LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre

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LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre
Le journal indépendant des étudiants de l’Université de Montréal • www.quartierlibre.ca

                                      Q!
                                      Quartier L!bre

                                             REGARDS SUR
                                             LES GENRES

                                                ENSEIGNEMENT DU GENRE
                                                ÉCRITURE INCLUSIVE
Volume 25 • no 8 • 13 décembre 2017

                                                STÉRÉOTYPES À L’ÉCRAN
LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre
C A M P U S | S A L L E C L A U D E - C H A M PA G N E

                        FACILITER LA RECHERCHE
                              EN MUSIQUE
                    Des travaux sont en cours dans la salle Claude-Champagne de la Faculté de musique afin de la doter d’équipements
                     à la fine pointe de la technologie. La recherche s’en trouvera ainsi facilitée, selon les professeurs affiliés au projet.

                                                                                                        PAR F ÉLI X LACERTE-G AUTHI ER

«L        e but est d’étudier comment les musi-

                                                                                                                                                                                                                                   Photo : Laura-Maria Martinez
                                                                                         La professeure à la Faculté de musique Caroline Traube fait une démonstration au piano disklavier.
          ciens se comportent à l’intérieur d’un                                            Des capteurs sont situés sous les touches et serviront aux projets de recherche de la Faculté.
orchestre, explique le professeur de composi-
tion électroacoustique Robert Normandeau.
On peut maintenant les filmer et les enre-
gistrer individuellement pour ensuite voir
comment ils réagissent les uns par rapport
aux autres. » Afin de réaliser cet objectif, deux
studios-laboratoires, connectés directement à
la salle Claude-Champagne, ont été aménagés
à l’arrière de celle-ci. Parallèlement, plusieurs
moteurs ont été installés au-dessus de la
scène principale afin d’y placer des appareils
d’enregistrement sonore et visuel.

« Les travaux à la salle sont pratiquement
terminés », assure M. Normandeau. Il estime
que les recherches pourront commencer dès
le printemps. « On en est rendu à l’acquisition
de différentes pièces d’équipement, qu’on doit
ensuite tester au fur et à mesure qu’on les
achète, avant de les installer. » Un projecteur
laser, une sonorisation qui permet de faire
des musiques immersives et un piano à queue
disklavier [voir encadré] sont quelques-unes
des nouvelles technologies dont l’Université
s’est dotée dans le cadre de ces travaux.

« Le projet permettra de pousser beaucoup
plus loin certains travaux de recherches »,
affirme le diplômé du doctorat en interpréta-           plus une salle laboratoire, alors que la nôtre                     demande de fonds. « Dans le cadre du projet,           laboratoires sont plus faciles d’accès, mais
tion à l’UdeM Felipe Verdugo. Il rappelle que           est véritablement une salle de concert. »                          on envisage d’établir des connexions à haute           que les musiciens n’y sont habituellement
certaines études nécessitent plus de moyens                                                                                vitesse qui permettront une performance dis-           pas à l’aise, puisque leur environnement de
techniques pour produire un résultat.                   Des investissements de 11 millions de dollars                      tribuée sur plusieurs sites, dévoile Mme Traube.       recherche est plutôt la salle de concert.
                                                        ont été nécessaires pour les travaux. Deux mil-                    L’objectif est d’avoir des musiciens sur deux
Un partenariat pour                                     lions iront à la salle Claude-Champagne, alors                     sites qui pourront communiquer grâce à la              L’étudiant au doctorat en musicologie à
un financement commun                                   que le reste sera consacré à une salle de la                       technologie. » L’idée, selon elle, est d’abord de      l’UdeM Viktor Lazarov compte utiliser le
                                                        Schulich School of Music à l’Université McGill.                    tester le système. La proximité physique des           piano disklavier pour ses recherches. Il
E n co l l a b o rat i o n ave c l e C e nt re fo r     M. Normandeau se dit d’ailleurs bien content                       deux universités simplifie la tâche, à son avis.       s’intéresse à la relation entre le timbre et
Interdisciplinary Research in Music Media               que les deux facultés de musique se soient                         « On aura beaucoup de problèmes concrets à             le geste musical. « Avec un même piano,
and Technology (CIRMMT) de l’Université                 unies dans un projet commun. « Un autre                            résoudre dans ces expérimentations », avoue-           le résultat sonore sera différent en fonc-
McGill, le projet a été présenté à la Fondation         aspect important est que le gouvernement ait                       t-elle. Pour illustrer les difficultés à venir, elle   tion des qualités et des défauts de chaque
canadienne pour l’innovation (FCI). « Au                accepté de financer un projet de recherche en                      donne l’exemple d’une connexion Skype, dont            pianiste, résume-t-il. Mon hypothèse est
départ, nous avions l’intention de déposer des          musique et qu’il soit admis comme étant de la                      la qualité sonore et visuelle peut grandement          que nous avons chacun une conception du
demandes [de subventions] distinctes, révèle            recherche scientifique », confie-t-il.                             varier, et qui n’est pas tout à fait stable. « Dans    timbre de son qu’on veut produire. »
la professeur à la Faculté de musique Caroline                                                                             le contexte artistique, ces pertes de qualité
Traube. Nous avons ensuite décidé de joindre            Recherches                                                         seraient inacceptables », s’exclame-t-elle.            Une équipe composée de dix chercheurs est
nos efforts. » Elle explique que les deux               interuniversitaires                                                                                                       affiliée au projet. Six proviennent de l’Univer-
universités avaient des objectifs similaires                                                                               Le laboratoire de McGill, qui permet de faire de       sité McGill, un est affilié à l’Institut polytech-
et qu’une certaine complémentarité existait             Le partenariat entre les deux facultés de                          la simulation d’espaces sonores, est également         nique Rensselaer et les trois autres sont de
entre les deux projets. « La salle de McGill est        musique ne se limite pas seulement à la                            complémentaire aux installations de l’UdeM.            l’UdeM. M. Normandeau est responsable du
                                                                                                                           « L’idée est de faire une expérience dans un labo      volet « Système de diffusion et de spatialisa-
                                                                                                                           à plus petite échelle et ensuite de venir valider
   BUDGET DU PROJET                                                                                                        les résultats dans la salle Claude-Champagne »,
                                                                                                                                                                                  tion du son », s’intéressant à l’aspect immersif
                                                                                                                                                                                  de la musique, tandis que Mme Traube s’oc-
                                                                                                                           indique M. Normandeau. Il explique que les             cupe de celui de l’analyse du geste musicien.
   • Montant octroyé à la Faculté de musique de l’UdeM : 2 031 163 $
   - Rénovations salle Claude-Champagne et laboratoires adjacents : 1 140 142 $
                                                                                                                              DISKLAVIER
   - Acquisition d’équipements : 801 001 $
   - Ressources humaines (coordonnateur de projet) : 90 000 $
                                                                                                                              Il s’agit d’un piano à queue doté de capteurs qui permet de noter les gestes des pianistes.
   • La fondation canadienne pour l’innovation fournit 40 % du budget.                                                        « Le piano enregistre ces données, qu’on peut récupérer et analyser », explique Mme Traube.
   • Le reste est fourni par le Gouvernement du Québec                                                                        Ces capteurs peuvent aussi être utilisés pour faire jouer le piano, puisque ce dernier est
   (Fonds de recherche du Québec — FRQ) et par l’UdeM.                                                                        équipé de petits moteurs actionnant les touches et les pédales. « C’est un outil qui sera
                                                * Source : Professeure à la Faculté de musique de l’UdeM Caroline Traube      très précieux pour le développement de la recherche en interprétation », résume-t-elle.

