La Côte-d'Or, terre de talents ! - SALON INTERNATIONAL DE L'AGRICULTURE - Le Bien public
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ÉDITION NUMÉRIQUE Lundi 25 février 2019 - Supplément - Côte-d'Or SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE La Côte-d’Or, terre de talents ! A fin de creuser le sillon et de soutenir les produc- teurs et éleveurs locaux, le conseil départemental organise, ce mardi, une journée spéciale 100 % Côte- d’Or, porte de Versailles, à Paris. Le Salon internatio- nal de l’agriculture (le célèbre SIA) étant une vitrine incontournable au-delà même de nos frontières, cette opération permettra de placer les projecteurs sur le savoir-faire de nos filières d’excellence. L’année dernière, les professionnels de Côte-d’Or avaient rapporté 101 médailles et 24 prix. La récolte sera-t-elle meilleure pour cette 56e édition du salon, qui a pour thème “Agriculture, des femmes, des hommes, des talents” ? C’est la Côte-d’Or, véritable terre de talents, que nous vous proposons d’arpen- ter… Leicester, taureau de Recey-sur-Ource, a décroché la première place dans sa catégorie, dimanche, au Salon de l’agriculture. Photo Le JSL/Damien VALETTE
2 SUPPLÉMENT Lundi 25 février 2019 CÔTE-D’OR Salon de l’agriculture « Le Département affiche un soutien fort à son agriculture » UN PARTENARIAT } Dans le cadre Le Département se déplace du grand débat, à Paris, ce mardi, pour je vais proposer soutenir les agriculteurs, que le éleveurs et producteurs Département locaux présents au Salon de la Côte-d’Or de l’agriculture à l’occasion puisse reprendre de la Journée 100 % Côte- d’Or. François Sauvadet, l’ensemble des président de la collectivité, compétences a répondu à nos questions. agricoles sur son territoire. ~ François Sauvadet, C e Salon de l’agriculture (*) s’ouvre dans un contexte de crises agricoles. La période président du conseil départemental n’est clairement pas faste pour les agriculteurs. Qu’en est-il en Côte-d’Or ? Déjà, parce que nous n’avons pas « La Côte-d’Or n’échappe pas de visibilité sur l’espace Bourgo- aux difficultés qui frappent les gne-Franche-Comté. La Région agriculteurs au niveau national. s’appuie sur les Départements Les 4 900 exploitations agricoles pour animer son espace – et pour que compte notre département le financer ! –, mais refuse qu’on sont touchées à des degrés divers s’installe sous la bannière Côte- et sont confrontées à plusieurs en- d’Or. Dans ce cadre, investir pour jeux. D’abord, au dérèglement cli- une journée n’apporte pas de réel- matique. La sécheresse qui a frap- « Nous mettrons à l’honneur, dans les semaines à venir, l’ensemble des producteurs côte-d’oriens le visibilité pour la Côte-d’Or et pé notre département ainsi que qui auront été récompensés aux différents concours organisés au Salon international de son agriculture. Pour autant, nous les inondations, de plus en plus l’agriculture », annonce François Sauvadet. Photo Philippe GILLET/CD21 serons présents au salon ce mardi violentes, ont largement impacté pour la Journée Côte-d’Or, en sou- notre agriculture en 2018. Puis, il tien à tous nos agriculteurs, pro- y a les prix, la situation des mar- chés, les réformes internes, com- } Nous avons fait le choix fort […] de demeurer aux côtés de ducteurs et éleveurs. « Ce qui compte, c’est que le me la loi Egalim (pour l’équilibre nos agriculteurs. Parce que le secteur constitue un élément conseil départemental reste pré- des relations commerciales dans sent sur le terrain. Là où l’argent le secteur agricole et une alimen- clé de notre économie. Mais aussi parce que les agriculteurs dépensé est utile. Avec l’accord- tation saine et durable, ndlr), qui sont des acteurs essentiels de l’aménagement du territoire. ~ cadre négocié avec la chambre s’ajoutent aux incertitudes du François Sauvadet, président du conseil départemental d’agriculture et les agriculteurs, commerce mondial, à la réforme nous mettons quand même 3 mil- de la PAC (Politique agricole lions d’euros par an, pendant les commune, ndlr) ou du Brexit. fonner nos dépenses et nos bud- filières locales et mettre en rela- velle organisation territoriale de cinq années du contrat. Tout cela accentue encore les dif- gets. Après avoir baissé nos dota- tion les producteurs locaux avec la République, ndlr) nous a enlevé « Et en matière de communica- ficultés du secteur agricole. » tions financières ! Le pouvoir les acteurs de la restauration col- cette compétence pour la confier tion, je préfère financer des ac- central a opéré une recentralisa- lective, ou encore le projet Perri- aux Régions. On voit que ça ne tions utiles au monde agricole cô- Malgré les contraintes que l’État tion sans précédent. » gny, pour expérimenter le maraî- marche pas, que la Région n’est te-d’orien. Par exemple, la Ferme fait peser sur ses finances, chage du XXIe siècle. » pas assez réactive et pas assez pro- ou l’Espace Côte-d’Or, dans le ca- le Département propose une … et innovante ! che. Je tends la main au gouverne- dre de la Foire de Dijon, qui ap- politique agricole ambitieuse… « Je suis convaincu que l’avenir On a vu qu’innovation et expé- ment. Je lui dis : redonnez-nous portent une vraie visibilité à nos « Oui. Nous avons fait le choix passe par plus d’innovations et rimentation étaient deux maî- cette compétence et rendez-vous éleveurs et nos producteurs. fort, au conseil départemental, de plus d’expérimentations. Et l’agri- tres mots de votre politique dans deux ou trois ans pour en « Enfin, nous mettrons à l’hon- demeurer aux côtés de nos agri- culture est particulièrement enga- agricole. Mais vous souhaitez tirer le bilan. Si ça marche, on neur, dans les semaines à venir, culteurs. Parce que le secteur gée en Côte-d’Or pour tester de aller encore plus loin… pourra le généraliser et si ça ne l’ensemble des producteurs côte- constitue un élément clé de notre nouvelles pratiques et expérimen- « Je pense qu’on doit imaginer