LE CASTING DE JEAN ROTTNER - ÉCONOMIE - LIDL L'ALSACIEN QUI BOOSTE L'ENSEIGNE - La Semaine
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7,50 € – LE MAGAZINE DE L’ÉCONOMIE, DES ACTEURS ET DES IDÉES DU GRAND EST H 29747 - 0029 - F: 7.50 L’ALSACIEN LIDL L’ENSEIGNE QUI BOOSTE GROUPE N°29 – SEPTEMBRE 2021 en partenariat avec ÉCONOMIE DE JEAN ROTTNER LE CASTING ENCORE FRONTALIERS CE QUI COINCE
47 Economie Actualités 38 / Grand Est : « Le mécénat, une vision partagée, un dialogue » 40 / Moselle : Comment la limonade Lorina a atterri sur toutes les tables 42 du monde 42 / Bas-Rhin : la révolution de Bugatti 43 / Aube : Cycleurope est devenu le roi du vélo électrique 44 / Haut-Rhin : Hartmann s’attaque aux plaies difficiles 47 / Bas-Rhin : un nouvel écrin pour Puma 48 / Lorraine : travaux publics : de l’ombre à la lumière ? 49 / Haut-Rhin : hydrogène vert et première gigafactory 51 / Ardennes : NPL a investi 6 millions d’euros 22 Info+ partenaires 50 / SEBL 52 / Pôle emploi Stratégies 54 / Conseil régional de l’ordre des experts-comptables 56 / Moselle Open Grand Est 12 / Économie : la dream team de Rottner 10 Grand entretien 56 22 / Michel Biero : l’ascension prodigieuse Trajectoires Le brief du mois 5 / Cycles Mercier : pourquoi le projet a déraillé Trajectoires 8 / Michel Akoum, un engagement toujours aussi fort pour l’Aube 9 / Jean-Philippe André, un Alsacien Et moi de cœur à la tête de l’agroalimentaire français Rencontre 10 / Caroline Semin, forte tête Dossier 60 / Automobile : BMW i4 62 / Shopping : s’équiper 28 / pour la rentrée Travail frontalier : 65 / Sous le regard de... ce qui coince encore Stéphane Floccari 2 / Le Mensuel / Septembre 2021
Editorial Le Grand Est dans la relance s.getto@lasemaine.fr / @sgetto L ’économie française ne s’est donc pas fracassée souligne la représentante de l’Etat. Une dynamique que sur le mur des faillites. La machine s’est remise Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie en marche, la croissance est au rendez-vous et interviewée toujours dans ce Hors-Série, qualifie de « gi- les destructions d’emplois tant redoutées n’ont gantesque ». « Il n’y a pas d’équivalent depuis la fin de la pas eu lieu. On s’en frotterait presque les yeux Seconde Guerre mondiale », ajoute-t-elle. pour y croire. Mais, tant mieux, le résultat est là. Le volon- L’automne s’annonce donc sous les meilleurs auspices, en tarisme des dirigeants d’entreprise, l’envie des consom- tout cas dans une ambiance bien moins pessimiste que mateurs de retrouver une vie normale alliée à une straté- prévue. L’économie reste certes entravée encore par cer- gie vaccinale somme toute efficace et surtout la politique taines pénuries, comme celle des semi-conducteurs, mais du « quoi qu’il en coûte », ont payé. Volontarisme des diri- c’est un autre problème qui risque de freiner la reprise, y geants disais-je qui se retrouve dans leur choix de partici- compris dans le Grand Est. C’est celui des difficultés ren- per au plan de relance du gouvernement. contrées par les chefs d’entreprise à recruter. Un problème Dans le Grand Est, selon la préfète de région qui s’exprime plus structurel que conjoncturel. Qui nous préoccupait dans le Hors-Série spécial Industrie de La Semaine (édi- déjà avant le début de la crise sanitaire. Peut-être un signal teur du Mensuel), ce sont plus de 1 300 entreprises qui ont de plus que le retour à la normal est proche... candidaté au plan France Relance en un an, soit un site Stéphane Getto, industriel de la région sur dix. 630 de ces projets ont été directeur de la publication retenus. « Nous avons mobilisé 250 millions d’euros pour les aider et accélérer 1,7 milliard d’euros d’investissement », Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux @LeMensuelGE Le Mensuel Grand Est est un magazine du groupe La Semaine édité par EDI.M3 sas, 5a avenue de Blida, 57000 Metz / 03 87 17 29 00 /// Directeur de la publication : Stéphane Getto / Joindre la rédaction : redaction-lemensuel@lasemaine.fr, @leMensuelGE / Ont participé à ce numéro : Jonathan Nenich, Pierre Taribo, Pierre Théobald, Baptiste Zamaron, Fabrice Barbian, Benjamin Busson, Gérald Delenclos, Laurent Loccurcio, Pascal Rémy, Nathalie Stey / Design graphique : L’agence Orange Claire, claire@orangeclaire.com /// // Abonnement : Anaïs Clément, 03 87 17 22 72, abo-lemensuel@lasemaine.fr /// Publicité : Didier Bauer, d.bauer@lasemaine.fr - David Bisenius, d.bisenius@lasemaine.fr - Nathalie Engel, n.engel@lasemaine.fr - Béatrice Vautrin, publicite@lasemaine.fr /// Impression : Imprimerie de Champagne (Langres) / N°ISSN : 2647-7025 / CPPAP : 1125T93807 / Dépôt légal : à parution / Le papier de ce magazine est fabriqué en Belgique. Taux de fibres recyclées : 0%. Papier issu de forêts gérées durablement. Eutrophisation : Ptot = 0,01 kg/tonne. Le Mensuel / Septembre 2021 / 3