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LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre
ÉDITO
SOMMAIRE
CAMPUS
S A L L E C L A U D E - C H A M PA G N E
Faciliter la recherche en musique  .  .  .  . 2
                                                                                                        BRETON, RIMBAUD
DÉVELOPPEMENT DURABLE
À P O LY T E C H N I Q U E
De nouveaux objectifs  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 4
Revoir la formation des ingénieurs  .  . 5
                                                                                                           ET RIVARD
GESTION DU STRESS
Méditer dans son campus  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 8

                                                                                    J’    aime parfois penser que le recteur,

                                                                                                                                                                                                                                                         Photo : Flickr.com | photographymontreal
C A M P U S D E S A I N T - H YA C I N T H E
Course au décanat en médecine                                                             Guy Breton, est un grand amateur du
vétérinaire  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 8     groupe Beau Dommage. Lorsque la session
                                                                                    d’hiver se termine, qu’il dise « On se reverra
P L AT E F O R M E W E B
À l’écoute des lanceurs d’alertes  .  .  . 13                                       le 7 janvier » et qu’il aille écouter l’album Où
                                                                                    est passée la noce ? sur sa table tournante.
INFRASTRUCTURES                                                                     L’aiguille touche le disque et on entend la
Manque de réseau à l’UdeM  .  .  .  .  .  . 13
                                                                                    voix de Michel Rivard chanter « En ’67, tout
                                                                                    était beau, c’était l’année de l’amour, c’était
DOSSIER GENRE                                                                       l’année de l’Expo… » C’était l’année de la
P R O G R A M M E U N I V E R S I TA I R E                                          charte, c’était l’année de la rampe.
Le genre se taille une place  .  .  .  .  .  .  .  .  . 9
ÉCRITURE INCLUSIVE                                                                  Dans cette fiction, M. Breton serait tombé
Désaccords en genre et en nombre  .  . 10                                           lors des dernières vacances des Fêtes sur un
                                                                                    recueil de Rimbaud. Ses yeux auraient glissé
LANGUE ÉTRANGÈRE
                                                                                    sur le texte Adieu. « Il faut être absolument
L’expression du genre
en allemand  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 11          moderne », aurait lu le recteur.

RECHERCHE                                                                           Exit la nostalgie, il faut regarder vers
Économie et genre  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 11                   l’avenir. En janvier 2017, l’Assemblée
CINÉMA                                                                              universitaire s’est rapidement acharnée
À travers la lentille des genres  .  .  .  .  . 12                                  sur un nouveau projet de charte. Peut-
                                                                                    être trop rapidement, souligna d’ailleurs
SOCIÉTÉ                                                                             le Syndicat général des professeurs de
                                                                                    l’UdeM (SGPUM). Sauf qu’il faut avancer.                  années 1960 ne sont pas les mêmes que les              gens qui ne sont même jamais venus à
É C H A N G E S I N T E R N AT I O N A U X
Le choc des cultures  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 14                   Le 6 décembre, le recteur, le secrétaire                  anciennes administrations ont trop long-               Montréal de leur vie.
                                                                                    général et la chancelière de l’Université                 temps portées. Elles ont dû se dire : « En
HANDICAP                                                                            ont été en commission parlementaire pour                  1967, tout était beau, donc a-t-on réellement          Tout un tracas qui aurait pu être évité si
Réussir malgré tout  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 15                    défendre le projet monté durant l’année. Il               besoin de faire une mise à jour de nos déci-           la mise à jour était continuelle. Plutôt que
Une pionnière engagée  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 15
                                                                                    faut être absolument moderne.                             sions prises à l’époque ? »                            d’entreprendre des projets avec une date
JUSTICE ET MÉDIAS                                                                                                                                                                                    de péremption inhérente, il vaudrait mieux
Chantier pour un rapprochement  .  .  . 16                                          Au début du mois de décembre, le tunnel de la             Et finalement, oui. On doit parfois faire des          en préparer des durables avec un entretien
ENSEIGNEMENT                                                                        rampe n’est plus, il est remplacé par le « tunnel         mises à jour. C’est ce genre de réflexions qui         régulier. Les nouveaux escaliers mécaniques
Apprendre à distance  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 16                         de la montagne ». Escaliers roulants, écrans              entraînent de grands chantiers. La rampe, la           du tunnel de la montagne en sont un bon
                                                                                    d’information, bornes interactives, lumières              charte, le pont Champlain même ! Une fois              exemple.
C A M P U S D ’A I L L E U R S
Professeur cherche auteures  .  .  .  .  .  . 17                                    DEL. Les travaux ont pris un an de plus que               que la décision de changer est prise, l’opi-
Des réfugiés dans les universités  .  .  . 17                                       prévu et la communauté universitaire est pas-             nion publique est ravie. « Il faut être absolu-        C’est très facile pour moi de dire, une fois
                                                                                    sée par les cinq phases du deuil. Mais l’UdeM             ment moderne, dit-on. Merci de changer ce              que le mal est fait, qu’on aurait dû faire
CULTURE                                                                             devait être absolument moderne.                           qui est vieux et défraîchi. »                          les choses autrement. Gardons en tête
                                                                                                                                                                                                     les avancées de l’année pour les années
CHORUM                                                                                                                                        Puis, viennent les répercussions des chan-             futures. Maintenant qu’on sait, en tant que
Un premier concert dans                                                             Pour en finir avec
                                                                                    l’obsolescence programmée                                 tiers. En ligne, l’UdeM devient la risée de            communauté, les torts que peuvent causer
le Quartier latin  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 18
                                                                                                                                              ses étudiants avec la prolongation d’un an             des désirs de modernité trop expressifs,
MUSIQUE                                                                             Saluons la modernité. Certainement que le                 des travaux de la rampe, qui sont perçus               on peut avancer avec des initiatives plus
Le retour des concerts ultrasons  .  .  .  . 19                                     souffle de renouveau trouve ses origines ail-             comme une éternité. Le SGPUM a maille                  flexibles, qui peuvent évoluer avec la
SORTIES                                                                             leurs que dans ma petite histoire de fiction.             à partir avec le projet précipité de charte            société. Dans un futur proche, on pourra
La magie du quotidien  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 19                        Ces projets prennent du temps à concervoir                et les débats accaparent l’essentiel des               penser à ce qu’on a entrepris cette année
L’art pour s’intégrer                                                               et s’échelonnent sur des années. Mais on se               activités de l’Assemblée universitaire entre           en se disant : « En 2017, tout était beau… »
à la communauté  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 19                  demande, par contre, si les lunettes roses                janvier et mai. La circulation sur le pont
Découvertes dansantes  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  . 19                           avec lesquelles Michel Rivard regarde les                 Champlain fait faire des cauchemars à des                                        ETIEN N E GA LA RN EA U

