ACTU L'UFOLEP a les crocs - LE GRAND ENTRETIEN - TIM's Magazine
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#5 Nov./Déc. 2018 VOTRE MAGAZINE SPORTIF BIMESTRIEL | GRATUIT
Toutes les infos pour manager le sport
ACTU
L’UFOLEP a les crocs
LE GRAND
ENTRETIEN
Ludovic Vaty
à contre cœur
SPORT & SANTÉ
La course, un acte
pas si anodin
ENQUÊTE
Le rugby en Guadeloupe,
essai transformé
SOMMAIRE
ENQUÊTE
Le rugby en Guadeloupe, essai transformé | 4
ACTUS
Édito
Futsal > L’UFOLEP a les crocs | 7 Le rugby s’implante et c’est bien pour l’esprit d’équipe ; l’esprit
Athlétisme > Kenny Fletcher, en apesanteur | 9 d’équipe pour tous nos sports.
Même les filles s’y mettent et portent cet esprit rugby dans la
nécessaire mixité dans le sport.
DOSSIER SPÉCIAL
L’essai transformé annoncé par le Comité Régional du Rugby
L’UNSS, booster de talents ? | 10
est une bonne nouvelle pour bien terminer l’année avec notre 5e
Tim’s… Déjà !
LE GRAND ENTRETIEN On a tenu…et on doit continuer dans l’esprit Rugby…pour déve-
Basket-ball > Ludovic Vaty à contre cœur | 14 lopper l’entreprise Tim’s.
Une volonté d’un collectif vers un essai à transformer.
ZOOM SUR Un engagement individuel de quelques passionnés d’information
Les bœufs tirants, une spécificité locale | 15 et des sports…mais cet engagement est au service de l’équipe.
Au rugby on apprend que le « talent individuel n’a de sens que si
PUBLIREPORTAGE le collectif a aussi du talent ».
Boxe Thaï > Petite salle, grands champions | 16 L’esprit Rugby nous oblige à jouer avec les autres, à partager
avec les autres. C’est même mieux qu’un football avec un joueur
LE SPORT AU FÉMININ qui n’est pas assez collectif.
En rugby « le plaqueur » qui n’est pas attentif et qui oublie une
Natation artistique > Nager beauté, nager santé | 18
seule fois son adversaire peut faire perdre son équipe.
Le rugby enseigne – car c’est le seul sport collectif où les duels
JEUNE ESPOIR sont des combats – qu’il faut que nous sortions de l’individualisme
Basket-ball > La saison du renouveau | 19 qui nous bloque pour empêcher à l’autre d’avancer…
Le rugby c’est une école de la vie… se donner pleinement pour le
LES COULISSES DU SPORT collectif pour permettre à la charrette des bœufs tirants de gravir
Préparateur sportif > Dans l’ombre la pente même boueuse…
20
de la performance En effet sous une bonne équipe composée de deux bœufs, un
chauffeur et deux « coreurs » pour caler les roues, l’équipe a peu
DANS LA CARAÏBE de chance de gagner… Donc, vive l’esprit rugby !
Le Cricket Fest, étendard de la coopération régionale | 21
Sportivement !
SPORT & SANTÉ
L'équipe TIM's
La course, un acte pas si anodin | 22
TIM's magazine est édité PHOTOGRAPHE
par Yado éditions Intrusive picturess (couverture)
ISSN 2647-624X DISTIBUTEUR
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DE PUBLICATION IMPRESSION
Simone ISMAËL Imprimerie Prim
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COMMERCIALE Antilles-Guyane. Le papier est issu
Luana FICADIÈRE de forêts gérées durablement PEFC.
RÉDACTION
Priscilla ROMAIN / Yvan LEMARE Toute reproduction, même partielle,
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DESIGN GRAPHIQUE
MISE EN PAGE
AJN+ Communication & design
NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 3
ENQUÊTE
Le rugby en Guadeloupe : Diminuer le contact, renforcer le fun
essai transformé
Revoir la réputation du jeu violent pour rassurer les candidats de Guadeloupe. La multiplication des formes de pratique pour-
sans toutefois dénaturer le sport. C’est à cette équation qu’à rait aussi expliquer le nouvel essor de la discipline. Le rugby à
tenté de répondre la Fédération guadeloupéenne de rugby, quinze reste la forme la plus pratiquée et la plus connue, une
notamment en diversifiant les pratiques. Des règles aména- tendance qui se confirme chez nous puisque le championnat
gées pour les écoles de rugby ont été mises en place afin de masculin repose sur cette pratique. Le rugby à sept peut se
diminuer le contact et favoriser le jeu en mouvement. « C’est jouer chez les hommes mais reste essentiellement pratiqué
ce qu’on appelle le jeu à toucher deux secondes où l’on joue par les sections féminines. Le rugby à 10, moins connu, est
à cinq contre cinq. Il y a aussi le jeu de contact basé sur le aussi une pratique proposée. Deux autres formes de pratiques
même principe où on peut plaquer mais on n’a pas droit au prennent de l’ampleur, le beach rugby, qui se pratique dans
ruck, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de regroupement, on doit le sable avec le principe du jeu à toucher, avec des équipes
faire vivre le ballon dans les deux secondes », comme l’ex- mixtes, et le touch rugby, régit par les mêmes règles mais
plique Alexis Grosset, le conseiller rugby territorial du comité qui se joue à cinq contre cinq.
Sport encore mineur en Gua- Ancrer la discipline
dans le territoire
deloupe, le rugby ne cesse de
se développer depuis quelques
années. Avec la Coupe du
monde organisée en France en Parti du loisir, le rugby ne cache pas ses ambitions pour la croissance
2007 et le titre de vice-cham-
d’un sas de détection et de formation au haut niveau. Le CREPS Antilles-
pion du monde du XV de France
en 2011, la discipline a gagné
Guyane était dès lors un partenaire tout désigné pour renforcer la straté-
en popularité. Une dynamique gie de développement de la discipline.
sur laquelle le Comité Territo-
L
rial de Rugby de Guadeloupe a
Intrusive pictures
su s’appuyer pour changer son L’accession au haut Yannick Youyoutte, ancien joueur du
image et attirer de plus en plus niveau, une ambition Good Luck. Parti en 2015, il a signé
de Guadeloupéens. naturelle pour le comité un contrat pro espoir avec le club du
territorial de Guade- Stade Toulousain et est membre de
Intrusive pictures
loupe qui peut s’appuyer l’équipe de France U20. Une nouvelle
Une image en cours sur un centre d’entraî-
nement labellisé par la
phase de développement de ce pôle
est attendue pour septembre 2019, Franck Chauvel, président.