10 Le brief du mois Agroalimentaire la holding de tête, renommée Ebra. « Cette simplification marque une étape supplémentaire dans la Les producteurs centralisation que Philippe Carli, président d’Ebra, cherche à renforcer depuis son arrivée à l’automne 2017 », de mirabelles écrit la lettre d’information. Ce qui Dix millions, c’est le budget permettra la formation d’un comité consacré en 2021 au cinéma et à de groupe, alors que cette instance ne sont pas à la fête l’audiovisuel par la Région Grand de dialogue commune manquait Est. Cette enveloppe intègre le jusqu’ici. L’intégration a été entamée fonds de soutien dédié qui couvre avec le transfert, acté lors d’une AG l’écriture, le développement et extraordinaire le 13 août, des actions C’ est une année difficile que traversent les la production. Le fonds régional de la société éditrice des Dernières producteurs de mirabelles. Les gelées comprend notamment le soutien nouvelles d’Alsace (DNA). hivernales ont causé bien du tort aux aux activités cinéma de l’Agence Suivront Le Républicain Lorrain, L’Est arbres dont les rendements devraient être loin de culturelle Grand Est (fonctionnement Républicain, Vosges Matin, L’Alsace et ceux exceptionnels de 2020. Organisée, la filière du bureau d’accueil des tournages le reste des filiales d’Ebra, comme lorraine, qui pèse 60 % de la production annuelle et du bureau des auteurs), le soutien sa société audiovisuelle Ebra mondiale, n’est toutefois pas en danger. Les récoltes aux centres de ressources, aux pôles Productions et son agence de commencées autour du 20 août doivent venir valider régionaux d’éducations aux images, presse parisienne d’informations onze mois de travail acharné. La mirabelle ne laisse aux opérations d’éducation à l’image générales Agir. pas de répit et réclame son lot d’attention avant de pour les lycéens, apprentis au cinéma venir délivrer ses et passeurs d’images, aux actions saveurs. « Il faut tailler les arbres, tondre tout transfrontalières, etc. En 2020, plus de 5,7 millions d’euros ont été votés Prêts participatifs autour, désherber. Pendant les périodes par la Région au titre du Fonds d’aide, dont 4,3 millions d’euros consacrés régionaux © DR de gel, il faut nettoyer à la production. Ce sont au total 34 La Région injecte les parcelles », documentaires, 27 courts-métrages, explique Philippe 13 longs-métrages, 15 projets de 66 millions Guindt qui exploite fiction TV (animation inclus) et La Région Grand Est a suscité la 600 mirabelliers sept œuvres de création numérique constitution d’un fonds de garantie de depuis Beyren-les- qui ont bénéficié de ce fonds. prêts participatifs – assimilés à des Sierck (Moselle) et « quasi fonds propres » - et y investira qui destine 90 % de 66,7 millions d’euros. Il est destiné © DR sa production à sa à accompagner « les entreprises distillerie. qui ont vu leur niveau d’endettement L’équilibre du petit fruit si sucré tient à un fil. Une progresser, la structure de leur bilan saison exceptionnelle peut donner 12 000 tonnes s’affaiblir d’autant, réduisant ainsi de mirabelles, mais la moyenne se situe plutôt à leur capacité de financement ». 9 000 tonnes. « Là on va être à 30 ou 40 % de ça Officialisé via la signature d’un accord », regrette Luc Barbier, président de l’union de de financement avec le Fonds coopérative Végafruits. « On a connu un phénomène européen d’investissement (FEI) de gelée noire une nuit après Pâques puis une gelée courant septembre, ce dispositif blanche une semaine après avec des températures doit permettre aux banques records », explique celui qui est aussi producteur à participantes de déployer un montant Hoéville (Meurthe-et-Moselle). Les termes sont un prévisionnel de 375 millions d’euros peu techniques mais soulèvent l’insoluble casse- de prêts participatifs de long terme tête : des mois de travail peuvent être éradiqués en faveur des TPE et petites PME en un claquement de doigt, le temps d’un caprice du territoire. Les établissements bancaires bénéficieront par ailleurs © DR de la météo. En 2012, Philippe Guindt a ainsi perdu l’intégralité de sa production en 48 heures. Cette d’une garantie gratuite apportée année, il espère réussir à récolter 3,5 tonnes contre 5 par la Région, via le FEI. Un Appel à manifestation d’intérêt sera lancé en Crédit Mutuel, tonnes dans une année normale. septembre par la Région auprès des « On n’est quand même pas dans une année établissements bancaires pour une Ebra catastrophique, on a des fruits », souligne Luc Barbier. mise en service du Prêt participatif Pour affronter les aléas naturels, une seule solution : Grand Est d’ici à la fin de l’année 2021. anticiper. Disposer d’un an de trésorerie d’avance pour traverser une mauvaise saison. « Statistiquement, Les journaux du groupe nous n’avons jamais eu deux mauvaises années regroupés dans une d’affilée à l’échelle de la Lorraine. Ce qui ne veut pas holding dire que c’est impossible. Mais les producteurs ont du stock et la filière, dont le chiffre d’affaires en production C’est La Lettre A qui le révèle : agricole brute atteint environ huit millions d’euros est jusqu’ici formé par plusieurs entités résistante », tempère Luc Barbier. C’est heureux, parce détenues par la Banque fédérative que l’économie de la mirabelle, qui éprouve d’ailleurs du Crédit mutuel (BFCM) ou par les plus grandes difficultés à recruter, génèrerait, des holdings du Crédit mutuel sans selon Luc Barbier, 300 emplois en CDI auxquels avoir d’existence juridique unifiée, le il convient d’ajouter les 2 000 à 2 500 saisonniers groupe de presse régionale Ebra sera qui viennent cueillir les fruits de mi-août à mi- bientôt constitué d’une seule © DR septembre. structure. D’ici à la fin 2022, la Société d’investissements médias (SIM), JN qui abrite aujourd’hui Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, Le Bien Public, Le Journal de Saône-et-Loire et les fonctions supports des neuf quotidiens du groupe, deviendra 4 / Le Mensuel / Septembre 2021