la [fonctionne] pas, on reviendra à la d’oriens qui auront été récompen- économie. Mais aussi parce que ter de nouveaux dispositifs ! C’est politique de demain sur le terrain, loi NOTRe. Qu’est-ce qu’on ris- sés aux différents concours orga- les agriculteurs sont des acteurs de cette façon pragmatique que avec les agriculteurs, au plus près que à tenter cette expérimenta- nisés au Salon international de essentiels de l’aménagement du nous nous adapterons et défini- des citoyens. Pour faire du sur- tion, sinon à être plus efficaces ? » l’agriculture 2019. territoire. Nous avons répondu rons ensemble, avec nos agricul- mesure. Pour qu’on adapte nos « Je vous le dis : le conseil dépar- présent quand il a fallu participer teurs, les pratiques de demain. dispositifs à la réalité des territoi- Revenons au Salon internatio- temental affiche un soutien fort et au dispositif de soutien aux éle- « Nous avons mis en place la res. C’est pour cela que je vous nal de l’agriculture 2019. Pour volontaire à son agriculture et il veurs touchés par la sécheresse. Stratégie départementale d’adap- annonce que, dans le cadre du la première fois depuis long- continuera. » En Côte-d’Or, c’est un effort sup- tation au changement climatique, grand débat, je vais proposer que temps, le conseil départemental plémentaire de 300 000 €, addi- pour définir des pratiques qui le Département de la Côte-d’Or n’aura pas de stand. Pour quel- (*) Le Salon international de l’agri- tionné à nos dispositifs propres. tiennent davantage compte des puisse reprendre l’ensemble des les raisons ? culture a lieu au parc des Exposi- « Et cet effort financier consé- changements du climat. Nous compétences agricoles sur son « C’est vrai. Cette année, nous tions de Paris, porte de Versailles. quent n’est pas neutre dans un avons lancé la plateforme territoire. avons fait le choix de ne pas avoir Il a ouvert ses portes samedi et les contexte où l’État a décidé de pla- Agrilocal21, pour privilégier les « La loi NOTRe (portant nou- de stand. Pour plusieurs raisons. fermera le 3 mars. W2102 - V0
Lundi 25 février 2019 SUPPLÉMENT 3 CÔTE-D’OR Salon de l’agriculture L’an passé, les professionnels côte-d’oriens avaient rapporté 101 médailles et 24 prix du Salon de l’agriculture. La récolte sera-t-elle encore plus belle cette année ? Photo Philippe GILLET/CD21 « Les bons salons font les bonnes récoltes ! » UN PARTENARIAT concourront les meilleurs ambas- sadeurs de nos filières locales : la simmental, les chevaux de trait de l’Auxois et, naturellement, les Le conseil départemental de charolais, qui ont obtenu, rappe- la Côte-d’Or se mobilise une lons-le, l’IGP (indication géogra- fois encore au Salon interna- phique protégée) en 2017. tional de l’agriculture, afin Tout comme lors de l’opération d’œuvrer pour le présent et La Ferme Côte-d’Or, qui s’appa- l’avenir des agriculteurs ! rente, lors de la Foire de Dijon, à un petit Salon de l’agriculture, les «L es bons épis font les bon- nes récoltes… » Tout un chacun a déjà entendu cette for- filières phares de notre départe- ment bénéficieront de coups de projecteur. mule, qui fait florès dans nos Des éleveurs, dont nombre campagnes depuis des décen- d’entre eux ont été frappés, l’an- nies. Ne doutons pas qu’il en va née dernière, par le fléau de la de même avec « les bons Salons sécheresse, qui ont bénéficié internationaux de l’agricultu- d’une aide exceptionnelle de re »… 300 000 €. Parce que cet événement in- Le conseil départemental et la chambre d’agriculture organisent, ce mardi, la Journée 100 % Une visite est également prévue contournable représente la vitri- Côte-d’Or, porte de Versailles, à Paris. Photo Philippe GILLET/CD21 à la Ferme digitale, afin de mon- ne, à l’échelle nationale et bien trer que, dans ce domaine aussi, plus largement, de l’élevage, des Même si, cette année, il ne dis- 15 M€ sur cinq ans. « La Côte- 10 000 emplois (4 900 exploita- « l’avenir n’est pas à prévoir mais grandes cultures, du tourisme pose pas de stand dédié, eu d’Or est une terre agricole d’ex- tions) et 8 % du PIB (produit à permettre », comme l’écrivait vert, mais aussi de l’environne- égard, entre autres, à « l’absence cellence. Ses cultures, ses éleva- intérieur brut) départemental… Antoine de Saint-Exupéry. Avec ment à la française. Il faut dire de visibilité sur l’espace Bourgo- ges, son s avoir-f aire sont Ce mardi, l’ancien ministre et le lancement de la plateforme qu’en moyenne, 1 % de la popula- gne-Franche-Comté », le Dépar- synonymes de qualité, de goût, de député de la quatrième circons- Agrilocal, pour gagner la bataille tion pousse, durant neuf jours, les tement sera à nouveau présent, caractère, qui dépassent large- cription de la Côte-d’Or, particu- d’une alimentation de proximité portes de Paris Expo ou, comme ce mardi 26 février, dans les al- ment les frontières du départe- lièrement rurale, ne manquera et de qualité, mais aussi avec la on a là aussi plutôt coutume de le lées du salon, aux côtés de la ment », souligne le président du pas de rappeler ces chiffres, ainsi Stratégie départementale d’adap- dire, vont « porte de Versailles ». chambre départementale d’agri- conseil départemental, François que l’engagement fort qui est le tation au changement climatique C’est la raison pour laquelle le culture. Sauvadet, avant de poursuivre : sien sur le stand Cniel (Centre – sans omettre le dispositif révo- conseil départemental ne man- « Nous avons fait le choix fort national interprofessionnel de lutionnaire Futurs 21 –, c’est que pas, depuis vingt ans, ce célè- « En haut de l’affiche » d’être aux côtés de nos agricul- l’économie laitière), où débute- l’avenir des agriculteurs, devant bre SIA (Salon international de Une participation qui a pour teurs, parce qu’ils représentent ront les pérégrinations côte- faire face à nombre de difficultés, l’agriculture), où il organise une but de mettre « l’agriculture de des acteurs majeurs de l’aména- d’oriennes. que le Département entend dé- Journée spéciale 100 % Côte- Côte-d’Or en haut de l’affiche », gement du territoire et parce que fendre… au présent. Et le pré- d’Or, afin d’afficher son soutien, à un secteur qu’il épaule, par le ce secteur constitue un élément Autour des rings sent, c’est cette 56e édition du Paris, à l’agriculture locale et à biais d’un accord-cadre signé clé de notre économie ». Celles-ci se poursuivront, com- Salon international de l’agricul- l’ensemble de ses professionnels. avec la profession, à hauteur de Il faut dire qu’il pèse plus de me il se doit, autour des rings, où ture. W2103 - V0