Fédération française avec sa transformation en une aca-
de remodelage de rugby. Créée en 2011 au Creps
Antilles-Guyane (Centre de Res-
démie de rugby Outre-mer. Ce chan-
gement permettra à cette structure
pilier des clubs en Guadeloupe. Mais
les choses devraient s’améliorer sur
L
sources, d’Expertise et de Perfor- d’accueillir plus de jeunes, notam- ce point grâce à la Fédération fran-
Le rugby s’implante Good-Luck du Gosier et de l’Archiball mance Sportive des Antilles-Guyane), ment des filles, afin de développer le çaise de rugby et le redéploiement
de mieux en mieux en de Saint-Martin, soit cinq sections fémi- cette structure est appelée pôle rugby féminin. des emplois au niveau fédéral. Dès
Guadeloupe, avec une nines alors qu’on ne recensait qu’une Outre-mer et a décroché sa labellisa- l’année prochaine, la Fédération
belle croissance du seule formation il y a quatre ans. tion pôle d’entraînement en 2016. Ce Structurer devrait renforcer les équipes tech-
nombre de ses licen- centre accueille quinze garçons et une niques de la zone Antilles-Guyane
ciés ces dernières Cette dynamique positive s’explique fille cette année, tous scolarisés à la l’humain avec des emplois supplémentaires.
années. Le nombre de en partie par la politique menée par le cité scolaire d’excellence sportive des Il s’agira d’un directeur technique de
Intrusive pictures
clubs suit la tendance. Comité Territorial de Rugby de Gua- Abymes pour suivre un double cur- Le développement du sport au bal- ligue et d’un conseiller technique de
On en dénombre huit en Guade- deloupe depuis plusieurs années, Alexis Grosset, conseiller rugby territorial sus. Ces jeunes ont entraînement une lon ovale rencontre tout de même ligue pour la zone Martinique Gua-
du comité de Guadeloupe.
loupe, deux à Saint-Martin et un pour familiariser les Guadeloupéens à à deux fois par jour. Chaque année, quelques freins. Il n’échappe pas à la deloupe et Guyane. Il y aura aussi
à Saint-Barthélemy (voir tableau l’ovalie. « L’image du rugby a changé, quatre ou cinq jeunes formés dans limite de l’infrastructure, comme tant un conseiller technique de club dans
de répartition des clubs). Le rugby il y a eu une couverture audiovisuelle le recrutement ! », affirme Fabrice ce centre partent en France hexa- d’autres disciplines. Entre les terrains chaque département. Il devrait aussi y
féminin aussi prend de l’ampleur, plus importante ces deux dernières Corlay, président du Comité Territo- gonale pour aller plus loin dans leur mal entretenus, les vestiaires féminins avoir un salarié dédié au centre d’en-
avec la création de deux nouvelles années et notre site internet enre- rial de Rugby de Guadeloupe depuis carrière. Ils intègrent alors des pôles manquants et le manque d’éclairage, traînement. Pour Fabrice Corlay, le
sections, une à Saint-Barthélemy gistre plus d’un million de visites en un an. Les nouvelles réformes de la espoirs ou des centres de formation, la liste est longue. Mais ce sont surtout président du comité Guadeloupe, ces
l’an dernier et une à Basse-Terre 3 ans et demi. Nous avons beaucoup Fédération Française de Rugby, modi- comme Marius Domon, ancien joueur les moyens humains qui font défaut renforts ouvrent de nouvelles pers-
cette saison. Ces deux nouvelles enti- fait appel aux médias pour faire parler fiant les règles d’apprentissage, ont de Saint-Barthélémy qui a rejoint le pour l’évolution de la discipline. Le pectives : « Cela va nous permettre
tés viennent s’ajouter aux équipes du rugby. Il faut aussi reconnaître qu’il permis de rendre plus attrayant ce pôle espoir de Toulon. D’autres ont comité n’ayant pour le moment qu’un de former plus d’éducateurs et plus
existantes du Bruc des Abymes, du y a des clubs très dynamiques dans sport réputé violent. déjà signé des contrats pro, comme salarié, le bénévolat reste le principal d’arbitres. Avec plus d’éducateurs
4 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 5
ENQUÊTE ACTUS
Les chiffres
1 300 pour la Guadeloupe
et les îles du Nord,
580
le nombre de en
licenciés était de 2009.
11 clubs en
2018 contre
6 en 2009, dont 1 créé cette
année par le club sportif des
Intrusive pictures
armées de Guadeloupe à Baie-
Mahault, appelé les Jaguars.
formés, nos effectifs pourront aug- de participer à plus de compétitions
menter, car on pourra aller dans les de la zone. Grâce à cette politique, le Les compétitions
zones urbaines prioritaires et inves- Comité Territorial de Rugby de Gua-
tir le milieu scolaire ». La formation deloupe espère ancrer la discipline • Le championnat de la Guade-
reste la priorité du comité local. For- dans la culture sportive guadelou- loupe de rugby à 15 masculin
mer plus et former mieux les éduca- péenne mais surtout faire émerger Régional Honneur soit la sixième
teurs avec pour objectif d’augmenter des jeunes talents de niveau inter- division de la hiérarchie générale
le niveau de jeu général, mais aussi national. Ainsi, la Guadeloupe pourra fédérale et le quatrième niveau
continuer à développer le rugby fémi- occuper une place de choix dans chez les amateurs.
nin. L’ouverture à la Caraïbe est aussi
l’un des axes prioritaires du comité
l’ovalie et s’imposer comme une terre
de champion, une terre de rugby.