Le brief du mois Marketing gérée par l’entreprise Mob’Hy, l’étude suit pendant cinq ans d’absentéisme de 6,3 %. En basée à Épinal (Vosges). Cette plus de 350 000 salariés issus de comparaison, en Ile-de-France, où territorial station qui fournit trois types 671 sociétés. En 2020, 34 % des le taux de cadres est plus élevé, d’énergie (l’hydrogène, l’électrique salariés ont posé au moins un l’absentéisme n’atteint que 4 %. et le gaz) a été conçue et arrêt de travail. La durée moyenne L’étude explique aussi que les non Voilà « Fabriqué construite par la CASC dans d’absence d’un salarié en 2020 cadres ont plus été touchés par en Alsace » son projet de développement est de 54 jours et la santé, les l’absentéisme durant la crise du des énergies renouvelables et transports et la logistique sont fait de la pénibilité de nombreux Le 13 septembre, l’Adira (Agence propres en matière de mobilité. les secteurs les plus touchés. métiers, rendant le télétravail de développement alsacienne) Pour l’heure la station ne peut Ces phénomènes ont pour point impossible. lance une nouvelle marque : servir que des véhicules légers commun d’être particulièrement Fabriqué en Alsace. L’enjeu et le nombre de clients se veut marqués dans le Grand Est. selon l’agence : « encourager insuffisant pour équilibrer les Selon le classement, les les consommateurs à se tourner coûts de maintenance. Le projet Hauts-de-France arrivent en vers ce type de produits locaux, de la société Mob’Hy est, après seconde position avec un taux faciliter les partenariats industriels une étude de faisabilité, de gagnants en local et valoriser le donner une nouvelle échelle au savoir-faire alsacien à l’échelle développement de l’hydrogène. nationale, voire internationale ». Elle doit s’adresser à toute entreprise alsacienne disposant d’un site de production en Alsace, quel que soit son secteur d’activité, hors Ressources agroalimentaire. humaines Hydrogène Le Grand Est champion de France... Sarreguemines cède sa de l’absentéisme station expérimentale Avec 6,6 % d’absentéisme, le En service depuis avril 2017 territoire est le plus touché à et jusque-là exploitée par la l’échelle nationale. En 2020, ce communauté d’agglomération taux a explosé en enregistrant une de Sarreguemines Confluence hausse de 22 %. Encore un effet (CASC) en Moselle, la station néfaste de la crise sanitaire. expérimentale d’hydrogène Réalisée chaque année par Gras © DR FaHyence sera désormais Savoye Willis Tower Watson, Le zoom Cycles Mercier : pourquoi le projet a déraillé L ’histoire était pourtant belle. Les légen- de droit antidumping sur des vélos par dissimula- daires cycles Mercier comptaient rapa- tion de l’origine de vélos importés » et « les pro- trier la production de vélos mécaniques et duits de ces fraudes auraient été blanchis par des électriques à Revin (Ardennes), sous la marque réseaux de société offshore appartenant au por- rendue célèbre par Raymond Poulidor. Fabri- teur de projet », selon Bercy. qués jusqu’à présent en Asie, ils seraient reve- « Plusieurs procédures ont également été lancées nus dans une nouvelle usine sur une friche in- du c$oté fiscal, ainsi que plus récemment un si- dustrielle de la commune de 6 000 habitants gnalement au procureur au titre de l’article 40 », proche de la frontière belge (lire Le Mensuel de a ajouté le ministère. En outre, la holding luxem- mars 2021). Mi-mars, Jacqueline Gourault, la mi- bourgeoise Starship Investments « du porteur nistre de la Cohésion des territoires, s’était fé- de projet serait l’actionnaire de la société opéra- licitée sur place de ce projet, alors largement tionnelle française et y investirait les fonds issus soutenu par les pouvoirs publics, y voyant « le des fraudes et de leur blanchiment ». Ces accu- retour du développement industriel ». Au total, sations ont été démenties formellement par le au moins 5 millions d’euros de subventions pu- PDG de Mercier, Jean-Marc Seghezzi. bliques – dont 800 000 euros de subvention du Dans un communiqué, ce dernier, qui devait in- Fonds d’accélération des investissements in- vestir 2,5 millions d’euros, avait indiqué espérer © DR dustriels – devaient être alloués pour accom- que « l’État fasse marche arrière ». En vain. Le pagner ce projet, qui prévoyait la création de 11 août Jean Rottner, après s’être entretenu avec 270 emplois d’ici cinq ans. et conduit l’État à indiquer qu’il ne peut pas fi- la ministre de l’Industrie, a indiqué que la Ré- Mais l’histoire n’a pu arriver à son terme. nalement accorder les subventions qui étaient gion jetait aussi l’éponge. Sans l’aide de l’État et « À l’occasion de l’instruction du dossier, un cer- prévues », déclarait fin juillet le préfet des Ar- de la Région, la relocalisation n’a plus aucune tain nombre d’alertes nous sont parvenues qui dennes, Jean-Sébastien Lamontagne. « Ces en- chance d’aboutir. En tout cas en France. / SG ont suscité des investigations complémentaires quêtes concernent notamment du détournement Le Mensuel / Septembre 2021 / 5
ZOÉ A DES PROJETS INNOVANTS. AVEC NOUS, ELLE VEUT LES ACCÉLÉRER. En tant que banque créée par et pour les entrepreneurs, nous aidons les entreprises innovantes à accélérer leur développement avec notre filière NEXT INNOV. S’appuyant sur un puissant réseau d’experts et des solutions personnalisées, l’accompagnement Next Innov est dédié au soutien de leur stratégie de croissance, en France et à l’international. Document à caractère publicitaire BANQUE POPULAIRE ÉQUIVALENCE QUADRI Logo Quad BANQUE POPULAIRE ALSACE LORRAINE CHAMPAGNE, SA Coopérative de Banque Populaire24/08/2018 à capital variable, régie DÉGRADÉpar CYAN les articles 100 % MAGENTA L 512-2 85 % NOIR 35 % et suivants du Code Monétaire et Financier et l’ensemble des VERS CYAN 66 % MAGENTA 6 % textes relatifs aux Banques Populaires et aux Etablissements de Crédit. Siège social : 3 rue François de Curel 57000 METZ - R.C.S. METZ 356.801.571 - ORIAS n° 07 005 127 - Crédit photos : Getty Images. 24, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87 Web : www.carrenoir.com CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 % Ce fichier est un document d’exécution créé sur Illustrator version CS6. CYAN 75 % MAGENTA 23 % CYAN 100 % MAGENTA 85 % NOIR 35 %