4 SUPPLÉMENT Lundi 25 février 2019 CÔTE-D’OR Salon de l’agriculture Le bonheur est dans… l’assiette UN PARTENARIAT C’est à un véritable cercle ver- tueux, pour les agriculteurs et les consommateurs, que le con- seil départemental de Côte-d’Or œuvre en matière d’alimentation. S i le titre du film d’Étienne Chatiliez avait été “Le Bonheur est dans l’assiet- te”, personne ne peut savoir s’il aurait con- nu le même destin… Qu’il soit dans le pré ou dans l’assiette, une chose est sûre, ce succès (les canards du Gers auraient sans conteste pu être les charolais de l’Auxois) a montré, bien avant l’heure – c’était en 1995 –, que l’alimentation de qualité allait deve- nir l’un des enjeux majeurs du XXIe siècle. Cette bataille (car c’en est une, à l’heure de la mondialisation !) ne pouvant se ga- gner que par la valorisation des filières locales et par la consommation en proximi- té de leurs produits, le conseil départemen- tal a lancé, au début de l’année dernière, Agrilocal 21, la plateforme “on line” met- tant en relation responsables de restaura- tion collective et producteurs locaux. Cet outil « simple, efficace et direct » a de Deux millions de repas sont servis, chaque année, dans les collèges publics dont le conseil départemental a la charge, nombreux avantages : une traçabilité assu- avec, comme maîtres mots, « une alimentation saine et de qualité ». Photo d’illustration LBP/Philippe BRUCHOT rée, une géolocalisation des producteurs, le respect de la réglementation des marchés L’Empire du milieu pour que les scolaires bénéficient d’un me- l’assiette ! ». Cela passe par la mutualisa- publics, une possibilité d’achats ponctuels En Côte-d’Or, pour les collèges nu sain et équilibré, le Département sub- tion des circuits de distribution mais aussi ou bien de contractualisation à plus long (deux millions de repas sont servis chaque ventionnant 55 % dudit repas, estimé à… par une plus grande sensibilisation et infor- terme… Sans omettre la célérité des répon- année) ainsi que pour les établissements plus de 8 €. Soutenant les agriculteurs, qui mation. Autant d’éléments destinés à ce ses, puisque l’information se fait « en cinq sociaux et médico-sociaux (six millions) dessinent le paysage côte-d’orien et partici- que la production, la transformation, la clics », par SMS ou mail. dont il a la charge, le conseil départemental pent, par là même, à l’aménagement du commercialisation et la consommation se Les chefs de cuisine des écoles, collèges et va, d’ores et déjà, plus loin, avec un Plan territoire, par le biais d’un accord-cadre déroulent localement. Imaginez, tout de lycées, mais aussi des centres de loisirs, des départemental nutrition santé, dont l’un d’envergure (3 millions d’euros par an sur même, que les oignons produits autour maisons familiales rurales, des hôpitaux (et des objectifs est d’« augmenter la consom- cinq ans), il encourage, dans le même d’Auxonne étaient exportés en Chine et la liste est loin d’être exhaustive) peuvent y mation de fruits et légumes ainsi que de temps, leurs débouchés locaux, ce qui con- que ceux que nous consommions prove- recourir et, in fine, ce sont les consomma- fibres et de réduire la contribution moyen- tribue à une meilleure alimentation pour naient, quant à eux, du même Empire du teurs qui en sont les principaux bénéficiai- ne des apports lipidiques ». Mais aussi avec tous. Tel est le cercle vertueux dont le Dé- milieu ! Cela peut paraître aujourd’hui sur- res. un coût attractif : 3,66 € le repas par famille partement creuse le sillon : « De la ferme à réaliste, mais c’était bien la réalité et cela date de seulement quelques années. Afin d’en finir avec ces us et coutumes d’un autre âge, le conseil départemental agit sur de multiples fronts. Un inventaire à la Prévert La mise en valeur des filières emblémati- ques, susceptibles de porter toute la profes- sion, comme cela sera encore le cas lors de la Journée 100 % Côte-d’Or, ce mardi, au 56e Salon international de l’agriculture, ap- porte également sa pierre à cet édifice. L’acquisition de 20 hectares de terres agri- coles en zone périurbaine, à Perrigny-lès- Dijon, fin 2017, afin d’en faire une véritable vitrine de l’agro-écologie, élément indis- pensable au développement durable et à la sauvegarde de la planète, en est un autre exemple. Sans oublier le fait que la Côte- d’Or représente le département le plus dy- namique de France en matière d’aménage- ments fonciers agricoles : un budget moyen d’entre 500 000 et 600 000 € y est dévolu… Nous pourrions continuer longtemps cet inventaire à la Prévert mais, une chose est sûre, le Département est aux côtés de ses agriculteurs… toute l’année et pas seule- Le conseil départemental a acquis 20 hectares à Perrigny-lès-Dijon, afin d’en faire une véritable vitrine de l’agro-écologie ment durant le Salon international de en zone périurbaine. Photo Philippe GILLET/CD21 l’agriculture ! W2104 - V0