Prochaines réunions de production : les mercredis 13 décembre 2017 et 17 janvier 2018 à 17 h 00 au local B-1274-6 du pavillon 3200, rue Jean-Brillant.

RÉDACTEUR EN CHEF                                                                                                                                                             POUR NOUS JOINDRE                   Nos bureaux sont situés au :
Etienne Galarneau
redac@quartierlibre.ca                                                                      Quartier L!bre                                                                    Tél. : 514 343-7630
                                                                                                                                                                              Courriel : info@quartierlibre.ca
                                                                                                                                                                                                                  3200, rue Jean-Brillant
                                                                                                                                                                                                                  (local B-1274-6)
CHEFS DE SECTION                                                                                                                                                              Site web : www.quartierlibre.ca     Montréal (Québec) H3T 1N8
CAMPUS                                                                     Claudie Arseneault, Marianne Castelan, Guillaume Cyr, Catherine Dib, Mylène Gagnon,                Quartier Libre est le journal       Dépôt légal :
Félix Lacerte-Gauthier                                                                Marielle Guimond, Kim Jandot, Pascale Langlois Charles Lerhe,                           des étudiants de l’Université       Bibliothèque nationale du Québec
campus@quartierlibre.ca                                                                         Alexandre P. Laperrière, Étienne Tremblay                                     de Montréal publié par Les          Bibliothèque nationale du Canada
SOCIÉTÉ                                                                                                                                                                       Publications du Quartier Libre,     ISSN 1198-9416
Thomas Martin                                                                                                                                                                 une corporation sans but lucratif   Tout texte publié dans Quartier
societe@quartierlibre.ca                                   CORRECTRICES                               PHOTOGRAPHE                            INFOGRAPHE                       créée par des étudiants en 1993.    Libre peut être reproduit avec
CULTURE                                                    Vicky Beaudette,                           Laura-Maria Martinez                   Alexandre Vanasse                Bimensuel, Quartier Libre est       mention obligatoire de la source.
Michaële Perron-Langlais                                   Gaëlle Varnier-Brunet                      Benjamin Parinaud                      PUBLICITÉ                        distribué gratuitement sur tout     PROCHAINE TOMBÉE
culture@quartierlibre.ca                                                                              DIRECTRICE GÉNÉRALE                    Accès-Média | accesmedia. com    le campus de l’Université de        18 décembre 2017
ILLUSTRATRICE                                              RÉVISEUR                                   Marie Roncari                          IMPRESSION                       Montréal et dans ses environs.      PROCHAINE PARUTION
Jèsybèle Cyr                                               Simon Frappier                             directeur@quartierlibre.ca             Hebdo-Litho                      Tirage de 6 000 exemplaires.        17 janvier 2018

                                                                                                                                                                                          Quartier L!bre • vol. 25 • no 8 • 13 décembre 2017 • Page 3
LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre
C A M P U S | D É V E L O P P E M E N T D U R A B L E À P O LY T E C H N I Q U E

                                                              DE NOUVEAUX
                                                               OBJECTIFS
                          Le Rapport de durabilité 2016-2017 de Polytechnique a été dévoilé le 28 novembre par le directeur général
                                             par intérim*, François Bertrand, et l’équipe du Bureau du développement durable.

                                                                                                    PAR M ARI ANNE CAS TELAN

L   ors de son allocution, M. Bertrand a souli-

                                                                                                                                                                                                                        Photo : Archives | Laura-Maria Martinez
                                                                                      Dans le rapport présenté par Polytechnique, 15 défis et priorités ont été identifiés pour 2018.
    gné l’engagement de Polytechnique à bâtir
une école plus verte, prospère et solidaire.
« Nous avons la responsabilité de montrer
l’exemple », précisait-il.

Pour la conseillère en communications
de Polytechnique, Audrey Rondeau, les
ingénieurs sont des acteurs privilégiés du
changement. « Polytechnique assume plei-
nement son rôle dans la création d’un mode
de croissance durable sur tous les fronts »,
mentionne-t-elle. Elle ajoute que le rap-
port présente le portrait des résultats de
Polytechnique et suit l’évolution d’une qua-
rantaine d’indicateurs dont l’innovation dans
le développement durable, l’engagement
et les services alimentaires. « Le Rapport de
durabilité 2016-2017 expose comment le
développement durable s’exprime dans toutes
les sphères d’activités de Polytechnique »,
explique-t-elle.

