Ces résultats concordent avec ceux obtenus
par Ahouansou et al. (2012) qui ont montré que le nettoyage préliminaire des amandes, ainsi
que le lavage, la déshydratation et le filtrage du beurre nécessaire pour le beurre de bonne
qualité ne sont pas respectées par les transformatrices.

Tableau 6 : Niveaux de connaissance des transformatrices sur les bonnes pratiques post-
récolte des noix du karité

 Fréquences
 Score moyen Score moyen
 Niveau de connaissance
 (sur 21) (%) Fréquence Fréquence
 absolue relative (%)
 Satisfaisant --- --- 0 0
 Moyen 11,63 55,41 11 20
 Insatisfaisant 8,56 40,80 44 80
Tableau 7 : Niveaux de connaissance des transformatrices sur les bonnes pratiques post-
récolte des noix du karité en fonction de la participation aux formations

 Fréquences
 Score moyen (sur
 Niveau de Score moyen (%) Fréquence Fréquence
 21)
 connaissance absolue relative (%)
 Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non
 Satisfaisant --- --- --- --- 0 0 0 0
 Moyen 11,77 11 56,08 52,38 2 9 11 24
 Insatisfaisant 9,25 8,17 44,07 38,94 16 28 89 76
Test de Chi 2 : (12,86)
En considérant la participation à la formation sur les bonnes pratiques de transformation des
amandes en beurre de karité, Seulement 11% des transformatrices ont un niveau de
connaissance moyen avec 11,77 comme score moyen correspondant à 56,08% de réponses
justes (tableau 7). Pour ce qui concerne les transformatrices non formées, 24% ont un niveau
de connaissance moyen contre 76% qui ont un niveau de connaissance insatisfaisant. Il n’existe
aucune différence statistique entre les scores moyens des transformatrices formées et des
transformatrices non formées. Ce qui veut dire que l’effet positif escompté pour la formation
n’a pas encore pris au niveau des transformatrices. Ceci dénote l’importance de la qualité des
beurres de karité sur le marché béninois.
Les transformatrices constituent alors les acteurs ayant le plus de déficit sur les connaissances
des bonnes pratiques au sein de la filière karité. Des efforts sur le plan du renforcement de leurs
capacités est donc nécessaire pour une meilleure performance de ce maillon de la chaîne car le
Bénin gagnerait mieux en exportant le beurre de karité plutôt que son amande.

Conclusion

La présente étude a permis d’évaluer les niveaux de connaissances des ramasseuses et
transformatrices sur les bonnes pratiques post récolte des noix de karité au niveau des
communes productrices du Bénin. Les résultats ont permis d’avoir trois niveaux de
connaissances au niveau des ramasseuses que sont : satisfaisant, moyen et insatisfaisant. La
majorité de ramasseuses enquêtées s’est retrouvée avec un niveau de connaissance satisfaisant.
Pour ce qui concerne les transformatrices deux niveaux de connaissance ont été obtenus
(moyen et insatisfaisant). La plupart des transformatrices enquêtées ont un niveau de
connaissance insatisfaisant. Il a été constaté que la participation aux séances de formation sur
les bonnes pratiques a eu un effet positif sur les niveaux de connaissance des ramasseuses. Des
séances de formation doivent être intensifiées à l’endroit des acteurs à la base en général et des
transformatrices en particulier dans la zone d’étude pour réduire de manière substantielle les
pertes le long de la chaine post récolte du karité. Ces séances de formation constitueront
également des séances de vulgarisation des techniques et innovations capables de réduire ces
pertes dans le but de l’amélioration de la performance et la compétitivité de la filière karité au
Bénin.

Remerciements
Cette étude a été réalisée grâce au concours financier de ICCO. ICCO Coopération, une
Organisation néerlandaise, actuellement l’un des soutiens de la filière Karité au Bénin à travers
le projet "Lobbying et plaidoyer pour le développement inclusif de la filière karité du Bénin"
dans leur lutte pour la reconnaissance par l’état central du karité, comme filière prioritaire (à ce
jour l’Etat béninois reconnait le karité juste comme une filière émergente). Cette reconnaissance
permettrait un meilleur accompagnement de l’Etat qui pourra consentir désormais des
investissements financiers, humains et en innovations importants pour accroitre la contribution
de la filière à l’économie du pays et aux acteurs économiques directs des Chaines de Valeur
Ajoutées (CVA). Nous exprimons notre sincère gratitude aux ramasseuses et transformatrices
des parcs à karité visités.
Références Bibliographiques
Ahouansou, R.H. , Houssou, P., Dan, C.B.S., Agbobatinkpo, P., Adékambi, S., Gnonlonfin,
 G.J.B., Fanou, L., Koumassa, L., Hell, K., Adéoti, R., Coulibaly, O., Dohou Vidégnon,
 B., Ahoussi, A.L., Fandohan, P., Koudandé, O.D. & Mensah, G. A. (2012). Savoir-faire
 endogènes pour la valorisation du fruit de karité au Bénin en Afrique de l’Ouest. Bulletin
 de la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB) Numéro 71 – Juin 2012.
Association Karité Bénin (2015). Rapport sur la conférence annuelle édition 2015. Bénin.
Association Karité Bénin/ ICCO coopération (2017). Etude diagnostic des Contraintes et les
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Ben Abdelaziz, A., Thabet, H., Soltane, I., Gaha, K., Gaha, R., Tlili, H.& Ghannem ,H.(2007).
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