• Le championnat de rugby à 7 FUTSAL :
l’UFOLEP a les crocs
féminin.
de Guadeloupe, avec pour ambition nnYL
Intrusive pictures
• Les clubs champions peuvent
participer au championnat
Antilles-Guyane des clubs
• Au niveau international, les sélec-
tions de la Guadeloupe de rugby
T
GOOD-LUCK RUGBY à 7 participent au Tournoi de la
GUADELOUPE St-Martin Rugby Union Caraïbe.
du Gosier *
Tout commence en fin de sai- futsal n’est pas un dérivé du football.
• Le Tournoi Antilles-Guyane Fémi- Depuis le 1er septembre, il existe son dernière, quand l’équipe C’est un sport qui a sa propre histoire,
nin qualificatif pour les champion- désormais deux championnats du FAX des Abymes et certes récupérée par la FIFA, mais
nats de France. de futsal en Guadeloupe. Après d’autres acteurs du monde reste une discipline à part entière »,
• La sélection de la Guadeloupe de le championnat créé il y a 3 ans du futsal décident de se explique Steeve Bistoquet, le res-
BOISRIPEAUX RUGBY BASTRUC’S Rugby à 15 est champion en titre séparer de la LGF. Selon ponsable de la commission futsal de
par la Ligue Guadeloupéenne de
CLUB des Abymes* de Basse-Terre*
de la 1re division de la Caraïbe, les dissidents, la scission l’UFOLEP.
Football (LGF), l’UFOLEP (l’Union aurait trois causes.
elle jouera donc cette année, en
2e division caribéenne et affron-
Française des Œuvres Laïques
d’Éducation Physique) a lancé
D’abord, la différence de vision de la
discipline. Ensuite l’absence de dia-
Place à
tera les équipes de la Jamaïque,
ARCHIBALL RUGBY
Barbade et Trinidad. sa propre compétition, appelée logue constructif avec la LGF et enfin la structuration
Rugby Club Kia Futsal. L’objectif de cette nou- un immobilisme apprécié comme un
WEST INDIES
de Saint-Martin*
de Goyave velle entité est de donner une autre mépris envers les acteurs et amateurs Pour structurer cette nouvelle entité,
vision et une autre dimension au du futsal, bien décidés à pratiquer leur un cahier des charges a été mis en
futsal guadeloupéen. discipline dans d’autres conditions. Sur place et une stratégie de communica-
la base de cet ensemble de griefs, ils tion a été lancée. Des partenaires ont
Les JAGUARS
se sont rapprochés de L’UFOLEP en adhéré très rapidement, avec en tête
ROC RUGBY CLUB Club Sportif des
de Pointe-Noire de Saint-Françcois Armées Guadeloupe juillet dernier, avec un nouveau pro- de gondole Kia Motors, qui négocie
de Baie-Mahault jet futsal. une convention de naming baptisant
la discipline “Kia Futsal”. Tous les clubs
Le projet est rapidement validé et une adhérents ont bénéficié d’une forma-
BARRACUDAS RUGBY CLUB commission futsal est créée le 21 août tion de communication digitale afin
de Saint-Barthelemy* le Moule 971 *Club avec section féminine au sein de l’UFOLEP, avec pour ambi- qu’ils puissent faire vivre leurs face-
tion de proposer une vision alternative book, filmer et diffuser en direct leurs
de ce sport en Guadeloupe. « On veut matchs, pour que les résultats soient
se battre pour faire admettre que le disponibles quasiment en temps réel.
6 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 7
ACTUS
ATHLÉTISME
Kenny Fletcher,
VOILE
> ROUTE DU RHUM
La Région vend
du rêve à Saint-Malo
en apesanteur
Il est sorti des Jeux Olympiques
de la Jeunesse une médaille de
vice-champion au cou. Elle vient
clore une incroyable saison où le
jeune homme n’a pas semblé tou-
cher terre. Après un titre de cham-
pion de France en salle en février
dernier et un titre de vice-champion
d’Europe en juillet, il est définitive-
Alexis Courcoux
ment dans le collimateur des recru-
Intrusive pictures
teurs du haut niveau.
S
Plus d’un million de personnes ont fré-
quenté le village départ de la Route du Sur le tarmac de l’aéroport
Rhum - Destination Guadeloupe entre qui le ramène de Buenos
le 24 octobre et le 4 novembre dernier. Aires, Kenny Fletcher peut
Au cœur de cette énorme machine, enfin souffler… un peu. À
la Région Guadeloupe - partenaire 17 ans, le licencié de l’Ath-
Un championnat constitué de huit majeur et exclusif - a mis en place létic Club de Baie-Mahault
équipes est effectif depuis le 1er une armada touristique dont les skip- s’est payé une saison
septembre dernier. Elles s’affronte- pers ont été, parfois, les porte-dra- exceptionnelle, avec à la
ront trois fois, c’est-à-dire en match peaux. À grand renfort d’artisans et clé une amélioration de son record per-
aller-retour-aller, en trois tiers de d’artistes locaux, elle a construit ce sonnel à 13’25 qui lui permet de taqui- entraînements sont justes. » En plus la technique, touché de piste, préci-
championnat, selon un calendrier qui qui se voulait être un bout de Guade- ner les talons du 13’12 d’un Wilhem de lui permettre d’évoluer de manière sion, vitesse. Je dois tout adapter à
définit chaque tiers de saison, soit loupe, dans le froid et l’humidité de la Bélocian. Ça y est, le jeune homme régulière, Ketty Cham prépare aussi mes nouvelles haies. » Du travail en
vingt-et-un matchs à jouer au total. cité corsaire. L’objectif est pleinement tutoie la cour des grands et il le sent. son poulain à attendre l’inattendu. perspective, toujours en lien avec le
Les lundis et mardis, deux matchs par assuré et assumé. Vendre encore et « Cette saison m’a permis de réali- « Buenos Aires, c’était un peu parti- recrutement français. Sur ce point,
soirée sont joués ; les jours fériés et toujours la destination Guadeloupe à ser que j’avais un pied dans le haut culier. On était loin de la formule tradi- Kenny Fletcher refuse de se mettre
les dimanches, les matchs se jouent de potentiels visiteurs. Et ça a mar- niveau. Cela signifie aussi que je dois tionnelle séries > demi-finale > finale. la pression. « Je fais ce que j’ai à faire,
sous forme de plateau. Les lieux d’ac- ché. Le 1er novembre 2018, Ary Cha- être plus assidu dans mon alimenta- J’avais deux courses pour faire mes je prends ce que j’ai à prendre ; si
cueil sont les gymnases de Bouillante, lus a reçu la médaille d’or du tourisme tion et ma vie privée. En fait, j’ai une preuves ; en bout de chaîne, les points demain tout s’arrête, cela voudra dire
de Petit-Canal et le Palais des Sports international de la part de la Fédéra- conscience plus aigüe des sacrifices sont additionnés pour révéler le meil- que j’aurais fait, aux haies, ce que
du Gosier. À la fin du championnat, tion Internationale du Tourisme. Du qu’entraîne la performance. » Il a pour- leur athlète. » Pas le temps de gérer, il j’avais à faire. » Relativisme flagrant
les quatre premières équipes seront côté sportif, le Président de Région a tant déjà l’expérience de la rigueur. faut être à fond dès le premier starter. qui n’oblitère pas l’objectif Paris 2024.