Mme Rondeau indique que l’intégration des
principes de durabilité à Polytechnique est un
effort collectif et transversal qui implique tout
l’établissement. Le compte rendu a permis de
définir de nouveaux objectifs pour l’année à
venir. « Parmi les défis et priorités pour 2017-
2018, le Bureau du développement durable
souhaite continuer de renforcer l’intégration                                                                           DÉVELOPPEMENT DURABLE EN 4 DATES
du développement durable dans tous les pro-
grammes », détaille-t-elle.                                                                                             1980 : L’expression « sustainable development » apparait pour la première fois dans un
                                                                                                                        rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
En tête de ses recommandations, le rapport                                                                              1987 : Un rapport de l’ONU établit une définition : « Un développement qui répond aux
propose de mettre en œuvre un plan de                                                                                   besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre
mobilité durable, de prendre des mesures                                                                                aux leurs. »
pour améliorer le bilan environnemental des           atteindre les cibles fixées pour 2020, tout
services alimentaires, de mener une étude             en reconnaissant les changements positifs                         2006 : Le Québec adopte sa Loi sur le développement durable. Elle précise qu’il faut
pour réaménager la cafétéria principale, en           apportés entre mai 2016 et avril 2017.                            « maintenir l’intégrité de l’environnement », « assurer l’équité sociale » et « viser l’effi-
plus d’accentuer l’intégration du développe-                                                                            cience économique ».
ment durable dans le cursus universitaire.                    *Le 29 novembre dernier, Philippe Tanguy a été nommé      2015 : La Conférence de Paris se termine par un accord visant à réduire les émissions de
Selon Mme Rondeau, ce rapport permet de                              au poste de directeur général de Polytechnique.    gaz à effet de serre. Une première alors que les 195 pays présents l’ont approuvé.
mesurer l’ampleur du chemin à parcourir pour                                      Il entrera en poste en janvier 2018

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LES GENRES REGARDS SUR - ÉCRITURE INCLUSIVE - Quartier Libre
D É V E L O P P E M E N T D U R A B L E À P O LY T E C H N I Q U E

                                    REVOIR LA FORMATION
                                      DES INGÉNIEURS
                    Dans un souci de sensibiliser ses étudiants aux enjeux environnementaux qui les attendent, Polytechnique s’efforce
                           d’intégrer les valeurs de l’écologie et de la durabilité dans leur formation. Avec la création d’un plan d’action
                en développement durable 2016-2020 [voir le texte précédent], l’école souhaite poser les jalons de l’ingénieur du futur.

                                                                                         PAR M ARI ANNE CAS TELAN

P

                                                                                                                                                                                                                              Illustration : Jèsybèle Cyr
     our la conseillère au Bureau du dévelop-
     pement durable (BDD) de Polytechnique
Shirley Fagnen, l’ingénieur du futur doit être
un professionnel conscientisé aux enjeux
environnementaux, sociaux et économiques
actuels, en plus d’avoir la responsabilité de
les intégrer dans ses projet. « Il doit aborder
ces défis avec une vision systémique et tâcher
de faire au mieux pour limiter les impacts sur
nos sociétés, explique-t-elle. Il travaille plus
dans la multidisciplinarité, pour parvenir à
anticiper et gérer les risques. » De ce fait,
selon elle, il doit savoir innover et être créatif
dans la recherche de nouvelles solutions, sans
s’arrêter aux considérations techniques.

«             Il y a par exemple de
              nombreux emplois
              voués à l’optimosation.
              […] Il y a bel et bien plus
              de postes [d’ingénieurs]
              qu’avant qui touchent à
              un aspect du dévelop-
              pement durable. »

              Francis Guay
              Directeur de Polysphère, le comité
              environnemental de l’Association des
              étudiants de Polytechnique (AEP)

« Sans être uniquement la conséquence d’une          La perception étudiante                            son futur métier. « Les ingénieurs possèdent      de prendre en compte les répercussions envi-
exigence de l’industrie, il est vrai de dire que                                                        généralement le pouvoir de mettre en œuvre        ronnementales de leur profession.
la pratique du génie, au sens large, prend           Les représentants du BDD* ont remarqué             des applications ayant un impact en termes
de plus en plus en compte le développement           que les étudiants expriment souvent le             de développement durable, explique-t-il.          « En tant que concepteurs, planificateurs,
durable », admet le conseiller en développe-         souhait que l’école fasse davantage de place       Pour être un bon ingénieur, il faut avant tout    opérateurs ou gestionnaires, les ingénieurs
ment durable Jean-François Desgroseilliers. Il       à la dimension environnementale dans la            être un bon citoyen. » À ses yeux, l’ingénieur    doivent savoir prendre en compte de nou-
mentionne que la connaissance de cet enjeu           formation. « Au cours des dernières années,        de demain devra agir avant tout en tant que       velles exigences règlementaires et des
fait partie des 12 qualités nécessaires pour le      les associations étudiantes ont fait plusieurs     membre d’une communauté et avoir une              attentes de plus en plus élevées du public sur
Bureau canadien d’agrément des programmes            demandes en ce sens auprès des divers              éthique irréprochable.                            des enjeux comme le respect de l’environ-
de génie. En outre, selon le code de déontolo-       programmes de l’École », précisent-ils. Le                                                           nement, la santé, la transparence et l’inté-
gie de l’Ordre des ingénieurs du Québec, ses         Bureau constate effectivement une crois-           Du point de vue de l’étudiant en génie civil      grité », ajoutent les représentants du BDD.
membres doivent tenir compte des consé-              sance du nombre de cours qui intègrent ces         et président de l’AEP, Yann Blanchard, l’in-      En outre, ils précisent que les ingénieurs
quences de leur travail sur l’environnement.         notions.                                           génieur du futur devra intégrer de plus en        doivent savoir anticiper comment évolueront
                                                                                                        plus d’aspects à sa réflexion. « Il n’est plus    ces exigences et ces attentes, puisque leurs
« En 2016 et 2017, ce sont 18,3 % des cours de       L’introduction du développement durable            vraiment possible de faire un projet d’enver-     projets et interventions s’inscrivent généra-
Polytechnique qui ont abordé des questions de        dans la formation des ingénieurs émane             gure sans consulter les populations impactées     lement dans le long terme.
développement durable, précise la conseillère        surtout d’un réel besoin de l’industrie. Pour      par ce projet, énonce-t-il. Il devra donc faire
en communications de Polytechnique Audrey            le directeur de Polysphère, le comité envi-        preuve d’audace et de créativité, mais aussi      « Je pense que la communication sera une
Rondeau. Les ingénieurs sont des acteurs             ronnemental de l’Association des étudiants         de rigueur. »                                     compétence déterminante pour s’épa-
privilégiés du changement, et Polytechnique          de Polytechnique (AEP), Francis Guay,                                                                nouir pleinement en tant qu’ingénieur au
assume pleinement son rôle dans la création          de plus en plus d’entreprises semblent y           Se tenir à jour                                   xxie siècle », indique Yann. Pour y parvenir,
d’un mode de croissance durable sur tous les         entretenir un intérêt grandissant. « Il y a                                                          l’ingénieur aura à sa portée des outils de
fronts. » Parmi ces cours, certains sont entiè-      par exemple de nombreux emplois voués à            Pour les représentants du BDD, les futurs         calcul de plus en plus puissants, comme ce qui
rement consacrés au développement durable,           l’optimisation, soit de diminuer les pertes et     ingénieurs devront faire face à de grands défis   se développe actuellement avec l’intelligence
d’autres abordent des enjeux connexes. Parfois,      les rejets, souligne-t-il. D’une façon diversi-    environnementaux, sociaux et économiques          artificielle.
des interventions ponctuelles sont effectuées        fiée, il y a bel et bien plus de postes qu’avant   urgents, complexes et interreliés. « Pour
en classe par des conférenciers ou par le BDD.       qui touchent à un aspect du développement          n’en citer que quelques-uns, on peut penser
« Aux cycles supérieurs, il y a 15 programmes        durable. »                                         aux changements climatiques, à la pollution                * Plusieurs personnes ont contribué aux réponses données
qui portent explicitement sur le développement                                                          atmosphérique ou encore à l’expansion des                      par le Bureau du développement durable. Par courriel,
durable et plusieurs autres qui touchent à cette     Francis remarque que la notion de dévelop-         villes », énumèrent-ils. De leur point de vue,    ils ont souhaité être cités en tant que « les représentants du Bureau
problématique », mentionne-t-elle.                   pement durable sera incontournable dans            les futurs ingénieurs auront la responsabilité                                           du développement durable ».