Lundi 25 février 2019 SUPPLÉMENT 5 CÔTE-D’OR Salon de l’agriculture Retour sur la Côte-d’Or du futur UN PARTENARIAT Afin de répondre aux enjeux majeurs de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain, le conseil départemental joue la carte de l’innova- tion… permanente ! L’ agriculture est à un tour- nant de son histoire. Mê- me s’il est toujours agréable de se plonger dans les collines et le monde de la terre tels que les décrivait Marcel Pagnol, il est loin le temps de Lili des Bel- lons. Côte-d’Or oblige, nous aurions pu écrire que l’univers du Pape des escargots, d’Henri Vincenot, nous semble égale- ment appartenir à un autre temps. Et ce, même si l’objectif reste le même depuis que l’homme a quitté ses peaux de bêtes et son simple statut de chasseur-cueilleur : nourrir l’humanité ! Le 56e Salon international de l’agriculture, qui a lieu à Paris jusqu’au 3 mars, fera ainsi la Le conseil départemental a élaboré un Portrait social agricole afin part belle à l’innovation. La d’être au plus près des 4 900 exploitations que compte Ferme digitale, sur laquelle la la Côte-d’Or. Photos d’illustration LBP/Vincent LINDEHENER/Philippe BRUCHOT délégation côte-d’orienne se rendra ce mardi, en est une pas épargné par les crises. Ce- là aussi, à l’échelle nationale ! parfaite illustration… « Je suis lui-ci comprend à la fois un Ces nouveautés s’inscrivent convaincu que l’avenir passe accompagnement humain, pleinement dans le projet Fu- par plus d’innovations et plus technique, organisationnel, turs 21, qui vise à faire de la d’expérimentations. Et l’agri- mais aussi administratif et fi- Côte-d’Or le laboratoire fran- culture est particulièrement nancier. çais des modes de vie de de- engagée en Côte-d’Or pour tes- effet de serre en Côte-d’Or, un cole), la chambre d’agricultu- Afin de pouvoir anticiper les main. Personne ne peut savoir ter de nouvelles pratiques et an plus tard. Parrainée par le re, la direction départementa- meilleures réponses à apporter si Marcel Pagnol aurait appré- expérimenter de nouveaux dis- prestigieux professeur Gilles le des territoires ainsi que les sur le terrain aux agriculteurs, cié ces changements d’enver- positifs ! C’est de cette façon Bœuf, président du comité experts-comptables. le conseil départemental a éla- gure, mais le temps n’est plus à pragmatique que nous nous scientifique de l’Agence fran- Un dispositif destiné à appor- boré un Portrait social agrico- Jean de Florette… Le temps est adapterons et définirons en- çaise pour la biodiversité ter une réponse concertée et le d’envergure, permettant de à l’innovation dans nos cam- semble, avec nos agriculteurs, (AFB), la Sdacc (Stratégie dé- efficiente aux difficultés que connaître, au plus près, les pagnes aussi. Le conseil dépar- les pratiques de demain », in- partementale d’adaptation au peuvent rencontrer les profes- 10 000 agriculteurs que comp- temental de la Côte-d’Or l’a siste le président du conseil changement climatique) inter- sionnels du secteur, qui n’est te la Côte-d’Or. Une première, parfaitement compris ! départemental, François Sau- vient non seulement sur l’agri- vadet. culture mais aussi sur les fo- rêts, les milieux naturels et la Changement climatique ressource en eau. En parallèle de l’aide excep- Cela passe évidemment par tionnelle de 300 000 € desti- la maîtrise des nouvelles tech- née aux éleveurs frappés par la nologies (et l’on ne parle pas sécheresse afin de sécuriser, seulement des drones que l’on notamment, l’approvisionne- voit, parfois, survolant les ment en fourrage, une vaste champs), mais également par enquête auprès des maires a l’adaptation au changement été lancée, afin d’établir un climatique. Pour ce faire, le diagnostic on ne peut plus conseil départemental fut le pointu avant de décider premier à mettre en place, d’éventuelles mesures. dans l’Hexagone, une vérita- ble stratégie. Portrait social agricole Dès 2009 était, en effet, adopté un Schéma départe- Mais le Département a aussi mental de développement du- innové en étant, une nouvelle rable, avant, en 2016, d’entéri- fois, le premier à créer le comi- ner un Plan climat énergie té technique “Faire face en- territorial. Ses actions ont, no- semble”, particulièrement col- tamment, permis d’éviter le re- laboratif, puisqu’il regroupe la La Sdacc (Stratégie départementale d’adaptation au changement climatique) a, notamment, jet de 148 947 tonnes de gaz à MSA (Mutualité sociale agri- pour objectif d’éviter les rejets de gaz à effet de serre. Photo d’illustration LBP/Cyril DUC W2105 - V0
6 SUPPLÉMENT Lundi 25 février 2019 CÔTE-D’OR Salon de l’agriculture Laurie chantera le charolais François Lucand (à droite) aux côtés de sa charolaise Laurie, qui a déjà remporté un premier prix de section au Salon international de l’agriculture, en 2017. Photo DR UN PARTENARIAT international de l’agriculture (*) : tement gastronomique où le vin participe également au Sima, le une vache de 4 ans et de 1 100 ki- los, dont « la finesse de peau, sy- est également omniprésent », ex- plique-t-il, non sans poursuivre salon des professionnels de l’agri- culture et de l’élevage, qui se tient } J’ai investi nonyme de qualité de la viande », avec un trait d’humour : « Cela au parc des Expositions de Ville- fortement et Éleveur à Molphey, dans le a peu d’égal. finit toujours dans l’assiette ! ». pinte, du dimanche 24 au jeudi canton de Semur-en-Auxois, François Lucand pourrait en 28 février, avec l’une de ses génis- j’aimerais que François Lucand participe parler des heures, tellement sa « Une tête bien racée » ses, Ombrelle, qui a remporté un ma fille reprenne une nouvelle fois au Salon passion est intacte depuis qu’il ar- prix d’honneur au concours de [l’exploitation], international de l’agricultu- pentait, à son plus jeune âge, la Pour que sa viande soit toujours Semur-en-Auxois. re, à Paris, où il fait con- ferme familiale. À l’époque, le fu- parmi les meilleures, ce proprié- mais qu’elle courir une superbe charo- tur éleveur – il n’envisageait aucu- taire de 240 bêtes sur 165 hectares « Des bonheurs puisse en vivre laise de 4 ans : Laurie. ne autre destinée – avait un rêve : à Molphey, qui participe aux juge- et des déboires » aisément. ~ « Je voulais finir à Paris… ». Le ments de bétail, a investi dans la François