qualifiées pour les play-off, prévus du réaffirmé son engagement à promou- Le 110 mètres haies, c’est de la tech- « Je ne pense pas à Tokyo. En 2020,
Pour tout
Intrusive pictures
1er au 8 mai 2019. voir les « carrières bleues », grâce à nique, de la répétition, du rodage. Des j’aurai 19 ans, ça me semble juste ;
Au-delà du championnat, la commis- la valorisation des métiers de la mer. gammes répétées sous l’œil acéré de mon objectif, c’est plus Paris. Après,
sion futsal UFOLEP lancera une coupe Et le chantier reste entier car, si cette son entraîneur, Ketty Cham. Le travail, recommencer si on me recrute pour Tokyo, je ne refu-
de la Guadeloupe, en décembre pro- délégués. Avec ces actions, l’UFO- 11e édition de la Route du Rhum a aidé du talent de Kenny Fletcher, ne serai pas. » Ce serait loin d’être impos-
chain, et un All-Star Game, le 9 mars LEP espère pouvoir lancer une 2e enregistré un nombre record de par- tarde pas à payer, et si bien que le Après sa semaine de décompres- sible. L’encadrement français a le nez
2019. Pour renforcer sa structuration, division de Kia Futsal dès la saison ticipants Guadeloupéens, la mer et jeune homme semble parfois démuni sion passée à Paris, le retour en sur le chrono. Et c’est l’argument de
elle a élaboré un programme de for- prochaine, et s’imposer comme une son panel de carrières restent encore face à son succès. « Je suis un peu Guadeloupe s’annonce intense. Au poids pour le jeune Fletcher. La sai-
mations diplômantes de coachs mais référence du futsal. éloignés des perspectives locales. surpris, car je ne m’attendais pas à programme : un passage de cadet à son en junior pourrait bien être plus
aussi des formations d’arbitres et de nnYL nnPR performer aussi vite. J’avais pensé junior, avec des haies à 99 cm contre décisive qu’on ne le pense.
mon éclosion un peu plus tardive, mais 91 auparavant. « Il faudra tout recom- nnPR
en même temps cela prouve que les mencer. C’est-à-dire renforcement de
8 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 9
DOSSIER SPÉCIAL
L’UNSS, booster Rendre le sport accessible à tous
L’Union Nationale du Sport Scolaire,
de talents ?
ancienne Office Sportive Univer-
sitaire, est un véritable laboratoire
sportif depuis plus de quarante ans.
Elle ouvre la voie à la pratique et à la
performance sportive en mettant les
« Dans chaque famille, il y a un, voire deux membres qui ont été licenciés à l’UNSS durant leur
valeurs d’égalité au même niveau.
scolarité. Seulement, beaucoup l’oublient. » Ce sont en ces mots que la présidente de l’UNSS
H
Guadeloupe, Ketty Labau Toto-Boc, illustre l’impact de l’UNSS chez les jeunes de Guadeloupe.
À l’origine pensé pour sensibiliser et pousser à la pratique sportive, l’UNSS est, depuis plusieurs Historiquement, l’UNSS a
été l’un des propulseurs
années, une fédération à part entière, avec ses objectifs de développement.
principaux du sport en
Un dossier de Priscilla ROMAIN France. En mettant l’acti-
vité physique dans l’agenda
de l’État, celui-ci lui per-
met d’avoir les conditions
nécessaires à sa démocra-
tisation, dans un premier temps, puis à
son développement. Aujourd’hui encore,
l’UNSS reste dans cette veine mais se familial, l’UNSS lève les barrières pour talents dans de multiples disciplines.
modernise. Grâce aux frais modiques de leur offrir un large choix d’activités phy- D’ailleurs, les élèves peuvent faire le
sa licence, c’est la troisième fédération siques, y compris celles qui, dans un choix de la double licence en prati-
sportive de France, derrière le football et autre cadre, leur auraient peut-être été quant un sport en UNSS tout en étant
le tennis. En Guadeloupe, elle dépasse difficiles d’accès. De plus, il n’est pas inscrits dans une autre discipline. Cer-
le tennis pour se placer directement der- rare que les élèves testent plusieurs tains font ce choix pour pratiquer plu-
rière la fédération de football. activités dans une même année. sieurs activités, mais aussi pour tes-
Au-delà des réalités comptables, ter leurs performances. En effet, en
l’UNSS permet aux jeunes filles de
s’exprimer par le sport. En France,
Pépinière UNSS, les compétitions se déroulent
en équipes et permettent de sacrer plu-
42 % des licenciés de l’UNSS sont
des filles. En Guadeloupe, l’UNSS
de talents sieurs élèves. Un titre est donc souvent
partagé, certes, mais met sur le devant
travaille aussi sur des thématiques L’esprit de compétition et la per- de la scène plusieurs pépites que l’on
d’égalité filles/garçons, d’ouverture formance ne sont pas écartés des peut, ou pas, rediriger vers un double
et de découverte. Là où le goût du programmations de l’UNSS ; la pro- cursus ou vers le haut niveau. L’UNSS
L
sport des enfants peut être fléché par grammation qui mêle compétitions, ouvre sans complexe le champ des
Bois-Jolan à La pluie, qui ne semble
plus lâcher la Gua-
des raid multi-activités, mais il s’est
trouvé que plusieurs établissements
leurs connaissances ou leur contexte partage et ludique fait émerger des possibles.