                                                                                                                                                  Quartier L!bre • vol. 25 • no 8 • 13 décembre 2017 • Page 5
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                                    Simon Forest
                                    SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
                                    sg@faecum.qc.ca

                                   UN BILAN DE L’ANNÉE 2017 POSITIF POUR LA COMMUNAUTÉ
                                   ÉTUDIANTE DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

L’année 2017 s’achève et l’heure est désormais au bilan. Alors que 2017 fut           Autre bonne nouvelle pour la communauté étudiante : les étudiants
une année extrêmement chargée, notamment au niveau de la prévention                   et les étudiantes à temps plein de plus de 26 ans bénéficient désormais du
et de la dénonciation des violences à caractère sexuel sur les campus, 2018           tarif réduit pour le transport en commun ! En effet, depuis l’entrée en vigueur
s’annonce particulièrement charnière dans la mise en œuvre du changement              du tarif réduit pour les étudiants et les étudiantes au début des années 2000,
de culture qui s’opère déjà depuis quelques années.                                   les personnes âgées de plus de 25 ans étaient automatiquement exclues
                                                                                      du tarif réduit, une situation que la FAÉCUM avait dénoncée comme étant
CHANGEMENT DE CULTURE ET LUTTE AUX VIOLENCES                                          hautement discriminatoire. Grâce au travail et à la collaboration de plusieurs
À CARACTÈRE SEXUEL                                                                    associations étudiantes montréalaises, nous avons réussi à faire amender
                                                                                      la loi constitutive de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM)
Un important virage a été effectué durant la dernière année quant au                  afin d’interdire cette discrimination. C’est ainsi que depuis le trimestre
fonctionnement et au déroulement des activités d’accueil. À cet effet,                d’automne, les étudiants et les étudiantes à temps plein ont vu le coût de
la FAÉCUM a mis les bouchées doubles afin d’offrir des programmes                     leur laissez-passer mensuel passer de 83 $ à 49,75 $. Cela représente une
de formation aux responsables de l’organisation des activités d’accueil.              économie annuelle d’environ 400 $ par personne, ce qui est définitivement
L’objectif premier : assurer un changement de culture qui mènera                      non négligeable.
à l’organisation d’activités d’accueil inclusives et sécuritaires pour tous
et toutes.
                                                                                      DES ENGAGEMENTS IMPORTANTS EN CAMPAGNE
                                                                                      ÉLECTORALE MUNICIPALE
À plus grande échelle, la mise en œuvre imminente du projet de loi 151
contre les violences à caractère sexuel et la modification de Charte de               Les citoyennes et citoyens du Québec étaient également invités aux urnes
l’Université de Montréal permettront la mise en application de mesures                en 2017 pour les élections municipales. À ce propos, la FAÉCUM s’est jointe
concrètes pour lutter contre les violences sexuelles sur les campus de                à plus de 260 000 étudiants et étudiantes de niveau postsecondaire dans
l’Université de Montréal.                                                             la région de Montréal afin de porter sept revendications municipales aux
                                                                                      candidats et aux candidates des principaux partis, touchant principalement
                                                                                      le transport actif, le logement abordable et la représentation des jeunes.
PLUS D’ARGENT DANS LES POCHES DES ÉTUDIANTES
                                                                                      D’ailleurs, les équipes de Denis Coderre et de Projet Montréal se sont
ET DES ÉTUDIANTS
                                                                                      engagées sur la totalité des demandes étudiantes.
L’année 2017 sera aussi l’année où l’accessibilité à l’aide financière aux études
pour les étudiantes et les étudiants les moins fortunés aura été grandement           Avec l’élection de Valérie Plante et de Projet Montréal, nous ferons les suivis
améliorée. À ce sujet, l’ajout de 80 M$ au régime de l’aide financière aux            nécessaires avec l’administration de la nouvelle mairesse pour assurer
études, combat mené de front par l’Union étudiante du Québec et par                   la réalisation et la consolidation des promesses faites durant la campagne
la Fédération étudiante collégiale du Québec, aura permis d’augmenter le              électorale. Ainsi, l’année 2018 pourrait amener de bonnes nouvelles pour
nombre de bourses octroyées et le montant alloué. Au final, c’est 146 000             la communauté étudiante, entre autres en ce qui a trait à la bonification
personnes qui vont bénéficier de cette bonification, d’un montant moyen de            du service de transport en commun la nuit, à l’extension du tarif réduit
462 $ par année. Les étudiantes et les étudiants monoparentaux ne sont pas            étudiant à l’ensemble de la région métropolitaine, et à la représentation
en reste puisqu’ils et qu’elles verront s’ajouter un montant annuel de 994 $          des jeunes sur les conseils d’administration des organismes municipaux et
aux bourses qui leur sont accordées. Si l’argent tarde toutefois à parvenir           paramunicipaux ainsi que sur divers comités de la Ville de Montréal.
aux personnes touchées à cause des délais administratifs, l’argent sera
versé rétroactivement aux étudiantes et aux étudiants dans les prochaines
                                                                                      D’ici là, toute l’équipe de la FAÉCUM vous souhaite de très joyeuses fêtes,
semaines.
                                                                                      et nous serons au poste dès janvier pour continuer le travail !