Lucand, éleveur L aurie sera-t-elle LA vedette pa- risienne ? Nous ne parlons pas de la chanteuse – si tel avait rêve est devenu réalité et c’est peu de le dire… Ce professionnel, qui s’est inscrit dans le sillon de ses génétique. Éleveur, naisseur, en- graisseur, il n’a pas son pareil pour reconnaître la qualité : « Une tête Ce sont ainsi deux concours, di- manche et lundi, auxquels cet éle- veur participe. Il ne manque pas été le cas, vous auriez pu nous parents en 1983, a d’ores et déjà bien racée, des cornes fines et de savourer de nouveau sa pré- cole et elle décidera après ce qu’el- reprocher une maladresse ortho- participé à cinq reprises aux con- blanches, un bon développement sence à ces événements, même si, le veut réellement faire ». Con- graphique ! – et celle que nous cours tant renommés de la porte squelettique…, autant d’éléments comme il l’avoue, « la conjonctu- naissant les difficultés auxquelles évoquons n’enflammera pas la de Versailles. qui permettent d’obtenir une vian- re de l’élevage n’est pas simple doivent faire face les agriculteurs même scène. Il s’agit d’une des Et son travail lui a même permis de fine, savoureuse ! ». actuellement ». « Nous devrions aujourd’hui – pour lesquels le con- plus belles représentantes de l’éle- de voir se dérouler le tapis rouge Des qualités qu’il défend à l’oc- pouvoir vivre des fruits de notre seil départemental se mobilise vage de François Lucand, à Mol- (pardon vert) en 2017 : Laurie a, casion du 56e Salon international travail et ce n’est malheureuse- lors de la Journée 100 % Côte- phey, qui porte haut et fort les en effet, remporté un premier prix de l’agriculture, « un événement ment pas le cas ! », regrette-t-il. d’Or au salon, ce mardi –, Fran- couleurs du charolais au Salon de section ! Cette fois-ci, elle sera important qui génère des retom- Avant de détailler : « Notre vian- çois Lucand ne veut rien lui impo- accompagnée d’un veau, une fe- bées, même si celles-ci n’intervien- de devrait se vendre entre 4 et ser… Une chose est sûre : si sa fille melle, que l’éleveur a appelée Pi- nent parfois que sur le long ter- 4,50 € le kilo et on nous l’achète reprend le flambeau, il sera, à n’en } C’est une cardie. Malgré ce nom, ce sont les cou- me ». Pour preuve, il a vendu au Portugal l’un des deux taureaux un euro de moins. Je suis un pas- sionné, j’adore mes vaches, mais pas douter, encore plus fier lors- qu’il l’accompagnera présenter véritable fierté leurs d’une des filières qui font la qu’il a présentés l’année dernière. notre métier est fait de bonheurs ses bêtes au Salon international réputation de la Côte-d’Or que Alors que la retraite se profile, il et de déboires ». de l’agriculture. Ceci est un autre de représenter François Lucand apprécie défen- compte savourer sa présence por- Aussi s’interroge-t-il sur la trans- rêve, qu’il ne nous a pas avoué ! mon élevage dre : les célèbres bœufs blancs du te de Versailles, même s’il ne s’y mission de son exploitation : « J’ai au sein de la charolais, qui ont obtenu leur IGP (indication géographique proté- rend que trois jours afin de ne pas abandonner trop longtemps son investi fortement et j’aimerais que ma fille reprenne, mais qu’elle (*) Le Salon international de l’agri- culture a lieu au parc des Exposi- Côte-d’Or. ~ gée) en 2017. « C’est une véritable exploitation. Son ancien apprenti puisse en vivre aisément. Elle pré- tions de Paris, porte de Versailles. François Lucand, éleveur fierté de représenter mon élevage restera, quant à lui, dans la capita- pare actuellement un BTS (brevet Il a ouvert ses portes samedi et les au sein de la Côte-d’Or, un dépar- le, parce que François Lucand de technicien supérieur, ndlr) agri- fermera le 3 mars. W2106 - V0
VELARS-SUR-OUCHE PAGE 15 Application GRATUITE Blessé après avoir chuté dans une benne, il dépose plainte L’AGENDA DE VOS LOISIRS ! CONCERTS / SPECTACLES / THÉÂTRES / RANDONNÉES / EXPOSITIONS CONFÉRENCES / VIDE-GRENIERS / STAGES / SPORTS / JEUX & CONCOURS / BALS Édition Dijon 21D Lundi 25 février 2019 - 1,10 € ÉCONOMIE DIJON Gilets jaunes : Le succès fou des commerces dans le rouge... de l’ex-BA 102 Rue de la Préfecture, les commerçants n’en peuvent plus… Photo LBP/Damien RENOULET PAGE 12 DIJON Place de la République, la Salsapelpa en vente L’ancien site militaire a déjà attiré plusieurs dizaines d’entreprises. Et ce n’est pas fini… Photo archives LBP/S.-C. DETE PAGES 2 ET 3 PAGE 14 SCIENCES 150 ANS D’ACTUALITÉ À LA UNE Un chercheur dijonnais parmi les plus cités au monde 180 pages couleurs (format 24 x 34 cm) De 1868 à 2018 En vente chez votre > Faits majeurs de l’histoire marchand de journaux 19,90€ du monde, de la France et de la Bourgogne. Photo LBP/Hugo COUILLARD 133387500 À travers 87 unes d’époque. PAGE 9
2 ÉCONOMIE BOURGOGNE Lundi 25 février 2019 CÔTE-D’OR CÔTE-D’OR Entreprises Édition Dijon et agglomération Fiscalité, tarifs, sécurité : Il ne reste que 12 000 m² disponibles sur les 45 000 m2 libérés par l’armée, il y a trois ans. Cinquante-quatre entreprises s’y sont depuis implanté Photos Google Earth et infographie LBP/Philippe BRUCHOT Une nouvelle société a ouvert Avec 45 000 m² de locaux vides démarrant à 40 € HT par an. Se- le de gendarmerie et encore déli- ses portes à l’aéroport Dijon- sur les bras, le gestionnaire a rapi- lon le baromètre de l’immobilier mité par les anciennes clôtures mi- Bourgogne, à Longvic, profi- dement dû s’orienter vers un nou- d’entreprise Imdex 2018, il s’agit litaires, est un autre atout. tant du boom de « l’immobi- veau marché : celui de l’immobi- de la fourchette la plus basse de Mais le gestionnaire devra faire lier aéroportuaire ». Dijon fait lier d’entreprise l’aggloméra- des efforts pour faire le plein : si le office d’exemple dans ce aéroportuaire. tion dijonnaise. site est bien relié aux axes routiers, secteur. Pourquoi ? Quels sont les avantages ? Les inconvé- Pari gagné : avec 54 socié- tés implantées, } Nous