Trajectoires David Picatto prend la tête de l’antenne ardennaise 10 numéros par an de la Banque de France D Stratégie, portraits, avid Picatto, 47 ans, originaire de Chau- grand entretien, dossiers, mont (Haute-Marne), a pris la direction de le concentré la succursale ardennaise de la Banque de France. Il succède à Cyrille Bajan. Titulaire d’un de l’économie du Grand Est Deug d’économie à Reims, d’une licence et d’une tous les mois. maîtrise à Nancy et d’un diplôme d’études supé- rieures spécialisées, option entrepreneuriat et développement des PME à Metz, David Picatto a suivi ensuite un parcours professionnel assez atypique. Après avoir passé un an à Londres à la VITICU gestion des stocks d’un département du grand 4MURS UNE FILLTURE LA FOLLE ION DU SOUS PRIÈRE MUTAT -PEINT ESSION LIE PAPIER AMAZON NATHA IRE magasin Harrods en 1998, le Chaumontais a en- QUI EST VAXELA ITÉ LA PAT « LA MIX NCER DU MÉGRONNE FAIT AVA E » N°28 DE MET ACENTRE – JUILL Z? PLUS VIT MAI 2021 N°26 – ET-AO ÛT 2021 ITÉS suite travaillé dans plusieurs entreprises à Paris. MOBILND EST D’abord comme responsable ventes et logis- R A EST E G DU GRAND L DOSSIER SURFA E SPÉCIAL TO U R IS tique, à la tête de quinze salariés, chez Hervé DES IDÉES V GUE ME ÇA S 5 SUR LA D EST RS ET LA REPENT DU GRAN ACTEU Gambs (1999-2002), ensuite en tant que directeur , DES DES IDÉES NOMIE RISE ! € © Pascal Rémy L’ÉCO RS ET de projets événementiels pour la Commission ZINE DE ACTEU Urbanloop, – LE MAGA Le projet y , DES à Nanc développé pe Mangeot, Philip ale NOMIE par Jean- expérimentnt phase entre en e le foisonneme 7,50 € L’ÉCO et illustr actuellement Européenne, encadrant alors 18 salariés (2002- qui agite domaine dans le le. ZINE DE la région ité durab F: 7.50 de la mobil Comm e ERIC - F: 7.50 directeur BAGR – LE MAGA du Cente IOT, d’Hat r Parcs - 0028 - les profe tigny (Moselle), - 0028 ssionn 2006). Enfin, il sera de 2006 à 2012 administrateur du Grand els du Est misen tourisme 7,50 € pour se H 29747 t sur l’été refaire H 29747 une santé . - F: 7.50 F: 7.50 back-office de la State Street Bank au Luxem- - 0026 - 0026 - avec GROU en partenariat PE en partenariat avec PE GROU H 29747 H 29747 bourg, leader mondial de la gestion d’actifs institutionnels et de la gestion des titres. Ayant passé avec succès le concours cadre de la banque en 2014, il entame alors son parcours à la Banque de France. Responsable du service des particuliers à l’antenne éco- PAR MOIS* nomique de Dunkerque, adjoint responsable d’unité au centre de traitement du suren- dettement à Lens, adjoint du responsable du pôle analyse et cotation à la succursale de Lille et enfin, adjoint du directeur de l’antenne économique de Chalôns-en-Champagne, Pour vivre le voilà donc à présent directeur de la succursale ardennaise. / PR toute l’actu éco Thomas Coëffic, nouveau de votre région directeur général d’Hydreos L e Diplômé de la Burgundy school of Plus de 700 articles par an business, Thomas Coëffic a occupé sur et par les acteurs des fonctions commerciales dans les télécoms pendant sept ans. Il a également qui font l’économie du Grand Est travaillé dans l’industrie pétrolière et dans Comme 40.000 lecteurs tous les mois, l’événementiel avant d’occuper, depuis 2006, connectez-vous... différentes fonctions liées au développement économique et à l’innovation dans la fonction publique territoriale (Région Auvergne Rhô- Abonnez- ne-Alpes, communauté d’agglomération de la Rochelle et Eurométropole de Strasbourg). Désormais, nouveau directeur général du vous ! pôle de l’eau du Grand Est, il succède à ce poste à Luc Bertossi et sera basé à Strasbourg pour exercer ses fonctions. Hydreos, dont la mission principale est d’accélérer l’innovation collaborative entre les entreprises, les labo- lasemaine.fr ratoires de recherche, les établissements de formation et les collectivités rassemble 160 adhérents dans la Région Grand Est, a soute- rubrique “Abonnements et Magazine” nu 57 projets depuis sa création en 2010 qui ont trouvé 81,5 millions d’euros de finance- ment. / JN © Hydreos * Tarif unique print + web : 5 €/mois (60 €/an) pour 10 numéros. Le Mensuel / Septembre 2021 / 7
© Laurent Locurcio Michel Akoum, un engagement toujours aussi fort pour l’Aube C’est avec une certaine fierté que Mi- « Petitjean éclaire le monde », et remporte des ments limitrophes (sur 600 logements construits chel Akoum a accepté la présidence chantiers prestigieux. Mais l’entreprise auboise annuellement, 500 sont situés en dehors de du bailleur social aubois Mon Logis. doit aussi faire face à une forte concurrence l’Aube). Avec 120 à 150 millions d’investisse- Ce capitaine d’industrie, qui connaît internationale. Michel Akoum trouvera une so- ments annuels, Mon Logis est aussi devenu le bien l’économie auboise, ne manque lution pour passer ce cap difficile. « Je suis allé premier investisseur de l’Aube. Une dynamique chercher alors des investisseurs saoudiens, ce qui que Michel Akoum entend bien poursuivre dans jamais une occasion de s’engager a permis de sauver l’entreprise », rappelle-t-il. Sa les années qui viennent en s’investissant dans pour son territoire, avec toujours un carrière l’a ensuite mené vers d’autres horizons. cette nouvelle responsabilité. Ardent défenseur sens aigu de l’humain et du social. Aujourd’hui, il dirige Novoferm France, entreprise de son territoire, il aura aussi l’occasion de voir industrielle et de services présente sur toute la son école, l’ESTP, s’installer encore plus dura- France. « Nous fabriquons des portes et ferme- blement dans l’Aube. Fin 2021, le nouveau cam- Par Laurent Locurcio tures métalliques