                                                                     y e u se
                                                               J   o          s

                                                Fêtes   De toute l’équipe de la FAÉCUM

                                                            FA E C U M .Q C .C A
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                                           Fête de noël
                            Pour les parents-étudiants et leurs enfants
                                                16 décembre | 10H à 17H

                                           Places limitées, inscription obligatoire
CAMPUS | GESTION DU STRESS

                                 MÉDITER DANS SON CAMPUS
     Au campus de l’UdeM en Mauricie, les membres du personnel peuvent maintenant suivre des séances de méditation sur l’heure du midi.
                                            Des cours semblables étaient déjà offerts aux étudiants de la Faculté de médecine.

                                                                                          PAR CLAUD I E ARS ENEAULT

«O         n pense que ça peut faire du bien à tout le monde, révèle la vice-

                                                                                                                                                                                                                                                       Photo : Pixabay.com | Shahariar Lenin
           doyenne de la Faculté de médecine du campus de l’UdeM en Mauricie,
la Dre Marie-Hélène Girouard. C’est la raison pour laquelle on l’a ouvert à tous. »
L’initiative, offerte tant aux professeurs qu’aux autres membres du personnels, a
été mise en place à l’automne sur le campus de l’UdeM en Mauricie. Il est encore
trop tôt pour savoir si la mesure à une incidences sur les employés, estime la
Dre Girouard. Elle est cependant ouverte à augmenter l’offre disponible selon les
retours qu’elle recevra.

Depuis deux ans, les étudiants de la Faculté de médecine de l’UdeM doivent
suivre des cours obligatoires de méditation. La Dre Girouard aimerait d’ailleurs
mesurer précisément dans un futur proche les effets de la méditation pleine
conscience auprès de ceux-ci.

Le professeur à la Faculté de médecine à l’UdeM et responsable du programme
des cours de méditation, le Dr Hugues Cormier, est également content de l’in-
cidence que ses cours semblent avoir sur ses élèves. Ceux-ci lui ont émis de
nombreux commentaires positifs et seraient plutôt satisfaits de l’initiative.

C’est en 2014 que le Dr Cormier a amorcé ses cours de méditation hors pro-
gramme sur tout le campus de l’UdeM. « À travers mon travail comme psy-
chiatre, j’ai pris conscience des effets bénéfiques sur la santé mentale de la
méditation, pour des gens qui présentent notamment des symptômes dépressifs,
l’anxiété et d’autres problèmes émotionnels », explique-t-il. Ce n’est toutefois
qu’un an plus tard qu’il a pu commencer à intégrer de tels cours dans le cursus
des étudiants en médecine. Selon la Dre Girouard, cette initiative de la Faculté de
médecine a pour but d’améliorer le bien-être de ses étudiants.

                                                              C A M P U S D E S A I N T - H YA C I N T H E

                                        COURSE AU DÉCANAT
                                     EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
           Des consultations ont lieu à la Faculté de médecine vétérinaire pour remplacer son doyen, Michel Carrier, en poste depuis 2010.

                                                                                        PAR F ÉLI X LACERTE-G AUTHI ER

                                                                                                                                                                                                                                       Photo : Courtoisie UdeM
                       Selon l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, l’UdeM est la seule institution à offrir des cours de médecine vétérinaire francophone en Amérique.

«L       e prochain doyen héritera de quelques
         dossiers chauds, comme celui des
conditions d’emplois des enseignants-cli-
                                                      ciens, représentés par le Syndicat général des
                                                      professeurs de l’UdeM (SGPUM), pourraient
                                                      également être un enjeu de taille, puisqu’un
                                                                                                         sentent pas assez bien formés pour arriver sur
                                                                                                         le marché du travail. » Selon lui, il faudrait revoir
                                                                                                         le nombre d’heures allouées au stage dans le
                                                                                                                                                                 à échéance le 1er juin 2018, alors qu’il avait
                                                                                                                                                                 été renouvelé pour deux ans à l’été 2016.

niciens, des problèmes liés au marché de              litige opposant le syndicat à l’UdeM a éclaté      cursus ainsi que le contenu de plusieurs cours.         M. Carrier a décliné la demande d’entrevue
l’emploi, des problèmes de santé mentale              en décembre 2016*.                                 Des enjeux importants qui nécessiteront, à ses          de Quartier Libre. Il préfère garder un devoir
chez les étudiants, dévoile le président de                                                              yeux, plusieurs années de travail.                      de réserve dans le contexte de la nomination
l’Association des étudiants en médecine               La Faculté de l’UdeM est la seule à offrir des                                                             prochaine d’un nouveau doyen.
vétérinaire du Québec (AEMVQ), Jean-Simon             cours de médecine vétérinaire au Québec. « Il      Jean-Simon révèle que six candidats sont
Richard. Il héritera aussi de deux projets de         existe un fort consensus auprès des étudiants      actuellement en lice pour l’obtention du                Le président du SPGUM, Jean Portugais, n’a
développement : le centre d’apprentissage             actuels pour dire que le programme n’est pas       poste. Son association n’a cependant pas pu             pas retourné les appels du journal concernant
vétérinaire et le quartier des études supé-           optimal et qu’il devrait être réformé en profon-   s’entretenir avec aucun d’entre eux. Le man-            ce dossier.
rieures. » Les relations de travail avec les clini-   deur, confie Jean-Simon. Les étudiants ne se       dat de l’actuel doyen, Michel Carrier, arrivera         *Voir « Bras de fer à Saint-Hyacinthe », Quartier Libre, vol. 24, no 9.

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D O S S I E R G E N R E | P R O G R A M M E U N I V E R S I TA I R E

       LE GENRE SE TAILLE UNE PLACE
              Lancée cet automne, la mineure en études féministes, des genres et des sexualités devient la première de ce type à l’UdeM.
                                       Son cursus aborde plusieurs disciplines en mettant de l’avant un prisme d’analyse différent.

                                                                     PAR THO M AS M ARTI N AV EC LA CO LLABO RATI O N D E M ARI ELLE G UI M O N D

                                                                                                                                                                                                                            Photo : Laura-Maria Martinez
           La professeure et responsable du programme de mineure en études féministes, des genres et des sexualités
              du Département de science politique de l’UdeM, Pascale Dufour, durant son dernier cours du trimestre.