avons En s’instal- lant dans une “zone de res- il pèche par un manque certain de connectivité et souffre d’une ima- ge vieillotte. « La fibre arrive dans nients ? Découvrez les entre- « le site est rem- rempli 70 % tructuration de deux mois. De plus, nous tra- prises basées sur l’ex-BA 102. pli à 70 %, alors du site, là où nous la défense” vaillons sur une nouvelle signaléti- L a base aérienne 102 s’est étein- te au printemps 2016, il y a près de trois ans. Après l’écriture que nous nous pensions le remplir (ZRD), les so- étions fixé de le remplir à un à un tiers. ~ ciétés profitent surtout d’avan- que », répond Mickaël Tomas, qui rappelle que l’endroit fait partie de la zone d’activité des Parcs d’Os- de multiples scénarios, tiers en trois Mickaël Tomas, tages fiscaux, cara. En outre, il confie qu’une ré- la gestion de l’aéroport, libéré de ans », s’étonne directeur d’exploitation tels que l’allège- flexion est en cours pour installer l’emprise militaire, revient d’abord M i ck a ë l To - ment de la coti- des panneaux photovoltaïques, à la société SNC-Lavalin, dont les mas, directeur sation foncière acheter des véhicules électriques actifs seront finalement cédés, en d’exploitation, qui glisse au passa- des entreprises (CFE) ou l’exoné- et créer un arboretum. De quoi 2017, à Edeis, qui se dit « l’allié des ge qu’il ne reste que « 12 000 m² ration de la taxe foncière. Pratique rendre l’aéroport un peu plus territoires et spécialiste du mana- disponibles ». Pas étonnant, avec pour de jeunes entreprises. La “vert” et moins kaki… gement d’infrastructures ». des prix de location au mètre carré haute sécurité du site, collé à l’éco- Marie MORLOT 21D02 - V1
Lundi 25 février 2019 3 : l’aéroport séduit les patrons La nouvelle société Tease production fait décoller ses films promotionnels Caché en plein milieu d’un an- clair : la production audiovisuel- sible de le voir lui et son associé cien hangar militaire, le studio le à destination des clubs spor- en train de jouer aux jeux vidéo vidéo détonne, avec décoration tifs, des institutions ou des ensei- sur la lune dans une séquence de soignée, lumières tamisées et gnes. Issus de la génération leur clip de présentation. fond vert XXL. « Nous avons MTV, ils sont aussi friands de « L’idée est que nous fassions le choisi d’aménager un vrai lieu clips musicaux. « Nous sommes maximum de choses nous-mê- d’accueil à la hauteur de nos également présents sur le [sec- mes. Nous externalisons peu de ambitions », argumentent Nico- teur du] film d’entreprise. Nous choses, certains effets spéciaux las Vernet, 35 ans, et David Cac- proposons toujours des plans ou des plans de drone. La législa- ciato, 29 ans, les deux cofonda- dynamiques, frais et très vi- tion est telle, dans ce secteur, que teurs de Tease production. Issus suels », garantit David Cacciato. nous laissons cela aux spécialis- de l’univers de la fiction et du tes », assurent les entrepreneurs. cinéma, les Dijonnais ont décidé Un marché L’idée est aussi de se démar- de se rapprocher pour créer, en- « en pleine expansion » quer dans un milieu de plus en semble, leur société d’édition plus concurrentiel. « Il y a trois vidéo. Dans leur morceau d’ancienne ou quatre grands acteurs locale- « On s’est installés [fin 2018] à base militaire 102, les Dijonnais ment et beaucoup de gens qui se l’aéroport Dijon-Bourgogne par- ont choisi de s’équiper avec du lancent seuls. Nous voulions ce que le prix de l’immobilier y matériel haut de gamme. Ils font vraiment marquer notre profes- est très attractif et qu’il y a de la ainsi partie des rares à être pro- sionnalisation », glissent-ils, as- place. Aussi, nous n’avons pas priétaires d’une caméra Red surant que le marché de la vidéo besoin de visibilité en cœur de Epic utilisée dans le monde du est « en pleine expansion ». ville ni de vitrine. Cet emplace- cinéma et de la pub au niveau « Aujourd’hui, tout passe par ment nous convenait parfaite- mondial. là. Les sites marchands propo- ment », détaillent nos interlocu- Le duo a un autre atout dans sa sent même leurs produits non teurs, qui ont investi 60 000 € poche : il a construit un cyclora- plus en photo mais par de petites dans leur SARL (société à res- ma (rideau tendu semi-circulai- animations vidéos. Sur les sites ponsabilité limi- re) en fond vert de six mètres sur Internet, la publicité [se fait] de tée). quatre. « Cette scène nous per- plus en plus en vidéo », relèvent Leur cœur met de faire toute sorte de détou- les Dijonnais. de cible est rages et d’incrustations », expli- Les budgets sont, que Nicolas Vernet. Voilà eux aussi, en pro- comment il est pos- gression : il n’est plus rare qu’un client ré- serve une enve- loppe de plusieurs milliers d’euros pour un clip pro- motionnel qualitatif. ées, dans huit emplacements principaux (lire le détail ci-dessous). } On s’est installés Leurs créa- tions ont déjà séduit de grands à l’aéroport Dijon- noms, comme la CINQUANTE-QUATRE SOCIÉTÉS SUR LE SITE Bourgogne parce marque de vête- que le prix de ments de sports 1 Cosy Eco, Bourgogne Discovery, BFC Finance, l’immobilier y est de combat Venum, Boide Expertise, Babcock, CHU, BC2J, Coopser-BFC. 2 HPEC Motorsport, Aeroservice 21, EMA Event, très attractif et qu’il le club de football DFCO ou encore la DL21. y a de la place. ~ chaîne de café Co- 3 France Auto Racing, Dijon Auto Racing, 118 Mo- Nicolas Vernet et David lumbus Café & Co. Cacciato, cofondateurs tors, Auto Racing Experience, Didotech, Ancien et de Tease production M. MO. Amis de la BA102, ATB Auto. 4 Airsix, Angelwings, Antonov 2 Suisse romande, Mouette Adike, Lance Air, Avioneo. 5 Edeis, Marsafi, Icar’air Team, Typon Patate. 6 Apache Aviation, AATS. 7 BFC Parachutisme, Atelier des 6 mètres, Drill Zone, Go Travaux, Regotte, Tease production, Auto Classic, HB Dijon, Menuiserie longvicien- ne, Melyflo, Manon Leroy, Décocaprice, Mr Guidot, Ze tacos, O’Resto food truck Dijon. « L’idée est que nous fassions le 8 Alpitrans, Ferrant, GAEC Rente de Bray, maximum de choses nous-mêmes. EARL Garnier, GAEC Noirot, Cornemillot Nous externalisons peu de choses », Guy, Cornemillot Jérôme, EARL Robert. indiquent les deux entrepreneurs. Photo LBP/M. MO. 21D03 - V1