pour les entreprises et les par- pus de l’ESTP Troyes devrait être livré, renforçant ticuliers », précise le PDG de Novoferm qui em- encore la présence récente de cette école d’in- C et ancien élève de l’École supérieure des ploie 600 personnes en France pour un chiffre génieurs du BTP sur le territoire aubois. travaux publics de Paris (ESTP), né au Li- d’affaires de 125 millions d’euros. ban en 1959, a le profil et le parcours d’un capitaine d’industrie. Les hasards de la vie l’ont L’importance de Mon Logis conduit dans l’Aube, pour raisons profession- dans l’économie auboise nelles. Un coup de cœur survenu en 1990 pour Engagement pour le territoire, expérience du une entreprise, et un territoire qu’il n’a plus quitté management, sens de l’humain, Michel Akoun depuis puisqu’il habite toujours dans l’Aube. « J’ai avait le profil idéal pour succéder à Claude fait une bonne partie de ma carrière chez Petit- Cuinet à la présidence de Mon Logis. « En dix- jean, à Saint-André-les-Vergers, jusqu’à en devenir sept ans, Claude Cuinet aura fait un travail formi- le président en 1998 », rappelle-t-il. Il va y rester dable en redressant Mon Logis », souligne Bruno quatorze ans. Chez le fabricant aubois de mâts Arcadipane, président du Medef Grand Est et d’éclairage, leader mondial dans son domaine, président d’Action Logement Groupe dont le il va gravir différents échelons, en occupant les bailleur social aubois est la filiale. Sous la respon- postes de directeur commercial export, puis sabilité de son ancien président, Mon Logis a vu responsable de la direction commerciale pour son patrimoine immobilier passer de 9 000 à 14 finir PDG, à 39 ans seulement. À cette époque, 000 logements, avec l’ouverture sur les départe- 8 / Le Mensuel / Septembre 2021
Trajectoires Jean-Philippe André, un Alsacien de cœur à la tête de l’agroalimentaire français Jean-Philippe André, directeur général de Haribo France, a été nommé à la présidence de l’Association nationale des industries agroalimentaires. Basé à Marseille, il garde cependant une forte attache avec le Grand Est. Par Nathalie Stey I l y a quatre mois, Jean-Philippe André était à la fois expliquer aux grands groupes la nécessi- comme directeur des ressources humaines encore à la tête de l’Alliance 7, le syndicat té pour l’ANIA d’être représentative de ce tissu de de Kronenbourg, puis de la division Eaux du des entreprises de nutrition spécialisée. Mais PME, et pouvoir s’appuyer sur la force de frappe groupe, en Italie. « Après dix ans passés dans les quand Richard Girardot, président de l’Associa- d’entreprises telles que Bel, Lactalis ou Bon- RH, je voulais changer de métier pour m’orienter tion nationale des industries agroalimentaires duelle pour mener une action efficace », reconnaît vers la direction d’entreprise. Je suis donc passé (ANIA), a décidé de ne pas briguer un nouveau Jean-Philippe André. aux ventes chez Kronenbourg avant de prendre mandat, les adhérents du premier syndicat Ses racines biculturelles ne sont sans doute pas la direction de la division Eaux pour l’Italie et le français de l’agroalimentaire sont allés cher- pour rien dans les capacités d’adaptation de ce Moyen-Orient. Danone m’a tout appris », résume cher ce dirigeant discret et consensuel. Objec- dirigeant heureux de rester, aujourd’hui encore, l’Alsacien. De son patron de l’époque, Antoine tif : rassembler une filière divisée entre grands dans l’opérationnel. Même après avoir passé Riboud, Jean-Philippe André tire notamment sa groupes et PME, aux intérêts parfois divergents. plus de vingt-cinq ans loin de sa région natale, devise : décider et obtenir. C’est au final la volon- Élu par 85 % des administrateurs, le directeur Jean-Philippe André l’avoue : « Au fond de moi, je té de ne pas trop s’éloigner de sa famille qui le général de Haribo France a effectivement réussi suis resté alsacien ! » Il garde d’ailleurs des liens pousse en 2006 à prendre la tête de la filiale son entrée. étroits avec le territoire et avec sa famille, qu’il française de Haribo... et à changer de culture Le nouveau président de l’ANIA est un symbole retrouve à chaque fois qu’il prend le chemin du managériale. « Dans un grand groupe, il faut de syncrétisme. Façonné par la culture de mana- siège du groupe Haribo, à Bonn. constamment avoir l’œil sur le résultat, parce que gement des grands groupes industriels français, la sanction de la bourse vient très vite. Dans une il excelle pourtant depuis quinze ans au sein d’un « Il faut s’appuyer sur entreprise familiale au contraire, on travaille sur tout autre modèle : celui de l’entreprise familiale les compétences là où elles sont, le long terme, pour la prochaine génération. Cela allemande. Une double expérience qui devrait notamment au niveau régional » ne veut pas dire qu’il y a moins d’exigence. Mais indubitablement profiter au secteur agroalimen- Jean-Philippe André a fait ses classes à Sciences on connaît les actionnaires et on sait que celui taire hexagonal, composé à 90 % de PME. « Il faut Po Strasbourg avant d’intégrer le groupe Danone, qui prend les décisions et investit le fait avec ses propres fonds », explique-t-il. À la tête de l’ANIA depuis fin juin, Jean-Philippe André veut réformer la façon d’agir de l’organisa- tion professionnelle, en intégrant davantage de décentralisation. « Il faut s’appuyer sur les com- pétences là où elles sont, notamment au niveau régional », estime-t-il. Une leçon apprise du Covid, qui a profondément modifié les relations de travail et obligé les managers à faire davan- tage confiance à leurs équipes. Dans ce cadre, les objectifs de l’échelon national doivent se limiter à cinq. Cinq actions qui ne peuvent que recueillir l’assentiment des différentes compo- santes de la filière, pour mieux la cimenter : res- taurer l’attractivité du secteur agroalimentaire français, notamment à l’international, mais aussi dans sa capacité à recruter ; permettre une ali- mentation saine, durable et accessible ; parve- nir au zéro plastique en matière de packaging et définir à long terme les relations entre la dis- tribution et l’industrie agroalimentaire. « Parce que chasser en meute permet d’avancer plus efficacement. » © DR Le Mensuel / Septembre 2021 / 9