l’heure de la
deloupe en ce mois de notre district sont engagés avec
de novembre, n’a pas des skippers de la Route du Rhum.
réussi à gâcher la fête Il paraissait logique d’organiser ce
Route du Rhum de l’UNSS. Partout,
des élèves sont répar-
raid sur ce thème en sachant que
c’est sans doute l’une des activités
tis en plusieurs ateliers, favorites de nos licenciés. » Par ces
Une bonne partie des élèves du autour d’un carbet qui abrite leurs pro- événements, l’UNSS démontre sa
fesseurs et, surtout, le directeur de capacité à mobiliser les élèves pour
district Nord-Grande-Terre s’agite
l’UNSS Bretagne, venu pour l’occa- des projets différents. Bien que dis-
sur les pistes en tuff de la plage
sion avec une classe. Les équipes crète, l’institution demeure très active,
de Bois-Jolan. Ils sont 250 de dif- se relaient, les élèves tiennent des et ce dans de multiples pratiques spor-
férents niveaux scolaires, venus papiers avec leurs résultats et les tives, même les moins populaires,
participer au raid inter-activités communiquent au carbet. L’ambiance telles que le cricket. « Ce qui est bien à
Route du Rhum. Des challenges, joviale ne parvient pas à cacher l’es- l’UNSS, c’est qu’on découvre toujours
des activités sportives ludiques et prit de compétition. « Attention, rentre- d’autres sports, et quand on peut par-
des questions autour de la voile et bien mes résultats, pour l’instant nous ticiper à des activités comme celles-ci,
de la transatlantique. sommes quatrièmes. » Sur la plage, c’est encore un plus », avoue Jena,
des binômes se jettent à l’eau après élève au collège. Et avec l’arrivée de
avoir passé un petit parcours d’obsta- la Route du Rhum, les élèves ont eu
cles. Ils s’encouragent à aller plus vite. l’opportunité de découvrir de nouveaux
« Nous avons l’habitude d’organiser horizons.
10 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 11
DOSSIER SPÉCIAL
Cette année, l’UNSS a décidé de
se montrer un peu plus. Et pour
cause, l’association est en forte
croissance en Guadeloupe, ce
Les professeurs d’éducation
physique sont les premiers
qui peut en faire une des fédé-
encadrants à pousser les élèves rations les plus influentes de
UNSS à se dépasser. l’île, sans pour autant mettre
de côté le cœur même de son
« Chacun a la possibilité action sportive. Rencontre avec
Ketty Labau Toto-Boc et Mathieu
Androletti, tous deux membres
de défendre ses chances » encadrants de l’UNSS.
TIM's : Êtes-vous présents dans TIM's : Faites-vous partir des talents les autres fédérations, et assumer les
tous les établissements de Gua- vers le haut niveau ? coûts de déplacement, ce n’est pas
deloupe ? Mathieu Andreoletti : Oui, on voit toujours évident. Mais nous nous orga-
Ketty Labau Toto-Boc : Oui, dans encore tous les ambassadeurs de nisons toute l’année pour y remédier.
chaque établissement, pratiquement, l’UNSS qui réussissent dans le haut
il y a une affiliation à l’UNSS. Ceux qui niveau, surtout dans les sports collec- TIM's : En dehors du football, quels
ne le sont pas sont souvent les éta- tifs. Nombre d’entre eux sont passés sont vos sports phares ?
blissements privés. Nous sommes la par nous d’abord, alors sans aucun K.L.T-B. : Nous avons pas mal d’ins-
deuxième fédération après le football, doute l’UNSS est un vrai découvreur crits au badminton, et ce qui nous plaît,
car on suit les niveaux et on veut aug- de talents. Dans tous les cas, le haut c’est que la tendance est mixte. De
menter le nombre de licences, surtout niveau n’est pas dissociable, car nous plus, les établissements l’ont inclus
dans la pratique des filles, puisqu’il y a avons tous les ans des élèves UNSS dans des installations sportives cou-
toujours un décalage entre filles et gar- qui vont aux différents championnats vertes, ce qui n’est pas toujours le cas,
çons, mais nous réduisons les écarts de France et qui sont donc confron- comme pour le hand, par exemple.
chaque année. tés à ce qui se fait de mieux, ce qui D’autre part, c’est ludique, et il permet
pousse nos élèves à aller chercher la très rapidement d’arriver à de belles
TIM's : Les élèves peuvent-ils asso- performance. performances.
cier UNSS et sport fédéral ? K.L.T-B. : Nous avons eu cette année M.A. : Prenez une manifestation
K.L.T-B : Nos élèves qui ont une cinq titres de champion de France, et comme le raid, avec 250 élèves pré-
double licence n’ont aucun problème. comme on pratique par équipe, ce sont sents pour un seul district, c’est la deu-
Il y a aussi des aides du Département pas loin de trente élèves en Guade- xième plus grosse organisation après
qui s’appliquent pour aider sur le prix loupe auréolés d’un titre de champion, le cross. Mais nous pourrions ouvrir à
de la licence, car c’est souvent cela qui en surf, en escrime, en planche à voile, d’autres établissements de districts, et
coince. Mais dans les faits, il arrive que en athlétisme. C’est un vrai tremplin. nous pensons vraiment à le faire, car
des élèves, surtout dans les cross et Nous souhaiterions que les équipes cela montrerait la popularité de l’UNSS
les triathlons, courent sous la bannière soient plus nombreuses à défendre en Guadeloupe.