4 ÉCONOMIE BOURGOGNE Lundi 25 février 2019 CÔTE-D’OR Emploi La rupture conventionnelle préférée au licenciement ? Selon la dernière étude de la Dares (*), la Bourgogne- Un compromis Franche-Comté est la région des deux parties française qui a connu la plus forte augmentation du nom- « Les employeurs ont désor- bre de ruptures convention- mais compris qu’il peut être in- nelles en 2018. Angèle téressant pour eux d’avoir re- Autier, directrice adjointe cours à ce type de rupture, qui du travail à la Direccte 21 (*), les “protège” contre d’éven- tuelles contestations judiciai- décrypte ce phénomène. res concernant la rupture du L e dispositif de rupture conventionnelle est entré dans le Code du travail en contrat », confirme Me Isabel- le-Marie Delavictoire, avocate dijonnaise. Lors d’un renvoi, si 2008. Pouvez-vous rappeler le dossier n’est pas suffisam- quel est son cadre légal ? ment bon, il y a de vrais risques « Ce n’est ni une démission ni financiers en cas de contesta- un licenciement. La rupture con- tion du salarié devant le con- ventionnelle entre un salarié et seil de prud’hommes. Les mo- son employeur correspondrait à dalités de séparation sont une séparation à l’amiable. [Ce aussi beaucoup plus simples : dispositif] a des avantages : le sa- pas besoin de « motiver » la larié a droit au versement d’une rupture par écrit. Un simple indemnité, qui ne peut pas être formulaire à signer suffit. De inférieure à une indemnité légale Trois mille cinq cents ruptures conventionnelles ont été homologuées par la direction régionale des l’autre côté, on observe, de- de licenciement, et à ses indemni- entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi dans le département, puis quelques années, « une tés de chômage. L’employeur, lui, l’an dernier. Photo d’illustration Pixabay/Rawpixel tendance législative, régle- se préserve de certains conten- mentaire mais également ju- tieux aux prud’hommes. » tenant connu et arrivé à maturité. mum. Il sera aussi refusé s’il y a ployeurs à utiliser la plateforme risprudentielle moins favora- C’est un mode de rupture qui va des violations dans les règles d’as- en ligne telerc.travail.gouv.fr ble à la protection des droits Le nombre de ruptures conven- continuer à progresser dans les sistance lors de l’entretien préala- pour faciliter cette procédure. » des salariés : le plafonnement tionnelles a augmenté de 7,4 % prochaines années » (lire aussi ble à la rupture. Il peut également Propos recueillis des indemnités de licencie- dans la région Bourgogne- par ailleurs). être jugé irrecevable s’il y a des par Marie MORLOT ment par les ordonnances Ma- Franche-Comté et de 5 % en omissions. […] En Côte-d’Or, l’an cron en est l’illustration », Côte-d’Or en un an. Pourquoi ? Une demande de rupture con- dernier, il y a eu 3 897 dossiers (*) Dares : direction de l’anima- ajoute l’avocate, glissant que « L’étude de la Dares montre ventionnelle peut être refusée déposés pour des salariés non tion de la recherche, des études et « les salariés sont donc plus que la mobilité professionnelle par l’employeur, mais surtout protégés. Parmi eux, 245 dossiers des statistiques. enclins à accepter une rupture peut en partie l’expliquer, avec par les services de la Direccte… ont eu un refus d’homologation Direccte 21 : unité départementa- conventionnelle négociable des salariés qui n’hésitent plus à « Oui, le dossier peut être refusé et 152 ont été jugés irrecevables. le de la Côte-d’Or à la direction plutôt que de se lancer dans quitter un emploi en bonne en- par nos services, s’il comporte Au final, il y a eu 3 500 ruptures régionale des entreprises, de la une procédure judiciaire qu’ils tente avec leur employeur. Aussi, des erreurs dans les dates ou dans conventionnelles dans notre dé- concurrence, de la consomma- peuvent juger aléatoire ». le dispositif a dix ans, il est main- les montants de l’indemnité mini- partement. Nous invitons les em- tion, du travail et de l’emploi. RÉGION Emploi La Bourgogne-Franche-Comté, terre fertile pour les cadres ? L’Apec (*) a dévoilé, mardi, France pour l’embauche des ca- Le statut a gagné 1,4 % d’effectif. ses statistiques sur l’emploi dres, avec 5 880 contrats signés. des cadres en région pour La forte représentation des servi- ■ La moitié des embauches 2018 ainsi que les perspec- ces en Côte-d’Or, ainsi que de dans les services tives 2019. Les chiffres grosses entreprises industrielles Sans surprise, 51 % des recrute- sont plutôt très bons. dans l’ex-Franche-Comté expli- ments ont été réalisés dans le sec- que ce phénomène. teur des services (32 % dans l’in- ■ La Bourgogne-Franche-Comté, dustrie, 9 % dans le commerce et première région de France ■ Le nombre de cadres 8 % dans le BTP). Du côté des pour le recrutement augmente légèrement fonctions, 20 % de ces nouveaux Les recrutements, en 2019, seront ralentis par rapport Avec un bond de 36 % du nom- dans la région salariés font de la recherche et à l’an dernier. Photo d’illustration LBP/Anne-Lise BERTIN bre de recrutements de cadres en Il y a eu beaucoup d’embauches, développement, 19 % du marke- 2018, la dynamique régionale est l’an dernier, mais aussi beaucoup ting, 17 % de la production indus- ■ Une année 2019 plus calme ses tablent même sur une baisse nettement supérieure à la celle de de sorties (6 060 démissions, li- trielle, et 11 % sont dans les La période faste va se ralentir en du volume d’embauches de 6 %. la France métropolitaine, dont la cenciements ou départs à la re- achats, le contrôle qualité et la région, cette année, selon l’Apec, M. MO. hausse bloque à 11 %. La Bourgo- traite). Au final le “solde” de ca- maintenance. Les profils les plus qui table sur une évolution du gne Franche-Comté a été, l’an dres est positif : ils étaient recherchés sont les personnes nombre de recrutements de seu- (*) Association pour l’emploi dernier, la première région de 107 800, fin 2018, dans la région. d’un à cinq ans d’expérience. lement + 3 %. Les prévisions bas- des cadres. CDO04 - V1