Rencontre Caroline Semin Forte tête Par Pierre Théobald À 29 ans, elle dirige le groupe familial mosel- de Caroline, Philippe Semin, toujours PDG, qui engage au lan Semin spécialiste des colles et enduits, tournant des années 1980 la bascule vers les enduits et autres colles. Lesquels font aujourd’hui fort de 800 salariés, d’une renommée à l’in- sa renommée sur le marché. Indiscu- ternational et de pratiquement deux siècles table, la renommée. Et internationale, d’histoire. À sa tête, cette fonceuse décon- on l’a dit. Aujourd’hui, 40 % du chiffre Ambitieuse, Caroline d’affaires sont réalisés hors de France. tractée donne tout ce qu’elle a d’énergie et La première implantation à l’étran- Semin ? Oui, et loin d’ambition. Ses deux piliers. ger se conclut au début des années d’elle l’envie de tordre 1990, en Pologne. Elle, Caroline, elle cette vérité. « J’as- A vant de la rencontrer, on avait voyagé dans les embarquera beaucoup, beaucoup chiffres. Qui déjà en racontaient long sur elle. Ses plus tard. Sans forcément s’y destiner. sume complètement. racines. Son ancrage. Ses attentes. Son devenir. Des Parce que son truc, c’étaient plutôt les Il n’y a pas de tabou chiffres qui impressionnent. Jusqu’à flanquer le vertige. Car palaces. « L’hôtellerie-restauration de là-dessus, c’est même la jeune femme qui se pointe au rendez-vous pris, dress luxe si vous préférez. » C’est ça qui lui code décontracté, chemisier à rayures couleur soleil, che- jetait « des étoiles dans les yeux ». Elle dans les valeurs de la veux relevés, rouge aux ongles qui capture l’œil, entraîne convoite une école prestigieuse, en boîte. » à sa suite la destinée d’une entreprise plus qu’ancestrale Suisse. Le paternel lui recommande Caroline Semin, – date de création : 1838 – employant au sein de ses douze de se replier sur des études de com- directrice générale du groupe Semin usines à travers le monde pas moins de 800 salariés et re- merce, « afin d’élargir mon panel ». Elle vendiquant une présence autour du globe dans quelque insiste, « têtue ». Valide ses premières chose comme 68 pays. Dernière implantation en date : le armes. Déchante un tantinet. Avant de © Groupe Semin Kenya. Avec un rêve : une porte d’entrée aux États-Unis et se ranger à l’avis de la figure de tutelle, durant cinq ans, plus précisément à New York, ville-ogre à la source de fan- cinq années qu’elle traverse en alternance, tantôt à Paris en tasmes pluriels chez elle. Le groupe Semin a déjà posé une école de commerce, donc, tantôt en entreprise. « Mais pas semelle au Canada. Il paraît que c’est un sas utile quand on chez Semin, car je voulais bosser ailleurs. » À Carcassonne, brigue l’Amérique du Nord. elle intègre un spécialiste de la fabrication d’isolants, « une Ambitieuse, Caroline Semin ? Oui, et loin d’elle l’envie de entreprise familiale, humaine, ayant les mêmes clients que tordre cette vérité. « J’assume complètement. Il n’y a pas de Semin. C’est là que j’ai découvert l’univers du bâtiment ». En tabou là-dessus, c’est même dans les valeurs de la boîte. » parallèle, elle empoche un master « finance développe- Boîte qu’elle dirige depuis ses 25 ans, en 2017, autre chiffre ment et trésorerie de l’entreprise ». Double diplôme qu’elle susceptible d’engendrer l’étourdissement. Elle en a 29 complète, à partir de 2015, avec une première expérience aujourd’hui et rit de ce but qui jusqu’ici s’est refusé à elle, de deux années dans la force de vente, toujours dans la peut-être la seule dérobade à son actif compte tenu de la capitale, au sein du groupe dont son père, pas à pas, s’ap- success story sans faille qui est la sienne : « Je m’étais fixé prête à lui « passer le témoin ». Ce même père qui lui glisse : pour objectif d’être dans le “Forbes” (le magazine écono- « Si tu bosses bien, dur, tu les fréquenteras, les palaces. Mais mique iconique de la presse américaine, ndlr) avant mes pour y dormir. » 30 ans. C’est raté. Tant pis, ce sera pour mes 35 ans… » On la Ainsi la voici de retour en Lorraine. À Metz, où elle vit. À rappellera à ce moment-là. En attendant, elle passe com- Kédange-sur-Canner, à 40 kilomètres du Luxembourg et mande d’une bière dans ce bar du centre-ville de Metz où 15 de Thionville, où elle a grandi. Kédange qui depuis les elle a des habitudes, logeant à deux pas, et déroule son origines abrite, « au milieu du village », le siège social et histoire. l’une des usines (130 salariés) du spécialiste des enduits et colles. Le poids des responsabilités à 25 ans seulement ? Et pourtant, elle rêvait de palaces Elle évacue le souvenir d’un haussement d’épaules : « Je Le groupe Semin ? « J’ai toujours baigné là-dedans. » ne me suis pas vraiment rendu compte. On trouve doucement Madame la Directrice générale incarne en effet la sixième sa place, on apprend à travailler avec les équipes, on pose génération familiale. À l’origine, l’entreprise née à Kédange- sa patte, et rapidement surtout on lance plein de projets. » sur-Canner (Moselle) est portée sur le plâtre. C’est le père On le devine, l’immobilisme l’angoisse. Quand son emploi 10 / Le Mensuel / Septembre 2021