L’    évolution dans l’étude des questions de
      genre concerne surtout la diversité des
étudiants qui suivent ce type de cours, selon
                                                       ouverture d’esprit dans la société. « C’est un
                                                       rapport de force, c’est la lutte, précise-t-elle.
                                                       Les revendications ont été mises sur la place
la responsable de la mineure en études fémi-           publique depuis plus de cent ans. C’est un                                   « C’est un rapport de force, c’est la lutte.
nistes, des genres et des sexualités, Pascale          processus qui ne s’est pas du tout fait naturel-              C’est un processus qui ne s’est pas du tout fait naturellement,
Dufour. « Avant, on avait surtout des femmes,          lement, mais qui a été poussé par des actrices
alors qu’aujourd’hui on a de plus en plus              dans les mouvements sociaux ou au sein de                mais qui a été poussé par des actrices dans les mouvements sociaux
d’hommes, observe-t-elle. Ce sont aussi des            l’État, et qui ont fait avancer les choses. »                      ou au sein de l’État, et qui ont fait avancer les choses. »
gens qui n’ont plus seulement des formations
en sciences sociales, mais aussi en littérature,       Toucher aux autres disciplines                                                                       Pascale Dufour
en cinéma ou en communication. »                                                                                                                     Responsable de la mineure en études
                                                       Les études de genre apportent une vraie                                                      féministes, des genres et des sexualités

Les programmes en études féministes et de              plus-value pour les autres disciplines, d’après
genre ont acquis de la légitimité au sein des          M me Dufour. « Ça permet de raconter les
universités, avance Mme Dufour. Les ques-              choses d’une autre façon, par le prisme de           extrêmement marginalisé, alors qu’en socio-                  engouement soudain pour ce domaine dans
tions liées à ces thématiques ne sont plus             femmes ou de personnes qui ont une version           logie, ça l’est beaucoup moins. » D’après elle,              les universités. « Si on regarde plus globa-
seulement traitées par un petit nombre de              différente des événements, soutient-elle. C’est      c’est l’histoire même des sciences politiques                lement, à l’UQAM, ça fait très longtemps
spécialistes, mais sont désormais étudiées             la même chose pour les études autochtones :          qui explique cette situation. L’enseignement                 que l’Institut de recherches et d’études
dans plusieurs domaines.                               c’est l’histoire des personnes subalternes. »        autour de travaux faits par des hommes, tout                 féministes existe […] Il en va de même pour
                                                                                                            comme l’exclusion des femmes de la sphère                    le programme d’études féministes de l’Uni-
L’étudiant à la nouvelle mineures Benjamin             Benjamin ne regrette pas d’avoir opté pour           politique jusqu’au xxe siècle, ont joué un rôle              versité Laval, détaille-t-elle. On a environ
Bourdages-Duclot a d’abord complété une                la mineure, qui lui permet de toucher à de           important, poursuit-elle.                                    20 ans de retard sur les autres universités
majeure en anthropologie à l’UdeM, qui l’a             nombreuses disciplines connexes. « On a                                                                           québécoises. »
introduit à la discipline. « J’ai toujours été inté-   deux cours créés uniquement pour la mineure,         L’UdeM rattrape son retard
ressé par les questions de genre, de sexualité et      spécifie-t-il. Pour le reste, ce sont des cours de                                                                Si certains reprochent à l’UdeM ce retard,
de minorités, développe-t-il. Malheureusement,         plein de département différents et ça permet         « La demande étudiante s’est manifestée de                   celui-ci pourrait s’avérer bénéfique, selon
en anthropologie, on a peu de cours reliés à ça.       d’avoir des perspectives vraiment différentes.       façon plus éloquente et importante, affirme                  Mme Baillargeon, qui donne ce trimestre le
Il y en avait un, et je l’ai vraiment adoré. »         Souvent, ces cours abordent les enjeux de            la professeure titulaire au Département d’his-               cours « Histoire des femmes au Canada ».
                                                       genre, sans nécessairement avoir un angle            toire Denyse Baillargeon. Je sens un regain                  « Cela permet de ne pas répliquer ce que
Un deuxième cours est maintenant offerts aux           d’études féministes. Ça permet une compré-           d’intérêt depuis cinq à dix ans. » L’attrait pour            les autres font et ça donne l’occasion
étudiants en anthropologie intéressés par le           hension plus globale. »                              les études féministes et de genre n’a jamais été             à l’UdeM de trouver sa propre voix »,
sujet. Cet éventail de choix est néanmoins trop                                                             aussi prononcé, selon elle. Vingt-neuf cours en              explique-t-elle.
limité pour l’étudiant, qui estime qu’il s’agit de     L’acceptation des questions de genre est             lien avec celles-ci sont actuellement proposés
questions d’actualité. « C’est intéressant, car on     assez inégale selon les disciplines mais             aux étudiants de l’UdeM dans des disciplines                 Mme Dufour ne pense pas que le nombre
se penche sur des problématiques que l’on voit         aussi selon les milieux, avance Mme Dufour.          telles que la sociologie ou la philosophie.                  de cours augmentera dans les prochaines
très peu dans les autres cours », exprime-t-il.        « Les recherches sont beaucoup plus prises                                                                        années, mais croit plutôt que les nouveaux
                                                       en compte dans le monde anglophone que               Pour la responsable de la mineure le pro-                    programmes, principalement en sciences
Mme Dufour ne pense pas que l’arrivée du nou-          francophone, certifie-t-elle. Après, ça dépend       gramme, démarré à l’automne 2017, ne                         sociales, ne pourront plus se faire sans inté-
veau programme soit due à une plus grande              des disciplines. En sciences politiques, c’est       signifie pas pour autant qu’il y aurait un                   grer ce type de contenu.

                                                                                                                                                              Quartier L!bre • vol. 25 • no 8 • 13 décembre 2017 • Page 9
DOSSIER GENRE | ÉCRITURE INCLUSIVE

                                DÉSACCORDS EN GENRE
                                   ET EN NOMBRE
              Le logiciel de traitement de texte Microsoft Word a ajouté à son correcteur l’option « Langage inclusif » en octobre dernier,
                             qui permet de cibler les expressions jugées sexistes ou discriminatoires. Malgré de telles prises de position
                                                        en faveur de l’écriture inclusive, les avis sur le sujet demeurent divisés.