Lundi 25 février 2019 ÉCONOMIE BOURGOGNE 5 CÔTE-D’OR Entreprise Le Quetignois Géotec consolide sa présence à l’international Le spécialiste de l’ingénierie géotechnique annonce le rachat de deux filiales d’un groupe néo-calédonien. Une opération qui permet de faire grimper son chiffre d’affaires à l’international à 25 % du chiffre d’affaires total. C onsolider son activité à l’in- ternational, c’est le program- me affiché, depuis plusieurs an- nées, par le Quetignois Géotec, spécialisé dans l’ingénierie géo- technique. Justement, l’entrepri- se vient de réaliser un joli coup. Elle a, en effet, annoncé, mercre- di, sa prise de participation majo- ritaire dans deux filiales du grou- pe néo-calédonien A2EP : AD Nord et A2EP Géosolutions. Cet- te transaction fait suite à plu- sieurs opérations de croissance externe, telles que le rachat du sénégalais Senelabo, en 2016, puis celui du belge Verbeke, en 2017. Objectif : 30 % du chiffre d’affaires réalisé à l’international d’ici cinq ans Le bureau d’études Géotec opérant ici des prélèvements nécessaires à une étude de sol sur le site d’une future brasserie, Géotec place donc dans sa be- à Quetigny. Photo archives LBP/Jean-François DUMAND sace toutes les activités d’AD Nord : géotechnique, laboratoire « L’objectif est de développer côté de Géotec, ce qui permettra pe hors de France métropolitaine lions d’euros de chiffre d’affaires d’essais, maîtrise d’œuvre routiè- l’activité géotechnique sur ce ter- des synergies entre les deux grou- représente dorénavant plus de et 600 collaborateurs répartis re et AMO (assistant à maîtrise ritoire (la Nouvelle-Calédonie, pes, les activités étant très com- 25 % du chiffre d’affaires total. dans une vingtaine d’agences en d’ouvrage) ainsi que topographie ndlr), mais aussi les métiers liés plémentaires », précise Olivier Une étape intermédiaire dans le France métropolitaine mais aussi et recherche d’amiante. Le Queti- au maritime, en s’appuyant sur Barnoud, président de Géotec, développement du groupe, qui en Guyane, en Afrique et en Bel- gnois récupère également les ac- les savoir-faire respectifs de cha- dans un communiqué de presse. « vise un objectif de 80 millions gique, le Groupe Géotec se situe tivités de géotechnique, contrôle cune des entités et avec l’appui en Selon nos informations, l’opéra- d’euros de chiffre d’affaires, dont dans le top 3 des entreprises spé- de travaux, laboratoire et maîtri- ingénierie technique et commer- tion lui aurait coûté moins d’un 30 % réalisés à l’international cialisées dans les études géotech- ses d’œuvre et d’ouvrage routiè- ciale de Géotec. Le groupe A2EP million d’euros. Avec ces acquisi- dans les cinq ans à venir ». Pour niques en France. res d’A2EP Géosolutions. reste également actionnaire, au tions, le chiffre d’affaires du grou- mémoire, avec plus de 64 mil- M. MO. SAINT-MARCEL/LE CREUSOT (71) Emploi L’ACTUALITÉ EN 500 CARACTÈRES ■ Un nouveau visage à la tête de LCL Bourgogne Michel Daudin a été nommé, mardi, directeur régional Bour- Framatome envisage de recruter gogne LCL, à 55 ans. Il entre chez LCL en 1985, comme conseiller pour la clientèle des particuliers, à Sens (Yonne). Après avoir exercé plusieurs fonctions commerciales, il est 300 personnes en CDI cette année promu responsable développement de la clientèle des profes- sionnels en 2004. Directeur régional Limousin-Dordogne en Après des années difficiles, opportunités liées aux CDD, à 2008, il était, depuis 2011, à la tête de la direction régionale Framatome (anciennement l’alternance et aux CQPM de l’Essonne. La direction régionale Bourgogne fait partie du Areva) retrouve des couleurs (certificats de qualification pa- réseau est de LCL, qui compte cinq directions régionales, à Dijon, Strasbourg, Reims, Besançon et Nancy. et renoue avec la croissance ritaire de la métallurgie). Cette portée par de gros projets, dynamique de recrutement se ■ Un rendez-vous business chez Atol à l’image de la centrale nu- poursuit cette année, avec un L’équipe du Medef Côte-d’Or, en partenariat avec l’UIMM cléaire de Hinkley Point, en objectif de 300 recrutements (Union des industries et métiers de la métallurgie) de Côte- d’Or, Harmonie Mutuelle et Passion Automobiles Motors, Angleterre. en CDI : 150 pour le site de organise un rendez-vous business à destination des entrepre- Les sites Framatome de Saô- services de Chalon, 100 pour neurs, jeudi 14 mars, au cœur du site logistique et industriel ne-et-Loire ont atteint leurs ob- l’usine de Saint-Marcel et de la coopérative Atol (27, rue Buffon, à Beaune). Ce site-local jectifs de recrutement en 2018, 50 pour le site du Creusot. de près de 3 500 m² regroupe les activités clés de la coopérative que sont l’atelier de taillage des verres et de avec plus de 260 embauches Framatome recherche des montage des lunettes, le pôle d’innovation et de recherche, le réalisées en CDI à l’externe : soudeurs, des chaudronniers, laboratoire de tests qualité et la cellule de coordination avec plus de 120 pour le site de des usineurs, des contrôleurs les entreprises de la vallée lunetière de Morez (Jura). services de Chalon, 143 postes Au 31 décembre 2018, Framatome non destructifs, des ingénieurs, Renseignements et inscriptions au 03.80.77.85.00 pourvus en CDI pour les sites comptait 2 229 salariés (CDI et des chefs de projets, des tech- ou sur medef21.fr du Creusot (54) et de Saint- CDD), en Saône-et-Loire. niciens de maintenance, etc. Marcel (89), sans compter les Photo Framatome/Cyrille DUPONT Nicolas DESROCHES, Le JSL CDO05 - V1
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