Rencontre du temps l’y autorisait, Caroline Semin fréquentait les salles qu’à l’invitation de Bpifrance, elle partage la scène et le de boxe. À présent, c’est en tant que DG qu’elle lâche ses micro avec Emmanuel Macron dans le cadre du Bpifrance meilleurs coups. Avec un credo : l’innovation. À ce titre, une Inno Génération (BIG), un grand raout éco-friendly organisé vingtaine de salariés font vivre le prolifique service R&D, à Bercy. « Au départ, je devais être là pour poser une ques- déployé à Kédange-sur-Canner lui aussi. « Ce qui fait que tion… » La séquence, visible en ligne, dépasse en définitive l’on est en développement, c’est que l’on sort régulièrement les dix minutes. Pour la préparer, « je n’ai pas beaucoup dormi de nouvelles gammes de produits. Mais attention, pas l’in- pendant une semaine ! » Elle en rigole encore. Sans chichis. novation pour l’innovation. Des produits apportant une réelle Comme elle s’amuse de ce conseil que lui avait soufflé son valeur ajoutée que ce soit en matière de confort d’utilisation père : « Ne bosse pas trop. » Pour lui, bien bosser c’est bos- ou de gain du temps. » En matière d’écoresponsabilité et de ser à fond dans des limites données. « Si bien que lorsque je réflexion locale, aussi, le « made in France » faisant sens rentre à 21 h, il me dit que c’est n’importe quoi. » Là-dessus elle pour elle. entend progresser. Trouver le temps pour sa vie de couple, sa vie à Metz, les balades avec son chien James, reprendre Sur scène avec Macron le pilotage d’avion (elle compte 25 heures de vol), le tennis Cette course à la trouvaille, ça la grise. Comme tous les de table, pourquoi pas, se poser en terrasse, passer le per- autres compartiments du job d’ailleurs. En ce moment, l’or- mis bateau… Trouver la force de s’empêcher d’ouvrir l’ordi- ganisation de la gouvernance du groupe est en train d’être nateur le samedi matin. Mais elle s’« éclate ». L’adore, cette repensée « afin de se concentrer davantage sur la stratégie ». adrénaline de chaque jour. « Il y a une pression, oui. Mais Caroline Semin consacre 70 % de ses tâches à Kédange- c’est une pression positive, une pression qui fait avancer. Un sur-Canner. À côté de ça, « pas mal de commercial ». Voire moteur. » Le Forbes est à ce prix. des interventions haut de gamme. Comme en 2019, lors- Le Mensuel / Septembre 2021 / 11
Jean Rottner a choisi de revoir partiellement son casting. Avec toujours un souci d’équilibre territorial et politique, et une priorité donnée – et c’est le moins qu’on puisse attendre – à la compétence. 12 / Le Mensuel / Septembre 2021
Stratégie Grand Est ÉCONOMIE : LA DREAM TEAM DE ROTTNER Une fois passée sa réélection, le président de Région Jean Rottner a composé son « gou- vernement ». Un exécutif avec des nouvelles têtes et plusieurs vice-présidents qui de- vront mettre les mains dans le cambouis pour accompagner l’économie et les chefs d’entre- prises du Grand Est. Par Stéphane Getto E videmment, l’économie c’est l’affaire de Jean-Rottner. Nor- mal le président réélu de la Région en juin dernier connaît trop bien l’importance de cette compétence « régalienne » du conseil régional pour ne pas la surveiller comme le lait sur le feu. Et surtout pour impulser les grandes orienta- tions. Il avait progressivement pris les choses en main lorsqu’il a suc- cédé à Philippe Richert en 2017, pour monter ensuite en puissance, secondé par ses vice-présidents de l’époque. Avant de se saisir encore plus fermement des commandes au cours des 20 derniers mois lorsqu’il a fallu tenir bon et faire preuve de réactivité pour venir en appui d’un tissu économique bousculé par les confinements à répétition et leurs répercussions. Un pilotage souvent exercé à vue en pleine crise sanitaire, sans visi- bilité, mais qui globalement a permis au Grand Est d’arriver à bon port sans trop de casse, avec l’aide fort à propos faut-il le souligner de l’État et de la préfète de Région, Josiane Chevalier, avec qui Jean Rottner a su faire équipe. Une collaboration efficace qui a accouché notamment du Business Act Grand Est, feuille de route de la relance dans le Grand Est. Le binôme a d’ailleurs signé pour une deuxième saison puisque depuis cet été leurs services travaillent d’arrache © Christen - Région Grand Est pied à l’acte II du Business Act. Le président de la Région n’a pas attendu ce fait d’armes pour se coltiner à la réalité économique de la région. Très vite il a noué les contacts nécessaires avec notamment les chefs d’entreprises suite... locaux afin de sentir le terrain et proposer en retour des dispositifs qui collaient à leurs besoins. Une stratégie qui a permis d’endosser Le Mensuel / Septembre 2021 / 13
Ce n’était pas le cas lors du précédent mandat, Stratégie un élu hérite d’une Grand Est délégation Economie. © DR Cap sur... L’Acte II du Business Act ...début le costume d’un élu « business friendly », bien aidé aussi par des vice-présidents expérimentés. Comme par exemple le Meusien Philippe Mangin pour les questions agricoles, qui C’était à peine quelques jours après sa réélection. Tout juste auréolé de sa victoire, repartira en 2021, ou le regretté Bernard Stalter en matière Jean Rottner présentait le 6 juillet une série de Master Class destinées à préparer d’artisanat et de petites entreprises. l’acte II du Business Act Grand Est. En compagnie de la préfète de région Josiane Pour le mandat qui a commencé en juillet dernier, Jean Chevalier, il fixait l’objectif: accélérer la transformation de l’économie du Grand Est Rottner a choisi de revoir partiellement son casting. Avec pour profiter à fond notamment des transformations numériques et écologiques en toujours un soucis d’équilibre territorial et