de l’UNSS, au sein même d’une com- leurs chances, mais nous avons les nnPR
pétition organisée par le club fédéral. mêmes contraintes financières que
12 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 13
LE GRAND ENTRETIEN ZOOM SUR
Ludovic Vaty Les bœufs tirants,
à contre cœur une spécificité locale
Rejoindre les parquets, sentir de nouveau la tension du match, revivre la cohésion de l’entraînement
et du groupe, Ludovic Vaty en a rêvé. En 2014, son monde s’écroule quand on lui découvre une car-
diomyopathie dilatée. En clair, une partie de son cœur ne tient pas le rythme et bat plus faiblement
que l’autre. Il est déclaré inapte au sport, car en danger de mort. Aujourd’hui stabilisé, il évolue au JSA Les courses de bœufs tirants sont
Bordeaux Métropole Basket, après avoir été sacré MVP* de la NM1, la saison dernière. Rencontre. un sport endémique à la Guade-
loupe. Cette discipline ancrée dans
TIM's : MVP la saison dernière, on me demande de sortir, je ne me le patrimoine culturel est unique
nouvelle recrue du JSA cette sai- sens pas mal, je ne sens rien, et au monde. Sport traditionnel
son, comment ça se passe pour pourtant je dois quitter le jeu. Il faut par excellence, les compétitions
vous, maintenant ? gérer son émotion. Désormais, attirent des milliers de spectateurs
Ludovic Vaty : Ça se passe vrai- c’est l’expérience qui aide. J’ai de durant la saison.
ment très bien. D’autant que j’ai la chance d’être là, je ne peux pas
L
entamé la saison avec un peu de faire le fou.
retard par rapport aux autres. Je La charrette à bœufs a
devais avoir l’accord des méde- TIM’S : Même avec un état stable, été pendant longtemps
cins avant de pouvoir rejoindre les les Bleus, c’est inenvisageable ? utilisée comme moyen
entraînements. Mais, depuis, j’ai LV : Une sélection avec les Bleus, de transport en Guade-
bien intégré le groupe et nous avons c’est le très haut niveau. C’est fini loupe, notamment par
fait une bonne première partie de pour moi. En réalité, je prends ce les agriculteurs. Pour
saison. que je peux prendre. Avec Bor- savoir qui possédait les
Intrusive pictures
deaux, je prépare doucement ma bœufs les plus robustes,
TIM's : Justement, quand un pré-retraite. Je le fais d’ailleurs avec certains organisaient des courses
joueur a votre type de profil, com- toute l’équipe médicale. Person- de charrette sur pente. Ce genre de
ment se négocient ses contrats ? nellement, je me sens la force de confrontation a pris de l’ampleur et a
Gérard Héloise
LV : C’est un peu plus compliqué, continuer, mais c’est toujours mon gagné en popularité. Il y a quarante minutes maximum pour effectuer le tra- Selon le bureau du comité guadelou-
c’est clair. Tout d’abord, il faut pas- équipe médicale qui aura le dernier ans, le comité guadeloupéen des jet. Chaque attelage est composé de péen de bœufs tirants, l’association
ser une batterie de tests sous la mot. Pour l’après, j’ai commencé à bœufs tirants a été créé afin de struc- deux bœufs, un chauffeur et deux cor- compte plus de quatre mille adhé-
houlette du cardiologue. C’est lui qui en souffrent. C’était en 2010, la veille passer mes diplômes d’entraîneur et, turer ces compétitions et sauvegarder reurs dont le rôle est de caler les roues rents cette année. Seize clubs sont
dicte le destin de la saison. Tant qu’il de la Draft, et je n’ai pas eu le temps en même temps, j’ai créé une entre- cette tradition. Aujourd’hui, la discipline de la charrette si besoin. recensés, chacun d’entre eux devant
ne donne pas son feu vert, je ne peux de faire de contre-visite. Le couperet prise. Il se peut bien que je doive être est régie par des règles strictes, et l’or- organiser deux courses par catégorie
pas prétendre signer un contrat. Les tombe en 2014, en fin d’année avec actif à la fois sur et en dehors des ganisation des courses doit respecter Le respect durant la saison qui débute en avril et
clubs qui sont intéressés par mon pro- le BCM Gravelines. On a décelé cette parquets. un cahier des charges précis. finit en décembre. Les cinq premiers
fil sont au courant de mes contraintes. maladie qui est arrivée assez rapide- La course se déroule sur une pente animal de chaque course gagnent des points
Mes entraînements sont limités à trois ment, car le même test passé en jan- TIM’S : Allez-vous vous engager dans soigneusement identifiée par l’équipe comptabilisés dans un classement
par semaine et j’ai droit à 25 minutes vier ne révélait rien, alors qu’en juin de une cause pour sensibiliser les spor- technique du comité, composée d’une À l’image des courses hippiques, le des clubs.
de temps de jeu. C’est donc très dif- la même année, il était positif. tifs aux maladies cardiaques ? dizaine de membres. Cette piste, déli- chauffeur ne peut excéder douze coups L’épilogue de la saison est le festival
férent du rythme de mes coéquipiers LV : Évidemment. Les sportifs sont mitée par des poteaux de bois reliés de fouets pour « stimuler » ses bœufs des bœufs tirants. Les propriétaires
qui, eux, s’entraînent tout le temps. TIM's : Vous avez connu l’intensité concernés à 100 %. Mon témoignage par un câble les uns aux autres, doit lors de l’ascension. En cas de non res- l’attendent impatiemment car il per-
du haut niveau, n’est-ce pas frus- et celui de tous ceux qui sont concer- mesurer minimum cent mètres et peut pect de cette règle, la course est auto- met de désigner les meilleurs atte-
TIM's : Votre carrière a démarré très trant pour vous de tenir un planning nés vont sensibiliser les personnes qui atteindre deux cents mètres de lon- matiquement arrêtée par l’équipe tech- lages de chaque catégorie. Les vain-
fort. Vous faites vos armes à la MJCA, a minima ? sont dans le même domaine sportif gueur au maximum. Avant la course, nique. Si l’ascension ne se fait pas dans queurs sont sacrés champions de la
en Guadeloupe, et puis vous allez LV : Dans mon cas, c’était une béné- que nous. D’ailleurs, je me suis rap- un tirage au sort définit l’ordre de pas- les six minutes impartis, la course est Guadeloupe. Cette épreuve est orga-
en France en rêvant de NBA, vous diction de revenir. En premier lieu, c’est proché d’associations pour sensibiliser sage des attelages inscrits. L’équipe alors stoppée, et la distance parcourue nisée par le comité, en trois manches
allez même passer des Drafts. À ce la fin pure et simple de ma carrière qui tous les sportifs de haut niveau aux technique choisit une charge à mettre par l’attelage mesurée. Les courses pour chaque catégorie. Après les trois
moment, personne ne se doute de était annoncée. Je ne devais pas du maladies cardiaques ; mon histoire dans la charrette en fonction de la dif- sont organisées par catégorie. Il existe étapes, un classement final désigne
rien ? tout reprendre le basket. C’est parce est loin d’être unique. Tout le monde ficulté de la piste et du temps. La char- deux petites catégories, les minimes le gagnant. Ces événements attirent
LV : Non, je passe les workout* de que mon état s’est amélioré que j’ai peut être concerné un jour. rette peut alors peser entre une et deux avec des bœufs pesant de 600 à 700 kg chaque année des milliers d’amateurs,
la NBA sans qu’on ne voit rien. Enfin pu revenir, mais uniquement sous cer- nnPR tonnes, voire un peu plus selon les caté- et les cadets avec des bœufs de 701 kg de passionnées mais aussi de touristes.