                                                                                              PAR ÉTI ENNE TREM BLAY

P    our cartographier les usages inclusifs et

                                                                                                                                                                                                                             Photo : Laura-Maria Martinez
                                                                          Le Dictionnaire critique du sexisme linguistique, écrit sous la direction de Suzanne Zaccour et Michaël Lessard,
     démasquer le sexisme qui se cache dans                                                          traite du débat sur l’écriture inclusive, entre autres sujets.
le vocabulaire courant, les juristes de forma-
tion Suzanne Zaccour et Michaël Lessard ont
publié coup sur coup le Dictionnaire critique
du sexisme linguistique et la Grammaire non
sexiste de la langue française dans la dernière
année. Ils ont reçu des réactions positives,
mais aussi certaines critiques. « C’est un pro-
jet de démocratisation de la langue, explique
Mme Zaccour. On n’avance pas de théories
linguistiques, on dit : « voilà comment les gens
parlent ». C’est un projet du bas vers le haut. »

L’inclusion au prix de la lisibilité
Certaines règles contenues dans la Grammaire
non sexiste de la langue française recoupent
celles déjà mises de l’avant par l’Office qué-
bécois de la langue française (OQLF), comme
le recours aux noms épicènes et aux doublets
[voir encadré « Quelques outils d’inclusion »].
Toutefois, d’autres pratiques comme les
points et les parenthèses pour féminiser les
terminaisons ne font pas l’unanimité. « Nous
ne favorisons pas les versions tronquées avec           Cette règle est jugée fautive par la chargée        rappelle M me Larivière. « [L’académicien]        pour Suzanne Zaccour. « Il y a quelque
le point médian, mais c’est sûr que dans un             de cours au Département de linguistique             Vaugelas a décidé que le masculin l’empor-        chose qui va au-delà de l’accord gramma-
tableau, où on n’a pas beaucoup d’espace, on            et de traduction Louise-Laurence Larivière.         terait parce que c’est un genre plus noble »,     tical, avance-t-elle. Notre point de départ
va pouvoir les utiliser », nuance le porte-pa-          « Ça fait des textes absolument illisibles,         relate-t-elle. Plusieurs partisans de la fémi-    est que la langue modifie le monde, affecte
role de l’OQLF, Jean-Pierre Le Blanc.                   affirme-t-elle. Et puis, c’est agrammatical.        nisation proposent un retour à l’accord de        comment la société fonctionne, comment le

«
                                                        On ne peut pas avoir des mots avec deux             proximité qui était couramment utilisé à          droit fonctionne. » Selon elle, l’égalité est à
                                                        genres. » Mme Larivière signe un texte dans         l’époque.                                         chercher non seulement dans les accords
              La langue modifie
                                                        le Dictionnaire critique du sexisme linguis-                                                          grammaticaux, mais aussi dans la prise de
              le monde, affecte                         tique où elle argue que ces points médians          Que les usages soient grammaticalement            conscience des connotations sexistes d’un
                                                        réduisent la femme à un suffixe.                    corrects est une question de second ordre         certain vocabulaire.
              comment la société
              fonctionne, comment                       Écrire le changement
              le droit fonctionne. »                    Le français n’a pas de genre neutre, mais             QUELQUES OUTILS D’INCLUSION
                                                        depuis le xviie siècle, la règle posée par l’Aca-
              Suzanne Zaccour                           démie française veut que le masculin l’em-
              Coauteure du Dictionnaire critique du
                                                        porte en jouant le rôle de sujet indifférencié,       Masculin générique : Le masculin englobe les deux sexes. Il s’agit de l’une des principales
              sexisme linguistique et de la Grammaire
              non sexiste de la langue française                                                              règles contestées.
                                                                                                              EXEMPLE : « Dans cette offre d’emploi, le genre masculin est utilisé comme générique dans
                                                                                                              le seul but de ne pas alourdir le texte. »
  LA BELLE PROVINCE DEVANCE L’HEXAGONE                                                                        Formulation neutre : La phrase n’est pas féminisée, elle est « démasculinisée ».
                                                                                                              EXEMPLE : « Le corps professoral s’est réuni » plutôt que « Les professeurs se sont réunis ».
                                                                                                              Nom épicène : Nom dont le masculin se termine déjà en -e. Comme ils n’ont pas de forme
  D’un pays à l’autre, les mentalités diffèrent, comme en témoignent les écarts entre la
                                                                                                              féminine distincte, l’usage pluriel inclut les deux genres sans doublet.
  France et le Québec. À la suite de la polémique suscitée par la publication d’un manuel
                                                                                                              EXEMPLES : « agronomes », « juges » et « pilotes ».
  scolaire faisant l’usage de l’écriture inclusive, l’Académie française a publié un communi-
  qué en octobre dernier pour dénoncer le « péril mortel » que représenterait ce type de                      Doublet : Déclinaison complète des formes masculines et féminines.
  graphie pour la langue française.                                                                           EXEMPLES : « agriculteurs et agricultrices », « avocats et avocates », « aviateurs et avia-
                                                                                                              trices ».
  Au Québec, l’OQLF a énoncé depuis 1981 les principes de la féminisation des textes. La                      Doublet abrégé : Forme tronquée du doublet. Il peut être rendu par des parenthèses, des
  féminisation des appellations de la personne en est un exemple. Valérie Plante est « mai-                   barres obliques, des majuscules ou des points médians.
  resse de Montréal », alors qu’Anne Hidalgo est appelée « Madame le maire de Paris ».                        EXEMPLES : « agriculteur(e) s », « avocatEs », « aviateur/trice/s ».
                                                                                                              Accord de proximité : Accord en genre et en nombre de l’adjectif avec le dernier nom
  Même si l’OQLF n’a pas de position politique, les normes qu’elle propose dans sa Banque
                                                                                                              d’une suite. Cette règle cohabitait avec celle voulant que « masculin l’emporte sur le fémi-
  de dépannage linguistique se situent à l’avant-garde comparativement à celles de l’Acadé-
                                                                                                              nin », avant que cette dernière ne s’impose au XVIIe siècle.
  mie française. La souplesse de l’Office lui viendrait de son habitude à réagir rapidement,
                                                                                                              EXEMPLE : « Les étudiants et les étudiantes sont arrivées » plutôt que « Les étudiants et
  selon son porte-parole. « Au Québec, on se doit d’être vigilant par rapport aux proposi-
                                                                                                              les étudiantes sont arrivés ». « Les étudiantes et les étudiants sont arrivés » respecte éga-
  tions qui viennent de l’étranger, explique Jean-Pierre Le Blanc. On est là pour être à l’affût
                                                                                                              lement l’accord de proximité.
  des changements qui sont apportés par la société. »
                                                                                                                                                                         Source : Office québécois de la langue française.

Page 10 • Quartier L!bre • vol. 25 • no 8 • 13 décembre 2017
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