politique, et une cours. Aider les entreprises de la région à monter dans le train du changement. Ain- priorité donnée – et c’est le moins qu’on puisse attendre – si, durant cinq séances en cinq jours, des experts internationaux et nationaux ont à la compétence. Exit au passage quelques – rares – têtes confronté leurs perceptions des mutations en cours avec des acteurs régionaux d’affiches, comme par exemple l’alsacienne Lilla Mérabet afin d’anticiper celles de demain. Des échanges qui doivent permettre aux services qui avait largement oeuvré sur les thématiques d’attracti- de la Région et de l’Etat de dresser les premières perspectives du prochain cha- vité et d’innovation et qui n’est plus de l’aventure régionale. pitre du Business act, qui devrait être dévoilé le 7 décembre prochain lors de l’évé- Si on peut estimer que l’économie se glisse dans tous les nement 360 organisé par l’agence Grand E-Nov+ et la CCI Grand Est. / SG champs d’intervention des quinze vice-présidents que compte l’exécutif régional, reconnaissons que certaines délégations sont plus teintées « économie » que d’autres. D’ailleurs, et ce n’était pas le cas lors du précédent man- dat, un élu hérite d’une délégation Economie. Il s’agit de Vosgien Denis Valence, maire de Saint-Dié, pour le trans- l’Ardennais Boris Ravignon. Edile de Charleville-Mézières, port et les infrastructures. il côtoiera notamment d’autres vice-présidents nouvelle- Et comme décidément Jean Rottner semble aimer s’en- ment élus, tel que le maire de Reims Arnaud Robinet, en tourer de maires, il a confié la première vice-présidence à charge de l’attractivité, du tourisme et de la culture. Ou celui d’Epernay, Franck Leroy, avec pour délégation l’en- encore le plus expérimenté François Grosdidier, maire de vironnement et la transition écologique. Signalons aussi Metz qui aura la responsabilité de l’enseignement supé- que le Troyen Marc Sébeyran conserve le porte-feuille des rieur, de la recherche et de l’innovation. finances. Avec cet attelage, qui fait la part belle à des élus A côtés de ces nouvelles recrues, Jean Rottner a choisi de expérimentés, Jean Rottner entend être opérationnel très renouveler sa confiance à d’autres élus qui ont su faire leurs vite pour placer le plus rapidement possible l’économie du preuves lors du mandat précédent. C’est le cas par exemple Grand Est sur l’orbite de la croissance revenue. de la Meurthe-et-Mosellane Valérie Debord qui garde la main sur la formation et l’emploi ou, dans un domaine un brin plus éloigné de l’économie, quoi que indispensable, le 14 / Le Mensuel / Septembre 2021
Stratégie Grand Est Macron. Mais c’est d’un autre futur président de la République qu’il deviendra proche col- laborateur. Il rejoint en effet Nicolas Sarko- zy au ministère de l’Intérieur en 2005 avant de le suivre à l’Elysée en tant que conseiller entre 2007 et 2012 en charge du développe- ment durable, des transports, de l’aménage- ment du territoire, de la ville et du logement. Mais Boris Ravignon est surtout un élu local, foncièrement attaché aux Ardennes et à sa ville natale, Charleville-Mézières, qu’il enlève à la gauche en 2014. Ce proche d’Edouard Philippe est aussi président de la communau- té d’agglomération d’Ardennes Métropole. Et il avait été conseiller départemental de 2008 à 2014. Déjà lorsqu’il était membre des « Sar- ko Boy’s » de la présidence de la République, il ne cachait pas sa volonté de s’enraciner politiquement dans le bassin carolomacérien. Affable, travailleur, réactif, défenseur pugnace © Bodez - Région Grand Est de son territoire, Boris Ravignon n’hésite jamais à monter au créneau lorsque les médias nationaux ou les amuseurs publics tournent en dérision l’image des Ardennes ou de la ville natale de Rimbaud. Non pas qu’il nie les difficultés du département ou les sai- gnées industrielles qui ont sapé son écono- mie, mais il estime que la réalité d’aujourd’hui BORIS RAVIGNON n’est plus celle d’hier, que le patrimoine local vaut le détour et peut combattre bien des VICE-PRÉSIDENT idées reçues (ah la place Ducale...), et s’em- ploie surtout à renforcer le dynamisme du EN CHARGE DE L’ÉCONOMIE, DES FONDS EUROPÉENS tissu local. ET DE LA COMMANDE PUBLIQUE Le président-maire a par exemple placé LE NOUVEAU sur orbite un incubateur à startups, Rim- baud’tech, bénéficiant du label régional Quest for change (ex-label by Semia). Il a également à son actif la concrétisation du projet Cam- MONSIEUR pus Sup Ardennes à Charleville-Mézières qui a mobilisé un investissement de 17 mil- lions d’euros. Plus de 2 600 étudiants y sont ÉCONOMIE accueillis, notamment dans une école d’ingé- nieurs (École d’ingénieurs en sciences indus- trielles et numérique) et plus récemment une école de développeurs Simplon. L’élu table à terme sur un campus de 4 000 étudiants. Avec le portefeuille que lui a confié Jean Contrairement au mandat précèdent, l’exécutif régional com Rottner, Boris Ravignon voit donc son terrain prendra une vice-présidence dédiée à l’économie. La lourde de jeu s’élargir. Avec pour objectif de mettre son énergie, son réseau et son expérience au tâche revient à un nouveau venu dans l’assemblée mais néan- service de l’économie du Grand Est. L’enjeu moins expérimenté. est d’importance mais n’effraie certainement pas cette étoile montante de la droite régio- nale. C ’est un homme déterminé au CV im- Ravignon, 46 ans, est diplômé de l’Essec et Stéphane Getto pressionnant qui prend les destinées de l’Ena. Ancien de l’Inspection des finances, de l’économie du Grand Est. Boris il y croisera quelques années Emmanuel suite... Le Mensuel / Septembre 2021 / 15
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