presque, ils avaient repéré un souffle taines conditions. Tout ce qui m’im- gories. Les attelages, à tour de rôle, à 750 kg. Il y a aussi trois grosses caté- nnYL
au cœur, mais sans que ça n’affole per- porte, c’est de jouer, même un peu. *Most Valuable Player (meilleur joueur) doivent essayer de gravir la piste le gories appelées C (751 kg à 800 kg),
sonne puisque beaucoup de sportifs La frustration est présente, car quand *Les entraînements plus vite possible. Ils disposent de six B (801 à 860 kg) et A (861 kg et plus).
14 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 15
PUBLIREPORTAGE
BOXE THAÏ
Petite salle,
grands champions
Il faut traverser le centre culturel de
Sainte-Anne et aller dans la pièce
du fond pour trouver le petit dojo de
Baptiste Francesca. Là, plus d’une
dizaine de licenciés enchaîne les
coups et les combats sous l’œil du
maître et de son équipe d’encadre-
ment. La boxe thaï y est pour tous
une affaire sérieuse, même si les
moyens de sa pratique sont réduits.
L
L’histoire du Despera-
dos Fighting Club pour-
rait faire l’objet d’un très
bon scénario. Au début,
il y avait un maître, seul,
en entraînement, sur sa
terrasse. Et puis, dans la pendant que j’obtiens mes diplômes croître, tout en acquérant de la renom-
Le Desperados Figthing Club continue
maison d’à côté, un jeune d’instructeur ; à l’époque Stéphane mée du côté des combattants. Elle fait de fournir des combattants prometteurs.
aspirant, Baptiste Francesca, élevé s’occupe du pôle loisir du club et aussi de lui l’un des clubs les plus titrés
aux films de Van Damme mais sur- me laisse gérer l’entraînement des de la Guadeloupe. « La salle est petite,
tout curieux, très curieux de la danse élèves destinés à la compétition. » mais ici sont nés de grands cham- et des combattants valeureux. » À ce Il fait chaud et puis les coups peuvent
exécutée par ce mystérieux voisin. On Cette dynamique permet au club de pions, des champions de Guadeloupe jour, Baptiste reste à la tête du club, atteindre la mauvaise personne », énu-
est à la section Ffrench, à la fin des épaulé par cinq moniteurs, pratique- mère Baptiste. L’espoir du club est d’ar-
années 90. « Je le voyais courir tout ment tous issus de la salle. river à fédérer les autres disciplines de
le temps et boxer son sac. Un jour, j’ai combat pour porter le projet d’un dojo
pris mon courage à deux mains et je Un dojo commun. « Nous avons tous les mêmes
lui ai demandé de m’enseigner ce qu’il problèmes ; il y a le Yosekan Budo, le
savait. Cela a fait de moi le premier dis- pour tous Judo et un club de boxe ; nous avons
ciple du Desparados Fighting Club », tous besoin d’espace et nous pour-
se souvient Baptiste Francesca. Le Si la renommée du club grandit, elle ne rions tous cohabiter au sein d’un grand
jeune homme est motivé et progresse pousse pas pour autant. Les disciples dojo multi-boxe », espère Baptiste. Pour
vite. En 1999, le club est officiellement prometteurs affluent dans un dojo qui l’heure, ce n’est qu’un projet. Rien n’est
fondé, et au début des années 2000, ne leur offre plus une pratique opti- décidé. Mais la structure permettrait à
Baptiste entame une carrière en com- male. « Une année, nous sommes allés toutes les disciplines de s’épanouir. En
pétition. Il mène aussi de front sa for- jusqu’à 100 licenciés dans le club, mais attendant, la légende se construit et le
mation d’instructeur. Avec sa ceinture avec des moyens contraints. La grande petit dojo saintannais continue de faire Baptiste Francesca veille rigoureusement
sur les entraînements de ses recrues.
de champion de la Caraïbe aux reins, salle du centre n’est pas équipée pour grandir les futurs grands noms des arts
il travaille en parallèle à la reprise du le sport, et la petite n’offre d’espace martiaux guadeloupéens.
club. « Je grimpe vite les échelons que pour une vingtaine de licenciés. nnPR
dans ma carrière professionnelle Au-delà, cela devient dangereux.
16 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 17
LE SPORT AU FÉMININ JEUNE ESPOIR
NATATION ARTISTIQUE BASKET-BALL
Nager beauté, La saison du renouveau
nager santé À tout juste 12 ans, la jeune Djahina
Keller porte les espoirs de son
club, le BMBC. Depuis deux ans,
elle tutoie le haut niveau, avec deux
sélections en équipe de Guadeloupe
en U11, puis en U13, et une partici-
pation à l’Euro des Jeunes en 2018
à Calais. Une carrière naissante et
prometteuse qui grandit à l’ombre
de la protection parentale.
A
Alors qu’on lui prête les
meilleurs espoirs et un
Intrusive pictures
départ prochain dans
Ne parlez plus de natation syn- les centres de formation
chronisée. Préférez les termes hexagonaux, on oublie-
natation artistique. En Guade- rait presque que tout a
loupe, les jeunes naïades qui commencé seulement
la pratiquent évoluent en par- elle sera la bienvenue chez nous, car artistique. Une dizaine de femmes sont six ans auparavant. À 6
tie au Club des Étoiles Marines, la natation artistique va lui permettre ainsi devenues membres du club via ans, elle entre pour la première fois
un des plus anciens clubs du de faire de l’activité physique en se fai- cette action. Cette année, un autre sur un terrain. « Au début, le bas-
département. Parallèlement à sant plaisir, et ca va peut-être l’aider partenariat, avec l’Agence Régionale ket, ce n’était pas cher, pas très loin Djahina Keller s’épanouit
son calendrier sportif, il a pris à sortir de ce surpoids ! », explique de Santé (ARS), est venu renforcer la de la maison et une bonne manière au sein du BMBC.
Isabelle Behnke, la présidente des politique de l’association. Avec cette de connaître un sport », se rappelle
l’option de promouvoir la disci-
Étoiles Marines depuis 2015. Diffé- convention, une diététicienne est jointe Barbara Keller, sa mère. Le Grippon s’éclaire. Au coup de sifflet final, elle et partir pour les entraînements. »
pline à travers le sport santé et rents niveaux de pratique sont pro- au club pour diagnostiquer et suivre les All Stars, à Morne-à-l’Eau, devient son redevient une enfant, comme toutes Derrière, c’est tout une famille qui
le sport pour tous. posés pour les nageuses voulant faire adhérentes. Les nageuses détectées premier club. À défaut de section fémi- ses co-équipières. Sa timidité refait suit. D’autant que ses deux frères font
de la compétition, et depuis deux ans, bénéficient d’un programme de suivi nine, elle joue avec les garçons. Avec surface, l’enfant réapparaît. aussi du basket. Pour son encadre-
S
un groupe loisir a été créé. Mais les pris en charge par l’ARS. eux, elle gagne en force, en explosi- ment, c’est un équilibre difficile que
Sans faire une croix sur
ses ambitions sportives, le
valeurs de respect, de bienveillance
et de dépassement de soi sont com-
C’est sans doute ce travail qui a per-
mis au club d’être reconnu d’utilité
vité, en passion. L’aventure à Morne-
à-l’Eau sera courte, mais la graine
Le club de de la challenger suffisamment pour
maintenir sa progression sans pour
club des Étoiles Marines a
choisi une voie singulière.
munes à tous les niveaux. publique. Cette reconnaissance est
le résultat d’une démarche engagée il
est plantée et a germé. Elle part pour
Sainte-Anne, dans le club de son frère.
la confiance autant lui poser une pression qu’elle
ne pourrait pas gérer. « Je suis très
Comme toutes les disci-
plines qui mêlent esthé-
Ouvrir les y a trois ans. Cette reconnaissance lui
permettra surtout d’avoir les moyens
Le JISC se développe et elle se fait
vite repérer par des recruteurs. On lui
Pour évoluer convenablement, la jeune
joueuse a besoin de confiance. Ce
attentive à la façon dont on la traite. Je
regarde tout et nous discutons beau-
tique et performance spor- perspectives de continuer ses actions et concréti- propose d’abord d’intégrer la sélection qu’elle apprend à retrouver au sein coup. Avec le BMBC, nous avons
tive, la natation artistique ser ses projets sportifs. Une fois ce Guadeloupe, puis de partir en pôle, en du BMBC. Après une saison 2017- trouvé la bonne équation, je crois. »
aurait pu fermer ses portes aux jeunes Dans la même veine, les Étoiles volet pérennisé, le club va cette fois France. « J’étais très contente qu’on 2018 compliquée, Djahina, entraî- Avec le retour des sensations, Djahina
filles qui ne répondaient pas à ses cri- Marines ont mis en œuvre plusieurs entamer une conquête de la Caraïbe pense à moi pour ce grand projet. J’ai née par Miguel Gélas, retrouve ses se projette de nouveau. Partir chez les
tères physiques. Tout au contraire, en actions pour synchroniser la natation et s’ouvrir à l’Amérique pour offrir plus tout de suite dit oui. » En revanche, sensations. Les entraînements sont champions. En France. « J’ai envie de
axant une partie de sa politique spor- artistique, le sport santé et le sport de perspectives à ses nageuses. L’ou- sa mère met le holà. « 10 ans, c’était quotidiens, avec les U13, mais aussi, me former au plus haut niveau. » Le
tive sur le sport santé, cette association pour tous. Depuis deux ans, le club a verture d’une section masculine est bien trop jeune. Je suis la première parfois, avec les séniors. « C’est très challenge commence dans un an. À la
a choisi d’accueillir toutes les préten- établi un partenariat avec la Direction aussi dans les cartons. Elle permettra à la soutenir, mais je suis avant tout compliqué, mais le basket c’est vrai- rentrée 2019, Djahina fera son entrée
dantes, avec l’ambition d’en faire des Régionale de la Jeunesse, des Sports aux deux hommes qui sont déjà dans une mère ». Le périmètre est dessiné. ment ma passion, alors je m’arrange. » à la cité scolaire d’excellence sportive
jeunes femmes épanouies et bien dans et de la Cohésion Sociale (DRJSCS), ses rangs d’évoluer avec leurs pairs. Pour l’heure, Djahina devra continuer à Son emploi du temps est chargé. au CREPS. Un nouveau pas pour une
leur peau. « Nous avons décidé de afin de permettre à des femmes ayant nnYL évoluer en Guadeloupe. Ainsi, Djahina « Je fais mes devoirs à 5h du matin, carrière naissante et dédiée aux par-
changer d’approche ! Si une jeune fille des problèmes de santé (maux de dos, écrit son histoire rencontre après ren- ensuite je vais à l’école. Le soir, je quets des championnats du monde.
rêve de faire de la natation artistique, diabète, obésité) de reprendre une contre, sélection après sélection. Sur le rentre pour me changer et ensuite je nnPR
mais a des problèmes de surpoids, activité physique grâce à la natation terrain, sa timidité s’efface, son regard file à Baie-Mahault pour me changer
18 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2018 19Vous pouvez aussi lire
